mercredi 4 octobre 2023

Casta diva - Norma - Paroles et traduction

Callas Norma Paris 1965
Norma, prêtresse du temple gaulois a entretenu une liaison avec Pollion, le proconsul romain. Elledécouvre que son amie, la jeune novice Adalgisa est maintenant courtisée par le chef des ennemis.

Le chef gaulois Oroveso réunit druides et guerriers dans la forêt qui abrite le sanctuaire d´Irminsul, le dieu de la guerre, afin d´organiser la résistance contre l’envahisseur. Mais sa fille, la druidesse Norma  fait tout son possible pour retenir ses compatriotes et les empêcher d´attaquer les Romains.

Norma, la druidesse des Carnutes adresse une prière à la lune pour lui demander de faire régner la paix. En réalité, elle cherche à regagner l´affection de Pollion, le Proconsul romain dont elle a eu deux enfants, trahissant ainsi son vœu et sa patrie.

Casta diva, Norma Acte I, scène 4.

NORMA

NORMA

Casta Diva, che inargenti

Chaste déesse, Toi qui baignes d´une lumière argentée

Queste sacre antiche piante,

ces antiques bosquets sacrés,

Al noi volgi il bel sembiante,

Tourne vers nous ton beau visage,

Senza nube e senza vel!

sans voile et sans nuage.

OROVESO E CORO

OROVESE et le CHOEUR

Casta Diva, che inargenti

Chaste déesse, qui répand ta lumière argentée

Queste sacre antiche piante,

sur ces antiques frondaisons,

Al noi volgi il bel sembiante,

Tourne vers nous ton beau visage,

Senza nube e senza vel!

sans voile et sans nuage.

NORMA

NORMA

Tempra, o Diva,

Apaise, ô Déesse,

Tempra tu de' cori ardenti,

Apaise les cœurs bouillant d´en découdre,

Tempra ancora lo zelo audace.

Apaise pour le moment leur zèle guerrier.

Spargi in terra quella pace

Répands sur la Terre la paix

Che regnar tu fai nel ciel.

que tu fais régner au firmament.

OROVESO E COR

OROVESE et le CHOEUR

Diva, spargi in terra

Répands sur la Terre, ô Déesse,

Quella pace che regnar

la paix que tu fais régner

Tu fai nel ciel.

au firmament.

NORMA

NORMA

Fine al rito.

La cérémonie est terminée,

E il sacro bosco

Qu´aucun profane

Sia disgombro dai profani.

ne s´attarde dans le bois sacré.

Quando il Nume irato e fosco

Quand notre dieu

Chiegga il sangue dei Romani,

demandera qu´enfin coule le sang des Romains,

Dal druidico delubro

Ma voix retentira

La mia voce tuonerà.

dans l´enclos sacré des druides.

OROVESO E CORO

OROVESO et CHŒUR

Tuoni,

Qu'elle retentisse alors,

E un sol del popolo empio

et que pas un seul de ces mécréants

Non isfugga al giusto scempio;

n'échappe au massacre qu´ils méritent tous.

E primier da noi percosso

Nous nous en prendrons d´abord au Proconsul ;

Il Proconsole cadrà.

Oui, le Proconsul tombera sous nos coups.

NORMA

NORMA

Si: Cadrà!

Oui, Il tombera !

Punirlo io posso.

je peux le châtier, en effet.

(Ma punirlo il cor non sa.)

(mais je n'en ai pas le courage)

(in petto)

(à part)

(Ah! bello a me ritorna

(Ah! Que les prémices de ton amour

Del fido amor primiero,

et de ta foi me reviennent,

E contro il mondo intiero

et contre la terre entière

Difesa a te sarò.

je prendrai ta défense.

Ah! bello a me ritorna

Ah! Que ton regard lumineux

Del raggio tuo sereno

se porte à nouveau sur moi,

E vita nel tuo seno

et je trouverai sur ta poitrine la vie,

E patria e cielo avrò.)

et en même temps, le paradis et ma patrie).

OROVESO E CORO

OROVESO et CHŒUR

Sei lento, sì, sei lento,

Tu tardes, oui, tu tardes,

O giorno di vendetta,

ô jour de la vengeance !

Ma irato il Dio t'affretta

Mais le Dieu qui a condamné le Tibre

Che il Tebro condannò!

hâtera ta venue.

NORMA  (in petto)

NORMA  (à part)

(Ah! riedi ancora qual eri allora,

(Ah! reviens ! Redeviens tel que tu étais alors,

Quando il cor ti diedi allora,

quand je t'ai donné mon cœur.

Qual eri allor, ah, riedi a me!)

Ah, reviens à moi tel que tu étais ! )

OROVESO E CORO

OROVESO et CHŒUR

O giorno!

Ô jour de la vengeance !

O giorno, il Dio t'affretta

Ô jour, tu approches pour exécuter la volonté du dieu

Che il Tebro condannò!

qui a condamné le Tibre.

Tutti escono.

Tous s´en vont.

© Felice Romani
Casta diva, Norma Acte I, scène 4.

