jeudi 25 janvier 2024

F-G 237 – 287 — Fa - gyroscope

F-G 237 – 287 — Fa - gyroscope

F n. m. Sixième lettre de l'alphabet et la quatrième des consonnes : un F majuscule ; un petit f. L'f est une consonne spirante.
FA n. m. (première syllabe du mot famulus au second vers de l'hymne de saint Jean-Baptiste). Mus. Quatrième note de la gamme. Signe qui la représente. Clef de fa, clef qui se figure par un C retourné, suivi de deux points, et qui indique que la note placée sur la ligne passant entre les deux points est un fa : la clef de fa se place ordinairement sur la quatrième ligne et sert à écrire les parties de basse. (V. clef.)
FABAGO n. m. ou FABAGELLE n. f. Plante vivace, astringente, famille des zygophyllacées, qui croît en Orient. (On l'appelle aussi faux caprier.)
FABLE n. f. (du lat. fabula, discours, récit). Petit récit, conte, apologue, le plus souvent en vers, qui cache une moralité sous le voile d'une fiction : les fables de La Fontaine sont des chefs-d'œuvre de mise en scène. Mythologie : les dieux de la Fable (avec une majuscule dans ce cas.) Récit faux, imaginaire : cette nouvelle est une fable. Sujet de risée : être la fable du quartier.
FABLIAU ou mieux FABLEAU n. m. Petit conte français populaire en vers, du xiie et du xiiie siècle : les principaux thèmes des fabliaux se retrouvent dans toutes les langues.
FABLIER n. m. Recueil de fables. Auteur de fables.
FABRICANT n. m. Qui tient une fabrique. Qui fabrique lui-même ou fait fabriquer pour vendre.
FABRICATEUR n. m. Qui fabrique (en mauv. part) : fabricateur de fausses nouvelles.
FABRICATION n. f. Action ou manière de fabriquer : drap d'une bonne fabrication.
FABRICIEN ou FABRICIER n. m. Membre de la fabrique d'une église.
FABRIQUE n. f. (lat. fabrica ; de faber, ouvrier). Manufacture, établissement où l'on fabrique. Prix de fabrique, prix auquel le fabricant vend ses produits au commerce. Marque de fabrique, v. marque. Administration chargée de gérer le temporel d'une paroisse, d'une cathédrale. Conseil qui en a l'administration.
FABRIQUER v. a. (rad. fabrique). Faire certains ouvrages suivant des procédés mécaniques : fabriquer une montre. Fig. Inventer : les poésies attribuées à Ossian ont été fabriquées par Mac-Pherson.
FABULEUSEMENT adv. D'une manière fabuleuse. A l'excès, au delà de toute expression : un Américain fabuleusement riche.
FABULEUX, EUSE adj. (du lat. fabula, fable). Feint, imaginaire : personnages fabuleux. Propre à l'âge héroïque, mythique de la Grèce : Hercule appartient aux temps fabuleux. Etonnant, extraordinaire : fortune fabuleuse. Ant. Historique, exact, vrai, réel, certain.
FABULISTE n. m. Qui compose des fables : La Fontaine est le meilleur fabuliste français.
FAÇADE n. f. Partie antérieure d'un édifice par laquelle on entre. Fig. Extérieur, apparence d'une chose : tout son luxe n'est que façade. Ant. Dos, arrière, corps,
FACE n. f. (lat. facies). Visage : face glabre. Côté d'une pièce de monnaie qui représente une tête. Fig. Aspect, tournure : l'affaire change de face. Faire face, être vis-à-vis. Faire face à une dépense, y satisfaire. Géom. Chacune des surfaces planes qui limitent un polyèdre ou un corps solide. Loc. adv. : En race, vis-à-vis, par devant, en présence. Fig. Fixement : regarder quelqu'un en face. De face, du côté où l'on voit toute la face. Face à face, en présence l'un de l'autre. Ant. Revers, clos.
FACE-À-MAIN n. m. Binocle à manche, que l'on tient à la main. Pl. des faces-à-main.
FACER v. a. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il faça, nous façons.) Au jeu de la bassette, amener la carte sur laquelle on a mis son argent.
FACÉTIE n. f. Bouffonnerie, plaisanterie : les clowns amusent le public par leurs facéties.
FACÉTIEUSEMENT (si-eu-ze-man) adv. D'une manière facétieuse. Ant. Gravement, sérieusement.
FACÉTIEUX, EUSE (si-eû, eu-ze) adj. et n. (lat. facetus). Porté à la facétie. Qui a le caractère de la facétie : question facétieuse. Ant. Grave, sérieux.
FACETTE n. f. Petite face : les facettes d'un diamant ; les yeux d'une mouche sont taillés à facettes.
FACETTER v. a. Tailler à facettes un diamant, une pierre précieuse : facetter un grenat.
FÂCHER v. a. (lat. pop. fasticare ; de fastus, dégoût). Causer de la peine, du chagrin. ndisposer. Se fâcher v. pr. S'irriter. Se brouiller.
FÂCHERIE n. f. Déplaisir. Brouille, bouderie.
FÂCHEUSEMENT adv. D'une manière fâcheuse : visage fâcheusement laid.
FÂCHEUX, EUSE (cheû, eu-ze) adj. Qui fâche, qui donne du chagrin : fâcheuse nouvelle. N. Importun, peu traitable : je hais les fâcheux. Ant. Heureux, favorable, propice.
FACIAL, E, AUX adj. (de faciès). Qui appartient à la face : nerf facial. Angle facial, angle formé par la rencontre de deux lignes hypothétiques, l'une verticale qui passe par les incisives supérieures et par le point le plus saillant du front, l'autre horizontale, qui va du conduit auditif aux mêmes dents : l'angle facial est peu ouvert chez les races sauvages.
FACIES n. m. (mot lat. signif. face). Aspect du visage : faciès pâle, bouffi. Aspect, en général.
FACILE adj. (lat. facilis ; de facere, faire). Qu'on a peu de peine à faire ; aisé : travail facile. Qui fait quelque chose sans peine : talent facile. Qui ne sent pas la gêne, qui paraît fait sans peine : vers faciles. Fig. Accommodant. Complaisant : caractère facile. Ant. Difficile.
FACILEMENT adv. Avec facilité. Sans peine, aisément : chacun oublie facilement les services qu'on lui a rendus. Ant. Difficilement.
FACILITÉ n. f. État d'une chose facile : la facilité d'un travail. Disposition à faire sans effort : facilité à parler. Fig. Disposition à la bonté, à l'indulgence : facilité d'humeur. Pl. Commodités : des facilités de transport. Délais accordés pour payer : obtenir des facilités. Ant. Difficulté.
FACILITER v. a. Rendre facile : faciliter à un protégé l'accès d'une carrière. Ant. Empêcher, entraver.
FAÇON n. f. (lat. factio). Manière dont une chose est faite : robe d'une bonne façon. Labour, culture : donner une première, une seconde façon à la vigne. Main-d'œuvre : payer tant pour la façon. Fig. Manière : se conduire à sa façon. Air, maintien : avoir une bonne façon. C'est une façon de parler, il ne faut pas le prendre à la lettre. Mar. Rétrécissement, surtout à l'arrière des parties immergées de la carène. De façon que, de telle façon que, de sorte que. (Ne dites pas de façon à ce que.) Pl. Facilité et abondance de paroles. Politesses affectées : faire des façons.
FACONDE n. f. (lat. facundia). Facilité à parler. Fécondité de paroles.
FAÇONNÉ n. m. Tissu dont le croisement produit des dessins.
FAÇONNEMENT , FAÇONNAGE (sona-je) n. m. ou FAÇONNERIE n. f. Action, manière de façonner.
FAÇONNER v. a. Donner à un objet certaine façon : façonner un bloc de marbre. Donner un labour. Fig. Former l'esprit, les mœurs, par l'éducation, l'usage. Accoutumer : façonner à la discipline.
FAÇONNIER , ÈRE n. et adj. Qui fait des façons : une maîtresse de maison ne doit pas être trop façonnière. Ant. Naturel, simple, rond.
FAC-SIMILAIRE adj. Qui tient du fac-similé : des copies fac-similaires.
FAC-SIMILÉ n. m. (lat. facere, faire, et simile, chose semblable). Copie, reproduction, imitation exacte d'une écriture, d'un dessin, d'un tableau, etc. Pl. des fac-similés.
FACTAGE n. m. (de facteur). Transport des marchandises au domicile ou au dépôt de consignation. Entreprise qui se charge de ce transport. Prix de transport : payer un factage élevé. Distribution des lettres et des dépêches à domicile.
FACTEUR n. m. (lat. factor, celui qui fait). Fabricant d'instruments de musique : facteur d'orgues, de pianos. Agent d'un marchand pour l'achat ou la vente. Employé de la poste, pour distribuer les lettres d'un bureau de messageries, du chemin de fer, pour porter les colis : facteur rural. Math. Chacun des nombres qui concourent à former un produit : l'interversion des facteurs ne change pas la valeur du produit.
FACTICE adj. Imité par l'art : eau minérale factice. Fig. Qui n'est pas naturel : besoin factice. Ant. Naturel, vrai.
FACTICEMENT adv. D'une manière factice.
FACTIEUSEMENT adv. D'une manière factieuse.
FACTIEUX, EUSE (fak-si-eû, eu-ze ) n. et adj. (du lat. factiosus, qui fait beaucoup). Qui fait partie d'une faction : Cicéron punit sévèrement les factieux complices de Catilina.
FACTION n. f. (lat. factio ; de facere, faire). Guet que font les soldats d'un poste : monter la faction. Par ext. Attente prolongée. Parti de gens unis pour une action politique violente : la faction des Seize domina quelque temps la Ligue.
FACTIONNAIRE (fak-si-o-nè-re) n. m. Soldat qui est en faction, sentinelle.
FACTORAGE n. m. Fonction de facteur aux halles. (Se dit quelquefois pour factage.)
FACTORERIE n. f. (ancienn. factorie — de facteur). Bureau des agents d'une compagnie de commerce en pays étranger.
FACTOTUM n. m. (mot lat. signif. fais tout). Qui a l'intendance de toutes les affaires d'une maison, et, par ironie, qui se mêle de tout : se donner des airs de factotum. Pl. des factotums.
FACTUM n. m. (m. lat. signif. chose faite). Mémoire que font imprimer les parties plaidantes pour éclairer leur juge. Par ext. Écrit publié dans un but d'attaque ou de défense. (En mauv. part.) Pl. des factums.
FACTURE n. f. Comm. Note détaillée de marchandises vendues : régler une facture. Prix de facture, prix auquel le marchand a acheté quelque chose en fabrique.
FACTURE n. f. (du lat. factum, supin de facere, faire). Façon dont une chose est faite, exécutée : vers d'une bonne facture. Couplet de facture, couplet qui présente de grandes difficultés vaincues. Morceau de facture, morceau de musique d'une exécution difficile.
FACTURER v. a. Dresser la facture des marchandises que l'on vient de livrer.
FACTURIER n. m. Livre des factures. Employé chargé de dresser les factures.
FACULE n. f. Astron. Partie du disque du soleil plus brillante que celles qui l'entourent.
FACULTATIF, IVE adj. Qu'on peut faire ou ne pas faire : travail facultatif. Ant. Obligatoire.
FACULTATIVEMENT adv. D'une manière facultative. Ant. Obligatoirement.
FACULTÉ n. f. (lat. facultas ; de facilis, facile). Puissance physique ou morale, qui rend un être capable d'agir : la volonté, l'intelligence et la sensibilité sont les trois facultés maîtresses de l'homme. Vertu, propriété : l'aimant a la faculté d'attirer le fer. Fig. Droit de faire une chose : l'interdit n'a pas la faculté de disposer de ses biens. Dans une université, Corps de professeurs dont les cours se rapportent à une même matière générale : la faculté de droit, des lettres, des sciences, de médecine. La faculté de médecine ou absol. la Faculté, les médecins. Pl. Dispositions, moyens : facultés intellectuelles.
FADAISE (dè-ze) n. f. (provenç. fadeza). Niaiserie, chose inutile et frivole : dire des fadaises.
FADASSE (da-se) adj. Très fade : sauce fadasse.
FADE adj. (du lat. vapidus, éventé). Insipide, sans saveur. Fig. Qui n'a rien de piquant, d'agréable : beauté, style fade. Ant. Epicé, piquant, relevé.
FADEMENT adv. Avec fadeur.
FADEUR n. f. Défaut de ce qui est fade (au prop. et au fig.). N. f. pl. Compliments, galanteries fades. Ant. Sapidité, montant.
FAGNE n. f. Petit marais au sommet d'une montagne, particulièrement dans la région des Ardennes.
FAGOT n. m. Assemblage de menu bois, de branchages. Vin de derrière les fagots, le meilleur que le vigneron possède. Fig. Fagot d'épines, personne revêche, inabordable. Débiter des fagots, des fadaises, des sornettes. Sentir le fagot, être soupçonné d'hérésie (parce qu'on brûlait autrefois les hérétiques.) Prov. : Il y a ragots et fagots, deux personnes, deux choses de nature semblable peuvent différer beaucoup par la qualité, le mérite, la valeur.
FAGOTAGE ou FAGOTEMENT n. m. Travail du fagoteur. Fig. Arrangement sans soin.
FAGOTER v. a. Mettre en fagots. Fig. Mal arranger, mal habiller : provinciale mal fagotée. Se fagoter v. pr. Fam. S'habiller sans goût.
FAGOTEUR n. m. Faiseur de fagots.
FAGOTIN (nom d'un singe jadis célèbre à la foire Saint-Germain) n. m. Singe ridiculement accoutré, que les charlatans exhibent dans les foires.
FAGOUE n. f. Nom du thymus, chez les animaux. Syn. de ris de veau. Pancréas du porc.
FAIBLE adj. (du lat. flebilis, pitoyable). Débile, sans vigueur : enfant faible de constitution. Qui manque de solidité : corde faible. Fig. Qui manque de caractère : esprit faible. Qui a peu de valeur, de mérite : raisonnement faible. Peu considérable : faible revenu. Peu fortifié : place faible. N. m. Homme dépourvu de force. Ce qu'il y a de moins fort : le faible d'une place. Défaut, passion dominante : le jeu est son faible. Avoir du faible pour, avoir un goût prononcé pour. Ant. Fort, vigoureux, robuste, énergique.
FAIBLEMENT adv. D'une manière faible : blessé qui respire faiblement. Ant. Vigoureusement, solidement.
FAIBLESSE n. f. Manque de force, de solidité, de mérite, d'énergie, etc. : il faut montrer à l'égard des enfants de l'indulgence, mais non de la faiblesse. Syncope : tomber en faiblesse. Fig. Avoir de la faiblesse pour..., une indulgence trop grande. Ant. Force, puissance, vigueur, énergie.
FAIBLIR v. n. Perdre de ses forces, de son ardeur, de son courage, de sa vigueur, mollir. Diminuer d'intensité : le vent faiblit.
FAIBLISSANT , E adj. Qui faiblit.
FAÏENCE n. f. (de Faenza, v. d'Italie, où l'on fabriquait ces sortes de poteries). Poterie de terre vernissée ou émaillée. V. porcelaine.
FAÏENCE, E adj. Qui imite la faïence.
FAÏENCERIE (fa-ian-se-rî) n. f. Fabrique, commerce de faïence.
FAÏENCIER (fa-ian-si-é), ÈRE n. Qui fabrique ou vend de la faïence.
FAILLE n. f. Fente, crevasse dans une couche, une stratification. Etoffe de soie à gros grain : un corsage de faille.
FAILLI, E n. et adj. Commerçant qui a fait faillite : les faillis ne sont pas éligibles, et ne peuvent être ni tuteurs ni curateurs.
FAILLIBILITÉ n. f. Possibilité de faillir, de se tromper. Ant. Infaillibilité.
FAILLIBLE adj. Qui peut se tromper : tout pouvoir humain est faillible. Ant. Infaillible.
FAILLIR v. n. (lat. fallere, faire défaut. — N'est guère usité qu'à l'infin. et au pass. déf. : je faillis, nous faillîmes ; au futur : je faudrai ou je faillirai ; au cond. : je faudrais ou je faillirais, et aux temps composés : j'ai failli, etc. Partic. prés. : faillant. Partic. pass. : failli, e.) Faire une faute. Céder, manquer : le cœur lui a failli. Faire faillite. Suivi d'un infinitif, signifie être sur le point de : j'ai failli tomber.
FAILLITE (fa, ll mll.) n. f. (de faillir). État d'un commerçant qui cesse ses payements : faire faillite. Être en faillite. V. banqueroute et liquidation.
FAIM n. f. (lat. fames). Besoin de manger : Ugolin mourut de faim dans sa tour. Famine. Faim canine, faim de loup, très grande faim. Fig. Désir ardent : avoir faim de gloire. Prov. : La faim chasse le loup du bois, le besoin décide à des démarches, à des actions qu'on n'eût jamais faites sans cela.
FAIM-VALLE n. f. Boulimie des chevaux qui survient brusquement et souvent. Très grande faim : avoir la faim-valle.
FAÎNE ou FÊNE n. f. (du lat. fagus, hêtre). Fruit du hêtre.
FAINÉANT , E (de faire, et néant) n. et adj. Paresseux, nonchalant, apathique. Rois fainéants, v. Part. hist. Ant. Actif, diligent, laborieux.
FAINÉANTER v. n. Fam. Faire le fainéant. Coincer la bulle.
FAINÉANTISE n. f. Vice du fainéant. Ant. Activité, ardeur, diligence.
FAÎNÉE n. f. Récolte des faînes.
FAIRE v. a. (lat. facere. — Je fais, nous faisons, vous faites, ils font. Je faisais. Je fis. Je ferai. Je ferais. Fais, faisons , faites. Que je fasse. Que je fisse. Faisant. Fait, e.) Créer, former : qui a fait le monde ? Mettre au monde. Fabriquer, composer : faire une machine, un poème. Opérer : faire un miracle. Pratiquer : faire son devoir. Disposer, arranger : faire un lit. Représenter : faire un personnage. Chercher à paraître : faire le généreux. Se livrer à certaines études : faire sa philosophie. S'occuper : n'avoir rien à faire. Exercer : faire un métier. Contrefaire : faire le mort. Demander un prix : faire un objet 20 francs. Former, instruire : faire un élève. Égaler : 1 et 3 font 4. Causer : cela m'a fait du bien. Se procurer : faire de l'eau, du bois. Fêter : faire les Rois. Faire son chemin, parvenir. Faire de son mieux, s'efforcer. Avoir fort à faire, avoir de grandes difficultés à surmonter. C'en est fait, c'est fini. Faire maison nette, renvoyer tous ses domestiques. Faire pitié, exciter la compassion. Faire sentinelle, être en faction. Faire des armes, s'exercer à l'escrime. Faire faire, charger quelqu'un de faire. Il ne fait que d'arriver, il vient d’arriver. Il ne fait que crier, il crie sans cesse. V. imp. : il fait nuit, il fait beau. V. n. Convenir, s'assortir : le gris fait bien avec le bleu. Se faire v. pr. Devenir : se faire vieux. S'améliorer : ce vin se fera. S'habituer : se faire à la fatigue. Embrasser une carrière : se faire prêtre. Gram. Le part. pass. fait, suivi d'un infinitif est toujours invariable : maison que j'ai fait construire. Ant. Défaire.
FAIRE (fè-re) n. m. Action de faire. Manière de peindre, d'exécuter, de graver, particulière à chaque artiste : le faire de Raphaël, de Michel-Ange.
FAIRE-LE-FAUT n. m. Chose inévitable, qu'il faut faire ou subir.
FAIRE-VALOIR n. m. Action de faire produire des revenus à un bien-fonds, à un capital.
FAISABLE adj. Qui peut être fait.
FAISAN n. m. (lat. phasianus, oiseau du Phase). Genre d'oiseau de la famille des phasianidés, originaire d'Orient : chasser le faisan. — Les faisans sont des gallinacés d'assez grande taille et dont on connaît de nombreuses espèces ; leur chair est délicieuse et leur plumage éclatant. Les trois espèces les plus connues sont : le faisan commun, le faisan doré et le faisan argenté.
FAISANCES n. f. pl. Redevances d'un fermier en sus du prix de son bail.
FAISANDAGE n. m. Action de faisander.
FAISANDEAU n. m. Jeune faisan.
FAISANDER v. a. Préparer à être mangé, en laissant subir un commencement de décomposition, comme on fait pour le faisan : la bécasse se mange faisandée.
FAISANDERIE n. f. Lieu où l'on élève des faisans.
FAISANDIER, ÈRE n. Personne qui nourrit, élève des faisans.
FAISANE ou FAISANDE n. f. Femelle du faisan. Adjectiv. : poule faisane ou faisande.
FAISCEAU n. m. (du lat. fascis, botte, paquet). Réunion de certaines choses liées ensemble. Assemblage de fusils qui se soutiennent en forme de pyramide : former les faisceaux. Pl. Verges de bouleau liées autour d'une hache, que portait le licteur romain devant certains magistrats comme signe de leur pouvoir : les licteurs abaissaient leurs faisceaux devant les vestales.
FAISEUR, EUSE n. Qui fait, qui fabrique : faiseuse de corsets. Bon faiseur, bonne faiseuse, personne réputée par la bonne qualité de ses produits. Fig. Intrigant, hâbleur.
FAISSELLE n. f. Panier, vase pour faire égoutter les fromages. Table sur laquelle, en Normandie, on presse le marc de pommes pour le faire égoutter.
FAIT n. m. (lat. factum, chose faite). Action, chose faite : nier un fait. Evénement, chose réellement existante : un fait singulier. Ce qui convient : ceci n'est pas mon fait. Hauts faits, exploits, belles actions. Fait d'armes, exploit militaire. Faits divers, rubrique sous laquelle les journaux publient les accidents, menus scandales, etc. C'est un fait, cela est constant. Au fait, tout bien considéré. Aller au fait, aller à l'essentiel. Le fait est que..., la vérité est que... Être sur de son fait, de ce qu’on avance. Voies de fait, actes de violence. Prendre quelqu'un sur le fait, le surprendre au moment où il commet une action qu'il voulait cacher. Prendre fait et cause pour quelqu'un, se ranger de son parti, prendre sa défense. De fait, opposé à de droit. Loc. adv. : Dans le fait, par le fait, en réalité, effectivement. Si fait, affirmation. Tout à fait, entièrement. Loc. prép. : En fait de, en matière de.
FAÎTAGE n. m. Arch. Pièce de bois au haut d'un toit, et sur laquelle s'appuient les bouts supérieurs des chevrons.
FAÎTE n. m. Comble d'un édifice. Sommet, cime : le faîte d'un arbre. Fig. Le plus haut degré : le faîte des grandeurs. Ant. Base, fondement.
FAÎTEAU n. m. Ornement en métal ou en poterie, qui recouvre les parties supérieures des pannons d'une charpente.
FAÎTIERE n. f. Tuile courbe dont on recouvre le faîtage d'un toit. Sorte de lucarne ouverte pour éclairer l'espace qui est sous le comble. Adjectiv. : tuile, lucarne faîtière.
FAIX n. m. (lat. fascis). Charge, fardeau : porter un lourd faix. Tassement dans une maison récemment construite. Fig. : le faix des années. Obstétr. Arrière-faix, le placenta.
FAKIR n. m. V. faquir.
FALAISE n. f. (anc. haut allem. felisa). Terres, rochers escarpés sur les bords de la mer.
FALAISER v. n. Se briser contre une falaise, en parlant de la mer.
FALARIQUE n. f. (lat. falarica). Arme de trait incendiaire, chez les anciens et au Moyen âge.
FALBALA n. m. Volant, bande d'étoffe plissée, qu'on met pour ornement à une robe, à des rideaux, etc. Ornements de toilette en général.
FALCONIDÉS n. m. pl. Famille d'oiseaux rapaces, comprenant les aigles, les milans, les faucons, les buses, etc. S. un falconidé.
FALERNE n. m. Vin estimé que l'on récoltait autrefois dans la Campanie.
FALLACIEUSEMENT adv. D'une manière fallacieuse.
FALLACIEUX, EUSE adj. (lat. fallax). Trompeur, spécieux, fourbe : argument fallacieux. Ant. Droit, franc, sincère.
FALLOIR v. impers. [autre forme de faillir]. (Il faut. Il fallait. Il fallut. Il a fallu et les autres temps composés. Il faudra. Il faudrait. Qu'il faille. Qu'il fallût.) Être nécessaire, obligatoire. Être convenable, utile : il faut manger pour vivre. Être nécessaire à. Être un besoin pour : il lui faut du repos. S'en falloir, manquer. Tant s'en faut que, il s'en manque beaucoup. Personne comme il faut, qui a les manières des gens bien élevés.
FALOT (lo) n. m. (ital. falo). Lanterne de grandes dimensions.
FALOT (lo), E adj. (de l'angl. fellow, compagnon). Drôle, plaisant.
FALOTEMENT adv. D'une manière falote.
FALOURDE n. f. Gros fagot de bûches liées ensemble.
FALQUER (ké) v. n. (ital. falcare). Se dit du cheval qui exécute de petites courbettes avant de s'arrêter.
FALSIFICATEUR, TRICE n. et adj. Qui falsifie.
FALSIFICATION n. f. Action de falsifier : la falsification des denrées alimentaires est sévèrement punie. État de la chose falsifiée.
FALSIFIER v. a. (lat. falsus, faux, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Altérer, changer pour tromper : falsifier un acte ; falsifier du vin.
FALUN n. m. Dépôt d'origine marine, composé de débris de coquilles et de sable siliceux, que l'on trouve dans les Landes, en Touraine, etc., et qui s'emploie comme engrais : l'action du falun est analogue à celle de la marne.
FALUNAGE n. m. Action, manière de faluner.
FALUNER v. a. Répandre du falun sur un champ : faluner un sol siliceux.
FALUNIÈRE n. f. Mine de falun.
FAMÉ, E adj. (du lat. fama, réputation). Qui a telle ou telle réputation : bien, mal famé.
FAMÉLIQUE adj. et n. (lat. famelicus). Ordinairement tourmenté par la faim : poète, auteur famélique.
FAMEUSEMENT (ze-man) adv. Fam. D'une manière fameuse.Extrêmement.
FAMEUX, EUSE adj. (lat. famosus ; de fama, renommée). Renommé, célèbre, illustre : héros fameux. Grand, extraordinaire en son genre : c'est un fameux imbécile. Excellent : un vin fameux. Ant. Inconnu, ignoré, obscur, oublié.
FAMILIAL, E, AUX adj. Qui concerne la famille : réunion familiale.
FAMILIARISER (zé) v. a. (du lat. familia, famille). Rendre familier. Accoutumer, habituer : familiariser un cheval avec les obstacles. Se familiariser v. pr. Entrer dans l'intimité de quelqu'un. Prendre un ton familier. S'habituer à. Avoir la pratique de : se familiariser avec une langue étrangère.
FAMILIARITÉ n. f. Manière familière de vivre avec quelqu'un. Pl. Façons exemptes de gêne. Privautés : se permettre des familiarités. Ant. Fierté, raideur, arrogance.
FAMILIER (li-é), ÈRE adj. (lat. familiaris ; de familia, famille). Qui fréquente habituellement quelqu'un et vit dans son intimité. Qui a des manières libres. Que l'on sait, que l'on connaît, que l'on fait bien par l'habitude : cette chose lui est familière. Style familier, simple, sans ornements. Terme familier, peu relevé, qui manque de noblesse. N. m. Qui vit familièrement avec une personne éminente : c'est un familier du ministre. Les familiers d'une maison, ceux qui la fréquentent habituellement. Familiers du saint-office, bas officiers chargés d'arrêter les personnes qui étaient dénoncées à l'Inquisition. Ant. Hautain, arrogant, sauvage, farouche.
FAMILIÈREMENT adv. D'une manière familière : s'entretenir familièrement avec quelqu'un.
FAMILISTÈRE n. m. Établissement où plusieurs familles vivent en commun, dans le système de Fourier.
FAMILLE n. f. (lat. familia). Le père, la mère et les enfants, vivant sous le même toit : famille nombreuse. Les enfants seulement : avoir de la famille. Toutes les personnes d'un même sang, comme enfants, frères, neveux, etc. Fig. Race, maison : la famille des Montmorency. Fils de famille, de bonne maison. Famille d'un cardinal, personnes attachées à son service. Hist. nat. Groupe d'animaux, de végétaux, de minéraux, présentant entre eux certaines analogies : la famille des félidés comprend tous les carnassiers du type chat. Famille de mots, groupe de mots issus d'une racine commune.
FAMINE n. f. (de faim). Disette générale d'aliments : les famines ont dépeuplé l'Irlande. Crier famine, se plaindre de sa détresse.
FANAGE n. m. Action de faner.
FANAISON n. f. Syn. de fenaison.
FANAL n. m. (ital. fanale, du gr. phanos, flambeau). Feu allumé la nuit, sur les côtes et à l'entrée des ports : fanal électrique. Grosse lanterne à bord des vaisseaux : fanaux de position. Grosse lanterne de locomotive, d'automobile, etc.
FANATIQUE n. et adj. (lat. fanaticus ; de fanum, temple où se rendent les oracles). Emporté par un zèle outré pour une religion, une opinion : un zèle fanatique.
FANATIQUEMENT adv. D'une manière fanatique.
FANATISER v. a. Rendre fanatique : l'islam a fanatisé les populations nègres de l'Afrique.
FANATISME n. m. Zèle outré pour sa religion : le fanatisme musulman. Attachement excessif à un parti.
FANCHON n. f. Fichu, mouchoir qu'une femme met sur sa tête et qu'elle noue sous le menton.
FANDANGO n. m. (mot esp.). Danse espagnole à trois temps et d'un mouvement assez vif, avec accompagnement de castagnettes. Air de cette danse.
FANE n. f. Feuille sèche tombée de l'arbre. Feuille sèche de certaines plantes herbacées : brûler des fanes de pommes de terre.
FANER v. a. (du lat. fenum, foin). Tourner et retourner l'herbe d'un pré nouvellement fauché, pour la faire sécher. Flétrir : le hâle fane les fleurs. Ternir, décolorer : le soleil fane les étoffes. Se faner v. pr. Se dessécher, se flétrir ; perdre son éclat.
FANEUR, EUSE n. Qui fane l'herbe fauchée. N. f. Machine à faner : faneuse mécanique. (V. la planche agriculture.)
FANFAN n. m. Fam. Petit enfant.
FANFARE n. f. Air militaire, court et cadencé, de trompettes, de clairons, etc. Air pour lancer le cerf. Société musicale qui ne se sert que d'instruments de cuivre. Fig. Eloge pompeux ; vanterie.
FANFARON, ONNE (o-ne) n. et adj. Personne qui affecte de la bravoure sans en avoir, ou exagère celle qu'elle a. Fig. Qui se vante de vertus ou de vices qu'il n'a pas.
FANFARONNADE n. f. Vanterie.
FANFARONNER (ro-né) v. n. Faire des fanfaronnades.
FANFARONNERIE n. f. Caractère du fanfaron.
FANFRELUCHE n. f. (ital. fanfaluca ; du gr. pompholux, bulle d'air). Ornement de peu de valeur.
FANGE n. f. Boue, bourbe. Fig. Condition abjecte, vie de débauche : vivre dans la fange.
FANGEUX, EUSE adj. Plein de fange : fossé fangeux.
FANION n. m. (de fanon). Petit drapeau : dans les régiments d'infanterie français, chaque bataillon a son fanion distinctif. Le fanion de la Légion.
FANON n. m. (anc. haut allem. fano, pièce d'étoffe). Petit drapeau, fanion. (Vx en ce sens.) Pli de la peau qui pend sous le cou des bœufs. Touffe de crins qui croît derrière le pied du cheval. Lames cornées que la baleine a dans la bouche et qui lui servent à retenir les petits poissons. Portion flottante d'une voile carguée. Pièce d'étoffe que les prêtres portent au bras gauche. (Syn. manipule.) Pl. Les deux pendants de la mitre d'un évêque. Bandes pendantes d'une bannière d'église.
FANOIR n. m. Appareil sur lequel on étale le foin coupé, pour le sécher plus vite.
FANTAISIE n. f. (gr. phantasia). Imagination : un portrait de fantaisie. Idée qui a quelque chose de libre et de capricieux. Caprice, goût bizarre et passager : se passer une fantaisie. Ce qui plaît à chacun : vivre à sa fantaisie. Mus. Paraphrase d'un air d'opéra : écrire une fantaisie sur Faust.
FANTAISISTE adj. et n. Se dit d'un écrivain ou artiste qui n'obéit qu'aux caprices de son imagination. Se dit aussi d'une œuvre, d'un travail quelconque où une large place est faite à la fantaisie.
FANTASIA n. f. Divertissements équestres de cavaliers arabes. Pl. des fantasias.
FANTASMAGORIE n. f. (gr. phantasma, fantôme, et agoreuein, parler). Art de faire apparaître des fantômes, à l'aide d'illusions d'optique, dans une salle obscure. Fig. Abus des effets produits par des moyens surnaturels ou extraordinaires, en littérature et dans les arts.
FANTASMAGORIQUE (tas-ma) adj. Qui appartient à la fantasmagorie.
FANTASQUE adj. (de fantaisie). Sujet à des caprices : humeur fantasque. Bizarre, extraordinaire : costume fantasque. N. : c'est un fantasque.
FANTASQUEMENT adj. D'une manière fantasque.
FANTASSIN (ta-sin) n. m. (ital. fantaccino). Soldat d'infanterie.
FANTASTIQUE adj. Créé par la fantaisie, l'imagination : vision fantastique. Où il entre des êtres surnaturels : les récits fantastiques d'Hoffmann. Fam. Incroyable : luxe fantastique. N. m. Le genre fantastique. Ant. Réel.
FANTASTIQUEMENT (tas-ti-ke-man) adv. D'une manière fantastique.
FANTOCHE n. m. (de l'ital. fantoccio, poupée.) Marionnette articulée, que l'on meut à l'aide de fils. Fig. Individu qui ne mérite pas d'être pris au sérieux.
FANTOMATIQUE adj. Qui tient de l'apparition, du fantôme : apparition fantomatique.
FANTÔME n. m. (du gr. phantasma, apparition). Spectre, apparition fantastique. Chimère que se forme l'esprit ; apparence : se faire des fantômes. Fig. Apparence sans réalité : un fantôme de roi. Fam. Personne très maigre.
FANU, E adj. Qui a beaucoup de fanes : blé fanu.
FANUM (nom') n. m. (m. lat.). Terrain, édifice consacré au culte d'une divinité.
FANURE n. f. État de ce qui est fané.
FAON n. m. Petit d'une biche ou d'un chevreuil.
FAONNER (fa-ne) v. n. Mettre bas en parlant des biches, chevrettes, etc.
FAQUIN (kin) n. m. (de l'ital. facchino, portefaix ). Homme sans mérite, impertinent et bas.
FAQUINERIE n. f. Action de faquin.
FAQUIR (kir) ou FAKIR n. m. (mot arabe). Ascète musulman de l’Hindoustan. — Les faquirs vivent de la charité publique, passent leur vie sans travailler, sans asile, et n'ont pour vêtement qu'un lambeau d'étoffe autour des reins.
FARAD (rad' — de Faraday, n. pr.) n. m. Physiq. Unité électro-magnétique de capacité électrique.
FARADISATION n. f. (de farad). Traitement médical par les courants électriques.
FARANDOLE n. f. (provenç. farandolo). Danse d'origine provençale, que les danseurs exécutent en se tenant par la main, sur une longue file.
FARANDOLER v. n. Danser la farandole.
FARAUD (rô), E n. et adj. Pop. Recherché dans sa mise : un faraud ; un paysan faraud.
FARCE n. f. (du lat. farcire, remplir). Viandes hachées et épicées, qu'on met dans l'intérieur d'une volaille, d'un poisson, d'un légume. Hachis d'herbes cuites.
FARCE n. f. Bouffonnerie, pièce de théâtre d'un comique bas, grossier : la comédie de Plaute tourne parfois à la farce. Action burlesque, grosse plaisanterie : faire une farce à quelqu'un. Actions légères, conduite déréglée : faire ses farces.
FARCEUR, EUSE n. Personne qui joue des farces.  Qui fait rire par ses propos, ses bouffonneries. Qui n'agit pas sérieusement.
FARCIN n. m. (lat. farciminum). Forme cutanée de la morve chez le cheval, qui peut se transmettre aux bœufs, et même à l'homme.
FARCINEUX, EUSE adj. Qui a le farcin. Qui tient du farcin.
FARCIR v. a. Cuis. Remplir de farce : farcir des aubergines. Fig. Bourrer : farcir un discours de citations.
FARCISSURE (si-su-re) n. f. Action de farcir. Ce dont une chose est farcie.
FARD (far) n. m. (de farder). Composition dont on se sert pour donner au teint plus d'éclat. Fig. Déguisement : parler sans fard.
FARDAGE n. m. Objets encombrants du gréement.
FARDE n. f. (ar. farda). Balle de café moka de 185 kilogrammes.
FARDEAU (dô) n. m. Faix : porter un lourd fardeau. Fig. Ce qui est à charge : le fardeau des ans.
FARDER (dé) v. a. Mettre du fard. Fig. Donner un faux éclat, parer d'ornements faux : farder sa pensée. Déguiser ce qui peut déplaire : les courtisans fardent la vérité.
FARDER (dé) v. n. Peser sur : charge qui farde. Céder sous le poids : mur qui farde.
FARDIER (di-é) n. m. Voiture pour transporter de lourds fardeaux : charger un fardier.
FARFADET (dè) n. m. Espèce de lutin, d'esprit follet.
FARFOUILLER (fou, ll mll., é) v. n. et a. (de fouiller). Fouiller avec désordre et en brouillant.
FARIBOLE n. f. Chose frivole : dire des fariboles.
FARINACÉ, E adj. Qui a l'apparence ou la nature de la farine : substances farinacées.
FARINAGE n. m. Droit que l'on paye au meunier pour le blé moulu.
FARINE n. f. (lat. farina). Grain réduit en poudre : farine de blé, de mats. De la même farine, v. ejusdem farinae (part. rose.)
FARINER v. a. Saupoudrer de farine. Produire une poussière semblable à la farine.
FARINET (nè) n. m. Dé à jouer, marqué sur une seule face.
FARINEUX, EUSE adj. De la nature de la farine : poudre farineuse. Fig. Couvert d'une poussière blanche : avoir la peau farineuse. N. m. Légume farineux : les farineux engraissent.
FARINIER (ni-é), ÈRE n. m. Personne qui fait moudre le grain en gros et fait le commerce des farines.
FARINIÈRE n. f. Coffre destiné à recevoir la farine.
FARLOUSE (lou-ze) n. f. Nom vulgaire d'un petit oiseau de France, dit pipi des prés.
FARNIENTE (ni-in-té) n. m. (ital. far, faire, et niente, rien). Douce oisiveté.
FARO n. m. Bière qui se fait à Bruxelles.
FAROUCH ou FAROUCHE n. m. (mot provenç.). Nom vulgaire du trèfle incarnat : le farouch est un excellent fourrage vert.
FAROUCHE adj. (lat. ferox). Sauvage. Qui n'est point apprivoisé : les bêtes farouches. Par ext. Misanthrope, peu sociable : naturel farouche. Cruel, barbare : tyran farouche. Qui exprime des sentiments cruels : regard farouche. Ant. Apprivoisé, doux.
FARRAGO n. m. (mot lat.). Amas, mélange de différentes espèces de grains. Discours confus.
FASCE n. f. (du lat. fascia, bande). Blas. Pièce honorable constituée par une bande horizontale occupant le milieu de l'écu. (V. la planche blason.)
FASCÉ, E adj. Blas. Divisé par des fasces en nombre égal aux interstices du champ.
FASCIA n. m. (mot lat. signif. bande). Terme employé pour désigner des formations aponévrotiques qui recouvrent des muscles ou des régions : le fascia lata entoure les muscles de la cuisse.
FASCIATION n. f. (de fascia). Bot. Phénomène tératologique dans lequel certains organes s'aplatissent ou sont pourvus d'un grand nombre d'appendices.
FASCICULE n. m. (lat. fasciculus). Quantité d'herbes qu'on peut mettre sous le bras. Livraison d'un ouvrage scientifique ou littéraire.
FASCICULÉ, E adj. Se dit des parties rassemblées naturellement en faisceau.
FASCIÉ, E adj. Hist. nat. Marqué de bandes ou bandelettes : élytres fasciés.
FASCINAGE n. m. Ouvrage fait avec des fascines. Action d'établir des fascines.
FASCINATEUR, TRICE adj. Qui fascine : regard fascinateur.
FASCINATION n. f. Action de fasciner.
FASCINE n. f. (lat. fascina). Fagot. Assemblage de menus branchages pour combler les fossés d'une place, empêcher l'éboulement des terres, etc.
FASCINER v. a. (lat. fascinare ; de fascinum, charme). Maîtriser, attirer à soi par le regard : on attribue au serpent la faculté de fasciner sa proie. Charmer, éblouir par quelque chose de séduisant : il avait su fasciner tous les esprits. Garnir de fascines.
FASÉOLE n. f. (lat. faseolus). Haricot. Féverole.
FASÉYER, FASIER ou FASILLER v. a. (Faseyer se conj. comme grasseyer, et fasier comme prier.) Mar. En parlant d'une voile, battre légèrement quand, pendant une manœuvre, elle ne reçoit plus bien le vent.
FASHION (fa-zi-on, ou, à l'anglaise, fè-cheun') n. f. (m. angl.). Mode élégante. Société élégante : la fashion parisienne.
FASHIONABLE (fa-zi) n. m. et adj. Qui suit la mode élégante.
FASIN n. m. Mélange de cendre, de terre et de brindilles, dont on couvre le fourneau d'une forge.
FASTE n. m. (du lat. fastus, ostentation). Etalage de pompe, de magnificence : les monarques persans étalaient un grand faste. Fig. Ostentation dans certaines actions : la charité s'accommode mal du faste. Ant. Pauvreté, simplicité, mesquinerie.
FASTE adj. (du lat. fas, ce qui est permis). Se disait chez les anciens d'un jour où il était permis de vaquer aux affaires publiques.
FASTES (fas-te) n. m. pl. (lat. fasti). Tables chronologiques des anciens Romains : les fastes consulaires. Registres publics contenant le récit d'actions mémorables : les fastes de l'Église. Se dit en général pour Histoire : les fastes de la monarchie.
FASTIDIEUSEMENT (fus-ti, ze-man) adv. D'une manière fastidieuse.
FASTIDIEUX, EUSE (fas-ti-di-eû, eu-ze) adj. (lat. fastidiosus ; de fastidium, ennui). Fade. Qui cause de l'ennui, du dégoût : lecture fastidieuse. Ant. Amusant, divertissant.
FASTIGIÉ, E (fas-ti) adj. (du lat. fastigium, faîte). Se dit des arbres dont les rameaux s'élèvent vers le ciel, comme chez les cyprès.
FASTUEUSEMENT adv. Avec faste : les satrapes vivaient fastueusement.
FASTUEUX, EUSE adj. Qui étale un grand luxe : équipage fastueux.
FAT (fat') n. et adj. m. (lat. fatuus). Sot qui affiche une haute opinion de lui-même. Plat personnage.
FATAL, E, ALS adj. (lat. fatalis ; de fatum, destin). Fixé irrévocablement par le sort : les décrets fatals du sort. Par ext. Funeste, malheureux : ambition fatale. Qui achève, qui tue : le coup fatal.
FATALEMENT adv. Par fatalité. Inévitablement : ceci devait fatalement arriver.
FATALISME (lis-me) n. m. (de fatal.) Doctrine philosophique qui considère tous les événements comme irrévocablement fixés à l'avance par une cause unique et surnaturelle. — Le fatalisme est un des caractères de l'esprit musulman ; les musulmans se consolent des plus grands malheurs avec cette phrase sacramentelle : C'était écrit ; volonté d'Allah.
FATALISTE (lis-te) n. et adj. Partisan du fatalisme : les musulmans sont fatalistes.
FATALITÉ n. f. (de fatal.) Destinée qui règle irrévocablement les événements : la fatalité inexorable. Concours de circonstances inévitables. Adversité inévitable : beaucoup de gens se disent victimes de la fatalité, qui ne le sont que de leurs propres fautes.
FATIDIQUE adj. (lat. fatidicus ; de fatum, destin). Qui dévoile ce que les destins ont ordonné : les vers fatidiques de la Sibylle.
FATIDIQUEMENT (ke-man) adv. Suivant les arrêts du destin.
FATIGANT (ghan), E adj. Qui fatigue le corps ou l'esprit : travail fatigant ; discours fatigant.
FATIGUE (ti-ghe) n. f. Sensation pénible causée par le travail, et, par ext., tout travail pénible. Ant. Repos, délassement.
FATIGUER (ghé) v. a. (lat. fatigare). Causer de la fatigue, de la lassitude : un train trop rapide fatigue rapidement le cheval. Importuner : fatiguer un ministre de sollicitations. V. n. Se donner beaucoup de mal. Supporter un effort : poutre qui fatigue. Se fatiguer v. pr. Se lasser. Ant. Délasser, reposer.
FATRAS (tra) n. m. Amas confus de choses : compilation qui n'est qu'un fatras.
FATRASSIER n. m. Qui aime à faire du fatras.
FATUITÉ n. f. (lat. fatuitas). Sotte suffisance.
FATUM (tom') n. m. (m. lat. signif. destin.) Fatalité : le fatum des anciens.
FAUBER (fô-bèr) ou FAUBERT (fô-bèr) n. m. (holl. zwabber). Balai fait de fil de caret, pour éponger le pont des navires.
FAUBOURG n. m. (vx fr. forsbourg ; du bas lat. foris, hors de, et burgum, bourg). Partie d'une ville située hors de l'enceinte. Dans certaines villes, et notamment à Paris, nom que l'on conserve à d'anciens quartiers extérieurs : le faubourg Saint-Antoine.
FAUBOURIEN, ENNE (fô-bou-ri-in, è-ne) n. et adj. Qui habite les faubourgs, particulièrement un faubourg populaire. Qui se rapporte aux faubourgs : accent faubourien.
FAUCARD (fô-kar) n. m. Faux munie d'un long manche pour couper les herbes dans les rivières.
FAUCHAGE (fô) n. m. ou FAUCHAISON n. f. Action de faucher : le fauchage des prairies doit avoir lieu au moment où les plantes sont en pleine floraison. Temps où l'on fauche. (En ce sens, on dit seulement fauchaison.)
FAUCHARD n. m. Techn. Serpe à deux tranchants pour couper les branches d'un arbre. Archéol. Arme d'hast à large fer, en forme de serpe : le fauchard fut surtout en usage du xiiie au xve siecle.
FAUCHE (fô-che) n. f. Le temps du fauchage, ou son produit.
FAUCHÉE (fô-ché) n. f. Ce qu'un faucheur peut couper de foin en un jour, ou sans affiler sa faux.
FAUCHER (fô-ché) v. a. Couper avec la faux : faucher un pré. Fig. Abattre, détruire : les hommes fauchés par la mort. V. n. Manèg. Se dit d'un cheval qui traine en demi-cercle une des jambes de devant.
FAUCHET (fô-chè) n. m. Râteau à dents de bois, pour amasser l'herbe fauchée. Petite serpe en croissant, pour faire les fagots.
FAUCHETTE n. f. Serpe utilisée pour couper les arbustes qui bordent les plates-bandes.
FAUCHEUR (fô) n. m. Qui fauche, qui coupe les foins, les avoines. Fig. Qui détruit : faucheur d'hommes. Faucheurs polonais, v. Part. hist.
FAUCHEUSE n. f. Machine servant à faucher.
FAUCHEUX ou FAUCHEUR (fô) n. m. Araignée des champs, à pattes fort longues.
FAUCHON (fô) n. m. Sorte de faux munie d'un râteau au-dessus du fer, et destinée à faucher certaines céréales.
FAUCHURE (fô) n. f. Action de faucher. Produit du fauchage.
FAUCILLAGE (fô-si, ll mll.) n. m. Action de couper les céréales avec la faucille.
FAUCILLE (fô-si, ll mll.) n. f. (lat. falcicula). Instrument pour couper les blés, qui consiste en une lame d'acier courbée en demi-cercle.
FAUCILLON (fô-si, ll mll., on) n. m. Petite faucille.
FAUCON (fô) n. m. (lat. falco). Genre d'oiseaux rapaces, à bec court, crochu, qu'on dressait autrefois pour la chasse : les faucons sont les plus rapides des oiseaux de proie. Pièce d'artillerie en usage aux xvie et xviie siècles.
FAUCONNEAU n. m. Jeune faucon. Ancienne petite pièce d'artillerie légère (xvie-xviie s.). Ancien engin à soulever les fardeaux (xvie-xviie s.).
FAUCONNERIE (fô-ko-ne-rî) n. f. Art de dresser les oiseaux de proie destinés à la chasse : la fauconnerie fut très en honneur au moyen âge. Chasser au faucon. Lieu où on élève les faucons.
FAUCONNIER n. m. Qui dresse les oiseaux de proie. Grand fauconnier, officier de la cour de France qui avait autorité sur toute la fauconnerie.
FAUCONNIÈRE n. f. Gibecière, sac de fauconnier.
FAUCRE (fô-kre) n. m. Support à charnière ou arrêt ferme vissé sur le côté droit de la cuirasse des anciennes armures et qui servait à soutenir la lance couchée en arrêt. (V. la planche armures.)
FAUFIL (fô) n. m. Fil qu'on emploie pour faufiler. (On écrit aussi faufile.)
FAUFILAGE (fô) n. m. Assemblage des parties d'un navire en construction.
FAUFILER v. a. (pour forfiler ; de fors, et fil). Coudre provisoirement à longs points. (On dit aussi baguer, bâtir.) Fig. Introduire adroitement. V. n. Fig. et fam. Faire société avec. Se faufiler v. pr. Se glisser adroitement, surtout au fig. : se faufiler auprès des grands.
FAUFILURE (fô) n. f. Couture provisoire, à points espacés.
FAUNE (fô-ne) n. m. (lat. faunus). Divinité champêtre, chez les anciens Romains : les faunes étaient figurés velus, cornus, avec des pieds de chèvre. (Le fém. est faune ou faunesse.) N. f. Ensemble des animaux que produit une région déterminée : la faune australienne est caractérisée par les marsupiaux. Ouvrage sur les animaux d'un pays.
FAUNIQUE (fô) adj. Qui a rapport à la faune : les grandes régions fauniques du globe.
FAUSSAIRE n. (rad. fausser). Celui, celle qui commet un faux : Mac-Pherson fut un habile faussaire littéraire. Celui qui déguise la vérité.
FAUSSEMENT adv. Contre la vérité : être faussement accusé de vol.
FAUSSER (fô-sé) v. a. (lat. falsare ; de falsus, faux). Faire tellement plier un corps solide, qu'il ne puisse se redresser et revenir à son premier état, ou jouer son rôle dans une machine : fausser un rouage. Enfreindre, violer : fausser sa parole. Donner une fausse interprétation : fausser le sens de la loi. Rendre faux : fausser la voix, et, au fig., fausser le jugement. V. n. Chanter, jouer faux.
FAUSSET (fô-sè) n. m. Voix aiguë, qu'on nomme aussi voix de tête et qui imite la voix de femme, d'enfant. Chanteur qui a une voix de ce genre.
FAUSSET (fô-sè) ou FOSSET (fo-sè) n. m. Petite cheville de bois pour boucher le trou fait à un tonneau avec un foret, en vue de goûter le vin : mettre un fausset ; tirer au fausset.
FAUSSETÉ (fô-se) n. f. Caractère de ce qui est faux : démontrer la fausseté d'un acte. Caractère de celui qui est faux, hypocrite. Chose fausse. Ant. Vérité, exactitude, justesse, réalité.
FAUTE (fô-te) n. f. (bas lat. fallita ; de fallere, faillir). Manque : avoir faute de tout. Manquement contre les règles d'un art : faute de dessin, de proportion. Imperfection dans un travail : il y a bien des fautes dans cette dictée. Maladresse : faire une faute au jeu. Manquement à une loi morale : faute grave ; faute vénielle. Faire faute, manquer. Ne pas se faire faute de, ne pas manquer de. Faute de loc. prép. A défaut de. Sans faute loc. adv. A coup sûr.
FAUTER (fô-té) v. n. Pop. Commettre une faute.
FAUTEUIL (fô-teu, l mll.) n. m. (anc. haut allem. faldan, plier, et stuol, siège). Grande chaise à bras et à dossier. Fig. Fauteuil académique, place parmi les membres de l'Académie française. Occuper le fauteuil, présider une assemblée.
FAUTEUR, TRICE (fô) n. (lat. fautor ; de favere, favoriser). Qui favorise, qui excite (ne se dit guère qu'en mauv. part) : fauteur de désordres, de troubles.
FAUTIF, IVE (fô) adj. Sujet à faillir : mémoire fautive. Plein de fautes : liste fautive. Ant. Correct, exact, sincère, vrai.
FAUTIVEMENT adv. (de fautif). Par erreur, par faute.
FAUVE (fô-ve) adj. (orig. germ.). Couleur qui tire sur le roux : le pelage du lion est fauve. Bêtes fauves, quadrupèdes qui vivent à l'état sauvage dans les bois. N.m. Couleur fauve. Bête fauve, comme lion, tigre, etc.
FAUVETTE n. f. (de fauve). Petit passereau chanteur, de plumage fauve, de la famille des sylviidés : la fauvette chante agréablement.
FAUX (fô) n. f. (lat. faix. — On écrivait autref. faulx). Lame d'acier légèrement recourbée , fixée à un long manche, dont on se sert pour faucher : la faux est l'attribut de la Mort. (Voir la planche agriculture.) Anat. Nom donné à divers replis membraneux en forme de faux. Art milit. Arme d'hast en usage au moyen âge et dont la lame était dans le prolongement de la hampe.
FAUX, FAUSSE adj. (lat. falsus). Contraire à la vérité : démentir un faux bruit. Contraire à la réalité : fausse théorie. Dépourvu de rectitude : esprit faux. Sans justesse, sans accord : voix fausse. De mesure inexacte : poids, vers faux. Imité, postiche : fausses dents. Hypocrite, dissimulé: Louis XI avait le caractère faux. Equivoque : se tirer à son honneur d'une fausse situation. Faux bond. v. bond. Faux filet, v. filet. Faux monnayeur, v. monnayeur. Faux saunage, v. saunage. Faux saunier, v. saunier. Adv. D'une manière fausse : chanter faux. N. m. Ce qui est contraire à la vérité : distinguer le vrai du faux. Imitation en matière commune de matières précieuses. Imitation, altération d'un acte, d'une signature : le faux en matière civile et commerciale est un crime. S'inscrire en faux, dénoncer comme faux, nier : s'inscrire en faux contre un procès-verbal. A faux loc. adv. A tort. Ant. Exact, vrai, authentique.
FAUX-BOURDON (fô) n. m. Chant d'église à plusieurs parties, qui s'exécute note contre note. Pl. des faux-bourdons.
FAUX-FUYANT n. m. Endroit détourné pour s'en aller sans être vu. Fig. Défaite, échappatoire : user de faux-fuyants.
FAVEROLE n. f. V. féverole.
FAVEUR n. f. (lat. favor ; de favere, être propice). Bienveillance, protection : rechercher la faveur des grands. Marque exceptionnelle de bienveillance ; privilège : solliciter une faveur. Ruban de soie très étroit. Loc. prép. : En faveur de, en considération de, au profit de. A la faveur de, au moyen de : à la faveur de la nuit. Pl. Marques d'amour qu'une femme donne à un homme. Ant. Défaveur, disgrâce.
FAVEUX, EUSE adj. (du lat. favus, rayon de miel). Méd. Se dit de la teigne lorsqu'elle se recouvre de croûtes jaunâtres.
FAVORABLE (de faveur) adj. Propice : vent favorable. Indulgent, bienveillant : regard favorable. Ant. Défavorable.
FAVORABLEMENT adv. D'une manière favorable : accueillir favorablement une requête.
FAVORI, ITE adj. (ital. favorito). Qui plaît le plus : auteur, livre favori. N. m. Qui tient le premier rang dans les bonnes grâces de quelqu'un de puissant : Olivier Le Dain et Tristan l’Hermite étaient les favoris de Louis XI. Cheval que l'on croit généralement devoir gagner la course. Touffe de barbe qui croît de chaque côté du visage. N. f. Maîtresse d'un roi : Mme de Pompadour fut la favorite de Louis XV.
FAVORISER (zé) v. a. (de favori). Traiter favorablement. Accorder une préférence. Seconder les desseins, les désirs : l'obscurité a favorisé sa fuite.
FAVORITISME (tis-me) n. m. Abus du régime des favoris, des faveurs.
FAVUS (vuss) n. m. (mot lat. signif. rayon de miel). Path. Croûte de la teigne faveuse.
FAYARD (fa-iar) ou FOYARD n. m. Autres noms du hêtre.
FAYENCE , FAYENCERIE (fa-ianse-rî), FAYENCIER (fa-ian-si-é) V. faïence, etc.
FAYOT (fa-io) ou FAYOL (fa-iol) n. m. (lat. phaseolus). Fam. Haricot sec.
FÉAGE n. m. (de fief). Féod. Contrat d'inféodation.
FÉAL, E, AUX adj. (de foi). Fidèle.
FEBRICITANT , E n. et adj. (du lat. febricitare, avoir la fièvre). Qui a la fièvre.
FÉBRIFUGE adj. (lat. febris, fièvre, et fugare, mettre en fuite). Qui guérit la fièvre. N. m. : la quinine est un excellent fébrifuge.
FÉBRILE adj. (lat. febrilis ; de febris, fièvre). Qui tient de la fièvre : mouvements fébriles. Fig. Qui produit ou trahit une vive excitation : impatience fébrile.
FÉBRILEMENT adv. D'une manière fébrile.
FÉCAL, E adj. Qui a rapport aux fèces. Matière fécale, excréments de l'homme.
FÉCALOÏDE adj. (de fécal, et du gr. eidos, apparence). Se dit des vomissements qui surviennent dans l'obstruction intestinale.
FÉCER (sé) v. n. (de fèces. — Prend une cédille sous le c devant a et o : il féça, nous féçons.) Former de la lie.
FÈCES (fè-se) n. f. pl. (du lat. faex, faecis, excrément). Lie. Matières fécales.
FÉCIAL n. m. (lat. fecialis). Prêtre qui, chez les Romains, intervenait dans les déclarations de guerre et les traités de paix et les consacrait par des cérémonies religieuses : le collège des féciaux. Adjectiv. : le droit fécial.
FÉCOND (kon), E adj. (lat. fecundus). Propre à la reproduction. Fertile, productif : la féconde Limagne. Fig. Abondant : orateur fécond. Ant. Infécond, stérile, avide.
FÉCONDANT (dan), E adj. Qui féconde.
FÉCONDATEUR, TRICE adj. Qui a la puissance de féconder.
FÉCONDATION n. f. Action de féconder. Son résultat.
FÉCONDER (dé) v. a. Rendre fécond : les pluies et la chaleur fécondent la terre.
FÉCONDITÉ n. f. Qualité de ce qui est fécond. Ant. Infécondité, infertilité, stérilité.
FÉCULE n. f. (lat. faecula). Partie pulvérulente farineuse des graines et de certaines racines : la pomme de terre contient une forte proportion de fécule. Fécule amylacée, l'amidon.
FÉCULENCE (lan-se) n. f. État d'une substance féculente. État d'un liquide qui dépose des sédiments.
FÉCULENT , E adj. Qui contient de la fécule. Epais, qui dépose un sédiment : liquide féculent. N. m. Légume qui contient de la fécule : la pomme de terre est un féculent.
FÉCULER v. a. Réduire en fécule.
FÉCULERIE (rî) n. f. Usine où l'on fabrique la fécule.
FÉCULEUX, EUSE adj. Qui contient de la fécule.
FÉCULIER (li-é) n. et adj. Se dit de celui qui fabrique de la fécule.
FÉCULOÏDE adj. Qui ressemble à la fécule.
FÉDÉRAL, E, AUX adj. (du lat. fœdus, eris, alliance). Qui a rapport à une fédération : le conseil des amphictyons était l'assemblée fédérale de la Grèce. N. m. pl. Nom donné aux États, aux soldats du Nord, pendant la.guerre de Sécession.
FÉDÉRALISER (zé) v. a. Constituer un pays à l'état de fédération.
FÉDÉRALISME (lis-me) n. m. Système politique dans lequel plusieurs petits États se réunissent en confédération, tout en conservant chacun une autonomie relative : le fédéralisme helvétique.
FÉDÉRALISTE (lis-te) adj. Qui a rapport au fédéralisme. N. Partisan du gouvernement fédératif.
FÉDÉRATIF, IVE adj. Qui appartient au fédéralisme : gouvernement fédératif des États-Unis.
FÉDÉRATION n. f. (de fédéral). Association de plusieurs États particuliers en un seul État collectif. Réunion de citoyens armés. V. Part. hist.
FÉDÉRÉ, E adj. Qui fait partie d'une fédération. N. m. Député à la fête de la Fédération en 1190. Garde national fédéré : les fédérés de 1815. Soldat de la Commune en 1871.
FÉDÉRER (ré) v. a. (Se conj. comme accélérer.) Former en fédération.
FÉE (fé) n. f. (lat. fata). Être fantastique, du sexe féminin, doué d'un pouvoir surnaturel : il y avait de bonnes et de mauvaises fées. (V. Part. hist.) Conte de fées, conte dans lequel les fées interviennent. Fig. Femme remarquable par sa grâce, son esprit, sa bonté. Vieille fée, femme désagréable, revêche. Travail, ouvrage de fée, travail d'une perfection extrême. Travailler comme une fée, travailler avec une adresse admirable.
FÉERIE (fé-ri) n. f. Art des fées. Monde fantastique des fées. Pièce de théâtre à grand spectacle, où figurent les fées, les génies, etc. Fig. Spectacle splendide.
FÉERIQUE adj. Qui appartient au monde des fées : palais féerique. Qui tient de la féerie : pièce féerique. Fig. Merveilleux : paysage féerique.
FEINDRE v. a. (Se conj. comme craindre.) Simuler pour tromper : Horace feignit de s'enfuir, pour séparer les trois Curiaces blessés. Feindre de, faire semblant de. Feindre que, supposer que. V. n. Boiter légèrement en parlant d'un cheval.
FEINTE (fin-te) n. f. Déguisement, artifice : parler sans feinte. Fiction de poète.  Escr. Coup simulé qui détermine l'adversaire à parer d'un côté, tandis qu'on va frapper d'un autre.
FEINTISE n. f. Feinte, déguisement.
FELD-MARÉCHAL (fèld) n. m. (allem. feldmarschall). Titre d'un grade militaire en Allemagne, en Russie et en Angleterre, équivalant à celui de maréchal de France. Pl. des feld-maréchaux.
FELDSPATH n. m. (allem. feld, champ, et spath). Silicate double d'alumine et d'un alcali, qui entre dans la constitution d'un grand nombre de roches primitives, notamment du granit.
FELDSPATHIQUE adj. De feldspath.
FÊLE ou FELLE (fè-le) n. f. (lat. fistula). Barre de fer creuse pour souffler le verre.
FÊLER v. a. Fendre un verre, un vase de terre ou de porcelaine, sans que les parties se séparent par le choc. Fig. Tête fêlée, un peu folle.
FÉLIBRE n. m. Poète ou prosateur en langue d'oc, membre du félibrige.
FÉLIBRIGE n. m. Ecole littéraire, constituée en Provence pour le maintien du provençal et des différents dialectes de la langue d'oc : Roumanille et Mistral sont les principaux écrivains du félibrige.
FÉLICITATION n. f. Action de féliciter : recevoir une lettre de félicitations. Ant. Blâme.
FÉLICITÉ n. f. (lat. felicitas). Bonheur suprême. Béatitude. Ant. Calamité, infortune, malheur.
FÉLICITER (té) v. a. (lat. felicitare, rendre heureux). Complimenter quelqu'un sur un succès, sur un événement heureux. Ant. Blâmer, critiquer.
FÉLIBÉS n. m. pl. Famille d'animaux réunissant tous les carnassiers du genre chat felis.) S. un félidé.
FÉLIN, E adj. (lat. felinus ; de felis, chat). Qui tient du chat. Fig. Souple, gracieux, non sans quelque hypocrisie : grâce féline. N. m. Tout animal carnassier, appartenant à la famille des félidés.
FÉLINITÉ n. f. Caractère félin, qui a la souplesse et la ruse du chat.
FELLAH (fèl-la) n. m. (de l'ar. felach, laboureur). Paysan ou laboureur égyptien : les fellahs ont conservé le type physique des anciens Egyptiens.
FÉLON, ONNE adj. Déloyal, traître à son seigneur : vassal félon. N. m. : un vil félon. Ant. Fidèle, loyal.
FÉLONIE (nî) n. f. (de félon). Trahison. Ant. Fidélité.
FELOUQUE n. f. (esp. faluca). Petit bâtiment étroit et long, à voiles et à rames.
FÊLURE n. f. Fente d'une chose fêlée. Fig. Folie légère, intermittente : avoir une fêlure.
FEMELLE (mè-le) n. f. Animal du sexe féminin : la biche est la femelle du cerf. Techn. Partie qui en reçoit une autre. Adjectiv. Qui est du sexe féminin : hérisson femelle. Fleurs femelles, fleurs sans étamines, et dont le pistil devient fruit. Ant. Mâle.
FÉMININ, E adj. (lat. femininus ; de femina, femme). Qui appartient aux femmes : grâce féminine. Qui tient de la femme : voix féminine. Rime féminine, que termine une syllabe muette, comme chimère, et éphémère. N. m. Gram. Le genre féminin. Ant. Masculin.
FÉMINISER (zé) v. a. Donner le caractère de la femme. Efféminer. Mettre un mot au genre féminin.
FÉMINISME n. m. Tendance à améliorer la situation de la femme dans la société, à étendre ses droits, etc.
FÉMINISTE n. et adj. Partisan du féminisme.
FEMME n. f. (lat. femina). Compagne de l'homme ; épouse. Celle qui est ou a été mariée. Femme de chambre, femme attachée au service intérieur d'une personne de son sexe. Femme de charge, celle qui a soin du linge, de l'argenterie, etc., d'une maison. Femme de ménage, femme chargée du soin d'un ménage dans une famille, en dehors de laquelle elle vit.
FEMMELETTE n. f. Femme faible, délicate, futile. Fig. Homme faible, sans énergie.
FÉMORAL, E, AUX adj. Qui a rapport au fémur : artère fémorale.
FÉMUR n. m. (du lat. femur, cuisse). Os de la cuisse, le plus fort de tous les os du corps. [Les parties du fémur sont : la tête (A), le col (B), le grand trochanter (C), la diaphyse (D), les condyles (E.)]
FENAGE n. m. (du lat. fenum, foin). Redevance féodale sur les foins.
FENAISON n. f. (même étymol. qu'à l'art. précéd.). Action de couper les foins. Le temps où on les coupe. (On dit aussi fanaison.)
FENDAGE n. m. Action de fendre.
FENDANT n. m. Coup donné du tranchant de l'épée.
FENDANT n. m. et adj. Fanfaron : un air fendant.
FENDERIE n. f. Action de fendre le fer. Machine pour le fendre. Lieu où on le fend.
FENDEUR (fan) n. m. Ouvrier qui travaille à fendre le bois, l'ardoise, etc.
FENDILLÉ, E (fan-di, ll mll., é) adj. Où l'on remarque beaucoup de petites fentes, de gerçures.
FENDILLEMENT (fan-di, ll mll., e-man) n. m. Action de fendiller ou de se fendiller.
FENDILLER (fan-di, ll mll., é) v. a. Produire de petites fentes : le froid fendille les pierres gélives. Se fendiller, se couvrir de petites fentes.
FENDOIR (fan) n. m. Outil qui sert à fendre.
FENDRE v. a. (lat. findere). Séparer dans le sens de la longueur : fendre du bois. Faire des ouvertures, des crevasses : la sécheresse fend la terre. Fig. Fendre le cœur, causer une vive affliction. Fendre la tête, incommoder par un grand bruit. Geler à pierre fendre, peler très fort. Fendre l'air, le traverser rapidement. Fendre l'onde, naviguer. Fendre la foule, y pénétrer de force. Se rendre v. pr. S'entr'ouvrir. Escr. Porter vivement la jambe droite en avant, en laissant le pied gauche en place.
FENESTRATION (nès-tra-si-on) n. f. Arch. Jour, ouverture réelle ou simulée dans un plein.
FENESTRÉ, E adj. Percé, parsemé de crevasses, de petits trous.
FENÊTRAGE ou FENESTRAGE n. m. L'ensemble des fenêtres d'une maison.
FENÊTRE n. f. (lat. fenestra). Ouverture ménagée dans un mur pour donner du jour et de l'air : fenêtre romane, ogivale. Boiserie et cadre vitré qui garnissent cette ouverture. Fausse fenêtre, fenêtre qui ne possède que les tableaux, mais dont l'ébrasement est bouché. Anat. Fenêtre ronde, fenêtre ovale, deux ouvertures placées à la paroi interne de ta cavité du tympan. Fig. Jeter par les fenêtres, dissiper follement : jeter son argent par les fenêtres.
FENÊTRER (tré) v. a. Ménager des fenêtres dans. Pratiquer des trous dans une compresse, un emplâtre.
FÉNIANISME n. m. Association, doctrine des fénians. V. Part. hist.
FENIL n. m. Lieu pour serrer les foins.
FENNEC n. m. Petit renard des régions sahariennes.
FENOUIL (nou, l mll.) n. m. (lat. feniculum). Ombellifère vivace, aromatique, des pays tempérés : la racine de fenouil est diurétique.
