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lundi 13 janvier 2025

suggestion

SUGGESTION  n. f. (de suggérer). Action de faire naître dans la pensée. La pensée même ainsi imposée au cerveau. Suggestion hypnotique, volonté, désir, idée, provoqués chez une personne en état d'hypnose.

> HYPNOSE n. f. T. de Médecine Sommeil, état général automatique, soit spontané, soit provoqué chez les personnes névropathes par des moyens artificiels. Ce sujet est dans l'hypnose. Tomber dans l'hypnose.
Provoquer l'hypnose chez un sujet prédisposé.  > hypnose

« Les suggestions du démon » (Bossuet).  

Les suggestions de l'envie, du besoin; les suggestions de l'esprit, du cœur, de la conscience. N'écoutez ni les suggestions de la routine, ni les conseils trop hâtifs d'un empirisme téméraire! (Flaubert, Madame Bovary, t. 1, 1857.

Fait d'inspirer (ou de se laisser inspirer), par le jeu de phénomènes subconscients, une idée, une pensée, un comportement sans intervention de la volonté ni de la conscience du sujet récepteur (appelé autosuggestion lorsqu'il s'exerce de façon réfléchie). Suggestion provoquée, spontanée, normale; suggestion hypnotique. La suggestion est une fonction psychophysiologique normale, elle existe chez tous les individus, mais certains individus (suggestibles) présentent une réceptivité plus grande (LAFON 1963). 

Cette lecture, [du passage biblique Judith prépare son crime] faite par la meurtrière de Marat méditant son crime, avait été citée par un des professeurs de psychologie de Harvard comme un type de suggestion historique, au cours d'une leçon sur les régicides et les magnicides (P. BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, p. 123).

 ↑Bossuet Flaubert

↑Encyclopédie universelle suggestion  manipulation mentale

<> 23/03/2025


vendredi 1 novembre 2024

Pavol Breslik - ténor

 

Pavol Breslik, ténor slovaque *1979 (45 ans). Actif depuis 2001 (22 ans).

Formation : Académie des Arts de Banská Bystrica et Centre lyrique (CNIPAL) à Marseille.

  • Breslik a fait partie de la troupe du Staatsoper Unter den Linden de Berlin de 2003 à 2006, sous la férule de Daniel Barenboïm. Il a interprété  Nemorino dans L’Élixir d’amour et Belmonte dans l´Enlèvement au sérail.


Son répertoire inclut des œuvres de Mozart, Verdi, et Donizetti, notamment :

  • Tamino dans La Flûte enchantée
  • Don Ottavio dans Don Giovanni
  • Lenski dans Eugène Onéguine
  • Gennaro dans Lucrezia Borgia

Il a chanté dans de prestigieuses maisons telles que :

  • Metropolitan Opera de New York
  • Royal Opera House de Covent Garden
  • Opéra National de Vienne
  • Bayerische Staatsoper de Munich (Lucrèce Borgia de Donizetti avec Edita Gruberova, sa compatriote)
  • Staatsoper Berlin (Faust de Gounod)

Représentations au programme.

En 2024, il interprétera Narraboth dans Salomé et Tamino de La Flûte enchantée à l'Opéra Bastille. Pour la saison 2024-2025, il interprétera Faust dans Mefistofele de Boito à Dresde et Lohengrin dans une nouvelle production à Dresde.

Pavol Breslik a participé également à de nombreux concerts, notamment sous la baguette de Kurt Masur et de Riccardo Muti. Il a un répertoire varié, incluant des œuvres de Dvořák, Schubert, et des poèmes de Victor Hugo mis en musique par Franz Liszt.

Breslik souligne l'importance de l'émotion dans la musique, affirmant que la technique vocale doit servir l´expression des sentiments, et susciter l´émotion de l´auditeur. La musique est un langage universel, mais la maîtrise du texte  est un atout pour cet interprète aussi à l´aise en français qu´en allemand et dans le répertoire slave.

Pavol Breslik (ténor) et Malcolm Martineau (piano) au Capitole de Toulouse en 2023.

