samedi 13 avril 2024

Amour masculin

amour masculin est un lien très fort.

Le Bataillon sacré de Thèbes était un corps d´élite de 150 couples, une armée liée par l'amour entre hommes. Pélopidas voulait utiliser les liens affectifs entre ses hoplites pour souder le Bataillon en première ligne. > ἱερòς λόχος cité par Plutarque 

Vie de Pélopidas - XIX. Origine de la bande sacrée. XX. Manière dont Pélopidas l'employa.

Mœurs des Indiens. Joyeuse troupe : On s´enfile en file indienne.

„ Le nouveau de la 1re, Laprévotte, ah ! on ne sait pas encore.

— Nous l'avons connu sergent-major au Havre, dit Favières. Il a une existence mystérieuse, dans la caserne même ; pas de maîtresses : il place de l'argent. Les officiers l'aiment beaucoup, parce qu'il est distingué, parle bien. Un ancien enfant de troupe pourtant ! Et ce qu'ils sont mal embouchés ordinairement, hein ! Tétrelle ? Tu te rappelles l'histoire du Havre ?... Sept de ces gosses trouvés dans les combles, à la file... sodomite, car j'ignore s'il y avait quelque chose d'indien dans leur cas.“

Montsarrat ni Petitmangin n'avaient compris ; l'épithète appliquée par Favières au jeu des enfants restait hermétique. Ils jugèrent cependant devoir rire « pour tenir leur rang ». — Lucien Descaves, Sous-offs, roman militaire, 1892.

◊ César. Sa réputation de sodomite lui vint uniquement de son séjour chez Nicomède; mais il en rejaillit sur lui un opprobre ineffaçable, éternel et qui l'exposa à une foule de railleries. - XLIX. (1) — Suétone, Vie de César, trad. Baudement, coll. Nisard, 1855.

XLIX. (1) Pudicitiae ejus famam nihil quidem praeter Nicomedis contubernium laesit, gravi tamen et perenni opprobrio, et ad omnium convicia exposito.

Sodomie, le péché des sodomites dans la Bible.

Dans la Genèse, Sodome est détruite par le feu du Ciel à cause de ses péchés affreux (orgueil, violence, lubricité).
Dans le Nouveau Testament, saint Pierre écrit que les Sodomites étaient « effrénés dans la débauche ». (justum Lot oppressum) a nefandorum iniuria ac luxuriosa conversatione, - II Pierre II, 7. , trad. Pirot, 1956.
Quant à l’apôtre saint Jude, il est plus précis dans son épître : « 7 Sodome et Gomorrhe, qui se livrèrent à l’impureté et à des vices contre-nature, sont devant nous comme un exemple, subissant la peine du feu éternel »  - Jude 7, traduction de Fillion, 1895.

7 Sicut Sodoma, et Gomorrha, et finitimæ civitates simili modo exfornicatæ, et abeuntes post carnem alteram, factæ sunt exemplum, ignis æterni poenam sustinentes. 8 Similiter et hi carnem quidem maculant, dominationem autem spernunt, majestatem autem blasphemant.

 Vision des Pères de l´Église

Saint Augustin affirme : « Les turpitudes contre-nature doivent être partout et toujours détestées et punies, celles par exemple des habitants de Sodome. Quand même tous les peuples imiteraient Sodome, ils tomberaient tous sous le coup de la même culpabilité, en vertu de la loi divine qui n’a pas fait les hommes pour user ainsi d’eux-mêmes ». - Saint Augustin, Les Confessions, Livre III, ch. 8.

Saint Jean Chrysostome prêche ainsi : « Toutes les passions portent un caractère de honte, mais rien de plus ignominieux que le délire pour gens de même sexe, et l’âme est plus dégradée, plus couverte d’opprobres par le péché, que le corps ne l’est par les maladies physiques. Les hommes, dit saint Paul, ont changé les plaisirs légitimes de l’union conjugale, contre des plaisirs abominables, rejetant l’alliance des sexes conforme à la nature. Songez à cette pluie qui embrasa Sodome. C’est une image en ce monde du feu réel qui brûle l’impudique en enfer. Qu’il doit être énorme le péché qui appelle l’enfer sur la terre ! O homme ! Peux-tu bien dégrader à ce point ta noblesse ! ». - Saint Jean Chrysostome, Quatrième homélie sur l’épître de saint Paul aux Romains.