FENOUILLET (nou, ll mll., è) n. m. ou FENOUILLETTE (nou, ll mll., è-te) n. f. Pomme grise, petite, qui a le goût du fenouil.
FENOUILLETTE (nou, ll mll., è-te) n. f. Eau-devie distillée avec de la graine de fenouil.
FENTE (fan-te) n. f. (de fendre.) Petite ouverture en long : regarder par une fente de la porte. Escr. Action de se fendre. (V. la planche escrime.)
FENTON (fan) ou FANTON n. m. (de fente). Fer aplati en verge carrée, servant à relier ensemble certaines parties de maçonnerie, à faire des clefs, etc. Morceau de bois taillé en cheville.
FENUGREC (grèk) n. m. (du lat. fenugrœcum, foin grec). Légumineuse papilionacée, à odeur forte et assez agréable.
FÉODAL, E, AUX adj. (bas lat. feodalis). Qui concerne les fiefs, la féodalité : le régime féodal est fondé sur un contrat entre vassaux et suzerains.
FÉODALEMENT adv. En vertu du droit féodal.
FÉODALITÉ n. f. (rad. féodal). V. Part. hist.
FER (fèr) n. m. (lat. ferrum). Métal d'un gris bleuâtre servant à une foule d'usages dans l'industrie. Fer aigre, fer très cassant à froid. Fer doux, celui qui se travaille aisément à froid. Fer battu, fer travaillé au marteau ou embouti à la presse. Pointe en fer d'une pique, d'une lance, etc. Epée, fleuret : croiser le fer. Poét. Arme meurtrière : un fer homicide. Demi-cercle dont on garnit la corne des pieds des chevaux. Tomber les quatre fers en l'air, se dit d'un cheval qui tombe sur le dos et, par ext., d'une personne qui tombe à la renverse. Se dit de plusieurs instruments et outils de fer : fer à friser, à repasser, etc. Petit fer, instrument dont se servent les relieurs pour faire les empreintes. De fer, solide, robuste, inébranlable : santé, volonté, discipline de fer. Age de fer, époque mythologique, où les hommes devinrent méchants et malheureux. Age du fer, époque historique où l'on commença à se servir d'instruments de fer. Pl. Chaînes, menottes : avoir les fers aux pieds. Jeter dans les fers, mettre en prison. Fig. Captivité, esclavage : gémir dans les fers. — Le fer est un métal blanc, grenu, devenant fibreux par le forgeage, de densité 7, 8 et qui fond à 1.500e. Très ductile, très malléable, mais en même temps très résistant, il est le métal usuel par excellence, connu des hommes depuis la plus haute antiquité. Il se trouve dans la nature à l'état d'oxydes (aimant, fer oligiste, hématite rouge), de carbonates (sidérose, etc.) ou de sulfures ; les gisements sont surtout exploités en Angleterre, aux États-Unis, en France et en Allemagne. Les minerais sont d'abord fondus dans les hauts fourneaux (V. ce mot), et la fonte ainsi obtenue, débarrassée de son excès de carbone par le puddlage, se transforme en fer. A son tour, le fer proprement dit, par addition d'une minime quantité de carbone, fournit l'acier. Les usages du fer, sous ses trois formes, sont infiniment nombreux. Il sert surtout à la construction des machines, de toutes les pièces de résistance en général, des rails de chemin de fer, des armes, etc. Il tend de plus en plus à remplacer la pierre dans la construction des ponts, des édifices, etc. Il est très sujet à s'oxyder, en se recouvrant d'une couche de rouille ; mais on évite ce défaut en recouvrant d'une couche isolante de peinture ou d'un corps gras quelconque les surfaces exposées à l'air humide.
FERA n. f. Genre de poissons de l'Europe centrale, voisins des saumons et très estimés.
FER-BLANC n. m. Tôle mince, recouverte d'une couche d'étain. Pl. des fers-blancs.
FERBLANTERIE n. f. Métier, commerce, boutique de ferblantier.
FERBLANTIER (fèr-blan-ti-é) n. et adj. m. Qui fabrique, vend toutes sortes d'objets en fer-blanc.
FÉRIABLE adj. Qu'on doit fêter, chômer.
FÉRIAL, E, AUX adj. Qui a rapport à la férié.
FÉRIE (rî) n. f. (du lat. feria, jour de fête). Jour pendant lequel la religion prescrivait la cessation de travail, chez les Romains. Terme dont se sert l'Église pour désigner les différents jours de la semaine, du lundi, 2 e férié, au vendredi, 6e férié.
FÉRIÉ, E adj. (de férie). Se dit d'un jour de repos considéré comme une fête religieuse ou civile : toute échéance tombant un jour férié est reportée au lendemain. — Les jours fériés ou fêtes légales, en France, sont : les dimanches, le 1er janvier, Pâques et le lundi de Pâques, l'Ascension, la Pentecôte et le lundi de la Pentecôte, le 14 juillet (fête nationale), l'Assomption, la Toussaint et la Noël. Ces jours-la, les administrations de l'État et les tribunaux sont fermés.
FÉRIR v. a. (lat. ferire). Frapper. (Vx mot qui ne sert plus que dans cette phrase : sans coup férir, sans en venir aux mains, et au part. pass. féru, e.)
FERLAGE n. m. Action de ferler.
FERLER v. a. (angl. to furl). Ployer entièrement une voile et l'attacher tout le long de la vergue.
FERMAGE (fèr) n. m. Loyer d'une ferme : payer son fermage.
FERMAIL n. m. Agrafe, boucle, crochet : des fermaux en argent.
FERMANT, E adj. Qui se ferme : meuble fermant. Loc. adv. : A portes fermantes, quand on ferme les portes d'une place de guerre. A jour fermant, quand le jour finit.
FERME adj. (lat. firmus). Solide : terrain ferme. Stable, fixe : être ferme sur ses jambes. Compact, résistant : chair ferme. Fig. Assuré, qui ne tremble pas : parler d'un ton ferme. Constant, inébranlable : ferme dans ses résolutions. Se dit des opérations de bourse qui ont un caractère définitif : marché ferme. Terre ferme, continent. Adv. Avec assurance : parler, tenir ferme. Interj. Courage : ferme, mes amis ! Ant. Mou, chancelant, vacillant, faible, défaillant.
FERME n. f. (de fermer.) Contrat par lequel un propriétaire abandonne à quelqu'un, moyennant une rente ou un loyer, la jouissance d'un bien rural : prendre une propriété à ferme. Domaine rural affermé par son propriétaire à celui qui doit le cultiver. Perception de divers impôts, affermée jadis a des compagnies ou à des individus : la ferme du sel. Ferme-modèle ou ferme-école, exploitation agricole dans laquelle on forme de jeunes agriculteurs à la pratique raisonnée de leur art.
FERME n. f. (de fermer). Archit. Assemblage de pièces placées de distance en distance et destinées à porter le laitage, les pannes et les chevrons d'un comble. Décor de théâtre monté sur châssis qui s'élève des dessous.
FERMEMENT adv. Avec force et fermeté : croire, s'appuyer fermement.
FERMENT n. m. (lat. fermentum ; de fervere, être chaud). Agent organique ou inorganique, qui détermine la fermentation d'une substance : on distingue les ferments figurés et les ferments solubles. Fig. Ce qui fait naître ou entretient sourdement les haines : ferment de discorde.
FERMENTABLE adj. Qui peut fermenter : pulpe fermentable.
FERMENTATIF, IVE adj. Qui produit la fermentation.
FERMENTATION n. f. Transformation que subissent un grand nombre de substances organiques, lorsqu'elles sont placées dans des conditions déterminées et mises en présence d'un agent spécifique, et qui se traduit par une oxygénation, une hydratation, etc. : la fermentation des liquides sucrés donne de l'alcool. Fig. Agitation des esprits.
FERMENTER v. n. Être en fermentation : le moût de raisin fermente dans la cuve. Fig. S'agiter : les esprits fermentent. V. a. Mettre en fermentation.
FERMENTESCIBILITÉ (fèr-man-tès-si) n. f. Qualité de ce qui est fermentescible.
FERMENTESCIBLE (fèr-man-tès-si-ble) adj. Sujet à entrer en fermentation.
FERMER (fèr-mé) v. a. (lat. firmare, rendre fixe). Boucher une ouverture : fermer un robinet. Enclore : fermer un jardin. Empêcher l'accès : fermer un port. Arrêter, clore : fermer une discussion. Cicatriser : fermer une plaie. Fermer la marche, marcher le dernier. Fermer boutique, cesser son commerce. Fermer sa porte, ne pas recevoir. Fig. Empêcher l'accès, le développement. Fermer les yeux, s'endormir, mourir. V. n. Être fermé : cette porte ferme mal. Ant. Ouvrir.
FERMETÉ (fèr) n. f. (lat. firmitas). État de ce qui est ferme, solide. Constance, courage, force morale : fermeté de caractère. Ant. Mollesse, faiblesse, défaillance.
FERMETTE n. f. Ferme de faux comble ou de lucarne. Ferme qui soutient un barrage mobile sur un cours d'eau.
FERMETURE (fèr) n. f. Ce qui sert à fermer : une fermeture solide. Action, moment de fermer. Ant. Ouverture.
FERMIER , ÈRE n. Qui tient à ferme une propriété agricole, une exploitaion. Fermier général, financier qui, sous l'ancienne monarchie, prenaient à ferme le traitement de l'impôt : le chimiste Lavoisier fut fermier général.
FERMOIR (fèr) n. m. Agrafe de métal qui tient fermé un livre, un porte-monnaie, etc. Menuis. Ciseau qui sert à ébaucher le travail.
FÉROCE adj. (lat. feror ; de fera, bête sauvage). Sauvage et sanguinaire : le tigre est féroce. Cruel : homme féroce. Qui annonce la cruauté : regards féroces. Ant. Apprivoisé, doux.
FÉROCEMENT adv. D'une manière féroce.
FEROCITÉ n. f. Naturel féroce. Action féroce. Barbarie,cruauté, inhumanité. Ant. Douceur, bonté.
FÉRONIE (nî) n. f. Genre d'insectes coléoptères, des régions tempérées.
FERRADE n. f. Action de marquer les bœufs avec un fer rouge. Fête pastorale célébrée à cette occasion en Provence, et surtout à Arles.
FERRAGE n. m. Action de garnir un objet avec du fer, de ferrer les pieds d'un cheval, d'un bœuf, etc.
FERRAILLE (fè-ra, ll mll.) n. f. Débris de fer.
FERRAILLER (fè-ra, ll mll., é) v. n. Entrechoquer maladroitement des lames de sabres ou d'épées. Se battre au sabre ou à l'épée. Escr. Faire mal de l'escrime. Fig. et fam. Disputer fortement.
FERRAILLEUR (fè-ra, ll mll., eur) n. m. Marchand de ferraille. Escrimeur novice. Duelliste de profession. Fig. Personne qui aime à disputer.
FERRANDINE (fè-ran) n. f. (de Ferrand, n. pr.). Tissu de soie tramé laine, en usage aux xviie et xviiie siècles.
FERRANT (fè-ran) adj. Maréchal ferrant, qui ferre les chevaux. Pl. des maréchaux ferrants.
FERRATE n. m. Chim. Sel de l'acide ferrique.
FERRÉ, E (fè-ré) adj. Garni de fer : bâton ferré. Chemin ferré, chemin empierré. Voie ferrée, chemin de fer. Eau ferrée, où l'on a mis des substances ferrugineuses, pour la rendre fortifiante. Fig. et fam. Être ferré sur une matière, la connaître à fond. (On dit aussi ferré à glace.)
FERREMENT n. m. Action de river les fers des forçats.  Objet ou garniture en fer : les ferrements d'un coffre.
FERRER (fè-ré) v. a. Garnir de fer. Clouer des fers aux pieds d'un cheval. Ferrer à glace, avec des fers cramponnés, qui ne glissent pas sur la glace. Ferrer les lacets, en garnir les bords de fer ou de cuivre. Ant. Déferrer.
FERRET (fè-rè) n. m. Petit bout, en métal, d'une aiguillette, d un lacet. Min. Noyau dur dans les pierres. Ferret d'Espagne, hématite rouge.
FERRETIER n. m. Marteau pour forger les fers des chevaux. (On dit aussi ferratier.)
FERREUR n. et adj. m. Ouvrier qui ferre les chevaux, ou celui qui pose les ferrets, les ferrures.
FERREUX (fè-reû) adj. m. Qui contient du fer : minerais ferreux. Se dit de l'oxyde de fer qui contient la moindre proportion d'oxygène et des sels de cet oxyde : oxyde ferreux ; sulfate ferreux.
FERRICO (fè-ri). Chim. Préfixe indiquant la présence d'un sel ferrique dans un composé.
FERRICYANURE (fè-ri) n. m. Chim. Composé de fer, de cyanogène et d'un métal.
FERRIÈRE (fè-ri) n. f. Sac de cuir, renfermant les outils d'un maréchal ferrant ou d'un serrurier.
FERRIFÈRE (fè-ri) adj. Qui contient du fer : sol ferrifère.
FERRIQUE adj. Se dit de certains sels de fer : sel ferrique.
FERROCYANURE (fè-ro) n. m. Composé de fer, de cyanogène et d'un métal dans des proportions autres que celles qui entrent dans un ferricyanure.
FERRONNERIE (fè-ro-ne-rî) n. f. (de ferron). Fabrique de gros ouvrages de fer. Menus objets de fer ou de cuivre, fabriqués par les cloutiers.
FERRONNIER , ÈRE n. et adj. Qui fait le commerce de la ferronnerie.
FERRONNIÈRE n. f. Chaîne ceignant le front et retenue en son milieu par un joyau (comme dans le portrait de la Belle Ferronnière, par Léonard de Vinci.)
FERRUGINEUX, EUSE (fè-ru-ji-neû, eu-ze) adj. (du lat. ferrugo, inis, rouille). Qui contient du fer : les eaux de Bussang sont ferrugineuses. N. m. Médicament contenant du fer : les ferrugineux s'emploient contre la chlorose.
FERRUGINOSITÉ (fè-ru, zi-té) n. f. Qualité de ce qui est ferrugineux.
FERRURE n. f. Garniture de fer : les ferrures d'une porte. Action, manière de ferrer un cheval.
FERTÉ (fèr) n. f. (lat. firmitas, fermeté.) Ancien mot signifiant autrefois fermeté, conservé à la tête de plusieurs noms de villes, qui jadis étaient des places de guerre : La Ferté-Milon.
FERTILE (fèr) adj. (lat. fertilis). Fécond, qui produit beaucoup : le sol de la Beauce est très fertile. Fig. Esprit fertile, d'une riche imagination. Sujet fertile, qui fournit beaucoup d'idées. Ant. Infertile, infécond, stérile, aride.
FERTILEMENT adv. Avec fertilité.
FERTILISABLE (fèr, za-ble) adj. Qui peut être fertilisé. Ant. Infertilisable.
FERTILISANT , E adj. Qui rend fertile.
FERTILISATION (fèr, za-si-on) n. f. Action de fertiliser.
FERTILISER v. a. Rendre fertile : les amendements calcaires fertilisent les terres siliceuses. Ant. Stériliser.
FERTILITÉ (fèr) n. f. Qualité de ce qui est fertile. Ant. Infertilité, stérilité, aridité.
FÉRU, E adj. (de férir). Cheval qui a le tendon féru, cheval qui a le tendon blessé par un coup. Féru d'amour, pris d'une passion violente.
FÉRULE n. f. (lat. ferula). Genre de plantes ombellifères, qui fournissent l’assa fœtida, le galoanum. Palette de cuir ou de bois, pour frapper dans les mains des écoliers en faute. Fig. Autorité sévère : être sous la férule de quelqu'un.
FERVEMMENT adv. Avec ferveur.
FERVENT , E adj. Rempli de ferveur : prière fervente. Fig. Ardent, enthousiaste : disciple fervent. Ant. Froid, tiède.
FERVEUR (fèr) n. f. (du lat. fervor, chaleur). Zèle ardent pour les choses de piété, de charité : montrer une ferveur de néophyte. Fig. Zèle extrême.
FESCENNIN , E adj. Se dit d'un genre de poésie grossière et rustique, que les Romains empruntèrent peut-être aux habitants de Fescennie, ville d'Etrurie.
FESSE (fè-se) n. f. (du lat. fissus, fendu). Chacune des deux parties charnues qui forment le derrière de l'homme et des animaux. Partie arrondie de l'Arrière des anciens navires en bois.
FESSÉE (fè-sé) n. f. Correction appliquée sur les fesses : recevoir une fessée.
FESSE-MATHIEU n. m. Usurier. Avare. Pl. des fesse-mathieux.
FESSER (fè-sé) v. a. Frapper sur les fesses. Battre les fils de laiton destinés à faire des épingles.
FESSEUR, EUSE (fè-seur, eu-ze) n. Qui donne le fouet. Qui fesse le laiton.
FESSIER , ÈRE adj. Qui appartient aux fesses : muscles fessiers. Substantiv. : le grand fessier, le moyen fessier. N. m. Les fesses.
FESSU, E (fè-su) adj. Qui a de grosses fesses.
FESTIN n. m. (ital. festino). Repas d'apparat, banquet : donner un splendide festin.
FESTINER v. a. Régaler. V. n. Faire festin, se réjouir.
FESTIVAL (fès-ti) n. m. (du lat. festivus, de fête). Grande fête musicale. Pl. des festivals.
FESTOIEMENT (fès-toi-man) n. m. Action de festoyer.
FESTON n. m. (ital. festone). Guirlande, faisceau de fleurs, de feuilles et de petites branches entremêlées. Broderie découpée en forme de festons. Archit. Ornement en festons.
FESTONNER v. a. Orner de festons ; broder, découper en festons : festonner des mouchoirs. V. n. Aller de travers en marchant.
FESTOYER ou FÊTOYER (toi-ié) v. a. (de fête. — Se conj. comme aboyer.) Bien recevoir quelqu'un, lui faire fête. V. n. Faire bonne chère : Jean le Bon festoyait à Londres, tandis que la France subissait le traité de Brétigny.
FÊTE n. f. (lat. festum). Solennité religieuse ou civile, en commémoration d'un fait important : le 14-Juillet est la fête nationale de la France. Jour consacré à des actes de religion. Jour consacré à la mémoire d'un saint considéré comme le patron d'un pays, d'une association ou des personnes qui ont reçu son nom comme nom de baptême : souhaiter la fête à quelqu'un. Fêtes mobiles, fêtes chrétiennes qui ne reviennent pas tous les ans au même jour, étant fixées d'après Pâques, dont l'époque varie. Faire fête, bien accueillir. Vie de plaisir : faire la fête.
FÊTE-DIEU n. f. Fête du saint sacrement, instituée en 1264 par le pape Urbain IV. (Elle est fixée au jeudi qui suit l'octave de la Pentecôte.) Pl. des fêtes-Dieu.
FÊTER v. a. Chômer, célébrer une fête : fêter un saint. Fig. Fêter quelqu'un, le bien accueillir.
FÉTICHE n. m. (portug. feitiço ; du lat. factitius). Objet matériel vénéré comme une idole par les nègres ou les sauvages. Fig. Personne, chose pour laquelle on a une sorte de culte.
FÉTICHISME n. m. Culte des fétiches : le fétichisme est très répandu chez les nègres. Fig. Vénération outrée, superstitieuse pour une chose. Attirance pour des vêtements ou des parties du corps qui déchenchent le plaisir sexuel chez le malade concerné.
FÉTICHISTE n. et adj. Adonné au culte des fétiches. Attiré par certains objets exclusifs, seuls à procurer la jouissance sexuelle de l’intéressé.
FÉTIDE adj. (lat. fœtidus). Qui a une odeur forte et répugnante. Puant.
FÉTIDITÉ n. f. État de ce qui est fétide. Puanteur.
FÉTU n. m. (du lat. festuca, brin). Brin de paille. Fig. Chose de nulle valeur.
FÉTUQUE n. f. Genre de graminées, très abondantes dans les prairies naturelles.
FEU n. m. (du lat. focus, foyer). Développement simultané de chaleur et de lumière, produit par la combustion de certains corps, tels que le bois, le charbon, la paille, etc. Prométhée, dit la Fable, aurait enseigné aux hommes l'usage du feu. Amas de corps en combustion : feu de bois, de paille. Embrasement, incendie : le feu est à tel endroit. Décharge d'arme à poudre : faire feu. Arme à feu, fusil, pistolet, etc. Bouche à feu, canon, mortier, etc. Coup de feu, décharge d'une arme a feu. Feu d'artifice, ensemble des pièces d'artifice qu'on tire dans les fêtes publiques. Faire long feu, se dit d'une arme qui part difficilement et lentement. Feu ! commandement de l'officier à ses soldats de faire feu, de tirer. Ménage, famille : village de trois cents feux. Météore, astre : les feux du ciel. Supplice qui consistait à brûler un criminel : Jeanne d'Arc fut condamnée au feu. Inflammation, chaleur intérieure : avoir le feu dans le corps. Ensemble des ustensiles formant l'outillage d'une cheminée. Phare, fanal allumés sur une côte pour guider les navigateurs, ou sur un navire pour signaler sa position : naviguer les feux éteints. Fig. Inspiration : le feu du génie. Chaleur : les feux de l'été. Lumière : les feux du jour, de l'aurore. Ardeur, violence : le feu des passions. Imagination vive : auteur plein de feu. Prendre feu, s'enflammer, s'irriter. Être entre deux feux, attaqué de deux côtés. Être tout feu, être plein d'ardeur. Aller au feu, aller au combat. N'y voir que du feu, être ébloui, n'y rien comprendre. Jeter de l'huile sur le feu, exciter un sentiment déjà très violent. Jeter feu et flamme, s'emporter violemment. Jouer avec le feu, traiter légèrement des choses dangereuses. Faire mourir à petit feu, altérer la santé de quelqu'un par des chagrins continuels. Feu Saint-Elme, petite aigrette lumineuse qui se montre quelquefois à l'extrémité des vergues et des mâts des navires ou aux filaments des cordages et qui est due à l'électricité atmosphérique. Feu follet, flamme légère et fugitive, produite par les émanations de phosphure d'hydrogène spontanément inflammable, qui se dégage des endroits marécageux et des lieux, tels que les cimetières, où des matières animales se décomposent. Feu grégeois, composition de guerre employée par les Grecs au moyen âge et qui avait la propriété de brûler sur l'eau. (On s'en servait pour incendier les navires.) Pl. Petites bougies allumées à certaines ventes, certaines adjudications. Feux de Bengale, sorte d'artifice qui brûle sans bruit, et qui donne une lumière très vive. V. feu
FEU, E adj. (lat. pop. fatutus ; de fatum, destin). Défunt depuis peu. (Feu s'accorde lorsqu'il est placé après l'article : la feue reine, les feus rois. Il est invariable placé avant l'article ou un déterminatif quelconque, ou devant un nom propre : feu la reine, feu Marie Stuart.)
FEUDATAIRE n. (du bas lat. feudum, fief). Possesseur d'un fief, vassal qui doit foi et hommage au suzerain : les ducs de Bourgogne étaient les plus puissants feudataires du roi de France.
FEUDISTE n. m. (même étymol. qu'à l'art. précéd.). Homme versé dans l'étude du droit féodal.
FEUILLAGE n. m. Toutes les feuilles d'un arbre : le feuillage du cyprès s'élève en pyramide. Branches coupées, chargées de feuilles. Imitation du feuillage en peinture, en sculpture, en tapisserie.
FEUILLAGISTE n. Personne qui fait le feuillage dans les fleurs artificielles.
FEUILLAISON n. f. Renouvellement annuel des feuilles ; leur premier développement : le printemps est l'époque de la feuillaison.
FEUILLANT , FEUILLANTINE n. Religieux, religieuse de l'étroite observance de saint Bernard. N. m. pl. Clubistes révolutionnaires, en France (l792). N. f. Pâtisserie feuilletée.
FEUILLARD n. m. Branches de saule ou de châtaignier qui, fendues en deux, servent à faire des cercles de tonneaux. Adjectiv. Fer feuillard, bande de fer large et plate servant à différents usages.
FEUILLE (feu, ll mll.) n. f. (lat. folium). Partie terminale des végétaux, mince et plate, ordinairement verte : arbre à feuilles persistantes. Feuille morte, feuille qui se détache de l'arbre à l'automne. Par ext. Pétale : des feuilles de rose. Fig. Se dit de diverses choses larges, plates et plus ou moins minces : feuille d'or, de carton, etc. Morceau de papier d'une certaine grandeur. Feuille volante, feuille détachée d'un livre ou d'un cahier. Ecrit qui est imprimé sur une feuille détachée. Journal : cette feuille a cessé de paraître. Sculpture qui sert d'ornement au chapiteau corinthien : feuille d'acanthe. Feuille de route, papier indiquant les différentes étapes d'une troupe ou d'un militaire en voyage. — Les feuilles sont des prolongements de la tige ; elles servent à la respiration de la plante. Elles s'attachent à la tige par un pétiole plus ou moins long qui se ramifie pour former la charpente (nervures) de la feuille ; le tissu cellulaire qui se trouve entre les nervures et constitue le limbe ou parenchyme est criblé d'une infinité de trous microscopiques (stomates.) Pour la forme des feuilles et leur disposition sur la tige, v. la planche plante.
FEUILLÉ, E adj. Garni de feuilles. N. m. Peint. Manière dont les feuilles d'arbre sont représentées.
FEUILLÉE n. f. Feuillage. Abri formé de branches garnies de feuilles : danser sous la feuillée.
FEUILLE-MORTE adj. inv. Qui tire sur la couleur des feuilles mortes, sur le jaune pâle : des étoffes feuille-morte.
FEUILLER v. n. Pousser des feuilles. V. a. Peint. Imiter, représenter le feuillage.
FEUILLET n. m. Partie d'une feuille de papier pliée une ou plusieurs fois sur elle-même : tourner les feuillets enluminés d'un missel. Planche mince pour les panneaux de menuiserie. Troisième poche de l'estomac des ruminants. (V. estomac.) Couches de cellules constituant l'embryon des animaux : feuillets embryonnaires.
FEUILLETAGE n. m. Pâte feuilletée. Manière de la faire.
FEUILLETER v. a. (Prend deux t devant une syllabe muette : je feuillette.) Tourner les feuillets : feuilleter un livre, et, par ext., lire négligemment et à la hâte. Préparer la pâte de manière qu'elle se lève par feuilles : feuilleter un gâteau.
FEUILLETIS n. m. Endroit où l'ardoise est tendre et facile à diviser. Angle d'un diamant ou d'une autre pierre fine taillée.
FEUILLETON (feu, ll mll.) n. m. Article de littérature, de science, etc., inséré au bas d'un journal : feuilleton dramatique. Fragment de roman qui paraît chaque jour dans le journal : lire son feuilleton.
FEUILLETONISTE (feu, ll mll., nis-te) n. m. Auteur de feuilletons, de romans-feuilletons : Eugène Sue fut un remarquable feuilletoniste.
FEUILLETTE n. f. Tonneau dont la contenance varie, suivant les pays, de 114 à 136 litres.
FEUILLU, E (feu, ll mll., u) adj. Qui a beaucoup de feuilles, touffu : le frêne est très feuillu.
FEUILLURE (feu. ll mll.) n. f. Entaille dans laquelle les portes et les fenêtres sont encadrées pour fermer juste.
FEURRE n. m. (goth. fodr). Paille de blé, surtout celle qui sert à empailler.
FEUTRAGE n. m. Action de préparer le feutre, de garnir de feutre.
FEUTRABLE adj. Qui peut être feutré : laine feutrable.
FEUTRE n. m. (orig. germ. férial
FEUTRER (tré) v. a. Mettre en feutre du poil, de la laine.
FEUTRIER (tri-é), ÈRE n. et adj. Personne qui prépare le feutre.
FÈVE n. f. (lat. faba). Plante de la famille des légumineuses, à graine comestible : la fève aime les terres un peu fortes et bien fumées. Fève des marais, la plus grosse des qualités de fève. Gâteau de la fève, gâteau que l'on mange le jour des Rois et dans lequel on cache une fève. Roi de la fève, celui à qui échoit la fève cachée dans le gâteau. Se dit de cette graine même et de diverses autres graines de même forme. Prov. : Donner un pois pour une fève, donner peu pour obtenir davantage.
FÉVEROLE ou FAVEROLE n. f. Petite fève de marais.
FÉVIER (vi-é) n. m. Genre de légumineuses, comprenant des arbres épineux de l'Amérique du Nord.
FÉVRIER n. m. (lat. februarius). Second mois de l'année qui a vingthuit jours, et vingt-neuf dans les années bissextiles.
FEZ n. m. invar. (du n. de la ville de Fez, où on les fabrique). Calotte turque, de laine rouge ou blanche.
FI interj. qui marque le dégoût, le dédain, le mépris. Faire fi de..., mépriser.
FIACRE n. m. (de saint Fiacre, parce que le premier bureau de location des voitures de place fut établi à l'hôtel Saint-Fiacre, à Paris [1640]). Voiture de place, qu'on loue à la course ou à l'heure.
FIANÇAILLES n. f. pl. Promesses de mariage échangées en présence d'un prêtre ou de parents et amis.
FIANCÉ, E n. Qui a fait promesse de mariage.
FIANCER (sé) v. a. (anc. dr. fr. fiance, dérivé de fier. — Prend une cédille sous le c devant a et o : il fiança, nous fiançons.) Promettre solennellement en mariage : le traité des Pyrénées fiança Louis XIV à l'infante Marie-Thérèse. Consacrer cette promesse.
FIASCO n. m. invar. (mot ital.). Echec complet dans quelque genre que ce soit : faire fiasco.
FIASQUE n. f. (ital. fiasco). Bouteille à panse large garnie de paille, à col long, usitée en Italie.
FIBRE n. f. (lat. fibra). Nom de filaments déliés qui, disposés en faisceaux, constituent certaines substances animaies, végétales ou minérales : on fabrique du papier avec les fibres du bois. Fig. Disposition à s'émouvoir : avoir la fibre sensible.
FIBREUX, EUSE adj. Qui a des fibres.
FIBRILLAIRE adj. Qui se compose de filaments très déliés.
FIBRILLE n. f. Petite fibre.
FIBRILLEUX, EUSE adj. Qui se compose de fibrilles : tissu fibrilleux.
FIBRINE n. f. Matière albuminoïde blanche, insipide et inodore, qui entre dans la composition du sang, du chyle, du muscle, etc. : la fibrine apparaît au moment de la coagulation du sang.
FIBROME n. m. Tumeur faite de tissu fibreux.
FIBULE n. f. (lat. fibula). Antiq. Agrafe qui servait à attacher deux parties d'un vêtement.
FIC n. m. (du lat. ficus, figue). Grosse verrue qui se produit sur diverses parties du corps du cheval, de la vache, etc. : les fics récidivent avec la plus grande facilité. Fics à la fourchette, excroissance à la fourchette du pied du cheval, de l'âne.
FICAIRE n. f. Genre de renonculacées, comprenant de petites herbes communes dans les prés.
FICELAGE n. m. Action de ficeler.
FICELÉ, E adj. Attaché avec de la ficelle. Fam. Avancé, habillé : être mal ficelé.
247 ficeler
FICELER v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : je ficelle.) Lier, attacher avec de la ficelle : ficeler un paquet. Ant. Déficeler.
FICELEUR, EUSE n. Qui ficelle.
FICELIER ou FICELLIER n. m. Dévidoir sur lequel on met de la ficelle. Fam. Acteur qui emploie des ficelles ; individu qui emploie des moyens retors.
FICELLE n. f. (lat. pop. filicella ; du lat. filum, fil). Très petite corde. Ficelle de cul, Pièce de vêtement minimale destinée à dissimuler la vulve ou le membre viril. Fig. Moyen artificiel, ruse de métier. Fam. Personne qui emploie des moyens retors. Adjectiv. (dans ce sens) : un procédurier très ficelle.
FICELLERIE n. f. Fabrique de ficelle. Magasin de dépôt pour la ficelle.
FICHANT , E adj. Qui frappe directement l'obstacle : feu fichant. Pop. Contrariant.
FICHE n. f. (de ficher). Petit morceau de bois, de fer en pointe, destiné à être enfoncé. Morceau de métal servant à fixer les ferrures. Feuillet isolé, sur lequel on inscrit un nom, un document, des renseignements susceptibles d'être classés ultérieurement. Marque au jeu. Fiche d'arpenteur, tige de fer avec tête en forme d'anneau, employée par les arpenteurs. Fiche de consolation, fiche qu'on donne au perdant comme dédommagement. Fig. Petit dédommagement à une perte qu'on a éprouvée.
FICHER v. a. (lat. figere). Faire entrer par la pointe : ficher un pieu en terre. Fam. Mettre : ficher quelqu'un à la porte. Se ficher v. pr. Fam. Se moquer de : se ficher de tout.
FICHET n. m. Morceau d'ivoire qu'on met dans les trous d'un trictrac.
FICHOIR n. m. Morceau de bois fendu, qui sert à fixer du linge, des estampes sur une corde.
FICHTRE interj. Fam. Marque l'étonnement, l'admiration, la douleur.
FICHU, E adj. Mal fait, mauvais : voilà un fichu repas. Pop. Perdu : mes gants sont fichus.
FICHU n. m. Pièce d'étoffe, de dentelle, etc., dont les femmes s'entourent le cou, les épaules, la gorge.
FICOÏDE n. f. Genre de mésembryanthémacées, comprenant des plantes grasses d'Afrique.
FICTIF, IVE adj. Feint : personnage, être fictif. Qui n'existe que par convention : les billets de banque n'ont qu'une valeur fictive. Ant. Réel.
FICTION n. f. (de fictif). Création de l'imagination, invention fabuleuse : se laisser prendre aux fictions des poètes. Ant. Réalité.
FICTIONNAIRE adj. Qui se fonde sur une fiction légale.
FICTIVEMENT adv. Par fiction.
FIDÉICOMMIS n. m. (du lat. fidei, à la foi, et de commis). Legs testamentaire fait au nom d'une personne secrètement ou expressément chargée de le restituer à une autre : les fidéicommis sont valables, pourvu qu'ils ne cachent aucune substitution.
FIDÉICOMMISSAIRE n. m. Qui est chargé d'un fidéicommis.
FIDÉJUSSEUR n. m. Celui qui se constitue caution pour un autre.
FIDÉJUSSION n. f. Contrat de caution.
FIDÉJUSSOIRE adj. Relatif à la fidéjussion : engagement fidéjussoire.
FIDÈLE adj. (lat. fidelis ; de fides, foi). Qui remplit ses engagements : être fidèle à ses serments. Constant, persévérant : fidèle a ses habitudes. Exact : historien fidèle. Sûr : guide fidèle. Qui est probe, honnête : domestique fidèle. Qui retient bien ce qui lui a été confié : mémoire fidèle. Qui a de l'attachement : chien fidèle. Substantiv. : c'est un fidèle. N. m. pl. Les fidèles, ceux qui professent et pratiquent la foi catholique.Ant. Infidèle.
FIDÈLEMENT adv. D'une manière fidèle.
FIDÉLITÉ n. f. (de fidèle). Exactitude à remplir ses engagements. Attachement constant : la fidélité du chien. Probité scrupuleuse. Exactitude : fidélité d'un récit. Ant. Infidélité, félonie, déloyauté.
FIDUCIAIRE adj. Chargé d'un fidéicommis : légataire fiduciaire. Se dit de valeurs fictives, fondées sur la confiance accordée à celui qui les émet. Monnaie fiduciaire, papier-monnaie, billets de banque.
FIDUCIAIREMENT adv. D'une manière fiduciaire.
FIDUCIE (sî) n. f. (lat. fiducia). Vente fictive par laquelle on cède un objet qui doit être rétrocédé au vendeur après un temps donné.
FIEF (fi-èf) n. m. Domaine, terre noble qu'un vassal tenait d'un seigneur, sous condition de lui prêter foi et hommage et de lui fournir certaines redevances. (V. féodalité [part. hist.].) Fig. Possession exclusive, bien propre : un fief électoral.
FIEFFÉ, E adj. Qui tient en fief. Donné en fief. Fam. Qui a atteint le dernier degré d'un défaut, d'un vice : ivrogne fieffé.
FIEFFER v. a. Féod. Pourvoir d'un fief. Donner en fief.
FIEL n. m. . Bile. Fig. Amertume de sentiments : discours plein de fiel. Douleur amère.
FIELLEUX, EUSE (fi-è-leù, eu-ze) adj. Qui tient du fiel. Amer comme du fiel : paroles fielleuses.
FIENTE n. f. Excréments de certains animaux : fiente de vache, de pigeon, etc.
FIENTER v. n. Rendre de la fiente.
FIER [fi-é] (SE) v. pr. (lat. fidere. — Se conj. comme prier.) Mettre sa confiance en quelqu'un : Napoléon, vaincu, eut tort de se fier à la générosité anglaise. Ant. Se méfier, se défier, suspecter.
FIER (fié) v. a. Confier : fier son honneur à un ami.
FIER (fi-èr), FIÈRE adj. (du lat. ferus, farouche). Altier, arrogant, superbe. Qui a des sentiments nobles, élevés : âme fière. Audacieux, intrépide : les plus fiers généraux. Fam. Fameux, grand : un fier coquin. N. : faire le fier. Ant. Affable, familier.
FIER-À-BRAS (fi-è-ra-bra) n. m. Fanfaron, qui fait le brave. Pl. des fier-à-bras ou fiers-à-bras.
FIÈREMENT adv. D'une manière fière, hautaine : accepter fièrement un défi. Fam. Extrêmement : je l'ai fièrement tancé.
FIÉROT (ro), E adj. et n. Ridiculement fat et orgueilleux : être fiérot ; faire le fiérot.
FIERTE n. f. (du lat. feretrum, brancard). La châsse d'un saint.
FIERTÉ (fi-èr) n. f. (lat. feritas). Caractère de ce qui est fier : la fierté du cœur est une qualité ; la fierté des manières est souvent un défaut. Ant. Affabilité, familiarité.
FIÈVRE n. f. (lat. febris). Ensemble de divers symptômes morbides qui existent dans beaucoup de maladies, et dont le plus important est l'élévation de la température : la quinine est efficace contre la fièvre. Fig. Se dit de toute agitation, de toute passion vive et désordonnée : fièvre politique.
FIÉVREUX, EUSE (vreû, eu-ze) adj. et n. Qui a la fièvre. Qui la cause : climat fiévreux. Fig. Ardent, tourmente, agité : imagination fiévreuse.
FIÉVREUSEMENT (ze-man) adv. D'une manière fiévreuse, agitée.
FIFRE n. m. (de l'all. pfeifer, sifflet). Petite flûte en bois, d'un son aigu. Celui qui en joue.
FIFRER (fré) v. n. Jouer du fifre. V. a. Jouer sur le fifre. Annoncer avec le fifre.
FIGEMENT (je-man) n. m. Action par laquelle un liquide gras se fige. État de ce qui est figé.
FIGER (jé) v. a. (Prend un e après le g devant a et o : il figea, nous figeons.) Congeler, épaissir, condenser par le froid. Ant. Fondre, liquéfier.
FIGNOLAGE n. m. Action de fignoler.
FIGNOLER v. n. (de fin). Pop. Raffiner en quelque chose. V. a. Arranger avec un soin minutieux.
FIGUE (fi-ghe) n. f. Fruit du figuier. Figue de Barbarie, fruit du cactus. Fig. Moitié figue, moitié raisin, moitié de gré, moitié de force ; moitié bien, moitié mal.Fam. Faire la figue à quelqu'un, s'en moquer.
FIGUERIE (ghe-rî) n. f. Lieu planté de figuiers.
FIGUIER (ghi-é) n. m. Genre d'arbres de la famille des urticacées, dont le fruit (figue) est comestible : le figuier s'accommode des terrains arides, mais ensoleillés. Figuier de Barbarie ou d'Inde, opuntia vulgaris ou cactus raquette.
FIGULINE n. f. (lat. figulina). Vase en terre cuite.
FIGURANT (ran), E n. Personnage accessoire, et généralement muet, dans une pièce de théâtre ou dans un ballet. Fig. Personne dont le rôle est tout décoratif.
FIGURATIF, IVE adj. Qui est la représentation, le symbole de quelque chose. N. f. Gram. Lettre, syllabe qui caractérise un cas, un temps, un mode, etc.
FIGURATION n. f. Action de figurer. Ensemble des figurants d'un théâtre.
FIGURATIVEMENT adv. D'une manière figurée.
FIGURE n. f. (lat. figura). Forme extérieure d'un corps. Visage de l’homme. Air, contenance : faire bonne figure à mauvais jeu. Symbole : l'agneau pascal était une figure de l'eucharistie. Géom. Ensemble de points, lignes, surfaces. Gram. Modifications de l'emploi, de la signification des mots qui donnent plus de grâce et de vivacité au discours. Chorégr. Différentes lignes qu'on décrit en dansant.
FIGURÉ, E adj. Monuments figurés, ceux où sont représentés en sculpture ou en dessin des hommes, des animaux, etc. Sens figuré, signification détournée du sens propre : la lecture nourrit l'esprit (sens figuré) ; le pain nourrit le corps (sens propre.) Style figuré, style dans lequel entrent des figures : le style de la Bible est très figuré. Ferment figuré, ferment organique, microbe, bactérie, etc. N. m. : au propre et au figuré.
FIGURÉMENT adv. D'une manière figurée : parler figurément.
FIGURER (ré) v. a. Représenter par la peinture, la sculpture, le dessin, etc. Représenter allégoriquement : Prud’hon a figuré la Justice poursuivant le crime. V. n. Faire figure : figurer à la cour. Se trouver dans : figurer sur une liste. Faire le métier de figurant. Se figurer v. pr. S'imaginer, croire.
FIGURINE n. f. Figure très petite en terre cuite, en bronze, en argent, etc. : figurine de Tanagra.
FIGURISME n. m. Opinion de ceux qui regardent l'Ancien Testament comme la figure du Nouveau.
FIGURISTE n. m. Mouleur de figures en plâtre. Théol. Partisan du figurisme.
FIL n. m. (lat. filum). Petit brin long et menu de matières textiles : chanvre, lin, soie, etc. Veine, dans certaines pierres. Tranchant d'un instrument : le fil d'un rasoir. Passer au fil de l'épée, tuer à l'arme blanche : passer au fil de l'épée la garnison d'une ville prise d'assaut. Cordon servant à faire mouvoir les marionnettes. Fig. Moyen secret d'action : tenir tous les fils d'une conspiration. Fil d'archal, v. archal. Fil à plomb, morceau de métal suspendu à un fil, pour mettre un ouvrage d'aplomb. Fil de la Vierge, v. filandre. Fig. Suite, liaison : perdre le fil de son discours, de ses idées. Cours : le fil de la rivière, le fil de la vie. Donner du fil à retordre, susciter des embarras. De fil en aiguille, de propos en propos. Ne tenir qu'à un fil, se dit d'une chose dont la durée, le succès dépend de la moindre des choses.
FILAGE n. m. Action ou manière de filer.
FILAIRE (lè-re) n. f. ou m. Genre de vers nématodes, parasites de divers vertébrés : les filaires s'introduisent et séjournent sous la peau des nègres de Guinée.
FILAMENT n. m. (lat. filamentum). Petite fibre des muscles, des nerfs, des plantes.
FILAMENTEUX, EUSE (man-teû, eu-se) adj. Qui a des filaments : viande filamenteuse.
FILANDIÈRE n. f. Femme dont le métier est de filer. Adjectiv. Les sœurs filandières, les Parques.
FILANDRE n. f. (de filer). Fibrille menue et longue, qui se trouve dans une viande coriace. Fil blanc et léger qui flotte en l'air dans les beaux jours d'automne, qu'on appelle vulgairement fil de la Vierge, et qui est produit par diverses araignées voyageuses.
FILANDREUX, EUSE (dreû, eu-ze) adj. Rempli de filandres : viande filandreuse. Fig. Enchevêtré, confus et long : explications filandreuses.
FILANZANE n. m. Sorte de chaise légère, suspendue à deux barres que soutiennent sur leurs épaules quatre porteurs, et qui sert au transport des voyageurs à Madagascar.
FILANT , E adj. Qui file sans se diviser en gouttes : liquide filant. Etoile filante, v. étoile.
FILARIOSE (ô-ze) n. f. Maladie produite par les filaires.
FILASSE (la- se) n. f. (de fil). Amas de filaments tirés de l'écorce du chanvre, du lin, etc. Cheveux de filasse, cheveux emmêlés ou d'un jaune pâle, comme la filasse.
FILASSIER , ÈRE n. et adj. Qui façonne la filasse : ouvrier filassier.
FILATEUR n. m. Qui exploite une filature.
FILATURE n. f. Etablissement où l'on file en grand la soie, le coton, la laine : de nombreuses filatures existent dans le nord de la France. Art de filer en grand. Fig. Action de filer un individu suspect.
FILE n. f. (de filer). Rangée de personnes ou de choses placées les unes derrière les autres : une file de voitures. Chef de file, qui est le premier d'une file. Feu de file, feu d une troupe qui tire par file et sans interruption. Fam. S'embrouiller dans les feux de file, se déconcerter. Ligne de file, ordre tactique que prennent des navires les uns derrière les autres. A la file loc. adv. L'un après l'autre. En ou à la file indienne, immédiatement l'un derrière l'autre, comme font les Indiens d'Amérique lorsqu'ils marchent dans le « sentier de la guerre ».
FILE n. m. Fil simple ou retors destiné au tissage. Fil d'or ou d'argent passé à la filière, et dont on entoure parfois un fil de soie ou de lin.
FILEMENT n. m. Action de filer.
FILER v. a. Mettre en fil : les anciennes matrones romaines s'honoraient de filer la laine. Se dit des insectes qui sécrètent des fils de leur corps : l'araignée file sa toile. Fig. Filer un son, l'enfler insensiblement et le diminuer de même. Filer ses jours, passer sa vie. Suivre en épiant : filer un voleur. Mar. Filer un câble, une amarre, etc., les laisser glisser. Filer un nœud, deux nœuds, trois nœuds, etc., marcher à la vitesse de un, deux, trois, etc., nœuds à l'heure. Corde filée, corde de lutherie entourée d'un fil d'archal. Fig. Filer des jours d'or et de soie, mener une vie douce et heureuse. V. n. Couler lentement, comme de l'huile : ce vin file. Avoir une flamme qui s'allonge et fume : lampe qui file. Fam. Aller rapidement, s'en aller. Fig. Filer doux, céder par la crainte.
FILERIE (rî) n. f. Lieu où l'on file le chanvre.
FILET n. m. (dimin. de fil). Tissu à claire-voie pour prendre les poissons, les oiseaux : tendre, jeter un filet. Petit réseau pour retenir les cheveux. Bot. Partie déliée de l'étamine d'une fleur. (V. la planche plante.) Anat. Dernière ramification nerveuse. Bouch. Partie charnue qui se lève sur l'épine du dos du bœuf, du chevreuil, etc. Faux filet, partie moins estimée qui est levée le long de l'échine du bœuf. Très petite membrane sous la langue : couper le filet. Techn. Saillie en spirale d'une vis. Ornement long et délié, en architecture, en menuiserie, etc. Blas. Cotice réduite de largeur. Impr. Trait qui a diverses formes et divers usages. Fig. Liquide peu abondant, mais coulant continûment. Emission peu abondante : filet de voix ; filet d'eau. Très petite quantité : filet de vinaigre.
FILETAGE n. m. Action de fileter. Braconnage exercé à l'aide de filets.
FILETER (té) v. a. (Prend un é ouvert devant une syllabe muette : je filète.) Passer à la filière. Faire passer dans les trous d'une filière.
FILEUR, EUSE n. et adj. Qui fait du fil. Industriel qui dirige une filature.
FILIAL, E, AUX adj. Qui est du devoir du fils. de l'enfant : Antigone est le type de l'amour filial.
FILIALEMENT adv. D'une manière filiale.
FILIATION n. f. (du lat. filius, fils). Descendance ; lien de parenté entre les parents et leurs enfants, lorsqu'on le considère dans la personne de ces derniers : on distingue la filiation légitime, la filiation naturelle et la filiation adoptive. Fig. Suite, liaison d'objets successifs résultant les uns des autres : filiation des idées.
FILICINÉES n. f. pl. Classe de cryptogames vasculaires, comme les fougères. S. une filicinée.
FILIÈRE n. f. (de fil). Instrument d'acier, destiné à étirer les fils métalliques : le cuivre se prête fort bien au travail de la filière. Pièce d'acier pour fileter en vis. Chacun des pores par lesquels certains insectes produisent leur fil. Mar. Filin tendu horizontalement. Fig. Moyen d'élaboration successive. Suite de formalités, d'épreuves, d'emplois à remplir avant d'arriver à un certain résultat. Comm. Ordre de livraison écrit, transmissible par voie d'endos.
FILIFORME adj. Bot. Mince, grêle, délié comme un fil. Méd. Pouls filiforme, pouls très faible.
FILIGRANE n. m. (ital. filigrana). Ouvrage d'orfèvrerie à jour et en forme de filets déliés et soudés d'or, d'argent ou de verre. Fil de cuivre qui entoure la poignée des sabres et des épées. Empreinte faite sur le papier au moyen de fils de cuivre fixés sur la forme à fabriquer le papier et contournés de manière à figurer des dessins ou des lettres : les filigranes des billets de banque.
FILIGRANER v. a. Travailler en filigrane.
FILIGRANISTE n. et adj. m. Ouvrier qui travaille en filigrane. (On dit aussi filigraneur.)
FILIN n. m. (de fil.) Sorte de cordage en chanvre.
FILIPENDULE (pan) n. f. Espèce de spirée (rosacées), cultivée pour ses fleurs.
FILLE n. f. Personne du sexe féminin, considérée par rapport aux parents : Marie-Thérèse était la fille unique de l'empereur d'Autriche Charles VI. Personne du sexe féminin non mariée : rester fille. Servante : fille d'auberge. Nom des membres d'un grand nombre de communautés de femmes. Les Filles de Mémoire, les Muses. Fille aînée des rois de France, l'Université. Fille aînée de l'Église, la France.
FILLETTE n. f. Jeune fille.
FILLEUL, E n. (du lat. filiolus, jeune fils). La personne qu'on a tenue sur les fonts baptismaux, par rapport au parrain et à la marraine.
FILOCHE n. f. (de fil.) Tissu, filet de corde, de soie ou de fil.
FILOCHER v. a. Faire le tissu appelé filoche.
FILOIR n. m. Machine à filer. Cylindre de bois placé à l'avant et à l'arrière d'un bateau servant à l'amarrage.
FILON n. m. (de fil). Suite ininterrompue d'une même matière, contenue entre des couches d'une nature différente. Fig. Veine, source.
FILOSELLE (zè-le) n. f. (ital. filosello). Grosse soie.
FILOU n. m. Voleur adroit. Voleur au jeu.
FILOUTAGE n. m. Action de filouter.
FILOUTER (té) v. a. Voler avec adresse : filouter une montre, un mouchoir. Tricher au jeu.
FILOUTERIE (rî) n. f. Action de filou. Tricherie. Escroquerie.
FILS (fiss) n. m. (lat. filius). Enfant mâle par rapport à son père et à sa mère : le fils aîné, dans l'ancien droit, jouissait de privilèges considérables. Terme d'amitié : mon fils. Descendant : les fils des Gaulois. Homme considéré par rapport à son pays natal : les fils de la France. Le Fils de Dieu, de l'homme, Jésus-Christ. Fig. Fils d'Apollon, les poètes. Fils de Mars, les guerriers. Être fils de ses œuvres, ne devoir qu'à soi-même sa fortune ou sa situation.
FILTRAGE n. m. Action de filtrer.
FILTRANT (tran), E adj. Qui sert à filtrer.
FILTRATION n. f. Passage d'un liquide à travers un filtre qui l'éclaircit. Action de passer. de filtrer à travers les terres, les roches, en parlant des eaux : eaux de filtration.
FILTRE n. m. (ital. filtro). Etoffe, cornet de papier non collé, pierre poreuse, charbon ou appareil à travers lesquels on passe un liquide qu'on veut purifier : le filtre Pasteur ; le filtre Chamberland.
FILTRER (tré) v. a. Passer un liquide par le filtre : filtrer une décoction. V. n. Pénétrer : l'eau filtre à travers les terres.
FILURE n. f. Manière dont un objet est filé.
FIN n. f. (lat. finis). Bout, extrémité : la fin d'un livre. Terme, mort : toucher à sa fin. But : en venir a ses fins. Faire une fin, changer de vie. Se marier. Mener à bonne fin, terminer heureusement. Dr. Fin de non-recevoir, refus d'admettre une action judiciaire, sous prétexte que celui qui l'intente n'est pas fondé dans sa plainte. A la fin loc. adv. Enfin, après tout ce temps. Prov. : La fin justifie les moyens, faux principe de morale, d'après lequel les actes seraient justifiés par leur résultat. Prov. : Qui veut la fin veut les moyens, celui qui poursuit un résultat ne doit pas reculer devant les actes qui l'y amèneront. Ant. Commencement, début, origine.
FIN, FINE adj. Délié et menu : écriture, pluie fine. Elancé : taille fine. Précieux par la qualité : pierres fines. Fig. Excellent : vin fin. Délicat : avoir le goût fin. Pur : or fin. Spirituel : physionomie fine. Rusé, habile : c'est un fin renard. Fines herbes, herbes hachées menu pour servir d'assaisonnement. Subtil, en parlant d'un sens : oreille fine. Nez fin, perspicacité. Fin fond, bout extrême. Fin mot, motif secret. Adv. Prendre une bille trop fin, au jeu de billard, la toucher trop sur le côté. Ant. Gros, épais, grossier, sot, stupide.
FINAGE n. m. Etendue du territoire d'une commune. Autref., circonscription juridique.
FINAGE n. m. Techn. Opération qui précède l'affinage de la fonte et qui a pour but de la purifier.
FINAL, E, ALS adj. (lat. finalis). Qui finit, termine : lettre finale d'un mot. N. f. Dernière syllabe ou dernière lettre d'un mot. Sports. La course finale, décisive, d'une réunion. Mus. Note principale qui détermine le ton d'un morceau et par laquelle il doit finir. (En ce sens, on dit aussi tonique n. et adj.)
FINALE n. m. (m. ital.). Mus. Morceau d'ensemble qui termine une symphonie, une sonate, un acte d'opéra : le finale de Lucie de Lammermoor.
FINALEMENT adv. Pour en finir.
FINANCE n. f. (du vx fr. finer, payer). Argent que l'on a (ne s'emploie plus dans ce sens qu'au pl.) : ses finances sont en baisse. Profession du financier : entrer dans la finance. Ensemble des financiers : le monde de la finance. Pl. Trésor de l'État : ministère des Finances.
FINANCER (sé) v. n. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il finança, nous finançons.) Fam. Fournir de l'argent.
FINANCIER (si-é), ÈRE adj. Qui est relatif aux finances : système financier. N. m. Celui qui spécule sur l'argent et fait des opérations importantes. Celui qui s'entend à l'administration des finances publiques : Necker fut un habile financier. N. f. Cuis. Nom donné à une façon d'apprêter certains mets au moyen d'ingrédients recherchés.
FINANCIÈREMENT adv. En matière de finances.
FINASSER (na-sé) v. n. Fam. User de subterfuges, de mauvaises finesses.
FINASSERIE n. f. Mauvaise finesse : les finasseries d'un plaideur retors.
FINASSEUR, EUSE (na-seur, eu-ze) ou FINASSIER , ÈRE n. Fam. Qui use de subterfuges, de petites finesses.
FINAUD (nô), E n. et adj. Fin, rusé dans les petites choses : paysan finaud.
FINEMENT adv. D'une manière fine : s'exprimer finement ; détail finement rendu.
FINE-MÉTAL n. m. Techn. Fonte blanche.
FINERIE (rî) n. f. Techn. Fourneau où s'opère le finage.
FINES (fi-ne) n. f. pl. Houilles menues, dans les houillères du nord de la France.
FINESSE (nè-se) n. f. Qualité de ce qui est fin : finesse des cheveux, d'une étoffe, des traits; finesse de l'esprit, de l'ouïe. Action fine : ruse. Entendre, chercher finesse à, donner un sens mystérieux ou malin à. Ant. Grosseur, épaisseur, grossièreté, sottise.
FINETTE (nè-te) n. f. Etoffe légère de laine ou de coton à envers pelucheux.
FINGARD (ghar), E adj. Rétif : cavale fingarde.
FINI, E adj. Limité, qui a des bornes : l’esprit de l'homme est fini. Achevé, parfait en son genre : un coquin fini. Homme fini, homme usé au physique ou au moral. N. m. Perfection : le fini d'un ouvrage. Ce qui a des bornes : le fini et l'infini.
FINIR v. a. (lat. finire). Achever, terminer : finir un tableau. V. n. Être terminé : l'Inde finit en pointe vers le Sud. Avoir une certaine fin : cet enfant finira mal. Arriver à son terme : son bail finit à Pâques. Mourir : Charles le Téméraire finit misérablement devant Nancy. En finir, prendre un parti décisif. En finir avec, se débarrasser de. Ant. Commencer.
FINISSAGE n. m. Dernière main que l'on met à un ouvrage pour le rendre parfait.
FINISSANT (ni-san), E adj. Qui finit.
FINISSEUR, EUSE (ni-seur, eu-ze) n. Qui donne la dernière main.
FINLANDAIS, E adj. et n. De la Finlande.
FINNOIS, E (fi-noi, oi-ze) adj. et n. Se dit d'un peuple qui habite l'extrémité N.-O. de la Russie d'Europe, surtout la Finlande. N. m. La langue finnoise.
FIOLE n. f. (gr. phialé). Petit flacon de verre.
FIORD ou FJORD (fi-or) n. m. Golfe étroit et profond de la Norvège : les fiords sont des vallées creusées à l'air libre par les glaciers, et immergées ensuite par une lente oscillation du rivage.
FIORITURE n. f. (ital. fioritura). Ornement de goût ajouté à volonté dans un morceau de musique. Par ext. Ornement, accessoire : fioriture de style.
FIRMAMENT n. m. (lat. firmamentum). Voûte azurée qui paraît s'étendre au-dessus de nos têtes : les étoiles du firmament sont innombrables.
FIRMAN n. m. Ordre, permis du Grand Seigneur ou de quelque autre souverain de l'Orient.
FIRME n. f. (angl. firm, allem. firme). Raison sociale.
FISC (fisk) n. m. (du lat. fiscus, panier). Trésor de l'État : les caisses du fisc. Administration chargée de la perception des impôts : le fisc de Philippe le Bel se montra avide et impitoyable.
FISCAL, E, AUX adj. Qui concerne le fisc : loi fiscale.
FISCALEMENT (fis-ka-le-man) adv. D'une manière fiscale.
FISCALITÉ (fis-ka) n. f. Système des lois relatives au fisc. Tendance à augmenter les droits du fisc, à multiplier les impôts.
FISSIDENT n. m. Genre de mousses bryacées, très répandues sur tout le globe.
FISSILE adj. (lat. fissilis). Qui se divise facilement en feuillets ou en couches minces.
FISSIPARE (fis-si) adj. (lat. fissus, fendu, et parere, enfanter). Qui se produit par la scission de son propre corps.
FISSIPÈDE (fis-si) adj. (lat. fissus, fendu, et pes, pedis, pied). Qui a le pied divisé en plusieurs doigts ou parties, en parlant des quadrupèdes.
FISSIROSTRES (fis-si-ros-tre) n. m. pl. Groupe d'oiseaux à bec profondément fendu. S. un fissirostre.
FISSURATION (fis-su-ra-si-on) n. f. Production de fissures : la fissuration des calcaires.
FISSURE n. f. (lat. fissura ; de fissus, fendu). Petite crevasse. Anat. Sillon. Path. Gerçure.
FISTON n. m. Pop. Fils.
FISTULAIRE (fis-tu-lè-re) adj. Qui présente un tube, un canal dans toute sa longueur : stalactite fistulaire. Qui dépend d'une fistule : trajet fistulaire.
FISTULE n. f. (lat. fistula). Méd. Canal accidentel qui communique avec une glande ou une cavité naturelle et amène au dehors leurs sécrétions : fistule lacrymale. Coup de ciseau ou de marteau appliqué de travers sur le bois.
FISTULEUX, EUSE (fis-tu-leû, eu-ze) adj. De la nature de la fistule : canal fistuleux.
FISTULINE (fis-tu) n. f. Sorte de champignon, appelé aussi langue-de-bœuf.
FIVE-O'CLOCK (faï-vo-klok') n. m. (loc. angl. qui signifie cinq heures.) Lunch, thé que l'on prend à cinq heures de l'après-midi.
FIXABLE adj. Qui peut être fixé.
FIXAGE n. m. Action de fixer. Opération par laquelle une image photographique est rendue inaltérable à la lumière : le fixage s'obtient au moyen d'un bain d'hyposulfite de soude.
FIXATEUR, TRICE (fik-sa) adj. Qui a la propriété de fixer. N. m. Sorte de vaporisateur qui sert à fixer un dessin sur papier. Substance qui rend une image photographique inaltérable à la lumière.
FIXATIF, IVE (fik-sa) adj. Qui sert à fixer. N. m. Préparation de gomme dissoute dans l'alcool, qui sert à fixer les dessins sur papier.
FIXATION (fik-sa-si-on) n. f. Action de fixer, d'établir : la fixation de l'impôt, d'une échéance. Chim. Opération par laquelle on rend fixe un corps volatil : fixation du mercure. Histol. Opération par laquelle on fixe les éléments cellulaires pour les étudier plus tard.
FIXE (fik-se) adj. (du lat. fixus, fixé). Qui ne se meut pas : étoile fixe. Qui reste attaché sur le même point : le regard fixe d'un fou. Invariable : prix fixe. Idée fixe, idée qui obsède l'esprit. Chim. Corps fixe, corps qui, comme l'or, le carbone, etc., ne se volatilise pas. N. m. La partie invariable des appointements d'un employé : vous aurez tant de fixe. Interj. Fixe ! commandement de l'immobilité sous les armes.
FIXE (fik-se) n. m. Petit tableau peint à l'huile, et qu'on applique derrière une glace, laquelle lui tient lieu de vernis.
FIXEMENT adv. D'une manière fixe : regarder fixement quelqu'un.
FIXER (fik-sé) v. a. Rendre fixe : fixer un dessin sur un mur. Diriger d'une manière permanente : fixer les yeux sur quelque chose. Regarder fixement : fixer quelqu'un. Fig. Arrêter définitivement : fixer son choix. Etablir : fixer sa résidence. Attirer, captiver : fixer l'attention de quelqu'un. Rendre constant : fixer un esprit léger.
FIXITÉ (fik-si) n. f. Qualité de ce qui est fixe : la fixité du regard. Chim. Propriété des corps qui ne sont point volatilisables par les moyens ordinaires. Fig. État des choses qui ne varient point : la fixité des idées, des opinions.
FLA n. m. invar. (onomat.). Double coup de baguette frappé légèrement d'abord de la main droite, puis fortement de la main gauche. Pl. : des fla et des va.
FLABELLATION (bèl-la-si-on) n. f. (du lat. flabellum, éventail). Action de renouveler l'air autour d'une partie du corps immobilisée.
FLABELLÉ, E (bèl-lé) ou FLABELLIFORME (bèl-li) adj. (de flabellum). En forme d'éventail.
FLABELLUM n. m. (mot lat.). Antiq. Grand éventail de plumes de paon, de feuilles de lotus, adapté à un long manche, et qui était porté par un esclave appelé flabellifère.
FLAC (flak) interj. Onomatopée imitant le bruit de l'eau, celui d'une tape, etc.
FLACCIDITÉ n. f. (du lat. flaccidus, flasque). État d'une chose flasque.
FLACHE n. f. Endroit d'un tronc d'arbre dépouillé de l'écorce et non encore équarri. Défaut, déchet dans l'arête vive d'une pièce de bois équarrie. (Adjectiv. : une poutre flache.) Fissure d'une roche. Inégalité dans le pavage, par suite de l'enfoncement d'un pavé. Mare dans un bois.
FLACHERIE (rî) n. f. Maladie microbienne des vers à soie, que l'on dit alors morts-flats.
FLACHEUX, EUSE (cheû, eu-ze) adj. Qui a des flaches, en parlant d'une pièce de bois.
FLACON n. m. (bas lat. fiasco). Sorte de bouteille qui se ferme ordinairement avec un bouchon de même matière ou de même métal. Son contenu. Bouteille : un flacon de vieil armagnac.
FLACONNIER n. et adj. m. Ouvrier qui fait des flacons.
FLA-FLA n. m. Pop. En T. d'atelier, recherche d'effets en peinture. Fig. Ostentation, étalage : faire du fla-fla.
FLAGELLANTS n. m. pl. V. Part. hist.
FLAGELLATEUR (jèl-la) n. m. Celui qui flagelle.
FLAGELLATION (jèl-la-si-on) n. f. Supplice du fouet ou des verges. Action de se flageller.
FLAGELLÉ, E (jèl-lé) adj. Hist. nat. Muni d'un flagellum : infusoire flagellé.
FLAGELLER (jèl-lé) v. a. (lat. flagellare). Faire subir le supplice de la flagellation. Fig. Maltraiter en paroles : Molière a flagellé l'hypocrisie.
FLAGELLUM n. m. (mot lat. signifiant fouet). Filament mobile servant d'organe locomoteur à certains infusoires.
FLAGEOLER (jo-lé) v. n. Se dit des jambes de l'homme, du cheval, lorsque la fatigue ou la faiblesse les rend tremblantes.
FLAGEOLET (jolè) n. m. Petit instrument de musique à vent. N. et adj. Espèce de haricot : manger des haricots flageolets, des flageolets.
FLAGORNER v. a. Flatter souvent et bassement : flagorner les puissants du jour.
FLAGORNERIE (rî) n. f. Flatterie basse et souvent répétée.
FLAGORNEUR, EUSE n. Qui flagorne.
FLAGRANT (gran), E adj. (du lat. flagrans, brûlant). Evident : inégalité flagrante. Qui éclate sous les yeux. Flagrant délit, délit qui se commet sous les yeux mêmes de ceux qui le constatent.
FLAIR (flèr) n. m. (de flairer). Odorat du chien. Odorat en général. Fig. Perspicacité : avoir du flair.
FLAIRER (flè-ré) v. a. (du lat. flagrare, avoir de l'odeur). Appliquer son odorat à. Fig. Pressentir : flairer une escroquerie. Pop. Exhaler une odeur.
FLAIREUR (flè) n. m. Qui flaire. Fig. Qui est à l'affût de.
FLAMAND , E adj. et n. De la Flandre.
FLAMANT ou FLAMMANT n. m. Grand palmipède de l'ordre des éehassiers, dont le dessous des ailes est couleur de flamme : le flamant se plaît au bord des eaux saumâtres ; il atteint 1m, 40 de haut.
FLAMBAGE (flan) n. m. Action de flamber.
FLAMBANT , E adj. Qui flambe. Fam. Tout flambant neuf, entièrement neuf.
FLAMBARD ou FLAMBART n. m. Pop. Canotier amateur. Mar. Petit bateau de côte pour la pêche. Gai luron, orgueilleux, richement vêtu : faire le flambard.
FLAMBE n. f. (de flamme). Epée à lame ondulée. Nom vulgaire de certains iris.
FLAMBEAU n. m. (de flamber). Torche, chandelle de cire ou Flambeau. de suif. Chandelier. Le flambeau du jour, le soleil. Le flambeau de la nuit, la lune. Fig. Lumières de la raison, du génie, de la science. Allumer le flambeau de l’hymen, se marier.
FLAMBÉE n. f. Feu clair de menu bois.
FLAMBER v. a. (du vx fr. flambe, flamme). Passer quelque chose par le feu : flamber une volaille. Flamber un canon, y brûler une étoupille avant le tir pour chasser l'humidité. Flamber une carène, la passer au feu pour détruire les insectes et les algues. V. n. Jeter de la flamme. Brûler. Il est flambé, il est perdu, ruiné.
FLAMBERGE (flan-bèr-je) n. f. (n. pr. de l'épée de Renaud de Montauban). Epée. Mettre flamberge au vent, tirer l'épée.
FLAMBOIEMENT (flan-boiman) n. m. Eclat d'un objet qui flamboie : le flamboiement de l'incendie.
FLAMBOYANT (flan-boi-ian), E adj. Qui flamboie : épée flamboyante. Arch. Se dit d'une forme particulière du style gothique, qui affectionne les contours lancéolés, imitant des flammes. Blas. Qui a la forme ondoyante d'une flamme.
FLAMBOYER (flan-boi-ié) v. n. (Se conj. comme aboyer.) Jeter une flamme brillante. Fig. Briller comme la flamme : des yeux qui flamboient de colère.
FLAMINE n. m. (lat. flamen). Chez les Romains, prêtre attaché au culte d'un dieu particulier (par oppos. aux pontifes, consacrés au culte de tous les dieux) : le flamine de Jupiter était un des plus grands personnages de Rome.
FLAMINGANT (ghan), E adj. Qui parle flamand. N. : les flamingants.
FLAMME (fla-me) n. f. (lat. flamma). Apparence lumineuse et légère qui se dégage des matières en combustion : la flamme de l'acétylène a un grand pouvoir éclairant. Supplice du feu : livrer aux flammes. Les flammes éternelles, les peines de l'enfer. Flammes de Bengale, v. feu. Mar. Longue banderole servant soit de marque distinctive pour les navires de guerre, soit dans les signaux. Art milit. Petite banderole à deux pointes flottantes qui garnit les lances de la cavalerie. Fig. Ardeur, et particul. ardeur de l'amour : déclarer sa flamme. Art véter. Espèce de lancette pour saigner les chevaux.
FLAMMÉ, E (fla-mé) adj. Qui a la forme d'une flamme, qui est ondulé. Qui a des taches en forme de flammes : grès flammés ou flambés. V. grès.