Au programme, les Mélodies Tziganes d’Antonin Dvořák en tchèque, des Lieder de Franz Schubert (dont Erlkönig, sur un poème de Goethe), quatre poèmes de Victor Hugo mis en musique par Franz Liszt, et des mélodies de Mikuláš Schneider-Trnavský en langue tchèque. — (Timothé Bougon)

< Hans Castorp avait pour ce disque une vive préférence. >  

Der Lindenbaum  F. Schubert, Winterreise.

Il s’agit d’un lied, d’un de ces lieds, chefs-d’œuvre tirés du fonds populaire qui doivent précisément leur spiritualité et leur humanité particulière à cette double origine… Pourquoi tant de détours ? C’était le « Tilleul » de Schubert, c’était tout simplement : « Près du puits, devant le portail », cette chanson à tous familière.

 Un ténor la chantait, avec accompagnement de piano, un garçon plein de tact et de goût, qui savait traiter son sujet à la fois simple et sublime avec beaucoup d’intelligence, de sens musical et de justesse dans la déclamation. 
On n’ignore pas que l’admirable chanson est dans la bouche du peuple et des enfants un peu différente de sa forme artistique. Ils la simplifient le plus souvent, la chantent d’un bout à l’autre par strophes, sur la mélodie principale tandis que dans l’original cette ligne populaire est modulée en bémol dès la deuxième des strophes de huit lignes, pour revenir au dièse avec le cinquième vers, qu’elle est ensuite interrompue d’une façon très dramatique lors des « vents froids » et du chapeau qui s’envole, et qu’elle ne reparaît qu’aux quatre derniers vers de la troisième strophe qui sont répétés pour que la chanson s’achève. 
L’inflexion particulièrement prenante de la mélodie se reproduit trois fois, dans sa deuxième moitié modulée, la troisième fois par conséquent lors de la reprise de la dernière demi-strophe, « Voici bien des heures… » Cette inflexion magique que nous ne saurions cerner d’assez près par les mots, accompagne les fragments de phrases : « Tant de chères paroles », « Comme s’ils me faisaient signe », « Loin de cet endroit », et la voix de ténor, claire et chaude, si experte à ménager le souffle, inclinant à un sanglot plein de mesure, la chantait chaque fois avec un sens si intelligent de la beauté de cette phrase qu’elle touchait le cœur de l’auditeur, d’autant plus que dans les lignes : « Vers lui toujours encore », « Tu  trouves  ici la paix », l’artiste savait renforcer son effet par des sons d’une extraordinaire ferveur. Mais au dernier vers répété, à ce « Tu trouverais ici la paix », il chantait le « trouverais », la première fois avec une plénitude nostalgique, la seconde fois dans un trémolo ténu.  Thomas Mann, La Montagne magique, 1924, trad. Maurice Betz, 1931.



Peter Anders - Schubert: Winterreise, D.911: 5. Der Lindenbaum ℗ 1960  4 :30
Der Lindenbaum 
 Am Brunnen vor dem Tore              Près de la fontaine, devant la Porte,
 Da steht ein Lindenbaum;                Se dresse un vieux tilleul.
 Ich träumt' in seinem Schatten         À son ombre, 
 So manchen süßen Traum.               j´ai fait de si doux rêves !

 Ich schnitt in seine Rinde                J´ai gravé dans son écorce,
 So manches liebe Wort;                   Tant de doux mots d'amour.
 Es zog in Freud' und Leide              Dans la joie ou dans la peine,
 Zu ihm mich immer fort.                 toujours, je revenais à lui.

 Ich mußt' auch heute wandern        Il fallait pourtant que je poursuive ma route,
 Vorbei in tiefer Nacht,                     dans la nuit épaisse.
 Da hab' ich noch im Dunkeln          Là, dans l´ombre à minuit demeuré,
 Die Augen zugemacht.                    j´ai fermé les yeux.

 Und seine Zweige rauschten,          Et ses branches bruissaient
 Als riefen sie mir zu:                       comme pour me ramener à lui :
 Komm her zu mir, Geselle,             « Viens me rejoindre, mon ami :
 Hier find'st du deine Ruh' !             tu trouveras ici le repos! »


 Die kalten Winde bliesen                Une bise glacée se mit à souffler,
 Mir grad' ins Angesicht;                  et vint me fouetter le visage.
 Der Hut flog mir vom Kopfe,         Mon chapeau s´envola,
 Ich wendete mich nicht.                  … et je ne me retournai pas.

