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mardi 26 mars 2024

pétase

 

Pétase

pétase n.  m.  Chapeau rond à larges bords, en usage chez les Anciens.
Chapeau à larges bords, que portaient les jeunes Grecs pour s'abriter de la pluie et du soleil pendant leurs exercices à la palestre. — Chapeau de voyage (des Grecs, des Romains).
Hermès, reconnaissable à son pétase ailé.
Pour moi, mon père était Hellène: j'ai droit sur tous ceux qui portent le pétase.
Le jeune pâtre a pour tout costume un pétase et des jambières.

◊ Le roi ayant consenti, Jason, dès qu'il eut saisi le pouvoir, amena ses frères de race à la pratique de la vie grecque.
Il se fit en effet un plaisir de fonder un gymnase au pied même de l'acropole, et il conduisit les meilleurs des éphèbes sous le pétase
[1] - 2 Maccabées 4, 10- 12 

◊ Si l'amour avait une clamyde à la place des ailes, et ne portait pas sur ses épaules un arc et un carquois mais un pétase, oui, par ce garçon charmant, je le jure, Antiochus serait l'Amour ou plutôt l'Amour serait Antiochus. — (Méléagre)

 ◊ Quand l'huile brillante de la palestre était le seul vêtement de la nudité. - Gide, Journal, 1922.

 Note

↑ 1- ὑπο πέτασον ἢγαγεν (« Il les mena sous le pétase » : il leur fit se mettre un pétase sur la tête : il les força à s’entraîner nus, comme les Grecs). En autorisant la nudité publique, Jason, encouragé par Antiochus, heurte délibérément l´hypocrisie des Juifs.
Le pétase (large chapeau de soleil) est le symbole de la gymnité hellène, du culte de la jeunesse et des mœurs grecques, honnies par la population locale.

Les dieux. Ils se penchaient du haut des nuages pour conduire les épées ; cette familiarité divinisait la vie. Elle n’avait pour but que d’être libre et belle. L’éphèbe, frotté d’huile, luttait tout nu en plein soleil. L’action la plus religieuse était d’exposer des formes pures. — Flaubert, La Tentation de saint Antoine, 1874.

Pétase, Chapeau grec, Chapeau de soleil coiffé par les jeunes pendant leur entraînement. Envoyer sous le pétase, envoyer les jeunes faire de la gymnastique, c.-à-d. nus devant tout le monde (avec seulement un chapeau sur la tête).
Comme le souligne Crampon, « Dans ces lieux d’exercice, la chasteté des jeunes gens était aussi exposée que leur foi religieuse ».

Références

­↑ Encyclopédie_universelle.fr-academic pétase palestre ­ gymnase
↑ Bible Flaubert Gide Méléagre
>> palestre nudité spectateurs beauté
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26/03/2024


jeudi 25 janvier 2024

yaouled

yaouled  n. m. Garçon de la rue en Afrique du Nord. Gamin déluré, livreur, commissionnaire occasionnel, - main d´œuvre bon marché. Gavroche méridional, jeune voyou maghrébin, cireur de chaussures, poulbot d´Alger. Garçon disponible.

 ◊ L’éphèbe grec, le yaouled algérien, le ragazzo italien, le muchacho espagnol, comblent de leur grâce jeune et de leur beauté encore indécise entre les deux sexes la lacune qui sépare l’enfant de l’homme. - XXVII – Padoue, p. 331 Théophile Gautier, Italia, Hachette, 1860.

Tourisme érudit. En 1959, il part en Algérie pour faire de l'épigraphie latine, écrire son essai sur le suicide chez les anciens Romains, et rencontrer de charmants yaouleds. Il y retournera à de nombreuses reprises, séduit par la beauté des lieux.

En se faisant cirer les chaussures par de petits yaouleds qui avaient un œillet à l’oreille, il songeait à Achille Essebac. [1] — Roger Peyrefitte, L’exilé de Capri, 1959.

Quand l'envie lui en vient Montherlant file quartier Bab-el-Oued. Seuls les yaouleds peuvent l'arracher à son travail, auprès d'eux il redevient un enfant. Il oublie alors la tension et la vanité qu'il a toujours mises dans son activité d'écrivain ― Pierre Sipriot , Montherlant sans masque, 1990.

« À Sidi Bou Saïd, Foucault était séduit par les jeunes éphèbes. Des gars de 17 ou 18 ans qu’il retrouvait brièvement dans les bosquets sous le phare voisin du cimetière. Il vivait sereinement ses aventures, sans se cacher.
« Sans les rumeurs des petits voyous du village, personne ne s’en serait douté » - (Jean Daniel).

 

Je revois les flots bleus danser à La Goulette
Et les pêcheurs du jour rassemblés au vieux port,
La ronde des Yaouleds qui sont toujours en fête
Des larmes dans mes yeux, le regret est trop fort.

                                                     — Ma Tunisie d’amour (Adrien Cannamela)

Gautier, Voyage en Espagne.

Séville. — Sur une place qui avoisine la puerta de Triana, je vis un spectacle fort singulier. C'était une famille de bohémiens campés en plein air et qui composait un groupe à faire les délices de Callot.

Auprès de ce foyer improvisé était assise une gitana au profil busqué, basanée, cuivrée, nue jusqu'à la ceinture, ce qui prouvait chez elle une absence complète de coquetterie ; ses longs cheveux noirs tombaient en broussaille sur son dos maigre et jaune et sur son front couleur de bistre. Autour d'elle se vautraient, en glapissant, trois ou quatre marmots dans l'état le plus primitif, noirs comme des mulâtres, Je doute que les petits Hottentots soient plus hideux et plus sales.

