Anthologie grecque, Livre XII :
La muse garçonnière.
Texte : Fr. Jacobs T. 2 – 1814
Traduction de Philippe Renault,
2005. Remacle.com
XII, 3 Straton, Le sexe des garçons
Le tuyau des garçons, Diodore, a
trois aspects :
Voici leurs noms : lorsque le
jeune bout
Est vierge encore, on l'appelle
«Lalou».
Verge gonflée : «Coco». «Lézard» :
le nom de celle
Qu'une première main secoue.
Enfin, tu sais le nom de la queue
la plus belle.
ΧΙΙ. ΣΤΡΑΤΩΝΟΣ ΜΟΥΣΑ ΠΑΙΔΙΚΗ - 3. ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ.
Τῶν παίδων, Διόδωρε,
τὰ προςθέματ᾽ εἰς τρία πίπτει
σχήματα , καὶ τούτων
μάνθαν᾽ ἐπωνυμίας.
τὴν ἔτι μὲν γὰρ
ἄθικτον ἀκμὴν * λάλου , ὀνόμαζε
* κωκωτὴν φυσᾶν ἄρτι
καταρχομένην
τὴν δ᾽ ἤδη πρὸς χεῖρα
σαλευομένην, [ λέγε ] σαυραν
τὴν δὲ τελειοτέρην ,
οἶδας ἃ χρή σε καλεῖν.
XII, 6 Straton, Cul et or Client dépité (Gématrie pour une tapette vénale)
Cul et or : stricte égalité !
C'est le même nombre de lettres !
Un jour, par hasard, j'ai compté
Et j'ai fait cette découverte.
XII, 7 Straton, Ce qu´une nana n ´a pas.
Les jeunes vierges ont le sphincter mollasson ;
elles embrassent sans candeur ; leur peau n´exhale pas de fragrance naturelle.
La
conversation d´une pute n´a aucun intérêt ; ses yeux aucune ingénuité,
et
les plus malignes sont encore pires !
Toutes,
par derrière, c´est un frigo. Mais le plus dur,
c´est
la main voyageuse …qui ne trouve aucun manche à saisir. — © trad. 2024.
7. ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ.
Σφιγκτήρ οὐκ ἔστιν
παρὰ παρθένῳ, οὐδὲ φίλημα
ἁπλοῦν , οὐ φυσικὴ
χρωτὸς ἐϋπνοΐη,
οὐ λόγος ἡδὺς ἐκεῖνος
ὁ πορνικός , οὐδ᾽ ἀκάκητον
βλέμμα , διδασκομένη
δ᾽ ἐστὶ κακιοτέρα .
ψυχροῦνται δ' ὄπιθεν
πᾶσαι · τὸ δὲ μεῖζον ἐκεῖνο,
οὐκ ἔστιν που θῇς τὴν
χέρα πλαζομένην.
XII, 8 Straton, Le petit fleuriste.
Je vis un gamin qui tressait
De superbes guirlandes
Alors que je passais
Sur les marchés où ces choses se
vendent.
Or je fus stupéfait. Je dis avec
douceur :
« Combien vends-tu ta couronne de
fleurs ! »
Plus rouge qu'un bouton de l'un de
ses bouquets
Il répondit : «Va-t-en sinon
Mon père va te remarquer ! »
J'achetai pour la forme une de ses
couronnes.
Rentré à la maison,
Je les offris aux dieux, les
priant qu'ils me donnent
Cet élégant garçon.
8. ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ.
Εἶδον ἐγώ τινα παῖδα
ἐπανθοπλοκούντα κόρυμβον,
ἀντιπαρερχόμενος τὰ
στεφανηπλόκια.
οὐδ᾽ ἄτρωτα παρῆλθον
· ἐπιστᾶς δ᾽ ἤσυχος αὐτῷ
φημί , πόσου πωλεῖς
τὸν σὸν ἐμοὶ στέφανον ;
μᾶλλον τῶν καλύκων δ᾽
ἐρυθαίνετο , καὶ κατακύψας
φησί μακρὰν χώρει ,
μή σε πατὴρ ἐςίδη.
ὠνοῦμαι προφάσει
στεφάνους , καὶ οἴκαδ᾽ ἀπελθών
ἐστεφάνωσα θεούς ,
κεῖνον ἐπευξάμενος,
XII, 13
Straton, Un remède à
l'amour
Je vois quelques garçons ivres de
tentation
Préparant un remède afin de se
guérir,
Remède naturel... Dans leurs ébats
surpris,
Ils me disent : «Silence !» Et moi
je leur réponds :
« Faites-moi partager ce remède si
bon ! »
13. ΣΤΡΑΤΩΝΟΣ.