FLAMMÈCHE n. f. Parcelle enflammée qui s'élève d'un brasier.
FLAMMEROLE (fla-me) n. f. Feu follet.
FLAMMETTE n. f. Petite flamme.
FLAN n. m. Sorte de tarte à la crème, aux œufs, etc. Disque de métal préparé pour être frappé et recevoir une empreinte. Impr. Sorte de carton mou qu'on applique sur les caractères mobiles pour en prendre empreinte en vue du clichage.
FLANC (flan) n. m. Partie de l'homme, de l'animal, depuis les côtes jusqu'aux hanches : se coucher sur le flanc. Le sein d'une mère. Fig. Côté d'une chose : le flanc d'une armée, d'un bataillon. Partie latérale d'une troupe rangée en ordre profond. Blas. Chacune des divisions qui touchent aux bords dextre et sénestre de l'écu quand celui-ci est tiercé en pal. Point central de chacune de ces mêmes divisions. (V. la planche blason.) Fig. Se battre les flancs, se donner du mal, sans grand résultat. Être sur le flanc, être alité ; être exténué. Prêter le flanc, présenter le flanc à son adversaire, et, au fig., donner prise : prêter le flanc à la calomnie.
FLANC-GARDE n. f. Détachement chargé de protéger l'un des flancs d'une troupe en marche. Pl. des flancs-gardes.
FLANCHER v. n. Pop. Lâcher pied, ne pas persister.
FLANCHET (chè) n. m. Partie d'une surlonge de bœuf, entre la tranche grasse et la poitrine.
FLANCONADE n. f. Escr. Botte de quarte forcée, portée dans le flanc de l'adversaire.
FLANDRIN n. m. (de Flandre). Fam. Homme mince, élancé et d'une tournure gauche, ou lent dans ses mouvements.
FLANELLE (nè-le) n. f. (angl. flannel). Etoffe légère, faite avec de la laine fine : gilet de flanelle.
FLÂNER v. n. Aller de côté et d'autre en perdant son temps.
FLÂNERIE (rî) n. f. Action de flâner : écolier qui perd son temps en flâneries.
FLÂNEUR, EUSE n. Qui flâne.
FLANQUANT (kan), E adj. Fortif. Qui est situé de façon à voir et à défendre un autre ouvrage.
FLANQUEMENT (ke-man) n. m. Action de flanquer. Résultat de cette action.
FLANQUER (ké) v. a. (rad. flanc). Fortif. Défendre par des ouvrages établis en vue ou sur les flancs : flanquer une redoute de défenses accessoires. Art mil. Appuyer, soutenir, en parlant d'une troupe. Se dit d'objets placés en flanc à côté de quelque chose : quatre plats flanquaient cet énorme pâté. Construire sur les angles. Être construit aux angles de.
FLANQUER (ké) v. a. (altér. de flaquer). Lancer, appliquer rudement, jeter : flanquer un soufflet. Mettre : flanquer quelqu'un à la porte.
FLANQUEUR (keur) n. m. Soldat d'infanterie détaché d'une troupe pour en protéger les flancs.
FLAQUE n. f. (de flache). Petite mare. Au fig. : flaque de boue.
FLAQUÉE (ké) n. f. Fam. Certaine quantité de liquide qu'on lance avec force.
FLAQUER (ké) v. a. Fam. Jeter avec force un liquide contre quelqu'un ou quelque chose.
FLASQUE adj. (lat. flaccidus). Mou, sans force, sans vigueur : chair, homme, style flasque. Ant. Dur, rigide, tendu.
FLASQUE n. m. (orig. germ.). Artill. Chacune des deux pièces latérales d'un affût qui supportent les tourillons. Mar. Syn. de jottereau.
FLASQUE n. f. (ital. fiasco). Poire à poudre.
FLASQUEMENT (flas-ke-man) adv. D'une manière flasque.
FLATTER (fla-té) v. a. (du bas allem. flat, plat.) Caresser avec la main : flatter un cheval. Affecter agréablement : la musique flatte l'oreille. Louer à l'excès pour séduire : les courtisans flattent le prince. Embellir : flatter un portrait. Flatter de, faire concevoir l'espérance. Se flatter v. pr. Se faire illusion : se flatter de réussir. Se vanter : se flatter d'être habile. Ant. Blâmer, fronder, critiquer.
FLATTERIE n. f. Louange intéressée : se laisser prendre aux flatteries. Ant. Censure, moquerie, critique.
FLATTEUR, EUSE (fla-teur, eu-ze) n. et adj. Qui flatte : murmure flatteur. Séduisant : espoir flatteur. Ant. Censeur, frondeur.
FLATTEUSEMENT (fla-teu-ze-man) adv. D'une manière flatteuse.
FLATUEUX, EUSE adj. (du lat. flatus, vent). Qui cause des flatuosités.
FLATULENCE (lan-se) n. f. (même étymol. qu'à l'art. précéd.). Méd. Accumulation de gaz dans une cavité naturelle.
FLATULENT , E adj. Qui est produit par la flatulence : affection flatulente.
FLATUOSITÉ (zi) n. f. (de flatueux). Gaz accumulé dans les intestins.
FLÉAU (flé-ô) n. m. (lat. flagellum). Instrument qui sert à battre le blé, formé d'un manche et d'un battoir en bois, reliés l'un à l'autre par des courroies. (V. planche agriculture.) Ancienne arme de guerre d'une forme analogue. (V. planche armes.) Verge de fer d'une balance : les deux sections du fléau doivent être rigoureusement égales. (V. balance.) Barre de fer à bascule pour fermer les portes cochères. Fig. Grande calamité publique, comme incendie, tremblement de terre, inondation, etc, : la guerre est un véritable fléau. Personne qui est la cause ou l'instrument d'une grande calamité : Attila s'intitulait le fléau de Dieu. Chose qui importune. Personne fatigante, de relations dangereuses : une méchante langue est un véritable fléau.
FLEBILE adv. (m. ital.). Mus. D'une manière plaintive.
FLÈCHE n. f. Trait formé d'une hampe en bois armée d'une pointe à un bout, empennée à l'autre, et qu'on lance avec l'arc ou l'arbalète. (V. la planche armes.) Objet qui a la forme d'une flèche. Pièce de bois joignant le train de derrière d'un carrosse avec celui de devant. Partie arrière d'un affût. La plus longue pièce de bois d'une charrue. Branche d'arbre verticale. Partie d'un mât au-dessus du capelage. Extrémité pyramidale ou conique d'un clocher. Géom. Perpendiculaire abaissée du milieu d'un arc de cercle sur la corde. (V. circonférence.) Chevaux attelés en flèche, chevaux attelés l'un devant l'autre. Fig. Faire flèche de tout bois, employer toutes sortes de moyens pour arriver à ses fins. Flèche du Parthe , v. Parthes (part. hist.).
FLÈCHE n. f. (orig. scand.). Pièce de lard qu'on lève sur le côté du porc, de l'épaule à la cuisse.
FLÉCHIÈRE n. f. Bot. Genre d'alismacées, appelées aussi flèches d'eau.
FLÉCHIR v. a. (lat. flectere). Ployer, courber : fléchir le genou. Fig. Toucher de pitié, attendrir : fléchir ses juges. V. n. Ployer sous la charge. Lâcher pied : troupe qui fléchit. Fig. Se soumettre : tout fléchissait sous lui.
FLÉCHISSEMENT n. m. Action de fléchir : mesurer le fléchissement de l'arche d'un pont.
FLÉCHISSEUR adj. m. Se dit des muscles destinés à faire fléchir diverses parties du corps : muscle fléchisseur du bras. N. m. : les fléchisseurs du genou, de la jambe, par opposition aux extenseurs. Ant. Extenseur.
FLEGMASIE (flègh-ma-zî) n. f. V. phlegmasie.
FLEGMATIQUE adj. Lymphatique : tempérament flegmatique. Fig. Froid : caractère flegmatique. Ant. Chaleureux, enthousiaste.
FLEGMATIQUEMENT (flègh-ma-ti-ke-man) adv. D'une manière flegmatique.
FLEGME n. m. (du gr. phlegma, pituite). Humeur aqueuse de l'organisme. Pituite qu'on rejette en crachant, en vomissant, etc. ( En ce sens, on écrit aussi phlegme.) Fig. Caractère d'un homme froid difficile à s'émouvoir. Produit que donne la première chauffe dans la distillation du jus de betteraves, des moûts, fruits, etc. Ant. Enthousiasme.
FLEGMON n. m. V. phlegmon.
FLEGMONEUX, EUSE (flègh-mo-neû, eu-ze) adj. V. phlegmoneux.
FLÉMARD (mar), E n. et adj. Pop. Se dit d'une personne paresseuse, molle.
FLÈME n. f. (altér. de flegme). Pop. Grande paresse, inertie : avoir la flème. Battre la flème, ne rien faire.
FLÉOLE n. f. Genre de graminées fourragères : la fléole des prés donne un fourrage abondant.
FLET (flè) n. m. Genre de poissons pleuronectidés, à chair délicate, propres aux mers tempérées.
FLÉTAN n. m. Genre de poissons pleuronectidés, propres aux mers froides : le flétan atteint 2 mètres.
FLÉTRIR v. a. (du lat. flaccidus, mou). Faner, ôter l'éclat, la fraîcheur : un soleil trop ardent flétrit les plantes. Fig. Affaiblir, altérer : l'abus des plaisirs flétrit la jeunesse. Se flétrir, v. pr. Se faner.
FLÉTRIR v. a. (de l'anc. fr. flatrir). Autrefois, marquer d'un fer rouge un condamné sur l'épaule droite: on flétrissait avec un fer marqué en fleur de lis. Fig. Punir d'une condamnation infamante. Déshonorer, diffamer : flétrir la réputation.
FLÉTRISSANT , E adj. Qui flétrit, déshonore : arrêt flétrissant.
FLÉTRISSURE n. f. Autref., marque sur l'épaule d'un criminel. Fig. Tache à l'honneur.
FLETTE (flè-te) n. f. Mar. Nom ancien de la chaloupe. Bateau plat accompagnant un chaland.
FLEUR n. f. (lat. flos, floris). Partie d'un végétal qui contient les deux ou l'un des organes reproducteurs, et qui est souvent parée de couleurs éclatantes : les fleurs éclosent au printemps. Par ext. Plante qui produit des fleurs : la culture des fleurs est très délicate. Dessin ou objet représentant une fleur. Poudre blanche qui couvre certains fruits fraîchement cueillis. Fleur artificielle, imitation de fleur en papier, étoffe, porcelaine, etc. Eclat, fraîcheur: fleur du teint. Les quatre fleurs, fleurs de mauve, de pied-de-chat, de pas-d'âne et de coquelicot, dont on fait une tisane adoucissante. Fig. Partie la plus fine, la meilleure de quelques substances : fleur de farine. Elite, choix : la fleur de l'armée. Ornement poétique du discours : les fleurs de la rhétorique. Produits légers et volatils obtenus par la sublimation ou la décomposition : fleur de soufre. Temps où une chose est dans toute sa jeunesse, sa force, son éclat : être à la fleur de la jeunesse. Semer des fleurs sur la tombe de quelqu'un, faire son éloge après sa mort. Fleur de lis, v. lis. Pl. Sorte de moisissure qui se développe sur le vin, la bière, le cidre, lorsqu ils sont en contact avec l'air. A fleur de loc. prép. Presque au niveau de : yeux à fleur de tête. — Les fleurs sont les organes reproducteurs de la plante : c'est, en effet, dans la fleur que se forment les graines. Une fleur se compose d'un calice (formé d'un nombre variable de sépales), d'une corolle (divisée en pétales), des étamines (portant chacune un petit sac, l'anthère, rempli de pollen), et du pistil (ovaire, style et stigmates), qui en se développant deviendra le fruit. Pour les formes que revêt la fleur, v. la planche plante.
FLEURAGE n. m. Combinaison de fleurs sur une tenture, un tapis. Résidu de la mouture du gruau.
FLEURAISON (rè-zon) n. f. V. floraison.
FLEURDELISER (zé) v. a. Orner, semer de fleurs de lis : le drapeau fleurdelisé de la Restauration.
FLEURER (ré) v. n. (de fleur.) Répandre une odeur. Fig. Cette affaire fleure comme baume, paraît excellente.
FLEURET (rè) n. m. (de fleur.) Sorte d'épée sans tranchant et terminée par un bouton, dont on se sert à l'escrime : assaut de fleuret. (V. armes, escrime.) Barre d'acier, parfois garnie de diamant à son extrémité, avec laquelle le mineur perce des trous dans le roc. Fil fait de la partie la plus grossière de la soie. Ruban fait avec cette soie.
FLEURETTE (rè-te) n. f. Petite fleur. Fig. Propos galant : conter fleurette. Dial. Crème fluide sur le lait.
FLEURI, E adj. Qui est en fleur : jardin fleuri. Fig. Teint fleuri, qui a de la fraîcheur, de l’éclat. Style fleuri, style orné. Pâques fleuries, v. Pâques.
FLEURIR v. n. Pousser des fleurs : les perce-neige fleurissent de bonne heure. Fig. Prospérer : le commerce fleurit. (En ce sens fig. l'imparf. de l'indicatif fait je florissais, etc., et le partic. prés. florissant.) V. a. Orner de fleurs : fleurir sa chambre.
FLEURISSANT (ri-san), E adj. Qui se couvre de fleurs : prés fleurissants.
FLEURISTE (ris-te) n. et adj. Qui s'occupe de la culture et du commerce des fleurs : les fleuristes hollandais ont multiplié les variétés de tulipes. Qui fait ou vend des fleurs artificielles : ouvrière fleuriste.
FLEURON n. m. Ornement d'architecture en forme de fleur. Ornement typographique en forme de fleur, de feuille, placé en en-tête ou à la fin d'un chapitre. Fig. Ce qu'on possède de plus avantageux et de plus productif. Bot. Chacune des petites fleurs dont la réunion forme une fleur composée.
FLEURONNÉ, E (ro-né) adj. Orné de fleurs, de fleurons : lettres fleuronnées. Bot. Dont toutes les fleurs sont des fleurons.
FLEURONNER (ro-né) v. n. Pousser des fleurons. V. a. Orner de fleurons.
FLEUVE n. m. (lat. fluvius). Grand cours d'eau qui aboutit à la mer : l'Amazone et le Mississipi sont les fleuves les plus longs du monde. Fig. Quantité considérable de liquide : fleuve de sang. Ce qui a un cours continu : fleuve de la vie.
FLEXIBILITÉ n. f. Qualité de ce qui est flexible : la flexibilité de l'acier est très grande.
FLEXIBLE (flèk-si-ble) adj. Souple, qui plie aisément. Fig. : voix, caractère flexible. Ant. Inflexible.
FLEXION n. f. (lat. flexio). État de ce qui est fléchi : flexion d'un ressort. Action de fléchir : flexion du genou. Action des muscles fléchisseurs. Pl. Gram. Variations dans la forme d'un même mot, suivant l'emploi qui en est fait.
FLEXIONNEL, ELLE adj. Qui a rapport aux flexions. Qui possède des flexions.
FLEXUEUX, EUSE adj. Courbé alternativement dans plusieurs sens différents.
FLEXUOSITÉ n. f. État de ce qui est flexueux : la flexuosité d'une tige.
FLIBUSTE n. f. Piraterie, pillage sur mer.
FLIBUSTER v. n. Faire le métier de flibustier. V. a. Filouter, voler.
FLIBUSTERIE n. f. État de flibustier.
FLIBUSTIER n. m. (du holl. vrijbueter, pirate). Pirate des mers américaines, aux xvie et xviiie siècles. Par ext. Trompeur, filou. — Les flibustiers formaient une association pour piller les vaisseaux espagnols ; ils étaient alliés aux boucaniers et avaient pour quartier général l'île de la Tortue.
FLIC FLAC , onomatopée exprimant le bruit que font plusieurs coups de fouet ou plusieurs soufflets donnés coup sur coup.
FLICFLAC n. m. Sorte de pas de danse. Pl. des flicflacs.
FLINGOT n. m. Pop. Fusil de boucher. Fusil de soldat d'infanterie.
FLINT-GLASS n. m. (angl. flint, silex, et glass, verre). Verre à base de plomb, d'un pouvoir fortement dispersif et réfringent.
FLIPOT n. m. Morceau de bois rapporté pour dissimuler une fente dans un ouvrage de menuiserie.
FLIRT, FLIRTAGE n. m. ou FLIRTATION n. f. (angl. flirt). Action de flirter. Manège galant.
FLIRTER v. n. (angl. to flirt). Avoir un manège de coquetterie avec une femme.
FLOC n. m. Houppe de laine de soie.
FLOCHE adj. (de floc). Velouté, couvert de poils. Soie floche, qui n est pas torse. N. f. Petite houppe qui sert d'ornement.
FLOCON n. m. (de floc). Touffe, amas léger de soie, de laine, etc. Au fig. : la neige tombe à gros flocons.
FLOCONNEUX, EUSE adj. Qui ressemble à des flocons : laine floconneuse.
FLONFLON n. m. Se dit, en général, des refrains de chansons et des couplets de vaudeville.
FLORAISON ou FLEURAISON n. f. Épanouissement de la fleur : la floraison du lilas a lieu en avril. Temps où cet épanouissement se produit.
FLORAL, E, AUX adj. (lat. floralis). Qui a rapport à la fleur : enveloppe florale. Jeux Floraux, Académie littéraire fondée à Toulouse. V. Floraux (jeux) [part. hist.].
FLORE n. f. (n. de la déesse des fleurs). Ensemble des plantes qui croissent dans une région : la flore polaire est d'une grande pauvreté. Livre qui en contient la description.
FLORÉAL n. m. (du lat. floreus, de fleur). Huitième mois de l'année républicaine (du 20 avril au 19 mai.)
FLORÉE n. f. Indigo de qualité inférieure. Florée d'acide, fécule de pastel.
FLORENCE n. m. (de Florence, n. géogr.). Taffetas léger. N. f. Sorte de crin très résistant, obtenu en plongeant dans du vinaigre le ver à soie qui va filer son cocon, et qu'emploient les pêcheurs à la ligne.
FLORENCE, E adj. (du lat. flos, oris, fleur). Blas. Se dit d'une fleur de lis qui a des boutons entre ses pétales.
FLORÈS Fam. Terme usité dans l'expression faire florès, briller dans le monde.
FLORICOLE adj. (lat. flos, oris, fleur, et colere, habiter). Qui vit sur les fleurs : insecte floricole.
FLORICULTURE n. f. (même étymol. qu'à l'art. précéd.). Branche de l'horticulture, qui s'occupe spécialement de la culture des plantes à fleurs et des plantes d'ornement.
FLORIDÉES n. f. pl. Ordre de plantes, de la classe des algues. S. une floridée.
FLORIFÈRE adj. (lat. florifer). Qui porte des fleurs : rameaux florifères. Qui donne beaucoup de fleurs : plante florifère.
FLORIN n. m. (ital. fiorino). Pièce de monnaie étrangère, de valeur très variable, suivant les pays.
FLORISSANT (ri-san), E adj. (v. fleurir.) Qui est dans un état prospère : santé florissante. Qui accuse un état prospère : mine florissante.
FLORULE n. f. Fleur isolée d'un épi. Flore d'une petite région ou d'un certain groupe de plantes.
FLOSCULEUX, EUSE (flos-ku-leû, eu-ze) adj. (du lat. flosculus, petite fleur). Bot. Se dit d'une fleur composée qui ne renferme que des fleurons.
FLOSS n. m. Gâteau de fonte assez pure, obtenu par coulée directe.
FLOT (flo) n. m. (lat. fluctus). Eau agitée, onde, vague : les flots de la mer dégradent le pied des falaises. Marée montante : l'heure du flot. Fig. Liquide répandu en abondance : flot de sang. Flottage de bois. Être à flot, en parlant d'un navire, nager au-dessus de l'eau. Fig. Se remettre à flot, rétablir l'état de ses affaires. Pl. Les flots, la mer. Fig. Matière abondante et ondulée : flots de cheveux, de rubans. Multitude, grande quantité : flots d'auditeurs.
FLOTTABILITÉ n. f. Qualité de certains corps flottants de rester insubmersibles.
FLOTTABLE adj. Qui peut flotter : bois flottable. — Un cours d'eau est flottable lorsqu'il ne peut porter que des radeaux ou des trains de bois. Il est navigable, lorsqu'il sert à une navigation continue par bateaux.
FLOTTAGE n. m. Transport du bois par eau quand on le fait flotter. Flottage à bûches perdues , flottage dans lequel les bûches sont abandonnées une à une au cours de l'eau. Flottage en trains, flottage dans lequel on compose un radeau avec de nombreuses pièces de bois réunies par de longues perches reliées entre elles : le flottage du bois date du milieu du xvie siècle.
FLOTTAISON n. f. Endroit où la surface d'une eau tranquille atteint la carène d'un navire. Ligne de flottaison, ligne que le niveau de l'eau trace sur la carène d'un bâtiment.
FLOTTANT , E adj. Qui flotte sur un liquide : les corps flottants éprouvent une poussée de bas en haut, égale au poids du fluide qu'ils déplacent. Retombant à flots. Ample, ondoyant : robe flottante. Fig. Irrésolu : esprit flottant. Ligne flottante, ligne à pêche dans laquelle un liège qui flotte sur l'eau maintient l'hameçon à une profondeur déterminée. Dette flottante, portion de la dette publique non consolidée, susceptible d'augmentation ou de diminution journalière.
FLOTTE n. f. Grand nombre de bâtiments de mer, réunis pour naviguer ensemble : la plus grande flotte de l'Espagne, l'invicible Armada, fut dispersée par la tempête. Ensemble des forces navales d'un pays.
FLOTTE n. f. Bouée ou barrique qui soutient un câble à la surface de l'eau. Morceau de liège qui maintient une ligne ou un filet à fleur d'eau.
FLOTTEMENT n. m. État d'un objet qui flotte. Ondulation du front d'une troupe en marche. Fig. Hésitation.
FLOTTER v. n. (rad. flot). Être porté sur un liquide : le fer flotte sur le mercure. Voltiger en ondoyant : ses longs cheveux flottaient sur ses épaules. Être lâche : rêves qui flottent. Fig. Chanceler, être irrésolu : flotter entre l'espérance et la crainte. Bois flotté, bois venu par le flottage. Ant. Enfoncer, sombrer, couler.
FLOTTEUR n. m. Ouvrier qui fait ou conduit des trains de bois. Corps léger flottant sur l'eau : le flotteur d'une ligne de pêche. Flotteur d'alarme, boule creuse flottant sur l'eau d'une chaudière et actionnant un sifflet quand le niveau baisse.
FLOTTILLE n. f. Petite flotte : une flottille de torpilleurs.
FLOU adj. m. (orig. germ.). Fondu, léger, vaporeux, dans la langue artistique. N. m. : le flou d'un tableau. Adv. : peindre flou.
FLOUER v. a. Fam.Voler, escroquer, duper.
FLOUERIE n. f. Action de duper, escroquerie.
FLOUETTE n. f. Girouette d'un vaisseau.
FLOUEUR n. m. Faiseur de dupes.
FLOU-FLOU n. m. Onomat. V. frou-frou.
FLOUVE n. f. Genre de graminées fourragères.
FLUATE n. m. Chim. Nom ancien des fluorures.
FLUCTUANT , E adj. (du lat. fluctuare, flotter). Qui offre le balancement d'un liquide, Méd. Mou, mobile : tumeur fluctuante.
FLUCTUATION n. f. (de fluctuant). Mouvement d'oscillation d'un liquide. Pathol. Mouvement de déplacement d'un liquide épanché. Fig. Variations alternatives : les fluctuations de la rente.
FLUCTUEUX, EUSE adj. (lat. fluctuosus). Agité de mouvements violents.
FLUENCE n. f. (de fluer). Mouvement de ce qui coule ou s'écoule : fluence du temps.
FLUENTE n. f. Math. Ancien nom de l'intégrale du calcul différentiel.
FLUER v. n. (lat. fluere). Couler.
FLUET, ETTE (flu-è, è-te) adj. (de flou). Mince et délicat : taille fluette.
FLUIDE adj. (lat. fluidus). Se dit des corps dont les molécules ont si peu d'adhérence entre elles, qu'elles glissent les unes sur les autres, de façon que le corps sans consistance prend la forme du vase qui le contient : les corps fluides se divisent en corps liquides et corps gazeux. Fig. Coulant : style fluide. N. m. Corps fluide : l'air et l'eau sont des fluides. Au fig. : le fluide électrique.
FLUIDIFIER (fi-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Faire passer à l'état fluide.
FLUIDITÉ n. f. Qualité de ce qui est fluide.
FLUOR n. m. Chim. Gaz presque incolore, qui fournit des réactions énergiques. Minér. Spath fluor, syn. de fluorine.
FLUORESCÉINE (rès-sé) n. f. Chim. Matière d'un grand pouvoir colorant.
FLUORESCENCE n. f. Physiq. Propriété de certains corps de transformer la lumière qu'ils reçoivent en radiations lumineuses de plus grande longueur d'onde : la fluorescence n'est qu'une phosphorescence de courte durée.
FLUORESCENT , E adj. Doué de fluorescence : corps fluorescent.
FLUORRYDRATE n. m. Sel dérivant de l'acide fluorhydrique.
FLUORHYDRIQUE adj. Nom donné à un acide formé par le fluor et l'hydrogène, employé dans la gravure sur verre.
FLUORINE n. f. Fluorure naturel de calcium.
FLUORURE n. m. Tout composé binaire formé par le fluor.
FLÛTE n. f. (de flûter). Instrument à vent, formé d'un tube creux percé de plusieurs trous et muni de clefs, pour varier les sons : grande flûte, petite flûte. Celui qui en joue : il est première flûte à l'Opéra. Flûte de Pan, instrument en usage chez les anciens, composé de roseaux d'inégale longueur accolés par rang de taille. Fam. Flûte à l'oignon, mirliton. Jeu de flûte, jeu d'orgue qui imite les sons de la flûte. Petit pain long. Verre à pied étroit, dans lequel on boit le Champagne. Pl. Fam. Jambes. Jouer des flûtes, courir.
FLÛTE n. f. (holland. fluit). Bâtiment de guerre, réservé pour le transport du matériel.
FLÛTÉ, E adj. Se dit d'un son doux, imitant celui de la flûte : voix flûtée.
FLÛTEAU (tô) n. m. Jouet d'enfant, appelé aussi mirliton. Plantain d'eau. Jonc fleuri.
FLÛTER (té) v. n. (anc. fr. flauter, pour flatuer ; du lat. flatus, souffle). Jouer de la flûte. Se dit en parlant du cri du merle : le merle flûte. Pop. Boire.
FLÛTEUR, EUSE n. Personne qui joue de la flûte. (On dit plus ordin. flûtiste.)
FLÛTISTE (tis-te) n. Musicien qui joue de la flûte : il est flûtiste à l'Opéra.
FLUVIAL, E, AUX adj. (lat. fluvialis ; de fluvius, fleuve). Qui appartient aux fleuves : eaux fluviales.
FLUVIATILE adj. Qui se rapporte aux fleuves, aux eaux douces courantes : coquilles, dépôts fluviatiles.
FLUVIOMÈTRE n. m. (du lat. fluvius, fleuve, et du gr. metron, mesure). Appareil pour mesurer le niveau d'un fleuve canalisé.
FLUVIOMÉTRIQUE adj. Qui se rapporte au fluviomètre ou au niveau de l'eau dans un canal : échelle fluviométrique.
FLUX (flu) n. m. (lat. fluxus ; de fluere, couler). Mouvement réglé de la mer vers le rivage, à certaines heures. Fig. Grande abondance : un flux de paroles. Méd. Ecoulement : flux de sang. Ant. Reflux.
FLUXION n. f. (lat. fluxio ; de fluere, couler). Gonflement douloureux, causé par un amas d'humeurs, un abcès, sur quelque partie du corps : avoir une fluxion à la joue. Méthode des fluxions, méthode de calcul due à Newton, dans laquelle on considère toute grandeur finie comme engendrée par un mouvement ou flux continuel. Méd. Fluxion de poitrine, vieille expression désignant toute inflammation du poumon, avec sécrétion de mucosités qui s'expectorent difficilement et souvent avec du sang.
FLUXIONNAIRE (fluk-si-o-nè-re) adj. Sujet aux fluxions. Relatif au calcul des fluxions.
FLYER (pr. angl. fla-i-eur) n. m. (de l'angl. to fly, voler). Cheval de course qui a surtout de la vitesse.
FOC n. m. (orig. scandin.). Mar. Voile triangulaire qui se place à l'avant du bâtiment : les focs, suivant leur position, s'appellent petit foc, grand foc, clinfoc, etc. Foc d'artimon, voile d'étai allant du grand mât au capelage de perroquet de fougue. V. marine.
FOCAL, E, AUX adj. (du lat. focus, foyer). Qui concerne le foyer des miroirs ou des lentilles : distance focale. N. f. Math. Courbe ou surface qui joue, par rapport à un lieu géométrique de l'espace, un rôle analogue à celui des foyers par rapport aux courbes planes.
FŒHN n. m. (du lat. favonius, n. d'un vent d'ouest). En Suisse, vent chaud, sec et violent, du sud-est.
FOËNE ou FOUËNE (du lat. furca, trident) n. f. Gros harpon pour le poisson. Syn. fouine, fouanne.
FOËNER v. a. Pêcher à la foëne.
FŒTAL, E, AUX adj. Qui a rapport au fœtus.
FŒTUS n. m. (m. lat.). Produit de la conception non encore arrive à terme, mais ayant déjà les formes de l'espèce. (Quelques-uns écrivent fétus.)
FOI n. f. (du lat. fides, engagement, lien). Assurance de tenir un engagement : donner sa foi. Fidélité à ses engagements : la foi des traités. Croyance en la fidélité, la véracité de quelqu'un ou de quelque chose : témoin digne de foi. Croyance aux vérités de la religion. Religion chrétienne : mourir pour la foi. Bonne foi, intention droite, franchise. Mauvaise foi, intention coupable. Faire foi, témoigner, prouver. N'avoir ni foi ni loi, n'avoir ni religion, ni conscience. Profession de foi, déclaration de ses opinions, de ses croyances. Ligne de foi, ligne du rayon visuel dans un instrument. Ma foi, par ma foi, sur ma foi, en vérité. Blas. Meuble de l'écu représentant deux mains disposées en fasce et qui s'étreignent.
FOIE n. m. (du lat. ficatum, foie d'oie engraissée avec des figues). Viscère de couleur rougeâtre, organe sécréteur de la bile. (V. la planche homme.)
FOIN n. m. (lat. fenum). Herbe fauchée et séchée pour la nourriture des animaux domestiques : faire les foins. Herbe sur pied, destinée à être fauchée. Poils soyeux qui garnissent le fond d'un artichaut. Fig. Être bête à manger du foin, avoir aussi peu d'intelligence que le bétail. Avoir du foin dans ses bottes, avoir des ressources.
FOIN ! interj. qui exprime le dédain, le dégoût : foin de la richesse, s'il faut l'acquérir à ce prix !
FOIRAIL ou FOIRAL n. m. Champ de foire.
FOIRE n. f. (lat. feria, jour férié). Grand marché public se tenant à des époques fixes dans un endroit : les foires de Beaucaire furent longtemps célèbres. Champ de foire, emplacement où se tient la foire.
FOIRE n. f. (lat. foria). Pop. Cours de ventre, diarrhée.
FOIRER (ré) v. n. Pop. et bas. Evacuer des excréments à l'état liquide. Fig. Avoir peur. Faire long feu : fusée qui foire. Ne plus prendre, en parlant d'un pas de vis usé.
FOIREUX, EUSE n. et adj. Pop. et bas. Qui a la diarrhée. Fig. et pop. Poltron.
FOIROLLE n. f. Nom vulgaire de la mercuriale annuelle, plante purgative. (On dit aussi foirande.)
FOIS n. f. (du lat. vices, tours). Joint à un nom de nombre, marque la quantité, la réitération, la multiplication : Napoléon abdiqua deux fois. Fam. Une fois, à une certaine époque : il y avait une fois un roi et une reine. Une fois pour toutes, décisivement. Loc. adv. : Une fois que, dès que ; de fois à autre, de temps en temps ; à la fois, ensemble, en même temps.
FOISON n. f. (lat. fusio). Grande quantité. A foison loc. adv. Abondamment.
FOISONNANT (zo-nan), E adj. Qui foisonne.
FOISONNEMENT n. m. Action de foisonner. Augmentation de volume dans un corps qui change d'état : foisonnement de la chaux.
FOISONNER (zo-né) v. n. Abonder : cette province foisonne en blé. Multiplier : les lapins foisonnent cette année. Augmentation de volume : la chaux vive foisonne sous l'action de l'eau.
FOL, FOLLE n. et adj. V. fou.
FOLÂTRE adj. (de fol.) Gai, enjoué, badin. Qui convient aux personnes gaies : jeux folâtres. Ant. Grave, posé, sérieux.
FOLÂTREMENT adv. D'une manière folâtre.
FOLÂTRER (tré) v. n. (de folâtre). Jouer, badiner avec une gaîté enfantine.
FOLÂTRERIE (rî) n. f. Action, parole folâtre : dire des folâtreries.
FOLIACÉ, E adj. (du lat. folium, feuille). Bot. Qui est de la nature des feuilles, qui en a l'apparence : pétioles foliacés.
FOLIAIRE adj. Bot. Qui a rapport aux feuilles : glandes foliaires.
FOLIATION n. f. (du lat. folium, feuille). Disposition des feuilles sur la tige. Moment où les bourgeons commencent à développer leurs feuilles. ( Syn. dans ce sens de feuillaison.)
FOLICHON, ONNE (o-ne) adj. Fam. Folâtre, badin.
FOLICHONNER (cho-né) v. n. Fam. Folâtrer.
FOLICHONNERIE n. f. Fam. Action, parole folichonne.
FOLIE (lî) n. f. (de fol). Aliénation d'esprit, démence : être atteint de la folie des grandeurs. Acte ou parole extravagante : dire des folies. Ecart de conduite : folies de jeunesse. Aimer à la folie, aimer éperdument. Personnage allégorique symbolisant la gaieté et toujours représenté tenant une marotte. Petite maison de campagne où l'on se réunissait autrefois pour se divertir librement. Ant. Sagesse, raison.
FOLIÉ, E adj. (du lat. folium, feuille). Nom donné en botanique aux parties garnies de feuilles. Chim. Disposé en lames minces.
FOLIPARE adj. (lat. folium, feuille, et parere, enfanter). Bot. Qui ne produit que des feuilles : rameau folipare.
FOLIO n. m. (du lat. folium, feuille). Le numéro de chaque page d'un livre : folio 12 signifie page 12. Pl. des folios.
FOLIOLE n. f. (lat. foliolum). Chacune des petites feuilles qui forment une feuille composée, comme celles de l'acacia, du frêne, etc. Chaque pièce du calice (sépales) d'une fleur ou de la corolle (pétales.)
FOLIOTAGE n. m. Action ou manière de folioter. Son résultat.
FOLIOTER (té) v. a. (du lat. folium, feuille). Paginer. Numéroter les feuillets d'un registre, d'un livre.
FOLKLORE n. m. (angl. folk, peuple, et lore, science). Science des traditions et usages populaires. Ensemble des traditions, poèmes, légendes populaires d'un pays : le folklore scandinave est d'une grande richesse.
FOLLE n. f. Techn. Filet de pêche.
FOLLE adj. et n. V. fou.
FOLLEMENT adv. Avec folie.
FOLLET, ETTE (fo-lè, è-te) adj. Qui fait ou dit par habitude de petites folies. Poil follet, premier poil du menton, duvet des petits oiseaux. Esprit follet, lutin familier, plus malin que malfaisant. Feu follet, v. feu.
FOLLICULAIRE n. m. Pamphlétaire, journaliste sans valeur.
FOLLICULE n. m. (lat. folliculus). Fruit capsulaire, membraneux, allongé et à une suture. (V. la planche plante.) Anat. Nom de divers organes en forme de petit sac : follicules pileux, sébacés, dentaires, etc.
FOMENTATEUR, TRICE n. et adj. Personne qui fomente : fomentateur de troubles.
FOMENTATION n. f. (de fomenter). Application d'un médicament chaud sur une partie du corps, pour l'adoucir. Fig. Action de préparer sous main, d'exciter.
FOMENTER v. a. (lat. fomentare). Appliquer un médicament chaud pour fortifier, adoucir. Fig. Entretenir, exciter : fomenter des troubles.
FONÇAGE n. m. Action de foncer un tonneau. Dans les ardoisières, abatage de l'ardoise à la pointe ou à la poudre.
FONCÉ, E adj. Chargé, sombre, en parlant des couleurs : étoffe d'un vert foncé. Ant. Clair, brillant.
FONCEMENT n. m. Action de foncer. Action de forer, de creuser un puits.
FONCER v. a. (de fond. — Prend une cédille sous le c devant a et o : il fonça, nous fonçons.) Mettre un fond à un tonneau, à une cuve. Creuser verticalement : foncer un puits. Rendre plus foncé, en parlant d'une couleur. V. n. Faire une charge à fond : foncer sur un adversaire.
FONCIER, ÈRE adj. Qui constitue un fonds de terre : propriété foncière. Assigné, établi sur un fonds de terre : impôt foncier. Qui possède des biens-fonds : propriétaire foncier. Qui est au fond de la nature de quelqu'un : qualités foncières. N. m. L'impôt foncier.
FONCIÈREMENT adv. Dans le fond : être foncièrement honnête. Ant. Superficiellement.
FONCTION n. f. (lat. functio ; de fungi, s'acquitter). Exercice d'une charge. Emploi, obligations de cet emploi : s'acquitter de ses fonctions. Action propre à chaque organe, comme la digestion, la circulation, la respiration, etc. Math. Fonction de une ou plusieurs variables, expression algébrique renfermant une ou plusieurs lettres, qui se trouve déterminée quand on attribue des valeurs déterminées à ces lettres, et dont la valeur varie quand on attribue à ces mêmes lettres des valeurs différentes.
FONCTIONNAIRE n. Qui remplit une fonction publique.
FONCTIONNARISME n. m. Système administratif fondé sur l'existence d'un grand nombre de fonctionnaires.
FONCTIONNEL, ELLE adj. Qui se rapporte aux fonctions du corps : troubles fonctionnels.
FONCTIONNEMENT n. m. Manière dont une chose fonctionne : vérifier le fonctionnement d'une machine.
FONCTIONNER v. n. Agir, remplir sa fonction : cette machine fonctionne bien. Être mis en action.
FOND n. m. (du lat. fundus, creux). L'endroit le plus bas d'une chose creuse : le fond d'un puits. Partie solide sur laquelle on trouve une grande masse d'eau : fond de la mer. Partie plane qui termine un tonneau à chaque extrémité. Ce qui reste au fond : le fond du verre. Partie la plus éloignée de l'entrée, la plus retirée d'un pays : le fond d'une boutique, d'une province. En parlant d'étoffes, tissure sur laquelle on fait un dessin. Champ de tableau sur lequel se détache le sujet. Décoration qui ferme la scène d'un théâtre dans la partie opposée à la salle. Matière essentielle du procès. Ce qui fait la matière, l'essence d'une chose, par opposition à la forme, à l'apparence. Fig. Ce qu'il y a de plus caché dans le cœur, l'esprit, etc. : Dieu voit le fond des cœurs. Le fin fond, la partie la plus reculée. Loc. adv. : A fond, complètement.Au fond, dans le fond, en réalité. De fond en comble, de la base au sommet.
FONDAGE n. m. Action de fondre les métaux.
FONDAMENTAL, E, AUX adj. (du lat. fundamentum, fondement). Qui sert de fondement : pierre fondamentale. Par ext. Principal, essentiel : raison fondamentale.
FONDAMENTALEMENT (man-ta-le-man) adv. D'une manière fondamentale.
FONDANT, E adj. Qui a beaucoup de jus et fond dans la bouche : poire fondante. N. m. Bonbon dont l'intérieur est liquide. Remède qui résout les tumeurs, fond les engorgements. Métall. Substance qui facilite la fusion d'un autre corps, en formant avec celui-ci des combinaisons très fusibles : le borax est un excellent fondant.
FONDATEUR, TRICE n. et adj. Personne qui fait un établissement destiné à se perpétuer après elle : Platon fut le fondateur de l'Académie. Personne qui a fondé un empire, une religion, etc. : Mahomet fut le fondateur de l'islam.
FONDATION n. f. Travaux qui préparent la construction des fondements d'un édifice. Tranchée que les fondements doivent remplir. Maçonnerie sur laquelle on fonde : jeter les fondations. Fig. Action de fonder, de créer : fondation d'une académie, d'un empire. Capital légué pour des œuvres de charité, de piété : fondation pieuse. Ant. Faîte. Abolition, destruction.
FONDÉ, E adj. Autorisé : être fondé à dire. Juste, raisonnable : accusation fondée. N. m. Fondé de pouvoir, qui est légalement chargé d'une chose.
FONDEMENT n. m. (lat. fundamentum). Maçonnerie jetée dans les fondations pour servir de base à un édifice. Fig. Principal appui, base : la justice est le plus sûr fondement d'un État. Cause, motif : bruit sans fondement. Anus. Ant. Faîte. Pinacle.
FONDER v. a. Etablir les fondements d'une construction. Créer, instituer : fonder un collège. Donner des fonds suffisants pour l'établissement de quelque chose d'utile : fonder un prix. Fig. Appuyer de raisons, de motifs, de preuves : fonder ses soupçons sur... Ant. Abolir, détruire, renverser, ruiner.
FONDERIE n. f. Usine où l'on fond les métaux : fonderie de fer, de cuivre. Art du fondeur. Lieu, cuve où le cirier fond sa cire.
FONDEUR n. et adj. m. Ouvrier en l'art de fondre les métaux, la cire, etc.
FONDIS n. m. Affaissement du sol creusé par éboulement souterrain. (On dit aussi fontis.)
FONDOIR n. m. Lieu où les bouchers et les charcutiers fondent leurs graisses.
FONDRE v. a. (du lat. fundere, précipiter au fond). Amener à l'état liquide : le platine est difficile à fondre. Dissoudre dans un liquide : fondre du sucre dans l'eau. Confectionner en métal fondu : fondre une cloche. Fig. Combiner plusieurs choses en un tout : fondre deux lois en une seule. Méd. Résoudre : fondre les humeurs. Peint. Mêler, unir : fondre les couleurs. V. n. Devenir liquide : la glace fond. Se dissoudre : le sel fond dans l'eau. Fam. Maigrir. Se précipiter : tous les maux fondent sur lui. Fondre en larmes, verser des larmes abondantes. Ant. Figer, solidifier.
FONDRIÈRE n. f. (de fond). Crevasse dans le sol, Terrain marécageux : les fondrières de l'Argonne.
FONDRILLES n. f. pl. Vase, lie, qui dépose au fond d'un liquide.
FONDS (fon) n. m. (lat. fundus). Le sol d'une terre, d'un champ : cultiver un fonds. Somme d'argent : avoir un fonds. Capital d'un bien : manger le fonds et le revenu. Etablissement de commerce ; boutique avec son achalandage : vendre un fonds. Fonds publics, rentes créées par l'État. Fonds perdu, argent placé en rentes viagères. Fig. Se dit des mœurs, du savoir, de la capacité d'un homme : un grand fonds de probité, d'érudition. Bien-fonds, v. à son ordre alph.
FONDUE n. f. Mets composé de fromage fondu au feu avec du beurre, des épices et un peu de kirsch.
FONGIBLE adj. (lat. fungibilis). Dr. Se dit des choses qui se consomment par l'usage.
FONGOÏDE adj. (du lat. fungus, champignon, et du gr. eidos, aspect). Qui ressemble à un champignon.
FONGOSITÉ n. f. État de ce qui est fongueux. Excroissance fongueuse.
FONGUEUX, EUSE adj. (lat. fungosus). De la nature du fongus.
FONGUS n. m. (du lat. fungus, champignon). Méd. Excroissance charnue, spongieuse, qui s'élève sur la peau, surtout autour d'une plaie.
FONTAINE n. f. (lat. fons, fontis, source ; de fundere, répandre). Eau vive qui sort de terre : la fontaine de Vaucluse. Édifice public qui distribue l'eau. Vaisseau de grès, de métal, etc., dans lequel on la garde. Fontaines Wallace, fontaines publiques établies à Paris en 1872 par le philanthrope Wallace. Prov. : Il ne faut pas dire : fontaine, je ne boirai pas de ton eau, il ne faut pas jurer qu'on ne fera jamais ceci ou cela ; on ne sait ce que réserve l'avenir.
FONTAINERIE n. f. Fabrique, magasin de fontaines. Métier de fontainier.
FONTAINIER n. m. V. fontenier.
FONTANELLE n. f. Nom des espaces que présente la boîte crânienne avant son entière ossification.
FONTANGE n. f. (de la duchesse de Fontanges). Nœud de rubans que les femmes, à la fin du règne de Louis XIV, portaient sur leur coiffure.
FONTE n. f. Action de fondre ou de se fondre : les pluies activent la fonte des neiges. Produit immédiat du traitement des minerais de fer par le charbon : la fonte est fort peu malléable. Produit d'une fusion en général. L'art, le travail du fondeur : fonte d'une statue. Impr. Assortiment complet de caractères du même type.
FONTE n. f. (de l’ital. fonda, poche). Poche de cuir, que l'on attache de chaque côté de l'arçon d'une selle pour y mettre des pistolets.
FONTENIER ou FONTAINIER n. m. Qui fait, vend ou répare des fontaines. Agent municipal chargé du service des fontaines publiques.
FONTS n. m. pl. (lat. fons, fontis, fontaine). Bassin qui contient l'eau du baptême : tenir un enfant sur les fonts baptismaux.
FOOTBALL n. m. (en angl. ballon de pied). Sorte de jeu de ballon, sport national des Anglais, répandu aussi en France, et dans lequel les joueurs divisés en deux camps cherchent à porter le ballon dans le camp opposé.
FOR n. m. (lat. forum, tribunal). Juridiction. For intérieur, la conscience : réprouver dans son for intérieur une loi injuste. For extérieur, l'autorité de la justice humaine. For ecclésiastique, juridiction temporelle de l'Église.
FORAGE n. m. Action de forer : le forage de nombreux puits artésiens a fertilisé les oasis du Sahara.
FORAGE n. m. (lat. forum). Ancien droit seigneurial sur le vin vendu dans une seigneurie.
FORAIN, E adj. (de fan, dehors). Qui n'est pas du lieu : débiteur forain. Marchand forain, marchand nomade qui fréquente les marchés, etc. N. m. : les forains.
FORAL, E adj. Qui concerne les fueros (V. ce mot) : les coutumes forales.
FORAMINÉ, E adj. (du lat. foramen, inis, trou). Hist. nat. Qui est percé de petits trous.
FORAMINIFÈRES n. m. pl. Ordre de protozoaires recouverts d'une coquille dure, percée de trous. S. un foraminifère.
FORBAN n. m. (de fors, et ban). Pirate, corsaire qui entreprend une expédition armée sans l'autorisation de son gouvernement. Fig. Forban littéraire, plagiaire sans vergogne.
FORBANNIR v. a. (de forban). Dr. féod. Bannir, reléguer, rejeter.
FORÇAGE n. m. Action de forcer ; son résultat. Excédent que peut avoir une pièce de monnaie audessus du poids légal.
FORÇAT n. m. (ital. forzato). Autref., homme condamné aux galères. Auj., criminel condamné aux travaux forcés. Fig. Homme réduit à une condition pénible : les forçats du travail. Forçat libéré, forçat rendu à la liberté à l'expiration de sa peine.
FORCE n. f. (bas lat. fortia ; du lat. fortis, courageux). Puissance d'action physique chez un être vivant : la force était le principal attribut d'Hercule. Toute puissance capable d'agir, de produire un effet : l'eau, l'air, etc., sont des forces naturelles. Violence, contrainte : céder à la force. Puissance : force d'un État. Solidité : force d'un mur. Puissance d'impulsion : force d'une machine. Energie, activité : force d'un poison. Fig. Habileté, talent : être de mène force au jeu. Chaleur : le style de Bossuet est plein de force. Autorité : les lois étaient sans force. Courage, fermeté : manquer de force d'âme. Force de l'âge, âge où un être animé a acquis toute sa vigueur. Dr. Force majeure, cause à laquelle on ne peut résister. Tour de force, exercice corporel qui exige beaucoup de vigueur. Fig. Résultat qui exige un grand effort d'imagination. Manœuvre de force, celle qui demande un grand effort musculaire. Maison de force, maison d'arrêt. Être en force, être en état d'attaquer, de se défendre. Faire force de rames, ramer vigoureusement. Force du sang, mouvements secrets de la nature entre proches parents. Force d'inertie, résistance passive. Force ascensionnelle, capacité que possède un aérostat d'enlever un poids plus ou moins lourd. Adj. de quantité. Beaucoup : force gens. Loc. adv. : A toute force, à tout prix, absolument. Par force, de force, de vive force, d'assaut, d'emblée, avec violence. Loc. prép. : A force de, par des efforts, des instances, etc. Physiq. Force vive, v. énergie. Unité de force, v. dyne, cheval-vapeur. Pl. Troupes d'un État : les forces de terre et de mer. Ant. Faiblesse, débilité.
FORCÉ, E adj. Qui n'est pas naturel : style, vers, rire forcé. Qui est au-dessus des forces ordinaires : marche forcée. Inévitable : conséquence forcée. Culture forcée, celle qui hâte artificiellement la croissance d'une plante, la maturation d'un fruit. Avoir la main forcée, agir malgré soi. Travaux forcés, v. travail. Ant. Facultatif, libre, volontaire.
FORCEMENT n. m. Action de forcer.
FORCÉMENT adv. Par force, par un résultat naturel, obligatoire. Ant. Facultativement, librement, volontairement.
FORCENÉ, E n. et adj. (de fors, et de l'anc. fr. sen, raison). Hors de soi, furieux.
FORCEPS n. m. (m. lat. signif. tenaille). Instrument de chirurgie, employé dans les accouchements laborieux.
FORCER v. a. (rad. force. — Prend une cédille sous le c devant a et o : il força, nous forçons.) Briser, rompre : forcer une porte, un coffre. Fausser : forcer une clef. Prendre par force : forcer un camp. Enfreindre : forcer la consigne. Surmonter : forcer les obstacles. Contraindre : forcer quelqu'un à faire une chose. Hâter la maturation : forcer des raisins. Obtenir par une sorte de violence morale : certains vers de Corneille forcent l'admiration. Fig. Forcer la nature, vouloir faire plus qu'on ne peut. Forcer le pas, marcher plus vite. Forcer un cheval, l'excéder de fatigue. Forcer un animal de chasse, le réduire aux abois : le loup est très difficile à forcer. Forcer la porte de quelqu'un, entrer chez lui malgré lui. V. n. Mar. Faire effort : cordage qui force trop. Forcer de voiles, mettre au vent toute la voile possible.
FORCERIE n. f. Serre pour cultures forcées.
FORCES n. f. pl. (lat. forfices). Grands ciseaux pour tondre les moutons, les draps, couper les métaux.
FORCIPRESSURE n. f. Chir. Application sur un vaisseau d'une pince pour arrêter la circulation.
FORCLORE v. a. (de fors, et clore. — Se conj. comme clore, mais ne s'emploie guère qu'au prés. de l'inf. et au part. pass. : forclos, e.) Exclure.  Procéd. Rendre une personne non recevable à produire en justice après le délai prescrit : la partie adverse fut déclarée forclose.
FORCLUSION n. f. (de forclore). Déchéance du droit de faire une production en justice, parce que le délai est expiré.
FORER v. a. (lat. forare). Percer : forer une clef.
FORESTIER , ÈRE adj. Qui concerne les forêts : Colbert rédigea un code forestier. Ecole forestière, v. école (part. hist.). N. et adj. m. Qui a un emploi dans l'administration forestière : un garde forestier ; un forestier.
FORET n. m. (de forer.) Instrument de fer pour pratiquer des trous dans le bois, la pierre, etc.
FORÊT n. f. (bas lat. forestis ; de foris, dehors). Grande étendue de terrain planté d'arbres : de vastes forêts couvraient jadis la Gaule. Ensemble des grands arbres qui couvrent cette étendue : s'asseoir à l'ombre des forêts. Forêt vierge, forêt qui n'a jamais été ni habitée, ni exploitée : les forêts vierges couvrent une partie du bassin de l'Amazone. Fig. Un grand nombre : une forêt de mâts. Eaux et forêts (administration des), v. eau.
FORFAIRE v. n. (de fors, et faire. — N'est usité qu'à l'inf. prés., au prés. de l'ind. sing. et aux temps composés.) Faire quelque chose contre le devoir, l'honneur, etc. : forfaire à ses engagements.
FORFAIT n. m. Crime énorme, audacieux.
FORFAIT n. m. Marché par lequel une des parties s'oblige à faire ou à fournir quelque chose pour un certain prix, à perte ou à gain. Turf. Somme que le propriétaire d'un cheval engagé dans une course est tenu de payer, s'il ne le fait pas courir.
FORFAITURE n. f. (de forfaire). Tout crime commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. Féod. Crime commis par un vassal contre son seigneur.
FORFANTERIE n. f. (ital. furfanteria). Hâblerie. Charlatanisme du mal.
FORFICULE n. f. Genre d'insectes orthoptères, vulgairement dits perce-oreilles.
FORGE n. f. (du lat. fabrica, fabrique). Usine où l'on fond le minerai de fer et où l'on traite ensuite la fonte pour la transformer en fer : les forges à la catalane étaient nombreuses dans les Pyrénées. Atelier où l'on travaille les métaux au feu et au fourneau. Fourneau pour forger. Atelier de serrurier, de maréchal ferrant. Pierre plate sur laquelle on aplatit le plomb à froid. (V. la planche artillerie.)
FORGEABLE (ja-ble) adj. Qui peut être forgé : le fer rouge est très aisément forgeable.
FORGEAGE (ja-je) ou FORCEMENT (je-man) n. m. Action de forger.
FORGER (jé) v. a. (de forge. — Prend un e muet après le g devant a et o : il forgea, nous forgeons.) Donner la forme au fer, ou à tout autre métal, au moyen du feu et du marteau : Vulcain lui-même avait forgé les armes d'Achille. Fig. Inventer : forger une nouvelle. Fabriquer des documents faux : forger un manuscrit. Prov. : C'est en forgeant qu'on devient forgeron, à force de s'exercer à une chose, on y devient habile. Se forger v. pr. S'imaginer : se forger des chimères.
FORGERON n. et adj. m. Qui travaille le fer au marteau et à la forge.
FORGEUR n. et adj. m. Qui forge. Fig. Forgeur de nouvelles, qui en invente.
FORJET (jè) n. m. Saillie hors d'alignement.
FORJETER (té) v. n. (de fors, et jeter. — Prend deux t devant une syllabe muette : je forjette.) Sortir de l'alignement, de l'aplomb : ce mur forjette. V. a. Etablir en saillie.
FORLANCER (sé) v. a. (de fors, et lancer. —Prend une cédille sous le c devant a et o : il forlança, nous forlançons.) Faire sortir une bête de son gîte : forlancer un cerf.
FORLONGE n. m. (de fors, et longe.) Véner. Aller de forlonge, se dit d'une bête qui a beaucoup d'avance sur les chiens. Chasser de forlonge, se dit d'un chien courant qui suit de loin la voie de la bête.
FORLONGER (jé) v. n. (de forlonge. — Prend un e muet après le g devant a et o : il forlongea, nous forlongeons.) Véner. S'éloigner de ses parages ordinaires. Avoir une grande avance sur les chiens.
FORMALISER (zé) (SE) v. pr. S'offenser, trouver à redire : se formaliser d'une plaisanterie.
FORMALISME (lis-me) n. m. Attachement excessif aux formes, aux formalités : le formalisme administratif. Philos. Système métaphysique qui ramène la matière à la forme : le formalisme kantien.
FORMALISTE (lis-te) n. et adj. Scrupuleusement attaché aux formes : magistrat très formaliste.
FORMALITÉ n. f. Condition nécessaire à la validité des actes judiciaires. Cérémonie imposée par la civilité.
FORMARIAGE n. m. (du lat. fors, hors de, et de marier). Mariage contracté par un serf hors de la seigneurie, ou avec une personne d'une autre condition que la sienne : les seigneurs percevaient un droit de formariage.
FORMAT (ma) n. m. (du lat. forma, forme). Dimensions d'un livre imprimé : format in-18. Dimensions en général.
FORMATEUR, TRICE n. et adj. Qui forme, crée.
FORMATIF, IVE adj. Qui sert à former.
FORMATION n. f. Action de former, de se former : la formation des dunes est due à l'action des vents. Roches, couches qui constituent le sol : les formations tertiaires, quaternaires. Manière dont un mot passe par diverses formes. Ensemble des éléments qui constituent un corps de troupes. Dispositions diverses, que peut prendre un corps de troupes sur le terrain : formation dense ; formation ouverte.
FORME n. f. (lat. forma). Configuration extérieure des corps. Disposition des parties, spécialement des parties du corps. Manière d'être, de se montrer. Apparence : juger sur la forme. Manière de se conduire conforme aux règles établies, à l'usage : agir dans les formes. Façon de s'exprimer ou d'agir, propre à une personne : avoir les formes rudes. Caractère d'un gouvernement d'après la constitution : forme de gouvernement. Formalité judiciaire. Tournure donnée à un objet : la forme de cet habit n'est pas gracieuse. Moule servant à donner à certains objets leur configuration : forme à pain de sucre, à fromage, etc. Moule plein en bois pour la fabrication des chapeaux. Morceau de bois en forme de pied, pour monter un soulier. Impr. Châssis de fer où sont rangées les pages composées typographiquement. Loc. adv. : En forme, selon les lois. En bonne forme, en bonne et due forme, suivant les règles. Pour la forme, pour se conformer à l'usage. Loc. prép. : En forme de, par forme de, en manière de.
FORMEL, ELLE adj. Exprès. Précis, positif : recevoir un ordre formel.
FORMELLEMENT adv. D'une manière formelle. Ant. Conditionnellement.
FORMÈNE n. m. Chim. Syn. de méthane.
FORMER (mé) v. a. Donner l'être et la forme : former un établissement. Contracter : former une liaison. Composer : les vapeurs forment les nuages. Fig. Concevoir : former un projet. Instruire : les voyages forment la jeunesse. Constituer : la bonté forme le fond de son caractère. Ant. Déformer.
FORMERET (rè) n. m. Arc recevant la retombée d'une voûte à son intersection avec un mur vertical. Adjectiv. : arc forment.
FORMIATE n. m. Sel obtenu par la combinaison de l'acide formeique avec une base : formeiate de soude.
FORMICANT (kan) adj. m. Pouls formeicant, pouls faible et fréquent, semblable à la sensation produite par la piqûre des fourmis.
FORMICATION n. f. V. fourmillement.
FORMIDABLE adj. (lat. formeidabilis). Qui est à craindre, redoutable. Qui inspire de la crainte : falaise qui s'écroule avec un bruit formeidable.
FORMIDABLEMENT adv. D'une manière formeidable.
FORMIQUE adj. Chim. Acide formeique, acide qui existe dans les orties, le corps des fourmis, etc. Aldéhyde formeique, corps obtenu en oxydant incomplètement l'alcool méthylique, et qui est un antiseptique très efficace.
FORMOL n. m. Chim. Syn. de aldéhyde formeique. V. formeique.
FORMULAIRE (lè-re) n. m. Recueil de formeules : formeulaire des notaires.
FORMULE n. f. (du lat. forma, forme). Modèle qui contient les termes exprès dans lesquels un acte doit être conçu : formeule légale. Façon de s'exprimer, d'agir, conforme à l'usage : formeules de politesse. Résultat d'un calcul algébrique, dont on peut faire l'application dans un grand nombre de cas. Expression figurant les éléments et les quantités relatives de ces éléments qui entrent dans un corps composé.
FORMULER v. a. Rédiger en formeule ou d'après une formeule : formeuler une ordonnance. Enoncer d'une façon précise : formeuler des griefs.
FORNICATEUR, TRICE n. Celui, celle qui commet le péché de fornication.
FORNICATION n. f. Le péché de la chair.
FORNIQUER (ké) v. n. (lat. fornicari). Commettre le péché de fornication.
FORS (for) prép. (du lat. foris, hors de). Hors, excepté : tout est perdu, fors l'honneur.
FORT (for), E adj. (lat. fortis). Robuste, vigoureux : bras fort. Fortifié : ville forte. Grand, puissant de corps : un fort cheval. Solide : étoffe forte. Fig. Plein d'énergie : âme forte. Considérable : forte somme. Rude, pénible : forte tâche. Violent : forte pluie. Acre, désagréable au goût : beurre fort. Qui sait beaucoup : fort en histoire. Outré, choquant : cela est trop fort. Plein, sonore : voix forte. Terre forte, terre grasse, difficile à labourer. Se faire fort de, s'engager à. Se porter fort pour quelqu'un, répondre de son consentement. Esprit fort, qui se pique d'incrédulité en matière religieuse. Fort adv. Beaucoup, extrêmement. De plus fort en plus fort, en augmentant toujours. N. m. Petite forteresse : Paris est entouré d'une double ceinture de forts détachés. (V. fortification.) Repaire de certains animaux. Homme puissant, par opposition à faible. Ce en quoi une personne excelle : l'algèbre est son fort. Fig. Temps où une chose atteint sa plus grande intensité : au fort de l'été, de la tempête, etc. Fort de la Halle, portefaix des halles de Paris. Prov. : La raison du plus jours la meilleure, la volonté du plus fort est toujours celle qui prévaut. Ant. Faible, débile, frêle.
FORTE (té) adv. et n. m. Mus. Mot italien qui se met aux endroits où l'on doit renforcer le son. (Abrév. f. ou F.) N. des forte.
FORTEMENT adv. Avec force : serrer fortement. Fig. : insister fortement. Ant. Faiblement.
FORTE-PIANO adv. (mots ital.). Expression musicale indiquant qu'il faut d'abord chanter ou jouer fort et tout de suite après piano. (Abrév. Fp.) N. des forte-piano.
FORTERESSE (rè-se) n. f. (de fort n. m.). Lieu fortifié, destiné à recevoir une garnison et à défendre une certaine étendue de pays : Vauban couvrit de puissantes forteresses le nord et l'est de la France.
FORTIFIANT (fi-an), E adj. Se dit des substances qui augmentent les forces : le quinquina est fortifiant. Fig. Qui donne du courage, de la force morale. N. m. : prendre des fortifiants. Ant. Débilitant.
FORTIFICATION n. f. Art ou action de fortifier : le génie est spécialement chargé de la fortification des places. Ouvrage de défense militaire : les fortifications de Paris datent de Louis-Philippe. — Les progrès de l'artillerie ont obligé les ingénieurs des châteaux à remplacer les hautes murailles de villes (v. château fort) par des défenses moins apparentes et moins vulnérables. Vauban et Cormontaigne ont posé les principes de la fortification rasante. Celle-ci, disposée selon des fronts bastionnés ou polygonaux, comprend, de l'extérieur à l'intérieur, un système complet de glacis, fossés, demi-lunes, caponnières, escarpes, contrescarpes, talus, parapets, banquettes de tir, réduits, etc. Des abris bétonnés ou casemates sont ménagés pour les défenseurs, et les pièces en batterie protégées par d'épaisses coupoles d'acier. Au loin, des ouvrages détachés accessoires, redoutes, redans, etc., tiennent l'ennemi à distance de l'enceinte, dont des défenses auxiliaires, grilles, réseaux de fils de fer, trous de loup, chevaux de frise, etc., protègent l'abord immédiat.
FORTIFIER (fi-é) v. a. (lat. fortis, fort, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Donner plus de force. Entourer de fortifications. Affermir moralement : fortifier dans une résolution. Corroborer : ce témoignage fortifie votre opinion. Ant. Affaiblir, débiliter, démanteler.
FORTIN n. m. (ital. fortino). Petit fort.
FORTIORI (À) [de à, et du lat. fortius, oris, plus fort]. A plus forte raison.
FORTISSIMO (ti-si) adv. Mus. Mot italien qui sert à indiquer les passages où il faut renforcer beaucoup les sons. N. m. Morceau qui doit être exécuté fortissimo.
FORTRAIT (trè), E adj. (de fors, et du lat. trahere, tirer). Art vétér. Excédé de fatigue : cheval fortrait.
FORTRAITURE (trê) n. f. (de fortrait). Art vétér. Fatigue excessive d'un cheval.
FORTUIT (tu-i), E adj. (lat. fortuitus ; de fors, hasard). Qui arrive par hasard. Imprévu : événement fortuit. Ant. Prévu, préparé, attendu.
FORTUITEMENT adv. Par hasard.
FORTUNE n. f. (lat. fortuna). Hasard, chance : la fortune des armes. Sort : s'attacher à la fortune de quelqu'un. Bonheur, heureuse chance. Malheur, accident : revers de fortune. Bonnes fortunes, aventures galantes. Fortune du pot, chance d'un bon ou d'un mauvais dîner : recevoir un ami à la fortune du pot. Biens, richesses : acquérir de la fortune. Faire fortune, s'enrichir ; réussir : mot qui a fait fortune. Tenter fortune, s'engager dans une entreprise hasardeuse. Officier de fortune, soldat qui s'est élevé par son mérite. Mar. Misaine carrée d'une goélette. Fortune de mer, accident qui arrive aux personnes ou objets naviguant sur mer. Objet improvisé : mât, gouvernail de fortune. Myth., v. Part. hist. Ant. Infortune.
FORTUNÉ, E adj. (du lat. fors, fortis, sort). Favorisé par le sort : union fortunée. Qui donne le bonheur. (Ne pas dire homme fortuné pour homme riche.) Ant. Infortuné.
FORUM (rom') n. m. invar, (m. lat.). Place où le peuple s'assemblait, à Rome, pour discuter des affaires publiques : le forum était situé entre le Capitole et le mont Palatin. Marché. Fig. Lieu où se traitent les affaires publiques.
FORURE n. f. Trou pratiqué avec un foret. Trou d'une clef.
FOSSE n. f. (lat. fossa). Creux plus ou moins large et profond dans la terre : les fosses océaniques les plus profondes ne dépassent pas 9.000 mètres. Trou dans lequel on met un corps mort. Avoir un pied dans la fosse, n'avoir plus que peu de temps à vivre. Fosse commune, tranchées creusées dans les cimetières des villes, pour y placer les cercueils de ceux dont les familles n'ont pas acheté une concession de terrain. Fosse d'aisances, qui reçoit les matières fécales. Anat. Excavation : fosses nasales.
FOSSÉ n. m. Fosse prolongée pour enfermer un espace, pour défendre une place, pour faire écouler les eaux d'un champ. Fig. Ce qui sépare deux choses.
FOSSETTE n. f. Petit trou que font les enfants pour jouer aux billes, etc. Cavité que quelques personnes ont naturellement au menton, ou qui se forme au milieu de la joue quand elles rient.
FOSSILE n. m. (du lat. fossilis, extrait de la terre). Nom donné aux débris ou empreintes de plantes ou d'animaux ensevelis dans les couches terrestres antérieures à la période géologique actuelle. (V. géologie.) Adjectiv. : coquille fossile. Fig. et iron. Se dit d'une personne à idées arriérées, d'une chose surannée.
FOSSILIFÈRE adj. Qui renferme des fossiles : calcaire très fossilifère.
FOSSOIR n. m. (lat. fossorium). Sorte de houe, de forme variable.
FOSSOYAGE ou FOSSOYEMENT n. m. Travail du fossoyeur. Action de fossoyer.
FOSSOYER v. a. (de fosse. — Se conj. comme aboyer.) Entourer de fossés : fossoyer un champ.
FOSSOYEUR n. et adj. m. Qui creuse les fosses pour enterrer les morts.
FOU n. m. Ancien nom du hêtre.
FOU ou FOL, FOLLE n. et adj. (du lat. follis, ballon, soufflet). Qui a perdu la raison : Charles VI mourut fou. Qui fait ou dit des extravagances. Contraire à la raison. Excessif : folle dépense. Pétulant, badin, enjoué : humeur folle. Décharge. Fou de, engoué de. Fou rire, rire dont on n'est pas le maître. Herbes folles, qui croissent en abondance et sans culture. Brise folle, qui change sans cesse de direction. Poulie folle, poulie indépendante de l'arbre qui laporte, employée pour désembrayer. La folle du logis, l'imagination, ainsi dite à cause de ses divagations. N. m. Bouffon des princes : Triboulet était le fou de François 1er. Fête des fous, fête burlesque qu'on célébrait au moyen âge. Pièce du jeu des échecs. Genre d'oiseaux palmipèdes, voisins des pélicans. Ant. Sage, réfléchi, raisonnable, sensé.
FOUACE n. f. (lat. pop. focacia). Sorte de galette épaisse, cuite au four ou sous la cendre.
FOUACIER n. et adj. m. Celui qui fait ou vend les fouaces.
FOUAGE n. m. (bas lat. focaticum). Redevance qui se payait autrefois par maison ou par feu.
FOUAILLE n. f. Véner. Part du sanglier mort que l'on donne aux chiens.
FOUAILLER v. a. Fam. Frapper souvent et à grands coups de fouet. Fig. Cingler d'épithètes blessantes.
FOUCHTRA interj. Juron auvergnat.
FOUDRE n. f. (du lat. fulgur, éclair). Décharge électrique aérienne, accompagnée d'explosion (tonnerre) et de lumière (éclair), se produisant entre un nuage électrisé et la terre ou un autre nuage : la foudre frappe de préférence les objets élevés, arbres, maisons, clochers, etc. Fig. Coup de foudre, grand malheur imprévu. Comme la foudre, avec une grande rapidité. N. m. Un foudre de guerre, d'éloquence, un grand capitaine, un grand orateur. Faisceau de dards en zigzag (attribut de Jupiter.) N. f. pl. Les foudres de l'Église, l'excommunication. Poét. N. f. ou m. pl. Des foudres d'airain, des canons. V. éclair, paratonnerre.
