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jeudi 9 mai 2024

Héphestion

 


Alexandre et Héphestion

(c) Giuliano Sgroi

La question des relations intimes entre Héphestion et Alexandre est sujette à controverse épineuse entre spécialistes. Une tradition historique tenace fait d´Héphestion l'amant du roi, sur le modèle de l´affection de Patrocle pour Achille.

Le regard des Anciens sur l´amitié profonde a varié selon les lieux et les époques. La réalité, elle, n´a pas bougé. Voir Richard F. Burton, La zone sotadique.

Il serait incongru de juger les relations entre hommes de guerre dans l´Antiquité, à l´aune d´une  morale janséniste, bourgeoise et féminine (psycho-, marxienne ou freudiste) héritée du judaïsme paulinisé.

Mieux vaudrait pour comprendre les mœurs, et apprécier les difficultés du terrain, faire un stage à la Légion ou un séjour chez les scouts.

Un ami intime. LIV. On peut juger à quel excès il portait sa libéralité envers ses amis et ses gardes, par une lettre qu' Olympias lui écrivit à ce sujet. « J'approuve fort, lui disait-elle, que vous fassiez du bien à vos amis; ces libéralités vous honorent; mais vous les égalez à des rois et vous leur donnez ainsi le moyen de se faire beaucoup de partisans, en vous les ôtant à vous-même. » Comme Olympias lui donnait souvent cet avis dans ses lettres, il ne les communiqua plus à personne: une fois seulement qu'il venait d'en ouvrir une, Éphestion s'approcha et la lut avec lui, comme il avait coutume de faire; Alexandre ne l'en empêcha point, mais il tira son anneau du doigt et en mit le cachet sur la bouche d' Éphestion. - Plutarque, op. cit.

Références

Plutarque, Vie d´Alexandre, trad. Ricard, 1844  Éphestion > Remacle
­Gerhard Wirth: Hephaistion 1. In: Der Kleine Pauly (KlP). Band 2, Stuttgart 1967, Sp. 1022 f.

 

Héphestion

<> 13/05/2024


vendredi 13 octobre 2023

Alcibiade

ALCIBIADE, général, orateur et homme d'État grec, né à Athènes vers 450 av. J.-C, de la famille illustre des Alcméonides, mort en Bithynie en 404.

— Histoire. Orphelin de bonne heure, Alcibiade fut élevé par son oncle Périclès, et montra dès sa jeunesse la nature impérieuse, héroïque et folle de son esprit.

Les leçons de Socrate même ne purent exercer sur lui une influence suffisante pour lui permettre de refréner ses passions ; aussi prévit-on dès lors le mal qu'il ferait à sa patrie, une fois pourvu de l'influence et de l'autorité.

Jeune encore, il se distingua dans divers combats, notamment à Potidée où Socrate lui sauva la vie, et à Délium, où lui-même protégea la retraite du philosophe. Mais, de retour à Athènes, il menait une vie corrompue et efféminée, passant les jours et les nuits en banquets avec des courtisanes, et troublant la cité de ses scandales et de ses bruyantes orgies. La vanité tenait aussi une grande place dans sa vie. Toute la Grèce parlait de son luxe, de ses prodigalités, de ses folies; et lui-même prenait soin d'occuper sans cesse les frivoles Athéniens de ses moindres actions. On connaît l'histoire de ce chien magnifique qui lui avait coûté plus de 7.000 drachmes, auquel il coupa la queue quand toute la ville l´eut admiré, afin qu'on en parlât encore.

Il entra dans les affaires publiques vers 420, et se trouva des lors en rivalité d'influence avec Nicias, qui avait fait conclure une trêve avec les Lacédémoniens. Alcibiade fit rompre cette trêve, reçut le commandement de quelques expéditions sur les côtes du Péloponnèse et réussit enfin (410) à entraîner ses concitoyens dans cette désastreuse guerre de Sicile, qui fut le point de départ et l'une des causes des malheurs d'Athènes. Chargé du commandement de la flotte avec Nicias et Lamachus, il allait mettre à la voile, quand il fut accusé d'avoir, dans une nuit de débauche, mutilé les hermès ou images de Mercure dressées dans les lieux publics, et d'avoir tourné en dérision les redoutables mystères d’Éleusis. Il partit sous le poids de cette accusation. À peine avait-il louché les rivages de la Sicile où quelques succès brillants semblèrent justifier son audace, qu'on envoya d'Athènes la galère sacrée pour le ramener dans la cité : un décret de mort l'y attendait. En passant à Thurium, il s'enfuit, et, quand il apprit que les Athéniens l'avaient condamné : « Je leur ferai bien voir, s'écria-t-il, que je suis encore vivant! »

Puis il alla offrir ses services aux Spartiates, qu'il étonna par sa frugalité.

