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mardi 26 septembre 2023

adultère

ADULTÈRE s. m. Violement de la foi conjugale. Commettre un adultère. Rouquin né d'un adultère. Fruit d'un adultère. 

♦ Ici dispensez-moi du récit des blasphèmes Qu'ils ont vomis tous deux contre Jupiter même ; L'adultère et l'inceste en étaient les plus doux. - Corneille, Polyeucte. III, 2 

♦ Et par où votre amour se peut-il couronner, Si pour moi votre hymen n'est qu'un lâche adultère ? - Corneille, Théodore III, 30 

Adultère simple, terme d'ancienne législation, celui qui est commis par une personne mariée avec une personne non mariée. Adultère double, celui que commettent ensemble un homme marié et une femme mariée.

ADULTÈRE 

1°  n. m et f Celui ou celle qui viole la foi conjugale. Les fornicateurs et les adultères. ♦ Faut-il que sur le front d'un profane adultère Brille de la vertu le sacré caractère ? - Racine, Phèdre, IV, 2            ill. adultère - punition - honte (Sasha Kargaltsev)

2°  Adj. Qui viole la foi conjugale. Époux adultère. Tableaux ou estampes qui représentent la femme adultère de l'Évangile. ♦ Flamme adultère, Racine, Phèdre, III, 3 (...) 4°  Fig. ♦ Votre lumière ne luit pas sur les âmes adultères et corrompues. - Massillon. 

Punition de l´adultère. - Trouvant un beau jeune homme dans le lit de sa femme, le mari abuse de lui.

D'un jeune garçon qui, pris en flagrant délit d'adultère, fut sodomisé et frappé de verges par le mari.

Or, vers la onzième heure du soir, le mari, devançant l'instant de son retour, frappe à la porte de sa maison, appelle, et va jusqu'à faire retentir un sifflet pour annoncer sa présence. Mais c'est en vain qu'il s'annonce : personne ne lui répond. Il brise alors les gonds de la porte d'un mouvement furieux. Parvenu à la chambre, il voit sur le lit sa femme avec un amant dans les bras. Un tel outrage de la couche conjugale ne semble pas, tout d'abord, l'émouvoir ; seuls les coupables, en s'éveillant, restent accablés de honte et de stupeur. Remarquant tout soudain la beauté du jeune homme, ainsi que son trouble, il dit alors : « Ne crains rien, bel enfant, je ne serai point si cruel que d'être bourreau de ton exploit, moins encore d'appeler sur la tête d'un aussi joli garçon la rigueur de la loi Julia. Seulement, pour que de baiseur tu te vois baisé à ton tour, je ferai servir tes charmes au plaisir de mon lit. Tu seras mon giton et, comme tel, devras te soumettre à mes désirs. Je te partagerai avec ma femme et tous les biens de la communauté ; et, par toi je trancherai notre différend et de telle façon qu'une seule et unique couche nous servira à tous trois, sans conteste, car je m'aperçois que j'ai vécu jusque-là en telle intelligence avec mon épouse que ce qui plaît à l'un ne saurait déplaire à l'autre. »

Ayant ainsi discouru, il se dépouilla de ses habits et entra dans le lit. Puis saisissant l'enfant dans ses bras, sans se soucier aucunement de sa résistance ni de ses cris, par un effort vigoureux, en lequel se manifestait bien plutôt le désir qu'il avait de le châtier que de jouir, il lui fit subir, mais à l'opposé de la voie naturelle, une opération contrefaisant assez bien celle que le téméraire jouvenceau avait généreusement pratiquée sur la maîtresse de céans. Ce fut en vain que l'adolescent tenta de se dérober aux brutales caresses de celui qu'il avait cru berner. Il dut en supporter jusqu'au bout l'humiliante contrainte, l'autre se rassasiant avec un goût cruel de ce plaisir jadis en faveur à Sodome, plaisir qui se doublait en la circonstance d'une soif de vengeance.

Ils passèrent la nuit en conjonctions de ce genre. Aux premiers feux de l'aurore, le mari appela deux solides valets auxquels il ordonna de se saisir du jeune homme et, autant que ce dernier le put supporter, il fustigea de verges ses fesses charmantes, en lui disant : « Voilà pour te punir, toi, qui au sortir de l'enfance, ose rivaliser avec les libertins et te glorifier du crime d'adultère. »

Ce galant, ce présomptueux la veille, s'enfuit, mortifié mais heureux néanmoins de devoir son salut à une flétrissure de sa personne, dont il n'eut point de peine, on s'en doute, à se contraindre de garder le secret. Pour l'épouse coupable, le mari se contenta de mettre sous clef ce giron dont elle était si prodigue en s'écriant : « – Maintenant, je suis sûr d'y pénétrer seul. »

Cette nouvelle permet de vérifier l'adage que « tout semblable trouve ici-bas son semblable ». Elle démontre en outre qu'il ne faut point se fier aux femmes qui ont le « sadinet » libre. — Jérôme Morlino, Nouvelles, 1520. 