Ιητροὺς εὗρόν ποτ᾽
ἐγὼ λείους δυςέρωτας,
τρίβοντας φυσικῆς
φάρμακον ἀντιδότου.
οἱ δέ γε φωραθέντες ,
ἔχ᾽ ἡσυχίην , ἐδέοντο
κἀγὼ ἔφην , σιγῶ, καὶ θεραπεύσατέ με,
Coupe Warren 1 |
Dans mon cœur, je n'ai plus
Le goût du féminin.
Non, c'est pour le garçon
Que brûle ma passion.
Or ce feu est terrible :
Autant l'homme dépasse
En puissance la femme,
Autant la mâle grâce
Amplifie les désirs
Au détour de mon âme
Qui se laisse séduire.
17. ΑΔΗΛΟΝ.
Οὗ μοι θῆλυς ἔρως
ἐγκάρδιος , αλλά με πυρσοί
ἄρσενες ἀσβέστῳ θῆκαν
ὑπ᾿ ἀνθρακίῃ.
πλειότερον τόδε
θάλπος. ὅσον δυνατώτερος ἄρσην
θηλυτέρης , τόσσον χώ
πόθος ὀξύτερος.
Nicandre, ta jambe est poilue :
Un jour, sans faire attention,
Ta fesse aussi sera velue.
Ton cortège d'amants s'enfuira.
Aussi, dis-toi que ta beauté,
Impassible lueur, fondra,
Comme si n'ayant jamais
été...
30. ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ.
Ηκνήμη, Νίκανδρε, δασύνεται · ἀλλὰ φύλαξαι,
μή σε καὶ ἡ πυγὴ ταὐτὸ παθοῦσα λάθῃ ·
καὶ γνώσῃ φιλέοντος ὅση σπάνις . ἀλλ᾽ ἔτι καὶ νῦν
τῆς ἀμεταβλήτου φρόντισον ἡλικίης .
XII, 33 Méléagre, Jeunesse est passée !
Héraclite était beau... quand il
avait encor
La beauté des garçons. Or jeunesse
n'est plus.
Désormais, voyez donc cette chair
trop velue,
Hostile à qui veut l'enfourcher.
Ne sois pas violent devant la
vérité,
Ô Polyxinidos, car la Fatalité
Jusqu'en son cul arrive à se nicher.33. ΜΕΛΕΑΓΡΟΥ,
Ην καλὸς Ηράκλειτος , ὅτ᾽ ἦν ποτέ · νῦν δὲ παρ᾽ήβην
κηρύσσει πόλεμον δέῤῥις ὀπισθοβάταις
ἀλλά, Πολυξενίδη, τάδ' ὁρῶν, μὴ γαῦρα φρυάσσου.
ἔστι καὶ ἐν γλουτοῖς φυομένη Νέμεσις.
II, 37 Dioscoride, De belles fesses
XII,
119 Méléagre, Ô Bacchus...
La fesse de Sosarchos
M'est apparue modelée
Par le redoutable Éros,
Fléau de l'humanité.
Elle a tant de moelleux
Que, devant elle, les dieux
S'émoustillent soudain.
La fesse de Ganymède,
Autant de charme n'a point.
37. ΔΙΟΣΚΟΡΙΔΟΥ.
Πυγὴν Σωσάρχοιο διέπλασεν ᾿Αμφιπολίτεω
μυελίνην παίζων ὁ βροτολοιγὸς ῎Ερως,
Ζῆνα θέλων ἐρεθίξαι, ὅθ᾽ οἵνεκα τῶν Γανυμήδου
μηρῶν οἱ τούτου πουλὺ μελιχρότεροι.
XII, 41 Méléagre, Trop poilu !
Dire qu' Apollodote est un joli
garçon,
Je ne le dirai plus ! De même le
frisson
Que j'avais pour Théron est
aujourd'hui tison.
J'aime l'amour subtil. Aussi, les
noirs étaux,
Les laissé-je aux bergers qui
baisent les chevreaux.
41. ΜΕΛΕΑΓΡΟΥ.
