devchirmé n. m. Tribut
humain : garçons enlevés par les Turcs dans les pays chrétiens en
Europe. Déportation, Enlèvement
de garçons chrétiens par les Turcs, pour en faire des esclaves. Certains
étaient enrôlés de force, et devenaient janissaires. Les plus beaux servaient
de bardaches à pacha. > παιδομάζωμα
·
Les convois d'enfants et d'adolescents chrétiens captifs, convertis de
force faisaient partie du paysage ottoman. Les prisonniers voyageaient à pied. Ils étaient répartis
dans les villes chez les Turcs. Les jeunes filles enlevées étaient choisies
parmi les plus belles. Elles étaient envoyées dans les harems ou vendues comme
épouses à des notables turcs et à des courtisans.
· Köçek – danseur travesti.
Des garçons
des territoires grecs occupés par les Turcs étaient retirés de leurs familles, pour
être formés dès l'âge de six ou sept ans à devenir Köçekler (pluriel de köçek), danseurs travestis, sexuellement
disponibles au plus offrant, se produisant lors de festivités publiques ou
privées. Cette coutume a été interdite en 1837, mais elle a quand même persisté jusqu'au début du XXe siècle.
Sous le nom
de Bacha bazi, cette pratique de
spectacles de jeunes travestis reste active en Afghanistan encore de nos jours.
Payer un
tribut à l'envahisseur.
Voici don
Galcéran de Silva, l'autre Cid !
Il affranchit
Léon du tribut des cent vierges. — Hugo, Hernani, III, 6.
Minos exigea
des Athéniens qu'il venait de vaincre à la guerre un tribut annuel de sept
garçons et de sept filles que dévorait le Minotaure. — (Émile Henriot)
Devchirmé
(Tribut humain) — Par ce moyen, la traite des garçons, les Ottomans trouvèrent le
moyen d'enlever aux populations chrétiennes leur partie la plus virile pour les affaiblir, et de renforcer leur armée, tout en évitant le métissage (obligation du célibat).
On peut évaluer à cinq millions
au moins le nombre des enfants chrétiens qui, dans l'espace de trois siècles ,
ont été ainsi convertis par force et sacrifiés à la politique barbare des
sultans. C'est le plus épouvantable tribut de chair humaine qui ait jamais été
levé par une religion victorieuse sur une religion vaincue . Il donne la mesure
de l'abrutissement profond où étaient tombées les populations chrétiennes sous
la domination tyrannique des conquérants ; il justifie l'exécration dont les
Ottomans ont été l'objet de la part des Européens pendant des siècles.
Les janissaires et généralement tous les
corps militaires, se recrutaient au moyen des enfants de tribut, que les provinces habitées par les infidèles
étaient tenues de fournir. Il était interdit aux janissaires de se lier par le
mariage, et tous devaient habiter dans leurs odas (chambres) respectives. — Lavallée, p. 132.
 |
Devchirmé - Le choix du pacha.
|
Références
↑ en allemand : Knabenlese - Knabenzins
↑Théophile Lavallée, Histoire de
l'Empire Ottoman: depuis
les temps anciens jusqu'à nos jours, 1855.
↑ Papoulia, Basilike D., Ursprung und Wesen der “Knabenlese” im
Osmanischen Reich. München 1963.
↑ Hugo
<> 13/05/2024