<> Complaisance intéressée et coupable des Italiens. (Brantôme)

—Je me suis laissé conter qu'un de ces ans un jeune gentilhomme français, l'un des beaux qui fut été vu à la cour longtemps, étant allé à Rome pour y apprendre les exercices, comme autres ses pareils, fut arregardé de si bon œil, et par si grande admiration de sa beauté, tant des hommes que des femmes, que quasi on l'eût couru à force: et là où ils le savaient aller à la messe, ou autre lieu public et de congrégation, ne faillaient, ni les uns, ni les autres, de s'y trouver pour le voir; si bien que plusieurs maris permirent à leurs femmes de lui donner assignation d'amours en leurs maisons, afin qu'y étant venu et surpris, fissent échange, l'un de sa femme, et l'autre de lui: dont lui en fut donné avis de ne se laisser aller aux amours et volontés de ces dames, d'autant que le tout avait été fait et aposté pour l'attraper; en quoi il se fit sage, et préféra son honneur et sa conscience à tous les plaisirs détestables, dont il en acquit une louange très-digne. — Brantôme, Vies des dames galantes, 1666.

<> Cocu et opportuniste (Brantôme)

Un mari baise l´amant de sa femme.

— Or, voici encore une autre race de cocus qui est certes par trop abominable et exécrable devant Dieu et les hommes, qui, amourachés de quelque bel Adonis, leur abandonnent leurs femmes pour jouir d'eux.

La première fois que je fus jamais en Italie, j'en ouïs un exemple à Ferrare, par un conte qui m'y fut fait d'un qui, épris d'un jeune homme beau, persuada à sa femme d'octroyer sa jouissance audit jeune homme qui était amoureux d'elle, et qu'elle lui assignât jour, et qu'elle fist ce qu'il luy commanderait. La dame le voulut très-bien, car elle ne désirait manger autre venaison que de celle-là. Enfin le jour fut assigné, et l'heure estant venue que le jeune homme et la femme étaient en ces douces affaires et altérés, le mari, qui s'était caché, selon le concert d'entre lui et sa femme, voici qu'il entra; et les prenant sur le fait, approcha la dague à la gorge du jeune homme, le jugeant digne de mort sur tel forfait, selon les lois d'Italie, qui sont un peu plus rigoureuses qu'en France. Il fut contraint d'accorder au mari ce qu'il voulut, et firent échange l'un de l'autre: le jeune homme se prostitua au mari, et le mari abandonna sa femme au jeune homme; et par ainsi, voilà un mari cocu d'une vilaine façon.

—  J'ai ouï conter qu'en quelque endroit du monde (je ne le veux pas nommer) il y eut un mari, et de qualité grande, qui était vilainement épris d'un jeune homme qui aimait fort sa femme, et elle aussi lui: soit ou que le mari eût gagné sa femme, ou que ce fût une surprise à l'improviste, les prenant tous deux couchés et accouplés ensemble, menaçant le jeune homme s'il ne lui complaisait, l'investit tout couché, et joint et collé sur sa femme, et en jouit ; dont sortit le problème, comme trois amants furent jouissants et contents tout à un même coup ensemble. — Brantôme, Vies des dames galantes, 1666.

<> La province amoureuse. Charente-maritime : Pour se venger, il viole l'amant de sa femme.

Un mari trompé a mis en œuvre une terrible vengeance pour punir l’amant de sa femme. (Mikaël Libert) 

Un très mauvais vaudeville. Un commerçant de Saujon, près de Royan, a été mis en examen en placé en détention provisoire pour avoir commis une terrible vengeance sur l’homme avec lequel sa femme le trompait révèle Sud Ouest, Chronique de 2015.

Le grainetier, sa femme et l’amant  (Chronique de La Rochelle)

Dans le courant du mois de novembre, un commerçant qui avait pignon sur rue, à Saujon, s’est rendu compte que sa femme le trompait. Il avait déjà repéré son rival, qui n’était autre que son voisin, car celui-ci venait plus que de raison dans sa boutique. Passée à la question, l’épouse avait fini par reconnaître les faits. Fort de cet aveu, le mari trompé s’était mis dans la tête de faire payer cher son forfait à l’amant.

Acte 1. Le grainetier a commencé par tabasser copieusement son rival, un jour où il avait réussi à le coincer dans son échoppe. Estimant sans doute qu’il s’en tirait à bon compte, l’amant n’avait pas alerté la police.

Acte 2. Son ire n’étant pas retombée, le mari trompé s’était présenté, quelques jours plus tard, au domicile de l’amant. Il avait forcé celui-ci à baisser son pantalon avant de le prendre en photo puis de partir en lui faisant une remarque désobligeante sur la taille de son sexe. Là encore, pas de plainte.

Acte 3. Fin novembre, l´époux cocufié est toujours très remonté. Il retourne chez l’amant, mais cette fois en compagnie de son épouse infidèle. Armé d’un godemiché, le couple va utiliser celui-ci pour violer le pauvre homme. Cette fois-ci, la victime ira porter plainte auprès des autorités.

Le commerçant et sa femme ont tous deux été interpellés, et mis en examen pour viol en réunion. Le mari jaloux à la rancune tenace  a, lui, été placé en détention provisoire. (Mikaël Libert)

Source :
↑ Hieronymi Morlini Parthenopei: Novellae, Fabulae, Comoedia (1855), réimpression 2010.
Contes et nouvelles de Jérôme Morlini, traduits en français pour la première fois par M. W. La traduction est attribuée à A. Ribeaucourt. Naples : impr. de P. Fiorentini , 1878. Auteur du texte : Girolamo Morlini.

Encyclopédie_universelle.fr-academic  triolisme  libertinage

↑ Brantôme Corneille Morlini Racine
<> 15/02/2024

 

 

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