FOUDRE n. m. (all. fuder.) Tonneau d'une grande capacité.
FOUDROIEMENT ou FOUDROÎMENT n. m. Action par laquelle une personne, une chose est foudroyée.
FOUDROYANT , E adj. Qui foudroie. Fig. Qui cause une émotion soudaine et violente : nouvelle foudroyante. Apoplexie foudroyante, violente attaque d'apoplexie qui donne soudainement la mort.
FOUDROYER v. a. (Se conj. comme aboyer.) Frapper de la foudre. Fig. Détruire à coups de canon, de fusil : foudroyer une place. Tuer soudainement, notamment par une décharge électrique. Fig. Atterrer, confondre. V. n. Lancer la foudre. Fig. Lancer des éclats comme la foudre.
FOUÉE n. f. (de feu). Chasse aux petits oiseaux, qui se fait la nuit à la clarté du feu. Feu pour chauffer un four. Fagot.
FOUËNE n. f. V. foëne.
FOUET n. m. (de fou, anc. n. du hêtre). Corde, lanière de cuir, attachée à un manche, dont on se sert pour conduire et exciter les animaux : faire claquer un fouet. Cor rection infligée avec un fouet ou des verges. Fouet de l'aile, articulation extérieure de l'aile des oiseaux. Ensemble des longs poils garnissant la queue d'un animal. Tir de plein fouet, tir direct sur un but visible. Coup de fouet, outrage ; ce qui stimule. Douleur soudaine provenant de la déchirure d'un tendon ou d'un muscle. Faire claquer son fouet, se faire valoir.
FOUETTÉ, E adj. Battu, fortement agité : crème fouettée ; œufs fouettés.
FOUETTEMENT (fou-è-te-man) n. m. Action de fouetter : le fouettement de la pluie sur les vitres.
FOUETTER v. a. Donner des coups de fouet : fouetter son cheval. Donner le fouet : fouetter un enfant désobéissant. Loc prov. : Il n'y a pas de quoi fouetter un chat, la faute est légère, sans conséquence. Avoir bien d'autres chats à fouetter, avoir bien d'autres choses à traiter. V. n. Se dit de la pluie, de la neige, de la grêle, lorsqu'elle frappe violemment contre quelque chose : le vent lui fouettait au visage.
FOUETTEUR, EUSE adj. Qui fouette.
FOUGASSE n. f. (ital. fugata). Mine passagère, creusée à quelques mètres de profondeur, chargée de pierres ou de bombes. Cuis. Syn. de fouace.
FOUGER v. n. (lat. fodicare. — Prend un e muet après le g devant a et o : il fougea, nous fougeons.) Se dit du sanglier qui fouille la terre avec ses boutoirs.
FOUGERAIE n. f. Lieu planté de fougères.
FOUGÈRE n. f. (lat. filex). Genre de cryptogames vasculaires, qui croît dans les landes et les terrains sablonneux : les fougères arborescentes de l'âge primaire ont beaucoup contribué à la formation de la houille. Fougère mâle, fougère femelle, nom de diverses espèces de fougères.
FOUGEROLE n. f. Petite fougère.
FOUGUE n. f. (ital. foga). Mouvement violent et impétueux. Fig. Ardeur, impétuosité naturelle : la fougue de la jeunesse. Ant. Calme, flegme, placidité.
FOUGUE n. f. Mar. Rafale, grain.  Mât de hune et vergue de hune d'artimon.
FOUGUEUSEMENT adv. Avec fougue : s'élancer fougueusement sur un adversaire.
FOUGUEUX, EUSE adj. Sujet à entrer en fougue; impétueux, emporté : cheval fougueux. Ant. Calme, flegmatique, patient.
FOUILLE n. f. Travail qu'on fait en fouillant la terre, en particulier pour retrouver des monuments antiques : les fouilles de Pompéi ont été fécondes en résultats archéologiques.
FOUILLE-AU-POT n. m. invar. Petit marmiton. Fig. Homme tatillon.
FOUILLER v. a. (lat. fodicare). Creuser pour chercher : fouiller la terre. Faire des recherches dans : fouiller les bibliothèques. Par ext. Fouiller quelqu'un, chercher soigneusement dans ses poches. V. n. Chercher quelque chose en remuant les objets : fouiller dans une armoire.
FOUILLEUR, EUSE n. Celui, celle qui fouille. N. f. Charrue spéciale pour diviser et pulvériser le sous-sol.
FOUILLIS n. m. Désordre, pêle-mêle : un fouillis d'étoffes. Composition littéraire confuse.
FOUINARD, E adj. et n. (de fouine). Pop. Curieux, indiscret, malin, rusé.
FOUINE n. f. (de fou, hêtre). Petit mammifère du genre martre : la fouine cause de grands ravages dans les poulaillers, les pigeonniers. Fig. Personne rusée.
FOUINE n. f. (lat. fuscina). Fourche de fer à deux ou trois pointes.
FOUINER v. n. Pop. S'esquiver, faire le poltron. Se mêler des affaires des autres. Fouiller. Se dérober (comme la fouine.)
FOUIR v. a. (lat. fodere). Creuser : la taupe est organisée pour fouir la terre.
FOUISSEMENT n. m. Action de fouir.
FOUISSEUR, EUSE (i-seur, eu-ze) adj. Qui a l'habitude de fouir. Propre à fouiller la terre : les pattes fouisseuses de la courtilière. N. m. Animal qui creuse la terre comme la taupe, etc.
FOULAGE n. m. Action de fouler : le foulage des draps. Impr. Relief produit sur la face du papier opposée à celle qui reçoit l'impression.
FOULANT, E adj. Qui foule. Pompe foulante, qui élève l'eau au moyen de la pression exercée sur le liquide. V. pompe.
FOULARD n. m. Étoffe de soie légère pour robes, cravates, fichus, etc. Mouchoir de cou.
FOULE n. f. Action de fouler (peu us. en ce sens.) Presse, multitude de personnes, de choses : fendre la foule. Le vulgaire : se distinguer de la foule. En foule loc. adv. En grande quantité.
FOULÉE n. f. Trace qu'une bête laisse de son pied, en passant sur l'herbe ou sur les feuilles.
FOULER v. a. (du lat. fullo, foulon). Presser, écraser une chose peu résistante : fouler la vendange. Marcher sur : fouler le sol natal. Donner une entorse : se fouler la cheville. Donner un certain apprêt : fouler des draps. Fig. Opprimer : fouler le peuple. Fouler aux pieds, mépriser. V. pr. Pop. Se fouler la rate ou se fouler, se donner beaucoup de peine.
FOULERIE n. f. Atelier où l'on foule les draps, les cuirs, etc. Machine à fouler.
FOULEUR, EUSE n. et adj. Celui, celle qui foule les draps, les cuirs, le feutre.
FOULOIR n. m. Instrument avec lequel on foule. Atelier de foulage.
FOULOIRE n. f. Techn. Table où les chapeliers foulent les chapeaux. Cuvier où l'on foule les bas.
FOULON n. et adj. m. (lat. fullo). Ouvrier qui foule les draps. Terre à foulon, argile qui sert à dégraisser les draps. Moulin à foulon, moulin servant à fouler.
FOULONNIER n. et adj. m. Qui dirige un moulin à foulon. Ouvrier qui foule et apprête les draps.
FOULQUE n. f. (lat. fulica). Espèce de poule d'eau, de l'ordre des échassiers.
FOULURE n. f. Blessure d'un membre foulé : les foulures sont souvent longues à guérir.
FOUR n. m. (lat. furnus). Ouvrage de maçonnerie rond et voûté, avec une ouverture par devant, dans lequel on fait cuire le pain, etc. : four de boulanger, de pâtissier. Construction en maçonnerie, dans laquelle on produit une température très élevée : four à réverbère. Four de campagne, four portatif pour cuire le pain ; couvercle chargé de charbons ardents que l'on pose sur un plat que l'on veut cuire par le dessus. Pièce de four, pâtisserie cuite au four. Petit four, petite pâtisserie en forme de pain. Four à chaux, fourneau en maçonnerie, ouvert par en haut, destiné à la calcination de la pierre à chaux. Four banal, au moyen âge, four appartenant au seigneur, et auquel tous les habitants de la seigneurie étaient tenus d'aller faire cuire leur pain, en payant une redevance. Fig. et pop. Insuccès, échec : faire four ; cette pièce est un four. Loc prov. : Ce n'est pas pour lui que chauffe le four, ce n'est pas à lui que c'est destiné.
FOURBE n. et adj. (ital. furbo). Qui trompe avec perfidie : Louis XI était fourbe. Ant. Honnête, probe, délicat, droit.
FOURBE n. f. Tromperie basse et odieuse.
FOURBER v. a. (de fourbe.) Tromper perfidement.
FOURBERIE n. f. Ruse basse et odieuse. Habitude de tromper : sa fourberie est bien connue.
FOURBIR v. a. (anc. haut allem. furbjan). Nettoyer, polir, rendre clair : fourbir des armes.
FOURBISSEUR n. et adj. m. Qui polit et monte les armes blanches.
FOURBISSURE n. f., FOURBISSAGE ou FOURBISSEMENT n. m. Nettoiement, polissure.
FOURBU, E adj. (de l'anc. v. fourboire, boire avec excès ; de fors, et boire). Se dit des chevaux affectés de fourbure. Fig. Harassé : rentrer fourbu d'une longue course.
FOURBURE n. f. (de fourbu.) Congestion des tissus que recouvre le sabot du cheval.
FOURCHE n. f. (lat. furca). Long manche terminé par deux ou trois longues dents en bois ou en fer : fourche de bois, d'acier. (V. la planche agriculture.) Fourche de guerre, arme d'hast, sorte d'épieu à plusieurs branches. Endroit où un chemin, un arbre se divise en plusieurs branches. Pl. Fourches patibulaires, gibet à plusieurs piliers que les seigneurs hauts justiciers avaient droit d'élever dans la campagne. Fourches Caudines, v. Part. hist.
FOURCHÉE n. f. Quantité de foin, de paille, etc., qu'on peut enlever d'un coup de fourche.
FOURCHER v. n. Se séparer en branches par l'extrémité. Fig. et fam. La langue lui a fourché, il a dit un mot pour un autre.
FOURCHET n. m. Fourche à deux dents. Division d'une branche d'arbre en deux. Inflammation qui attaque le pied, chez les bêtes ovines.
FOURCHETÉE n. f. Ce qu'on peut prendre d'une seule fois avec une fourchette.
FOURCHETTE n. f. Ustensile de table, en forme de petite fourche à deux, trois ou quatre dents. Fig. Belle fourchette, fort mangeur. Déjeuner à la fourchette, déjeuner où l'on mange de la viande. Pop. Fourchette du père Adam, les doigts. Bréchet des oiseaux. Archéol. Syn. de fourquine. Hippol. Espèce de fourche, formée par la corne dans la cavité du pied du cheval. (V. la planche cheval.)
FOURCHON n. m. Une des branches ou dents de la fourche ou de la fourchette.
FOURCHU, E adj. Qui fait la fourche : chemin, menton fourchu. Pied fourchu, pied divisé en deux des ruminants. Pied que l'on attribue au diable.
FOURCHURE n. f. Endroit où un objet se divise en deux, comme une fourche.
FOURGON n. m. Chariot long et couvert servant au transport des bagages, objets lourds, etc. Voiture militaire pour le transport des vivres, des munitions etc. Wagon à bagages dans un train. Instrument pour remuer la braise dans le four.
FOURGONNER v. n. Remuer avec le fourgon la braise dans le four. Fam. Fouiller en bouleversant.
FOURIÉRISME n. m. Système philosophique de Fourier.
FOURIÉRISTE n. Partisan de Fourier.
FOURMI n. f. (lat. formica). Genre d'insectes hyménoptères, qui vivent sous terre en société. Fourmis blanches, les termites. Fam. Avoir des fourmis dans quelque partie du corps, y éprouver des picotements nombreux et rapprochés.
FOURMILIER n. m. Tamanoir. (V. ce mot). Genre d'oiseaux passereaux dentirostres, d'un roux plus ou moins clair, habitant l'Amérique tropicale.
FOURMILIÈRE n. f. Habitation des fourmis. Ensemble des fourmis qui habitent un même endroit. Fig. Lieu où s'agitent beaucoup de gens ; ces gens eux-mêmes : Paris est une fourmilière.
FOURMI-LION n. m. Nom vulgaire des insectes de la famille des myrméléonidés, dont les larves se nourrissent de fourmis. Pl. des fourmis-lions.
FOURMILLEMENT n. m. Action de fourmiller. Sensation de picotement comme si des fourmis couraient sur la peau.
FOURMILLER v. n. (rad. fourmi). Abonder : ce fromage fourmille de vers. Pulluler : les lapins fourmillent en Australie. Éprouver du fourmillement : les pieds me fourmillent.
FOURNAGE n. m. Ce que l'on paye au fournier pour la cuisson du pain. Ce que l'on payait au seigneur pour le four banal.
FOURNAISE n. f. (lat. fornax, acis). Grand four. Feu très ardent. Par ext. Lieu très chaud : les parages de la mer Rouge sont une véritable fournaise.
FOURNEAU n. m. (dimin. de four). Construction de maçonnerie ou vaisseau portatif, pour contenir du feu : fourneau de cuisine. Haut fourneau, fourneau disposé pour produire une chaleur très intense, et destiné à fondre le minerai de fer. Fourneau à charbon, meule de morceaux de bois se transformant en charbon de bois par combustion lente. Fourneau de mine, partie de la mine où l'on introduit la charge de poudre. Fourneau d'une pipe, la partie dans laquelle brûle le tabac. — Le haut fourneau se compose d'une grande cavité constituée par deux troncs de cône. Le gueulard (G) est la partie supérieure par laquelle on introduit le charbon, le minerai et les fondants ; le ventre (V) est la partie la plus large ; l'étalage (E) est la partie du tronc de cône inférieur la plus voisine du ventre, et l'ouvirage (F) est la partie inférieure de ce même tronc de cône, par où arrive le vent, que les tuyères (T) font pénétrer à l'intérieur du haut fourneau ; enfin, le creuset (D) est la base du tronc de cône inférieur où se réunissent les produits de la fusion du minerai, la fonte liquide sur laquelle surnagent les scories.
FOURNÉE n. f. Quantité de pain qu'on fait cuire à la fois dans un four. Fig. et fam. Nombre de personnes nommées ensemble aux mêmes fonctions : une fournée de pairs, de sénateurs. Pendant la Terreur, nombre de condamnés envoyés en même temps à l'échafaud : les fournées de la guillotine.
FOURNETTE n. f. Techn. Petit fourneau à réverbère, qui sert à la calcination de l'émail.
FOURNI, E adj. Epais, touffu : bois fourni, barbe fournie. Approvisionné : magasin bien fourni.
FOURNIER, ÈRE n. Qui tient un four public. N. m. Passereau d'Amérique.
FOURNIL n. m. Lieu où est le four et où l'on pétrit la pâte.
FOURNIMENT n. m. Autref., poire à poudre. Auj., objets d'équipement d'un soldat.
FOURNIR v. a. (german. frumjan.) Pourvoir, approvisionner : fournir une armée de vivres. Livrer, procurer : fournir du pain à quelqu'un. Fig. Produire, alléguer : fournir des renseignements. Accomplir, parcourir en entier : fournir une longue course. Fournir et faire valoir une dette, la garantir. V. n. Avoir la vente des provisions : fournir dans une maison. Subvenir : fournir aux besoins de quelqu'un.
FOURNISSEMENT n. m. Fonds que chaque associé apporte dans une société. Etablissement des comptes respectifs de chaque associé.
FOURNISSEUR n. m. Entrepreneur chargé de pourvoir à l'entretien d'un corps de troupes. Marchand auquel on a l'habitude d'acheter.
FOURNITURE n. f. Provision fournie ou à fournir : fourniture de pain, de viande. Ce qui est fourni par certains artisans, tels que les tailleurs, les tapissiers, etc., en confectionnant un objet. Fines herbes dont on assaisonne la salade.
FOURRAGE n. m. (de feurre). Herbe, paille, foin, etc., pour la nourriture et l'entretien des bestiaux : le sainfoin donne un excellent fourrage. Se dit de toute l'herbe que l'on coupe à l'armée pour nourrir les chevaux : faire du fourrage.
FOURRAGER v. n. (Prend un e muet après le g devant a et o : : il fourragea, nous fourrageons.) Aller au fourrage. V. a. Ravager : fourrager un jardin.
FOURRAGÈRE adj. f. Se dit des plantes propres à être employées comme fourrage : espèces fourragères. N. f. Pièce de terre consacrée à la production de fourrages verts. Ornement de l'uniforme militaire, ayant pour origine la corde à fourrage. Cadre en bois placé aux extrémités d'une voiture destinée à transporter du fourrage. Cette voiture. (V. la planche artillerie.)
FOURRAGEUR (fou-ra) n. et adj. m. Celui qui va au fourrage. Maraudeur. Cavalier d'un peloton qui combat en ordre dispersé : charger en fourrageurs.
FOURRE-TOUT n. m. Sac, tote bag.
FOURRÉ, E adj. Touffu, épais : bois fourré. Doublé, garni d'une peau qui a encore son poil : manteau fourré. Monnaie fourrée, monnaie de cuivre recouverte d'or ou d'argent. Langue fourrée, langue d'animal recouverte d'une peau avec laquelle on la fait cuire. Escr. Coup fourré, coup porté et reçu en même temps par chacun des deux adversaires. N. m. Endroit très épais d'un bois.
FOURREAU n. m. (goth. fodr). Gaine, étui servant d'enveloppe à un objet quelconque : remettre l'épée au fourreau. Prov. : La lame use le fourreau, une grande activité d'esprit altère la santé, l'âme use le corps.
FOURRER v. a. (de fourreau). Introduire, mettre parmi d'autres choses. Donner avec excès et mal à propos : fourrer des friandises à un enfant. Garnir de fourrure : fourrer une robe. Fourrer un cordage, l'entourer d'une enveloppe protectrice de bitord et de vieille toile. Fam. Fourrer son nez dans, se mêler indiscrètement de. Se fourrer v. pr. S'introduire : se fourrer dans une société.
FOURREUR n. et adj. m. Qui travaille en pelleterie. Marchand de fourrures.
FOURRIER n. m. (du lat. fadrum, fourrage). Sous-officier chargé de distribuer les vivres, de pourvoir au logement des soldats en route, et adjectiv. : sergent (ou maréchal des logis), fourrier, brigadier fourrier.
FOURRIÈRE n. f. Lieu de dépôt des bestiaux, des chevaux, des voitures, des chiens, etc., qu'on a saisis pour dégât, dette ou contravention, jusqu'à leur vente ou jusqu'au payement des dommages qu'ils ont causés.
FOURRURE n. f. (de fourrer). Peau d'animal préparée et garnie de son poil pour doubler, garnir ou orner des vêtements : les fourrures de zibeline sont très estimées. Vêtement garni de fourrures. Peau d'animal très touffue : la fourrure de l'hermine. Blas. Certains émaux de l'écu représentant des peaux qui doublent des vêtements. (V. la planche et l'article blason.)
FOURVOIEMENT n. m. (de fourvoyer). Erreur de celui qui se fourvoie, se trompe.
FOURVOYER v. a. (de fors, et voie. — Se conj. comme aboyer.) Egarer, détourner du chemin : guide qui a fourvoyé des voyageurs. Fig. Mettre dans l'erreur. Se fourvoyer v. pr. Se tromper, s'égarer, se perdre.
FOYER n. m. (lat. focus). Lieu où l'on fait le feu : éteindre un foyer. Dalle que l'on scelle devant la cheminée pour isoler le feu du parquet. Petit tapis qui se met devant une cheminée. Par ext. Maison, demeure, famille : trouver son foyer désert. Foyer des acteurs, partie du théâtre où se rassemblent les acteurs, les auteurs et quelques privilégiés. Foyer du public, partie du théâtre où le public se réunit dans les entr'actes. Siège principal ou productif d'une maladie. Fig. Centre actif, siège principal : le foyer de la rébellion. Physiq. Point d où partent les rayons lumineux. Le point en dehors d'un verre où les rayons lumineux viennent se réunir. Pl. Pays natal : revoir ses foyers. Foyers d'une ellipse, les deux points qui servent à la décrire.
FRAC n. m. Habit d'homme serré à la taille et à basques étroites. Habit noir de cérémonie.
FRACAS (ka) n. m. (ital. fracassa). Rupture ou fracture avec violence et bruit : le fracas des vagues sur les roches. Par ext. Tumulte : le fracas de la rue. Bruit qui ressemble à celui d'une chose qui se brise : le fracas du tonnerre. Eclat bruyant : les hommes vains aiment le fracas.
FRACASSEMENT n. m. Action de fracasser.
FRACASSER (ka-sé) v. a. Briser, mettre en pièces avec bruit : le vent fracasse les chênes. Rompre : se fracasser la jambe.
FRACTION n. f. (du lat. fractus, rompu). Action de briser : la fraction du pain. Portion, partie : une fraction de l'assemblée vota pour. Arith. Nombre exprimant une ou plusieurs parties de l'unité divisée en parties égales.
FRACTIONNAIRE (frak-si-o-nè-re) adj. Arith. Qui a la forme d'une fraction. Nombre fractionnaire, composé d'un nombre entier et d'une fraction. Ant. Entier, total.
FRACTIONNEMENT (frak-si-o-ne-man) n. m. Action de fractionner. Résultat de cette action.
FRACTIONNER (frak-si-o-né) v. a. Diviser par fractions.
FRACTURE n. f. (lat. fractura). Rupture avec effort. Solution de continuité qui en résulte : les fractures de l'écorce terrestre. Chir. Rupture violente d'un os ou d'un cartilage dur : les fractures se traitent par l'immobilisation des parties blessées.
FRACTURER (ré) v. a. (de fracture). Casser, briser, forcer : fracturer un coffre-fort.
FRAGILE adj. (lat. fragilis ; de frangere, briser). Aisé à rompre, sujet à se casser : le verre est très fragile. Fig. Sujet à succomber : nature fragile. Mal assuré : santé, fortune fragile. Ant. Solide, durable.
FRAGILITÉ n. f. Disposition à être brisé : la fragilité du verre. Fig. Instabilité : la fragilité des choses humaines. Facilité à succomber : la fragilité de l'homme.
FRAGMENT n. m. (lat. fragmentum ; de frangere, briser). Morceau d'un objet qui a été brisé, rompu. Ce qui reste d'un ouvrage ancien : il ne nous reste que des fragments de l'œuvre de Ménandre. Morceau extrait d'un livre, d'un discours.
FRAGMENTAIRE adj. Divisé par fragments, par lambeaux.
FRAGMENTATION (man-ta-si-on) n. f. Action de partager en fragments.
FRAGMENTER (man-té) v. a. Partager en fragments.
FRAGON n. m. Genre de liliacées, comprenant de petits arbrisseaux de France : le fragon épineux ou petit houx a des baies rouges comestibles.
FRAI (frè) n. m. Action de frayer. Temps où a lieu la ponte chez les poissons et les batraciens : la pêche est interdite pendant le frai. Ces œufs mêmes. Petits poissons pour peupler.
FRAI (frè) n. m. Diminution du poids d'une monnaie, par suite du frottement et de l'usage.
FRAÎCHEMENT (frè-che-man) adv. Au frais. Récemment : tout fraîchement arrivé. Fam. Avec peu d'empressement, de cordialité : être reçu fraîchement.
FRAÎCHEUR (frè) n. f. (de frais). Frais, agréable. Froid, froidure : la fraîcheur du soir. Maladie, douleur causée par un froid humide : attraper une fraîcheur. Fig. Brillant,éclat agréable des fleurs, du teint : visage, tableau plein de fraîcheur. Vent très faible.
FRAÎCHIR (frè) v. n. Mar. Se dit du vent qui devient plus fort : la brise fraîchit. Devenir plus frais, en parlant de la température. V. imp. : il fraîchit.
FRAIRIE (frè-rî) n. f. (du bas lat. fratria, société). Partie de divertissement, de bonne chère. Fête patronale de village. Fête populaire.
FRAIS, FRAÎCHE (frè, frè-che) adj. (de l'anc. haut allem. frise). Légèrement froid : brise fraîche. Qui a de l'éclat, de la fraîcheur : teint frais. Qui n'est pas fatigué : troupes fraîches. Se dit des choses su jettes à se sécher ou à se corrompre et qui n'ont point encore souffert d'altération : pain frais, poisson frais. Fig. Récent : nouvelles de fraîche date. Mar. Vent frais, brise assez forte. Bon frais, bonne brise. Grand frais, forte brise. N. m. Froid agréable : prendre le frais. N. f. Moment du jour où il fait frais : sortir à la fraîche. Adv. : boire frais. Récemment (varie par euphonie) : fleur fraîche cueillie. Ant. Blême, hâve. Défraîchi, foncé.
FRAIS (frè) n. m. pl. (de l'anc. haut allem. fridu). Dépense, dépens : faire de grands frais. Dépenses qu'occasionne un procès : les frais sont à la charge de la partie qui succombe. Faux frais, petites dépenses imprévues. Se mettre en frais, dépenser plus que de coutume. Faire ses frais, retirer d'une entreprise autant qu'elle avait coûté. Fig. Déployer : se mettre en frais de coquetterie. A peu de frais loc. adv. Sans beaucoup de peine, sans dépenser beaucoup : briller, voyager à peu de frais.
FRAISE (frè-ze) n. f. (lat. fragum). Fruit du fraisier. Accident de la peau, naevus, qui imite une fraise.
FRAISE (frè-ze) n. f. (bas lat. frassa). Membrane qui enveloppe les intestins du veau, de l'agneau, etc. Collet plissé qui, par sa forme, avait quelque ressemblance avec la fraise de veau : la fraise s'est portée au xvie et au xviie siècle. Chair rouge et plissée, qui pend sous le bec des dindons. Sorte de palissade presque horizontale, au sommet d'une escarpe.
FRAISE (frè-ze) n. f. Outil d'acier, en forme de cône renversé, et servant à évaser l'orifice d'un trou. Petite roue dentée, en acier, qui sert à couper les bois, les métaux, etc. Nom donné aux pieux battus autour d'une pile de pont. (On dit aussi frase.)
FRAISEMENT ou FRAISAGE n. m. Action de fraiser un trou.
FRAISER (frè-zé) v. a. Plisser en fraise : fraiser des manchettes. Evaser l'orifice d'un trou dans lequel une vis ou un objet quelconque doit être inséré. Travailler, entailler le bois ou les métaux. Entourer de pieux ou pilots une pile de pont. Rouler de la pâte sous la paume de la main pour la rendre lisse.
FRAISETTE n. f. Cost. Petite fraise. Liqueur préparée avec des fraises.
FRAISEUSE n. f. Machine à fraiser.
FRAISIER n. m. Genre de rosacées, dont le fruit est la fraise : le fraisier se multiplie par marcottes.
FRAISIÈRE (frè-zi) n. f. Terrain planté de fraisiers : des fraisières productives.
FRAISIL (frè-zi) n. m. Cendre du charbon de terre.
FRAISOIR n. m. Vilebrequin.
FRAISURE n. f. Evasement pratiqué à l'orifice d'un trou.
FRAMBOISE (fran-boi-ze) n. f. Fruit rouge ou blanc du framboisier : la framboise se mange crue ou sert à fabriquer des sirops, de la gelée, des confitures.
FRAMBOISÉ, E (fran-boi-zé) adj. Qui a le parfum de la framboise.
FRAMBOISER (fran-boi-zé) v. a. Aromatiser avec du jus de framboise : framboiser du vin.
FRAMBOISIER (fran-boi-zi-é) n. m. Genre de rosacées comprenant des sous-arbrisseaux qui produisent les framboises.
FRAMÉE (mé) n. f. (lat. framea). Sorte de javeline, qui fut l'arme favorite des anciens Francs.
FRANC (fran) n. m. Nom de plusieurs anciennes monnaies françaises. Unité monétaire en argent, en usage en France, du poids de 5 grammes. (V. la planche système métrique.)
FRANC (fran), FRANCHE adj. (du lat. Francus, Franc, n. de peuple). Libre, affranchi, par oppos. à serf. Fig. Loyal, sincère : langage franc. Vrai (devant le nom) : franc libertin. Exempt de charges, d'impôts : villes franches. Complet : assigner à huit jours francs. Lettres franches de port, lettres pour le port desquelles il n y a rien à payer. Adv. Ouvertement, sans détour : je vous parle franc. — L'adjectif franc, dans franc de port, est invariable lorsqu'il précède le nom : j'envoie franc de port les lettres. Placé après le nom, il peut être variable : j'envoie les lettres franches de port. Mais l'expression franc de port étant, en somme, une locution adverbiale, on peut l'employer toujours invariablement. Ant. Faux, hypocrite, sournois, dissimulé.
FRANC (fran), FRANQUE adj. n. et (lat. Francus). Nom générique des Européens, dans les ports du Levant. Langue franque, langue composée de français, d'espagnol, d'italien, etc., usitée dans le Levant. Les Francs, v. Part. hist.
FRANÇAIS, E adj. et n. De France. N. m. La langue française : apprendre le français.
FRANC-ALLEU (fran-ka-leu) n. m. Alleu affranchi de toute servitude. V. féodalité (part. hist.).
FRANCATU n. m. Variété de pomme.
FRANC-BORD (bor) n. m. Espace de terrain qui borde une rivière ou un canal, au delà des digues ou du chemin de halage. Bordage extérieur de la coque d'un navire. Pl. des francs-bords.
FRANC-BOURGEOIS (joi) n. m. Féod. Celui qui, dépendant d'un seigneur, ne participait pas aux charges municipales. Pl. des francs-bourgeois.
FRANC-CANTON n. m. Blas. Canton occupant la cinquième partie de l'écu, toujours à dextre. Pl. des francs-cantons.
FRANC-COMTOIS, E (kon-toi, oi-ze) adj. et n. De la Franche-Comté. Pl. des Francs-Comtois, des Franc-Comtoises.
FRANC-FIEF (fi-èf) n. m. Héritage noble, féodal ou allodial. Fief exempt d'hommage. Taxe due par un roturier possédant un fief noble. Pl. des francs-fiefs.
FRANCHEMENT adv. Sincèrement : avouer franchement ses fautes. Sans hésitation : cheval qui saute franchement.
FRANCHIR v. a. (de franc). Sauter, passer en sautant par-dessus quelque chose : franchir un fossé. Passer, traverser hardiment des lieux difficiles : franchir les Alpes, les mers. Fig. Surmonter : franchir les obstacles.
FRANCHISE (chi-ze) n. f. Immunité, exemption : les franchises communales étaient inscrites dans une charte. Fig. Sincérité : parler avec franchise. Franchise postale, gratuité du transport par la poste. Ant. Fausseté, hypocrisie, dissimulation.
FRANCHISSABLE adj. Qui peut être franchi : rivière difficilement franchissable.
FRANCHISSEMENT n. m. Action de franchir.
FRANCISATION n. f. Action de franciser. Acte qui constate qu'un navire est français.
FRANCISCAIN n. et adj. m. (du lat. Francisais, François). Religieux de l'ordre fondé par saint François d'Assise : les franciscains étaient communément appelés en France cordeliers.
FRANCISER (zé) v. a. Donner le caractère français, les manières françaises. Donner une terminaison, une inflexion française à un mot d'une autre langue : London, francisé, donne Londres.
FRANCISQUE (sis-ke) n. f. (lat. francisca). Hache de guerre, en usage chez les Francs et les Germains.
FRANC-JUGE n. m. Membre d'un tribunal secret d'Allemagne, aux xive et xve siècles : le tribunal des francs-juges s'appelait la sainte Wehme.
FRANC-MAÇON n. m. Membre d'une société de franc-maçonnerie. Pl. des francs-maçons.
FRANC-MAÇONNERIE n. f. Société secrète, répandue dans différentes contrées du globe. V. Part. hist.
FRANC-MAÇONNIQUE adj. Qui a rapport à la franc-maçonnerie : signes franc-maçonniques.
FRANCO adv. (mot ital.). Sans frais : recevoir un paquet franco de port.
FRANCO (du lat. Francus, Franc) mot à terminaison euphonique, qui entre en composition avec certains autres noms de peuples : traité franco-italien.
FRANCOLIN n. m. Genre d'oiseaux gallinacés, voisin des perdrix.
FRANCOPHILE adj. et n. (de Franc, et du gr. philos, ami). Ami de la France et des Français.
FRANC-PARLER n. m. Franchise de langage. Absence de déguisement dans les paroles. Avoir son franc-parler, se permettre de dire toute la vérité.
FRANC-QUARTIER n. m. Blas. Carré occupant le quart de l'écu. Pl. des francs-quartiers.
FRANC-RÉAL n. m. Sorte de poire. Pl. des francs-réals.
FRANC-TIREUR n. m. Soldat qui, sans faire partie de l'armée régulière, reçoit une commission pour la durée d'une guerre. Pl. des francs-tireurs.
FRANGE n. f. (lat. fimbria). Tissu d'où pendent des filets, servant à orner les meubles, les vêtements, etc. Fig. Objet découpé ou pendant comme une frange.
FRANGÉ, E adj. Orné de franges : rideaux franges.
FRANGER (jé) v. a. (Prend un e muet après le g devant a et o : il frangea, nous frangeons.) Garnir de franges.
FRANGEUSE (jeu-ze) n. et adj. f. Ouvrière qui fait des franges : frangeuse en châles.
FRANGIER (ji-é), ÈRE ou FRANGER (jé), ÈRE n. et adj. Ouvrier, ouvrière qui fait la frange.
FRANGIPANE n. f. (de Frangipani, n. pr.). Sorte d'arôme d'origine italienne, qui servait à parfumer les peaux à gants. Crème épaisse, parfumée aux amandes. Pâtisserie garnie de cette crème.
FRANGIPANIER (ni-é) n. m. Genre d'apocynacées, voisin des lauriers-roses.
FRANQUETTE (kè-te) n. f. (de franc). N'est usité que dans cette phrase familière : à la bonne franquette, franchement et sans façon.
FRAPPAGE n. m. Action de frapper. Résultat de cette action : le frappage de la monnaie.
FRAPPANT , E adj. Qui fait une vive impression sur l'esprit : preuves frappantes. Qui saute aux yeux : ressemblance frappante.
FRAPPE (fra-pe) n. f. Action de frapper la monnaie : la frappe de la monnaie est réservée d l'État. Empreinte que le balancier fait sur la monnaie. Assortiment de matrices pour fondre des caractères d'imprimerie.
FRAPPÉ, E (fra-pé) adj. Saisi, surpris : être frappé d'une chose. Vers bien frappés, où il y a de la force, de l'énergie. Ouvrage frappé au bon coin, bon ouvrage. Imagination frappée, remplie d'une chose, de terreur, par exemple. Temps frappé ou subst. frappé, temps de la mesure que l'on marque en frappant un coup qui produit quelque bruit.
FRAPPE-DEVANT (van) n. m. invar. Gros marteau à long manche, à l'usage des forgerons.
FRAPPEMENT n. m. Action de frapper : le frappement du rocher par Moïse.
FRAPPER (fra-pé) v. a. Donner un ou plusieurs coups. Blesser : Louis XV fut frappé d'un coup de canif par Damiens. Donner une empreinte à: frapper de la monnaie. Atteindre par une décision juridique administrative : frapper une marchandise d'un impôt. Mar. Assujettir (un cordage.) Fig. Faire périr : la mort frappe tous les hommes. Faire retentir : frapper l'air de ses cris. Produire de l'effet : frapper un grand coup. Tomber sur : la lumière frappe les objets. Faire impression sur : frapper les yeux, l'imagination. Congeler au moyen de la glace : frapper de l'eau, une carafe, du champagne. V. n. Frapper à la porte de quelqu'un, le solliciter. Frapper à toutes les portes, avoir recours à un grand nombre de personnes. Se frapper v. pr. S'émotionner, prendre peur devant un danger : malade qui se frappe beaucoup.
FRAPPEUR, EUSE n. Qui frappe. N. m. Ouvrier forgeron qui emploie le marteau. Adjectiv. Esprit frappeur, esprit des morts, qui, selon les spirites, se manifeste par des frappements sur les meubles, les murs, etc.
FRASQUE n. f. (ital. frasca). Tour malin. Extravagance avec éclat : frasques de jeunesse.
FRATER n. m. (m. lat. signif. frère). Fam. Religieux illettré. Garçon chirurgien. Barbier. Pl. des fraters.
FRATERNEL, ELLE adj. (lat. fraternus ; de frater, frère). Qui est propre à des frères. Qui convient entre frères. Qui a lieu entre personnes unies comme des frères : amitié fraternelle.
FRATERNELLEMENT adv. D'une manière fraternelle.
FRATERNISATION n. f. Action de fraterniser.
FRATERNISER v. n. Faire acte de fraternité, de concorde : troupes qui fraternisent.
FRATERNITÉ n. f. (de fraternel). Relation de frère à frère. Fig. Union intime entre les hommes, entre les membres d'une société : la fraternité est la plus noble des obligations sociales.
FRATRICIDE adj. (lat. frater, tris, frère, et caedere, tuer). Relatif au meurtre d'un frère, d'une sœur : luttes fratricides. N. m. Ce meurtre lui-même. N. Qui commet ce crime : Caïn fut le premier des fratricides.
FRAUDE n. f. (lat. fraus, dis). Tromperie, acte de mauvaise foi. Contrebande, tromperie au préjudice du fisc : faire la fraude. En fraude loc. adv. frauduleusement.
FRAUDER v. a. Frustrer par quelque fraude : frauder la douane. V. n. Commettre des fraudes : frauder dans un examen.
FRAUDEUR, EUSE n. et adj. Qui fait la fraude.
FRAUDULEUSEMENT adv. D'une manière frauduleuse : objets frauduleusement soustraits.
FRAUDULEUX, EUSE adj. Enclin à la fraude : esprit frauduleux. Entaché de fraude : marché frauduleux ; banqueroute frauduleuse.
FRAXINÉES n. f. pl. Genre d'arbres dont le frêne (lat. fraxinus) est le type. S. une fraxinée.
FRAXINELLE n. f. (du lat. fraxinus, frêne). Bot. Syn. de dictame.
FRAYEMENT n. m. Erythème causé par le frottement chez les animaux.
FRAYER v. a. (lat. fricare, frotter. — Se conj. comme balayer.) Tracer, pratiquer : frayer un sentier. Fig. Frayer la voie à quelqu'un, lui préparer et faciliter la tâche. V. n. Se reproduire, en parlant des poissons. Fig. Avoir des relations: ces deux hommes ne frayent point ensemble. Se frayer v. pr. S'ouvrir : se frayer un passage.
FRAYÈRE n. f. Lieu où les poissons frayent.
FRAYEUR n. f. (du lat. fragor, bruit). Crainte vive, grande peur causée par l'image d'un mal véritable ou apparent : la frayeur de la mort.
FRAYOIR n. m. (de frayer). Marques qui restent sur les baliveaux contre lesquels le cerf a frotté son bois nouveau.
FREDAINE n. f. Fam. Folie de jeunesse.
FREDERIC n. m. Ancienne monnaie d'or de Russie, à l'effigie de Frédéric II. Monnaie d'or prussienne, valant 20 fr. 80 c.
FREDON n. m. (du lat. fritinnire, gazouiller). Roulade, tremblement de voix en chantant.
FREDONNEMENT n. m. Action de fredonner.
FREDONNER v. a. et n. Faire des fredons.  Chanter à demi-voix : fredonner un vieux refrain.
FRÉGATE n. f. (ital. fregata). Bâtiment à voiles de l'ancienne marine. Vaisseau cuirassé à une seule batterie couverte et moins de 60 bouches à feu : les frégates ont été remplacées par les croiseurs. Genre d'oiseaux palmipèdes, habitant les mers tropicales, à ailes immenses et puissantes : les frégates traversent, dit-on, l'Atlantique entier.
FREIN n. m. (lat. frenum). Mors, partie de la bride qu'on met dans la bouche du cheval pour le diriger. Ce qui bride ou retient un organe : frein de la langue. Appareil au moyen duquel on peut ralentir ou même arrêter complètement le mouvement d'une machine, d'une voiture, etc. Fig. Ce qui retient dans les bornes du devoir : le frein de la loi. Ronger son frein, dévorer son dépit, supporter impatiemment une chose.
FRELAMPIER n. m. (de frère lampier, frère chargé d'allumer les lampes dans un couvent). Homme qui n'est bon à rien.
FRELATAGE, FRELATEMENT n. m. ou FRELATERIE (rî) n. f. Action de frelater.
FRELATER v. a. (du holl. verlaten, transvaser). Falsifier une substance en y mêlant des substances étrangères : frelater du vin.
FRELATEUR n. m. Celui qui frelate.
FRÊLE adj. (lat. fragilis). Fragile : tige frêle. Fig. Faible : frêle appui.
FRELON n. m. Sorte de grosse guêpe d'Europe : la piqûre du frelon est très douloureuse.
FRELUCHE n. f. Petite houppe de soie. Fig. Chose frivole.
FRELUQUET n. m. Fam. Jeune homme léger, frivole et sans mérite.
FRÉMIR v. n. (lat. fremere). Trembler de crainte, de colère, d'horreur, etc. Être agité d'un tremblement : les arbres frémissent sous le vent. Se dit aussi d'un liquide près de bouillir et des corps agités de vibrations promptes et courtes.
FRÉMISSANT, E adj. Qui frémit.
FRÉMISSEMENT n. m. Émotion avec tremblement des membres. Tremblement qui accompagne une indisposition. Agitation des molécules d'un corps : frémissement de l'air. Petit mouvement qui se produit dans un liquide près de bouillir.
FRÊNAIE (nè) n. f. Terrain planté de frênes.
FRÊNE n. m. (lat. fraxinus). Genre d'oléacées, comprenant de beaux arbres forestiers, à bois blanc, dur et résistant : le frêne atteint 35 mètres de hauteur.
FRÉNÉSIE (zî) n. f. (du gr. phrenesis, trouble, agitation). Délire furieux. Fig. Excès dans une passion : se livrer au jeu avec frénésie.
FRÉNÉTIQUE adj. et n. Atteint de frénésie. Furieux : transport frénétique. Au fig. : applaudissements frénétiques.
FRÉNÉTIQUEMENT (ke-man) adv. D'une manière frénétique : applaudir frénétiquement.
FRÉQUEMMENT (ka-man) adv. Souvent.
FRÉQUENCE (kan-se) n. f. Réitération fréquente. Fréquence du pouls, vitesse des battements. Ant. Rareté.
FRÉQUENT (kan), E adj. (lat. frequens). Qui arrive souvent. Pouls fréquent, pouls qui bat très vite. Ant. Rare, exceptionnel, unique.
FRÉQUENTABLE (kan) adj. Que l'on peut fréquenter : les envieux sont difficilement fréquentables.
FRÉQUENTATIF, IVE (kan) n. et adj. Se dit d'un verbe qui marque une action fréquemment répétée, comme clignoter, crachoter, criailler.
FRÉQUENTATION (kan-ta-si-on) n. f. Communication habituelle avec quelqu'un : éviter les mauvaises fréquentations. Fréquentation des sacrements, usage fréquent des sacrements.
FRÉQUENTER (kan-té) v. a. Visiter fréquemment, aller souvent dans un lieu. Fréquenter une maison, une personne. V. n. Aller fréquemment chez ou dans : fréquenter chez quelqu'un.
FRÈRE n. m. (lat. frater). Né du même père et de la même mère, ou seulement de l'un des deux : Caïn et Abel étaient frères. Fig. Se dit de tous les hommes, comme étant sortis du même père : on doit toujours secourir ses frères. Nom que se donnent les religieux entre eux ou que l'on joint au nom de certains ordres religieux. Frère germain, frère né du même père et de la même mère. Frère consanguin, frère né seulement du même père. Frère utérin, frère né seulement de la même mère. Frères jumeaux, frères nés d'un même accouchement. Frères de lait, l'enfant de la nourrice et celui qu'elle a nourri du même lait. Frères d'armes, guerriers qui combattent ensemble. Faux frère, celui qui trahit une société dont il fait partie.
FRÉROT (ro) n. m. Fam. Petit frère.
FRESAIE (zè) n. f. Nom vulgaire de la chouette.
FRESQUE n. f. (de l'ital. fresco, frais). Art de peindre avec des couleurs détrempées dans de l'eau de chaux, sur une muraille fraîchement enduite : peindre à fresque. Tableau ainsi peint : Raphaël décora d'admirables fresques la chapelle Sixtine.
FRESSURE n. f. Le cœur, la rate, le foie et les poumons d'un animal, pris ensemble : une fressure de veau.
FRET (frè) n. m. (bas all. fracht). Louage d'un bâtiment pour prendre la mer. Prix du louage d'un bâtiment. Cargaison : fret d'aller, fret de retour.
FRÈTEMENT n. m. Action de fréter.
FRÉTER (té) v. a. (de fret. — Se conj. comme accélérer.) Donner ou prendre un vaisseau à louage. Le charger, l'équiper.
FRÉTEUR n. m. Celui qui donne un navire à loyer. — L’affréteur est celui qui prend le navire à loyer, et le prix du loyer s'appelle fret. Le contrat est désigné sous le nom d’affrètement (Océan) ou de nolissement (Méditerranée), et l'écrit constatant le contrat est dit charte-partie.
FRÉTILLANT (ll mll., an), E adj. Vif, remuant.
FRÉTILLEMENT (ll mll., e-man) ou FRÉTILLAGE n. m. Mouvement de ce qui frétille.
FRÉTILLER v. n. S'agiter par des mouvements vifs et courts : frétiller de joie.
FRÉTILLON n. Fam. Personne qui ne cesse de s'agiter.
FRETIN n. m. Menu poisson : rejeter à l'eau le fretin. Fig. Chose de nulle valeur.
FRETTAGE n. m. Action de fretter : le frettage d'une roue.
FRETTE (fré-te) n. f. Cercle de fer qui entoure un morceau de bois pour l'empêcher de se fendre, et principalement le moyeu des roues. Cercle en acier ajusté autour d'un canon, pour le renforcer.
FRETTE (fre-te) n. f. Archit. Demi-baguette ronde ou plate, dessinant des lignes brisées sur une moulure plate. Blas. Meuble d'armoiries fait de six cotices entrelacées, moitié dans le sens de la bande, moitié dans le sens de la barre.
FRETTÉ, E (frèté) adj. Blas. Chargé d'une frette.
FRETTER (frè-té) v. a. Garnir d'une frette.
FREUX (freû) n. m. Nom vulgaire d'une espèce de corbeau d'un noir brillant, à reflets pourpres.
FRIABILITÉ n. f. Caractère, nature de ce qui est friable : la friabilité de la craie.
FRIABLE adj. (lat. friabilis). Qui peut être aisément réduit en poudre : roche, terre friable.
FRIAND (fri-an), E adj. (de frire). Qui aime les morceaux délicats et qui s'y connaît. Qui aime beaucoup : l'ours est friand de miel. Délicat, en parlant des mets. Fig. Appétissant. N. m. Sorte de pâtisserie faite de pâte feuilletée, garnie d'un hachis de viande, de champignons, etc.
FRIANDISE (di-ze) n. f. Goût pour les mets Ans et délicats. Pl. Sucreries : donner trop de friandises à un enfant.
FRICANDEAU (dô) n. m. Morceau de viande ou de poisson lardé, qui se sert comme entrée de table : un fricandeau de veau au jus, à l'oseille.
FRICASSÉE (ka-sé) n. f. Viande fricassée : fricassée de poulet. Ancienne danse à figures irrégulières. Fig. Mélange confus de choses diverses.
FRICASSER (ka-sé) v. a. Accommoder dans une sauce de la viande coupée par morceaux. Fig. Consumer promptement : il a fricassé tout son bien.
FRICASSEUR n. m. Celui qui fricasse. Mauvais cuisinier.
FRICHE n. f. Etendue de terrain qu'on ne cultive pas et où ne croissent que des herbes, des broussailles : laisser une terre en friche.
FRICHTI n. m. Pop. Fricot.
FRICOT (ko) n. m. Fam. Ragoût de viande fricassée.
FRICOTER (té) v. n. Pop. Se régaler. V. a. Accommoder en ragoût. Fig. Dépenser en bonne chère. Se procurer des bénéfices illicites.
FRICOTEUR, EUSE n. Pop. Qui aime la bonne chère. Celui qui se procure des bénéfices illicites. Maraudeur. Soldat qui esquive le plus qu'il peut des obligations de son métier.
FRICTION n. f. (lat. frictio). Frottement que l'on fait sur quelque partie du corps. Par ext. Nettoyage de la tête avec une eau aromatique : une friction à la quinine. — Les frictions sèches se font avec les mains, une brosse, de la flanelle, un gant ou une lanière de crin. Les frictions humides se pratiquent avec des liniments, des huiles, des préparations alcooliques, des onguents, etc. Les frictions assouplissent les membres, régularisent les fonctions de la peau, activent la circulation.
FRICTIONNER (frik-si-o-né) v. a. Faire des frictions : frictionner un malade, un bras.
FRIGIDITÉ n. f. (du lat. frigidus, froid). État de ce qui est froid : la frigidité cadavérique.
FRIGORIFÈRE n. m. Chambre de froid dans les appareils frigorifiques.
FRIGORIFIQUE adj. (lat. frigus, oris, froid, et facere, faire). Qui produit le froid : on utilise des appareils frigorifiques pour la conservationde la viande.
FRILEUX, EUSE adj. et n. (lat. frigorosus). Fort sensible au froid.
FRIMAIRE (mè-re) n. m. (rad. frimas). Troisième mois du calendrier républicain (du 21 nov. au 20 déc.)
FRIMAS (ma) n. m. Brouillard froid et épais, qui se glace en tombant. Au pl. L'hiver.
FRIME n. f. Pop. Démonstration qui n'est que pour l'apparence. Chose qui n'a rien de sérieux.
FRIMOUSSE (mou-se) n. f. Fam. Figure, face : frimousse chiffonnée (en mauv. part.)
FRINGALE n. f. (corrupt. de faim valle). Faim subite et violente.
FRINGANT (ghan), E adj. Qui est vif, alerte, fort éveillé : cheval fringant.
FRINGUER (ghé) v. n. Danser, sautiller.
FRIPE n. f. Chiffon.  Pop. Tout ce qui peut s'étaler sur le pain (beurre, fromage, confitures, etc.).
FRIPER (pé) v. a. (de fripe). Chiffonner, user, gâter: friper une robe, ses habits. Manger goulûment. Dissiper : friper son patrimoine.
FRIPERIE (rî) n. f. Vêtements, meubles usés. Commerce qu'on en fait. Fig. Chose usée, sans valeur.
FRIPE-SAUCE (sô-se) n. m. invar. Fam. Goinfre. Mauvais cuisinier. .
FRIPIER (pi-é), ÈRE n. et adj. Qui vend de vieux habits, etc.
FRIPON, ONNE (o-ne) n. et adj. Qui trompe adroitement, fourbe, escroc, filou : se laisser duper par un fripon. Petit fripon, enfant espiègle. Air, œil fripon, éveillé. Ant. Honnête, probe.
FRIPONNEAU (po-nô) n. m. Fam. Diminutif de fripon.
FRIPONNER (po-né) v. a. Escroquer, dérober avec adresse.
FRIPONNERIE n. f. Action de fripon. Ant. Honnêteté, probité.
FRIQUET (kè) n. m. Moineau de petite espèce.
FRIRE v. a. défect. (lat. frigere. — Je fris, tu fris, il frit, sans pl. Je frirai, nous frirons. Je frirais, nous fririons. Impér. fris, sans pl. Frit, e. Les autres formes sont inusitées ; pour y suppléer, on emploie le verbe faire, suivi de l'infin. frire.) Faire cuire dans une poêle avec du beurre, de l'huile, du saindoux bouillant. V. n. Se cuire dans la poêle : le poisson frit. Fig. Il n'y à rien à frire, rien à manger, rien à faire.
FRISAGE (za-je) n. m. Action de friser.
FRISE (fri-ze) n. f. (lat. phrygium). Archit. Partie de l'entablement entre l'architrave et la corniche : sur les frises du Panthéon est représentée la procession des panathénées. Surface plane formant une bande continue. Théâtr. Bande de toile placée au cintre pour figurer le ciel.
FRISE (fri-ze) n. f. Etoffe de laine à poil frisé. Gros feutre pour calfater les navires.
FRISE (fri-ze) n. f. (de Frise, n. géogr.). Toile venant de Frise. Fortif. Cheval de frise, grosse pièce de bois hérissée de pointes de tous côtés.
FRISÉ, E (zé) adj. Tortillé, contourné en tire-bouchon , crépu : cheveux, poils frisés. Chou frise, dont la feuille est toute crêpée. Ant. Lisse, plat.
FRISER (zé) v. a. Crêper, mettre en boucles : friser ses cheveux. Fig. Raser, effleurer : la balle lui a frisé le visage. Être prêt d'atteindre, manquer de peu : friser la quarantaine, la corde. V. n. : ses cheveux frisent naturellement. Ant. Défriser.
FRISETTE (zè-te) n. f. Petite boucle de cheveux frisés.
FRISOIR (zoir) n. m. Instrument pour friser les cheveux.
FRISOLÉE (zo-lé) ou FRISELÉE (ze-lé) n. f. Maladie de la pomme de terre.
FRISON (zon) n. m. Boucle d'une frisure.
FRISON, ONNE adj. et n. De la Frise.
FRISOTTER (zo-té) v. a. Friser souvent.
FRISQUET, ETTE (fris-kè, è-te) adj. Qui approche du froid : bise frisquette. Adv. Pop. : il fait frisquet.
FRISQUETTE n. f. Châssis d'imprimerie garni en papier et posé sur la feuille, pour garantir les marges et les blancs.
FRISSON n. m. (lat. frictio). Sensation de froid, accompagnée d'une crispation de la peau et d'un certain tremblement : la fièvre est souvent précédée de frissons. Fig. Saisissement qui vient de la peur ou de quelque passion violente.
FRISSONNANT , E adj. Qui frissonne.
FRISSONNEMENT (fri-so-ne-man) n. m. Léger frisson.
FRISSONNER v. n. Avoir le frisson. Fig. Être fortement ému : frissonner d'horreur.
FRISURE (zu-re) n. f. Façon de friser. Chevelure frisée.
FRIT, E adj. Cuit dans la friture : poisson frit. Pommes de terre frites, des frites.
FRITILLAIRE n. f. Genre de liliacées, dont l'espèce principale est la couronne impériale.
FRITTE n. f. Mélange de sable et de soude dont on fait le verre. Cuisson de ce mélange.
FRITURE n. f. Action et manière de frire. Huile, beurre, graisse servant à frire. Poisson frit : friture de goujons.
FRITURIER (ri-é), ÈRE n. Marchand de friture.
FRIVOLE adj. (lat. frivolus). Vain, léger, futile, sans importance. Qui a du goût pour les choses futiles : Marie-Antoinette avait le caractère frivole. N. m. Ce qui est frivole : le goût du frivole. Ant. Grave, sérieux.
FRIVOLEMENT adv. Avec frivolité.
FRIVOLITÉ n. f. Caractère de ce qui est frivole. Chose frivole. Comm. Sorte de dentelle, de broderie.
FROC n. m. Partie de l'habit monacal qui couvre la tête et tombe sur les épaules. Vêtement de moine en général. Sorte de lainage grossier. Fig. Profession monacale : prendre le froc. Jeter le froc aux orties, quitter les ordres. Pantalon : Chier dans son froc, avoir très peur.
FROCARD n. m. Pop. Moine.
FROID, E adj. (lat. frijidus). Privé de chaleur : le sang des reptiles est froid. Qui communique le froid, ou n'en garantit pas : le coton est plus froid que la laine. Refroidi : viandes froides. Fig. Flegmatique, sérieux, posé, réservé : homme froid. Qui manque de chaleur, de sensibilité : orateur, style froid. Battre froid à quelqu'un, lui faire moins bon accueil. Humeurs froides, scrofules. Loc. adv. : À froid, sans mettre au feu : infusion à froid. Fig. Sans passion, sans sincérité : enthousiasme à froid. Ant. Chaud, bouillant, ardent, torride.
FROID n. m. (lat. frigus). Absence de chaleur : le froid polaire peut congeler le mercure. Sensation que font éprouver l'absence, la perte, la diminution de la chaleur : le froid très violent produit l'effet du feu. Fig. Indifférence. Air sérieux et composé : il est d'un froid glacial. Affaiblissement des sentiments mutuels : il y a du froid entre eux. Gêne : cette proposition jeta un froid dans l'assemblée. Ant. Chaleur.
FROIDEMENT adv. De manière à avoir froid : être vêtu froidement. Fig. Avec froideur : accueillir froidement. Ant. Chaudement.
FROIDEUR n. f. État de ce qui est froid. Fig. Défaut d'ardeur. Indifférence. Mécontentement réciproque. Défaut d'animation : froideur de style. Ant. Ardeur, chaleur.
FROIDIR v. n. Devenir froid.
FROIDURE n. f. Froid répandu dans l'air. L'hiver : au retour de la froidure.
FROIDUREUX, EUSE adj. Qui amène la froidure. Qui craint le froid.
FROISSEMENT (froi-se-man) n. m. Action de froisser. Fig. : les froissements des intérêts ; le froissement de l'amour-propre.
FROISSER v. a. (lat. pop. frustiare; de frustum, morceau). Meurtrir par une pression violente : se froisser un membre. Chiffonner : froisser du drap. Fig. Blesser, choquer : froisser les opinions de quelqu'un. Se froisser v. pr. Être froissé. Fig. Être blessé, offensé : se froisser d'une plaisanterie.
FROISSURE n. f. Impression qui demeure à un corps qui a été froissé.
FRÔLEMENT n. m. Action de frôler. Son résultat : bruit causé par le frôlement des branches.
FRÔLER v. a. Toucher légèrement en passant.
FROMAGE n. m. (pour formage, de forme). Aliment obtenu par la fermentation du caillé, après coagulation du lait. Fromage d'Italie, hachis de foie de veau ou de cochon, de lard et de panne. Fromage de cochon, hachis de porc frais. Fig. Entre la poire et le fromage, à la fin du repas, lorsque la gaieté et la liberté sont plus grandes. — Les fromages les plus estimés sont : le roquefort, le gruyère, le neufchâtel, le hollande, le parmesan, le livarot, le marottes, le camembert, le chester, le port salut, le brie, le munster, le sassenage, etc.
FROMAGEON (jon) n. m. Fromage blanc de lait de brebis, que l'on fabrique dans le midi de la France.
FROMAGER (jé) n. m. Genre d'arbres des régions tropicales, appelés scientifiquement bombax, dont les fruits sont couverts d'un duvet analogue au coton.
FROMAGER (jé), ÈRE n. et adj. Qui fait, vend des fromages. N. m. Vase percé pour égoutter le fromage.
FROMAGERIE (rî) n. f. Endroit où l'on fait, où l'on garde, où l'on vend les fromages : les fromageries de Roquefort sont creusées dans le calcaire.
FROMENT n. m. (lat. frumentum). La meilleure espèce du blé.
FROMENTACÉE n. et adj. f. Se dit des plantes qui ont du rapport avec le froment, comme le chiendent, le froment de haies, etc.
FROMENTAL, E, AUX adj. Qui a rapport au froment.
FROMENTAL n. m. Espèce d'avoine, employée surtout comme fourrage. Champ producteur du froment.
FROMENTEAU (man-tô) n. m. Variété de raisin, qui n'est autre que le pineau de Bourgogne.
FRONCE n. f. (de froncer.) Chacun des plis faits à une étoffe. Pli défectueux dans le papier.
FRONCEMENT n. m. Action de froncer, de rider, surtout en parlant des sourcils et du front.
FRONCER (sé) v. a. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il fronça, nous fronçons.) Resserrer, en parlant des sourcils. Rider, en parlant du front. Plisser : froncer une robe.
FRONCIS (si) n. m. Ensemble des plis faits à une robe, à une chemise, etc.
FRONDAISON (dè-zon) n. f. (du lat. frons, dis, feuillage). Epoque où paraissent les feuilles. Le feuillage lui-même : une abondante frondaison.
FRONDE n. f. (lat. funda). Instrument fait d'un morceau de cuir et de deux bouts de corde, avec lequel on lance des pierres ou des balles : les frondes des anciens tuaient un homme à plus de 400 pas. Jouet d'enfant servant au même usage. La Fronde, v. Part. hist.
FRONDER (dé) v. a. Lancer avec la fronde. Blâmer, critiquer : fronder le pouvoir.
FRONDESCENT , E adj. Qui se couvre de feuillage : arbres frondescents.
FRONDEUR n. m. Qui lance des pierres avec une fronde : les frondeurs baléares étaient célèbres dans l'antiquité. Fig. Qui aime à critiquer, à contredire, à blâmer. Partisan de la Fronde. V. Part. hist.
FRONDIFÈRE adj. (lat. frons, dis, feuillage, et ferre, porter). Feuillu, qui porte des expansions foliacées : arbre très frondifère.
FRONT (fron) n. m. (lat. frons, tis). Partie supérieure du visage, depuis la naissance des cheveux jusqu'aux sourcils : un front haut et bombé dénote souvent une grande intelligence. (V. la planche homme.) Fig. Tout le visage considéré quant à son expression : montrer un front serein. La tête : courber, relever le front. Le devant : le front d'un bataillon. Partie supérieure et antérieure : le front d'une montagne. Hardiesse, impudence : vous avez eu le front de... Front de bataille, ligne que présente une troupe en ordre de bataille. Faire front, se tourner en face, de manière à tenir tête à l'attaque. De front loc. adv. Par devant : attaquer de front. Côte à côte : aller de front. Ensemble : mener deux affaires de front. Sans ménagement : heurter de front les opinions, les préjugés de quelqu'un.
FRONTAL ou FRONTAIL n. m. Partie de la têtière du cheval qui passe en avant de la tête et au-dessus des yeux. V. harnais.
FRONTAL, E, AUX adj. Qui concerne le front : veine frontale. N. m. Os frontal. Bandeau ou topique qu'on applique sur le front.
FRONTEAU (tô) n. m. Bandeau de toile, que les religieuses portent sur le front. Frontail. Guidon de certaines armes à feu.
FRONTIÈRE n. f. Limite qui sépare deux États : la frontière franco-espagnole suit la crête des Pyrénées. Frontière naturelle, celle qui suit un accident géographique, rivière, montagne, etc. Frontière artificielle ou conventionnelle, celle qui est tracée sans tenir compte de la topographie. Adjectiv. Qui est limitrophe : place frontière.
FRONTIGNAN n. m. Vin muscat, récolté près de Frontignan : un verre de frontignan.
FRONTISPICE n. m. (lat. frons, tis, front, et aspicere, regarder). Face principale d'un monument : le frontispice du Panthéon. Titre imprimé d'un livre avec vignettes. Gravure placée en regard du titre d'un livre.
FRONTON n. m. (rad. front). Ornement triangulaire d'architecture, quelquefois semi-circulaire, audessus de l'entrée d'un édifice : le fronton du Parthénon représentait la naissance d'Athéna.
FROTTAGE n. m. Travail de celui qui frotte.
FROTTÉE (fro-té) n. f. Pop. Coups nombreux que l'on donne ou que l'on reçoit.
FROTTEMENT n. m. Action de deux corps qui se frottent : le frottement engendre la chaleur. Fig. Contact, effet de l'action habituelle. A frottement, se dit d'une manière d'ajuster une pièce dans une autre, de manière que l'une ne soit mobile sur l'autre qu'avec un frottement plus ou moins grand.
FROTTER (fro-té) v. a. Passer à plusieurs reprises, et en appuyant, un corps sur un autre. Enduire de cire : frotter un parquet. Frictionner. Fig. et fam. Battre, maltraiter : on l'a frotté d'importance. Frotter la toile à voile, y produire des plis distincts. V. n. Produire un frottement. Fam. Se frotter à v. pr. S'attaquer à. Loc prov. : Qui s'y frotte s'y pique, celui qui s'y risque s'en repent.
FROTTEUR n. m. Qui frotte les parquets. Pièce d'une machine qui frotte sur une autre.
FROTTIS (fro-ti) n. m. Couche de couleur légère et transparente.
FROTTOIR n. m. Linge, brosse, etc., outil pour frotter. Chacun des coussins entre lesquels tourne le plateau d'une machine électrique.
FROUEMENT n. m. Action de frouer.
FROUER (frou-é) v. n. Imiter à la pipée le vol et le cri de la chouette pour attirer les oiseaux.
FROU-FROU ou FROUFROU (onomat.) n. m. Froissement des feuilles, des vêtements, surtout en parlant d'une robe de femme. Faire du froufrou, faire de l'étalage. Pl. des frou-frous ou froufrous.
FROUSSARD , E adj. et n. Pop. Poltron.
FROUSSE n. f. Pop. Peur extrême.
FRUCTIDOR (fruk) n. m. (du lat. fructus, fruit, et du gr. dôron, don). Douzième mois de l'année républicaine (du 18 août au 16 sept.). V. Part. hist.
FRUCTIFÈRE (fruk) adj. (lat. fructus, fruit, et ferre, porter). Qui produit des fruits : rameau fructifère. (On dit aussi fructifère.)
FRUCTIFIANT (fruk-ti-fi-an), E adj. Productif: plante fructifiante. Fig. Fécond en résultats avantageux : industries fructifiantes.
FRUCTIFICATION (fruk, si-on) n. f. Formation du fruit. Ensemble des organes reproducteurs, chez les cryptogames. Epoque où se produisent les fruits.
FRUCTIFIER (fruk-ti-fi-é) v. n. (lat. fructus, fruit, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Rapporter du fruit. Fig. Produire un résultat avantageux : cette somme a fructifié.
FRUCTUEUSEMENT (fruk-tu-eu-ze-man) adv. Avec fruit, utilement. Ant. Infructueusement.
FRUCTUEUX, EUSE (fruk-tu-eû, eu-ze) adj. (lat. fructuosus). Profitable : travail fructueux. Ant. Infructueux , improductif, infécond, stérile.
FRUGAL, E, AUX adj. (lat. frugalis ; de frux, gis, fruit). Qui se contente de peu pour sa nourriture : les Spartiates étaient très frugaux. Qui n'est pas recherché, en parlant des aliments : vie frugale.
FRUGALEMENT adv. D'une manière frugale : déjeuner frugalement.
FRUGALITÉ n. f. Sobriété. Ant. Intempérance.
FRUGIVORE adj. (lat. frux, gis, fruit, et vorare, dévorer). Qui se nourrit de végétaux et, en général, de fruits : l'écureuil est frugivore. N. : un frugivore.
FRUIT (fru-i) n. m. (lat. fructus). Production des végétaux qui succède à la fleur, et qui contient la semence : les fruits ne doivent pas être mangés trop verts. Fruit sec, fruit sans pulpe. Fig. Elève d'une grande école qui, ayant échoué à l'examen de sortie, se trouve sans situation. Homme qui n'a pas réussi dans sa carrière. Fruit défendu, allusion au fruit de l'arbre de vie auquel Adam et Eve avaient reçu ordre de ne pas toucher (Bible.) Fig. Objet dont il n'est pas permis d'user. Profit, avantage : le fruit du travail, de l'étude. Résultat mauvais : la misère est le fruit de la paresse. Pl. Toutes les productions de la terre : les fruits de la terre. Revenus d'un fonds quelconque. Dr. Fruits vendants par les racines, récoltes encore sur pied. Fruits pendants par branches, fruits qui viennent des arbres et qui ne sont pas encore récoltés. — Le fruit est l'ensemble de la graine et du pistil venus à maturité ; il est formé de deux parties : 1° le péricarpe, servant d'enveloppe aux graines, et divisé lui-même en épicarpe, mésocarne et endocarpe, et, 2° la graine. Suivant la forme qu'ils affectent, les fruits reçoivent différents noms.
FRUIT (fru-i) n. m. Inclinaison donnée au côté extérieur des murailles d'une construction, la surface intérieure restant verticale.
FRUITÉ, E adj. Se dit de l'huile d'olive qui a conservé le goût du fruit vert.
FRUITERIE (rî) n. f. Lieu où l'on conserve le fruit. Commerce du fruitier. Sa boutique.
FRUITIER (ti-é), ÈRE adj. Qui porte des fruits : arbre fruitier.
FRUITIER (ti-é), ÈRE n. Qui vend des fruits, des légumes. Personne qui fabrique des fromages dans la Franche-Comté et le Jura. N. m. Lieu sec et frais où l'on conserve les fruits. N. f. Association pour la fabrication et la vente du fromage, dans la FrancheComté et le Jura. Local où se fabriquent ces fromages.
FRUMENTAIRE adj. (du lat. frumentum). Qui se rapporte au blé : loi frumentaire.
FRUSQUES n. f. pl. Pop. Vieux effets d'habillement, de mobilier.
FRUSQUIN n. m. Pop. Tout ce qu'un homme a d'argent, de nippes. (On dit plus souvent saint-frusquin : tout son saint-frusquin lui a été volé.)
FRUSTE adj. (ital. frusto). Se dit d'une médaille ou d'une sculpture usée par le temps. Fig. Style fruste, style rude, non poli.
FRUSTRATEUR n. m. Celui qui frustre.
FRUSTRATION (frus-tra-si-on) n. f. Action de frustrer.
FRUSTRATOIRE adj. Fait dans l'intention de frustrer : clause frustratoire.
FRUSTRER v. a. (lat. frustrari). Priver quelqu'un de ce qui lui est dû : frustrer un associé de sa part de bénéfice.