Saint Grégoire le Grand condamne : « C’est pour s’être embrasés des désirs pervers venus d’une chair fétide que les Sodomites ont mérité de périr à la fois par le feu et par le soufre, afin qu’un juste châtiment leur apprît ce qu’ils avaient fait dans un injuste désir »  - Saint Grégoire, Moralia in Job, livre 14, n°23.

> Au Moyen-Âge, Saint Thomas d’Aquin, confirme que les habitants de Sodome ont été punis pour avoir commis le péché contre-nature entre personnes de même sexe. — Saint Thomas, Commentaire du ch. 1 de l’Épître aux Romains.
La réprobation divine à l’égard de ces pratiques sexuelles a le mérite d’être claire.
En effet, Saint Thomas précise : « Si les péchés de la chair sont répréhensibles, parce que par eux l’homme est abaissé à ce qui est bestial dans l’homme, les péchés contre-nature le sont bien davantage, parce que par eux l’homme tombe en-dessous des bêtes. (…) Parmi tous les péchés d’impureté, les péchés contre-nature sont les plus graves ». Commentaire de l’épître aux Romains, ch. 1, lec. 8.
 

Nudité et amour des mâles.

Montaigne, Essais, p. 1346 - Livre III, chapitre V – éd. Céard, 2001.

Au royaume du Pegu en Asie, les hommes sont tous plus attirés par les hommes que par les femmes.

Les Indiennes qui voient les hommes à cru, ont au moins refroidi le sens de la vue. Et quoi que disent les femmes de ce grand royaume du Pegu [1], qui au-dessous de la ceinture, n'ont à se couvrir qu'un drap fendu par le devant : et si étroit, que quelque cérémonieuse décence qu'elles y cherchent, à chaque pas on les voit toutes ; que c'est une invention trouvée aux fins d'attirer les hommes à elles, et les retirer des mâles, à quoi cette nation est du tout abandonnée : il se pourrait dire, qu'elles y perdent plus qu'elles n'avancent : et qu'une faim entière, est plus âpre, que celle qu'on a rassasiée, au moins par les yeux. Aussi disait Livia, qu'à une femme de bien, un homme nu, n'est non plus qu'une image. Les Lacédémoniennes, plus vierges femmes, que ne sont nos filles, voyaient tous les jours les jeunes hommes de leur ville, dépouillés en leurs exercices : peu exactes elles-mêmes à couvrir leurs cuisses en marchant : s'estimant, comme dit Platon, assez couvertes de leur vertu sans vertugade [2]. — III, 5 – Sur des vers de Virgile.

­1. Royaume des Indes orientales, déjà mentionné dans le chapitre I, 35/36, « De l'usage de se vêtir ». L'information est à nouveau tirée de Gasparo Balbi, Viaggio dell'Indie orientali, Venise, 1590.
­2. Jupe bouffante, en forme d'entonnoir renversé, dont le nom se prête à des jeux de mots (ici sur vertu-garde). Voir Estienne, table de l'Apologie pour Hérodote : « Cordelier prêchant à Paris que les femmes, ayant pris la vertugale, avaient quitté la vertu, mais que la gale leur était demeurée. » - (D. B.)
 

Références

­ ↑Luc Brisson, Introduction à Platon, Le Banquet, trad. Luc Brisson, G.F., 2007.
­ Mark Jordan, L'Invention de la sodomie dans la théologie médiévale, trad. Guy Le Gaufey, 2007.

­► Bible Descaves Méléagre Montaigne Platon Plutarque Suétone

<> 11/08/2024


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