hermaphrodite n. m. Homme qui a développé une poitrine de femme, suite à un traitement hormonal.
<> Le
mot hermaphrodite peut aussi s´appliquer à une femme. (Brantôme)
◊ —J'ay ouï
parler d'une grande dame princesse, laquelle, parmi les filles de sa suite,
elle en aimait une par-dessus toutes et plus que les autres: en quoi on
s'étonnait, car il y en avait d'autres qui la surpassaient en tout ; mais
enfin il fut trouvé et découvert qu'elle était hermaphrodite,
qui lui donnait du passe-temps sans aucun inconvénient ni escandale. C'était
bien autre chose qu'à ses tribades : le plaisir pénétrait un peu mieux.
J'ai ouï
nommer une grande qui est aussi hermaphrodite,
et qui a ainsi un membre viril, mais fort petit, tenant pourtant plus de la
femme, car je l'ai vu très-belle. J'ay entendu d'aucuns grands médecins qui en
ont vu assez de telles, et surtout très-lascives.
Voilà enfin ce que je dirai du sujet de ce chapitre, lequel j'eusse pu allonger
mille fois plus que je n'ay fait, ayant eu matière si ample et si longue, que
si tous les cocus et leurs femmes qui les font se tenaient tous par la main, et
qu'il s'en pût faire un cercle, je crois qu'il serait assez bastant pour
entourer et circuir la moitié de la terre.— Brantôme, Vies des dames
galantes, 1666.
↑ bastant, suffisant ; circuir, faire le tour de,
HERMAPHRODISME s. m.
* T. didactique. Réunion des deux sexes dans un seul individu.
HERMAPHRODITE s. m.
* Il se dit d'Une personne qui a les deux sexes. Il n'y a point de
parfaits hermaphrodites.
* Il se dit aussi De certains animaux ; et alors il s'emploie plus
ordinairement comme adjectif des deux genres. Animal hermaphrodite. Les vers
de terre sont hermaphrodites.
* Il se dit pareillement, en Botanique, Des fleurs qui renferment les
organes des deux sexes, c'est-à-dire, les étamines et le pistil. Fleurs
hermaphrodites. Le jasmin, la valériane, l'épine-vinette, et un très-grand
nombre d'autres plantes, sont hermaphrodites.
> Personnage
ambigu.
<>
Maxime, un jeune homme efféminé. (Zola)
Mme Sidonie empruntait de l'argent à son neveu, se pâmait devant lui, en
murmurant de sa voix douce qu'il était " sans un poil, rose comme un Amour
".
Cependant , Maxime
avait grandi. C'était, maintenant, un jeune homme mince et joli, qui avait
gardé les joues roses et les yeux bleus de l'enfant.
Ses cheveux bouclés achevaient de lui donner cet "air fille" qui
enchantait les dames. Il ressemblait à la pauvre Angèle, avait sa douceur de
regard, sa pâleur blonde. Mais il ne valait pas même cette femme indolente et
nulle.
La race des
Rougon s'affinait en lui, devenait délicate et vicieuse. Né d'une mère trop
jeune, apportant un singulier mélange, heurté et comme disséminé, des appétits
furieux de son père et des abandons, des mollesses de sa mère, il était un
produit défectueux, où les défauts des parents se complétaient et s'empiraient.
Cette famille vivait trop vite ; elle se mourait déjà dans cette créature
frêle, chez laquelle le sexe avait dû hésiter, et qui n'était plus une volonté
âpre au gain et à la jouissance, comme Saccard, mais une lâcheté mangeant les
fortunes faites ; hermaphrodite étrange venu à son heure dans une
société qui pourrissait. Quand Maxime allait au Bois, pincé à la taille comme
une femme, dansant légèrement sur la selle où le balançait le galop léger de
son cheval, il était le dieu de cet âge, avec ses hanches développées, ses
longues mains fluettes, son air maladif et polisson, son élégance correcte et
son argot des petits théâtres. Il se mettait, à vingt ans, au-dessus de toutes
les surprises et de tous les dégoûts.
Il avait
certainement rêvé les ordures les moins usitées. Le vice chez lui n'était pas
un abîme, comme chez certains vieillards, mais une floraison naturelle et
extérieure. Il ondulait sur ses cheveux blonds, souriait sur ses lèvres,
l'habillait avec ses vêtements. Mais ce qu'il avait de caractéristique, c'était
surtout les yeux, deux trous bleus, clairs et souriants, des miroirs de
coquettes, derrière lesquels on apercevait tout le vide du cerveau. Ces yeux de
fille à vendre ne se baissaient jamais ; ils quêtaient le plaisir, un
plaisir sans fatigue, qu'on appelle et qu'on reçoit. — Zola, La Curée,
1872.
> Personnage
double
◊
L’hypocrite, étant le méchant complet, a en lui les deux pôles de la
perversité. Il est d’un côté prêtre, et de l’autre courtisane. Son sexe de
démon est double. L’hypocrite est l’épouvantable hermaphrodite du mal.
Il se féconde seul. Il s’engendre et se transforme lui-même. Le voulez-vous
charmant, regardez-le ; le voulez-vous horrible, retournez-le. — Hugo, Les
travailleurs de la mer, 1866.
◊ Avec les
romans de Fenimore Cooper, l’Amérique a rédigé sa mythologie et s’est donné une
épopée nationale. Ses romans les plus célèbres forment cycle de
« Bas-de-Cuir ».
