mardi 31 octobre 2023

matrimoine

matrimoine

matrimoine n. f.

1- Biens qu’une personne a hérités de sa mère.

Des fils désirent la fin de leur mère et se disputent au partage du matrimoine, à côté de son corps non encore refroidi. F.-J. Granger, Le Vigneron lorrain, 1849.

Le mari s’enrichit souvent de la mort de sa compagne, Mort de femmes, vie de chevaux tirent l’homme haut.

2- Le « matrimoine » ? un mot fabriqué qui restera dans les dictionnaires sous cette définition simple : tout ce qui dans le mariage relève normalement de la femme. — Écho de la mode, 1968.

Quand il s´agit des „petites choses“ Mariette, qui commande mal ses enfants, me commande très bien. Je n´y vois pas de malice. Il me suffit de penser que pour les choses importantes, la décision m´appartiendrait. Rien de tel, on le sait, qu´un général, pour devenir à la maison deuxième classe, pour se reposer du galon en obéissant. On se dit : à chacun son secteur. Mais mon secteur se rétrécit. — Hervé Bazin, Le Matrimoine, 1970.

>> Le roman d'Hervé Bazin : chronique maritale désabusée où se trouvent à la fois décrit le comportement naturel  d'une femme dans le mariage,  et soulignée la perte,   la " diminutio capitis " qu'y subissent les hommes d'aujourd'hui.

L´homme habite chez la femme.

<> Absorbées par leur devoir et les tâches du ménage, les femmes ne peuvent combler le désir d´accointance du mari. (Montaigne)

◊ Quant aux mariages, outre ce que c’est un marché qui n’a que l’entrée libre (sa durée étant contrainte et forcée, dépendant d’ailleurs que de notre vouloir), et marché qui ordinairement se fait à autres fins, il y survient mille fusées [tracasseries] étrangères à démêler parmi, suffisantes à rompre le fil et troubler le cours d’une vive affection ;

là où, en l’amitié, il n’y a affaire ni commerce que d’elle-même. Joint qu’à dire vrai, la suffisance ordinaire des femmes n’est pas pour répondre à cette conférence et communication, nourrisse de cette sainte couture ; ni leur âme ne semble assez ferme pour soutenir l’étreinte d’un nœud si pressé et si durable.

Et certes, sans cela, s’il se pouvait dresser une telle accointance, libre et volontaire, où non seulement les âmes eussent cette entière jouissance, mais encore où les corps eussent part à l’alliance, où l’homme fût engagé tout entier, il est certain que l’amitié en serait plus pleine et plus comble. Mais ce sexe par nul exemple n’y est encore pu arriver, et par le commun consentement des écoles anciennes en est rejeté. — I, 28 - De l´amitié — Montaigne, Essais, 1595.

­ ↑ fusées Au sens propre « masse de fil qui entoure un fuseau » d’où au sens figuré « complication ».

­ accointance, nœud, sainte couture.

 Le mariage doit incessamment combattre un monstre qui dévore tout : l'habitude » (Balzac)

 Références

↑Encyclopédie_universelle.fr-academic  mariage

 ↑Balzac Bazin Montaigne

Wikipédia bouche les trous de l´Inconnu.

<> 31/10/2023

Hermaphrodite

hermaphrodite adj. et n. Qui possède les caractères des deux sexes.

hermaphrodite n. m. Homme qui a développé une poitrine de femme, suite à un traitement hormonal.

<> Le mot hermaphrodite peut aussi s´appliquer à une femme. (Brantôme)

◊ —J'ay ouï parler d'une grande dame princesse, laquelle, parmi les filles de sa suite, elle en aimait une par-dessus toutes et plus que les autres: en quoi on s'étonnait, car il y en avait d'autres qui la surpassaient en tout ; mais enfin il fut trouvé et découvert qu'elle était hermaphrodite, qui lui donnait du passe-temps sans aucun inconvénient ni escandale. C'était bien autre chose qu'à ses tribades : le plaisir pénétrait un peu mieux.