FRUTESCENT , E adj. (du lat. frutex, arbrisseau). Bot. A tige ligneuse, comme un arbrisseau.
FUCACÉES (sé) n. f. pl. Famille d'algues phéophycées, qui a le fucus pour type. S. une fucacée.
FUCHSIA n. m. (de Fuchs, bot. allem.). Genre d'onagrariacées, comprenant des arbrisseaux à fleurs rouges pendantes.
FUCHSINE n. f. Matière colorante rouge : la fuchsine oxydant l'aniline par la nitrobenzine.
FUCUS (kuss) n. m. Nom scientifique du varech.
FUERO (fu-é) n. m. (m. esp.). Ancienne loi espagnole, garantissant les privilèges d'une ville, d'un pays : beaucoup de pays d'Aragon ont conservé leurs fueros (ross.)
FUGACE adj. (lat. fugax ; de fugere, fuir). Qui disparaît aussitôt après s'être montré: parfum fugace. Au fig. : couleur fugace.
FUGACITÉ n. f. Caractère de ce qui est fugace.
FUGITIF, IVE n. et adj. (lat. fugitivus ; de fugere, fuir). Qui fuit : recueillir un fugitif. Fig. Qui passe rapidement : ombre fugitive. Peu durable : espoir fugitif. Poésies fugitives, petites pièces de vers simples et courtes Ant. Durable, permanent.
FUGITIVEMENT adv. D'une manière fugitive.
FUGUE (fu-ghe) n. f. (ital. fuga). Mus. Morceau où les différentes parties se succèdent en répétant le même motif ou sujet. Fam. Escapade: faire une fugue.
FUGUÉ, E (ghé) adj. Mus. Qui est en forme de fugue.
FUIE (fu-î) n. f. Petit colombier.
FUIR v. n. (lat. fugere. — Je fuis, nous fuyons. Je fuyais, nous fuyions. Je fuis, nous fuîmes. Je fuirai, nous fuirons. Je fuirais, nous fuirions. Fuis, fuyons, fuyez. Que je fuie, que nous fuyions. Que je fuisse, que nous fuissions. Fuyant. Fui, fuie.) S'éloigner rapidement pour échapper : fuira travers champs. S'éloigner, s'écouler avec rapidité : l'hiver a fui. Être incliné en arrière : front qui fuit. Laisser échapper : ce tonneau fuit. V. a. Eviter en s'éloignant : fuir le danger.
FUITE n. f. Action de fuir. Echappement d'un liquide, d'un gaz. Fissure par laquelle s'échappe un gaz, un liquide. Fig. Moyen dilatoire : user de fuites.
FULGURAL, ALE, AUX adj. (lat. fulguralis). Qui concerne la foudre, ou la divination par la foudre.
FULGURANT (ran), E adj. (du lat. fulgur, éclair). Qui lance des éclairs. Au fig. : regard fulgurant. Méd. Se dit de certaines douleurs intenses et rapides.
FULGURATION n. f. (lat. fulgur, éclair). Eclair qui n'est pas accompagné de tonnerre.
FULIGINEUX, EUSE adj. (du lat. fuligo, inis, suie). Qui a la couleur de la suie.
FULIGO n. m. Genre de champignons myxomycètes : le fuligo tache les feuilles des plantes.
FULMICOTON n. m. V. coton-poudre.
FULMINANT (nan), E adj. (de fulminer). Qui lance la foudre : Jupiter fulminant. Fig. Qui éclate en menaces : homme toujours fulminant. Chim. Qui produit une détonation : poudre fulminante.
FULMINATE n. m. Chim. Sel produit par la combinaison de l'acide fulminique avec une base : le fulminate de mercure sert à la fabrication des amorces.
FULMINATION n. f. Détonation d'une substance fulminante. Action de fulminer.
FULMINATOIRE adj. Qui fulmine : sentence fulminatoire.
FULMINER v. n. (du lat. fulmen, inis, foudre). Faire explosion. Fig. Eclater en menaces : fulminer contre quelqu'un. V. a. Lancer avec certaines formalités religieuses : fulminer une excommunication. Fig. Formuler avec véhémence : fulminer des imprécations.
FULMINIQUE adj. (de fulminer). Chim. Se dit d'un acide formant des combinaisons métalliques qui produisent de violentes explosions.
FUMAGE n. m. Action de donner une fausse couleur d'or à l'argent, en l'exposant à la fumée de certaines compositions. Exposition de certains aliments à la fumée pour les mieux conserver : jambons soumis au fumage.
FUMAGE n. m. ou FUMAISON (mè-zon) n. f. Action de répandre le fumier sur les champs.
FUMAGINE n. f. Maladie des plantes, caractérisée par des croûtes noires qui se développent sur les feuilles.
FUMANT , E adj. Qui fume : cendre fumante. Fumant de sang, souillé de sang fraîchement versé.
FUMARIACÉES (sé) n. f. pl. Bot. Famille de dycotylédones dialypétales, ayant pour type le fumeterre. S. une fumariacée.
FUMÉ n. m. Empreinte d'un caractère d'imprimerie récemment fondu, et noirci à la fumée. Epreuve en noir d'une gravure, pour voir si elle est bien venue.
FUMÉE (mé) n. f. Mélange de gaz, de vapeur d'eau et de particules plus ou moins ténues, qui se dégage des corps en combustion. Fig. Choses vaines : la fumée de la gloire. Pl. Excitation produite au cerveau parles boissons alcooliques : les fumées du vin. Passion qui trouble l'âme : fumées de l'orgueil.
FUMER (mé) v. n. Jeter de la fumée. Exhaler des vapeurs : les prés fument au printemps. Fig. Pop. Eprouver du dépit, de la colère. V. a. Exposer à la fumée pour faire sécher : fumer des jambons. Fumer du tabac, en aspirer et en rejeter la fumée.
FUMER (mé) v. a. Amender, engraisser avec du fumier : fumer une terre.
FUMEROLLE (ro-le) n. f. (ital. fumarola). Emission de gaz qui se produit dans les volcans : les fumerolles dégagent souvent du gaz sulfhydrique.
FUMERON n. m. Bois non entièrement carbonisé, qui s'enflamme et jette de la fumée.
FUMET (mè) n. m. Arôme des viandes, des vins. Odeur émanant du gibier et qui révèle sa présence.
FUMETERRE (tè-re) n. f. Genre de fumariacées, comprenant des herbes amères, dépuratives.
FUMEUR, EUSE n. Qui fume habituellement du tabac, de l'opium, etc.
FUMEUX, EUSE adj. Qui répand de la fumée : lampe fumeuse. Fig. Qui envoie des vapeurs à la tête : vin fumeux. Peu clair : idées fumeuses.
FUMIER (mi-é) n. m. Litière des bestiaux mêlée avec leur fiente : fumier de cheval, de bœuf. Engrais pour la terre. Fig. Objet vil, méprisable.
FUMIGATEUR n. m. Celui qui donne les fumigations. Appareil pour enfumer les insectes nuisibles aux plantes.
FUMIGATION n. f. Action de produire une fumée qui purifie l'air ou qui se répand sur une partie malade.
FUMIGATOIRE adj. Qui a rapport aux fumigations. Boîte fumigatoire, qui contient ce qu'il faut pour secourir, par des fumigations, les noyés et les asphyxiés.
FUMIGER (jé) v. a. (du lat. fumigare, enfumer. — Prend un e muet après le g devant a et o : il fumigea, nous fumigeons.) Exposer à la fumée.
FUMISTE (mis-te) n. et adj. m. (de fumée). Celui dont le métier est d'entretenir les cheminées en bon état,de fabriquer les appareils de chauffage. Fig. et pop. Mystificateur, mauvais plaisant.
FUMISTERIE n. f. Profession, commerce du fumiste. Pop. Plaisanterie, mystification.
FUMIVORE adj. (lat. fumus, fumi, fumée, et vorare, dévorer). Qui consume la fumée : appareil fumivore. Substantiv. : un fumivore.
FUMOIR n. m. Local où l'on fume le poisson, la viande. Pièce où l'on se réunit pour fumer.
FUMURE n. f. Engrais. Enfouissement du fumier dans le sol.
FUNAMBULE (nan) n. (lat. funis, corde, et ambulare, marcher). Danseur, danseuse de corde.
FUNAMBULESQUE (nan-bu-lès-ke) adj. Qui a rapport aux funambules. Fig. Bizarre.
FUNÈBRE adj. Qui a rapport aux funérailles : pompe funèbre. Fig. Triste, lugubre : image funèbre.
FUNÈBREMENT adv. D'une manière funèbre, sombre, triste.
FUNÉRAILLES (ra, ll mll.) n. f. pl. (lat. funeralia). Ensemble des cérémonies qui s'accomplissent à l'occasion de la sépulture d'une personne : la France fit à Victor Hugo des funérailles nationales.
FUNÉRAIRE (rè-re) adj. Qui concerne les funérailles : frais funéraires. Colonne funéraire, colonne qui porte une urne contenant des cendres, ou qui surmonte un monument funèbre. Drap funéraire, grand drap dont on recouvre le cercueil des morts.
FUNESTE (nès-te) adj. (lat. funestus). Malheureux, sinistre, désolant : guerre funeste. Fatal, qui entraîne la mort : sa dernière expédition lui fut funeste. Ant. Favorable, propice.
FUNESTEMENT adv. D'une manière funeste.
FUNICULAIRE (lè-re) adj. Qui a rapport au funicule. Chemin de fer funiculaire ou subst. funiculaire, chemin de fer destiné à gravir de fortes rampes, et dont les convois sont mus par un câble.
FUNICULE n. m. (du lat. funiculus, cordon). Fil qui relie la graine au placenta.
FUNIN ou FRANC-FUNIN (fran) n. m. (lat. funis, cordage). Mar. Cordage non goudronné. Pl. des funins ou francs-funins.>
FUR n. m. (lat. forum). Usité seulement dans cette locution : au fur et à mesure, d fur et mesure, successivement. (Ne pas dire au fur et mesure.)
FURET (rè) n. m. (du lat. fur, voleur). Petit mammifère carnivore, variété du putois, dont on se sert pour la chasse au lapin de garenne. Fig. Personne curieuse, toujours en quête de découvertes. Jeu de société dans lequel les joueurs, assis en rond, font passer un anneau dans une corde, tandis qu'un autre joueur cherche à le prendre.
FURETAGE n. m. Chasse au lapin avec le furet. Fig. Action de fureter. Mode d'exploitation, appliqué surtout aux taillis de hêtre.
FURETER (té) v. n. (Prend deux t devant une syllabe muette : il furette.) Chasser au furet. Fig. Fouiller, chercher avec soin.
FURETEUR, EUSE n. Qui chasse au furet. Fig. Qui cherche, qui fouille partout.
FUREUR n. f. (lat. furor). Colère extrême : entrer en fureur. Folie momentanée. Passion démesurée : la fureur du jeu. Fig. Violence : la fureur des vents. Inspiration : fureur poétique. Ant. Calme, douceur, modération.
FURIBOND (bon), E n. et adj. (lat. furibundus). Furieux, sujet à de grands emportements de fureur. Qui exprime la fureur : regards furibonds. Ant. Calme, doux, paisible.
FURIE (rî) n. f. (n. des trois divinités infernales. [V. Part hist.].) Grand emportement de colère : entrer en furie. Fig. Femme très méchante et emportée. Ardeur, impétuosité de courage : les Italiens, à Fornoue, furent décontenancés parla furie française.
FURIEUSEMENT (ze-man) adv. D'une manière furieuse. Fam. A l'excès : il est furieusement riche.
FURIEUX, EUSE (ri-eû, eu-ze) adj. et n. Qui est en furie, en fureur. Fig. Impétueux : vent furieux. Ant. Calme, modéré, tranquille, doux.
FURIOSO (zo) adj. (mot ital.). Mus. Qui a un caractère violent, furieux : allégro furioso. Adverbialem. : exécuter un morceau furioso.
FUROLLE (ro-le) n. f. (de fuir). Feu follet.
FURONCLE n. m. (lat. furunculus). Tumeur produite par une inflammation du tissu cellulaire sous-cutané, et qu'on appelle vulgairemet clou.
FURONCULOSE (lô-ze) n. f. Maladie caractérisée par des éruptions de furoncle.
FURTIF, IVE adj. (du lat. furtum, vol). Qui se fait à la dérobée, en cachette : jeter des regards furtifs. Ant. Ostensible, patent, public.
FURTIVEMENT adv. (de furtif). A la dérobée. Ant. Ostensiblement, publiquement.
FUSAIN (zin) n. m. Genre de plantes, comprenant des arbrisseaux à bois tendre, qui croissent le long des haies. Charbon fait de ses branches, pour dessiner. Dessin fait avec ce charbon : Decamps a laissé de merveilleux fusains.
FUSAINISTE ou FUSINISTE n. Se dit de l'artiste qui fait des dessins au fusain.
FUSAÏOLE n. f. (ital. fusaiolo). Archéol. Petit disque percé d'un trou central, destiné à recevoir l'extrémité du fuseau servant à filer le lin.
FUSANT, E adj. Qui fuse : couleur fusante.
FUSEAU n. m. (lat. fusus). Petit instrument de bois, renflé vers le milieu, pour filer à la quenouille, pour faire de la dentelle, etc. Broche conique autour de laquelle on envide le fil de coton, de soie, etc. Jambes en fuseau, jambes très grêles. Géom. Partie de la surface d'une sphère, comprise entre deux demi-grands cercles ayant un diamètre commun. (V. les planches surfaces, solides.) Myth. Fuseau des Parques, fuseau sur lequel elles filent la vie de chaque homme. Zool. Genre de mollusques gastéropodes à coquille longue et pointue, répandus dans les mers chaudes.
FUSÉE (zé) n. f. (du lat. fusus, fuseau). Fil enroulé sur le fuseau. Pièce de feu d'artifice qui s'élève dans les airs et brûle en fusant : les fusées servent souvent de signaux marins. Dispositif fixé dans les projectiles et servant à les faire éclater. Fusée à la Congrève, fusée très meurtrière, employée surtout pendant les sièges. Horl. Petit cône cannelé, autour duquel s'enroule la chaîne d'une montre. Chacune des extrémités de l'essieu d'une voiture qui entrent dans les moyeux des roues. Chir. Trajet fistuleux. Mus. Trait diatonique qui unit deux notes séparées par un grand intervalle. Blas. Meuble en forme de losange allongé.
FUSÉEN (zé-in) n. m. Autrefois, soldat d'artillerie chargé de lancer des fusées de guerre.
FUSELÉ, E (ze-lé) adj. Taillé, disposé en fuseau : colonne fuselée. Fig. : doigts fuselés. Blas. Couvert de fusées de deux émaux alternés.
FUSELER v. a. (Prend deux l devant un e muet : je fuselle.) Tailler en fuseau : fuseler une colonne.
FUSEMENT (ze-man) n. m. Action de fuser.
FUSER (zé) v. n. (du lat. fusum, supin de fundere, fondre). Se fondre par l'action de la chaleur : cette bougie fuse trop vite. Se dit de sels qui, placés sur des charbons ardents, se décomposent en éclatant avec une légère crépitation. Se dit de la poudre, quand elle brûle sans détoner.
FUSIBILITÉ (zi) n. f. Qualité, nature de ce qui est fusible.
FUSIBLE adj. (du lat. fusus, fondu). Qui peut être fondu, liquéfié : l'étain est le plus fusible des métaux usuels. Ant. Infusible, réfractaire.
FUSIFORME adj. Bot. En forme de fuseau.
FUSIL n. m. (lat. pop. focile ; de focus, foyer). Arme à feu longue et portative, consistant en un Crosse tube métallique, monté sur un fût en bois. Fig. Soldat armé du fusil : une compagnie à l'effectif de guerre compte environ deux cents fusils. Briquet pour tirer du feu d'un caillou : pierre à fusil. Pièce d'acier recouvrant le bassinet des anciennes armes à feu, contre laquelle venait se heurter le silex. Morceau de fer ou d'acier dont se servent les bouchers pour aiguiser leurs couteaux.
FUSILIER n. m. Soldat armé d'un fusil. Fusilier marin. Les Bigors, « bigorneaux ».
FUSILLADE n. f. Décharge de plusieurs fusils. Exécution militaire, par le moyen d'une décharge de coups de fusil.
FUSILLEMENT n. m. Action de fusiller.
FUSILLER v. a. Tuer à coups de fusil. Passer par les armes : Ney fut fusillé en 1815.
FUSION n. f. (lat. fusio). Passage d'un corps solide à l'état liquide, par l'action du feu : la température reste constante pendant toute la durée de la fusion. Fig. Réunion, mélange : la fusion des partis. Ant. Coagulation, solidification, concrétion.
FUSIONNEMENT n. m. Action de fusionner.
FUSIONNER v. a. Réunir en une seule association, en un seul parti. V. n. : deux partis qui fusionnent.
FUSIONNISTE adj. Qui tient à un système de fusion politique ou industrielle. N. Partisan de cette fusion.
FUSTANELLE n. f. (du turc fystan, vêtement de femme). Sorte de jupon court, à plis, évasé, s'arrêtant aux genoux, qui fait partie du costume national grec.
FUSTET n. m. Nom vulgaire du sumac des teinturiers.
FUSTIBALE ou FUSTIBALLE n. f. Archéol. Fronde emmanchée au bout d'un bâton.
FUSTIGATION n. f. Action de fustiger.
FUSTIGER v. a. (lat. fustigare ; de fustis, bâton. — Prend un e muet après le g devant a et o : il fustigea, nous fustigeons.) Battre à coups de verge, de bâton, de fouet, etc. Fig. Châtier, reprendre vivement : Molière a fustigé l'hypocrisie.
FÛT n. m. (du lat. fustis, bois). Bois sur lequel est monté le canon d'une arme à feu. Tonneau. Archit. Partie de la colonne comprise entre la base et le chapiteau : le fût est généralement renflé. Carcasse d'une malle, d'un coffre.
FUTAIE n. f. (de fût.) Forêt dont on exploite les arbres quand ils sont arrivés à une grande dimension. Par ext. Arbre de grande dimension. Haute futaie, celle qui est parvenue à toute sa hauteur.
FUTAILLE n. f. Tonneau quelconque pour le vin, les liqueurs, etc.
FUTAINE n. f. (de Fostat, faubourg du Caire). Étoffe pelucheuse, de fil et de coton.
FUTÉ, E adj. Fam. Fin, rusé : un petit garçon alerte et futé. Ant. Nigaud, benêt.
FUTÉE n. f. (de fût). Mastic de colle forte etde sciure de bois pour boucher les trous d'une pièce de bois.
FUTILE adj. Sans valeur : raisons futiles. Frivole : esprit futile. Ant. Sérieux, grave, important.
FUTILEMENT adv. D'une manière futile.
FUTILITÉ n. f. Caractère de ce qui est futile. Chose futile.
FUTUR, E adj. Qui sera dans un temps à venir : la vie future. N. Celui, celle qu'on doit épouser bientôt. N. m. Avenir, temps futur. Philos. Futur contingent, fait futur qui peut être ou n'être pas. Gram. Temps du verbe qui indique qu'une chose sera ou se fera : il y a dans les verbes français deux temps pour exprimer le futur : le futur simple et le futur antérieur. Ant. Passé.
FUYANT, E adj. Qui fuit. Qui disparaît. Qui paraît s'éloigner par l'effet de la perspective : horizon fuyant. Qui s'incline rapidement : jour fuyant. N. m. Ligne fuyante, perspective.
FUYARD, E adj. et n. Qui s'enfuit, qui se sauve, qui a l'habitude de fuir : troupe fuyarde. N. m. Plus particulièrem., soldat qui prend la fuite pendant le combat : rallier les fuyards.
 

G 267
G n. m. Septième lettre de l'alphabet et cinquième des consonnes : un G majuscule, un g minuscule — Le g est doux devant e, i, et se prononce comme un j : genre, gilet. Il est dur devant a, o, u, et se prononce comme gh : gare, golfe, guide. Le groupe gn représente ordinairement la consonne n mouillée : agneau.
GABARE n. f. Grande embarcation à voiles et à rames, transportant les marchandises sur les cours d'eau, ou servant à charger et à décharger les navires. Pêch. Sorte de grande senne.
GABARIAGE n. m. Action de faire un gabarit, ou de comparer un objet au gabarit.
GABARIER n. m. Patron, conducteur ou déchargeur de gabares.
GABARIT ou GABARI n. m. Modèle en vraie grandeur sur lequel on façonne certaines parties dans la construction des navires ou des pièces d'artillerie. Nom générique de divers appareils pour mesurer. Ch. de f. Arceau en bois ou en fer sous lequel on fait passer les wagons chargés, afin de vérifier que leurs dimensions ne dépassent pas la règle admise. (V. la planche chemin de fer).
GABAROT n. m. ou GABAROTTE n. f. Mar. Petite gabare en usage sur la Loire.
GABEGIE n. f. Fourberie, affaire peu claire.
GABELAGE n. m. Temps pendant lequel le sel devait demeurer dans les greniers avant d'être vendu.
GABELER v. a. Faire sécher le sel dans les greniers de la gabelle.
GABELEUR n. m. Employé de la gabelle.
GABELLE n. f. (prov. gabela). Impôt sur le sel.
GABELOU n. m. Par dénigr. Autref., employé de la gabelle. Auj., employé de l'octroi ou de la douane.
GABIE n. f. (ital. gabbia). Mar. Demi-hune en caillebotis, placée au sommet des mâts à antennes.
GABIER n. m. Matelot de la spécialité de la manœuvre, attaché au service des hunes.
GABION n. m. (ital. gabbione). Panier cylindrique sans fond, employé dans l'artillerie et le génie pour établir rapidement des parapets de terre. Grand panier à deux anses pour transporter du fumier, des terres. Tonneau près d'une mare, dans lequel se cache le chasseur de canards.
GABIONNADE n. f. Abri fait de gabions.
GABIONNAGE n. m. Action de faire ou de poser des gabions.
GABIONNER v. a. Couvrir par des gabions.
GABIONNEUR n. m. Celui qui fait, pose ou utilise des gabions.
GABLE ou GÂBLE n. m. (bas lat. gabulum). Fronton triangulaire, servant à masquer la pente des combles et à terminer les ogives des portails. Triangle formé par les deux arbalétriers d'une lucarne.
GABORD ou GALBORD n. m. Bordage inférieur de la carène d'un navire.
GABURON n. m. Mar. Enveloppe de planches dont on entoure la partic inférieure d'un bas-mât.
GÂCHAGE n. m. Action de gâcher.
GÂCHE n. f. Pièce de fer fixée au chambranle d'une porte, et dans laquelle entre le pêne d'une serrure. Outil de maçon servant au gâchage. Spatule de cuisinier, de pâtissier.
GÂCHER v. a. Délayer du plâtre, du mortier. Fig. Faire grossièrement, négligemment quelque chose. Gâcher le métier, travailler à bon marché.
GACHETTE n. f. Languette de fer au-dessous de la batterie d'un fusil, d'un pistolet, etc., pour faire partir la détente. (V. fusil.) Petite pièce d'une serrure qui se met sous le pêne et l'arête.
GÂCHEUR n. et adj. m. Qui gâche.
GÂCHEUX, EUSE adj. Bourbeux.
GÂCHIS n. m. Mortier de plâtre, de sable, etc. Ordure, saleté causée par quelque liquide. Chose, situation confuse, embrouillée : le gâchis politique.
GÂCHOIR n. m. Cuve où l'on mélange la matière première des pâtes à poterie.
GADE n. m. Genre de gadidés, comprenant des poissons, caractérisés par un barbillon à la mâchoire inférieure, comme la morue, l'églefin, etc.
GADIDÉS n. m. pl. Famille de poissons, comprenant les morues, merlans, lottes, etc. S. un gadidé.
GADOUARD n. m. Pop. Vidangeur.
GADOUE n. f. Matière fécale servant d'engrais. Engrais constitué par les ordures ménagères.
GAÉLIQUE adj. et n. Qui a rapport aux Gaëls : les coutumes gaéliques. Se dit d'un des deux grands groupes de la langue celtique : l'irlandais et l'écossais appartiennent au groupe gaélique.
GAFFE n. f. Mar. Perche à pointe métallique munie d'un ou de deux crocs latéraux servant pour accrocher, accoster, aborder, etc. : gaffe de sauvetage. Fig. et pop. Maladresse : faire une gaffe.
GAFFEAU n. m. Petite gaffe.
GAFFER v. a. Accrocher avec une gaffe. V. n. Pop. Commettre une gaffe.
GAFFEUR, EUSE n. Fam. Personne qui commet des gaffes.
GAGA n. et adj. Fam. Homme tombé en enfance.
GAGE n. m. Contrat par lequel un créancier reçoit, pour garantir sa créance, un objet mobilier ; la chose même qui est donnée en garantie : lorsque le gage est immobilier, il porte le nom d'antichrèse. Ce qu'on dépose a certains jeux de société, quand on a commis une faute et qu'on ne peut reprendre qu'en accomplissant une pénitence. Fig. Laisser pour gage, perdre. Témoignage, assurance : gage d'amitié. Pl. Salaire des domestiques.
GAGER v. a. (Prend un e muet après le g devant a et o : il gagea, nous gageons.) Parier. Donner des gages à un domestique. Meubles gagés, meubles saisis en garantie d'une dette.
GAGERIE n. f. Saisie. Saisie-gagerie, saisie des effets et fruits, pratiquée avant jugement, pour garantie d'une créance.
GAGEUR, EUSE n. Qui gage ou est dans l'habitude de gager : un gageur perpétuel.
GAGEURE n. f. Promesse de payer telle chose si l'on perd un pari : tenir une gageure. Chose gagée. C'est une gageure, cela est si étrange qu'on dirait que cela ne se fait que parce qu'on a gagé qu'on le ferait.
GAGISTE n. m. Qui reçoit des gages sans être un domestique : les gagistes d'un théâtre. Musicien militaire, non enrôlé comme soldat. Adjectiv. : musicien gagiste. N. et adj. Dr. Qui détient un gage : créancier gagiste.
GAGNABLE adj. Que l'on peut gagner : un pari gagnable. Ant. Perdable.
GAGNAGE n. m. Lieu où vont paître les bestiaux, les bêtes fauves.
GAGNANT, E n. et adj. Qui gagne au jeu, à la loterie : numéro gagnant. Ant. Perdant.
GAGNE-DENIER n. m. Celui qui gagne sa vie au jour le jour, sans avoir d'art spécial. Pl. des gagne-deniers.
GAGNE-PAIN n. m. invar. Outil à l'aide duquel on gagne sa vie : le rabot est le gagne-pain du menuisier. Celui qui assure la vie à d'autres : le père est le gagne-pain de ses enfants.
GAGNE-PETIT n. m. invar. Rémouleur ambulant.
GAGNER v. a. (anc. h. all. waidanjan). Faire un gain. Gagner sa vie, gagner ce qu'il faut pour subsister. Remporter après lutte : Scipion gagna la bataille de Zama. Obtenir par hasard : gagner un lot. Mériter : il l'a bien gagné. Corrompre : gagner des témoins. Atteindre : gagner la frontière. Fig. Conquérir : gagner l'affection. Attraper : gagner un rhume. Gagner le ciel, vivre pieusement. Gagner le vent, au vent, prendre le dessus du vent. V. n. Paître, brouter : le lapin gagne. S'améliorer : le vin gagne en bouteille. Croître en estime, etc. : gagner à être connu. S'étendre : le feu gagne de proche en proche. Se gagner v. pr. Être acquis : l'argent se gagne avec peine. Être contracté : la phtisie se gagne aisément. Ant. Perdre.
GAGNEUR, EUSE n. Celui, celle qui gagne : un gagneur d'argent ; Napoléon était un gagneur de batailles.
GAI, E adj. Qui a de la joie. Enjoué, jovial : homme gai. Qui inspire la joie : les pièces de Labiche sont très gaies. Qui en marque : visage gai. Qui a une légère pointe de vin. Interj. Courage, de l'entrain : allons, gai ! Ant. Triste.
GAÏAC n. m. Genre de zygophyllacées d'Amérique, à bois très dur et résineux : la résine de gaïac est utilisée en médecine.
GAIEMENT ou GAÎMENT adv. Avec gaieté : marcher gaiement à la mort.
GAIETÉ ou GAÎTÉ n. f. Joie, belle humeur. Loc. adv. De gaieté de cœur, de propos délibéré et sans sujet. Ant. Tristesse.
GAILLARD n. m. Chacune des parties extrêmes du pont supérieur d'un navire, à l'avant et à l'arrière.
GAILLARD, E adj. Joyeux, hardi : mine gaillarde. En bonne santé : frais et gaillard. Un peu libre, en parlant des choses : tenir des propos gaillards. Vent gaillard, un peu frais. Substantiv. Un gaillard, un homme vigoureux, déterminé. Une gaillarde, une femme que rien n'effraye.
GAILLARDE n. f. Caractère d'imprimerie d'environ huit points. Ancienne danse. Air sur lequel on la dansait.
GAILLARDEMENT adv. D'une manière gaillarde.
GAILLARDIE n. f. Genre de composées asiatiques, cultivées dans les jardins.
GAILLARDISE n. f. Caractère de ce qui est gaillard. Parole, geste un peu libre : dire des gaillardises.
GAILLET n. m. Genre de rubiacées, des régions tempérées. Syn. caille-lait.
GAILLETEUX, EUSE adj. Qui contient des gaillettes. N. m. : le gailleteux.
GAILLETIN n. m. Charbon de terre en petits morceaux. Syn. de tête de moineau.
GAILLETTE ou GAILLETTERIE n. f. Houille en morceaux après le triage.
GAIN n. m. (de gagner). Avantage, succès : le gain d'une bataille. Profit, bénéfice : réaliser des gains énormes. Obtenir gain de cause, l'emporter. Dr. Gains de survie, avantages qu'un contrat de mariage assure à l'époux survivant. Ant. Perte.
GAINAGE n. m. Entraînement physique et de musculation qui permet de renforcer les muscles abdominaux et dorsaux.
GAINE n. f. Toute espèce d'étui, et notamment l'étui d´un couteau, d'un poignard, etc. Enveloppe résistante qui protège un organe, mais lui laisse la liberté des mouvements. Support sur lequel on pose une statuette, un objet d'art.
GAINERIE n. f. Fabrique de gaines. Art, commerce et ouvrages du gainier.
GAINIER n. m. Ouvrier qui fabrique des gaines, fourreaux, etc. Bot. Genre de légumineuses, comprenant diverses espèces ornementales.
GAINULE n. f. Bot. Petite gaine.
GALA n. m. Grande fête, accompagnée de quelque chose d'officiel : soirée de gala. Repas d'apparat.
GALACTOMÈTRE n. m. (gr. gala, galaktos, lait, et metron, mesure). Instrument pour apprécier la qualité (densité) du lait, nommé aussi pèse-lait.
GALACTOPHAGE adj. (gr. gala, galaktos, lait, et phagein, manger). Qui a l'habitude de se nourrir de lait : les anciens Scythes étaient très galactophages.
GALACTOPHAGIE n. f. (de galactophage). Habitude de se nourrir de lait.
GALACTOSE n. f. Syn. de lactose.
GALAMMENT adv. D'une manière galante. Avec grâce : vers tournés galamment. De bonne grâce. En homme brave et poli. Habilement et lestement : se tirer galamment d'affaire.
GALANDAGE n. m. Cloison en briques.
GALANGA n. m. Bot. Genre de zingibéracées de la Chine, dont les rhizomes possèdent des propriétés stimulantes.
GALANT, E adj. Empressé auprès des dames, de bonne compagnie. Qui cherche à plaire. Affable, correct dans sa mise et sa conduite. Galant homme, homme qui joint une conscience délicate à une grande générosité : agir, se conduire en galant homme. N. m. Amoureux. Vert galant, homme entreprenant auprès des femmes, malgré un certain âge : Henri IV mérita d'être surnommé le Vert-Galant.
GALANTERIE n. f. Politesse dans l'esprit et dans les manières. Empressement auprès des dames. Monde des femmes galantes. Petits soins, cadeaux.
GALANTIN n. m. Galant ridicule.
GALANTINE n. f. Mets composé de viande hachée de porc, veau, volaille, gibier, qu'on place dans un cochon de lait, un poulet désossé, etc., et que l'on cuit dans sa gelée.
GALANTISER v. a. Faire le galant ; courtiser : galantiser des dames.
GALATE adj. et n. De la Galatie.
GALAXIE n. f. Autre nom de la voie lactée.
GALBANUM n. m. Sorte de résine, à odeur balsamique, extraite d'une ombellifère.
GALBE n. m. (ital. garbo). Archit. L'ensemble des contours d'un dôme, d'une statue, d'un vase, etc. : vase, chapiteau d'un beau galbe. Par ext. Contour, profil d'une figure ou d'un corps humain.
GALBÉ, E adj. A fût renflé vers le milieu, en parlant d'une colonne. Feuilles galbées, feuilles ébauchées, sans ornement.
GALBER v. a. Donner du galbe à une colonne.
GALBEUX, EUSE adj. Qui a du galbe. Fam. Joli, élégant, éminent, etc.
GALBORD n. m. V. gabord.
GALBULE n. m. Bot. Cône globuleux des cyprès.
GALE n. f. Affection de la peau caractérisée par de petites vésicules et accompagnée d'une vive démangeaison. Fig. et fam. Personne très médisante, de mauvais caractère : une méchante gale. N'avoir pas la gale aux dents, manger beaucoup. — La gale est due à la présence d'un arachnide microscopique, l'acarus de la gale, qui se creuse sous l'épidémie de petites galeries, où il trouve une retraite sûre. Elle attaque surtout les personnes malpropres et n'est contagieuse que la nuit ; elle règne fréquemment parmi les soldats, les marins, les prisonniers. Abandonnée à elle-même, la gale durerait indéfiniment ; mais, bien traitée, elle guérit en peu de temps, sans laisser après elle aucune trace. Le soufre, sous forme de pommade, en est le remède le plus efficace.
GALÉASSE ou GALÉACE n. f. (de l'anc. fr. galée, galère). Navire à voiles et à rames, plus fort et plus lourd que la galère, usité jusqu'au xviiie s.
GALÉE n. f. Impr. Planche à rebords où le compositeur met ses lignes à mesure qu'il les compose.
GALÉGA n. m. Genre de légumineuses papilionacées, comprenant des plantes fourragères, qui sont employées aussi en teinture.
GALÈNE n. f. (gr. galênê). Minér. Sulfure naturel de plomb : la galène est le plus commun des minerais de plomb.
GALÉNIQUE adj. Qui a rapport à la méthode de Galien : la doctrine galénique.
GALÉNISME n. m. (de Galenus, n. lat. de Galien). Doctrine médicale de Galien.
GALÉNISTE n. m. Partisan des doctrines médicales de Galien.
GALÉODE n. f. Genre d'arachnides, comprenant des araignées souvent venimeuses.
GALÉOPITHÈQUE n. m. Genre de mammifères insectivores, intermédiaires entre les lémuriens et les roussettes, et qui sont répandus de Madagascar à l'Indo-Chine.
GALÉOPSIS ou GALÉOPSIDE n. m. Genre de labiées, des régions tempérées.
GALÈRE n. f. (ital. gatera). Ancien navire de guerre ou de commerce, long et de bas bord, allant à la voile et à la rame : il y eut jusqu'au xviie siècle un amiral des galères de France. Pl. Autref., peine des criminels condamnes à ramer sur les galères de l'État. S'emploie quelquefois aujourd'hui, familièrement, pour désigner les travaux forcés. Fig. État, condition où l'on a beaucoup à travailler, à souffrir : c'est une vraie galère. Fourneau à réverbère. Fourneau en briques réfractaires. Tombereau de maçon.
GALERIE n. f. Pièce longue et couverte. Corridor. Balcon couvert. Riche collection de tableaux, objets d'art, curiosités, etc. : vendre sa galerie. Lieu où elle est réunie. Balcon d'un théâtre avec banquettes pour les spectateurs. Toute réunion de personnes qui en regardent d'autres jouer, etc. : consulter la galerie sur un coup douteux. Chemin couvert, pratiqué pour s'approcher d'une place. Route que pratiquent les ouvriers des mines pour découvrir et exploiter les filons. Galerie souterraine où l'on place les tuyaux de distribution d'eau.
GALÉRIEN n. m. Autref., criminel condamné aux galères. Auj., forçat. Fig. Vie de galérien, vie extrêmement dure. Travailler comme un galérien, exécuter un travail long et fatigant.
GALERNE n. f. (m. celtique). Nom donné, sur les côtes françaises de l'Atlantique, au vent d'ouest-nord-ouest.
GALET n. m. (du vx fr. gal, caillou). Caillou poli et aplati par frottement, que l'on trouve sur le bord de la mer et dans le lit des torrents : plage de galets. Petite roulette fixée entre deux surfaces parallèles, aux pieds des lits, des tables, etc.
GALETAGE n. m. Dans la fabrication de la poudre, opération qui consistait à former la galette destinée à être réduite en grains.
GALETAS n. m. (de Galata [tour du], édifice de Constantinople). Logement sous les combles. Par ext. Logement misérable.
GALETTE n. f. (de galet). Gâteau plat, de pâte feuilletée ou non, fait ordinairement de farine, de beurre et d'œufs. Crêpe de farine de sarrasin. Biscuit distribué aux marins. Pop. Argent.
GALEUX, EUSE n. et adj. Qui a la gale. Fig. Brebis galeuse, personne corrompue, dont la fréquentation est dangereuse. Prov. : Il ne faut qu'une brebis galeuse pour infester un troupeau, une seule personne vicieuse peut corrompre toute la société qu'elle fréquente.
GALGAL n. m. (du gaélique gai, caillou). Tumulus de terre et de cailloux, qui renferme une crypte.
GALHAUBAN n. m. Mar. Longue manœuvre dormante, étayant latéralement les mâts de hune et de perroquet.
GALIACÉ, E adj. Qui ressemble ou qui se rapporte au caille-lait ou gaillet. N. f. pl. Division de la famille des rubiacées, comprenant les genres caille-lait ou gaillet, garance, et en général tous ceux qui ont des feuilles verticillées et qui croissent en Europe. S. une galiacée.
GALIBI n. Caraïbe de la Guyane française : une Galibi ; les Galibis. Adj., d'un seul genre. Qui appartient aux Galibis : la langue galibi. N. m. Langue parlée par les Galibis : parler le galibi.
GALICIEN, ENNE adj. et n. De la Galice (Espagne) ou de la Galicie (Autriche-Hongrie.)
GALILÉEN, ENNE adj. et n. De Galilée. Nom donné par les païens à Jésus-Christ, parce qu'il fut élevé à Nazareth en Galilée, puis aux premiers chrétiens.
GALIMAFRÉE n. f. Ragoût de restes de viande. Mets mal préparé.
GALIMATIAS n. m. Discours embrouille et confus : les précieuses parlaient un véritable galimatias. Affaire peu claire.
GALION n. m. (du vx fr. galée, galère). Bâtiment qui servait à transporter en Espagne les produits des mines d'argent et d'or du Pérou, du Mexique : un convoi de galions fut coulé en rade de Vigo, en 1770.
GALIONISTE n. m. Négociant espagnol faisant son commerce par les galions. (Se disait par opposition à flottiste, nom de celui qui commerçait par les flottilles d'Amérique.)
GALIOTE n. f. Petite galère légère. Caboteur hollandais à fond plat. Long bateau couvert dont on se servait pour voyager sur les canaux et les rivières. Barre qui maintient les panneaux de fermeture des écoutilles.
GALIPOT n. m. Résine tirée du pin maritime, et communément nommée térébenthine de Bordeaux.
GALIPOTER v. a. Enduire de galipot : galipoter un navire.
GALLE n. f. (lat. galla). Excroissance qui vient sur les feuilles de certains végétaux, en général à la suite de la piqûre faite par un insecte qui y pose ses œufs. Noix de galle, la galle du chêne.
GALLE n. m. Antiq. Prêtre de Cybèle ou de la déesse syrienne.
GALLÉRIE n. f. Genre d'insectes lépidoptères, comprenant des teignes de grande taille, qui font de grands ravages dans les ruches.
GALLICAN, E adj. (lat. gallicanus). Se dit de l'Église française et de ce qui la concerne : Bossuet défendit les libertés gallicanes. N. Partisan, défenseur de ces libertés : un gallican. Ant. Ultramontain.
GALLICANISER v. a. Donner les opinions, les usages des gallicans à.
GALLICANISME (ghal-li-ka-nis-me) n. m. Doctrine des gallicans. V. Part. hist.
GALLICISME n. m. (du lat. gallicus, gaulois). Construction propre à la langue française, contraire aux règles ordinaires, mais autorisée par l'usage, comme : il vient de mourir. Si j'étais que de vous, etc. Forme française transportée à tort dans une autre langue.
GALLICOLE adj. Se dit des insectes qui vivent dans les galles : cynips gallicole.
GALLIFÈRE adj. Bot. Qui porte des excroissances appelées galles : chêne gallifère.
GALLINACÉ, E adj. (du lat. gallina, poule). Qui se rapporte à la poule, au paon, au dindon, etc. N. m. pl. Ordre d'oiseaux ayant pour types les coqs, les faisans, les perdrix, etc. : les gallinacés sont originaires de l'Inde. S. un gallinacé.
GALLINSECTE n. m. Nom vulgaire des cochenilles.
GALLIQUE adj. Qui concerne les anciens Gaulois : les peuples galliques.
GALLIQUE adj. Particulier à la noix de galle. Se dit d'un acide qui se développe dans une infusion de noix de galle exposée à l'air : l'acide gallique est le résultat de la décomposition du tanin au contact de l'atmosphère.
GALLIUM n. m. Corps simple métallique, très rare, qui a beaucoup d'analogie avec le zinc : le gallium fond à 30° C.
GALLO-BELGE adj. Qui appartient à la fois aux Français et aux Belges.
GALLOIS, E (ghal-loi, oi-ze) adj. et n. Du pays de Galles. N. m. Langue galloise.
GALLOMANE adj. et n. (du lat. Gallus, Gaulois, et de manie). Qui admire passionnément les Français.
GALLOMANIE n. f. (de gallomane). Admiration passionnée pour la nation française.
GALLON n. m. Mesure de liquides, en Angleterre (4 lit. 54.)
GALLOPHOBE adj. et n. (du lat. Gallus, Gaulois, et du gr. phobos, aversion). Qui a les Français en horreur, en aversion.
GALLOPHOBIE n. f. (de gallophobe). Horreur des Français.
GALLO-ROMAIN, E adj. et n. Qui appartient à la fois aux Gaulois et aux Romains.
GALOCHE n. f. (gr. kalopous). Sorte de soulier à semelle de bois, pour garantir les pieds de l'humidité. Fam. Menton de galoche, menton long, pointu et recourbé. Mar. Poulie ouverte transversalement sur une de ses faces.
GALON n. m. Ruban épais d'or, d'argent, de soie, etc., que l'on met sur les vêtements, rideaux, etc., pour les protéger ou les orner. Milit. Signe distinctif des grades : le caporal porte deux galons de laine. Prov. : Quand on prend du galon, on n'en saurait trop prendre, par iron., à tant faire, on ne saurait trop profiter d'une occasion, s'attribuer un titre trop élevé.
GALONNER v. a. Mettre un galon, donner des galons : galonner un chapeau, un habit.
GALONNIER n. m. Fabricant de galon.
GALOP n. m. La plus rapide des allures du cheval : prendre le galop. (V. la planche cheval.) Fig. Marche, course très rapide. Danse d'un mouvement très vif. Fam. Gronderie vive.
GALOPADE n. f. Course au galop : une longue galopade. Galop un peu ramassé et très enlevé de devant. Distance, chemin qu'un cheval ordinaire peut parcourir en galopant.
GALOPANT, E adj. Qui galope. Méd. Phtisie galopante, dont la marche est très rapide.
GALOPE n. f. Outil employé par les relieurs.
GALOPER v. n. Aller le galop. Fig. et fam. Marcher, courir très vite. V. a. Faire courir au galop : galoper un cheval.
GALOPIN n. m. Jeune commissionnaire. Jeune marmiton. Petit garçon effronté.
GALOUBET n. m. Flageolet champêtre, particulier au Languedoc et surtout à la Provence.
GALUCHAT n. m. (du n. de l'inventeur). Peau de raie, de squale, etc., préparée pour la gainerie.
GALVANIQUE adj. Qui a rapport au galvanisme : expériences galvaniques.
GALVANIQUEMENT adj. D'une façon galvanique. Par les effets du galvanisme.
GALVANISATEUR n. m. Syn. de galvaniseur.
GALVANISATION n. f. Action de galvaniser : la galvanisation du fer le protège contre l'oxydation. Son résultat.
GALVANISER v. a. Soumettre à la pile voltaïque. Galvaniser le fer, le plonger dans un bain d'oxyde de zinc, pour le recouvrir d'une couche de zinc métallique. Fig. Donner une vie, une énergie passagère : Démosthène lui-même ne put galvaniser le peuple athénien.
GALVANISEUR n. et adj. Qui galvanise.
GALVANISME n. m. Moyen de développer de l'électricité dans les substances animales, en faisant communiquer entre eux les muscles et les nerfs, au moyen de conducteurs métalliques. — En 1789, Galvani, professeur d'anatomie à Bologne, ayant disséqué plusieurs grenouilles pour en étudier le système nerveux, les suspendit à un balcon en fer, au moyen de petits crochets de cuivre qui passaient par les nerfs lombaires. Toutes les fois que, dans le mouvement de balancement que le hasard leur imprimait, ces mêmes nerfs touchaient le fer, il arrivait que les grenouilles, mortes et mutilées, éprouvaient de vives convulsions. Galvani attribua ce phénomène au développement d'un fluide particulier. Mais bientôt Volta, s'emparant de cette découverte, démontra que le prétendu fluide nerveux n'existait pas, et que l'on se trouvait en présence de phénomènes électriques. Pour appuyer cette façon de voir, il construisit la pile dite de Volta ou galvanique, instrument composé de disques métalliques, zinc et cuivre, réunis deux à deux et séparés par une rondelle de drap humectée d'eau acidulée.
GALVANO n. m. Cliché d'imprimerie obtenu par la galvanoplastie : un galvano de cuivre.
GALVANOCAUSTIQUE n. f. Cautérisation par le courant électrique continu.
GALVANOCAUTÈRE n. m. Instrument électrique de chirurgie, servant à couper avec cautérisation immédiate de la plaie.
GALVANOMAGNÉTISME n. m. Ensemble des effets à la fois galvaniques et magnétiques. Syn. électro-magnétisme.
GALVANOMÈTRE n. m. (de galvanisme, et du gr. metron, mesure). Instrument qui sert à mesurer l'intensité des courants, par l'observation des déviations imprimées à une aiguille aimantée.
GALVANOPLASTIE n. f. (de galvanisme, et du gr. plastês, qui forme). Opération par laquelle on fait déposer sur un objet quelconque servant de moule une couche d'un métal préalablement dissous dans un liquide, en faisant agir un courant électrique sur cette dissolution métallique.
GALVANOPLASTIQUE adj. Qui concerne la galvanoplastie. Obtenu par la galvanoplastie.
GALVAUDER v. a. Réprimander avec aigreur. Mettre en désordre, gâcher : galvauder un travail. Fig. et fam. Avilir, déshonorer : galvauder son nom.
GALVAUDEUX, EUSE n. Personne déréglée, qui vagabonde. N. m. Portefaix qui décharge les pièces de vin.
GAMACHE n. f. (de l'esp. guadamaci, cuir de Gadamès.) Jambière ou chausse à pied coupé, qui se portait au xvie siècle pour protéger le bas de chausse.
GAMAY ou GAMET n. m. Cépage noir ou blanc, cultivé surtout dans la Côte-d'Or.
GAMBADE n. f. (du vx fr. gambe, jambe). Bond vif où l'on agite les jambes sans art.
GAMBADER v. n. Faire des gambades : gambader de joie.
GAMBADEUR, EUSE n. et adj. Qui gambade.
GAMBE n. f. (de l'ital. gamba, jambe). Mar. Chacun des cordages en double qui prennent de chaque bord, depuis le trélingage des bas haubans jusqu'au bord des hunes.
GAMBETTE n. m. Espèce de chevalier, oiseau très répandu sur les rivages maritimes.
GAMBÉYER (Se conj. comme grasseyer) ou GAMBIER (ghan-bi-é. — Se conj. comme prier.) v. n. Mar. Changer de bord une voile à bourcet par rapport au grand mât.
GAMBILLER v. n. (ital. gambeggiare). Fam. Agiter les jambes pendantes.
GAMBIT n. m. (ital. gambitto). Coup aux échecs, qui consiste à pousser de deux cases le pion du roi ou de la reine, puis de deux cases aussi le pion du fou du roi ou du fou de la reine, pour dégager le jeu.
GAMELLE n. f. Ecuelle. Ecuelle métallique, à l'usage des soldats et des matelots. Par ext. Cuisine du soldat.
GAMELON n. m. Petite gamelle.
GAMELOT n. m. Mar. Petit seau.
GAMET n. m. V. gamay.
GAMÈTES n. f. pl. Eléments sexuels mâles et femelles. S. une gamète.
GAMIN, E n. Enfant qui passe son temps dans les rues : Gavroche est le type du gamin de Paris. Par ext. Petit espiègle. Enfant en général. Adjectiv. : fillette très gamine.
GAMINER v. n. Faire le gamin.
GAMINERIE n. f. Action, parole, espièglerie de gamin.
GAMMA n. m. Troisième lettre de l'alphabet grec, correspondant à notre g dur. V. grec.
GAMMARE n. m. Genre de crustacés, vulgairement appelés puces d'eau.
GAMMARIDÉS n. m. pl. Famille de crustacés dont le genre gammare est le type. S. un gammaridé.
GAMME n. f. (du gr. gamma, lettre). Mus. Série de huit notes disposées dans l'ordre naturel des sons (do, ré, mi, fa, sol, la, si, do.) Fig. Série d'objets classés par gradation naturelle : la gamme des saveurs, des couleurs. Fam. Chanter sa gamme à quelqu'un, lui dire des vérités dures. Changer de gamme, changer de ton, de conduite. — Les gammes sont ascendantes quand les notes vont du grave à l'aigu ; elles sont descendantes quand les notes vont de l'aigu au grave. Elles se divisent en gammes diatoniques et en gammes chromatiques ( v. ces mots.) Il y a deux sortes de gammes diatoniques : 1° La gamme majeure, qui se compose de cinq tons et de deux demitons disposés de cette manière : 2° La gamme mineure, qui se compose de trois tons, d'un ton et demi et de trois demi-tons ainsi disposés : Toutes les gammes prennent le ton et le nom de la note par laquelle elles commencent.
GAMOPÉTALE (du gr. gamos, mariage, et de pétale) adj. Se dit des fleurs à pétales unis, concrescents.
GAMOSÉPALE (du gr. gamos, mariage, et de sépale) adj. Se dit des fleurs à sépales unis, concrescents.
GANACHE n. f. Rebord postérieur de la mâchoire inférieure du cheval (v. la planche cheval) : les ganaches sont sèches et bien accentuées chez les chevaux de race. Fig. et fam. Personne incapable, peu intelligente. Chaise capitonnée, sans bois apparent.
GANDIN n. m. (de l'anc. boulevard de Gand, à Paris). Jeune élégant ridicule.
GANDINERIE n. f. ou GANDINISME n. m. Habitudes de gandin, de jeune dandy.
GANDOURA n. f. Blouse, chez les Arabes.
GANGA n. m. Gelinotte des Pyrénées.
GANGÉTIQUE adj. Qui appartient, qui se rapporte au Gange : l'Inde gangétique.
GANGLIFORME adj. Anat. Qui a la forme d'un ganglion : plexus gangliforme.
GANGLION n. m. (gr. gagglion). Anat. Renflement, qui résulte d'un entrelacement de vaisseaux ou de filets nerveux, et se rencontre en certains points des vaisseaux lymphatiques et des nerfs.
GANGLIONNAIRE adj. Qui concerne les ganglions : le système ganglionnaire.
GANGRÈNE n. f. (du gr. gaggraina, pourriture). Destruction complète de la vie organique dans une partie molle, avec tendance à se propager aux parties voisines : la gangrène est fréquente dans les hôpitaux militaires de campagne. Bot. Maladie des arbres, qui détruit l'écorce et le bois. Fig. Corruption : le vice est la gangrène de l'âme.
GANGRENÉ, E adj. Atteint de la gangrène : couper un membre gangrené. Fig. Corrompu : avoir le cœur gangrené.
GANGRENER v. a. (Se conj. comme amener.) Causer la gangrène. Se gangrener v. pr. Se corrompre, être atteint par la gangrène.
GANGRENEUX ou GANGRENEUX, EUSE adj. De la nature de la gangrène : plaie gangreneuse.
GANGUE n. f. (de l'allem. gang, filon). Partie terreuse qui enveloppe un minerai, une pierre précieuse.
GANIVELLE n. f. Merrain pour les petits tonneaux.
GANO n. m. (m. esp. signif. je gagne). Jeux. A l'hombre, terme signifiant laissez-moi venir la main.
GANOÏDES n. m. pl. Sous-classe de poissons, comprenant les esturgeons. S. un ganoïde.
GANSE n. f. Cordonnet ou ruban de fil, de soie, d'or, etc., employé dans l'industrie du costume, de l'ameublement, etc. Mar. Estrope ou quarantenier.
GANSER v. a. Garnir d'une ganse.
GANSETTE n. f. Petite ganse.
GANT n. m. (anc. h. all. want). Partie de l'habillement qui couvre la main et chaque doigt séparément. Fig. Jeter le gant, défier. Relever le gant, accepter un défi. Souple comme un gant, qui se plie aisément. Prendre des gants, des ménagements. Se donner des gants, s'attribuer le succès d'une affaire.
GANTELÉ, E adj. Muni d'un gantelet.
GANTELÉE n. f. Espèce de campanule.
GANTELET n. m. Gant couvert de lames de fer, et qui faisait partie de l'armure. Morceau de cuir avec lequel les relieurs, cordonniers, chapeliers, etc., protègent la paume de leur main droite. Syn. manique.
GANTER v. a. Mettre des gants à : ganter un enfant. Avoir comme pointure, en gants : ganter du six. Habiller la main : ces gants me gantent bien. Fig. et fam. Cela me gante, me convient. Se ganter v. pr. Mettre des gants, ses gants. Ant. Déganter.
GANTERIE n. f. Profession, travail, commerce du gantier. Endroit où l'on fabrique, ou vend des gants : aller à la ganterie.
GANTIER , ÈRE n. Qui fait ou vend des gants.
GARAGE n. m. Action de mettre en gare des wagons, des navires. Voie de garage, voie destinée à garer des wagons de chemin de fer. Lieu où l'on remise des bicyclettes, des automobiles, etc.
GARANÇAGE n. m. Action de teindre à la garance.
GARANCE n. f. Genre de rubiacées, dont les racines donnent une belle teinture rouge : la garance, aujourd'hui remplacée industriellement par l'alizarine, était surtout cultivée en Provence. Adjectiv. Drap garance, teint en rouge garance.
GARANCER v. a. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il garança, nous garançons.) Plonger dans une teinture de garance.
GARANCERIE n. f. Lieu où l'on opère le garançage des étoffes. Action de garancer.
GARANCEUR n. et adj. m. Ouvrier chargé de garancer.
GARANCIÈRE n. f. Champ semé en garance. Lieu où l'on teint les étoffes avec la garance.
GARANCINE n. f. Matière colorante obtenue en traitant la garance par l'eau et l'acide sulfurique.
GARANT , E n. et adj. (anc. h. all. werento). Qui répond de son propre fait ou du fait d'autrui : se porter garant du parlement d'une dette. N. m. Garantie : l'intérêt est un bon garant du zèle. Mar. Bout de cordage qui s'allonge après avoir garni un palan.
GARANTI, E adj. Dont la bonne qualité est affirmée sous peine de résolution d'un contrat de vente, de réparation, etc. : montre garantie pour cinq ans.
GARANTIE n. f. Obligation que prend le vendeur d'assurer à l'acquéreur la possession paisible de la chose vendue et de la lui livrer exempte de défauts secrets ou de vices rédhibitoires : vente avec garantie. Ce qui assure l'exécution ou la possession : donner des garanties. Sans garantie du gouvernement (en abrégé S. G. D. G.), formeule qui avertit le public que l'État, tout en accordant un brevet, ne garantit pas la qualité, la priorité, etc., d'un remède, d'une invention, etc.
GARANTIR v. a. Répondre pour. Affirmer : garantir une nouvelle. Préserver : la laine garantit du froid.
GARATISME n. m. Sous le Directoire, grasseyement mis à la mode, parmi les Incroyables, par le chanteur Garât.
GARBURE n. f. Dans le sud-ouest de la France, Soupe faite ordinairement avec des choux, du salé d'oie, du jambon et du lard.
GARCETTE n. f. (de garce). Mar. Petite tresse faite de vieux cordages détressés, qui servit longtemps à châtier mousses et matelots.
GARCETTE n. f. (de l'esp. garceta, aigrette). Ancienne coiffure féminine espagnole, dans laquelle on rabattaitles cheveux sur le front, et qui fut portée en France sous le règne d'Anne d'Autriche.
GARÇON n. m. Enfant mâle. Jeune homme. Célibataire : rester garçon. Homme. Celui qui sert dans un café, un restaurant, etc. : appeler le garçon. Celui qui travaille chez un autre : garçon tailleur.
GARÇONNET n. m. Jeune garçon.
GARÇONNIÈRE n. et adj. f. Fillette ou jeune fille qui a des goûts, des habitudes de garçon. Appartement de garçon.
GARDABLE adj. Que l'on peut garder. Facile à garder.
GARDE n. f. (subst. verb. de garder). Guet, surveillance : faire bonne garde. Sous bonne garde, sous la surveillance de personnes vigilantes et fortes. Prendre garde, faire attention. Être sur ses gardes, se méfier. Troupe d'élite, spécialement chargée de défendre un souverain : garde royale. Ensemble des soldats qui occupent un poste. Commission de garder : confier la garde de sa maison.fra Protection : à la garde de Dieu. Milit. Service de gens armés exerçant une surveillance : officier de garde. Faction : monter la garde. Garde noble, corps de jeunes volontaires nobles, voués à la garde du pape. Gardes françaises, sous l'ancien régime, corps d'élite créé en 1563 pour Charles IX, et chargé de garderies avenues des lieux où le roi était logé. (Elliptiquem. au masc. : un garde-française [v. ce mot].) Armur. Rebord protecteur, placé entre la poignée et la lame d'une arme blanche. Escr. Manière de poser son corps, de tenir son arme : tomber en garde; avoir la garde basse. (V. la planche escrime.) Librair. Feuillet blanc ou de couleur, ménagé au commencement et à la fin d'un livre. Bande de parchemin ou de toile, que les relieurs collent au dos d'un livre. Garde nationale, milice composée de bourgeois. Garde nationale mobile, troupe organisée spécialement pour un besoin passager (1830, 1848, 1870-1871.) Garde républicaine, garde municipale de Paris. Pl. Serrur. Pièces placées à l'intérieur d'une serrure pour empêcher tout mouvement d'une clef étrangère. Mar. Palans qui maintiennent à poste fixe les cornes des goélettes.
GARDE n. m. Surveillant, homme qui fait partie de la garde militaire : garde national, républicain. Garde noble, soldat de la garde noble. Dépositaire : garde des archives. Garde des sceaux, ministre de la justice, en France. Garde champêtre, officier de police judiciaire, préposé à la garde des propriétés rurales. Garde messier, agent local qui garde les moissons. Garde forestier, agent subalterne, préposé à la conservation des forêts. Garde général, celui qui est chargé de la direction locale dans chaque district forestier.
GARDE FORESTIER, garde, nommé et appointé par l'Administration ou par un propriétaire foncier, pour surveiller ses forêts; officier des Eaux et Forêts. ⇒ forestier, garde-chasse. Elle est garde forestière.
GARDE n. f. Femme dont la profession est de garder les malades.
GARDE-BARRIÈRE n. Personne préposée à la surveillance d'un passage à niveau, sur une voie ferrée. Pl. des gardes-barrières ou gardes-barrière.
GARDE-BŒUF n. m. Sous-genre de petits hérons qui se perchent sur les bœufs et les buffles, pour manger les larves parasites de la peau de ces ruminants. Pl. des gardes-bœuf ou gardes-bœufs. Adjectiv. : héron garde-bœuf.
GARDE-BOIS n. m. invar. Syn. peu us. de garde forestier.
GARDE-BOUTIQUE n. m. invar. Objet que le marchand a depuis longtemps dans sa boutique et qu'il ne peut vendre.
GARDE-CANAL n. m. Agent des ponts et chaussées, qui veille à la conservation des canaux et constate les délits de pêche. Pl. des gardes-canal ou gardes-canaux.
GARDE-CENDRE n. m. Plate-bande métallique que l'on place devant un foyer pour empêcher les cendres, le charbon, de tomber dans l'appartement. Pl. des garde-cendre ou cendres.
GARDE-CHAÎNE n. m. Mécanisme de montre, destiné à empêcher la chaîne de casser. Pl. des garde-chaîne ou chaînes.
GARDE-CHASSE n. m. Agent chargé de veiller, sur un domaine, à la conservation du gibier. Pl. des gardes-chasse ou chasses.
GARDE-CHIOURME n. m. Ancien nom des surveillants des forçats. Auj., nom des surveillants militaires. Pl. des gardes-chiourme ou chiourmes.
GARDE-CORPS n. m. invar. Mar. Parapet. Ensemble des cordages permettant aux gabiers d'aller sur le beaupré. Syn. de rambade.
GARDE-CÔTE n. et adj. m. Autref., soldat d'une milice particulièrement chargée de la garde des côtes. (Pl. des gardes-côte ou gardes-côtes.) Bâtiment armé pour protéger les côtes. Petit bateau charge de la surveillance de la pêche sur les côtes. Pl. des garde-côte ou garde-côtes.
GARDE-CROTTE n. m. invar. Bande de cuir ou de métal placée au-dessus des roues d'une voiture, d'une bicyclette, etc., pour garantir de la boue.
GARDE-FEU n. m. Grille, plaque qu'on met devant la cheminée pour éviter les accidents. Pl. des garde-feu ou feux.
GARDE-FOU n. m. Balustrade ou barrière que l'on met au bord des quais, des ponts, des terrasses, etc., pour empêcher de tomber. Pl. des garde-fous.
GARDE-FRANÇAISE n. m. Soldat des gardes françaises : la révolte des gardes-françaises.
GARDE-FREIN n. m. Employé de chemin de fer, chargé de manœuvrer le frein d'un convoi. Pl. des gardes-frein ou freins.
GARDE-LIGNE n. m. Agent qui surveille une voie ferrée. Pl. des gardes-ligne ou lignes.
GARDE-MAGASIN n. m. Surveillant d'un magasin, dans les corps de troupes, les arsenaux, etc. Pl. des gardes-magasin ou gardes-magasins.
GARDE-MAIN n. m. Papier qu'on place sous la main, en écrivant, en dessinant, etc., pour ne pas salir son travail. Pl. des garde-main ou mains.
GARDE-MALADE n. Qui garde les malades. Pl. des gardes-malades.
GARDE-MANCHE n. m. Manche mobile qu'on passe pour préserver son vêtement pendant le travail. Pl. des garde-manche ou manches.
GARDE-MANGER n. m. invar. Petite armoire, formée ordinairement de châssis garnis de toile métallique ou autre, pour conserver les aliments.
GARDE-MARINE n. m. Jeune gentilhomme qui, avant 1789, remplissait les fonctions dévolues aujourd'hui aux aspirants. Pl. des gardes-marine.
GARDE-MEUBLE n. m. Lieu où l'on garde les meubles de l'État ou des particuliers. Pl. des garde-meuble ou meubles.
GARDE-MINES n. m. Agent subalterne, auxiliaire des ingénieurs dans les mines. Pl. des gardes-mines.
GARDE-NAPPE n. m. Support en lingerie, petit plateau sur lequel on place les plats. Pl. des garde-nappe ou garde-nappes.
GARDÉNIA n. m. Genre de rubiacées ornementales, à belles fleurs.
GARDE-NOBLE n. f. Droit qu'avait le suzerain de jouir des biens d'un mineur noble, son vassal, jusqu'à ce que celui-ci eût atteint un âge déterminé, à charge d'assurer son entretien complet.
GARDE-NOTE n. m. Notaire, tabellion. Pl. des gardes.
GARDEN-PARTY n. f. (mot angl.). Fête mondaine, kermesse privée donnée dans un jardin, un parc. Pl. des garden-parties.
GARDE-PÊCHE n. m. Agent chargé de la police de la pêche. (Pl. des gardes-pêche.) Bateau chargé du même service. Pl. des garde-pêche.
GARDE-PORT n. m. Agent qui reçoit et place les marchandises dans les ports des rivières. Pl. des gardes-port ou ports.
GARDER v. a. (germ. wardon). Conserver sans altération : garder fidèlement un dépôt. Retenir pour soi : je vous garde ; garder le double d'un acte. Surveiller : garder un enfant. Veiller sur des animaux : garder les moutons. Empêcher de fuir : garder des prisonniers. Soigner : garder un malade. Défendre : garder une porte. Protéger : Dieu vous garde ! Ne pas révéler : garder un secret. Rester à, dans : garder les arrêts, la chambre. Observer : garder le silence. Accomplir : garder les commandements de Dieu. Réserver : garder une poire pour la soif. Maintenir : garder son rang. V. n. Empêcher, éviter : gardez qu'on ne vous soupçonne. Se garder v. pr. Eviter : gardez-vous de mentir. Se préserver : se garder du froid, de la chaleur.
GARDERIE n. f. Étendue de bois que surveille un seul garde forestier. Petite école privée pour tout jeunes enfants.
GARDE-RIVIÈRE n. m. Agent chargé de la police des rivières. Pl. des gardes-rivière ou rivières.
GARDE-ROBE n. f. Chambre destinée à renfermer les habits, le linge. Tous les vêlements à l'usage d'une personne : une riche garde-robe. Lieu où l'on met la chaise percée. Fauteuil percé. Cabinet d'aisances : aller à la garde-robe. N. f. pl. Méd. Matières fécales. N. m. Tablier pour préserver la robe. Pl. des garde-robes.
GARDE-SCELLÉS n. Personne nommée pour garder des scellés. Pl. des gardes-scellés.
GARDEUR, EUSE n. et adj. Qui garde des animaux : Sixte-Quint avait été gardeur de pourceaux. Qui conserve : un gardeur d'écus.
GARDE-VENTE n. m. Commis préposé à l'exploitation et à la vente d'un certain nombre d'arbres achetés sur pied. Pl. des gardes-vente.
GARDE-VUE n. m. invar. Visière pour garantir la vue de l'impression de la lumière.
GARDIEN, ENNE n. Qui garde quelqu'un ou quelque chose : gardien de prison. Protecteur, conservateur : un gardien des antiques coutumes. Supérieur, dans certains couvents. Gardien de la paix, à Paris, agent de police. Adjectiv. Qui protège : ange gardien.
GARDIENNAGE n. m. Emploi, office de gardien. Mar. Ensemble de mesures prises pour la conservation de certains objets dans un port : le gardiennage des tonneaux. Service des gardiens du port.
GARDIENNAT n. m. Office de gardien, dans une communauté religieuse.
GARDON n. m. Genre de cyprins, comprenant de petits poissons blancs qui vivent dans les eaux douces.
GARE n. f. (subst. verb. de garer). Lieu de départ et d'arrivée des trains de chemins de fer : gare de voyageurs, de marchandises. Lieu où se garent les bateaux et les navires sur les cours d'eau, les canaux, etc.
GARE interj. pour avertir de se ranger, de prendre garde à soi.
GARENNE n. f. (orig. germ.). Domaine où l'on ne pouvait entrer sans l'agrément du propriétaire. Lieu où vivent les lapins à l'état sauvage. Endroit d'une rivière où la pêche est réservée. N. m. Un garenne, un lapin de garenne.
GARER v. a. (m. étym. que guérir.) Faire entrer dans une gare, sur une voie de garage : garer un train. Se garer v. pr. Se mettre à l'écart, à l'abri.
GARGANTUA n. m. Mangeur insatiable.
GARGARISER (SE) v. pr. (gr. gargarizein). Se rincer la bouche et l'arrière-bouche avec un liquide qu'on y agite en chassant l'air. Par ext. et fam. Se délecter d'une chose.
GARGARISME n. m. (gr. gargarisma). Liqueur faite pour se gargariser.
GARGOTE n. f. Petit cabaret où l'on donne à manger à bas prix. Fig. Tout lieu où l'on mange malproprement.
GARGOTER v. n. (de l'anc. fr. gargate, gosier). Faire de la cuisine mauvaise ou malpropre.
GARGOTIER , ÈRE n. Qui tient une gargote. Fig. Mauvais traiteur ou cuisinier.
GARGOUILLADE (ghou, ll mll.) n. f. Ancienne danse du théâtre. Fam. Série de vocalises sans goût.
GARGOUILLE (ghou, ll mll.) n. f. (du bas lat. gargula, gosier). Endroit d'une gouttière, d'un tuyau, par où l'eau tombe : les gargouilles de Notre-Dame de Paris sont curieusement sculptées. Dalle, tuyau pour l'écoulement des eaux.
GARGOUILLEMENT n. m. Bruit analogue à celui de l'eau dans une gargouille. Bruit que fait quelquefois un liquide ou un gaz dans la gorge, dans l'estomac et dans les entrailles.
GARGOUILLER v. n. Faire entendre un gargouillement. Barboter dans l'eau. Techn. Syn. peu usité de égriser.
GARGOUILLIS n. m. Bruit que fait l'eau en tombant d'une gargouille.
GARGOULETTE ou quelquef. GARGOUILLETTE (ghou, ll mll., è-te) n. f. Vase poreux où l'eau se rafraîchit par évaporation.