Οὐκέτι μοι Θήρων γράφεται καλός · οὐδ᾽ ὁ πυραυγής
πρίν ποτε , νῦν δ' ἤδη δαλός, ᾿Απολλόδοτος.
στέργω θῆλυν ἔρωτα · δασυτρώγλων δὲ πίεσμα
λασταύρων μελέτω ποιμέσιν αἰγοβάταις.
XII. 67. ΑΔΗΛΟΝ,
Τὸν καλὸν οὐχ ὁρόω Διονύσιον, ἆρά γ᾽ ἀναρθείς,
Ζεῦ πάτερ
, [ ἀθανάτοις ] δεύτερος οἰνοχοεῖ;
αἰετέ,
τὸν χαρίεντα , ποτὶ πτερὰ πυκνὰ τινάξας,
πῶς ἔφερες
; μή που κνίσματ᾽ ὄνυξιν ἔχει ;
XII, 85 Méléagre, Naufrage sur terre
Buveurs, accueillez-moi : je
reviens de la mer :
Je suis le survivant des flots et
des corsaires.
Or je meurs une fois arrivé sur la
terre.
Je quittais le vaisseau quand je
vis un garçon :
Je le suivis malgré moi, saisi de
frissons,
Je courus le cœur plein, non de
vin mais de feu.
Mes hôtes, aidez-moi je viens vous
en prier !
Aidez-moi par le nom d'Éros
hospitalier,
Je me meurs ! Sauvez-moi ! Je
supplie l'amitié.
85. ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ.
Οινοπόται δέξασθε τὸν
ἐκ πελάγους ἅμα πόντον
καὶ κλῶπας
προφυγόντ᾽, ἐν χθονὶ δ᾽ ὀλλύμενον.
ἄρτι γὰρ ἐκ νηός με
μόνον πόδα θέντ᾽ ἐπὶ γαῖαν
ἀγρεύσας ἕλκει τῇδ' ὁ
βίαιος ῎Ερως,
ἐνθάδ' ὅπου τὸν παῖδα
διαστείχοντ᾽ ἐνόησα.
αὐτομάτοις δ᾽ ἄκων
ποσσὶ ταχὺς φέρομαι
κωμάζω δ᾽ οὐκ οἶνον
ὑπὸ φρένα , πῦρ δὲ γεμισθείς.
ἀλλὰ φίλῳ, ξεῖνοι ,
βαιὸν ἐπαρκέσατε,
αρκέσατ᾽ , ὦ ξεῖνοι ,
καμὲ Ξενίου πρὸς ῎Ερωτος
δέξασθ᾽ ὀλλύμενον τὸν
φιλίας ἱκέτην.
Ô
Bacchus, ta folie, je m'en vais la porter,
Juré
! Mène le Cômos [1]
, ô divinité,
Guide
mon pauvre cœur ! Toi qui est né du feu,
Tu
te plais à ce feu que l'on nomme l'Amour.
De
nouveau, te voilà surpris à malmener
Ton
humble suppliant. Traître comme toujours,
Tu
dis que tes orgies doivent être voilées :
Or,
mes propres excès, tu veux les révéler.
119. ΜΕΛΕΑΓΡΟΥ.
Οἴσω, ναὶ μὲ σέ,
Βάκχε , τὸ σὸν θράσος · ἁγίο, κώμων
ἄρχε θεὸς θναταν
ἀνιοχεῖ κραδίαν
ἐν πυρὶ γενναθεὶς
στέργεις φλόγα τῶν ἐν ῎Ερωτι,
και με πάλιν δήσας
τὸν σὸν ἄγεις ἱκέτην.
ἢ προδότας κἄπιστος
ἔφυς , τεὰ δ᾽ ὄργια κρύπτειν
αὐδῶν , ἐκφαίνειν
τἀμὰ σὺ νῦν ἐθέλεις.
↑1- cômos n.
m. (grec kômos) Fête dorienne
archaïque, avec danses et chants, en l'honneur de Dionysos, dont les chœurs
sont à l'origine du théâtre grec. Cortège de fête, licencieux et débridé.
XII, 207 Straton, Aux bains
Alors qu'il se baignait, notre
beau Dioclès
Fit jaillir son lézard, comme des
eaux Cypris.
S'il l'avait, sur l'Ida, montré
devant Pâris,
Ce dernier aurait-il choisi les
trois déesses ?
XII, 210 Straton, La tranche de jambon !
Compte ! Trois dans un lit et deux
qui le pénètrent.