Natty Bumppo, trappeur blanc ami des Indiens, est l’archange de la
Prairie, gardien d’un état naturel, d’un paradis en perdition. Incarnation de
l’état d’innocence, anarchiste à l’état de nature, Natty est un être presque
mythologique, comme l’a senti Balzac : « Un magnifique hermaphrodite moral,
né entre le monde sauvage et le monde civilisé. » - > Le Dernier
des Mohicans (1826), La Prairie (1827) — Fenimore Cooper — La
Grande encyclopédie Larousse 1971, Tome 06.
Contralto
On voit dans le Musée antique,
Sur un lit de marbre sculpté,
Une statue énigmatique
D'une inquiétante beauté.
Est-ce un jeune homme ? est-ce une femme,
Une déesse, ou bien un dieu ?
L'amour, ayant peur d'être infâme,
Hésite et suspend son aveu.
Dans sa pose malicieuse,
Elle s'étend, le dos tourné
Devant la foule curieuse,
Sur son coussin capitonné.
Pour faire sa beauté maudite,
Chaque sexe apporta son don.
Tout homme dit : C'est Aphrodite !
Toute femme : C'est Cupidon !
Sexe douteux, grâce certaine,
On dirait ce corps indécis
Fondu, dans l'eau de la fontaine,
Sous les baisers de Salmacis.
Chimère ardente, effort suprême
De l'art et de la volupté,
Monstre charmant, comme je t'aime
Avec ta multiple beauté !
Bien qu'on défende ton approche,
Sous la draperie aux plis droits
Dont le bout à ton pied s'accroche,
Mes yeux ont plongé bien des fois.
Rêve de poëte et d'artiste,
Tu m'as bien des nuits occupé,
Et mon caprice qui persiste
Ne convient pas qu'il s'est trompé.
Mais seulement il se transpose,
Et, passant de la forme au son,
Trouve dans sa métamorphose
La jeune fille et le garçon.
Que tu me plais, ô timbre étrange !
Son double, homme et femme à la fois,
Contralto, bizarre mélange,
Hermaphrodite de la voix ! (...) —
Théophile Gautier, Contralto, in Émaux et Camées, 1852.
<> Ethnologie : Indiens d´Amérique.
Les berdaches amérindiens, garçons déguisés en femmes et servant aux plaisirs du maître.
◊ <Les Illinois> : Les hermaphrodites sont nombreux parmi eux. (…) Ils sont impudiques jusqu’à tomber dans le péché qui est contre nature. Ils ont des garçons, à qui ils donnent l’équipage de filles, parce qu’ils les emploient à cet abominable usage. Ces garçons ne s’occupent qu’aux ouvrages des femmes, et ne se mêlent ni de la chasse ni de la guerre. (p. 219) — Louis Hennepin, Nouveau voyage d’un pays plus grand que l’Europe, 1698.
◊ Les hommes sont fort enclins à la sodomie ; mais les garçons qui s’abandonnent ainsi sont exclus de la société des hommes, et envoyés à celles des femmes, comme étant efféminés. Ils y sont confondus parmi les hermaphrodites, qu’on dit se trouver en quantité chez les Floridiens. (…) Ils sont aussi distingués des hommes et des femmes par la couleur des plumes qu’ils se mettent sur la tête, et par le mépris qu’on fait d’eux. — François Coréal, Voyages aux Indes occidentales (…), 1722.
<> Mythologie : Ovide. Hermaphrodite était le fils d´Hermès et d´Aphrodite. La nymphe Salmacis s´unit de force à lui, si bien qu´ils ne formèrent plus qu´un seul être.
◊ Se croyant seul et sans témoins, le fils de Mercure et de Vénus joue sur le gazon, va, revient, essaie un pied timide sur une eau riante et tranquille, le plonge ensuite jusqu’au talon ; et bientôt, invité par l’onde tiède et limpide, de son corps délicat il détache le vêtement léger.
La nymphe le voit, l’admire, et s’enflamme. Ses yeux étincellent, semblables aux rayons que reflète une glace pure exposée aux feux brillants de l’astre du jour. À peine la nymphe diffère, elle retient à peine ses transports, et déjà éperdue, hors d’elle-même, elle brûle, et ne se contient plus.
Hermaphrodite
frappe légèrement son corps de ses mains, et s’élance dans les flots. Il les
divise en étendant les bras, et brille dans l’onde limpide comme une statue
d’ivoire, comme de jeunes lis brilleraient sous un verre transparent.
« Je triomphe, s’écrie la nymphe, il est à moi ! »
À l’instant même, dégagée de sa robe légère, elle est au milieu des flots. Elle
saisit Hermaphrodite, qui
résiste ; elle ravit des baisers, qu’il dispute ; écarte et retient
ses mains ; malgré lui, presse son sein sur son sein ; l’enlace dans
ses bras, s’enlace elle-même dans les siens ; rend enfin inutiles tous les
efforts qu’il fait pour s’échapper. — (Ch. IV) — Ovide, Métamorphoses,
trad. Villenave, 1806.
Références
↑
Encyclopédie_universelle fr-academic hermaphrodite
↑► Brantôme Gautier Hugo Ovide Zola
<> 19/02/2023
Wikipédia bouche les trous de l´impensé de Pascal.