GARGOUSSE n. f. (corrupt. de cartouche). Enveloppe, sac cylindrique contenant la charge de poudre d'un canon.
GARGOUSSIER n. m. ou GARGOUSSIÈRE (ghou-si-è-re) n. f. Boîte en bois, en cuir ou en zinc, où l'on met les gargousses.
GARIBALDIEN, ENNE adj. Qui a l'apport à Garibaldi. N. m. Volontaire de Garibaldi.
GARIGUE ou GARRIGUE n. f. Lande, terre inculte ou, dans le Midi, couverte de taillis peu épais de chênes, chênes verts, etc. : les garrigues couvrent le flanc sud-est des Cévennes.
GARNEMENT n. m. Vaurien : un méchant garnement.
GARNI, E adj. Muni, pourvu : machine garnie de ses accessoires. Spécialem. Muni de meubles : chambre garnie. N. m. Maison, chambre qui se loue toute meublée : habiter un garni, en garni.
GARNIR v. a. (germ. warnian). Fournir des choses nécessaires. Garnir un cheval, lui mettre ses harnais. Orner : garnir un chapeau. Renforcer : garnir des bas. Remplir un espace : une foule de curieux garnissaient la rue. Garnir un fauteuil, le rembourrer. Mar. Garnir un cordage, l'entourer de caret. Garnir le cabestan, passer les barres. Garnir une vergue, y mettre le gréement. Se garnir v. pr. Se remplir : la salle se garnit. Ant. Dégarnir.
GARNISAIRE (de garnison) n. m. Homme que l'on mettait jadis en pension, en garnison chez les contribuables en retard, jusqu'à ce qu'ils se fussent acquittés envers le fisc.
GARNISON n. f. Troupe séjournant dans une ville : la garnison est sous les ordres directs du commandant d'armes. Cette ville : changer de garnison.
GARNISSAGE n. m. Action de garnir. Son résultat.
GARNISSEUR, EUSE (ni-seur, eu-ze) n. et adj. Personne qui garnit un meuble, une robe, etc.
GARNITURE n. f. Ce qui est mis pour garnir, compléter, orner une chose : les garnitures d'une robe. Garniture de cheminée, une pendule et deux candélabres ; bronzes, etc. Accessoires que l'on ajoute à un plat pour l'assaisonner ou le parer : garniture de persil. Assortiment complet : garniture de boutons. Caoutchouc, cuir, métal, etc., qui entoure quelque chose. Impr. Pièces de métal, quelquefois de bois, qui séparent les pages dans une forme et représentent les marges. Ensemble des pièces qui servent à consolider une forme. Mar. Gréement d'un mât, d'une vergue, etc. Action de les gréer. Garniture d'une pompe, ensemble des objets mobiles dont se compose une pompe.
GAROCHOIR n. m. Cordage dont les torons sont tortillés dans le même sens que les fils. Syn. maintierce.
GAROU n. m. Arbrisseau du genre daphné, vulgairement appelé bois gentil, dont l'écorce a des propriétés vésicantes. Loup-garou. V. loup-garou.
GARROT n. m. Partie du corps des grands quadrupèdes située au-dessus de l'épaule et terminant l'encolure. Morceau de bois que l'on passe dans une corde, pour la serrer en la tordant : le garrot d'une scie.
GARROTTAGE n. m. Action de garrotter.
GARROTTE n. f. (rad. garrot). Supplice par strangulation, usité en Espagne et en Portugal : périr par la garrotte.
GARROTTER v. a. (de garrot). Lier étroitement et fortement : garrotter un prisonnier.
GARS n. m. Fam. Garçon, jeune homme : un rude gars.
GARUS n. m. (du n. de l'inventeur). Elixir composé de cannelle, de safran, de muscade, etc.
GASCON, ONNE adj. et n. De la Gascogne : l'accent gascon. N. m. Patois de la Gascogne : parler gascon. Par ext. N. et adj. Fanfaron, hâbleur ; homme habile et avisé ; plaisant, railleur, moqueur : se tirer en gascon d'un pas difficile ; avoir l'humeur gasconne.
GASCONISME n. m. Locution, prononciation propre aux Gascons.
GASCONNADE n. f. Fanfaronnade, vanterie, comme on en prête aux Gascons.
GASCONNER v. n. Parler avec l'accent gascon. Dire des gasconnades.
GASPILLAGE n. m. Action de gaspiller. Son résultat : le gaspillage ruine les plus solides fortunes.
GASPILLER v. a. Dépenser follement : gaspiller du linge. Fig. : gaspiller son temps. Ant. Economiser, épargner.
GASPILLEUR, EUSE adj. et n. Qui gaspille : enfant très gaspilleur.
GASQUET n. m. Fez fabriqué en France.
GASTER n. m. (gr. gastêr). Le ventre, et quelquefois l'estomac : La Fontaine appelle l'estomac Messer Gaster.
GASTÉROMYCÈTES n. f. pl. Ordre de la classe des champignons. S. une gastéromycète.
GASTÉROPODES n. m. pl. (gr. gastêr, ventre, et pous, podos, pied). Classe de mollusques, comprenant ceux qui rampent sur un pied élargi en disque charnu. S. un gastéropode.
GASTRALGIE n. f. (gr. gastêr, tros, estomac, et algos, douleur). Névralgie de l'estomac.
GASTRALGIQUE adj. Qui a le caractère de la gastralgie : douleur gastralgique.
GASTRIQUE adj. (du gr. gastêr, tros, ventre). Qui a rapport à l'estomac : veines, artères gastriques. Suc gastrique, liquide sécrété dans l'estomac, et qui est un des principaux agents de la digestion.
GASTRITE n. f. (même étym. qu'à l'art. précéd.). Inflammation de la membrane interne de l'estomac : la gastrite est fréquente chez les alcooliques.
GASTRO (du gr. gastêr, tros, ventre) préfixe indiquant l'estomac et le ventre.
GASTRO-ENTÉRITE n. f. Inflammation simultanée de la muqueuse de l'estomac et de celle des intestins. Pl. des gastro-entérites.
GASTROLÂTRE adj. et n. (gr. gastêr, tros, ventre, et latreuein, adorer). Fam. Qui fait un dieu de son ventre.
GASTROLOGIE n. f. Science de l'art culinaire.
GASTROMANE n. Personne possédée de la gastromanie.
GASTROMANIE n. f. (du gr. gastêr, tros, ventre, et de manie). Amour excessif de la bonne chère.
GASTRONOME n. m. (gr. gastêr, tros, ventre, et nomos, loi). Celui qui connaît et pratique l'art de faire bonne chère : Lucullus fut un célèbre gastronome.
GASTRONOMIE n. f. (de gastronome). Art de faire bonne chère : Brillat-Savarin a laissé un poème sur la gastronomie.
GASTRONOMIQUE adj. Qui a rapport à la gastronomie : prescriptions gastronomiques.
GASTRULA n. f. Forme larvaire initiale, commune à tous les métazoaires.
GÂT n. m. Escalier sur une côte escarpée ou d'un quai à la mer.
GÂTÉ n. m. Partie gâtée d'une chose.
GÂTEAU n. m. Pâtisserie faite avec de la farine ou de la fécule, du beurre et des œufs : gâteau aux amandes, gâteau feuilleté. Matière solide qui affecte la forme d'un gâteau : gâteau de plomb, de marc d'olives. Gâteau des Rois, gâteau contenant une fève ou une figurine en faïence, et dont on tire les parts au sort le jour des Rois. Gaufre où les abeilles font leur miel. Partager le gâteau, partager le profit. (Se dit le plus souvent en mauv. part.)
GÂTE-MÉTIER n. m. Qui travaille à trop bon marche. Pl. des gâte-métier ou métiers.
GÂTE-PAPIER n. m. invar. Mauvais écrivain.
GÂTE-PÂTE n. m. invar. Mauvais boulanger ou pâtissier. Fig. Celui qui fait mal quelque chose.
GÂTER v. a. (du lat. vastare, ravager). Endommager, détériorer : gâter un tableau trop hâtivement peint. Diminuer, troubler : gâter le plaisir. Fig. Gâter le métier, travailler, vendre à trop bas prix. Putréfier, corrompre, pourrir : viande que la chaleur a gâtée. Gâter un enfant, lui donner des défauts ou les augmenter par trop d'indulgence. Ant. Améliorer, amender. Conserver, préserver.
GÂTERIE n. f. Action de gâter. Indulgence excessive, friandise, etc., par laquelle on gâte.
GÂTE-SAUCE n. m. Mauvais cuisinier. Marmiton. Pl. des gâte-sauce ou sauces.
GÂTEUR, EUSE adj. et n. Celui qui gâte par trop de tendresse, d'indulgence, etc.
GÂTEUSE n. f. Capote d'hôpital. Vêtement qui lui ressemble.
GÂTEUX, EUSE adj. et n. Fam. Personne à l'intelligence affaiblie : vieillard gâteux.
GÂTINE n. f. Terre imperméable, marécageuse et stérile : les gâtines sont communes en Vendée.
GÂTISME n. m. État de celui qui est ou paraît gâteux.
GATTE n. f. (provenç. gata). Emplacement à l'avant du navire, où se lavent les chaînes et câbles, à mesure de leur rentrée par les écubiers.
GATILIER n. m. Bot. Genre de verbénacées, des pays chauds et tempérés.
GAUCHE adj. (de gauchir). En parlant de l'homme et des animaux, qui est situé du côté où se font sentir les battements du cœur : côté, œil gauche. Qui correspond à ce côté pour un spectateur placé en face : l'aile gauche du palais. Dévié, par rapport à un plan de comparaison : quadrilatère gauche, dont tous les côtés ne sont pas dans un même plan. Fig. Maladroit, gêné : attitude gauche. Fig. Maladroit. Ant. Droit, adroit, dextre, habile. N. f. La main gauche, le côté gauche : prendre la gauche. Partie d'une assemblée siégeant à la gauche du président : les partis libéraux siègent à la gauche. A gauche loc. adv. Du côté gauche. Ant. Droite.
GAUCHEMENT adv. D'une manière gênée, maladroite.
GAUCHER , ÈRE n. et adj. Qui se sert ordinairement de la main gauche au lieu de la droite. Ant. Droitier.
GAUCHERIE n. f. Fam. Maladresse. Ant. Adresse, dextérité.
GAUCHIR v. n. (du germ. wenkjan, fléchir). Se contourner, perdre sa forme : cette planche gauchit. Se détourner pour éviter un coup.
GAUCHISSEMENT n. m. Action de gauchir. Son résultat.
GAUCHO n. m.
GAUDE n. f. (germ. walda). Plante du genre réséda, qui donne une belle teinture jaune. Bouillie faite avec de la farine de maïs.
GAUDEAMUS n. m. (mot lat. signif. réjouissons-nous). Chant religieux ou réjouissance. Repas joyeux.
GAUDIR (SE) v. pr. (lat. gaudere). Se réjouir. Se moquer.
GAUDISSART n. m. (du n. d'un personnage de Balzac). Personnage d'une gaieté bruyante, triviale et encombrante.
GAUDRIOLE n. f. Propos gai, plaisanterie un peu libre : dire des gaudrioles.
GAUFRAGE n. m. Action de gaufrer. Son résultat.
GAUFRE n. f. (bas all. wafel). Rayon de miel : manger une gaufre de miel. Pâtisserie mince et légère, cuite entre deux fers.
GAUFRER v. a. Imprimer, au moyen de fers chauds ou de cylindres gravés, des figures sur des étoffes ou du cuir.
GAUFRETTE n. f. Petite gaufre.
GAUFREUR, EUSE n. Ouvrier, ouvrière qui gaufre les étoffes.
GAUFRIER n. m. Fer creux et quadrillé, dans lequel on cuit des gaufres.
GAUFROIR n. m. Fer pour gaufrer le cuir, les étoffes.
GAUFRURE n. f. Empreinte que l'on fait sur une étoffe en la gaufrant.
GAULAGE n. m. Action de gauler. Son résultat : le gaulage des noix.
GAULE n. f. Longue perche. Canne à pêche. Houssine.
GAULER v. a. Battre un arbre avec une gaule, pour en faire tomber les fruits : gauler un noyer.
GAULETTE n. f. Petite gaule.
GAULIS n. m. Massif forestier dont les brins sont devenus gaules. Ces brins eux-mêmes.
GAULOIS, E n. Natif de la Gaule : les Gaulois étaient de race celte. Adj. De la Gaule : le sol gaulois. Qui a rapport, qui est propre à la Gaule, à ses habitants : la bravoure gauloise. D'une gaieté un peu libre : tenir des propos gaulois. N. m. Langage des Gaulois. V. Part. hist.
GAULOISEMENT (ghô-loi-ze-man) adv. Avec une gaieté un peu libre.
GAULOISERIE n. f. Plaisanterie un peu libre : les gauloiseries abondent dans Brantôme.
GAULTHÉRIE n. f. Genre d'éricacées, de l'Amérique septentrionale, dont une espèce donne l'essence de winter green.
GAUPE n. f. Pop. Femme malpropre et désagréable.
GAUR n. m. Espèce de bœuf de l'Inde.
GAURE n. m. Sectateur de Zoroastre.
GAUSSE n.f. Pop. Mensonge plaisant, farce.
GAUSSER (SE) v. pr. Se moquer : se gausser d'un maladroit. Gausser, v. a. Railler.
GAUSSERIE n. f. Moquerie.
GAUSSEUR, EUSE n. et adj. Qui se gausse.
GAVAGE n. m. Action de gaver. Son résultat.
GATE n. m. Dans les Pyrénées, torrent : le gave de Pau forme la cascade de Gavarnie.
GAVEAU n. m. Membre d'une association d'ouvriers.
GAVER v. a. Bourrer par force de nourriture des animaux de basse-cour : on gave les jeunes poulets pour les mettre en chair. Faire manger beaucoup : gaver un enfant. Au fig. : gaver un écolier de connaissances confuses.
GAVEUR, EUSE n. Personne qui gave les volailles.
GAVEUSE n. f. Machine pour gaver les volailles.
GAVIAL n. m. Genre de reptiles, comprenant de grands crocodiles d'Asie et d'Océanie. Pl. des gavials. — Le gavial a le museau long et fin ; il abonde dans les fleuves de l'Inde, et il dépasse parfois 6 mètres de long.
GAVION n. m. Pop. Gosier.
GAVOTTE n. f. (prov. gavoto). Ancienne danse, sur un air à deux temps. Cet air : jouer une gavotte.
GAVROCHE n. m. (du n. d'un personnage des Misérables, de Victor Hugo). Gamin de Paris, spirituel, moqueur et héroïque.
GAY adj et n. m. (m. angl.) Se dit d’un homme qui aime les hommes.
GAYAL n. m. Bœuf sauvage de l'Inde.
GAZ n. m. invar. (mot créé par Van Helmont.) Physiq. et chim. Corps aériforme, qui reste tel à la température et à la pression ordinaires : les gaz sont éminemment compressibles. Gaz permanents, se disait des gaz que l'on n'était pas encore parvenu à liquéfier : il n'y a plus de gaz permanents. Gaz d'éclairage, gaz employé pour l'éclairage.
GAZE n. f. (de Gaza, v. de Syrie, d'où cette étoffe est originaire). Etoffe légère et transparente, de soie, de lin, etc. : porter une robe de gaze.
GAZÉIFIABLE adj. Qui peut se convertir en gaz.
GAZÉIFICATION n. f. Action de gazéifier.
GAZÉIFIER v. a. (de gaz, et du lat. facere, faire. — Se conj. comme prier.) Faire passer a l'état gazeux. Faire dissoudre du gaz carbonique dans un liquide : gazéifier une eau minérale.
GAZÉIFORME adj. Qui est à l'état de gaz : fluide gazéiforme.
GAZELLE n. f. (ar. ghaza). Genre d'antilopes, à formes légères et gracieuses : les gazelles habitent les déserts de l'ancien monde.
GAZER v. a. Couvrir d'une gaze. Fig. Adoucir, déguiser ce qui serait trop libre dans le discours : gazer un récit.
GAZETIER n. m. Qui publie une gazette : Renaudot fut le premier des gazetiers.
GAZETTE n. f. (ital. gazzetta). Journal : lire un événement dans les gazettes. Fig. Personne très bavarde.
GAZEUX, EUSE adj. Qui est de la nature du gaz : fluide gazeux. Eau gazeuse, celle qui contient du gaz carbonique dissous.
GAZIER n. m. Employé d'une compagnie d'éclairage par le gaz.
GAZIER , ÈRE n. Ouvrier, ouvrière en gaze.
GAZIFÈRE adj. Qui sert à la fabrication du gaz.
GAZOFACTEUR n. m. Appareil propre à gazéifier la houille.
GAZOGÈNE adj. (de gaz, et du gr. gennân, engendrer). Se dit de tout appareil qui sert a fabriquer de l'eau de Seltz artificielle. N. m. : un gazogène.
GAZOLE n. m. Produit de la distillation du pétrole brut, utilisé comme carburant. Gas-oil, gasoil.
GAZOLÈNE n. m., GAZOLÉINE ou GAZOLINE n. f. Ethers liquides de pétrole.
GAZOLYTE adj. Susceptible de se résoudre en gaz.
GAZOMÈTRE n. m. (de gaz, et du gr. metron, mesure). Grand appareil pour recevoir le gaz et lui donner, pendant la consommation, une pression régulière.
GAZOMÉTRIE n. f. Art de mesurer les volumes des gaz.
GAZOMÉTRIQUE adj. Qui appartient à la gazométrie.
GAZON n. m. (anc. h. all. wabo). Herbe courte et menue : semer du gazon. La terre qui en est couverte : s'ébattre sur le gazon.
GAZONNAGE n. m. V. gazonnement.
GAZONNANT, E adj. Se dit des plantes qui forment un gazon.
GAZONNÉE n. f. Terrain couvert de gazon.
GAZONNEMENT n. m. Action de gazonner : le gazonnement prévient l'entraînement des terres par les pluies.
GAZONNER v. a. Revêtir de gazon : gazonner un parterre.
GAZONNEUX, EUSE adj. Qui offre l'aspect du gazon : prairie gazonneuse.
GAZOUILLANT, E adj. Qui gazouille.
GAZOUILLEMENT n. m. Petit bruit que font les oiseaux en chantant, les ruisseaux en coulant, etc. Au fig. : le gazouillement des enfants.
GAZOUILLER v. n. Produire un gazouillement.
GAZOUILLIS n. m. Léger gazouillement : le gazouillis des oiseaux.
GEAI n. m. Genre de passereaux conirostres d'un plumage bigarré, et auxquels on peut apprendre à parler : le geai s'apprivoise facilement.
GÉANT , E n. et adj. (gr. gigas, antos). Se dit d'une personne, d'un animal, d'un végétal, etc., qui excède de beaucoup la stature ordinaire : un géant ; femme géante ; bois géants. A pas de géant, par une progression très rapide. Mythol. V. Titans. Ant. Nain. — Des ossements énormes trouvés jadis dans les roches granitiques et provenant d'animaux fossiles, ainsi que la science l'a démontré depuis, ont fait croire d'abord qu'il avait existé autrefois des hommes d'une stature colossale. La science a fait justice de cette erreur, et il est reconnu aujourd'hui qu'il n'existe point de différence sensible entre la taille de nos ancêtres les plus éloignés et la nôtre. Les géants, comme les nains, ne sont que des exceptions, mais ces exceptions sont souvent curieuses ; c'est ainsi que l'empereur Maximin avait 2m,50 de haut ; ce devait être également la taille du fameux Goliath, dont parle l'Écriture, et du roi des Teutons, Teutobocchus. Atteinte de nos jours par le géant Constantin, la taille de 2m,60 a été dépassée par le géant russe Machnow, qui arrive à 2m,85. Généralement, les géants sont lents, assez enclins à l'oisiveté ; ni l'intelligence, ni le courage, ni la force ne répondent à la taille. Ils vieillissent rapidement et meurent ayant l'époque ordinaire de la caducité.
GECKO n. m. Genre de reptiles sauriens, qui habitent les régions chaudes du globe.
GÉHENNE n. f. (hébr. gehinnom). Enfer, dans le langage biblique. Torture de la question : souffrir la géhenne. Fig. Grande douleur.
GEIGNANT , E adj. Qui geint, qui a l’habitude de geindre.
GEIGNARD , E adj. Pop. Qui a l'habitude de geindre.
GEIGNEMENT n. m. Action de geindre. Plainte.
GEINDRE v. n. (lat. gemere. — Se conj. comme craindre.) Gémir en travaillant. (Se dit du boulanger, du bûcheron, etc.) Fam. Se plaindre souvent sans motif suffisant : qu'a-t-il à geindre?
GEINDRE n. m. V. oindre.
GEL n. m. Gelée des eaux, temps où il gèle : le gel fait éclater les roches des montagnes.
GÉLASIME n. m. Genre de crustacés décapodes, comprenant de petits crabes à pinces inégales, qui vivent dans les régions tropicales.
GÉLATINE n. f. (du lat. gelatus, gelée). Chim. Substance ayant l'aspect d'une gelée de fruits, et que l'on retire des tissus fibreux des animaux : la gélatine sert à la fabrication des colles.
GÉLATINÉ, E adj. Enduit de gélatine.
GÉLATINEUR n. et adj. m. Fabricant de gélatine.
GÉLATINEUX, EUSE adj. De la nature de la gélatine, ou qui y ressemble : consistance gélatineuse.
GÉLATINIFIABLE adj. Qui peut être gélatinifié.
GÉLATINIFIER v. a. (Se conj. comme prier.) Réduire en gélatine.
GÉLATINIFORME adj. Qui a la nature ou l'aspect de la gélatine.
GÉLATINO-BROMURE n. m. Phot. Composition formée d'un sel d'argent (le plus ordinairement de bromure) en suspension dans la gélatine : le gélatino-bromure, très sensible à la lumière, forme la couche impressionnable des plaques photographiques.
GÉLATINOGRAPHIE n. f. (de gélatine, et du gr. graphê, écriture). Photographie sur gélatine.
GELÉE n. f. (de geler). Abaissement de la température au-dessous de zéro, à la suite duquel l'eau se convertit en glace : les gelées tardives brûlent les fleurs et les bourgeons. Suc de viande congelé et clarifié : jambon à la gelée. Jus de fruits cuits avec du sucre, et qui se congèle par le refroidissement : gelée de groseilles. Gelée blanche, congélation de la rosée, fréquente surtout en avril et en mai.
GELER v. a. (lat. gelare. — Prend un é ouvert devant une syllabe muette : il gèlera.) Transformer en glace, durcir par le froid : les rivières de Russie sont gelées quatre ou cinq mois de l’année. Causer du froid. Faire périr par congélation des parties. V. n. Avoir extrêmement froid. Se congeler : la rivière a gelé. V. impers. : il gèle.
GÉLIF, IVE adj. Se dit des pierres, des arbres, etc., fendus ou susceptibles de se fendre par la gelée : pierre gélive.
GELINAGE n. m. Redevance féodale d'une poule par an.
GELINE n. f. (lat. gullina). Poule.
GELINOTTE n. f. Genre d'oiseaux gallinaces, d’Europe et d Asie, à chair délicate. Par ext. Petite poule engraissée dans une basse-cour. Syn. poule des bois.
GÉLIVURE n. f. Gerçure des arbres, des pierres, etc., causée par de fortes gelées.
GÉLOSE n. f. Substance gélatineuse employée dans les recherches de micrographie.
GÉMATRIE n. f. Procédé fréquent dans la Bible et chez les Pères de l'Église, qui consiste à relier un nombre à un mot dont on additionne les valeurs numériques et symboliques de chaque lettre.
GÉMEAUX n. m. pl. (du lat. gemelli, jumeaux). Jumeaux. Astr. .
GÉMELLAIRE adj. (du lat. gemellus, jumeau). Qui se rapporte aux jumeaux.
GÉMELLIFLORE ou GÉMINIFLORE adj. Dont les fleurs sont disposées deux à deux.
GÉMELLIPARE adj. Qui accouche de jumeaux : femelle gémellipare.
GÉMINÉ, E adj. (du lat. geminus, double). Se dit des parties disposées deux à deux : colonnes géminées.
GÉMIR v. n. (lat. gemere). Exprimer sa peine, sa douleur par des sons plaintifs : blessé qui gémit. Se dit aussi du cri de la tourterelle, de la colombe. Fig. Souffrir : gémir sous le joug, dans les fers. Se dit aussi des choses : le vent gémit ; l'enclume gémit sous le marteau. Faire gémir la presse, publier beaucoup.
GÉMISSANT , E adj. Qui gémit.
GÉMISSEMENT n. m. Plainte douloureuse inarticulée : pousser de longs gémissements. Plainte en général, lamentation.
GÉMISSEUR, EUSE n. Ironiq. et fam. Qui gémit souvent.
GEMMAGE n. m. Action de gemmer les pins, pour en recueillir la résine.
GEMMATION n. f. Époque, développement des bourgeons.
GEMME n. f. (lat. gemma). Pierre précieuse quelconque. Adjectiv. : pierre gemme. Sel gemme, sel fossile : les mines de sel gemme de Wielicza. V. sel.
GEMMÉ, E adj. Orné de pierres précieuses.
GEMMER v. n. Pousser dés bourgeons. V. a. Gemmer des pins, inciser des pins pour recueillir la résine.
GEMMEUR n. et adj. m. Se dit de celui qui gemme les pins.
GEMMIFÈRE adj. Qui contient des pierres précieuses. Qui porte des bourgeons.
GEMMULE n. f. Premier bourgeon de la plante, rudiment de la tige.
GÉMONIES n. f. pl. (lat. gemoniae). Antiq. rom. Escalier qui descendait sur le flanc nord-ouest du mont Capitolin, et où l'on exposait les cadavres des suppliciés jusqu'à ce qu'on les jetât dans le Tibre. Fig. Traîner quelqu'un aux gémonies, le couvrir publiquement d'opprobre.
GÉNAL, E, AUX adj. (du lat. gena, joue). Anat. Qui appartient aux joues.
GÊNANT , E adj. Qui gêne : objection gênante.
GENCIVE n. f. (lat. gingiva). Tissu rougeâtre, qui entoure les dents à leur base.
GENDARME n. m. (pour gens d'armes). Soldat faisant partie de la gendarmerie : gendarmes à pied, à cheval. Fam. En parlant d'une femme, virago. Petit défaut qui diminue la valeur d'une pierre précieuse. Pop. Hareng saur. Hist. Gentilhomme d'une cavalerie d'élite créée par Charles VII (1445.) GENDARMER (SE) [de gendarme] v. pr. S'emporter mal à propos. Protester vivement contre une proposition, etc.
GENDARMERIE n. f. Autref., corps des gendarmes. Auj., force militaire qui maintient la sûreté publique. Bâtiment où sont logés des gendarmes : se constituer prisonnier à la gendarmerie.
GENDRE n. m. (lat. gêner). Epoux de la fille, par rapport au père et à la mère de celle-ci.
GÊNE n. f. (contract. de géhenne). Aveu arraché par la torture. Torture, instrument pour la donner. Situation pénible et incommode. Fig. Contrainte fâcheuse : éprouver de la gêne en face de quelqu'un. Manque d'argent : vivre dans la gêne. Sans gêne, qui prend ses aises sans s'occuper des autres. Ant. Aisance.
GÊNÉ, E adj. Serré, mal à l'aise : être gêné dans ses habits. Fig. Qui éprouve de l'embarras : être gêné dans une société. Dépourvu d'argent.
GÉNÉALOGIE n. f. (gr. genos, race, et logos, discours). Suite, dénombrement des ancêtres de quelqu'un : la généalogie des rois de France.
GÉNÉALOGIQUE adj. Qui appartient à la généalogie. Arbre généalogique, tableau de la filiation d'une famille représentant un arbre dans lequel la ligne directe forme le tronc, et les lignes collatérales les branches et les rameaux.
GÉNÉALOGIQUEMENT adv. D'une manière généalogique.
GÉNÉALOGISTE n. m. Qui dresse les généalogies : les d'Hozier furent de distingués généalogistes.
GÉNÉPI n. m. Nom générique de plusieurs plantes aromatiques des Alpes.
GÉNEQUIN adj. m. Se dit d'une sorte de coton filé de qualité inférieure.
GÊNER v. a. . Mettre à la torture. Contraindre les mouvements du corps : un corset trop serré gêne les mouvements. Fig. Tenir en contrainte : les droits de douane trop élevés gênent l'industrie. Empêcher d'agir, de parler : sa présence me gêne. Causer une pénurie d'argent : cette dépense me gêne.
GÉNÉRAL, E, AUX adj. (lat. generalis). Universel : consentement général. Vague, indécis : parler en termes généraux. Se dit d'un administrateur dont l'autorité s'exerce sur les fonctionnaires chargés seulement d'un service particulier : inspecteur général. En général loc. adv. D'une manière générale. N. m. Se dit des principes généraux, par opposition aux particuliers : conclure du particulier au général. Ant. Particulier, individuel, spécial.
GÉNÉRAL n. m. Officier qui commande une armée, un corps d'armée, une arme spéciale : général de brigade, de division, d'artillerie. Supérieur d'un ordre religieux : le généraldes jésuites.
GÉNÉRALAT n. m. Grade, dignité de général : arriver au généralat.
GÉNÉRALE n. f. Femme d'un général. Batterie de tambour, sonnerie de clairon, de trompette, pour avertir les troupes dans un danger quelconque et les rassembler : sonner la générale.
GÉNÉRALEMENT adv. En général.
GÉNÉRALISABLE adj. Qu'on peut généraliser : proposition aisément généralisable.
GÉNÉRALISATEUR, TRICE adj. Qui généralise, qui aime à généraliser : esprit généralisateur.
GÉNÉRALISATION n. f. Action de généraliser. Son résultat : une généralisation hâtive.
GÉNÉRALISER v. a. Rendre général : généraliser une idée, une méthode. Ant. Particulariser.
GÉNÉRALISSIME n. m. (lat. generalissimus, superlat. de generalis, général). Général en chef. Chef suprême : Alexandre se fit nommer généralissime des Grecs contre les Perses.
GÉNÉRALITÉ n. f. Qualité de ce qui est général. Le plus grand nombre : dans la généralité des cas. Admin. anc. Division financière comprenant la juridiction d'un bureau de trésoriers de France, avant 1789. Pl. Discours qui n'ont pas un rapport direct au sujet.
GÉNÉRATEUR, TRICE adj. Qui engendre. N. m. Méc. Chaudière à vapeur. N. f. Géom. Ligne dont le mouvement engendre une surface.
GÉNÉRATIF, IVE adj. Qui a rapport à la génération.
GÉNÉRATION n. f. (lat. generatio ; de generare, engendrer). Fonction par laquelle les êtres organisés se reproduisent. Génération spontanée, génération qui aurait lieu sans germe, suivant certains naturalistes. Fig. : génération d'idées. Chaque filiation ou descendance de père à fils : de génération en génération. Postérité : les générations futures.
GÉNÉREUSEMENT adv. D'une manière noble, courageuse, généreuse : se sacrifier généreusement pour son pays. Ant. Mesquinement.
GÉNÉREUX, EUSE adj. (lat. generosus). Libéral : patron généreux. D'un naturel noble : ennemi généreux. Courageux : de généreux soldats. Fertile : terre généreuse. Vin généreux, fort, de bonne qualité. Coursier généreux, ardent. Ant. Avare, chiche, égoïste, mesquin. Vil.
GÉNÉRIQUE adj. (du lat. genus, eris, genre). Qui appartient au genre : caractère générique. Ant. Spécifique, spécial, individuel.
GÉNÉRIQUEMENT adv. D'une manière générique. .
GÉNÉROSITÉ n. f. Qualité de celui qui est généreux : la générosité est la vertu des grandes âmes. Magnificence. Pl. Dons, bienfaits. Ant. Avarice, ladrerie, égoïsme. Bassesse, lâcheté.
GENÈSE n. f. (gr. genesis). Premier livre du Pentateuque de Moïse et de toute la Bible, où sont racontés les commencements du monde. Système cosmogonique. Ensemble des faits ou des éléments qui ont concouru à la formation de quelque chose : la genèse d'un drame.
GÉNÉSIAQUE adj. Qui se rapporte à la Genèse, à une genèse.
GÉNÉSIQUE adj. Qui a rapport à la génération : instinct génétique.
GENESTROLLE n. f. Espèce de genêt qui sert à teindre en jaune.
GENET n. m. Cheval d'Espagne.
GENÊT n. m. (lat. genista). Genre de légumineuses papilionacées d'Europe, à fleurs blanches ou jaunes : le genêt commun est un puissant diurétique.
GÉNÉTHLIAQUE adj. (du gr. genethlê, naissance). Astrol. Relatif à l'horoscope. Littér. Composé à l'occasion de la naissance d'un enfant.
GENÊTIÈRE n. f. Terrain couvert de genêts.
GENETTE n. f. Espèce de civette, qui vit en Afrique et dans l'Europe méridionale.
GENEUR, EUSE n. Importun, fâcheux.
GENÉVRETTE ou GENEVRETTE n. f. Boisson fabriquée avec des fruits sauvages et aromatisée avec du genièvre.
GENÉVRIER n. m. Genre de conifères, comprenant des arbrisseaux à feuilles aromatiques : le genévrier habite l'Europe et le nord de l'Asie.
GENÉVRIÈRE n. f. Terrain couvert de genévriers.
GÉNI préf. Qui indique génération.
GÉNIAL, E, AUX adj. Qui dépend de la nature de la personne. Qui a du génie : poète génial. Qui marque le génie : idée géniale.
GÉNIALEMENT adv. D'une manière géniale.
GÉNICULATION n. f. Courbure en forme de genou.
GÉNIE n. m. (du lat. genius, démon favorable). Divinité qui, dans l'opinion des anciens, présidait à la vie de chacun : bon, mauvais génie. Lutin, gnome, sylphe : un génie lui apparaît. Talent, goût, penchant naturel pour une chose: le génie des affaires, de l'intrigue. Le plus haut degré auquel puissent arriver les facultés humaines : avoir du génie. Personne ainsi douée : génies de la France. Caractère propre et distinctif : le génie d'une langue. Art de fortifier, d'attaquer et de défendre des places. Corps de troupes affecté à cet art : officier du génie ; il y a en France 7 régiments de génie. Génie civil, art des constructions. Corps des ingénieurs. Ant. Nullité.
GENIÈVRE n. m. Nom vulgaire du genévrier. Sa graine. Liqueur alcoolique qu'on en fait.
GENIÈVRERIE n. f. Fabrique de genièvre.
GÉNISSE n. f. (lat. junix). Jeune vache qui n'a pas encore vêlé. Poét. Vache en général.
GÉNISSON n. m. Jeune taureau.
GÉNITAL, E, AUX adj. Relatif à la reproduction sexuée des animaux.
GÉNITEUR n. et adj. m. Celui qui engendre.
GÉNITIF n. m. (lat. genitivus). Dans les langues à déclinaison, cas du nom qui est complément indirect d'un autre nom, ce qui est marqué en français par la préposition de : le livre de Pierre.
GÉNITO-URINAIRE adj. Qui a rapport aux organes génitaux et urinaires.
GÉNITURE n. f. (lat. genitura ; de genitus, engendré). Enfant, par rapport au père et à la nicre.
GENOU n. m. (lat. geniculum). Anat. Partie du corps où la jambe se joint à la cuisse. Chez le cheval, articulation des os carpiens et métacarpiens avec le radius. A genoux, le genoux sur le sol. Fig. Être aux genoux de quelqu'un, avoir pour lui un amour, un dévouement sans bornes. Fléchir le genou, s'humilier : fléchir le genou devant les puissants. Mécan. Joint particulier. Mar. Pièce courbe employée à unir la varangue avec l'allonge.
GENOUILLÈRE n. f. Partie de l'armure qui couvrait le genou. Partie des bottes qui recouvre le genou. Ce que l'on attache sur les genoux, pour les garantir, les protéger.
GÉNOVÉFAIN n. m. (du lat. Genovefa, Geneviève). Chanoine de Sainte-Geneviève.
GENRE n. m. (lat. genus). Collection d'êtres qui ont entre eux des ressemblances importantes et constantes : le genre humain. Sorte, manière : genre de vie. En peinture, ce qui n'est ni portrait, ni paysage, ni marine, ni tableau d'histoire : peintre de genre, tableau de genre. Partie de l'art oratoire tel que l'entendaient les anciens : genre démonstratif, judiciaire. Mode, goût : adopter un nouveau genre. Hist. nat. Catégorie d'êtres composée d'espèces qui elles-mêmes se décomposent immédiatement en variétés et en individus : le loup est une espèce du genre chien. Gramm. Forme que reçoivent les mots pour indiquer le sexe : genre masculin, féminin, neutre.
GENS [l's se fait sentir devant une voyelle] — anc. pl. de gent.V. pour le genre gramm. la note ci-dessous.) n. pl. (lat. gens.) Personnes en général : les gens de bien. Gens de sac et de corde, capables de tout. Gens d'épée, nobles, soldats. Gens d'église, prêtres, moines, etc. Gens de mer, marins. Gens de robe, magistrats, avocats. Gens de lettres, écrivains. Ceux du même parti : nos gens donnèrent l'assaut. Domestiques : sonner ses gens. Gens de maison, même sens. Nations : droit des gens. — Gramm. Gens veut au masculin les adjectifs qui le précèdent, ainsi que ceux qui le suivent : tous les gens vertueux sont heureux. Cependant, si un adjectif est placé immédiatement avant gens, cet adjectif et tous ceux qui peuvent le précéder se mettent au féminin : voilà de bonnes gens ; toutes les vieilles gens. A moins que l'adjectif qui précède immédiatement gens ne soit terminé au masculin par un e muet. Alors, on rentre dans la règle générale : tous les braves gens ; les vrais honnêtes gens.
GENS n. f. Famille romaine, issue d'une souche commune : la gens Fabia.
GENT n. f. (lat. gens, gentis). Nation, race. La gent marécageuse, les grenouilles. La gent moutonnière, les moutons. Fig. Les imitateurs.
GENT , E adj. Joli, gentil.
GENTIANE n. f. (lat. gentiana). Genre de gentianacées des pays tempérés, plantes apéritives et toniques.
GENTIANÉES n. f. pl. Bot. Famille de dicotylédones gamoéptales superovariées, qui a la gentiane pour type. S. une gentianée.
GENTIL n. m. Pour les Hébreux, étranger. Pour les chrétiens, païen.
GENTIL, ILLE adj. (du lat. gentilis, de famille distinguée). Noble. Auj. Joli, mignon, gracieux. Ant. Disgracieux, laid, vilain.
GENTILÉ n. m. Nom des habitants d'un pays, d'une ville : Français est le gentilé de France.
GENTILHOMME n. m. Homme de race noble. Vivre en gentilhomme, sans rien faire. Pl. des gentilshommes (pron. jan-ti zo-me.) Gentilshommes de la chambre, ceux qui servaient le roi quand il mangeait dans sa chambre.
GENTILHOMMER v. n. Fam. Faire le gentilhomme.
GENTILHOMMERIE n. f. Fam. Qualité de gentilhomme.
GENTILHOMMIÈRE N. f. Maison de petit gentilhomme, à la campagne. Adjectiv. Propre aux gentilshommes : bravoure gentilhommière.
GENTILICE n. et adj. Qui appartient à la gens, à une gens romaine.
GENTILITÉ n. f. (de gentil n. m.). Ensemble des nations païennes.
GENTILLÂTRE n. m. Fam. Gentilhomme pauvre, ou de petite noblesse.
GENTILLESSE n. f. Caractère de ce qui est gentil. Saillie agréable, spirituelle : cet enfant nous a dit mille gentillesses.
GENTILLET, ETTE adj. Assez gentil.
GENTIMENT adv. D'une manière gentille, convenable.
GENTLEMAN n. m. (m. angl.). Homme bien élevé, de bonne compagnie, galant homme. Pl. des gentlemen.
GENTLEMAN-RIDER n. m. Jockey amateur, qui monte un cheval dans les courses. Pl. des gentlemen-rider.
GENTRIFICATION n. f. Embourgeoisement des centres-villes vidés de leurs occupants modestes.
GENTRY n. f. (m. angl.). Classe bourgeoise, en Angleterre (par opposition à nobility, noblesse, et à people, peuple.)
GÉNUFLECTEUR, TRICE n. et adj. Qui fait des génuflexions. Fig. Adulateur servile.
GÉNUFLEXION n. f. (du lat. genu, genou, et flectere, fléchir). Action de fléchir le genou. Fig. Flatterie, obséquiosité.
GÉO (du gr. gê, terre) préfixe indiquant que l'idée de terre figure dans le mot composé.
GÉOCENTRIQUE adj. (de géo, et centre). Astr. Qui se rapporte à une planète vue de la terre comme centre.
GÉODE n. f. (du gr. geôdês, terreux). Masse minérale creuse, sphérique, tapissée intérieurement de cristaux.
GÉODÉSIE n. f. (de géo, et du gr. daiein, diviser). Science qui a pour but de mesurer la surface ou une partie de la surface de la terre, ou quelque distance prise sur cette surface : les frères Cassini furent les fondateurs de la géodésie française.
GÉODÉSIEN n. m. Savant en géodésie.
GÉODÉSIQUE adj. Qui a rapport à la géodésie : opération géodésique.
GÉODÉSIQUEMENT adv. D'après les règles de la géodésie ; par la géodésie.
GÉOGÉNIE n. f. (de géo, et du gr. genesis, naissance). Hypothèse sur la formation du globe terrestre.
GÉOGÉNIQUE adj. Qui a rapport à la géogénie : théorie géogénique.
GÉOGNOSIE n. f. (de géo, et du gr. gnôsis, connaissance). Science qui traite des diverses roches composant le globe terrestre.
GÉOGNOSTE n. m. Spécialiste en géognosie.
GÉOGNOSTIQUE adj. Qui se rapporte à la géognosie.
GÉOGONIE n. f. V. géogénie.
GÉOGONIQUE adj. V. géogénique.
GÉOGRAPHIE n. m. Qui sait la géographie, qui l'enseigne, qui dresse des cartes géographiques.
GÉOGRAPHIE n. f. (de géo, et du gr. graphein, décrire). Description de là terre sous le rapport du sol, du climat, etc. (géographie physique) ; des productions du sol (géographie économique) ; sous celui des races, des langues, des limites des peuples, des institutions (géographie politique) ; par rapport à l'histoire (géographie historique) ; relativement à la figure du globe, au rang qu'il occupe dans le système planétaire, etc. (géographie mathématique.) Ouvrage qui traite d'un sujet géographique : la Géographie de Strabon.
GÉOGRAPHIQUE adj. Qui appartient à la géographie, la concerne : vue géographique.
GÉOGRAPHIQUEMENT adv. Par la géographie. D'une manière géographique.
GEÔLAGE n. m. Droit qu'on payait au geôlier, à l'entrée et à la sortie de chaque prisonnier.
GEÔLE n. f. Prison. Demeure du geôlier.
GEÔLIER n. m. Concierge, surveillant d'une prison.
GEÔLIÈRE n. f. Femme du geôlier.
GÉOLOGIE n. f. (de géo, et du gr. logos, discours). Science qui a pour objet l'étude des matériaux composant le globe, de leur nature, de leur situation et des causes qui ont déterminé cette situation : Ch. Lyell a renouvelé la géologie.
GÉOLOGIQUE adj. Qui a rapport à la géologie.
GÉOLOGIQUEMENT adv. Au point de vue de la géologie, d'après ses règles.
GÉOLOGUE n. m. Savant en géologie : Elle de Beaumont fut un géologue de grande valeur.
GÉOMANCE ou GÉOMANCIE n. f. (de géo, et du gr. manteia, divination). Divination qui s'opère en jetant de la terre, de la poussière sur une table, et en étudiant les figures ainsi formées.
GÉOMÉTRAL, E, AUX adj. Qui donne les dimensions en vraie grandeur ou en grandeur proportionnelle, sans tenir compte de la perspective : plan géométral. N. m. Le plan géométral.
GÉOMÉTRALEMENT adv. D'une manière géométrale.
GÉOMÈTRE n. m. Qui sait la géométrie, qui s'en occupe.
GÉOMÉTRIE n. f. (de géo, et du gr. metron, mesure). Science qui a pour objet l'étendue considérée sous ses trois aspects : la ligne, la surface et le volume. Traité de géométrie.
GÉOMÉTRIQUE adj. Qui appartient à la géométrie. Fig. Régulier : les villes américaines sont bâties sur un plan géométrique. Comme une figure de géométrie.
GÉOMÉTRIQUEMENT adv. D'une manière géométrique.
GÉOMORPHOGÉNIE (fo-jé-nî) n. f. (de géo, et du gr. morphê, forme, et génos, origine). Etude de la formation du relief terrestre.
GÉORAMA n. m. (de géo, et du gr. ôrama, vision). Représentation sur une grande échelle de la totalité de la surface terrestre. Pl. des géoramas.
GÉORGIEN, ENNE (ji-in, è-ne) adj. et n. De la Géorgie : la langue géorgienne.
GÉORGIQUE adj. (gr. gê, terre, et ergon, ouvrage). Qui concerne les travaux de l'agriculture : poème géorgique. N. f. pl. Poème sur les matières qui se rapportent à l'agriculture : les Géorgiques de Virgile, de Delille.
GÉOTHERMIE n. f. (de géo, et du gr. thermos, chaleur). Chaleur interne de la terre.
GÉOTHERMIQUE adj. Qui a rapport à la géothermie. N. f. Se dit de tout ce qui se rattache à la chaleur interne du globe.
GÉOTROPIQUE adj. Qui a rapport aux phénomènes du géotropisme.
GÉOTROPISME n. m. (de géo, et du gr. trepein, tourner). Propriété que possèdent certains organes, notamment les racines et les tiges, de prendre une direction déterminée, sous l'influence de la pesanteur.
GÉOTRUPE n. m. Genre d'insectes coléoptères, qui vivent dans les matières stercoraires.
GÉRANCE n. f. Fonction de, gérant. Temps que dure cette fonction.
GÉRANIACÉES n. f. pl. Bot. Famille de plantes dicotylédones superovariées, qui a le géranium pour type. S. une géraniacée.
GÉRANIUM n. m. Genre de géraniacées, que l'on cultive dans les jardins à cause de la beauté de ses fleurs, et dont le fruit figure un bec de grue.
GÉRANT , E n. Qui gère, qui administre les affaires d'autrui : le gérant d'une entreprise.
GERBAGE n. m. Enlèvement des gerbes d'un champ.
GERBE n. f. Botte de blé ou d'autres céréales, etc., coupées : une gerbe de fleurs. Gerbe d'eau, gerbe formée de plusieurs jets d'eau qui s'élèvent ensemble.
GERBÉE n. f. Botte de paille où il reste encore quelques grains.
GERBER v. a. Mettre en gerbes : gerber le blé. Placer dans une cave des pièces de vin les unes sur les autres. V. n. Produire de nombreuses gerbes. Imiter la forme d'une gerbe : fusées, jets d'eau qui gerbent bien.
GERBIER n. m. Tas de gerbes.
GERBIÈRE n. f. Charrette servant à transporter les gerbes.
GERBILLE n. f. Genre de mammifères rongeurs, voisin des gerboises.
GERBOISE n. f. Genre de mammifères rongeurs et sauteurs, habitant l'Afrique.
GERCE n. f. (de gercer ). Crevasse, fente : le froid produit des gerces sur la peau. Teigne qui attaque les étoffes et les papiers.
GERCEMENT n. m. Action de gercer. Son résultat.
GERCER v. a. (du lat. carpere, déchirer. — Prend une cédille sous le c devant a et o: il gerça, nous gerçons.) Faire de petites crevasses : le soleil gerce la terre. V. n. : la peau gerce à l'air sec.
GERÇURE n. f. Petite fente à la peau : on traite les gerçures par l'eau boriquée ou par des onctions de vaseline ou de glycérine. Petite fente dans l'écorce d'un arbre.
GÉRER v. a. (lat. gerere, faire, porter. — Se conj. comme accélérer.) Administrer, régir : gérer une tutelle, un domaine.
GERFAUT n. m. (orig. germ.). Oiseau de proie du genre faucon : le gerfaut était le plus estimé des oiseaux de fauconnerie.
GERMAIN, E adj. (lat. germanus). Cousins germains, issus des deux frères, des deux sœurs, ou du frère et de la sœur. Cousins issus de germains, se dit des personnes qui sont nées de deux cousins germains. Dr. Frères germains, issus du même père et de la même mère.
GERMAIN, E adj. et n. De la Germanie.
GERMANDRÉE n. f. Genre de plantes labiées : la germandrée sauvage est réputée comme vulnéraire.
GERMANIQUE adj. Qui appartient à la Germanie, à l'Allemagne, ou à leurs habitants : Napoléon créa une confédération germanique.
GERMANISATION n. f. Action de germaniser. Son résultat : la germanisation de la Pologne est encore incomplète.
GERMANISER v. a. Rendre allemand. Imposer une administration allemande : germaniser un pays. V. n. Commettre des germanismes.
GERMANISME n. m. Façon de parler, propre à la langue allemande.
GERMANISTE n. et adj. Qui s'occupe spécialement des langues ou du droit germaniques.
GERMANIUM n. m. Corps simple métallique, qui se rapproche beaucoup du bismuth.
GERMANT , E adj. Qui germe.
GERME n. m. (lat. germen). Principe des êtres organisés : tout être vivant est issu d'un germe. Partie de la semence qui doit former la plante. Première pointe qui sort d'une graine. Fig. Principe, source, origine de quelque chose : les eaux malpropres véhiculent le germe de la fièvre typhoïde.
GERMER v. n. (de germe). Se dit des grains, des semences qui commencent à pousser leur germe. Fig. Commencer à se développer, à fructifier : la vertu germe dans son cœur.
GERMINAL n. m. (du lat. germen, inis, germe). Septième mois, dans le calendrier républicain (du 21 mars au 16 avril) : 12 germinal.
GERMINATEUR, TRICE adj. Qui a la faculté de faire germer.
GERMINATIF, IVE adj. Qui a rapport à la germination : le blé conserve très longtemps son pouvoir germinatif.
GERMINATION n. f. (de germe). Bot. Phénomène par lequel la plante sort de la graine : la germination exige un minimum de chaleur et d'humidité. Fig. : la germination des idées.
GERMOIR n. m. Cellier de brasserie, où l'on fait germer l'orge. Caisse, pot destinés à recevoir les graines qu'on veut faire germer.
GERMON n. m. Nom vulgaire d'une espèce de thon.
GÉROMÉ (corrupt. de Gérardmer) n. m. Fromage qui vient de Gérardmer (Vosges.)
GÉRONDIF n. m. (du lat. gerere, faire). Forme verbale particulière au latin, et qui exprime l'action comme «devant être faite».
GÉRONTE n. m. Vieillard ridicule.
GÉRONTISME n. m. (de géronte). Fam. Faiblesse sénile d'esprit.
GÉRONTOCRATIE n. f. (gr. gerôn, ontos, vieillard, et kratos, pouvoir). Gouvernement confié à des vieillards.
GÉRONTOCRATIQUE adj. Qui a rapport à la gérontocratie.
GERRIS (jèr-riss) n. m. Genre d'insectes hémiptères, comprenant des formes très sveltes, qui courent à la surface des eaux.
GERSEAU n. m. Mar. Corde qui renforce une poulie.
GERZEAU n. m. Nom vulgaire de la nielle, plante parasite qui croît dans les blés.
GÉSIER n. m. (lat. gigerium). Estomac proprement dit des oiseaux granivores : les parois du gésier sont musculeuses et très épaisses.
GÉSINE n. f. (de gésir.) État d'une femme qui est en couche.
GÉSIR v. n. (du lat. jacere, être étendu. [usité seulement dans : Il gît, nous gisons, vous gisez, ils gisent. Je gisais, tu gisais, il gisait, nous gisions, vous gisiez, ils gisaient. Gisant].) Être couché : il gisait sur le sol. Consister : là gît la difficulté. Se trouver : les minéraux qui gisent dans le sol. Ci-gît, ici repose, formeule ordinaire des épitaphes.
GESNÉRIACÉES ou GESNÉRACÉES (jès-né, sé) n. f. pl. Famille de plantes dicotylédones gamopétales superovariées. S. une gesnériacée ou gesnéracée.
GESSE n. f. Genre de légumineuses, dont quelques espèces sont cultivées comme fourrage, et même comme aliment.
GESTATION n. f. (lat. gestatio). État d'une femelle qui porte son fruit. Temps que dure cet état.
GESTATOIRE adj. (du lat. gestare, porter). Qui sert à porter : chaise gestatoire.
GESTE n. m. (du lat. gestus, fait). Mouvement du corps, surtout de la main, des bras : déclamer avec de grands gestes. Action d'éclat, exploit. N. m. pl. Faits et gestes de quelqu'un, sa conduite.
GESTE n. f. (lat. gesta). Poème épique ou héroïque du moyen âge : la geste de Roland. (On dit souvent chanson de geste ou de gestes.)
GESTICULATEUR, TRICE n. Qui fait trop de gestes.
GESTICULATION n. f. Action de gesticuler.
GESTICULER v. n. (lat. gesticulare). Faire beaucoup de gestes en parlant.
GESTION n. f. (lat. gestio). Action de gérer, administration : le mari a la gestion des affaires de la communauté.
GESTIONNAIRE adj. Relatif à une gestion : compte gestionnaire. N. m. Gérant.
GEYSER (jé ou ghé-zér) n. m. (m. island.). Source jaillissante intermittente d'eau chaude : les geysers sont nombreux en Islande.
GHETTO n. m. (m. ital.). Autref., en Italie, quartier où les juifs d'une ville étaient tenus de résider : les ghettos furent généralement établis au xvie siècle.
GIAOUR n. m. (m. persan qui signifie homme au veau d'or, païen.) Nom donné par les Turcs à tout homme qui n'est pas musulman, en particulier aux chrétiens.
GIBBEUX, EUSE adj. (lat. gibbosus ; de gibba, bosse). Bossu, renflé.
GIBBON n. m. Genre de grands singes à bras excessivement développés et qui habitent les forêts indomalaises.
GIBBOSITÉ n. f. (rad. gibbeux). Bosse.
GIBECIÈRE n. f. (de gibier.) Bourse de ceinture. Auj., sac, ordinairement de peau, pour chasseurs, bergers, etc. Sac des escamoteurs. Tour de gibecière, escamotage.
GIBELET n. m. Petit foret.
GIBELIN, E n. (de Conrad Weibelingen, empereur d'Allemagne). Nom donné, en Italie, aux partisans des empereurs d'Allemagne, par opposition aux guelfes, partisans des papes et de l'indépendance italienne. Adjectiv. : la faction gibeline. V.guelfes et gibelins (part. hist.).
GIBELOT n. m. Mar. Pièce de bois placée entre les deux plats-bords de l'étrave.
GIBELOTTE n. f. (de gibier). Fricassée de lapin, etc., au vin blanc.
GIBERNE n. f. (ital. giberna). Boite à cartouches des soldats : depuis la Révolution, on a pu dire que tout soldat français porte dans sa giberne le bâton de maréchal.
GIBET n. m. Appareil où l'on pend : Enguerrand de Marigny fut envoyé au gibet. Fourches patibulaires. Endroit où se trouvent dressés ces instruments de supplice. Bois de la croix.
GIBIER n. m. Nom générique des animaux que l'on chasse : gibier à poil, à plumes ; gibier d'eau. Fig. Gibier de potence, mauvais sujet.
GIBOULÉE n. f. Pluie soudaine, de peu de durée et souvent accompagnée de neige, de grêle.
GIBOYER v. n. (Se conj. comme aboyer.) Chasser.
GIBOYEUR n. m. Grand amateur de chasse.
GIBOYEUX, EUSE adj. Abondant en gibier : plaine giboyeuse.
GIBUS n. m. (du n. de l'inventeur). Chapeau haut de forme, monté sur ressorts qui permettent de l'aplatir. Adjectiv. : chapeau gibus.
GICLEMENT n. m. Action de gicler.
GICLER v. n. Jaillir en éclaboussant.
GIFLE n. f. Joue. Coup avec la main ouverte sur la joue : recevoir, donner une gifle.
GIFLER v. a. Donner une gifle à.
GIGANTESQUE adj. (du gr. gigas, antos, géant). Qui tient du géant : taille gigantesque. Fig. De proportions énormes : le percement du canal du Panama est une entreprise gigantesque. N. m. : n'aimer que le gigantesque.
GIGANTESQUEMENT adv. D'une façon gigantesque.
GIGANTISME n. m. (du gr. gigas, antos, géant). Exagération du développement du corps en général, ou de certaines de ses parties.
GIGANTOLOGIE n. f. Traité sur les géants.
GIGANTOMACHIE n. f. (gr. gigas, antos, géant, et machê, combat). Combat fabuleux des géants contre les dieux. Description qu'en ont faite quelques poètes. V. Part. hist.
GIGOGNE n. f. Personnage du théâtre des marionnettes, dont le nom est adopté dans l'expression de mère Gigogne, femme qui a beaucoup d'enfants. V. Part. hist.
GIGOT n. m. Cuisse de mouton, d'agneau ou de chevreuil, coupée pour la table et rôtie. Partie supérieure, bouffante, d'une manche de robe : manches à gigot. Jambe de derrière du cheval. Par plaisant. Cuisse, jambe d'une personne.
GIGOTÉ, E adj. Qui a les cuisses faites d'une certaine façon : un cheval bien gigoté.
GIGOTER v. n. En parlant d'un lièvre, donner des coups de jarret en mourant. Remuer sans cesse les jambes.
GIGUE n. f. Cuisse de chevreuil. Pop. Jambe. Mus. Danse vive et bizarre, d'origine anglaise : la gigue n'est guère dansée que par les matelots. Air sur lequel on l'exécute.
GILET n. m. (de Gille, personnage de comédie). Vêtement court et sans manches, qui se porte sur la chemise. Sorte de camisole de laine, de coton, etc., qui se porte sur la peau : gilet de flanelle.
GILETIER , ÈRE n. et adj. Qui confectionne des gilets.
GILLE n. m. Personnage des théâtres de la foire. Fig. Homme naïf, niais : jouer les gilles. Faire gille, s'enfuir, faire banqueroute.
GIMBLETTE n. f. Petite pâtisserie sèche, en forme d'anneau.
GIN n. m. (m. angl.). Eau-de-vie de grains (orge, blé, avoine), fabriquée en Angleterre et en Ecosse. Abusiv., syn. de genièvre.
GINDRE ou GEINDRE n. m. (pour joindre ; du lat. junior, plus jeune). Ouvrier boulanger qui pétrit le pain.
GINGAS n. m. Toile à matelas.
GINGEMBRE n. m. Genre de zingibéracées d'Asie, à saveur brûlante et aromatique.
GINGEOLE n. f. Bot. Nom vulgaire de la jujube.
GINGIVAL, E, AUX adj. (du lat. gingiva, gencive). Qui appartient aux gencives.
GINGIVITE n. f. (même étymol. qu'à l'art. précéd.). Inflammation des gencives.
GINGLYME n. m. (gr. gigglumos). Articulation permettant des mouvements analogues à ceux d'une charnière : le genou est un ginglyme.
GINGLYMOÏDAL, E, AUX adj. Se dit des articulations de la nature du ginglyme.
GINGUER v. n. Sauter, folâtrer. Ruer, en parlant des bêtes de somme ou de labour.
GINGUET, ETTE (ghè, è-te) adj. Fam. Qui est un peu aigre : vin ginguet. (Substantiv. : du ginguet.) Qui a peu de valeur : robe ginguette.
GINKGO n. m. Bot. Genre de conifères de Chine, cultivées comme ornementales.
GINSENG n. m. Racine d'une plante chinoise, du genre panax.
GIORNO (À) (dji-or-no) loc. adv. (m. ital.). Se dit d'un éclairage si brillant qu'il peut remplacer l'éclat du jour : jardins éclairés à giorno.
GIPSY n. Nom anglais des bohémiens : un, une gipsy. Pl. des gipsies.
GIRAFE n. f. (ar. zourafa). Genre de mammifères ruminants déclives d'Afrique, détaille très élevée : les girafes s'apprivoisent facilement. — Les girafes ont le cou très long et rigide ; leur pelage fauve rosé clair, blanc en dessous, est marqué de larges taches brunes ; elles atteignent les feuilles des arbres à 6 mètres de haut et ne peuvent brouter les plantes à terre qu'en écartant les pattes de devant. Elles vivent par troupes. Elles vont l'amble et marchent rapidement.
GIRANDE n. f. (ital. giranda). Faisceau de jets d'eau ou de fusées pyrotechniques.
GIRANDOLE n. f. (ital. girandola). Chirande. Candélabre. Assemblage de diamants, etc., formant pendants d'oreilles.
GIRASOL n. m. (ital. girasole). Sorte de pierre précieuse chatoyante, variété de quartz hyalin.
GIRATION n. f. Mouvement giratoire.
GIRATOIRE adj. (du lat. gyrare, tourner). Se dit d'un mouvement circulaire : les cyclones sont animés d'un mouvement giratoire.
GIRAUMONT ou GIRAUMON n. m. Variété de courge des Antilles, dont le fruit, vert ou blanc, a une chair ferme, épaisse et sucrée.
GIRIE n. f. Pop. Plainte hypocrite ou sans sujet. Manières affectées.
GIROFLE n. m. (gr. karuophullan). Bouton desséché des fleurs du giroflier, dit aussi clou de girofle.
GIROFLÉE n. f. Genre de crucifères, très cultivé comme ornemental. Sa fleur. Pop. Giroflée à cinq feuilles, soufflet laissant la marque des cinq doigts.
GIROFLIER n. m. Plante malaise de la famille des myrtacées qui donne le clou de girofle.
GIROLLE ou GIROLE n. f. Nom vulgaire des champignons du genre chanterelle.
GIRON n. m. Partie qui s'étend de la ceinture aux genoux, quand on est assis. Fig. Le giron de l'Église, communion des fidèles de l'Église catholique : hérétique repentant, qui rentre dans le giron de l'Église. Partie horizontale d'une marche d'escalier. Enveloppe d'une manivelle de treuil. Blas. Triangle régulier, dont le sommet occupe le centre de l’écu. (V. la planche blason.)
GIRONDIN, E adj. et n. De la Gironde : les vignobles girondins. Qui appartient au parti politique des Girondins. V. Part. hist.
GIRONNÉ adj. et n. m. Blas. Se dit de l’écu divisé en huit parties triangulaires égales entre elles, à émaux alternés. (V. la planche blason.)
GIROUETTE n. f. (du lat. gyrare, tourner). Plaque légère, de forme variable ( flèche, drapeau, etc.), placée de champ et mobile en un lieu élevé, autour d'un axe vertical, pour indiquer la direction du vent : les nobles avaient seuls jadis le droit de mettre des girouettes sur leurs habitations. Bande d'étamine au haut d'un mât. Fig. Homme qui change souvent d'opinion : les girouettes de la politique.
GISANT , E adj. (de gésir). Couché, étendu. Sans mouvement.
GISELLE n. f. Mousseline imitant la guipure.
GISEMENT n. m. Disposition des couches minérales dans le sein de la terre. Masse de minéraux : gisement de houille, de fer.
GÎT 3e pers. sing. du prés. de l'ind. de gésir.
GITANE ou GITANO (mot esp.) n. m. Nom espagnol des bohémiens. Fém. Gitana.
GÎTE n. m. (de gésir). Lieu où l'on demeure, où l'on couche ordinairement : rentrer à son gîte. Gîtes d'étapes, localités jalonnant les routes à là distance d'une journée de marche, et où les troupes trouvaient des approvisionnements. Lieu où le lièvre se retire. Masse de minéraux en leur gisement. Bouch. Gîte à la noix, morceau de la cuisse du bœuf. N. f. Place qu'occupe sur le fond un navire échoué.
GÎTER v. n. Demeurer, coucher. Être au gîte : le lièvre gîte assez près des maisons. Mar. Donner de la bande. V. a. Loger : gîter un voyageur.
GIVRE n. m. Couche de glace qui s'attache aux arbres, aux buissons, etc.
GIVRÉ, E adj. Couvert de givre.
GIVREUX, EUSE adj. Se dit d'une pierre précieuse qui présente des traces d'éclat.
GLABELLE n. f. Espace nu, compris entre les sourcils.
GLABRE adj. (du lat. glaber, chauve). Bot. Lisse, qui n'est pas velouté. Fig. Imberbe : menton glabre.
GLAÇAGE n. m. Action de glacer.
GLAÇANT , E adj. Qui glace, au prop. et au fig. : vent, accueil glaçant.
GLACE n. f. (lat. glacies). Eau congelée : la glace est plus légère que l'eau. Fig. Grande froideur. Être de glace, insensible. Rompre la glace, faire cesser la contrainte. Rafraîchissement formé d'une crème sucrée, aromatisée et congelée : glace au café. Lame de verre poli dont on fait des miroirs, des vitrages, etc. : Colbert favorisa en France la fabrication des glaces. Miroir ainsi obtenu : se regarder dans la glace. Briser les glaces d'un magasin. Vitre à châssis mobile : baisser les glaces d'un coupé. Tache dans une pierre précieuse.
GLACÉ, E adj. Durci par le froid : terre glacée. Très froid : avoir les mains glacées. Lustré, luisant : gants glacés. Fig. Qui manque de feu, de passion : cœur glacé. Qui marque des dispositions hostiles, ou du moins indifférentes : air glacé ; accueil glacé.
GLACER v. a. (de glace. — Prend une cédille sous le c devant a et o : il glaça, nous glaçons.) Solidifier un liquide par le froid : glacer un sirop. Abaisser beaucoup la température de : glacer du Champagne. Causer une vive impression de froid : le vent m'a glacé. Fig. Faire perdre ou diminuer soit la chaleur animale, soit l'ardeur des sentiments : l’âge glace le sang, le cœur. Intimider, remplir d'effroi : son aspect me glace. Couvrir d'une croûte de sucre : glacer des marrons. Lustrer : glacer une étoffe.
GLACERIE n. f. Art et commerce du glacier-limonadier. Usine, commerce du fabricant de glaces et cristaux.
GLACEUR adj. et n. m. Celui qui glace les étoffes ou les papiers : ouvrier glaceur.
GLACEUX, EUSE (seû, eu-ze) adj. Qui a des glaces, en parlant d'une pierre précieuse.
GLACIAIRE adj. Qui concerne les glaces, les glaciers. Période glaciaire, partie de l'époque pléistocène, durant laquelle se serait produite une extension prodigieuse de glaciers.
GLACIAL, E, ALS adj. Extrêmement froid : vent glacial. Fig. : abord glacial. Style glacial, sans vie, ennuyeux. Zone glaciale, la plus rapprochée des pôles.
GLACIER n. m. Grand amas de glace sur les montagnes. Limonadier qui prépare et vend des glaces, des sorbets, etc.
GLACIÈRE n. f. Lieu, appareil où l'on conserve de la glace. Appareil à produire artificiellement de la glace, ou à fabriquer des glaces, ou à réfrigérer les liquides, les viandes, etc. Fig. Lieu très froid.
GLACIS n. m. Talus d'une faible pente. Fortif. Pente douce qui part de la crête du chemin couvert et le raccorde au sol. Peint. Couleur claire et transparente, appliquée sur une couleur sèche.
GLAÇON n. m. Morceau de glace : rivière qui charrie des glaçons. Fig. et fam. Personne très froide.
GLAÇURE n. f. Enduit vitrifiable, que l'on applique sur certaines poteries pour leur donner de l'éclat, les rendre imperméables.
GLADIATEUR n. m. (lat. gladiator ; de gladius, glaive). Celui qui combattait dans les jeux du cirque, à Rome, contre un autre homme ou contre une bête. féroce. — Les luttes de ces hommes, esclaves, prisonniers, etc., qui, volontairement ou par force, combattaient dans l'arène, entre eux ou contre des animaux féroces, étaient recherchées avec fureur par le peuple romain. Le gladiateur blessé était à la discrétion du vainqueur, qui le tuait, à moins que les spectateurs ne le lui défendissent. L'empereur assistait à ces jeux, et, en passant devant sa loge, les gladiateurs disaient : Ave, Caesar, morituri te salutant, salut, César, ceux qui vont mourir te saluent. Parmi les gladiateurs on distinguait les rétiaires, les mirmillons, les bestiaires, etc. Dans l'histoire, le plus célèbre des gladiateurs est Spartacus qui, en soulevant les esclaves, mit Rome à deux doigts de sa perte.
GLAÏEUL n. m. (lat. gladiolus, dimin. de gladius, glaive). Bot. Genre d'iridacées, à feuilles longues, étroites et pointues dont il existe de nombreuses espèces cultivées comme ornementales.
GLAIRAGE n. m. Action de glairer.
GLAIRE n. f. (du lat. clarus, clair). Matière blanchâtre et gluante, sécrétée par les membranes muqueuses. Blanc d'œuf battu dont se servent les relieurs.
GLAIRER v. a. Rel. Frotter de glaire ou blanc d'œuf la couverture d'un livre pour lui donner un certain éclat ou la préparer à recevoir la dorure.
GLAIREUX, EUSE (glè-reû, eu-ze) adj. De la nature de la glaire : liquide glaireux.
GLAIRURE n. f. Rel. Syn. de glaire.
GLAISE n. f. (du lat. glis, glitis, terre tenace). Terre grasse et compacte, très argileuse, que l'eau ne pénètre point, et dont on fait les tuiles et la poterie : les sculpteurs modèlent dans la glaise l'ébauche de leurs statues. Adjectiv. : terre glaise.
GLAISER v. a. Enduire de terre glaise : glaiser un bassin. Amender avec de la glaise : glaiser un champ.
GLAISEUX, EUSE adj. De la nature de la glaise : sol glaiseux.