Et cependant deux se font mettre :
Cela paraît peu ordinaire.
Mais non, je ne mens pas ! Car
celui du milieu
En satisfait à la fois deux :
Il jouit par-devant, fait jouir
par derrière.
XII, 240 Straton, Frustration
Le temps vient griser mes cheveux.
Ma queue est lamentable !
Et mes couilles ont perdu de leur
feu.
Je deviens vénérable.
Ah ! savoir enculer mais en être
incapable.
XII, 250 Straton, Le loup et l'agneau
À une heure nocturne,
Allant de par les rues chercher
fortune,
Couché près de la porte,
Moi, loup, je vois l'agneau : le
fils de mon voisin.
Aussitôt, je l'emporte !
Je le prends dans mes bras, je le
console,
Je l'embrasse et lui fais mille
serments.
Ensuite, quels cadeaux ! Manquer à
ma parole ?
Il ne mérite pas cette injure,
vraiment !
250. ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ.
Νυκτερινὴν ἐπίκωμος ἰων μεταδόρπιον ὤρην,ἄρνα λύκος θυρέτροις εὗρον ἐφεσταότα,
υἱὸν ᾿Αριστοδίκου τοῦ γείτονος · ὃν περιπλεχθεὶς
ἐξεφίλουν , ὅρκοις πολλὰ χαριζόμενος.
νῦν δ᾽ αὐτῷ τί φέρων δωρήσομαι ; οὔτ᾽ ἀπάτης γὰρ
ἄξιος , ῾Εσπερίης οὔτ᾽ ἐπιορκοσύνης.
XII,
251 Straton,
Chaque chose en son temps
Joue contre joue, toi, moi, nous
étions seuls :
Nous avions des baisers et des
amuse-gueule.
Tu étais si jeune. C'était avant !
Mais j'implore aujourd'hui ce que
tu as derrière,
Un objet qui ne sera pas toujours
offert.
Chaque chose se doit d'arriver en
son temps !
251. ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ.
Πρόσθε μὲν ἀντιπρόσωπα φιλήματα , καὶ τὰ πρὸ πείρας
εἴχομεν · ἧς γὰρ ἀκμήν , Δίφιλε , παιδάριον.νῦν δέ σε τῶν ἔπιθεν γουνάζομαι , οὐ παρεόντων
ὕστερον. ἔστω γὰρ πάντα καθ᾿ ἡλικίην.
◊ Straton de Sardes (Στράτων) poète grec du IIe siècle,
auteur et compilateur d'épigrammes pédérastiques.
Originaire
de Sardes, en Lydie, il aurait vécu sous le règne d´Hadrien. Il a composé une
anthologie d'épigrammes intitulée Μοῦσα παιδική, « la Muse garçonnière » : le
recueil contient des poèmes d'Alcée de Mytilène, Callimaque de Cyrène,
Méléagre de Gadara ou encore Dioscoride, mais aussi de Straton lui-même. Les 258 épigrammes, choisies par Constantin Céphalas
au IXe siècle, constituent le Livre XII de l'Anthologie palatine. Le manuscrit a été découvert par Claude Saumaise à Heidelberg en 1606 ; l´édition et les traductions ont pris beaucoup de temps.
> épigramme pédérastie Pédérastie (Richard Burton) – La zone sotadique. Poésie sotadique. Pédérastie albanaise.
Références
L´Anthologie grecque en Budé :
·
1.
Anthologie Palatine : Tomes I-XII (texte et traduction par P. Walz), Paris,
Collection des Universités de France, édition complète (sauf tome IX, livre X),
établie de 1928 à 1992.
·
2.
Anthologie de Planude (texte et traduction par R. Aubreton), Paris, Collection
des Universités de France, 1980.
·
Anthologie grecque. Tome XI:
Anthologie palatine, Livre XII, La
Muse garçonnière de Straton de Sardes.Texte établi et traduit par :
Robert Aubreton, Texte établi et traduit par : Félix Buffière, Texte établi et
traduit par : Jean Irigoin. 1994.
↑ Anthologia Graeca, edidit Fr. Jacobs, 1794.1814.
↑ Félix-Désiré Dehèque, Anthologie grecque traduite
sur le texte publié d'après le manuscrit palatin par Fr. Jacobs, t. I, Hachette, 458 p.; t. 2. 1863.
↑ Asclépiade Méléagre Straton
<>
17/09/2024
Wikipédia t´instruit pas cher.
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