 Nun bin ich manche Stunde           Maintenant des heures et des journées
 Entfernt von jenem Ort,                 me séparent de ce paisible asile ;
 Und immer hör' ich's rauschen:      Et pourtant, j´entends encore la voix qui m´appelle :
 Du fändest Ruhe dort !                   « Ici, tu trouverais enfin le repos ! »

↑ inflexion L'inflexion chantante des voix provençalesSa voix prenait des inflexions plus molles, sa taille aussi ; quelque chose de subtil qui vous pénétrait se dégageait même des draperies de sa robe et de la cambrure de son pied. Flaubert, Madame Bovary  [Une femme que l´adultère embellit]
<Il chantait>  avec des inflexions roucoulantes, et des tortillements de vierge effarouchée, et le dégueulasse accent polak illuminait les plus obscurs sous-entendus. Roger Ikor.
Ce garçon est désormais un homme. La voix est grave et mâle; mais, à tout instant, elle a des inflexions naïves et presque puériles. Georges Duhamel.

Références
↑ Pavol Breslik  Pavol Breslik (Sänger)   Morgen (R. Strauss) Paroles et traduction

↑ Franz Schubert - Winterreise | Pavol Breslik, Robert Pechanec (Eufonie 2022)

↑ Donizetti  Una furtiva lagrima  

↑ Flaubert Thomas_Mann

<> 20/11/2024


mercredi 18 septembre 2024

Phraséologie

Phraséologie française.

« Mauvaises mœurs.

Les moralistes condamnent l´amour mâle au nom de la famille ; ils s´inclinent devant la Loi de Saint Paul, qui enveloppe dans la même réprobation les assassins, les voleurs, les adultères, les efféminés et les infâmes (1 Corinthiens  6: 9,10).

L’amour des femmes n'était pas en honneur chez les Grecs : il faudra attendre le XIIe siècle pour que l´Occident, influencé par le lyrisme courtois, décrète l'absolu de cet amour, et rejette l´amour mâle (la sodomie) dans l´enfer du péché abominable.

Insouciant du salut de l´âme, dédaigneux de la félicité future, le monde grec ne connaissait pas la culpabilité sexuelle ;

Les hommes quoique mariés, n'éprouvent aucune honte à se rendre chez les courtisanes mais aussi à fréquenter les gymnases pour admirer les jeunes gens nus, et avoir si possible des relations sexuelles avec eux. — (Philippe Renault)

Carpe diem

De nos jours passagers le nombre est incertain. 
Il est sage aujourd'hui de jouir de la vie.
Qui sait si nous serons demain?
— Racine, Isaïe,

« Injustes : Fornicateurs, impudiques, infâmes. 

Ces gestes impurs de volupté qu'il y a dans les danses espagnole.
Les hommes impurs n´auront pas accès au Royaume des Cieux. - (Saint Paul)
Ils sont dans l'infamie comme un poisson dans l'eau. - (Jean Genet)
Chacun ne peut à sa fantaisie décider ce point, et distinguer, pour ce qui le concerne, les choses pures d'avec celles qui ne le sont pas. Cela renverserait les points fondamentaux de la Loi qui a été écrite de la main des anges. — (Montesquieu)
Ce n'est pas l'acte sexuel qui est impur et vulgaire, c'est tout ce qu'on met autour. - (Montherlant)
Les animaux. N'ayant point part au salut, ils restent hors la loi chrétienne, comme païens, comme impurs, et trop souvent suspects de connivence au mauvais principe. (Michelet) 
 
« Amour des mâles. 
Le couple petit-bourgeois moderne, où la femme domine, sert de modèle aux relations amoureuses en général. Or, la société antique, traditionnelle et guerrière repose sur la préférence masculine.
«pédérastie : Une passion honteuse, la plus grande infamie du paganisme. 
Anthologie nous offre un témoignage historique, fort curieux, de la corruption des mœurs grecques et romaines. Straton, un poète doué qui dédaignait le sexe des Muses et des Grâces. — Dehèque, Anthologie grecque , T. 2., 1863.
 