GLAISIERE (glè-zi-è-re) n. f. Endroit, carrière d'où l'on tire la glaise.
GLAIVE n. m. (lat. gladius). Epée tranchante. Fig. La guerre. Tirer le glaive, déclarer, faire la guerre. Le droit de vie et de mort : le glaive des lois. Le glaive spirituel, le pouvoir qu'a l'Église d'excommunier, etc.
GLANAGE n. m. Action de glaner.
GLAND n. m. Fruit du chêne : certaines espèces de chênes fournissent des glands doux. Ouvrage de bois, de passementerie, etc., destiné à rester pendant, et qui a plus ou moins la forme d'un gland : gland de cordon de rideau. Le gland de la verge. Homme stupide.
GLANDAGE n. m. Droit de ramasser des glands ou de faire séjourner les porcs dans une forêt, pour qu'ils y mangent des glands.
GLANDE n. f. (lat. glandula). Organe dont la fonction est de produire une sécrétion : glandes salivaires. Vulgairement ganglion lymphatique enflammé et tuméfié, du cou, de l'aisselle, etc.
GLANDÉE n. f. Récolte de glands : aller à la glandée. Syn. de glandage.
GLANDULAIRE ou GLANDULEUX, EUSE adj. Qui a l'aspect et la texture d'une glande : corps glandulaire.
GLANDULE n. f. (lat. glandula). Petite glande.
GLANE n. f. Poignée d'épis glanés. Groupe de petites poires rangées autour d'une branche, d'oignons ou d'aulx attachés à une torche de paille.
GLANEMENT n. m. Action de glaner.
GLANER v. a. (lat. glenare). Ramasser les épis qui traînent après la moisson. Fig. Trouver des restes, de petits profits, là où d'autres ont fait une ample moisson.
GLANEUR, EUSE n. Qui glane.
GLANURE n. f. Ce que l'on glane après la moisson.
GLAPIR v. n. (lat. glattire). Crier, en parlant des renards et des tout petits chiens. Fig. Crier d'une voix aigre. Activ. : Glapir des injures.
GLAPISSANT , E adj. Qui glapit : voix glapissante.
GLAPISSEMENT n. m. Cri des renards et des petits chiens,des personnes criardes, etc.
GLARÉOLE n. f. Genre d'oiseaux échassiers, dits aussi hirondelles de mer, perdrix de mer.
GLAS n. m. (lat. classicum, sonnerie de trompette). Tintement d'une cloche qui annonce l'agonie ou la mort d'une personne : le glas funèbre.
GLATIR v. n. (lat. glattire). Glapir. Se dit de l'aigle qui crie.
GLAUCIQUE adj. Se dit d'un acide contenu dans certaines papavéracées.
GLAUCOME n. m. Méd. Dureté du globe de l'œil, par excès de tension interne.
GLAUQUE adj. (gr. glaukos). De couleur verte tirant sur le bleu : mer glauque.
GLÈBE n. f. (lat. gleba, motte de terre). Motte de terre. Sol en culture. Féod. Fonds de terre auquel étaient attachés des serfs : serfs de la glèbe. Droits de la glèbe, droits de patronage, de justice, etc.
GLÉCHOME n. m. Genre de plante, de la famille des labiées, et qu'on appelle aussi lierre terrestre, herbe de Saint-Jean, etc.
GLÈNE n. f. (gr. glênê). Cavité d'un os dans laquelle s'emboîte un autre os.
GLÈNE n. f. (prov. glena). Rond d'un cordage roulé sur lui-même.
GLÉNER v. a. (Se conj. comme accélérer.) Mar. Ployer un cordage en rond sur lui-même.
GLÉNOÏDE ou GLÉNOÏDAL, E, AUX adj. Se dit de toute cavité servant à l'emboîtement d'un os dans un autre. N. m. : le glénoïde ou glénoïdal.
GLETTE n. f. Chim. Oxyde de plomb, litharge employée pour l'affinage de la fonte.
GLISSADE n. f. Action de glisser. Sentier de glace, sur lequel les enfants glissent. Chorégr. Coupé que l'on fait pour aller de côté.
GLISSAGE n. m. Opération consistant à faire descendre par des glissoirs, le long des montagnes, les bois abattus.
GLISSANT , E adj. Sur quoi l'on glisse facilement : le verglas rend le sol glissant. Fig. Terrain, sentier glissant, pente glissante, affaire hasardeuse ; circonstance délicate et difficile.
GLISSÉ n. m. Chorégr. Syn. de glissade.
GLISSEMENT n. m. Action de glisser. Mouvement de ce qui glisse.
GLISSER v. n. (anc. h. all. glitan). Se déplacer en coulant sur une surface lisse : j'ai glissé ; l'échelle a glissé. Jouer à la glissade : savoir glisser. Fig. Passer légèrement, sur un sujet. Glisser sur une peccadille de jeunesse. Passer sans entamer : le coup de poignard glissa sur la cuirasse. S'avancer comme en glissant : le cygne glisse sur l'eau. Glisser des mains, échapper. V. a. Couler, mettre légèrement une chose en un lieu : glisser une lettre à la poste. Fig. : glisser quelque chose dans l'esprit de quelqu'un.
GLISSEUR, EUSE n. Celui, celle qui glisse sur la glace.
GLISSIÈRE n. f. Pièce métallique qui retient au moyen d'une rainure une autre pièce que le mouvement ferait dévier.
GLISSOIR n. m. Petit coulant mobile, dans lequel passe une chaîne.
GLISSOIRE n. f. Jeux. Syn. de glissade.
GLOBAIRE adj. Formé de globules.
GLOBAL, E, AUX adj. Pris en bloc : le revenu global d'une terre.
GLOBALEMENT adv. En bloc.
GLOBE n. m. (lat. globus). Corps sphérique : le globe de l'œil. Enveloppe sphéroïdale de verre que l'on place sur un objet pour le préserver de la lumière. Le globe terrestre, notre globe, la terre. Globe terrestre, céleste, globe sur lequel est dessinée une carte de la terre, du ciel.
GLOBE-TROTTER (tro-teur) n. m. (mot angl.). Qui voyage à travers le monde. Pl. des globe-trotters.
GLOBIGÉRINE n. f. Moll. Genre de foraminifères, dont les débris accumulés constituent les argiles des grands fonds marins.
GLOBULAIRE adj. (du lat. globulus, petit globe). Qui est en forme de globe. N. f. Genre de dicotylédones, comprenant des herbes à fleurs bleues, très communes en Europe, qui jouissent de propriétés purgatives.
GLOBULE n. m. (lat. globulus). Très petit corps sphérique : globule d'air, d'eau. Physiol. : on trouve des globules dans le sang (globules rouges, globules blancs), dans la lymphe (globules blancs), dans le lait, dans le pus, etc. Pharm. Très petite pilule.
GLOBULEUX, EUSE adj. Composé de globules. En forme de globule.
GLOBULIFORME adj. En forme de globule.
GLOIRE n. f. (lat. gloria). Honneur, éclat acquis par les vertus, les talents, etc. : gloire littéraire, artistique. Elliptiq. Hommage : gloire au vainqueur ! Splendeur : la gloire du siècle de Louis XIV. Peint. Cercle de lumière autour de la tête des saints. Ant. Déshonneur, infamie, honte, ignominie.
GLOME n. m. Chez les solipèdes, chacune des deux plaques cornées, qui se prolongent pour former le périople après avoir coiffé les talons.
GLOMÉRULE n. m. (du lat. glomus, eris, peloton). Petit amas de corps de même nature. Bot. Agrégation compacte et irrégulière de fleurs ou de fruits.
GLORIA n. m. Café ou thé sucré, mêlé d'eau-de-vie.
GLORIA PATRI (mots lat. signif. gloire au Père, ou par abrév. GLORIA) n. m. Verset qui commence ainsi, et par lequel l'Église catholique termine le chant de tous les psaumes : chanter un gloria.
GLORIETTE n. f. Pavillon, cabinet de verdure. Petite chambre derrière un four.
GLORIEUSEMENT adv. D'une manière glorieuse : Léonidas et ses Spartiates périrent glorieusement aux Thermopyles.
GLORIEUX, EUSE adj. Qui s'est acquis de la gloire : de glorieux soldats. Qui procure de la gloire : victoire glorieuse. Qui jouit de la gloire éternelle : le glorieux saint Georges. Qui se fait honneur : être glorieux de son enfant. Vain, superbe : esprit glorieux. N. Vaniteux : les glorieux se font haïr. Ant. Déshonorant, infamant, ignominieux.
GLORIFIABLE adj. Qui mérite d'être glorifié.
GLORIFICATION n. f. (de glorifier). Action de rendre gloire à quelqu un ou à quelque chose. Elévation à la gloire éternelle : la glorification des élus.
GLORIFIER v. a. (lat. gloria, gloire, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Honorer, rendre gloire à : on glorifie trop aisément le succès. Appeler à la béatitude céleste. Se glorifier v. pr. Se faire gloire de quelque chose. Ant. Humilier, rabaisser.
GLORIOLE n. f. Vanité qu'on tire de petites choses : la gloriole est une forme de l'amour-propre.
GLOSE n. f. (du gr. glôssa, langue). Explication d'un texte obscur par des mots plus intelligibles : les gloses des Pères de l'Église sur l'Ecriture. Fam. Critique, interprétation maligne : les gloses des commères.
GLOSER v. n. Faire des commentaires critiques : gloser sur les lois. V. a. Censurer, critiquer : gloser un auteur.
GLOSEUR, EUSE n. (de glose) Qui interprète tout en mal.
GLOSSAIRE n. m. (du gr. glôssa. langue). Dictionnaire expliquant les mots vieillis ou peu connus d'une langue : Du Cange a laissé un précieux glossaire de la basse latinité.
GLOSSATEUR n. m. Auteur d'une glose.
GLOSSITE n. f. (du gr. glôssa, langue). Inflammation de la langue.
GLOSSOLOGIE n. f. (gr. glôssa, langue, et logos, traité). Etude des affections de la langue.
GLOSSOPÈTRE n. m. Dent fossile de poisson : Bernard Palissy fit connaître la vraie nature des glossopètres.
GLOSSO-PHARYNGIEN, ENNE adj. Qui a son origine au pharynx et se termine à la langue : nerf glosso-pharyngien. N. m. : le glosso-pharyngien.
GLOSSOTOMIE n. f. (gr. glôssa, langue, et tomê, section). Amputation de la langue.
GLOTTE n. f. (du gr. glôtta, langue). Orifice du pharynx, circonscrit par les deux cordes vocales inférieures.
GLOTTIQUE adj. Qui a rapport à la glotte : orifice glottique.
GLOUGLOU n. m. (onomat..) Bruit d'un liquide s'échappant d'une bouteille. Cri du dindon. Roucoulement du pigeon.
GLOUGLOUTER ou GLOUGLOTER V. n. Crier, en parlant du dindon.
GLOUSSANT, E adj. Qui glousse.
GLOUSSEMENT n. m. Cri de la poule qui appelle ses petits.
GLOUSSER v. n. (lat. glocire). Se dit de la poule qui appelle ses petits.
GLOUTERON n. m. Nom vulgaire de la bardane et du caille-lait.
GLOUTON, ONNE adj. et n. (lat. glutto). Qui mange beaucoup et avec avidité : enfant glouton. Ant. Sobre, tempérant. N. m. Genre de mammifères carnivores, répandus dans la région arctique.
GLOUTONNEMENT (to-ne-man) adv. D'une manière gloutonne : manger gloutonnement.
GLOUTONNERIE n. f. Vice du glouton. Ant. Sobriété, tempérance.
GLU n. f. (du lat. glus, glutis, colle). Matière visqueuse et tenace, obtenue principalement en pilant l'écorce intérieure du houx épineux, et qui sert surtout à prendre les oiseaux. Fig. Ce qui séduit, captive, retient : le plaisir est une glu.
GLUANT , E adj. Qui colle comme la glu : liquide gluant. Visqueux. Tenace, persistant.
GLUAU n. m. Branchette frottée de glu, pour prendre les oiseaux.
GLUCINE n. f. Oxyde de glucinium.
GLUCINIUM n. m. Corps simple métallique, que l'on extrait de la glucine.
GLUCKISTE n. et adj. Partisan de la musique de Gluck, par opposition à picciniste.
GLUCOMÈTRE n. m. (gr. glukus, doux, et metron, mesure). Aréomètre destiné a évaluer la quantité de sucre que renferme un moût. Syn. gleucomètre, glycomètre, pèse-moût.
GLUCOSE ou rarement GLYCOSE n. f. d'après l'Acad., n. m. d'après les chimistes (du gr. glukus, doux). Sucre de raisin, de fécule. Terme général par lequel on désigne les sucres qui ont pour type la glucose ordinaire ou sucre de raisin.
GLUCOSIDE n. m. Nom générique donné à chacun des composés de la glucose, que l'on rencontre dans de nombreux végétaux.
GLUCOSURIQUE ou GLYCOSURIQUE adj. et n. Se dit de la personne dont les urines contiennent du sucre. Syn. diabétique.
GLUER v. a. Enduire de glu. Poisser : les confitures gluent les mains.
GLUI n. m. Paille de seigle dont on couvre les toits, ou dont on fait des liens.
GLUME n. f. Enveloppe des fleurs des graminées.
GLUMÉ, E adj. Se dit d'une fleur dont les organes sexuels sont entourés de glumes.
GLUMELLE n. f. Une des deux bractées verdâtres qui enveloppent les fleurs des graminées.
GLUTEN n. m. (m. lat. signif. colle). Matière visqueuse qui reste dans la farine des céréales, après qu'on en a retiré l'amidon : le gluten est une substance très alimentaire.
GLUTINATIF, IVE adj. Syn. de agglutinatif.
GLUTINEUX, EUSE adj. De la nature du gluten. Qui en contient. Gluant, visqueux : suc glutineux.
GLUTINOSITÉ n. f. (de glutineux.) Nature de ce qui est visqueux, gluant.
GLYCÉRAT n. m. Médicament à base de glycérine.
GLYCÉRIDE n. f. Éther de la glycérine.
GLYCÉRIE n. f. Genre de graminées aquatiques, des bords de la mer.
GLYCÉRINE n. f. (du gr. glukeros, doux). Liquide incolore, sirupeux, que l'on extrait des corps gras par saponification.
GLYCÉRINER v. a. Enduire de glycérine.
GLYCÉRIQUE adj. Acide glycérique, acide obtenu en oxydant la glycérine par l'acide azotique.
GLYCÉROLÉ n. m. Syn. de glycérat.
GLYCINE n. f. Genre de légumineuses papilionacées, dont une espèce ornementale, la glycine de Chine, est remarquable par ses belles grappes bleuâtres ou violettes.
GLYCOCOLLE n. m. Composé obtenu en traitant la gélatine par l'acide sulfurique.
GLYCOGÈNE n. m. Matière organique ayant lacomposition de l'amidon, et découverte (1856) par Claude Bernard dans le foie des animaux.
GLYCOGÉNÈSE ou GLYCOGÉNIE n. f. Production du glycogône dans le foie.
GLYCOGÉNIQUE adj. Qui a rapport à la glycogénie : fonction glycogénique.
GLYCOL n. m. Alcool organique biatomique.
GLYCONIEN ou GLYCONIQUE adj. m. Métriq. gr. et lat. Se dit d'un vers composé d'une base, d'un dactyle, d'un trochée et d'une syllabe indifférente.
GLYCOSE n. f. V. glucose.
GLYCOSURIE n. f. Emission de sucre parles urines : la glycosurie est un des symptômes du diabète.
GLYPHE n. m. (du gr. gluphê, ciselure). Trait gravé en creux, dans un ornement quelconque.
GLYPTIQUE n. f. Art de graver sur les pierres fines : la glyptique était connue des Egyptiens.
GLYPTODON ou GLYPTODONTÉ n. m. Genre de mammifères édentés, comprenant des animaux gigantesques, fossiles dans le quaternaire américain.
GLYPTOGRAPHIE n. f. (gr. gluptos, gravé, et graphein, écrire). Science qui a pour objet l'étude et la connaissance des pierres gravées antiques.
GLYPTOTHÈQUE n. f. (gr. gluptos, gravé, et thêkê, boîte). Cabinet de pierres gravées. Musée de sculpture : la glyptothèque de Munich.
GNAF n. m. Pop. Savetier.
GNANGNAN ou GNAN-GNAN n. et adj. invar. Mou et lent dans ses mouvements et dans ses actions : un gnangnan ; une personne gnangnan.
GNEISS n. m. (m. all.). Roche primitive composée de feldspath, de mica en paillettes et de quartz, avec structure schisteuse.
GNÉTACÉES n. f. pl. Bot. Famille de gymnospermes, à fleurs unisexuées. S. une gnétacée.
GNÈTE n. f. Genre de gnétacées grimpantes, des régions tropicales.
GNOCCHIS n. m. Petites pâtes italiennes faites de farine, œufs, fromage et gratinées au four.
GNOGNOTE n. f. Pop. Chose sans valeur : c'est de la gnognote.
GNOME n. m. (m. inventé par Paracelse). Nom donné a des nains difformes et surnaturels qui, d'après les cabalistes juifs, habitent le sein de la terre, où ils gardent des trésors.
GNOMIDE n. f. Femelle d'un gnome.
GNOMIQUE adj. (du gr. gnômê, sentence). Sentencieux, qui contient des maximes : poésie gnomique.
GNOMON n. m. (du gr. gnomon, indicateur). Instrument quelconque, marquant les heures ou les hauteurs du soleil par la direction de l'ombre qu'il projette sur un plan ou sur une surface courbe.
GNOMONIQUE n. f. (de gnomon). Art de tracer des cadrans solaires : l'invention de la gnomonique est attribuée aux Chaldéens. Adjectiv. Qui a rapport à la gnomonique.
GNOSE n. f. (du gr. gnôsis, connaissance). Nom donné à la doctrine des gnostiques. Haute théologie. Philosophie des mages.
GNOSTICISME n. m. Système de philosophie religieuse, dont les partisans prétendaient avoir une connaissance complète et transcendante de la nature et des attributs de Dieu : le gnosticisme se rapproche à la fois du platonisme et du manichéisme.
GNOSTIQUE n. m. Partisan du gnosticisme. Adjectiv. : école gnostique.
GNOU n. m. Genre d'antilopes d'Afrique, à chair tendre et succulente.
GO (TOUT DE) loc. adv. Pop. Librement, sans obstacle, immédiatement.
GOBBE ou GOBE n. f. Boulette pour engraisser la volaille ou pour empoisonner les animaux nuisibles.
GOBELET n. m. Vase à boire rond, avec ou sans anse, ordinairement sans pied, plus haut qu'une tasse. Petit vase de fer-blanc, qui sert à faire des tours d'escamotage. Fig. Joueur de gobelets, fourbe.
GOBELETERIE n. f. Fabrication et commerce de gobelets.
GOBELETIER n. et adj. m. Qui fabrique ou vend des gobelets. Gobelet.
GOBELOTTER ou GOBELOTER v. n. Fam. Boire souvent et à petits coups. Festiner.
GOBELOTTEUR, EUSE n. et adj. Pop. Personne qui aime à gobelotter.
GOBE-MOUCHES n. m. invar. Nom vulgaire de divers passereaux, qui se nourrissent d'insectes volants. Fig. Niais qui croit tout.
GOBER v. a. (orig. celt.). Avaler lestement et sans mâcher : gober une huître. Fig. Croire sans examen : le gogo gobe tout.
GOBERGE n. f. Perche servant à tenir pressé un ouvrage de menuiserie, etc. Petit ais qui, en travers sur un fond de lit, soutient la paillasse.
GOBERGER (SE) v. pr. S'amuser de quelqu'un. Faire bombance.
GOBET n. m. Fam. Morceau que l'on gobe. Fig. Homme crédule.
GOBETER v. a. (Prend deux t devant un e muet : il gobettera.) Jointoyer un mur. Faire un gobetis. Battre le terreau.
GOBETIS n. m. Plâtre gâché clair.
GOBEUR, EUSE n. Qui gobe. Crédule.
GOBICHONNER v. n. Festiner, festoyer.
GOBIE n. m. Genre de poissons des fleuves et des mers, à chair estimée.
GODAGE n. m. Faux pli de ce qui gode.
GODAILLE n. f. Pop. Action de godailler, ribote, débauche de table.
GODAILLER v. n. Fam. Faire de côté et d'autre des débauches de table.
GODAILLEUR, EUSE n. Fam. Qui godaille.
GODAN ou GODANT n. m. Conte. Tromperie, piège : donner dans le godant.
GODDAM interj. (de l'angl. God, Dieu, et damn, damne). Juron anglais. N. m. Sobriquet donné en France aux Anglais : un goddam. Pl. des goddem.
GODELUREAU n. m. Jeune homme qui fait ridiculement le galant.
GODENOT n. m. Petite figure de bois, dont se servent les escamoteurs. Fig. et fam. Homme petit et mal fait.
GODER v. n. Faire des faux plis en bombant : robe qui gode ; le papier mal collé gode.
GODET n. m. Petit vase à boire, sans pied ni anse. Auget attaché à une roue hydraulique ou à une chaîne sans fin (noria.) Petit récipient pour recevoir l'huile qui tombe d'un quinquet, d'un coussinet de graissage, etc. Petit vase, dans lequel on délaye les couleurs. Fourneau d'une pipe. Faux pli, élévation d'une étoffe ou d'un papier, de ce qui gode
GODICHE n. et adj. Benêt, maladroit, niais, sot.
GODICHON, ONNE n. et adj. Fam. Naïf, maladroit, gauche.
GODILLE n. f. Aviron placé à l'arriére d'un canot et auquel on imprime des mouvements hélicoïdaux : avancer à la godille.
GODILLER v. n. Faire avancer une embarcation en se servant de la godille.
GODILLEUR n. m. Celui qui godille.
GODILLOT n. m. (du n. de l'inventeur). Chaussure militaire sans tige. Gros soulier.
GODIVEAU n. m. Boulette de hachis de viande, pochée au bouillon. Farce à quenelles.
GODEMICHÉ n. m. Accessoire intime en forme de phallus en érection.
GODRON n. m. Ornement renflé ou creux en forme d'olive aux bords de la vaisselle d'argent ou sur d'autres ouvrages, notamment d'architecture. Pli rond, tuyau qu'on fait aux fraises, aux jabots. Fer qui sert à faire ces plis.
GODRONNAGE n. m. Action de godronner. Résultat de cette action : le godronnage de la vaisselle.
GODRONNER v. a. Faire des godrons.
GODRONNEUR, EUSE n. Celui, celle qui fait des godrons.
GOÉLAND n. m. (bas bret. gwélan). Nom vulgaire des grosses mouettes, oiseaux de mer.
GOÉLETTE n. f. Petit bâtiment à deux mâts, aux formes fines et élancées : les goélettes sont des navires rapides. Voile aurique de ce bâtiment. Hirondelle de mer.
GOÉMON n. m. (bas bret. gwémon). Nom donné au varech, dans certains pays : le goémon, que l'on récolte une fois l'an, est utilisé comme engrais.
GOÉTIE n. f. (gr. goéteia, de goês, sorcier). Magie par laquelle on évoquait les esprits malfaisants.
GOGAILLE n. f. Repas joyeux.
GOGO n. m. Capitaliste crédule, facile à tromper.
GOGO (À) loc. adv. Fam. A souhait, dans l'abondance : avoir tout à gogo.
GOGUENARD , E adj. et n. Mauvais plaisant, railleur : ton goguenard.
GOGUENARDER v. n. Faire le goguenard ; railler.
GOGUENARDERIE n. f. Raillerie. (On dit aussi goguenardise.)
GOGUENOT ou GOGUENEAU n. m. Pop. Vase de nuit. Latrines.
GOGUETTE n. f. Fam. Propos joyeux. Être en goguette ou en goguettes, être gai pour avoir un peu bu. Festin où régne la liberté.
GOINFRE n. m. Qui mange beaucoup, avidement et salement. Ant. Sobre, tempérant.
GOINFRER v. n. Fam. Manger en goinfre.
GOINFRERIE n. f. Défaut du goinfre. Ant. Sobriété, tempérance.
GOITRE n. m. (du lat. guttur, gosier). Tumeur qui se forme au devant de la gorge et qui est produite par l'hypertrophie du corps thyroïde : le goitre est commun dans les pays de montagne.
GOITREUX, EUSE adj. Qui est de la nature du goitre. N. Qui a un goitre.
GOLEM n. m. (hébreu gōlem, embryon) Automate à forme humaine que des rabbins avaient le pouvoir d'animer.Créature aux ordres de celui qui l’a fabriquée.
GOLFE n. m. (du gr. kolpos, sein). Partie de mer qui s'enfonce dans les terres : l'Adriatique est un golfe de la Méditerranée.
GOLMELLE, GOLMETTE ou GOLMOTTE n. f. Noms vulgaires de deux espèces de champignons comestibles, l'ammanite rougeâtre et la lépiote vulgaire.
GOMARISTE n. et adj. Partisan de Gomar.
GOMMAGE n. m. Action de gommer : le gommage des étoffes. Son résultat.
GOMME n. f. (lat. gummis). Bot. Substance mucilagineuse qui découle de certains arbres. Gomme arabique, gomme qui provient des différentes espèces d'acacias et fut d'abord récoltée en Arabie. Gomme élastique, petit bloc de caoutchouc servant à effacer des traits de crayon, de plume. Gomme laque, v. laque. Classe des gommeux : fréquenter la haute gomme.
GOMMÉ, E adj. Enduit de gomme.
GOMME-GUTTE n. f. Gomme-résine employée comme couleur jaune en peinture, et comme purgatif en médecine. Pl. des gommes-guttes.
GOMMER v. a. Enduire de gomme : gommer les bords d'une enveloppe. Eau gommée, eau contenant de la gomme en dissolution.
GOMME-RÉSINE n. f. Suc végétal, qui tient à la fois des gommes et des résines. Pl. des gommes-résines.
GOMMEUX, EUSE adj. Qui jette de la gomme : arbre gommeux. Qui est de la nature de la gomme : suc gommeux. N. Elégant ridicule.
GOMMIER n. m. Nom de divers acacias, mimosas, etc., qui fournissent des gommes.
GOMMIFÈRE adj. Qui produit de la gomme : arbuste gommifère.
GOMPHOSE n. f. (du gr. gomphos, cheville). Anat. Articulation immobile par laquelle les os sont emboîtés l'un dans l'autre.
GOND n. m. (du gr. gomphos, cheville). Morceau de fer coudé et rond, sur lequel tournent les pentures d'une porte. Fig. et fam. Sortir des gonds, s'emporter.
GONDER v. a. Mettre des gonds à une porte.
GONDOLAGE n. m. Action de gondoler, de se déjeter : le gondolage est un effet de l'humidité.
GONDOLE n. f. (ital. gondola). Long bateau plat, à rames, surtout en usage à Venise.
GONDOLER v. n. Se dit d'un navire dont les bouts se relèvent comme ceux d'une gondole : ce brick gondole. Se gondoler v. pr. Se gonfler, se déjeter, se bomber : certains vernis se gondolent.
GONDOLIER n. m. Batelier qui conduit une gondole : les gondoliers vénitiens.
GONFALON ou GONFANON n. m. (anc. h. all. guntfano). Bannière de guerre, à trois ou quatre pièces pendantes : le gonfalon devint l'étendard des seigneurs ecclésiastiques.
GONFALONIER ou GONFANONIER n. m. Porteur de gonfalon. Défenseur militaire d'un éveché d’une abbaye. Magistrat municipal de certaines républiques italiennes au moyen âge, particulièrement de Florence et de Sienne.
GONFLÉ, E adj. Rempli : gonflé d'orgueil. Accablé : cœur gonflé de chagrin.
GONFLEMENT n. m. Action de gonfler : le gonflement des aérostats se fait au moyen d'hydrogène ou de gaz d'éclairage. État de ce qui est gonflé.
GONFLER v. a. Distendre, faire enfler : gonfler un ballon. Grossir le volume, le débit : la pluie gonfle les torrents. Fig. Remplir de quelque émotion : gonfler de colère, d'orgueil. V. n. Devenir enflé : le bois gonfle à l'humidité. Se gonfler v. pr. Devenir enflé. Fig. S'enorgueillir. Ant. Dégonfler.
GONG n. m. (onomatopée.) En extrême Orient, disque de métal dont on tire des vibrations retentissantes en le frappant d'une baguette garnie d'un tampon : le son du gong est analogue à celui d'une cloche. Mar. Instrument du même genre, employé comme signal sur les phares et les bateaux-feux.
GONGORISME n. m. (de Gongora, auteur esp.). Affectation, préciosité contournée dans le style.
GONIN n. m. Employé dans la locution : Maître Gonin, fripon adroit et rusé.
GONIOMÈTRE n. m. (gr. gônia, angle, et metron, mesure). Instrument pour mesurer les angles sur le terrain.
GONIOMÉTRIE n. f. (de goniomètre). Mesure des angles.
GONIOMÉTRIQUE adj. Qui appartient à la goniométrie.
GONNE n. f. Futaille. Baril à goudron.
GONNELLE n. f. Genre de poissons acanthoptères, dits aussi papillons de mer.
GORD n. m. Pêcherie formée de deux rangs de perches convergentes plantées dans le fond d'une rivière, et dont l'angle intérieur est fermé par un verveux.
GORET n. m. Jeune cochon : une truie et ses gorets. Fam. Homme, petit garçon malpropre. Mar. Appareil formé de petits balais fixés sur des planches, et à l'aide duquel on nettoie la carène des navires.
GORFOU n. m. Genre d'oiseaux palmipèdes, comprenant de grands manchots des régions boréales.
GORGE n. f. (du lat. gurges, gouffre). Partie antérieure du cou : couper la gorge à quelqu'un. Gosier : crier à pleine gorge. Fig. Faire rentrer à quelqu'un les mots dans la gorge, l'obliger à se taire, à se rétracter. Faire des gorges chaudes, se moquer ouvertement. Rendre gorge, vomir. Fig. Restituer. Seins d'une femme. Bâton tourné sur lequel on roule une carte de géographie. Cannelure demicirculaire qui règne sur la circonférence d'une poulie. Fortif. Gorge d'un bastion, d'un redan, espace compris entre les extrémités de ce bastion, de ce redan. Passage entre deux montagnes. Techn. Espèce de moulure concave, arrondie vers sa partie inférieure.
GORGE-DE-PIGEON adj. inv. Se dit d'une couleur à reflets changeants comme celle de la gorge des pigeons. N. m. : le gorge-de-pigeon.
GORGÉE n. f. (subst. particip. de gorger). Ce qu'on peut avaler de liquide en une seule fois : une gorgée de vin.
GORGER v. a. (Prend un e muet après le g devant a et o : il gorgea, nous gorgeons.) Faire manger avec excès une personne ou un volatile : on gorge les volailles pour les engraisser. Fig. Combler, remplir : gorger de biens.
GORGERETTE n. f. Collerette.
GORGERIN n. m. Partie inférieure d'un casque fermé, qui couvrait la gorge et le cou d'un guerrier.
GORGET n. m. Sorte de rabot de menuisier, pour faire les moulures appelées gorges.
GORGONIE n. f. Genre de polypiers, qui ressemblent à des arbrisseaux.
GORGONZOLA n. m. Fromage italien qui ressemble au roquefort, et qui est fabriqué à Gorgonzola (Lombardie.)
GORILLE n. m. Genre de singes anthropoïdes, de l'Afrique équatoriale. — Le gorille est le plus grand de tous les singes ; sa taille dépasse celle de l'homme, mais il est plus massif, avec des bras énormes et des jambes courtes. Sa robe est noire. Il est craintif, peu intelligent; il fuit l'homme, mais il se défend avec une énergie féroce quand il est blessé. Il vit dans les forêts humides et impénétrables.
GOSIER n. m. Partie intérieure du cou, par où les aliments passent de la bouche dans l'estomac : avoir une arête dans le gosier. Fig. et fam. Avoir le gosier pavé, pouvoir impunément manger ou boire très chaud ou très épicé, etc. Canal par où sort la voix, et qui sert à la respiration. Organe de la voix : un gosier harmonieux.
GOSSE n. Pop. Jeune garçon, jeune fille.
GOTHA n. m. Almanach contenant le relevé des familles aristocratiques. Être, figurer dans le Gotha.
Ensemble des personnalités de l'aristocratie. Fréquenter le gotha.
GOTHIQUE adj. Qui appartient aux Goths : langue gothique. Très ancien : habillement gothique. Imprim. Caractères gothiques, ceux dont on fit usage au début. Se dit d'un genre d'architecture dit aussi ogival : l'architecture dite gothique est d'origine française. N. m. L'architecture gothique. La langue gothique. N. f. L'écriture gothique, que l'on commença d'employer au xive siècle. — Art gothique. L'art improprement appelé gothique (puisqu'il n'a rien de commun avec les Goths) ou ogival, et qui serait plus justement appelé art français, puisqu'il est originaire de l'Ile-deFrance, a fleuri en Europe du xiie au xvie siècle. Son principe générateur réside, non comme on l'a dit longtemps, dans la courbe brisée des arcs, mais dans la structure ogivale de la voûte : elle découle tout entière, y compris l'arc-boutant, de la découverte de la voûte sur nervures ou croisée d'ogive. Cette découverte, nécessitée par l'agrandissement des églises et la poussée croissante des voûtes, entraîna l'emploi de l'arc brisé et des arcs-boutants, destinés à en augmenter la stabilité. L'enthousiasme religieux de cette époque éleva les magnifiques basiliques de Sens, Laon, Noyon, Senlis, Paris, Rouen, Soissons, Bourges, Reims, Auxerre. La sculpture monumentale qui ornait si richement les cathédrales, la peinture appliquée aux édifices, étaient uniquement appropriées aux besoins architecturaux. Les arts du mobilier, l'orfèvrerie, etc., reflétaient la même pensée directrice.
GOTON n. f. Fille de campagne. Femme dissolue.
GOUACHE n. f. (de l’ital. guazzo, lavage). Préparation faite avec des substances colorantes détrempées avec de l'eau mêlée de gomme, rendues pâteuses par une addition de miel, etc. : employer de la gouache. Tableau peint de cette manière : de jolies gouaches.
GOUAILLER v. a. Fam. Railler.
GOUAILLERIE n. f. Fam. Raillerie.
GOUAILLEUR, EUSE adj. Fam. Qui gouaille : les Parisiens sont souvent gouailleurs. Qui marque la gouaillerie : ton gouailleur. N. un gouailleur.
GOUAPE n. f. Une gouape.Voyou, vaurien, frappe.
GOUAPER v. n. Ne rien faire, fréquenter les cabarets, les mauvaises sociétés, etc.
GOUAPEUR, EUSE n. ou GOUAPE n. f. Personne qui gouape.
GOUDRON n. m. (de l'ar. gatran). Substance résineuse, résidu de la distillation de différents bois, de la houille, etc. : on a extrait du goudron de houille de merveilleuses couleurs.
GOUDRONNAGE n. m. Action de goudronner : le goudronnage du bois le préserve de l'action de l'humidité. Son résultat.
GOUDRONNER v. a. Enduire de goudron : on goudronne les cordages pour les empêcher de pourrir par l'humidité.
GOUDRONNERIE n. f. Lieu où l'on prépare, où l'on conserve le goudron.
GOUDRONNEUR n. m. Ouvrier qui prépare ou qui emploie le goudron.
GOUDRONNEUX, EUSE adj. Qui est de la nature du goudron.
GOUDRONNIER n. m. Fabricant ou marchand de goudron.
GOUET n. m. Grosse serpe à l'usage des bûcherons, vignerons, etc. Variété de cépage, dit aussi gouais. Nom vulgaire de l’arum.
GOUFFRE n. m. (de golfe). Abîme, précipice. Cause de malheurs bu de ruine : le gouffre du jeu. Fig. Centre vaste et absorbant : Paris est un véritable gouffre. Tournoiement d'eau : le gouffre du Maelstrom.
GOUGE n. m. Ciseau de menuisier, de sculpteur, etc., creusé en canal et muni à son extrémité d'un taillant courbe.
GOUGE n. f. (provenc. goujo). Dans le Midi, servante. Fille, femme. Ailleurs, ne se dit qu'en mauvaise part.
GOUGER ou GOUJER v. a. Travailler le bois à la gouge.
GOUGETTE n. f. Petite gouge.
GOUJAT n. m. Valet d'armée. Apprenti maçon. Homme sale et grossier, ou sans mœurs.
GOUJATERIE n. f. Caractère, action de goujat.
GOUJON n. m. (de gouge). Cheville de fer servant à lier certaines pièces de construction, de machines, etc.
GOUJON n. m. (lat. gobio). Genre de petits pois sons des rivières limpides et sablonneuses d'Europe : la chair du goujon est très délicate.
GOUJONNER v. a. Fixer par des goujons.
GOUJONNIER n. m. Sorte d'épervier (filet) à mailles très serrées, pour la pêche au goujon.
GOUJONNIÈRE adj. f. Perche goujonnière, nom vulgaire d'un petit poisson des rivières françaises, la grémille commune.
GOUJURE n. f. Cannelure destinée à recevoir les garnitures des poulies.
GOULE n. f. (ar. ghoul). Sorte de vampire qui, dans les superstitions orientales, dévore les cadavres pendant la nuit.
GOULÉE n. f. (de gueule.) Fam. Grosse bouchée.
GOULET n. m. Entrée étroite d'un port, d'une rade : le goulet de Brest. Chacune des ouvertures coniques garnissant l'intérieur des verveux, et par où le poisson pénètre, sans pouvoir ensuite ressortir.
GOULOT n. m. Cou de tout vase dont l'entrée est étroite : le goulot d'une carafe.
GOULOTTE ou GOULETTE n. f Petite rigole pour l'écoulement des eaux.
GOULU, E n. et adj. (du lat. gula, gueule). Qui aime à manger, et qui mange avec avidité. Glouton, goinfre. Pois goulu ou gourmand, dont on mange aussi les cosses vertes et tendres. Ant. Sobre, tempérant. N. m. Nom vulgaire de l'anguille et de l'anchois, en certaines régions de la France.
GOULÛMENT adv. D'une façon goulue.
GOUM n. m. (m. ar.). Famille, tribu, chez les Arabes. En Algérie, contingent armé fourni par une tribu et qui, conduit par des officiers français, fait le service d'éclaireurs.
GOUMIER n. m. Cavalier faisant partie d'un goum.
GOUPIL n. m. (lat. vulpecula). Renard.
GOUPILLE n. f. Petite cheville de métal, qui sert à assembler deux pièces d'horlogerie, d'armurerie, etc.
GOUPILLER v. a. Fixer avec des goupilles.
GOUPILLON n. m. (du vx fr. goupil, renard, le goupillon étant fait autref. d'une queue de renard). Tige garnie de poils ou baguette métallique surmontée d'une boule creuse à petits trous, qui sert à l'église pour faire les aspersions d'eau bénite. Brosse ronde à manche, pour nettoyer les canons, les bouteilles, etc. Expr. Le sabre et le goupillon, Alliance politique de l’Église et de l’armée.
GOUPILLONNER v. a. Nettoyer avec un goupillon.
GOURA n. m. Genre d'oiseaux, vulgairement pigeons couronnés.
GOURAMI n. m. Espèce de poisson des Mascareignes, atteignant jusqu'à 2 mètres.
GOURBI n. m. Cabane, hutte de branchages, de clayonnage, utilisé par les Arabes.
GOURD , E adj. (du lat. gurdus, lent, paresseux). Engourdi par le froid. (Ne se dit que dans : avoir les doigts gourds, les mains gourdes.)
GOURDE n. f. (lat. cucurbita). Espèce de cucurbitacées, dont les fruits renflés servent de bouteille quand ils sont secs. Flacon métallique ou clisse, servant au même usage. Nom peu usité de la piastre. N. et adj. f. Pop. Imbécile.
GOURDIN n. m. (ital. cordino). Gros bâton court.
GOURE n. f. (de l'ar.gharr, tromper). Se dit de toute drogue falsifiée.
GOURER v. a. (de gouré). Falsifier des drogues. Fig. et pop. Tromper, duper.
GOURGANDINE n. f. Corsage de femme laissant voir la chemise. Auj., femme de mauvaise vie.
GOURGANE n. f. Petite fève de marais.
GOURMADE n. f. Coup de poing, coup sur la figure : recevoir une gourmade.
GOURMAND , E n. et adj. Qui mange avec excès les bons morceaux, les mets fins. Bot. Branche gourmande ou n. m. gourmand, rameau inutile, rameau qui pousse au-dessous d'une greffe ou d'une branche à fruit : il est bon d'élaguer soigneusement les gourmands.
GOURMANDER v. a. Réprimander ou traiter avec dureté : gourmander un écolier paresseux.
GOURMANDISE n. f. Vice du gourmand : la gourmandise est un des sept péchés capitaux. Mets friand : les enfants aiment les gourmandises.
GOURME n. f. Véter. Écoulement nasal qui attaque surtout les poulains. Méd. Eruption squameuse, particulière aux enfants : la gourme se montre de préférence à la figure et au cuir chevelu. Fig. Jeter sa gourme, faire des folies de jeunesse.
GOURMÉ, E adj. Qui affecte un maintien composé et trop grave : diplomate gourmé.
GOURMER v. a. Battre à coups de poing. Mettre la gourmette à un cheval. Se gourmer v. pr. Se battre. Devenir gourmé.
GOURMET n. m. Qui se connaît en vins, en bonne chère : Lucullus est resté le type des fins gourmets. Dégustateur.
GOURMETTE n. f. Chaînette qui est fixée de chaque côté du mors d'un cheval, en passant sous la barbe. Chaîne de montre, bracelet dont les mailles sont disposées comme celles de la gourmette.
GOURNABLE n. f. Cheville de chêne employée dans la construction des bateaux.
GOURNABLER v. a. Fixer avec des gournables : gournabler des bandages.
GOUSPIN ou GOUSSEPAIN n. m. Pop. Gamin, petit vaurien.
GOUSSAUT ou GOUSSANT n. m. Cheval court de reins, et dont l'encolure et la conformation dénotent de la vigueur. Adj. : un cheval goussaut ou goussant.
GOUSSE n. f. Enveloppe des graines d'une plante légumineuse : gousse de pois. (V. la planche plante.) Partie d'une tête d'ail ou d'échalote.
GOUSSET n. m. Creux de l'aisselle. Petite pièce d'une manche de chemise, à l'endroit de l'aisselle. Petite poche placée en dedans de la ceinture d'un pantalon. Pochette d'un corset de femme. Poche du gilet. Avoir le gousset vide, être sans argent. Petite console pour soutenir des tablettes. Blas. Pièce honorable qui est un pairle plein.
GOÛT n. m. (lat. gustus). Sens par lequel on discerne ies saveurs : la langue et le palais sont le siège du goût. Saveur : mets d'un goût exquis. Odeur : goût de pourri. Appétence des aliments, etc. : n'avoir goût à rien. Fig. Discernement, sentiment du beau : critique pleine de goût. Prédilection, penchant particulier : goût pour la peinture. Grâce, élégance : être mis avec goût. Opinion, préférence, manière de voir, de dire, de faire : dans le goût du xviiie siècle.
GOÛTER v. a. Discerner les saveurs par le goût : le cuisinier goûte les mets. Fig. Approuver : goûter un projet. Aimer, estimer : goûter la musique. Eprouver, jouir de : goûter le bonheur. V. n. Essayer : goûter d'un métier. Manger en petite quantité: goûter d’un mets. Absol. Faire le repas du goûter. Se goûter v. pr. Être goûté. S'apprécier mutuellement.
GOÛTER n. m. Collation dans l'après-midi.
GOUTTE n. f. (lat. gutta). Petite partie sphérique qui se détache de tout liquide : des gouttes de pluie. Très petite quantité : boire une goutte de vin. Fam. Petit verre de liqueur alcoolique : boire la goutte. Archit. Petit ornement conique dans un plafond dorique ou sous les triglyphes. Adverbialem. Ne... goutte. Pas du tout : ne voir, n'entendre goutte. Loc. adv. Goutte à goutte, goutte après goutte.
GOUTTE n. f. Affection diathésique, caractérisée par des troubles viscéraux et articulaires, avec dépôts d'urates : la goutte se traite par un régime alimentaire sévère. Goutte sciatique, v. sciatique. Goutte sereine, v. amaurose.
GOUTTELETTE n. f. Petite goutte.
GOUTTER v. n. Laisser tomber des gouttes : les feuilles des arbres gouttent après la pluie.
GOUTTEREAU (ghou-te-rô) adj. m. Couronné de gouttières : mur gouttereau.
GOUTTEUX, EUSE n. et adj. Atteint de la goutte. Qui se rapporte à la goutte.
GOUTTIÈRE n. f. Petit canal en zinc, etc., qui reçoit les eaux du toit. Le toit lui-même. Chir. Appareil en fil de fer, employé dans les lésions articulaires et les fractures.
GOUVERNABLE adj. Qu'on peut gouverner.
GOUVERNAIL n. m. (lat. gubernaculum.) Appareil qui plonge dans l'eau à l'arrière d'un navire, etc., et qui sert à le gouverner. Fig. Direction : tenir le gouvernail de l'État.
GOUVERNANCE n. f. Sous l'ancien régime, nom des juridictions royales ordinaires de Lille, Douai, Arras et Béthune.
GOUVERNANT , E adj. Qui gouverne : le parti gouvernant. N. f. Femme d'un gouverneur. Femme à laquelle est confiée l'éducation d'un ou plusieurs enfants. Femme qui a soin du ménage, de la maison d'un homme veuf ou célibataire. N. m. pl. Ceux qui gouvernent un État : changer de gouvernants.
GOUVERNE n. f. Règle de conduite : je vous dis cela pour votre gouverne.
GOUVERNEMENT n. m. Action de diriger, d'administrer. Constitution politique : gouvernement républicain, monarchique. Ceux qui gouvernent un État : les amis du gouvernement. Fonction de gouverneur d'une colonie, d'une province, etc. : être nommé au gouvernement de la Guyane. Hôtel du gouverneur : incendier le gouvernement.
GOUVERNEMENTAL, E, AUX adj. Qui appartient au gouvernement : système gouvernemental. Qui soutient les gouvernants : député gouvernemental.
GOUVERNEMENTALISME n. m. Système politique qui rapporte tout au gouvernement.
GOUVERNER v. a. (lat. gubernare). Diriger, conduire : gouverner un vaisseau. Administrer : Louis XII gouverna sagement. Elever, instruire un enfant. Gramm. Régir. V. n. Obéir au gouvernail : bâtiment qui ne gouverne plus.
GOUVERNEUR n. m. Qui gouverne une colonie, une province, une place forte, un grand établissement public : le gouverneur de la Banque de France. Celui qui est chargé de l'éducation d'un prince, d'un jeune homme de distinction.
GOUVERNORAT n. m. Dignité de gouverneur.
GOYAVE n. f. Fruit du goyavier.
GOYAVIER n. m. Genre de plantes comprenant des arbres de l'Amérique centrale et des Indes orientales, et dont le fruit est une sorte de poire d'un goût très agréable.
GRABAT n. m. (lat. grabatus). Méchant lit : le poète Gilbert mourut sur un grabat. Fig. Être sur le grabat, être ruiné.
GRABATAIRE n. Fam. Malade, alité.
GRABEAU n. m. Fragment de drogue.
GRABELER v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : je grabelle.) Séparer d'une substance médicamenteuse les petits fragments inutilisables.
GRABUGE n. m. (ital. garbuglio). Fam. Bruit, querelle : il va y avoir du grabuge. Jeu de cartes.
GRÂCE n. f. (lat. gratia). Faveur qu'on fait sans y être obligé : accorder une grâce. Être en grâce auprès de quelqu'un, avoir sa bienveillance, sa protection. Bonnes grâces, accueil favorable, bienveillance. Demander en grâce, demander instamment, comme une grande faveur. Pardon : je vous fais grâce. Remise d'une peine : le président de la République a le droit de grâce. Remerciement : je vous rends grâce (ou grâces.) Aide que Dieu accorde en vue du salut : rien n'est impossible à la grâce. Agrément, attrait de celui ou de ce qui a quelque chose de doux et d'aimable, ou de simple et d'harmonieux : marcher, chanter, danser avec grâce. Avoir de la grâce dans le style. Actions de grâces, remerciements à Dieu. De bonne grâce, sans répugnance. Grâce (ou, dans le style élevé, grâces) à Dieu, par la bonté de Dieu, heureusement. Coup de grâce, qui achève de donner la mort, et au fig., de perdre, de ruiner. Titre d'honneur, en Angleterre : Sa Grâce le duc de... Interject. Grâce ! cri par lequel on demande d'être épargné. De grâce loc. adv. Formule de supplication, employée parfois ironiquement. Pl. Prière après le repas : dire ses grâces. Divinités. V. Part. hist. Jeu de grâces, exercice dans lequel deux joueurs se lancent un léger cerceau, à l'aide de deux baguettes.
GRACIABLE adj. Digne de pardon.
GRACIER v. a. (Se conj. comme prier.) Faire grâce à un criminel, lui remettre sa peine.
GRACIEUSEMENT adv. D'une manière gracieuse : saluer gracieusement.
GRACIEUSER v. a. Fam. Faire à quelqu'un des démonstrations d'amitié, de bienveillance.
GRACIEUSETÉ n. f. Civilité, affabilité. Gratification.
GRACIEUX, EUSE adj. Qui est rempli d'agrément, d'élégance : prendre une pose gracieuse. Aimable, affable : accueil gracieux. Gratuit : obliger quelqu'un à titre gracieux. N. m. Le gracieux, le genre gracieux. Ce qui est gracieux. Ant. Disgracieux.
GRACILE adj. (lat. gracilis). Grêle.
GRACILITÉ n. f. Caractère de ce qui est gracile.
GRACIOSO n. m. (m. ital.). Bouffon de la comédie espagnole : jouer les graciosos. Adj. m. Mus. Gracieux : amiante gracioso. Adv. Gracieusement.
GRADATION n. f. (lat. gradatio ; de gradus, degré). Accroissement ou décroissement progressif : gradation de la chaleur. Mus. Passage insensible d'un ton à un autre. Mét. Figure qui consiste à disposer plusieurs mots ou pensées suivant une progression ascendante ou descendante : les mots va, cours, vole forment une gradation ascendante.
GRADE n. m. (du lat. gradus, degré). Chacun des degrés d'une hiérarchie : grade de capitaine. Grade universitaire, diplôme de bachelier, de licencié, de docteur. Géom. Chacune des parties d'un quadrant divisé en cent parties égales : une circonférence comprend 400 grades.
GRADÉ adj. et n. m. Qui a un grade dans l'armée. (Ne se dit que des sous-officiers, caporaux et brigadiers.)
GRADIENT n. m. Gradation de pression barométrique qui s'établit entre le centre et les bords d'un cyclone.
GRADIN n. m. (ital. gradino). Petite marche formant étagère sur un autel, un meuble, etc. Chacun des bancs superposés d'un amphithéâtre.
GRADUALITÉ n. f. Caractère de ce qui est graduel. Progression graduelle.
GRADUATION n. f. Action de graduer : la graduation d'un thermomètre. Opération qui consiste à faire subir un commencement de concentration à l'eau des marais salants.
GRADUÉ, E adj. Divisé en degrés : échelle graduée. N. m. Celui qui est revêtu d'un grade universitaire : gradué en droit, en théologie.
GRADUEL, ELLE adj. (lat. gradualis ; de gradus, degré). Qui va par degrés : diminution graduelle. N. m. Liturg. Verset qui se dit à la messe entre l'épître et l'évangile. Livre qui contient tout ce qu'on chante au lutrin pendant la messe.
GRADUELLEMENT adv. Par degrés.
GRADUER v. a. (du lat. gradus, degré). Diviser en degrés : graduer une règle. Augmenter par degrés : graduer des exercices de grammaire.
GRADUS n. m. (abrév. de gradus ad Parnassum, m. lat. qui signif. degré pour monter au Parnasse). Dictionnaire de prosodie, d'expressions poétiques, pour aider à faire des vers latins.
GRAFFITE ou, en ital., GRAFFITO n. m. (pl. GRAFFITI) [m. ital.]. Dessin tracé à la main par les anciens, sur les monuments : les graffiti de Pompéi sont d'un grand intérêt pour la connaissance des mœurs romaines. (On dit aussi sgraffite.)
GRAILLEMENT n. m. Son enroué de la voix.
GRAILLER v. n. (de graille, corneille, mot dialectal ; du lat. gradula). Parler d'une voix enrouée. Sonner du cor d'une certaine façon, pour rappeler les chiens.
GRAILLON n. m. Débris d'un repas. Odeur de graisse brûlée. Crachat très épais.
GRAILLONNER v. n. Contracter une odeur de graillon. Tousser pour expulser souvent des crachats épais, des graillons.
GRAIN n. m. (lat. granum). Bot. Tout fruit ou semence qui ne présente qu'un petit volume : grain de blé, de raisin, de poivre, etc. Les grains, les céréales en tant que marchandises : les grains sont en hausse. Petite parcelle : grain de sable. Petit corps sphérique : les grains d'un chapelet. Fig. : un grain d'esprit. Inégalité à la surface de la peau, d'un cuir, d'une étoffe. Ancien petit poids, environ ta vingtième partie d'un gramme. Averse. Mar. Tourbillon de vent : recevoir un grain. Fig. et fam. Veiller au grain, prévoir et prévenir le danger.
GRAINAGE n. m. V. grenage.
GRAINE n. f. (lat. granum). Bot. Semence : le vent transporte au loin les graines. Monter en graine, se développer jusqu'à la production des graines. Zool. Graine de vers à soie ou graine, œuf de vers à soie. Fig. Mauvaise graine, mauvais sujet.
GRAINETERIE n. f. Commerce, magasin du grainetier.
GRAINETIER, ÈRE n. et adj. Qui vend des graines.
GRAINIER, ÈRE n. et adj. Qui vend des graines. N. m. Collection de graines.
GRAISSAGE n. m. Action de graisser.
GRAISSE n. f. Substance onctueuse, facile à fondre, qui se trouve sur l'homme et l'animal, cette dernière servant, pure ou mélangée, à préparer les aliments, à oindre les organes des machines, etc. Prendre de la graisse, devenir gras. La graisse ne l'étouffe pas, ne l'empêche pas de courir, il est maigre. Altération qu'éprouvent certains vins, cidres ou bières, et qui leur donne un aspect huileux.
GRAISSER v. a. Frotter, oindre de graisse : graisser les rouages d'une machine. Fig. Souiller de graisse, tacher. Fig. Graisser la patte, corrompre avec de l'argent. Ant. Dégraisser.
GRAISSET n. m. Nom vulgaire de la reinette verte.
GRAISSEUR, EUSE adj. Qui graisse : robinet graisseur. N. m. Ouvrier ou appareil qui opère le graissage.
GRAISSEUX, EUSE adj. De la nature de la graisse. Taché de graisse : habit graisseux.
GRAISSOIR n. m. Tampon de linge pour graisser.
GRAMEN n. m. (m. lat.). Nom générique des plantes de la famille des graminées, des gazons, etc.
GRAMINÉES n. f. pl. Famille de plantes du groupe des monocotylédones, dont la tige est un chaume, comme le blé, l'orge, l'avoine, le maïs, le gazon, etc. S. une graminée.
GRAMMAIRE n. f. (du gr. gramma, lettre). Art qui enseigne à parler et à écrire correctement. Livre qui contient les règles de cet art. Classes de grammaire, classes qui, dans les lycées, précèdent les humanités. Grammaire comparée, science qui étudie les ressemblances, les différences des diverses langues, comparées entre elles. Grammaire historique, qui étudie l'origine et l'histoire des règles. Grammaire générale, ensemble des règles communes à toutes les langues.
GRAMMAIRIEN, ENNE n. Qui sait, enseigne la grammaire, ou qui a écrit sur la grammaire. Antiq. Philologue.
GRAMMATICAL, E, AUX adj. Qui concerne la grammaire : analyse grammaticale. Conforme aux règles de la grammaire.
GRAMMATICALEMENT adv. Selon les règles de la grammaire.
GRAMMATISTE n. m. Antiq. gr. Celui qui apprenait aux enfants à lire et à écrire. Grammairien. Auj., mauvais grammairien. Pédant.
GRAMME n. m. (du gr. gramma, le scrupule, poids). Unité de poids de notre système métrique : le gramme représente le poids d'un centimètre cube d'eau distillée, prise à son maximum de densité. — Les multiples du gramme sont le décagramme, l'hectogramme, le kilogramme et le myriagramme (v. quintal, tonne) ; les sous-multiples sont : le décigramme, le centigramme et le milligramme (v. Système métrique.)
GRAMOPHONE n. m. Phonographe perfectionné, reproduisant les sons au moyen de disques.
GRAND , E adj. (lat. gran- dis.) Qui est fort étendu dans ses dimensions : les grandes forêts du Brésil. Le grand Océan, l'océan Pacifique. Les grandes Indes, les Indes orientales. De taille élevée : enfant tris grand pour son âge. Gramophone. Violent : un grand vent ; un grand bruit. Grand jour, pleine lumière du soleil. Grand air, air qu'on respire au dehors. Emphatique : les grands mots ne prouvent rien. Qui excelle par la naissance, la fortune, le talent, etc. : grand seigneur, grand poète. Magnanime, courageux : Annibal se montra grand dans l'adversité. Surnom de princes ou de personnages illustres : Louis le Grand. Titre donné aux premiers dignitaires d'un ordre : grand maître de l'Université, grand prêtre, etc. Grand Seigneur ou Grand Turc, le sultan des Turcs. Placé devant certains noms féminins, l'adjectif grande remplace l'e final par une apostrophe : grand'mère, grand'route, grand'peine, grand'messe, etc. Grand mat, mât principal. Grand'voile, grand'vergue, voile, vergue du grand mât. N. m. Personne adulte : cet ouvrage est utile aux petits et aux grands. Personnage de haute naissance ou élevé en dignité : les grands de la terre. Membre de la plus haute noblesse d'Espagne : les grands d'Espagne restent couverts devant le roi. Ce qui est noble, sublime : le grand abonde dans Bossuet. Loc. adv. En grand, de grandeur naturelle. Faire une chose en grand, au fig., sans rien ménager. Travailler en grand, dans de vastes proportions. Ant. Petit, exigu, mesquin.
GRAND'CHAMBRE n. f. Dr. Principale chambre d'un parlement. (On dit aussi chambre du plaidoyer ou chambre dorée.) Pl. des grand'chambres.
GRAND-CHANTRE n. m. Dignitaire d'une cathédrale, qui avait les petites écoles sous sa juridiction. Pl. des grands-chantres.
GRAND'CHOSE n. S'emploie avec la négation dans le sens de pas beaucoup, pas cher, pas bon. etc. : cela ne vaut pas grand'chose. Un, une, des pas grand'chose, des gens qui ne méritent guère de considération.
GRAND'CROIX n. f. invar. Principal grade dans les ordres de chevalerie : la grand'croix de l'ordre de Malte. Grade le plus élevé dans la Légion d'honneur.
GRAND-CROIX n. m. Dignitaire décoré de la grand'croix. Pl. des grands-croix.
GRAND-DUC n. m. Titre de quelques princes souverains : le grand-duc de Lithuanie. Prince de la famille impériale russe. Pl. des grands-ducs.
GRAND-DUCAL, E, AUX adj. Qui concerne un grand-duc ou un grand-duché : dignité grand-ducale.
GRAND-DUCHÉ n. m. Pays gouverné par un grand-duc : le grand-duché de Luxembourg. Pl. des grands-duchés.
GRANDE-DUCHESSE n. f. Souveraine d'un grand-duché. Femme d'un grand-duc. Pl. des grandes-duchesses.
GRANDELET, ETTE adj. Déjà un peu grand : enfant grandelet.
GRANDEMENT adv. Généreusement. Beaucoup : se tromper grandement.
GRANDESSE n. f. Dignité de grand d'Espagne.
GRANDEUR n. f. (de grand.) Etendue en hauteur, longueur, largeur ; ce qui peut être augmenté ou diminué. Titre d'honneur qu'on donne à un évêque : Sa Grandeur l'évêque de... Fig. Sublimité : grandeur de caractère. Enormité : grandeur d'un crime. Autorité, puissance, majesté : la grandeur souveraine. Dignités, honneurs : naître au sein des grandeurs. Fig. Du haut de sa grandeur, avec orgueil, dédain. Ant. Petitesse, exiguité, mesquinerie.
GRAND'GARDE n. f. Troupe qui fournit les avant-postes et les sentinelles avancées : être de grand'garde. Pl. des grand'gardes.
GRANDILOQUENCE n. f. Emploi affecté de grands mots, de grandes phrases.
GRANDILOQUENT , E adj. Pompeux en paroles, emphatique : style grandiloquent.
GRANDIOSE adj. Imposant par l'aspect l'étendue, la noblesse, l'élévation. N. m. : le grandiose d'un spectacle. Ant. Médiocre, mesquin.
GRANDIOSEMENT adv. D'une manière grandiose.
GRANDIR v. n. Devenir grand : enfant qui a grandi très vite. V. a. Rendre ou faire paraître plus grand, plus gros. Fig. Amplifier. Donner de la grandeur morale : l'adversité grandit Louis XVI. Ant. Atténuer, amoindrir, diminuer, rapetisser.
GRANDISSANT , E adj. Qui va croissant : pouvoir sans cesse grandissant.
GRANDISSEMENT n. m. Action de devenir ou de rendre plus grand.
GRANDISSIME adj. Fam. Très grand : arriver au grandissime galop.
GRAND-LIVRE n. m. Se dit de la liste qui contient tous les créanciers de l'État. (On dit aussi et on écrit sans trait d'union : le grand livre de la dette publique.) Pl. des grands-livres. (En T. de comptabilité, l'expression grand livre, employée par opposition à celle de journal, s'écrit sans trait d'union.)
GRAND'MAMAN n. f. Grand'mère, dans le langage des enfants. Pl. des grand'mamans.
GRAND'MÈRE n. f. La mère du père ou de la mère. Pl. des grand'mères.
GRAND'MESSE n. f. Messe chantée. Pl. des grand'messes.
GRAND-ONCLE n. m. Le frère du grand-père ou de la grand'mère. Pl. des grands-oncles.
GRAND-PAPA n. m. Grand-père, dans le langage enfantin. Pl. des grands-papas.
GRAND-PÈRE n. m. Père du père ou de la mère. Pl. des grands-pères.
GRAND'TANTE n. f. La sœur du grand-père ou de la grand'mère. Pl. des grand'tantes.
GRANDS-PARENTS n. m. pl. Le grand-père, la grand'mère, l'aïeul, l'aïeule, etc., le grand-oncle, la grand'tante.
GRANGE n. f. (du lat. granum, grain). Bâtiment où l'on serre les céréales en gerbes.
GRANGÉE n. f. Contenu d'une grange.
GRANIT n. m. (de l'ital. granito, qui a du grain). Minér. Boche primitive très dure, à coloration variée, composée de feldspath, de mica et de quartz : colonne de granit rose. Fig. Cœur de granit, personne insensible, impitoyable. Ensemble, apparence d'une surface couverte de petites aspérités : maroquin d'un beau granit.
GRANITÉ, E adj. Qui présente des grains comme le granit. N. m. Etoffe de laine à gros grains.
GRANITER v. a. Peindre de façon à imiter le granit : graniter des stucs.
GRANITEUX, EUSE (teû, eu-ze) adj. Qui contient du granit : roche graniteuse.
GRANITIQUE adj. De la nature du granit : sol granitique.
GRANITOÏDE adj. Qui a l'apparence du granit : structure granitoïde.
GRANIVORE adj. et n. (lat. granum, grain, et vorare, manger). Qui se nourrit de graines : oiseaux granivores.
GRANULAGE n. m. Action de granuler : le granulage de la poudre. Son résultat.
GRANULAIRE adj. Qui se compose de petits grains : roche granulaire.
GRANULATION n. f. Réduction en petits grains. Agglomération en petits grains. Lésion organique consistant en de petites tumeurs qui se forment sur les muqueuses ou à la surface des plaies. Granulations grises, productions tuberculeuses de la phtisie aiguë.
GRANULE n. m. (du lat. granulum, petit grain). Petit grain. Très petite pilule.
GRANULÉ, E adj. Qui présente des granulations. (Se dit des médicaments mis sous forme de granules.)
GRANULER v. a. Mettre en granules : granuler du plomb.
GRANULEUX, EUSE adj. Divisé en petits grains : terre granuleuse. Méd. Qui est composé de petits grains : tumeur granuleuse.
GRANULIE n. f. Tuberculose généralisée, à marche rapide : la granulie est généralement mortelle.
GRANULIFORME adj. En forme de granule.
GRAPHIE (du gr. graphe, action d'écrire.) Suffixe signifiant description, dessin, etc., et qui entre dans la composition d'un grand nombre de mots : cosmographie, géographie, etc.
GRAPHIE n. f. (même étymol. qu'à l'art. précéd..) Système d'écriture, emploi de signes déterminés pour exprimer les idées. (On dit aussi graphisme n. m..)
GRAPHIQUE adj. (de graphie). Se dit de tout ce qui a rapport à l'art de représenter les objets par des lignes ou des figures : dessin graphique. Signes graphiques d'une langue, les caractères, l'écriture de cette langue. N. m. Géom. et sciences. Tracé linéaire. Dessin appliqué aux sciences.
GRAPHIQUEMENT adv. D'une manière graphique.
GRAPHITE n. m. Minér. Carbure naturel presque pur. Syn. de plombagine.
GRAPHITEUX, EUSE (teû, eu-ze) ou GRAPHITIQUE adj. Qui contient du graphite : roche graphiteuse.
GRAPHOLOGIE n. f. (gr. graphe, écriture, et logos, traité). Art de reconnaître le caractère d'une personne d'après l'examen de son écriture.
GRAPHOLOGUE n. et adj. Qui s'occupe de graphologie.
GRAPHOMÈTRE n. m. (gr. graphein, décrire, et metron, mesure). Instrument d'arpentage, sorte d'équerre d'arpenteur, pour mesurer les angles dans le lever des plans.
GRAPHOPHONE n. m. (gr. graphein, écrire, et phônê, voix). Phonographe perfectionné reproduisant, au moyen de cylindres, des chants. des morceaux d'orchestre, etc.
GRAPPE n. f. (orig. germ.). Assemblage de fleurs ou de fruits soutenus par un axe commun, comme dans le raisin, la groseille, etc. (V. inflorescence et la planche plante.) Arrangement analogue : des grappes d'oignons, d'échalotes.
GRAPPILLAGE n. m. Action de grappiller.
GRAPPILLARD n. m. Celui qui a la manie de grappiller.
GRAPPILLER v. n. Cueillir ce qui reste de raisin dans une vigne, après la vendange. V. a. et n. Fig. Prendre de petites quantités. Faire de petits gains secrets, souvent peu légitimes.
GRAPPILLEUR, EUSE n. et adj. Qui grappille.
GRAPPILLON n. m. Petite grappe.
GRAPPIN n. m. Petite ancre à plusieurs pointes recourbées. Crochet d'abordage. Fig. et fam. Jeter, mettre le grappin sur quelqu'un, se rendre maître de son esprit.
GRAPPU, E adj. Chargé de grappes : treille grappue.
GRAS, GRASSE adj. (lat. crassus). De la nature de la graisse : le beurre est un corps gras. Qui a beaucoup de graisse : un porc gras. Sali, imbu de graisse : chapeau gras. Fait avec de la viande : bouillon gras. Jours gras, ceux pendant lesquels l'Église catholique permet de manger de la viande ; spécialem., les trois derniers jours de carnaval. Terre grasse, argileuse et fertile. Plantes grasses, à feuilles épaisses et charnues : l'aloès est une plante grasse. Dormir la grasse matinée, se lever fort tard. Chim. Corps gras, substances neutres comprenant les huiles, beurres, graisses, suifs, cires. N. m. Partie grasse d'une viande. Faire gras, manger de la viande. Gras de la jambe, mollet. Techn. Avoir du gras, avoir des dimensions plus fortes qu'il n'est nécessaire. Adv. D'une manière grasse. Parler gras, grasseyer. Ant. Maigre, décharné, étique.
GRAS-DOUBLE n. m. Membrane comestible de l'estomac du bœuf. Pl. des gras-doubles.
GRAS-FONDU n. m. ou GRAS-FONDURE n. f. Inflammation du bas-ventre des chevaux.
GRASSANE n. f. Variété de figue précoce, blanche, fade et peu délicate.
GRASSEMENT adv. Confortablement : vivre grassement. Généreusement : payer grassement.
GRASSET, ETTE adj. Un peu gras.
GRASSET n. m. Région du membre postérieur des solipèdes, qui a pour base la rotule et les parties molles environnantes.
GRASSEYEMENT n. m. Prononciation d'une personne qui grasseye : le grasseyement est commun à Paris.
GRASSEYER v. n. Prononcer de la gorge la lettre r.
GRASSEYEUR, EUSE n. Personne qui grasseye.
GRASSOUILLET, ETTE adj. Potelé : enfant grassouillet.
GRATERON n. m. (pour gleteron). Nom vulgaire de quelques espèces de caille-lait.
GRATICULATION n. f. Action de graticuler un dessin.
GRATICULE n. m. (ital. graticola). Châssis pour graticuler.
GRATICULER v. a. Partager un dessin en carrés que l'on reproduit en nombre égal, mais de dimensions plus faibles, sur le graticule.
GRATIFICATION n. f. Libéralité faite à quelqu'un en sus de ce qui lui est dû : recevoir une gratification.
GRATIFIER v. a. (lat. gratificare ; de gratus, agréable, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Accorder une faveur, une récompense.
GRATIN n. m. Partie de certains mets, qui reste attachée au fond du poêlon. Mets recouvert de chapelure, et cuit entre deux feux : sole au gratin.