Norma, Opéra de Bellini (1831) composé pour la Pasta. Livret de Felice Romani, d´après la tragédie d'Alexandre Soumet "Norma ou l'Infanticide", elle-même inspirée d´un épisode des Martyrs de Chateaubriand (1809). 

Vidéo : Maria Callas – Casta Diva (Rome 1957) écouter  05:45

Références

BOURGEOIS, Jacques, L'opéra des origines à demain, Juillard, 1983.
BRUNEL, Pierre, Vicenzo Bellini Fayard, 1981.
Norma, L'Avant-scène Opéra n°29, 1980. / n° 236, 2007.

INDEX Bellini

<> 24/10/2023

dimanche 1 octobre 2023

aiguayer

 

aiguayer v. tr. Baigner, laver dans l'eau 

[En parlant d'un cheval] ,,Le faire entrer dans la rivière jusqu'au ventre, et l'y promener pour le laver et le rafraîchir.`` (Ac. 1798).

Les soldats aiguaient les chevaux dans le fleuve.

Les uhlans de Piłsudski aiguayent les chevaux dans la Vistule.

<> À la campagne.  (Cocteau)

◊ Dissimulé derrière une haie, je guettais le passage d'un animal, lorsque je vis de ma cachette un jeune garçon de ferme conduire à la baignade un cheval de labour. Afin d'entrer dans l'eau et sachant qu'au bout du parc ne s'aventurait jamais personne, il chevauchait tout nu et faisait s'ébrouer le cheval à quelques mètres de moi.

Le hâle sur sa figure, son cou, ses bras, ses pieds, contrastant avec la peau blanche, me rappelait les marrons d'Inde qui jaillissent de leurs cosses, mais ces taches sombres n'étaient pas seules. Une autre attirait mes regards, au milieu de laquelle une énigme se détachait dans ses moindres détails.

Mes oreilles bourdonnèrent. Ma figure s'empourpra. La force abandonnait mes jambes. Le cœur me battait comme un cœur d'assassin. — Jean Cocteau, Le Livre blanc, 1930.

Uhlans polonais dans la Vistule, 1926.

 

#INDEX Cocteau

<> 02/10/2023











Montaigne II, 12 – Apologie de Raymond de Sebonde – Présomption

éd. Céard, 2001. 721.722  - Livre II, chapitre XII

Les limites de la raison - Intelligence animale : exemple du renard. Servilité des humains.

721

La vanité de notre présomption fait, que nous aimons mieux devoir à nos forces, qu'à sa libéralité, notre suffisance : et enrichissons les autres animaux des biens  naturels, et les leur renonçons, pour nous honorer et ennoblir des biens acquis : par une humeur bien simple, ce me semble : car je priserais bien autant des grâces toutes miennes et naïves [innées], que celles que j'aurais été mendier et quêter de l'apprentissage. 

Il n'est pas en notre puissance d'acquérir une plus belle recommandation que d'être favorisé de Dieu et de nature. Par ainsi le renard, de quoi se servent les habitants de la Thrace, quand ils veulent entreprendre de passer par-dessus la glace de quelque rivière gelée, et le lâchent devant eux pour cet effet, quand nous le verrions au bord de l'eau approcher son oreille bien près de la glace, pour sentir s'il orra [entendra] d'une longue ou d'une voisine distance, bruire l'eau courant au-dessous,

722

et selon qu'il trouve par-là, qu'il y a plus ou moins d'épaisseur en la glace, se reculer, ou s'avancer, n'aurions-nous pas raison de juger qu'il lui passe par la tête ce même discours, qu'il ferait en la nôtre : et que c'est une ratiocination et conséquence [un raisonnement et une conclusion] tirée du sens naturel : Ce qui fait bruit, se remue ; ce qui se remue, n'est pas gelé ; ce qui n'est pas gelé est liquide, et ce qui est liquide plie sous le faix. Car d'attribuer cela seulement à une vivacité du sens de l'ouïe, sans discours [raisonnement] et sans conséquence, c'est une chimère, et ne peut entrer en notre imagination. De même faut-il estimer de tant de sortes de ruses et d'inventions, de quoi les bêtes se couvrent [se protègent] des entreprises que nous faisons sur elles.

Et si nous voulons prendre quelque avantage de cela même, qu'il est en nous de les saisir, de nous en servir, et d'en user à notre volonté, ce n'est que ce même avantage, que nous avons les uns sur les autres.

Nous avons à cette condition nos esclaves, et les Climacides, étaient-ce pas des femmes en Syrie qui servaient couchées à quatre pattes, de marchepied et d'échelle aux dames à monter en coche ? Et la plupart des personnes libres, abandonnent pour bien légères commodités, leur vie, et leur être à la puissance d'autrui.

Les femmes et concubines des Thraces plaident à qui sera choisie pour être tuée au tombeau de son mari. Les tyrans ont-ils jamais failli de trouver assez d'hommes voués à leur dévotion : aucuns d'eux ajoutant davantage cette nécessité de les accompagner à la mort, comme en la vie ?

­ ↑ Notes de Jean Céard.

#INDEX

 <> 02/01/2024

Phraséologie

Phraséologie française. « Mauvaises mœurs. Les moralistes condamnent l´amour mâle au nom de la famille ; ils s´inclinent devant la Loi d...