Ce souple génie attirait partout les regards et se rendait les peuples favorables en s'assimilant leurs qualités et leurs vices. Il engagea les Lacédémoniens à ravager l'Attique, et souleva contre les Athéniens l'île de Chio et la plupart des villes de l'Ionie. Mais la jalousie d'Agis, dont il avait séduit la femme, et l'envie que ses victoires inspirèrent aux généraux Spartiates, le contraignirent à chercher un refuge auprès de Tissapherne, satrape du roi de Perse, auquel il inspira cette politique d'épuiser les Grecs en favorisant alternativement les deux partis et en s'opposant au triomphe définitif soit d' Athènes, soit de Sparte. Il négocia en même temps son retour à Athènes, qu'il agitait de ses intrigues, et où le peuple lui fit un accueil enthousiaste. Nommé généralissime des troupes athéniennes, il gagna sur les Spartiates les batailles navales d'Abydos (411) et de Cyzique (410), rentra triomphant à Athènes (407), mais fut de nouveau exilé après la défaite de son lieutenant Antiochus par Lysandre. Il rassembla alors des mercenaires et alla, en aventurier, faire la guerre pour son propre compte en Thrace. Après le désastre d'Ægos-Potamos, craignant la puissance de Sparte, il se retira auprès du satrape Pharnabaze, en Bithynie, et parut dès lors touché des malheurs de sa patrie et disposé à la servir.

Les Lacédémoniens, ne croyant point avoir abattu Athènes tant qu'Alcibiade serait vivant, négocièrent sa mort auprès du satrape, qui le fit tuer à coups de flèches dans les bras d'une courtisane, au milieu des flammes de sa maison incendiée (404 av. J.-C). Plutarque a écrit sa Vie, et deux dialogues de Platon portent son nom.

—LITTÉR. Le nom d'Alcibiade, dans la langue littéraire courante, sert à désigner un homme dont le caractère offre en contraste de grands vices unis à de brillantes qualités, et qui, avec la plus grande souplesse, se plie aux circonstances.

— Bibliogr. : Hertzberg, Alcibiade der Staatmann und Feldherr (Halle, 1854); Henri Houssaye, Histoire d'Alcibiade (Paris, 1875). Alcibiade. Nouveau Larousse illustré, 1898.

<> Portrait d´Alcibiade. (Plutarque)

Peut-être devrais-je m'abstenir de parler de sa beauté, ou me contenter de dire qu'en ayant conservé tout l'éclat dans son enfance, dans sa jeunesse et dans l'âge viril, i1 fut aimable à toutes les périodes de sa vie; car il n'est pas vrai, quoi qu'en dise Euripide, que tous les hommes beaux le soient encore dans leur automne. Cet avantage peu commun, Alcibiade le dut aux belles proportions de son corps et à son heureuse constitution. On dit qu'il grasseyait un peu en parlant, et que ce défaut, qui chez lui était un agrément, donnait à ses discours une sorte de grâce naturelle et entraînante.

Quant à ses mœurs, elles furent souvent inégales, et éprouvèrent de fréquentes variations; suite naturelle des grandes circonstances où il se trouva, et des vicissitudes de sa fortune. De cette foule de passions vives et ardentes auxquelles il était sujet, celle qui domina le plus en lui fut une ambition démesurée, un amour de la supériorité qui s'annonça dès l'enfance, comme le prouvent les traits qu'on en rapporte.