GRATINER v. a. Faire cuire de manière à former du gratin : gratiner du macaroni. V. n. S'attacher au vase pendant la cuisson, rissoler.
GRATIOLE n. f. Genre de scrofulariacées, dont une espèce constitue un purgatif énergique.
GRATIS adv. (m. lat. ; de gratia, grâce). Fam. Gratuitement, sans qu'il en coûte rien.
GRATITUDE n. f. (lat. gratitudo ; de gratus, reconnaissant). Reconnaissance affectueuse.
GRATTAGE n. m. Action de gratter. Résultat de cette action. Gagner au grattage.
GRATTE n. f. Outil dont on se sert pour sarcler. Fam. Petits profits illégitimes : faire de la gratte. Guitare.
GRATTE-CUL n. m. Nom vulgaire du fruit de l'églantier et du rosier. Pl. des gratte-culs.
GRATTELER v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : je grattelle.) Gratter légèrement une plaque de métal, de marbre, etc., pour la polir.
GRATTELEUX, EUSE adj. Qui a la grattelle.
GRATTELLE n. f. (rad. gratter.) Petite gale, maladie de la peau.
GRATTE-PAPIER n. m. invar. Par dénigr. Copiste, clerc, mauvais écrivain.
GRATTER v. a. (orig. germ.). Racler avec les ongles : gratter sa jambe. Racler avec un outil : gratter un mur. Effacer avec un grattoir, un outil quelconque : gratter une inscription. Pop. Faire un petit bénéfice, souvent secret : place où il n'y a rien à gratter. Heurter doucement : gratter à la porte.
GRATTEUR n. m. Celui qui gratte. Gratteur de papier, scribe, médiocre écrivain.
GRATTOIR n. m. Canif à large lame pour effacer l'écriture en grattant le papier. Charrue à soc court pour gratter seulement le sol. Instrument de formes très diverses, qui sert aux mouleurs, plombiers, menuisiers, maçons, tourneurs, etc.
GRATTURE n. f. Débris provenant du grattage : des grattures de cuivre.
GRATUIT , E adj. (lat. gratuitus). Qu'on fait ou donne gratis : médecin qui donne des soins gratuits à ses malades. École gratuite, où les élèves ne payent rien. Aliénation à titre gratuit, donation. Fig. Méchanceté gratuite, sans motif. Supposition gratuite, sans fondement. Ant. Coûteux, cher.
GRATUITÉ n. f. Caractère de ce qui est gratuit : la troisième République a établi la gratuité de l'enseignement primaire.
GRATUITEMENT adv. D'une manière gratuite. Ant. Chèrement, coûteusement.
GRAU n. m. Dans le Midi, chenal par lequel un étang ou une rivière débouche dans la mer. Défilé montagneux. Petit lac saumâtre.
GRAVATIER n. m. Voiturier qui charrie les gravats.
GRAVATIF, IVE adj. Méd. Accompagné d'un sentiment de pesanteur : douleur gravative.
GRAVATS n. m. pl. Syn. de gravois.
GRAVE n. f. Se disait autref. pour grève.
GRAVE adj. (lat. gravis). Physiq. Pesant : les corps graves. Fig. Posé, sérieux : homme grave ; contenance grave. Important : affaire grave. Dangereux : maladie grave. Mus. Bas : ton grave ; notes graves. Gram. Accent grave, v. accent. N. m. Ton grave : de l'aigu au grave. Pensées, style graves : passer du grave au doux. Ant. Bouffon, comique. Frivole, futile. Aigu.
GRAVÉ, E adj. Marqué de petite vérole.
GRAVELAGE n. m. Action de graveler : le gravelage d'une route. Son résultat.
GRAVELÉE n. f. Cendre de lie de vin. Adj. f. Cendre gravelée, provenant de la lie de vin calcinée.
GRAVELER v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : je gravelle.) Couvrir de gravier.
GRAVELEUX, EUSE adj. Mêlé de gravier. Atteint de la gravelle. (Substantiv. : un graveleux.) Fig. Trop libre : tenir des propos graveleux.
GRAVELLE n. f. Maladie produite par concrétions, semblables à de petits graviers, qui se forment dans les reins, dans la vessie.
GRAVELURE n. f. Propos graveleux.
GRAVEMENT adv. D'une manière grave.
GRAVER v. a. (anc. h. allem. grabau). Tracer une figure, des caractères, sur un métal (cuivre, acier, etc.), ou sur du bois, avec le burin, sur le inarbre ou la pierre avec le ciseau. Graver des caractères, des médailles,etc., graver les poinçons destinés à la frappe. Fig. Empreindre fortement : graver dans sa mémoire, dans son cœur.
GRAVES (de grève) n. f. pl. Nom donné dans le Bordelais à des terrains caillouteux et sablonneux. N. m. Vin fourni par les vignes plantées dans ces terrains : boire du graves.
GRAVEUR n. m. Dont la profession est de graver.
GRAVIER n. m. (de grève). Gros sable, mêlé de très petits cailloux. Sable qui se trouve dans le sédiment des urines.
GRAVIR v. a. et n. (du lat. gradi, marcher). Monter avec effort : gravir une montagne.
GRAVITANT , E adj. Qui gravite.
GRAVITATION n. f. Force en vertu de laquelle tous les corps s'attirent réciproquement en raison directe de leur masse et en raison inverse du carré de leur distance : Newton formeula le premier la loi de lu gravitation universelle. V. attraction.
GRAVITÉ n. f. (lat. gravitas). Pesanteur des corps. Acoust. Caractère d'un son musical relativement bas. Physiq. Centre de gravité, point fixe où passe la résultante des poids des molécules qui composent un corps dans toutes les positions possibles. Fig. Qualité de celui, de ce qui est grave, sérieux : la gravité d'un magistrat, du maintien. Importance : gravité d'une faute, gravité d'un sujet. Caractère dangereux : la gravité d'une blessure.
GRAVITER v. n. Physiq. Tendre vers un point.
GRAVOIS ou GRAVATS n. m. pl. (de grève). Partie grossière, du plâtre, qui ne traverse pas le crible. Menus décombres de démolition.
GRAVURE n. f. Art de graver : apprendre la gravure sur bois, en taille-douce, à l'eau-forte. Ouvrage du graveur. Image, estampe : acheter des gravures.
GRAZIOSO adv. (mot ital.). Mus. Avec grâce.
GRÉ n. m. (du lat. gratum, chose agréable). Volonté, caprice : agir à son gré. Savoir bon gré, mauvais gré à quelqu'un, être satisfait ou mécontent de ses paroles, de son procédé. Loc. adv. De gré à gré, à l'amiable : vente de gré à gré. De gré ou de force, ou bon gré mal gré, volontairement ou de force.
GRÉAGE n. m. Action de gréer un navire.
GRÈBE n. m. Oiseau palmipède, qui nage, plonge et vole très bien, et dont le plumage est d'un blanc argenté : le grèbe habite les mares, les lacs, les eaux dormantes.
GREC, GRECQUE adj. et n. De la Grèce. Église grecque, Église d'Orient (Grecs de Turquie et d'Asie Mineure, Russes), qui n'est pas soumise au pape, par opposition à Église romaine ou d'Occident. N. m. La langue grecque : apprendre le grec moderne. Fig. Fripon, escroc, surtout au jeu : expulser les grecs d'un cercle. Art Grec. — Précédé par l'art mycénien, à moitié oriental, l'art grec proprement dit ne commence qu'à la fin du viiie siècle av. J.-C, époque à laquelle se dessinent les trois ordres : dorique, ionique et corinthien. Ils ont été appliqués avant tout à la construction des temples (dorique : temples de Paestum, d'Olympie. d'Egine, d'Eleusis, Parthénon d'Athènes ;ionique : Erechthéion, temple de la Victoire aptère ; — corinthien : monument de Lysicrate.) En dehors des temples, l'architecture grecque a produit des portes monumentales ou propylées, des portiques, des gymnases, des théâtres, des stades, des tombeaux. L'architecture grecque décline après la conquête d'Alexandre, et l'ordre corinthien fait place à un ordre composite. La sculpture, d'abord uniquement religieuse, représentait les dieux, d'abord en bois, puis en métal, enfin en marbre. Après une période d'archaïsme, l'ère des chefs-d'œuvre s'ouvre vers le milieu du ve siècle av. J.-C. et s'honore des noms de Calamis, Myron, Polyclète, Phidias, Pœonios. L'art se raffine au ive siècle avec Scopas, Praxitèle, Lysippe. Les sculpteurs grecs conservent leur habileté technique jusqu'à la période romaine. La peinture grecque, qui n'est plus représentée aujourd'hui que par quelques débris de fresques, a pourtant compté des noms illustres, surtout au ve siècle : ceux de Polygnote, Micon, Panaenos, Zeuxis, Parrhasius ; et au vie siècle, ceux de Protogène et d'Apelle. Les arts industriels, en particulier la céramique, ont été également très prospères chez les Grecs, et la musique occupait une place importante dans leur civilisation.
GRÉCISER v. a. Donner une forme grecque aux mots : le médecin Sans-Malice grécisa son nom en «Akakia».
GRÉCITÉ n. f. Caractère d'un mot qui est grec. Haute grécité, langue grecque de l'époque classique. Basse grécité, grec en usage après Alexandre.
GRÉCO-LATIN, E adj. Qui appartient au grec et au latin : les langues gréco-latines.
GRÉCO-ROMAIN, E adj. Commun aux Grecs et aux Romains : architecture gréco-romaine.
GRECQUE n. f. Ornement consistant en une suite de lignes revenant sur elles-mêmes, toujours à angle droit. Scie de relieur. Coiffe féminine.
GRECQUER v. a. Rel. Entailler à l'aide de la grecque (scie.)
GREDIN, E n. Personne vile, criminelle.
GREDINERIE n. f. Acte de gredin. Abjection.
GRÉEMENT ou GRÉMENT n. m. Ensemble de tous les accessoires nécessaires à un bâtiment, à un mât, etc. (poulies, cordages, voiles, etc.).
GRÉER v. a. (anc. holl. gereiden). Garnir un bâtiment, un mât, de voiles, poulies, cordages, etc. : gréer un navire en goélette.
GRÉEUR n. m. Celui qui grée les navires.
GREFFAGE n. m. Action ou manière de greffer. Son résultat : le greffage a permis d'améliorer considérablement les espèces fruitières.
GREFFE n. m. (du gr. graphein, écrire). Lieu où sont déposées les minutes des jugements, où se font les déclarations, les dépôts concernant la procédure
GREFFE n. f. (du gr. graphion, stylet). Œil, branche ou bourgeon, détaché d'une plante pour être inséré sur une autre appelée sujet. (Syn. greffon.) L'opération elle-même. Greffe animale, action de rattacher au corps d'un animal des parties qui en sont détachées ou qui ont été prises sur un autre individu. — Par la greffe, on reproduit, on multiplie les arbres ou arbrisseaux à fleurs ou à fruits : le sujet fournit la vigueur, le greffon apporte les caractères que l'on veut conserver. Souvent le sujet est un sauvageon ; c'est ainsi qu'on greffe les poiriers, pommiers, cerisiers, sur un sujet provenant d'un arbre sauvage qui ne donnerait que de mauvais fruits; mais souvent aussi le sujet a déjà été cultivé (vigne, etc..) Il existe de nombreuses sortes de greffes, dont les plus répandues sont : la greffe en fente, la greffe en couronne, la greffe par approche, la greffe en écusson, etc.
GREFFER v. a. Faire une greffe : greffer un pommier.
GREFFEUR n. m. Qui greffe.
GREFFIER n. m. Fonctionnaire public qui tient un greffe, qui expédie et garde les actes de justice et qui tient la plume aux audiences.
GREFFOIR n. m. Couteau pour greffer.
GREFFON n. m. Syn. de greffe.
GRÉGARINE n. f. Genre de protozoaires, animalcules vivant dans le tube digestif des animaux articulés.
GRÈGE adj. f. (ital. greggia). Se dit de la soie telle qu'on l'a tirée de dessus le cocon.
GRÉGEOIS adj. m. Feu grégeois. V. feu.
GRÉGORIEN, ENNE adj. Rit grégorien, rit attribué au pape Grégoire Ier, pour la célébration des offices et l'administration des sacrements.Chant grégorien, le plain-chant, tel qu'il fut réglé par le pape Grégoire Ier. Calendrier grégorien, le calendrier Julien réformé par Grégoire XIII en 1582.
GRÈGUE n. f. (pour grecque.) Haut-de-chausses. (Vx. Ne s'emploie guère qu'au plur.) — Mettre de l'argent dans ses grognes, s'enrichir. Tirer ses grègues, s'enfuir au plus vite.
GRÊLE adj. (lat. gracilis). Long et menu : jambes grêles. Aigu et faible : voix grêle. Intestin grêle, portion étroite de l'intestin, de l'estomac au caecum.
GRÊLE n. f. Pluie congelée qui tombe par grains. Fig. Grande quantité : une grêle de pierres, de traits. Méchant comme la grêle, hargneux, très désagréable. — La grêle, qui cause un tort considérable aux récoltes, se produit sous l'influence de phénomènes électriques. Pour empêcher sa formation on a tenté bien des essais; les meilleurs résultats ont été obtenus avec les canons paragrêles, dont la détonation ébranle les couches atmosphériques de proche en proche et résout en pluie ou en fin grésil les nuages dangereux.
GRÊLÉ, E adj. Abîmé par la grêle. Qui a des marques de petite vérole : visage grêlé.
GRÊLER v. impers. Se dit quand il tombe de la grêle : il grêle. V. a. Gâter par la grêle : l'orage a grêlé nos vignes.
GRÊLEUX, EUSE adj. Qui a la nature ou l'apparence de la grêle. (Se dit d'un temps, d'une saison, où la grêle est à redouter.)
GRELIN n. m. Mar. Petit câble, autref. formé d'aussières, auj. presque toujours de fils de fer.
GRÊLON n. m. Grain de grêle.
GRELOT n. m. Boule métallique, creuse et percée, contenant un morceau de métal qui la fait résonner dès qu'on la remue. Fig. Attacher le grelot, prendre l'initiative. Gaieté un peu folle (allusion à la marotte des fous) : les grelots du carnaval.
GRELOTTANT , E adj. Qui grelotte.
GRELOTTER v. n. Trembler de froid.
GRÉMIAL n. m. (du lat. gremium, giron). Morceau d'étoffe qu'on met sur les genoux d'un prélat officiant, quand il est assis. Pl. des grémiaux.
GRÉMIL n. m. Genre de borraginacées médicinales et tinctoriales, comprenant l'herbe aux perles et l'orcanette.
GRÉMILLE ou GREMEUILLE n. f. Espèce de petite perche des eaux douces d'Europe.
GRENACHE n. m. Cépage noir, à gros grains, du Languedoc et du Roussillon. Vin fait avec ce raisin : une bouteille de grenache.
GRENADE n. f. (lat. granatum). Fruit du grenadier : l'écorce de la grenade est astringente. Artill. Petit globe creux, plein de poudre, muni d'une mèche, et qu'on lançait à la main, à la fronde, ou au mortier, pour qu'il éclate au milieu des ennemis. Ornement militaire, représentant une grenade allumée.
GRENADIER n. m. Genre de myrtacées, qui porte des grenades. — Le grenadier croit dans l'Europe méridionale. Ses fleurs sont d'un ronge vif, et son fruit, la grenade, aussi grosse que les plus grosses pommes, renferme des graines nombreuses, rouges ou rosées, d'une saveur aigrelette agréable.
GRENADIER n. m. Soldat chargé de lancer les grenades. Soldat des régiments d'élite (1791) ; garde consulaire, garde impériale, etc.
GRENADIÈRE n. f. Giberne à grenades. Bague métallique allongée, qui réunit le canon au fût des armes portatives.
GRENADILLE n. f. Plante vulgairement appelée fleur de la Passion, et dont le fruit, comme forme et comme goût, rappelle la grenade.
GRENADIN, E adj. et n. De Grenade, du royaume de Grenade. N. m. Petit fricandeau. Volaille farcie. Ornith. Espèce de pinson africain. Bot. Variété d'œillet. N. f. Soie qu'on emploie dans la fabrication des effilés et des dentelles. Sirop de grenade.
GRENAGE n. m. Action de réduire en grains la poudre à canon. État du sucre pris en cristaux.
GRENAILLE (na, ll mll.) n. f. Métal réduit en menus grains : grenaille de plomb. Rebut de graine, qu'on jette aux volailles.
GRENAILLEMENT n. m. Réduction en grenailles.
GRENAILLER v. a. Réduire, mettre un métal en grenaille.
GRENAILLEUR n. m. Celui qui grenaille les métaux. Celui qui sépare la farine du son.
GRENAISON n. f. Formation des grains dans les céréales.
GRENASSE n. f. Mar. Petit grain.
GRENAT n. m. (lat. granatum). Pierre précieuse d'une couleur rouge de grenade, employée dans la bijouterie. Adj. invar. D'un rouge de grenat : des robes grenat.
GRENÉ, E adj. Réduit en petits grains : poudre grenée. Qui offre de nombreux points très rapprochés : dessin grené. N. m. État d une surface, partie d'une gravure présentant ces petits grains ou points.
GRENELER v. a. (Prend deux l devant un e muet : je grenelle.) Marquer, orner de petits points très rapprochés un papier, une peau, etc.
GRENER v. n. (Prend un e ouvert devant une syllabe muette : il grènera.) Produire de la graine. V. a. Réduire en petits grains. Greneler.
GRÈNETERIE n. f. GRÈNETIER , ÈRE n. et adj. V. graineterie et grainetier.
GRÈNETIS n. m. Tour fait de petits grains, au bord des médailles, des monnaies, pour empêcher de les rogner.
GRENIER n. m. (lat. granarium ; de granum, grain). Partie la plus haute d'un bâtiment, destinée à serrer les grains, fourrages, etc. Se dit aussi du plus haut étage d'une maison, sous le comble : être logé au grenier. Greniers publics ou greniers d'abondance, magasins publics organisés par la Convention, où l'on tenait en réserve les grains pour les années de disette. Fig. Pays fertile d'où l'on tire beaucoup de blé : la Beauce est le grenier de la France. Mar. En grenier, se dit de la manière de charger un navire en entassant les marchandises dans la cale.
GRENOUILLE n. f. (lat. ranula). Genre de batraciens anoures, famille des ranidés, qui vivent sur tout le globe : la grenouille passe par l'état de têtard. (V. batracien et planche reptiles.) Fig. Caisse, fonds commun. Manger la grenouille, se dit du dépositaire infidèle qui vole ou dissipe ce fonds.
GRENOUILLÈRE n. f. Marécage à grenouilles. Fam. Bain d'eau courante peu profonde.
GRENOUILLETTE n. f. Renoncule des marais. Tumeur qui se forme sous la langue.
GRENU, E adj. Qui a beaucoup de grains : épi grenu. Couvert de saillies arrondies : cuir grenu.
GRENURE n. f. Action de grener les ombres d'une gravure ; son résultat. État d'une étoffe, d'un cuir, d'un métal grenés.
GRÈS n. m. Pierre formée de petits grains de quartz agglomérés : grès muge, grès vosgien ; pavé en grès. Vase, etc., de grès. Grès flammés, poteries de grès vitrillées et colorées au feu par des oxydes métalliques.
GRÉSEUX, EUSE adj. Qui est de la nature du grés : les roches gréseuses constituent une partie de l'ossature des Vosges.
GRÉSIÈRE ou GRÉSERIE n. f. Carrière de grès.
GRÉSIL n. m. (de grès). Menue grêle, très blanche et fort dure.
GRÉSILLEMENT n. m. (de l'anc. fr. grésillon, grillon). Cri du grillon.
GRÉSILLEMENT n. m. Action de grésiller. État de ce qui est grésillé.
GRÉSILLER v. impers. Se dit du grésil qui tombe : il grésille. V. a. Rétrécir, racornir par la chaleur : le feu a grésillé ce parchemin.
GRÉSILLON n. m. Charbon en petits morceaux. Farine grossière.
GRÈVE n. f. (du bas lat. grava). Plage de sable et de gravier. Ligue légale de personnes qui se coalisent pour faire cesser le travail, et qui refusent de le reprendre si l'on ne satisfait pas à leurs réclamations : se mettre en grève ; faire grève. Place de Grève. V. grève à la part. hist.
GRÈVE n. f. Partie de l'armure qui défendait la jambe.
GREVER v. a. (lat. gravare ; de gravis, lourd. — Prend un è ouvert devant une syllabe muette : je grève.) Soumettre à de lourdes charges : héritage grevé de nombreuses dettes. Ant. Dégrever.
GRIANNEAU n. m. Jeune coq de bruyère.
GRIBANE n. f. Barque normande, à fond plat.
GRIBLETTE n. f. Mince morceau de viande enveloppé de lard, qu'on fait rôtir.
GRIBOUILLAGE n. m. Fam. Mauvaise peinture. Ecriture mal formée.
GRIBOUILLE n. m. V. Part. hist.
GRIBOUILLER v. n. et a. Fam. Faire du gribouillage.
GRIBOUILLETTE n. f. Jeu qui consiste à jeter un objet au milieu d'enfants qui cherchent à l'attraper. A la gribouillette, à l'aventure.
GRIBOUILLEUR, EUSE n. Personne qui gribouille.
GRIBOUILLIS n. m. Ecriture illisible.
GRIÈCHE adj. V. pie-grièche.
GRIEF , ÈVE adj. Grave, dangereux : faute griève ; griève maladie.
GRIEF n. m. (du lat. gravis, fâcheux). Dommage que l'on subit. (Vx en ce sens.) Plainte qu'on en fait : formuler ses griefs.
GRIÈVEMENT adv. D'une manière griève : grièvement malade.
GRIÈVETÉ n. f. Gravité.
GRIFFADE n. f. Coup de griffe.
GRIFFE n. f. (anc. h. all. grifan). Ongle crochu et pointu de certains animaux, tels que le tigre, le lion, le chat, etc., ou d'un oiseau de proie, comme l’épervier, le faucon, etc. Fig. et fam. Domination injuste, cruelle : enfant qui est dans les griffes d'une marâtre. Coup de griffe, attaque, critique vive. Empreinte imitant une signature. Instrument qui sert à mettre cette empreinte. Bot. Nom donné aux racines de certaines plantes : griffes d'asperge, de renoncule, etc. Archit. Au moyen âge, appendice ou renfort en pierre à la base des colonnes. Techn. Outil de formes très diverses, servant aux doreurs, plombiers, maçons, tapissiers, etc. Prov. : à la griffe on reconnaît le lion, traduction française du proverbe latin Ex ungue leonem, et que notre langue rend aussi dans cette forme : à l'œuvre on connaît l'artisan.
GRIFFER v. a. Saisir avec les griffes. Donner un coup de griffe, égratigner.
GRIFFON n. m. (lat. gryphus). Nom vulgaire du vautour fauve. Animal fabuleux. Chien d'arrêt, à poil long et rude au toucher.
GRIFFONNAGE n. m. Action de griffonner. Écriture peu lisible.
GRIFFONNEMENT n. m. Bx-arts. Ébauche, modèle de cire ou de terre.
GRIFFONNER v. a. Écrire peu lisiblement: griffonner des notes. Composer sans soin. Dessiner à la hâte : griffonner un dessin.
GRIFFONNEUR n. m. Qui griffonne.
GRIFFU, E adj. Armé de griffes.
GRIFFURE n. f. Coup de griffe. Égratignure, chez les graveurs à l'eau-forte.
GRIGNE n. f. (de grigner). Plissement. Inégalité dans le feutre. Fente en long du pain.
GRIGNER v. n. (anc. h. all. grinan). Goder.
GRIGNON n. m. Morceau de pain du côté le plus cuit, et que l'on peut grignoter.
GRIGNOTER v. a. Manger en rongeant. Fig. et fam. Gagner, s'approprier.
GRIGNOTEUR, EUSE n. et adj. Qui grignote.
GRIGNOTIS n. m. Taille en traits courts du graveur.
GRIGOU adj. et n. Pop. Avare, ladre.
GRIL n. m. Ustensile de cuisine à tiges métalliques parallèles, pour faire cuire sur le charbon la viande, le poisson. Fig. et fam. Être sur le gril, être très anxieux ou très impatient (allusion à saint Laurent.) Claire-voie en amont d'une vanne. Chantier horizontal de carénage. Plancher à claire-voie au-dessus du cintre d'un théâtre, pour la manœuvre des décors.
GRILLADE n. f. Cuisson sur le gril. Mets grillé : une grillade de bœuf.
GRILLAGE n. m. Action de griller ; son résultat. Action de passer le minerai par plusieurs feux, avant de le fondre. Action de passer les étoffes sur la flamme pour les débarrasser de leurs déchets. Treillis de fil de fer aux fenêtres, aux portes à jour, etc.
GRILLAGER v. a. ( Prend un e après le g devant a et o : il grillagea, nous grillageons.) Munir de grillages : grillager un soupirail.
GRILLAGERIE n. f. Ouvrage ou métier de grillageur.
GRILLAGEUR n. m. Celui qui fait, pose des grillages.
GRILLE n. f. (lat. craticula ) Assemblage de barreaux fermant une ouverture ou séparant des parties d'un édifice : grille de bois, de fer ; grille d'un parloir. Châssis métallique , qui soutient le charbon dans un fourneau. Coquille à houille, coke, pour cheminée. Papier à jours conventionnels, pour la lecture des correspondances secrètes.
GRILLE-PAIN n. m. invar. Gril pour les tartines de pain.
GRILLER v. a. Fermer avec une grille : griller une fenêtre. Enfermer : griller un malfaiteur.
GRILLER v. a. Rôtir sur le gril : griller un bifteck. Chauffer plusieurs fois des minerais, avant de les fondre, pour les dégager des matières étrangères. Chauffer trop fort. Fam. Brûler : griller un hérétique. Torréfier : griller du café. Dessécher, racornir par un excès de chaleur ou de froid : la gelée grille les bourgeons. V. n. Être exposé à une chaleur très ou trop forte : l'été, on grille. Fig. Désirer vivement : je grille de le voir ; je grille d'impatience.
GRILLOIR n. m. Fourneau pour griller les poils des étoffes. Lieu où se fait cette opération.
GRILLON n. m. (lat. gryllus). Genre d'insectes orthoptères sauteurs répandus sur tout le globe : les grillons vivent dans des terriers qu'ils creusent ; les mâles possèdent un appareil stridulutoire puissant.
GRIMAÇANT , E adj. Qui grimace : visage grimaçant.
GRIMACE n. f. Contorsion du visage : les grimaces des clowns amusent les enfants. Fig. Accueil froid, malveillant, hostile : faire la grimace à une proposition. Feinte, dissimulation : les politesses ne sont souvent que grimaces. Mauvais pli : ce collet fait la grimace. Pl. Mines affectées : les grimaces d'une coquette.
GRIMACER v. n. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il grimaça, nous grimaçons.) Faire des grimaces. Fig. Manquer de naturel, faire des façons. Faire des faux plis.
GRIMACERIE n. f. Action de grimacer.
GRIMACIER , ÈRE n. et adj. Qui fait ordinairement des grimaces : fillette grimacière. Fig. Qui a des façons minaudières.
GRIMAUD , E adj. Qui a l'humeur chagrine, maussade. N. m. Ecolier ou artiste des basses classes. Mauvais écrivain.
GRIME n. m. (de l'ital. grimo, ridé). Rôle de vieillard ridé et ridicule. Acteur qui joue ce rôle. Adjectiv. : père grime.
GRIMER v. a. Mettre des rides à. Maquiller : grimer une actrice. Se grimer v. pr. Vieillir sa physionomie par des rides artificielles. Se maquiller.
GRIMOIRE n. m. Livre des magiciens. Fig. Discours obscur. Livre peu intelligible. Ecriture illisible : les grimoires des hommes de loi.
GRIMPANT, E adj. Qui grimpe. Bot. Se dit des plantes qui, comme le lierre, montent le long des corps voisins.
GRIMPER v. n. (de gripper.) Gravir en s'aidant des pieds et des mains. Monter sur un point élevé. En parlant des plantes, monter le long des corps voisins : le lierre grimpe le long des murs.
GRIMPEREAU n. m. Oiseau du genre passereau, qui grimpe le long des arbres.
GRIMPEURS n. m. pl. Ordre d'oiseaux qui grimpent, comme le pic, le coucou, le perroquet, etc. S. un grimpeur.
GRINCEMENT n. m. Action de grincer.
GRINCER v. a. (anc. h. allem. gremizzon. — Prend une cédille sous le c devant a et o : il grinça, nous grinçons. ) Produire un certain bruit strident : des roues qui grincent. Grincer les dents ou des dents, les frotter avec bruit les unes contre les autres par rage, menace ou douleur.
GRINCHEUX, EUSE adj. et n. Susceptible, revêche : un client grincheux.
GRINGALET n. m. Petit homme maigre et chétif.
GRINGOTTER v. n. Gazouiller, en parlant des oiseaux.
GRINGUENAUDE n. f. Pop. Petite ordure qui s'attache aux émonctoires et ailleurs, par malpropreté. Petit reste bon à manger.
GRIOT n. m. Recoupe du blé.
GRIOT, OTTE n. Sorte de sorcier en Sénégambie, au Soudan, en Guinée, au Dahomey, etc. — Historiens, poètes, musiciens, sorciers, les griots forment une caste spéciale et jouent souvent le rôle de conseillers des princes.
GRIOTTE n. f. (pour agriote ; de aigre). Cerise à courte queue. Marbre tacheté de rouge et de brun.
GRIOTTIER n. m. Variété de cerisier qui produit les griottes.
GRIPPAGE ou GRIPPEMENT n. m. Effet produit par l'adhérence de deux surfaces métalliques qui frottent l'une contre l'autre.
GRIPPE n. f. (de gripper.) Espèce de catarrhe épidémique. (Syn. influenza.) Fig. Antipathie : prendre quelqu'un en grippe.
GRIPPÉ, E adj. Atteint de la grippe.
GRIPPE-COQUIN n. m. Par plaisant. Gendarme, policier. Pl. des grippe-coquins.
GRIPPEMINAUD n. m. Homme fin et hypocrite.
GRIPPER v. a. (bas allem. gripan). Attaquer subitement avec les griffes. Saisir : gripper un voleur. V. n. Se froncer. Par ext. Dérober : gripper de l'argent à quelqu'un.
GRIPPE-SOU n. m. Avare qui fait de petits gains sordides. Pl. des grippe-sou ou sous.
GRIPPEUR, EUSE n. et adj. Qui grippe.
GRIS, E adj. (anc. h. allem. gris). Qui est d'une couleur formée d'une fusion de blanc et de noir : robe grise. A moitié ivre. Temps gris, couvert et froid. Papier gris, épais et fait de chiffons non blanchis. N. m. Couleur grise. Gris de perle, ou gris perle, couleur grise qui a un certain éclat blanc, comme les pertes.
GRISAILLE n. f. Genre de peinture imitant la sculpture, et dans laquelle on n'emploie que des tons gris.
GRISAILLER v. a. Barbouiller de gris. Peindre en grisaille. V. n. Devenir grisâtre.
GRISÂTRE adj. Qui tire sur le gris : teinte grisâtre.

GRISBI n. m. Argent, pognon, magot.
GRISER v. a. Rendre à moitié ivre : le vin nouveau grise facilement. Fig. Exalter. Faire perdre la raison ; causer une ivresse morale : le succès grise l'homme. Se griser v. pr. Fam. Devenir à demi-ivre ; s'enivrer.
GRISERIE n. f. Demi-ivresse. Fig. : la griserie du succès.
GRISET n. m. Jeune chardonneret encore gris. Ichtyol. Genre de grands requins, assez communs dans la Méditerranée.
GRISETTE n. f. Étoffe légère et commune. Jeune fille vêtue de cette étoffe. Ouvrière coquette.
GRIS-GRIS n. m. Sur la côte occidentale d'Afrique, amulette protectrice. Personnage qui, au moyen d'un fétiche de ce genre, jouit d'un pouvoir surhumain.
GRISOLLER v. n. (onomatopée.) Chanter, en parlant de l'alouette.
GRISON, ONNE adj. De couleur grise : poil grison. Qui a les cheveux gris. N. m. Fam. Qui a les poils gris : un grison. Valet vêtu de gris, chargé de communications secrètes. Ane, baudet.
GRISON, ONNE adj. et n. Du canton des Grisons, en Suisse.
GRISONNANT , E adj. Qui grisonne : cheveux grisonnants.
GRISONNEMENT n. m. Action de teindre en gris ou de devenir gris.
GRISONNER v. n. Devenir gris.
GRISOU n. m. (m. wallon.) Gaz inflammable, composé en grande partie d'hydrogène carboné, qui se dégage des mines de houille et fait explosion lorsqu'il rencontre un corps enflammé. Adjectiv. : feu grisou. — Les mineurs ne pouvant travailler dans les houillères sans le secours d'une lampe, on comprend les dangers auxquels ils devaient être continuellement exposés. En 1815, Davy inventa une lampe dite de sûreté. Elle se compose d'une lampe à huile ordinaire, enveloppée dans une espèce de cage en toile métallique, dont les mailles sont excessivement serrées. Si le mineur muni de cette lampe se trouve dans un milieu inflammable, l'explosion n'a lieu qu'à l'intérieur de la cage, parce que ta toile métallique refroidit assez la flamme produite par l'explosion, pour qu'elle ne se propage pas au dehors. Cette invention a fait de Davy un des bienfaiteurs de l'humanité. V. mine, fléaux de la nature.
GRISOUMÈTRE n. m. Appareil pour déterminer la quantité de grisou qui se trouve dans une mine.
GRISOUTEUX, EUSE adj. Qui contient du grisou : mine grisouteuse.
GRISSIN n. m. En Piémont et en Savoie, pain très friable en forme de baguette.
GRIVE n. f. Passereau dentirostre du genre merle, dont le plumage est mêlé de blanc et de la grive constitue un gibier très estimé. Prov. : Faute de grives on mange des merles, à défaut de mieux, il faut se contenter de ce que l'on a.
GRIVELÉ, E adj. Tacheté, mêlé de gris et de blanc, comme le ventre de la grive.
GRIVELER v. a. et n. (Change e en e devant une syllabe muette : il grivèle.) Gagner d'une manière illicite. Consommer dans un café, un restaurant, sans avoir de quoi payer.
GRIVÈLERIE n. f. Action de griveler, de prendre un repas, une consommation, sans avoir de quoi payer.
GRIVELEUR n. m. Celui qui grivèle.
GRIVELURE n. f. Nuance mi-partie brune et grise.
GRIVOIS n. m. Soldat.
GRIVOIS, E n. Personne trop hardie, trop libre dans ses propos. Adj. Libre et trivial : chanson grivoise.
GRIVOISERIE n. f. Action ou parole grivoise : dire des grivoiseries.
GROENLANDAIS, E (gro-in, ou èn’, lan-dè, è-ze), adj. et n. Du Groenland.
GROG n. m. (mot angl.). Boisson composée d'eau chaude sucrée, d'eau-de-vie et de citron.
GROGNANT , E adj. Qui grogne.
GROGNARD , E n. et adj. Qui est dans l'habitude de grogner. N. m. Soldat de la vieille garde, sous le premier Empire : Napoléon aimait tirer l'oreille à ses grognards. Vieux soldat en général.
GROGNEMENT n. m. Cri des pourceaux. Murmure mécontent.
GROGNER v. n. (lat. grunnire). Crier, en parlant du cochon. Fig. Murmurer entre ses dents.
GROGNERIE n. f. Murmure, expression d'une mauvaise humeur.
GROGNEUR, EUSE adj. et n. Qui grogne souvent.
GROGNON n. et adj. Qui grogne, qui a l'habitude de grogner : un insupportable grognon. Maussade : homme, femme grognon. (On trouve quelquef. le fém. grognonne.)
GROGNONNER v. n. Fam. Grogner à la manière des pourceaux. Être grognon sans motif.
GROIN n. m. Museau du cochon et du sanglier. Fig. et fam. Visage bestial.
GROLE ou GROLLE n. f. (lat. gracula). Nom vulgaire du choucas, du freux.
GROMMELER v. n. (anc. allem. grummeln. — Prend deux l devant une syllabe muette : il grommellera.) Murmurer, se plaindre entre ses dents. Activ. : grommeler des injures.
GROMMELLEMENT n. m. Action de grommeler. Ce que l'on grommelle.
GRONDANT , E adj. Qui gronde.
GRONDEMENT n. m. Son de ce qui gronde : les grondements de la colère, du canon, du tonnerre.
GRONDER v. n. (lat. grundire). Murmurer entre ses dents. Fig. Faire entendre un bruit sourd et prolongé : l'orage, la mer, le canon gronde. V. a. Réprimander : gronder un écolier paresseux.
GRONDERIE n. f. Réprimande.
GRONDEUR, EUSE n. et adj. Qui aime à gronder. Adj. Propre au grondeur, à la gronderie : voix grondeuse.
GRONDIN n. m. Nom vulgaire des poissons du genre trigle. (À Paris, on les appelle rougets.)
GROOM n. m. (mot angl.). Petit laquais.
GROS, GROSSE adj. (bas lat. grossus). Volumineux : une grosse citrouille. Epais, grossier : gros drap. Enflé : avoir la joue grosse d'une fluxion. Fig. Important : toucher une grosse somme. Jouer gros jeu, risquer beaucoup. Dangereux, violent : une grosse fièvre. Grosse voix, voix forte. Riche : gros bourgeois. Fam. Gros bonnet, et pop. Gros légume, personnage influent. Agité, orageux : la mer est grosse. Gros temps, très mauvais. Pesamment armé : grosse cavalerie. Gros bétail, de l'espèce bovine. Fig. Avoir le cœur gros, avoir du chagrin.Adj. f. Enceinte : femme grosse. N. m. La partie la plus importante : le gros de l'armée. Mar. Gros de l'eau, pleine mer au moment des nouvelles et des pleines lunes. Principal : le gros d'une affaire. Vente ou achat par grandes quantités : commerce de gros. Huitième partie de l'once. Gros de Naples, de Tours, étoffe de soie faite originairement à Naples, à Tours. Adv. Beaucoup : gagner gros. Large, fort, grossièrement. Loc. adv. En gros, par grande quantité : acheter, vendre en gros. Tout en gros. Fam. En tout. Ant. Chétif, fin, frêle, petit.
GROS-BEC n. m. Genre d'oiseaux passereaux conirostres, à bec gros et court. Pl. des gros-becs.
GROSCHEN n. m. Monnaie allemande, qui vaut 10 pfennigs.
GROSEILLE n. f. (de l'allem. kraus, frisé). Petit fruit rouge ou blanc, qui vient par grappes. Groseille à maquereau, variété de groseille de couleur verte ou rougeâtre, plus grosse que les groseilles ordinaires et ainsi appelée parce qu'on l'emploie verte dans une sauce usitée pour le maquereau. — Les groseilles ont une saveur acide, agréable ; on les mange fraîches, seules ou avec du sucre, mais on en fait souvent des confitures, des gelées et un sirop.
GROSEILLIER n. m. Genre de saxifragacées, comprenant des arbrisseaux de nos pays, qui portent des groseilles : le groseillier aime à être exposé au soleil.
GROS-NOIR n. m. Raisin noir à gros grain. Pl. des gros-noirs.
GROSSE n. f. Douze douzaines de certaines marchandises : une grosse de boutons. Expédition d'un contrat, d'un jugement, etc., faite en écriture large. Cette écriture.
GROSSEMENT adv. En gros, sans s'attacher au détail.
GROSSERIE n. f. Gros ouvrage des taillandiers. Commerce de gros. Vaisselle d'argent.
GROSSET, ETTE adj. Fam. Un peu gros.
GROSSESSE n. f. État d'une femme enceinte. Durée de cet état.
GROSSEUR n. f. Circonférence, volume. Tumeur : avoir une grosseur à la gorge.
GROSSIER, ÈRE adj. Epais, qui n'est pas fin : drap grossier. Commun : nourriture grossière. Qui n'est pas délicatement fait : travail grossier. Fig. Rude, impoli : peuple grossier. Incivil : parole grossière. Choquant : erreur grossière. N. m. Ce qui est grossier. Ant. Fin, poli, courtois, délicat.
GROSSIÈREMENT adv. D'une manière grossière : répondre grossièrement.
GROSSIÈRETÉ n. f. Caractère de ce qui est grossier. Parole ou action grossière : répondre des grossièretés. Ant. Délicatesse, distinction, politesse.
GROSSIR v. a. Rendre gros : grossir la taille. Faire paraître gros : les lentilles biconvexes grossissent les objets. Exagérer : la peur grossit tout. V. n. Devenir gros : le raisin grossit. La mer grossit, devient houleuse.
GROSSISSANT, E adj. Qui devient plus grand ou plus nombreux : foule grossissante. Qui augmente les dimensions apparentes : verres grossissants.
GROSSISSEMENT n. m. Action de grossir. Son résultat : calculer le grossissement d'un microscope.
GROSSOYER v. a. (Se conj. comme aboyer.) Faire la grosse d'un acte.
GROSSULARIÉES n. f. pl. Tribu des saxifragacées, qui contient les groseilliers. S. : une grossulariée.
GROTESQUE adj. (ital. grottesco). Qui contrefait et rend risible la nature, le naturel : dessins grotesques. Fig. Ridicule, extravagant : idée grotesque. N. Personne grotesque: un grotesque, une grotesque. N. m. Le grotesque, ce qui est dans le genre grotesque. N. m. pl. Arabesques, dessins bizarres : peintre de grotesques.
GROTESQUEMENT adv. D'une manière grotesque.
GROTTE n. f. (ital. grotta). Caverne creusée par l'art ou la nature : les premiers hommes ont habité les grottes.
GROUILLANT, E adj. Qui grouille : foule grouillante.
GROUILLEMENT n. m. Mouvement et bruit de ce qui grouille : le grouillement de la foule dans une foire.
GROUILLER v. n. Fourmiller, s'agiter ensemble et en grand nombre. Pop. Se grouiller v. pr. Agir, intriguer, se hâter : il faut se grouiller pour réussir.
GROUILLOT n. m. Aide, compagnon d’un ouvrier. Factotum, coursier.
GROUP n. m. (ital. gruppo). Sac d'argent cacheté, qu'on expédie d'un lieu à un autre.
GROUPE n. m. Réunion de gens, d'objets tellement rapprochés, que l'œil les embrasse tous à la fois. Ensemble de personnes ayant les mêmes opinions, les mêmes intérêts, etc. : les groupes politiques de la Chambre. Bx-arts. Personnes, objets formant un ensemble : le groupe de Laocoon. Artill. Unité tactique, correspondant au bataillon et à l'escadron.
GROUPEMENT n. m. Action de grouper. État des choses groupées.
GROUPER v. a. Mettre en groupe. Réunir, assembler : grouper des faits. Ant. Disséminer, séparer.
GROUS ou GROUX n. m. En Bretagne, bouillie de sarrasin très épaisse.
GROUSE n. m. Nom anglais du lagopède d'Ecosse, appelé aussi petit coq de bruyère ou tétras.
GRU n. m. Ancien nom du gruau.
GRUAU n. m. (orig. germ.). Grains de céréales, dépouillés de leur enveloppe corticale par une mouture incomplète. Tisane faite avec ces grains : boire du gruau. Pain de gruau, fait de fleur de farine.
GRUAU ou GRUON n. m. Petit de la grue.
GRUE n. f. (lat. grus). Gros oiseau voyageur de la famille des échassiers : la grue cendrée est la seule qui vienne en France. Fig. Faire le pied de grue, attendre longtemps à la même place, et sur ses pieds. Mécan. Machine pour mouvoir de lourds fardeaux.
GRUERIE n. f. (de gruyer). Féod. Juridiction connaissant de ce qui concerne le bois. Privilège du roi et de certains seigneurs sur les bois.
GRUGER v. a. (du holl. gruizen, écraser. — Prend un c muet après le g devant a et o : il grugea, nous grugeons.) Briser avec les dents. Manger : gruger du sucre. Fig. Vivre, s'enrichir aux dépens de quelqu'un : gruger un naïf.
GRUGEUR, EUSE n. Fam. Qui gruge.
GRUME n. f. (du lat. gluma, peau). Ecorce laissée sur le bois coupé. Bois de grume ou en grume, bois coupé qui a encore son écorce.
GRUMEAU n. m. (lat. grumus). Petite portion de matière caillée : grumeau de sang, de lait.
GRUMELER (SE) v. pr. ( Prend deux l devant une syllabe muette : il se grumellera.) Se mettre en grumeaux : le lait tourné se grumelle.)
GRUMELEUX, EUSE (leû, eu-ze) adj. Qui est composé de grumeaux. Qui a de petites inégalités dures, au dedans ou au dehors : poire grumeleuse.
GRUMELURE n. f. Petit trou accidentel dans la masse d'une pièce de métal fondu.
GRUPPETTO n. m. (mot ital. signif. petit groupe). Mus. Notes d'agrément, composées de trois ou quatre petites notes ascendantes ou descendantes. (Pl. des gruppetti.) — On l'indique le plus souvent par le signe [signe].
GRUYER n. m. (orig. germ.). Féod. Officier préposé à une gruerie. Adjectiv. Qui jouit d'un droit de gruerie : seigneur gruyer.
GRUYER , ÈRE adj. Qui a rapport à la grue. Qui lui ressemble. Faucon gruyer, qui peut chasser la grue. N. m. Oiseau dressé à la chasse aux grues.
GRUYÈRE (gru-iè-re) n. m. Fromage de lait de vache, que l'on fabriquait autrefois exclusivement à Gruyère, en Suisse, mais que l'on fait aussi aujourd'hui dans le Jura et les Vosges.
GRYPHÉE n. f. Sous-genre d'huîtres des mers d'Europe, dont une espèce est comestible sous le nom d'huître portugaise.
GUAIS adj. m. Se dit d'un hareng qui n'a ni laite ni œufs.
GUANO n. m. (péruvien huano). Engrais composé des excréments d'oiseaux, qu'on trouve dans les îles de la mer du Sud et sur les côtes de l'Amérique du Sud.
GUÉ n. m. Endroit d'une rivière où l'on peut passer sans nager : passer un cours d'eau à gué.
GUÉ interj. Corruption de gai, dans certaines chansons : la bonne aventure, o gué !
GUÉABLE adj. Qu'on peut passer à gué : cours d'eau difficilement guéable.
GUÈBRE (ghè-bre) n. et adj. (persan ghebr). Qui appartient à la religion de Zoroastre : les croyances guèbres ont survécu à la persécution musulmane.
GUÈDE n. f. Nom vulgaire du pastel des teinturiers, qui donne une couleur bleue.
GUÉER v. a. Passer à gué. Laver, baigner dans l'eau courante : guéer du linge, des chevaux.
GUELFE (ghèl-fe) n. m. (allem. whelf). Partisan des papes, en Italie, et ennemi des gibelins. Adjectiv. : prince guelfe. V. Part. hist.
GUELTE n. f. (de l'allem. geld, argent). Primitiv. Boni accordé au commis de magasin qui écoulait un «rossignol». Auj. Tantième accordé à un employé au prorata des ventes qu'il opère.
GUENILLE n. f. Haillon, chiffon : un mendiant couvert de guenilles. Fig. Chose misérable : notre corps, cette guenille. Pl. Vieux habits.
GUENILLEUX, EUSE n. et adj. Couvert de guenilles.
GUENILLON n. m. Petite guenille.
GUENIPE n. f. Fam. Femme malpropre, maussade, ou débauchée.
GUENON n. f. Espèce du genre cercopithèque. Vulgairem. Femelle du singe. Par ext. Femme très laide.
GUENUCHE n. f. Petite guenon.
GUÉPARD n. m. Quadrupède du genre chat, plus petit que la panthère, qui vit en Asie et en Afrique : le guépard s'apprivoise assez facilement.
GUÊPE n. f. (lat. vespa). Genre d'insectes hyménoptères, dont la femelle est pourvue d'un aiguillon : les piqûres de la guêpe sont très douloureuses. Taille de guêpe, très fine.
GUÊPIER n. m. Nid de guêpes. Fig. Position difficile, désagréable : tomber dans un guêpier. Oiseau qui se nourrit de guêpes.
GUÈRE adv. (anc. h. all. weigaro). Avec la négation, peu, pas beaucoup : cet écolier n'est guère studieux. (En poésie, on peut écrire guères.)
GUÉRET n. m. (lat. vervactum). Terre labourée et non ensemencée. Pl. Poét. Champs et moissons.
GUÉRIDON n. m. (du n. d'un personnage de comédie). Table ronde, à pied central unique.
GUÉRILLA n. f. (de l'esp. guerrilla, petite guerre). Guerre de partisans : la guerre d'Espagne entreprise par Napoléon Ier fut une perpétuelle guérilla. Troupe plus ou moins régulière pour faire cette guerre : les guérillas mexicaines.
GUÉRILLERO n. m. Soldat d'une guérilla. Pl. des guérilleros.
GUÉRIR v. a. (germ. warjan). Délivrer quelqu'un d'un mal physique ou moral : la vieillesse nous guérit de bien des illusions. V. n. Recouvrer la santé : les cancéreux guérissent rarement.
GUÉRISON n. f. Suppression d'un mal physique ou moral : la guérison de cette maladie a été très lente.
GUÉRISSABLE adj. Qu'on peut guérir : la passion du jeu est difficilement guérissable. Ant. Inguérissable, incurable.
GUÉRISSEUR n. m. Qui guérit : les guérisseurs des campagnes sont souvent d'audacieux charlatans. (S'emploie souvent en mauv. part.) Adjectiv. : médecin guérisseur.
GUÉRITE n. f. Refuge. Gagner la guérite, se mettre par là fuite en lieu sûr. Siège à capote, généralement en osier. Loge d'une sentinelle.
GUERRE n. f. (anc. h. all. werra). Lutte à main armée entre deux peuples ou deux partis de même nationalité : guerre étrangère ; guerre civile. Art de bien diriger cette lutte : étudier la guerre. Gens de guerre, militaires. Se dit aussi des animaux, des choses morales : faire la guerre aux loups, à ses passions. Petite guerre, manœuvres et simulacres de combat entre des troupes amies. Guerre sainte, v. croisade Guerre de religion, v. religion Bonne guerre, guerre faite loyalement. De guerre lasse, renonciation à la lutte après une longue résistance. Honneurs de la guerre, conditions honorables que l'on fait à une garnison assiégée, en lui permettant de sortir de la place avec armes et bagages. Nom de guerre, faux nom que l'on prend dans certaines circonstances afin de n'être pas connu. Foudre de guerre, grand capitaine. Bureaux de la guerre, et par abrév. la Guerre, ministère de la Guerre. Conseil de guerre, v. conseil.
GUERRIER, ÈRE adj. Qui appartient à la guerre : exploit guerrier. Qui aime la guerre : nation guerrière. N. m. Celui qui fait la guerre, et poétiq., soldat. Ant. Pacifique.
GUERROYANT, E adj. Qui aime à guerroyer : être d'humeur guerroyante.
GUERROYER v. n. (Se conj. comme aboyer.) Faire la guerre : aimer à guerroyer.
GUERROYEUR n. et adj. m. Qui aime la guerre : Charles le Téméraire fut guerroyeur.
GUET n. m. Action d'épier : faire le guet. Autref., troupe chargée de faire la police pendant la nuit. Surveillance nocturne dans les places de guerre.
GUET-APENS n. m. Embûche dressée pour assassiner, dévaliser, outrager : le guet-apens est une circonstance aggravante du crime. Fig. Tout dessein prémédité de nuire. Pl. des guets-apens.
GUÊTRE n. f. Pièce du vêtement couvrant le bas de la jambe et le dessus de la chaussure.
GUÊTRER v. a. Mettre des guêtres à quelqu'un.
GUÊTRON n. m. Guêtre non montante.
GUETTE n. f. Demi-croix de Saint-André, posée en contre-fiche dans les pans d'une charpente.
GUETTER v. a. (anc. h. all. wahte). Epier pour surprendre : guetter l'ennemi. Attendre quelqu'un au passage. Guetter l'occasion, se tenir prêt pour le moment favorable.
GUETTEUR n. m. Qui guette. Autref., veilleur qui. du haut d'un beffroi, sonnait l'alarme.
GUEULARD, E n. et adj. Pop. Personne qui a l'habitude de parler beaucoup et fort haut. N. m. Mar. Porte-voix. Ouverture supérieure d'un haut fourneau.
GUEULE n. f. (lat. gula). Bouche des animaux carnassiers, de quelques autres quadrupèdes, des poissons et de certains gros reptiles. Par anal. : gueule d'un four, d'un tunnel, etc. Anat. Tonneau à gueule bée, défoncé par un bout. Mar. Gueule de raie, sorte de nœud.
GUEULE-DE-LOUP (gheu-le-de-lou) n. f. Plante nommée aussi muflier. Pl. des gueules-de-loup.
GUEULER (gheu-le) v. n. Pop. Parler beaucoup et fort haut, crier. Activ. : gueuler des chansons.
GUEULES (gheu-le) n. m. (du pers. ghul, rose). Un des émaux du blason, rouge, et figuré dans le dessin par des traits verticaux. (V. la planche blason.)
GUEULETON n. m. Pop. Repas copieux.
GUEULETONNER v. n. Pop. Faire un gueuleton.
GUEUSAILLE n. f. Fam. Troupe de gueux.
GUEUSAILLER v. n. Fam. Vivre en gueux. Fréquenter la gueusaille.
GUEUSANT, E adj. Qui gueuse.
GUEUSARD n. Fam. Grand coquin.
GUEUSE n. f. Masse de fonte, coulée en saumon. Moule pratiqué dans le sable pour recevoir cette fonte. Cost. Petit camelot de laine ou de laine et de soie. Dentelle blanche de bas prix.
GUEUSER v. n. Faire le gueux. Mendier. Activ. Pop. : gueuser sa vie ; gueuser une place.
GUEUSERIE n. f. Caractère, habitudes de gueux. Misère, mendicité. Chose vile.
GUEUX, EUSE n. et adj. Indigent, nécessiteux, réduit à mendier : on peut être pauvre sans être gueux. Coquin, fripon. Les Gueux. V. Part. hist.
GUI n. m. (lat. viscum). Genre de loranthacées, vivant en parasites sur les branches de certains arbres tels que le chêne, le poirier, etc. : le gui était, pour les Gaulois, une plante sacrée.
GUI n. m. Mar. Vergue qui s'appuie horizontalement, par un croissant ou mâchoire, au bas du mât d'artimon, et sur laquelle se borde la brigantine.
GUIBOLLE n. f. Pop. Jambe. Jouer des guibolles, s'enfuir.
GUIBRE n. f. Construction ayant pour but de fournir au gréement de beaupré des points d'appui en saillie de l'étrave.
GUICHE n. f. (lat. pop. vitica ; de vitis, vigne). Courroie pour suspendre un bouclier. Bande d'étoffe de chaque côté de la robe des chartreux.
GUICHET n. m. (orig. scand.). Petite porte pratiquée dans une grande : guichet d'une prison. Petite ouverture dans une porte, un mur, etc. : le guichet d'un bureau de poste, d'un confessionnal.
GUICHETIER n. m. Valet de geôlier, qui ouvre et ferme les guichets.
GUIDE n. m. (de guider). Celui qui accompagne quelqu'un pour lui montrer le chemin : guide montagnard. Milit. Soldat ou gradé sur lequel tout le rang doit régler son alignement. Soldat d'un corps d'élite, sous le premier et le second Empire. Fig. Qui donne des conseils, des instructions : un guide éclairé. Titre de certains livres qui contiennent des renseignements : le Guide des étrangers à Paris. Mécan. Organe dirigeant un mouvement.
GUIDE n. f. Lanière de cuir qu'on attache à la bride d'un cheval de voiture, pour le conduire. Fig. Mener la vie à grandes guides, dépenser énormément.
GUIDE-ÂNE n. m. Recueil d'instructions, de règles propres à guider dans un travail. Transparent aidant à écrire droit. Pl. des guide-ânes.
GUIDEAU n. m. Plate-forme en planches, soutenue dans une position inclinée, pour diriger le courant des chasses d'eau. Pl. des guideaux.
GUIDE-FIL n. m. invar. Appareil qui règle la direction des fils sur les bobines des métiers, des machines, etc.
GUIDE-MAIN n. m. invar. Barre fixée devant le clavier d'un piano pour habituer les débutants à tenir les poignets droits.
GUIDER v. a. (goth. vitan). Accompagner quelqu'un pour lui montrer le chemin : Antigone guida son père aveugle. Diriger : guider un automobile. Fig. Mettre sur la voie. Gouverner.
GUIDEROPE n. m. Cordage qu'on laisse traîner quand un ballon s'approche de terre, pour diminuer sa vitesse et faciliter la descente.
GUIDON n. m. (ital. guidone). Étendard de la gendarmerie. Officier qui le portait. Auj., petit drapeau, fanion qui sert pour l'alignement de l'infanterie. Celui qui le porte. Mar. Pavillon triangulaire ou à deux pointes, servant souvent d'insigne de commandement. Arquebus. Petite saillie, sur le canon d'une arme à feu, pour donner, avec la hausse, la ligne de mire. Véloc. Barre à poignées, commandant la roue directrice d'un cycle.
GUIGNARD n. m. Nom vulgaire de deux petits échassiers du genre pluvier.
GUIGNARD adj. Fam. Qui a la guigne, le guignon : un joueur guignard.
GUIGNÉ n. f. Cerise douce à longue queue. Pop. Guignon. (V. ce mot.)
GUIGNEAUX n. m. pl. Pièces de bois qui réunissent et supportent les deux chevrons entre lesquels passe un tuyau de cheminée.
GUIGNER v. n. Regarder du coin de l'œil en fermant à demi les yeux. V. a. Regarder quelqu'un ou quelque chose sans faire semblant. Fig. et fam. Convoiter : guigner un emploi.
GUIGNES n. f. pl. Nom vulgaire des ouïes et des branchies des poissons.
GUIGNETTE n. f. Petit sarcloir. Outil en forme de bec-de-corbin, dont se servent les calfats. Nom vulgaire du limaçon de mer.
GUIGNIER n. m. Espèce de cerisier qui porte les guignes : le guignier est productif.
GUIGNOLET n. m. Liqueur faite avec des guignes.
GUIGNON n. m. Mauvaise chance, surtout au jeu. (On dit aussi guigne n. f.)
GUIGNONNANT, E ou GUIGNOLANT, E adj. Qui a le caractère d'un guignon et qui dépite.
GUILLAUME n. m. Rabot pour faire les rainures et les moulures. Monnaie frappée par divers souverains du nom de Guillaume.
GUILLEDOU n. m. Courir le guilledou, draguer, fréquenter les lieux suspects.
GUILLEMET n. m. Petit crochet rond et double, qui se met au commencement («) et à la fin (») d'une citation, ou au commencement de chaque ligne de cette citation : ouvrir, fermer les guillemets.
GUILLEMETER v. a. ( Prend deux t devant une syllabe muette : il guillemettera.) Distinguer par des guillemets : guillemeter une citation.
GUILLEMOT n. m. Terme général sous lequel on réunit plusieurs genres d'oiseaux palmipèdes qui vivent dans les régions arctiques.
GUILLERET, ETTE adj. Vif et gai : homme guilleret ; air guilleret. Très libre, léger, leste : propos guillerets.
GUILLERI n. m. Chant du moineau. Compère Guilleri, héros d'une chanson populaire.
GUILLERI n. f. Pénis.
GUILLOCHAGE n. m. Action, manière de guillocher. Son résultat.
GUILLOCHER v. a. Orner d'un guillochis : guillocher un cadre.
GUILLOCHEUR n. et adj. m. Ouvrier qui guilloche.
GUILLOCHIS n. m. Ornement composé de traits ondés, qui s'entrelacent ou se croisent avec symétrie.
GUILLOTINE n. f. Instrument de décapitation pour les condamnés à mort : la guillotine fut dressée en permanence pendant la Terreur. Peine de mort. Fenêtre à guillotine, fenêtre s'ouvrant au moyen d'un châssis glissant entre deux rainures verticales. — L'instrument de supplice doit son nom au docteur Guillotin, bien qu'il n'en soit pas l'inventeur. Ce médecin, membre de la Constituante, proposa à cette Assemblée, dans un but d'humanité, de remplacer les tortures et les supplices, alors en usage, par la décapitation, et indiqua, comme moyen d'exécution, une machine employée depuis longtemps chez les Italiens et qui fut perfectionnée par le docteur Louis. Sa proposition ayant été adoptée, la guillotine, qu'on avait un moment appelée louisette, fonctionna pour la première fois le 25 avril 1792.
GUILLOTINÉ, E n. et adj. Qui a eu la tête tranchée par la guillotine.
GUILLOTINEMENT n. m. Action de guillotiner.
GUILLOTINER v. a. Trancher la tête au moyen de la guillotine : Robespierre fut guillotiné.
GUILLOTINEUR n. m. Fam. Celui qui fait guillotiner ou guillotine.
GUIMAUVE n. f. Espèce de mauve (nom scientif. althaea), qui a la tige plus haute et les feuilles plus petites que la mauve ordinaire : la racine de guimauve est émolliente.
GUIMBARDE n. f. Chariot à quatre roues, long et couvert. Pop. Mauvaise voiture. Petit instrument formé d'une languette d'acier placée entre deux branches métalliques arrondies, puis rapprochées, et dont les enfants jouent en le tenant entre les dents et en faisant vibrer la languette. Fam. Mauvaise guitare. Petit rabot pour aplanir le fond des creux.
GUIMPE (ghin-pe) n. f. (anc. h. allem. wimpal). Pièce de toile qui couvre la tête des religieuses, leur encadre le visage et leur tombe sur la poitrine.
GUINCHEUR adj. et n. m. Se dit d'un cheval qui, en approchant de l'écurie, couche les oreilles, frappe du pied, essaye ou feint de chercher à mordre.
GUINDAGE n. m. Action d'élever les fardeaux au moyen d'une machine, ou de hisser un mât.
GUINDAL n. m. Appareil pour soulever les fardeaux sur un navire.
GUINDANT (ghin-dan) n. m. Mar. Hauteur d'un pavillon. (La longueur se nomme le ballant.)
GUINDÉ, E adj. Affecté. Ampoulé, emphatique : personnage, style guindé.
GUINDEAU (ghin-dô) n. m. Cabestan horizontal, pour lever les ancres des bâtiments de commerce.
GUINDER (ghin-dé) v. a. Lever, hisser au moyen d'une grue, d'une poulie, etc. Fig. Affecter : guinder son style. Se guinder v. pr. Prendre un ton affecté.
GUINDERESSE (ghin-de-rè-se) n. f. Gros cordage.
GUINÉE n. f. (angl. guinea). Monnaie d'or d'Angleterre, valant actuellement 25 fr. 21 c. : la guinée, remplacée par le souverain, n'est plus qu'une monnaie de compte. Toile de coton fabriquée en Angleterre surtout en vue du commerce avec les nègres de Guinée et, en général, de toute l'Afrique occidentale.
GUINGAN n. m. Toile de coton, fine et lustrée, fabriquée originairement à Guingamp.
GUINGOIS (ghin-ghoi) n. m. Défaut de rectitude, de symétrie. Loc. adv. De guingois, de travers.
GUINGUETTE (ghin-ghè-te) n. f. Cabaret de banlieue.
GUIPER v. n. (goth. weipan). Travailler ou dessiner sur le vélin en façon de guipure. Travailler avec le guipoir.
GUIPOIR n. m. Outil dont se sert le passementier pour faire des torsades, pour guiper.
GUIPURE n. f. Dentelle de fil ou de soie, à larges mailles et sans fond.
GUIRLANDE n. f. (ital. ghirlanda). Cordon ornemental de verdure, de fleurs, etc.
GUIRLANDER (ghir-lan-dé) v. a. Faire des guirlandes, orner de guirlandes.
GUISARME (ghui-zar-me) n. f. Arme d'hast, à fer asymétrique, prolongé en lame de dague, et possédant un ou deux crochets sur le dos.
GUISARMIER (ghui-zar-mi-é) n. m. Soldat armé d'une guisarme : les francs archers furent longtemps appelés guisarmiers.
GUISE n. f. (anc. h. allem. wisa). Manière, façon : chacun se gouverne à sa guise. En guise de loc. prép. En place de.
GUITARE n. f. (lat. cithara). Instrument de musique à six cordes, qu'on pince avec les doigts : pincer de la guitare. Fig. et fam. Répétition monotone et fatigante : c'est toujours la même guitare.
GUITARISTE (ghi-ta-ris-te) n. Qui joue de la guitare.
GUITERNE (ghi-tèr-ne) n. f. Mar. Arc-boutant qui soutient une machine à mater.
GUIT-GUIT (ghu-it'-ghu-it') n. m. Genre de passereaux américains, aux couleurs vives. Pl. des guit-guits.
GUIVRE ou GIVRE n. f. Serpent fantastique. Blas. Serpent dévorant un enfant.
GUMMIFÈRE adj. Qui produit de la gomme : arbre gummifère.
GUSLI n. m. Sorte de cithare russe.
GUSTATIF, IVE adj. (du lat. gustus, goût). Qui a rapport au goût. Nerf gustatif, qui transmet la sensation du goût.
GUSTATION n. f. (de gustatif). Action de goûter. Perception des saveurs.
GUTTA-PERCHA n. f. (m. angl. tiré du malais). Substance gommeuse, extraite d'un grand arbre de l'île de Sumatra et des autres îles de l'archipel oriental, et qui a beaucoup d'analogie avec le caoutchouc : la gutta-percha est employée dans la fabrication des câbles télégraphiques sous-marins.
GUTTE n. f. V. gomme-gutte.
GUTTURAL, E, AUX adj. (du lat. guttur, gosier). Qui appartient au gosier : artère gutturale. Qui l'affecte : angine gutturale. N. f. et adj. Qui se prononce du gosier comme le g, le k, le q : consonne gutturale.
GUZLA n. f. Instrument de musique monocorde, en forme de violon, usité chez les peuples dalmates.
GYMNASE n. m. (gr. gumnasion ; de gumnos, nu). Antiq. gr. Etablissement d'éducation, lieu d'exercices athlétiques. Auj., établissement où l'on forme la jeunesse aux exercices du corps. Etablissement d'instruction classique, en Allemagne : les gymnases correspondent à nos lycées.
GYMNASIARQUE n. m. Chef du gymnase grec. Professeur ou professionnel de gymnastique. ( Dans ce sens, on dit aussi gymnaste.)
GYMNASTIQUE Adj. Qui a rapport aux exercices du corps : entraînement gymnastique. Pas gymnastique, pas de course cadencé. N. f. Art, action d'exercer, de fortifier le corps : la gymnastique fut très en honneur chez les anciens.
GYMNIQUE n. f. (du gr. gumnos, nu). Science des exercices du corps, propres aux athlètes. Adj. Se dit des jeux publics où combattaient les athlètes.
GYMNOCARPE adj. Se dit des plantes en fruits soudés.
GYMNOPLEURE n. m. Genre de scarabées comprenant des bousiers noirs ou verts habitant la région circaméditerranéenne.
GYMNOSOPHIE n. f. Doctrine des gymnosophistes. Doctrine des nudistes.
GYMNOSOPHISTE n. m. (gr. gumnos, nu, et sophos, sage). Philosophe hindou, ascète et contemplatif qui vivait presque nu.
GYMNOSPERMES n. f. pl. Bot. Nom de l'une des deux grandes divisions de l'embranchement des phanérogames. S. une gymnosperme.
GYMNOTE n. m. Genre de poissons physostomes des rivières de l'Amérique du Nord, comprenant de grandes anguilles pourvues d'un appareil électrique : les décharges électriques du gymnote peuvent paralyser un assez gros animal.
GYNANDRE n. f. Femme d´allure masculine.
GYNÉCÉE n. m. (du gr. gunê, femme). Antiq. gr. et rom. Appartement des femmes. Bot. Pistil.
GYNÉCOCRATIE n. f. (du gr. gunê, aikos, femme, et kratos, forme). État qui est ou peut être gouverné par une femme, comme l'Angleterre.
GYNÉCOCRATIQUE adj. Qui a rapport à la gynécocratie.
GYPAÈTE n. m. Genre d'oiseaux rapaces, famille des falconidés, dits vautours barbus. — Le gypaète est un grand oiseau qui atteint 2m,60 d'envergure. Il est répandu dans les montagnes de l'ancien monde et vit surtout de charognes ; il plane au-dessus des précipices, guettant les animaux qui s'y laissent tomber pour les dévorer à loisir.
GYPSE n. m. (gr. gupsos). Pierre à plâtre, qui est un sulfure naturel hydraté de chaux : le gypse est très commun aux environs de Paris.
GYPSEUX, EUSE adj. De la nature du gypse. Qui en contient : couche gypseuse.
GYPSOMÈTRE n. m. (du lat. gypsus, gypse, et du gr. metron, mesure). Appareil permettant de déterminer la teneur des vins en sulfate de potasse.
GYPSOPHILE n. f. Genre de caryophyllées, dont les racines servent à enlever les taches de corps gras.
GYRIN n. m. Genre d'insectes coléoptères aquatiques, européens.
GYROMANCIE n. f. (gr. guros, cercle, et manteia, divination). Divination qui se pratiquait en lisant, pendant que l'on tournait, des lettres placées sur une circonférence.
GYROMANCIEN, ENNE, n. et adj. Qui pratique ou qui concerne la gyromancie.
GYROMÈTRE n. m. (gr. guros, tour, et metron, mesure). Appareil pour mesurer la vitesse de rotation des machines.
GYROSCOPE n. m. (gr. guros, tour, et skopein, examiner). Appareil inventé en 1852 par Foucault pour fournir une preuve expérimentale de la rotation de la terre.
GYROSCOPIQUE adj. Qui ressemble au gyroscope. Qui a rapport au gyroscope.
F-G 237 – 287 — Fa - gyroscope
<> 05/05/2024


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