« Mâles amours. (Flaubert) 

La communauté de leur existence avait établi entre ces hommes des amitiés profondes. Le camp, pour la plupart, remplaçait la patrie ; vivant sans famille, ils reportaient sur un compagnon leur besoin de tendresse, et l’on s’endormait côte à côte, sous le même manteau, à la clarté des étoiles. Puis, dans ce vagabondage perpétuel à travers toutes sortes de pays, de meurtres et d’aventures, il s’était formé d’étranges amours, — unions obscènes aussi sérieuses que des mariages, où le plus fort défendait le plus jeune au milieu des batailles, l’aidait à franchir les précipices, épongeait sur son front la sueur des fièvres, volait pour lui de la nourriture ; et l’autre, enfant ramassé au bord d’une route, puis devenu Mercenaire, payait ce dévouement par mille soins délicats et des complaisances d’épouse. (…)

Les Barbares s’animèrent, et bientôt le combat fut général, précipité, terrible.
Parfois deux hommes s’arrêtaient tout sanglants, tombaient dans les bras l’un de l’autre et mouraient en se donnant des baisers. Aucun ne reculait. Ils se ruaient contre les lames tendues. Leur délire était si furieux que les Carthaginois, de loin, avaient peur. Flaubert, Salammbô, 1862.

>> Le Défilé de la Hache - érotisme guerrier - La « Légion thébaine » de Salammbô.

« Couples. On voyait, à travers les grilles, des jeunes gens et des jeunes femmes, dans les rayons de leur lune de miel, échangeant entre eux des regards encore remplis des souvenirs de la nuit. — (Joseph Méry)

Salammbô. Le désir d’hommes électrifie l’intrigue de bout en bout. L’amour des soldats n’est pas sans impuretés.

 « L´amour entre hommes. De l’amitié comme mode de vie. À la fin de la Recherche, le narrateur réalise que Saint-Loup couche avec des hommes. Le naïf Gilbert sera séduit, troublé par la personnalité insaisissable de l´éphèbe, le jeune fils du Comte, son employeur. 

« Les juifs ont inventé Yahvé et la haine du corps. — (Nitche
 et puis, ils ont pondu Freud. - (Michel Onfray)

« Jacques Marie Lacan  (1901-1981) Très tôt, une réputation s'établit solidement d'auteur difficile à lire qui le suivra toute sa vie.
Le désir se fragmente en métonymies qui émergent en grand nombre dans le langage de l'enfant.
Les effets cliniques du nœud. L'écriture topologique de Lacan se complétera dans les dernières années de sa vie par ce qu'il appelle la « bande de Möbius » et le « cross-cap ».
Que reste-t-il des élaborations lacaniennes ? — (Larousse)   > Oh yé /Oyez !  
 
«Caillebotte – Orsay 2024 - Hommes nus.
Caillebotte déconstruit les codes sociaux de la nudité. Il préfère les hommes nus aux naïades.
Dans "L'Homme au bain" (1884), un homme de dos, légèrement penché en avant, s'essuie vigoureusement dans une posture peu avantageuse dans sa salle de bain.
Prédilection pour la beauté masculine. Un art radical, plus osé que les sujets de Degas.
L'érotisation est évidente, mais rien ne permet de dire qu´il était pédé. > Caillebotte
 
«Les naturistes ou les nudistes n'exhibent pas plus leur sexe, qu'une femme non-voilée n'exhibe ses cheveux.
Nous sommes  tellement conditionnés par les mollahs que :  baignade = maillot ; que la nudité, c'est au lit (et encore !) ou seul sous la douche, et que franchir le seuil d'un camp naturiste, c'est plus difficile pour certains que de grimper au sommet de l’Annapurna.
 

 Références

↑Bible Flaubert Michelet Montesquieu Montherlant Racine

<> 05/11/2024

Norma Bellini Paroles

Callas Norma Paris Mai 1965   Libretto: Norma (1831, Milano) Opéra de Vincenzo Bellini (1801 – 1835)  Paroles de Felice Romani.     Person...