Quand le souper devint une orgie, les convives se mirent à chanter. (Balzac).
À l’orgie latine succédèrent les ébats des Barbares, dignes héritiers de ces Romains gorgés de falerne et de sang, épuisés de stupre, sombrés dans les velléités. — Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, 1930.
Jamais, peut-être, pareille orgie ne s’était déroulée à la face du ciel depuis les tristes âges du paganisme, et, si je n’avais été prévenu, je me serais cru transporté par un songe diabolique dans les sentines de Suburre, dans les lupanars de Capoue. — Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901.
J'avais entendu parler des saturnales de tout temps, de toutes les orgies possibles, depuis Babylone jusqu'à Rome, depuis le temple de Priape jusqu'au Parc-aux-Cerfs, et j'avais toujours vu écrit au seuil de la porte un seul mot: Plaisir. — Musset, Confession d´un enfant du siècle, 1836.
Elle finit par raconter que, si les uns accusaient simplement M. Grandguillot d’avoir joué à la Bourse, d’autres affirmaient qu’il avait des femmes, à Marseille. Enfin, des orgies, des passions abominables. — Zola, Le Docteur Pascal, 1893.
Mme de Saint-Ange : Mettons, s’il vous plaît, un peu d’ordre à ces orgies, il en faut même au sein du délire et de l’infamie. — Sade, La Philosophie dans le boudoir, 1795.
Quant aux écoliers, c'était leur jour, leur fête des fous, leur saturnale, l'orgie annuelle de la basoche et de l'école. Pas de turpitude qui ne fût de droit ce jour-là, et chose sacrée. – Hugo, Notre-Dame de Paris, 1832.
La rage d'Ondouré était assouvie, mais non sa passion. Sortant d'une épouvantable orgie, enivré de vin, de succès, d'ambition et d'amour, il voulut revoir Céluta. Dans toute la pompe du meurtre et de la débauche, il s'avance au sanctuaire de la douleur ; ses crimes marchaient avec lui, comme les bourreaux accompagnent le condamné. Les bruyants éclats de rire du tuteur du Soleil et de ses satellites se faisaient entendre au loin. — Chateaubriand, Les Natchez, 1827.
D´après la rumeur, le canotage ne serait, pour les amateurs, qu’un prétexte d’orgies, une occasion de plaisirs faciles, — loin d´être un amusement salutaire et convenable à la dignité de l’homme. — Pierre Bidon et Jules Jacquin, Nouveau manuel universel et raisonné du canotier, 1843.
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Soirée gaie chez les Grecs |
ὄργια, órgia (« secret, rite, mystère, fête religieuse ») Antiquité Fêtes solennelles en l'honneur de Dionysos (Bacchus).
◊ Les orgies de Bacchus étaient célébrées par les Grecs avant qu’ils eussent pu connaître les livres juifs dont ils ignoraient totalement l´existence. — (Abbé E. Grosse, 1856)
◊ L’atmosphère du triclinium était saturée du parfum des fleurs, des huiles dont se servaient des éphèbes de merveilleuse beauté pour asperger sans cesse les pieds des soupeurs, de l’odeur du safran, d’effluves humains, et elle devenait pesante.
Le festin se transformait graduellement en une orgie d’ivresse et de débauche. Les jeunes Syriaques, qui avaient pris part aux danses bachiques, s’étaient mêlées aux convives. La musique s’était déchaînée en un vacarme discordant de cithares, de luths, de cymbales arméniennes, de sistres égyptiens, de trompes et de cors. Mais, comme certains convives tenaient à causer, ils forcèrent à grands cris les musiciens à s’en aller. L’atmosphère du triclinium était saturée du parfum des fleurs, des huiles dont se servaient des éphèbes de merveilleuse beauté pour asperger sans cesse les pieds des soupeurs, de l’odeur du safran, d’effluves humains, et elle devenait pesante. Les lumières brûlaient d’une flamme terne, les couronnes chaviraient sur les têtes, les visages étaient blêmes et emperlés de sueur.
Vitellius roula sous la table ; Nigidia, ivre, le torse nu, laissa choir sa tête enfantine sur la poitrine de Lucain, ivre lui-même, qui se mit à souffler sur la poussière d’or dont elle avait les cheveux saupoudrés, et il suivait avec un extrême intérêt l’envol des paillettes d’or. — Sienkiewicz, Quo vadis ?, 1896, trad. Halpérine-Kaminski, 1904.
L'extrême volupté qui, aux dépens du sentiment, fait souvent le fond des plus belles mises en scène est tellement frappante dans cette production d´Armide, qu'un soir, je vis les femmes embarrassées de la louer. — (Gérard Miller)
Les fameux Jardins du Palais d´Armide : L´enchanteresse entourée de ses dévoués jardiniers captifs nus.
> Armida Komische Oper Berlin 2009
Références
Crédits: Armide, Komische Oper Berlin © david
baltzer/bildbuehne.de. Elena Semenova (Armide) 2009.
↑Balzac Chateaubriand Hugo Musset Renaud_Camus Sade Sienkiewicz Zola
Bacchanale dans la Ruhr (2016)
<> 09/05/2024
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