Cet état de nudité n'est pas rare et ne choque personne. On rencontre souvent des mendiants qui n'ont pour vêtement qu'un lambeau de couverture, un fragment de caleçon très-hasardeux; à Grenade et à Malaga, j'ai vu vaguer sur les places des gaillards de douze à quatorze ans moins habillés qu'Adam à sa sortie du paradis terrestre. Le faubourg de Triana est fréquent en rencontres de ce genre, car il contient beaucoup de gitanos, gens qui ont les opinions les plus avancées en fait de désinvolture ; les femmes font de la friture en plein vent, et les hommes s'adonnent à la contrebande, à la tonte des mulets, au maquignonnage, etc., quand ils ne font pas pis. — p. 127 - Gautier, Voyage en Espagne, 1859.

En vingt ans, Tanger est devenu le  lieu phare vite érigé des marocoquines. — (Gaston Berger)

« Rien n’est beau comme l’adolescent de Damas. Il y a des jeunes gens de 18 à 20 ans qui sont magnifiques…mais à cause de ma vérole je suis obligé de vivre chastement. »

Le Caire, 15 janvier. -- « C’est aux bains que cela se pratique. On retient le bain pour soi (5 F. y compris les masseurs et la pipe) et on enfile son gamin dans une des salles. Tous les garçons de bains sont bardaches, ce sont ordinairement des garçons assez gentils… » — Flaubert, Lettre à Louis Bouilhet, 1850.

Dédicace. Aux petits cireurs de Marseille ;
Aux gamins effrontés de Naples ;
À tous ces jolis visages pleins de soleil, de sourires et de beauté.
Charme les grands beaux yeux, des heures trop brèves passées là-bas, dans les villes du Sud. [2] — (Achille Essebac)

 ◊ Je n’eus pas fait vingt pas que mon châle me parut d’un poids insupportable ; tout en sueur, je m’assis au premier banc que je trouvai. J’espérais qu’un enfant surviendrait qui me déchargerait de ce faix. Celui qui vint bientôt, ce fut un grand garçon de quatorze ans, noir comme un Soudanais, pas timide du tout, qui s’offrit de lui-même. Il se nommait Ashour. Il m’aurait paru beau s’il n’avait été borgne. Il aimait à causer, m’apprit d’où venait la rivière, et qu’après le jardin public elle fuyait dans l’oasis et la traversait en entier. Je l’écoutais, oubliant ma fatigue. Quelque exquis que me parût Bachir, je le connaissais trop à présent, et j’étais heureux de changer. Même, je me promis, un autre jour, de descendre tout seul au jardin et d’attendre, assis sur un banc, le hasard d’une rencontre heureuse…

Après m’être arrêté quelques instants encore, nous arrivâmes, Ashour et moi, devant ma porte. Je désirais l’inviter à monter, mais n’osai point, ne sachant ce qu’en aurait dit Marceline. Gide, L’Immoraliste, 1902.

◊ À Alger, même en hiver, les jeunes gens se dénudent au soleil tous les jours à midi, tout simplement parce qu’ils sont « bien au soleil ».
On ne mesurera jamais assez haut l’importance de cette coutume pour notre époque. En exposant des corps nus sur les plages, elle a le mérite, par-dessus vingt siècles d´histoire, de rejoindre les athlètes de Délos et de renouer avec l´admirable tradition des Grecs de l´antiquité, dont l´insolence naïve imitait, en toute simplicité, celle de la nature. — Albert Camus, Noces, (1936-37) suivi de L‘été (1939-53), éd. 1959.
 

 « Gavroche méditerranéen, le yaouled est aussi commissionnaire (y compris dans les bordels), crieur de journaux, masseur de hammam, porteur de paniers, vendeur de cigarettes ou de chewing-gums, guide ou objet sexuel pour étrangers et locaux ; et peut devenir, une fois l’enfance passée, un proxénète d’autant plus aguerri aux lois du milieu qu’il a parfois grandi avec elles. » - Lucienne Favre, 1937. Cité par Christelle Taraud, 2008.

<> L’amour en Orient.
Les mœurs sotadiques décrites par Richard F. Burton ne sont pas exceptionnelles, comme il ne le prétendait, par prudence peut-être, en 1885.
◊ Douceur levantine. — Pour les hommes en pays d’Orient, le désir est  de sexe indéfini, et son objet peut aussi bien être une femme ou un garçon. Aimer un garçon, c´est traditionnel, c´est normal pour un Arabe, comme pour un Grec, un Romain, un Turc ou un Sicilien. Le tabou paulinien a créé, chez l’homme occidental, - chez les Anglais et les Corses, une inhibition qui n’est nullement universelle. — (Marc Daniel)

«  Que des Français vivent un certain temps avec des Arabes, ce ne sont pas les Arabes qui deviendront Français, ce sont les Français qui deviendront Arabes. » — (Édouard Laboulaye)

Notes

↑1- Achille Essebac : Achille Bécasse, dit Achille Essebac (1868-1936), romancier. Dédé, 1901 ; Luc, 1902.
2- Partenza…vers la Beauté, 1898.

Références

↑Camus Gide Flaubert Gautier

<> 31/01/2024

Dieu se rit des hommes qui regardent la télé.

 

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