Alcibiade menait la vie la plus voluptueuse, et affectait le plus grand luxe: il passait les journées entières dans la débauche et dans les plaisirs les plus criminels; il s'habillait d'une manière efféminée, paraissait dans la place publique traînant de longs manteaux de pourpre, et se livrait aux plus folles dépenses. Quand il était sur mer, afin de coucher plus mollement, il faisait percer le plancher de son vaisseau, et suspendait son lit sur des sangles, au lieu de le poser sur des planches; à l'armée, il avait un bouclier doré, où l'on ne voyait aucun des symboles que les Athéniens y mettaient ordinairement, mais un Amour qui portait la foudre. Plutarque, Vie d’Alcibiade, trad. Ricard, 1862.

<> L´éphèbe et l´hoplite : Alcibiade courtise Socrate   (Platon)

  « J’étais extraordinairement fier  de ma  beauté. Je  croyais qu’il  était  sérieusement épris de  la fleur de ma  jeunesse, je m’étais mis dans  l’idée  qu’il me  serait possible,  en  accordant mes faveurs  à  Socrate,  d’apprendre  de  lui  tout  ce  qu’il savait.

Je  l’invitai  à partager mes exercices  physiques  et  je m’entraînai  avec  lui  pensant que  j’arriverais ainsi à quelque chose. Il partageait donc  avec  moi  les  exercices  physiques  et  souvent  il luttait  avec moi,  sans  témoin.

Un soir, je  renvoyai  le serviteur et me trouvai tout seul  avec  lui. Je pense, lui dis-je, que tu  es un amant digne de moi, le  seul qui  le soit,  et  je vois bien que  tu hésites  à m’en parler. » Platon, Le Banquet, trad. Luc Brisson, 2007.

<> Mort chez une femme.

XLVIII. Alcibiade vivait alors dans un bourg de Phrygie avec Timandre sa concubine.

Ceux qu'on avait envoyés pour le tuer n'osèrent pas entrer; ils environnèrent la maison et y mirent le feu. Alcibiade ne s'en fut pas plus tôt aperçu, que, ramassant tout ce qu'il put de hardes et de tapisseries, il les jeta dans le feu; et, s'entourant le bras gauche de son manteau, il s'élança l'épée à la main à travers les flammes, et en sortit sans aucun mal, parce que le feu n'avait pas encore consumé les hardes qu'il y avait jetées. À sa vue tous les Barbares s'écartèrent; aucun d'eux n'osa ni l'attendre, ni en venir aux mains avec lui; ils l'accablèrent de loin sous une grêle de flèches et de traits, et le laissèrent mort sur la place. Quand les Barbares se furent retirés, Timandre enleva son corps, et, l'ayant enveloppé de ses plus belles robes, elle lui fit des funérailles aussi magnifiques que son état le lui permettait.

Quelques historiens, en convenant de ce que je viens de rapporter sur la mort d'Alcibiade, prétendent que, ni Pharnabaze, ni Lysandre, ni les Lacédémoniens, n'y eurent part, et qu’Alcibiade lui-même en fut seul la cause. Il avait séduit une jeune femme d'une maison noble du pays, avec laquelle il vivait; les frères de cette femme, n'ayant pu supporter cette injure, mirent pendant la nuit le feu à la maison dans laquelle il était, et le tuèrent lorsqu'il se fut élancé, comme je l'ai déjà dit, à travers les flammes. — Plutarque, ibid.

<> La Beauté même.  (Hölderlin)

Sokrates und Alcibiades

»Warum huldigest du, heiliger Sokrates,
Diesem Jünglinge stets? kennest du Größers nicht?
Warum siehet mit Liebe,
Wie auf Götter, dein Aug auf ihn?«
 
Wer das Tiefste gedacht, liebt das Lebendigste,
Hohe Jugend versteht, wer in die Welt geblickt,
Und es neigen die Weisen
Oft am Ende zu Schönem sich. 

Pourquoi donc, divin Socrate, rends-tu hommage à ce beau garçon ?
Ne connais-tu rien de plus grand ?
Pourquoi tes yeux  le vénèrent-ils d´un amour réservé aux dieux ?
 
 ― Qui a sondé les profondeurs aime la vie resplendissante ;
Qui a scruté le monde comprend hautement la Jeunesse ;
Et les Sages finissent par révérer la Beauté.

  Quelle: Friedrich Hölderlin: Sämtliche Werke. 6 Bände, Band 1, Stuttgart 1946, S. 256.

 Références 

↑ Encyclopédie_universelle fr-academic Alcibiade

 ↑ Hölderlin Platon Plutarque

<> 29/04/2024

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