J'ai ouï nommer une grande qui est aussi hermaphrodite, et qui a ainsi un membre viril, mais fort petit, tenant pourtant plus de la femme, car je l'ai vu très-belle. J'ay entendu d'aucuns grands médecins qui en ont vu assez de telles, et surtout très-lascives.
Voilà enfin ce que je dirai du sujet de ce chapitre, lequel j'eusse pu allonger mille fois plus que je n'ay fait, ayant eu matière si ample et si longue, que si tous les cocus et leurs femmes qui les font se tenaient tous par la main, et qu'il s'en pût faire un cercle, je crois qu'il serait assez bastant pour entourer et circuir la moitié de la terre.— Brantôme, Vies des dames galantes, 1666.
bastant, suffisant ; circuir, faire le tour de,

HERMAPHRODISME s. m.
*  T. didactique. Réunion des deux sexes dans un seul individu.
HERMAPHRODITE s. m.
*  Il se dit d'Une personne qui a les deux sexes. Il n'y a point de parfaits hermaphrodites.
*  Il se dit aussi De certains animaux ; et alors il s'emploie plus ordinairement comme adjectif des deux genres. Animal hermaphrodite. Les vers de terre sont hermaphrodites.
*  Il se dit pareillement, en Botanique, Des fleurs qui renferment les organes des deux sexes, c'est-à-dire, les étamines et le pistil. Fleurs hermaphrodites. Le jasmin, la valériane, l'épine-vinette, et un très-grand nombre d'autres plantes, sont hermaphrodites.

> Personnage ambigu.

<> Maxime, un jeune homme efféminé. (Zola)
Mme Sidonie empruntait de l'argent à son neveu, se pâmait devant lui, en murmurant de sa voix douce qu'il était " sans un poil, rose comme un Amour ".

Cependant , Maxime avait grandi. C'était, maintenant, un jeune homme mince et joli, qui avait gardé les joues roses et les yeux bleus de l'enfant.
Ses cheveux bouclés achevaient de lui donner cet "air fille" qui enchantait les dames. Il ressemblait à la pauvre Angèle, avait sa douceur de regard, sa pâleur blonde. Mais il ne valait pas même cette femme indolente et nulle.

La race des Rougon s'affinait en lui, devenait délicate et vicieuse. Né d'une mère trop jeune, apportant un singulier mélange, heurté et comme disséminé, des appétits furieux de son père et des abandons, des mollesses de sa mère, il était un produit défectueux, où les défauts des parents se complétaient et s'empiraient. Cette famille vivait trop vite ; elle se mourait déjà dans cette créature frêle, chez laquelle le sexe avait dû hésiter, et qui n'était plus une volonté âpre au gain et à la jouissance, comme Saccard, mais une lâcheté mangeant les fortunes faites ; hermaphrodite étrange venu à son heure dans une société qui pourrissait. Quand Maxime allait au Bois, pincé à la taille comme une femme, dansant légèrement sur la selle où le balançait le galop léger de son cheval, il était le dieu de cet âge, avec ses hanches développées, ses longues mains fluettes, son air maladif et polisson, son élégance correcte et son argot des petits théâtres. Il se mettait, à vingt ans, au-dessus de toutes les surprises et de tous les dégoûts.

Il avait certainement rêvé les ordures les moins usitées. Le vice chez lui n'était pas un abîme, comme chez certains vieillards, mais une floraison naturelle et extérieure. Il ondulait sur ses cheveux blonds, souriait sur ses lèvres, l'habillait avec ses vêtements. Mais ce qu'il avait de caractéristique, c'était surtout les yeux, deux trous bleus, clairs et souriants, des miroirs de coquettes, derrière lesquels on apercevait tout le vide du cerveau. Ces yeux de fille à vendre ne se baissaient jamais ; ils quêtaient le plaisir, un plaisir sans fatigue, qu'on appelle et qu'on reçoit. — Zola, La Curée, 1872.

> Personnage double

◊ L’hypocrite, étant le méchant complet, a en lui les deux pôles de la perversité. Il est d’un côté prêtre, et de l’autre courtisane. Son sexe de démon est double. L’hypocrite est l’épouvantable hermaphrodite du mal. Il se féconde seul. Il s’engendre et se transforme lui-même. Le voulez-vous charmant, regardez-le ; le voulez-vous horrible, retournez-le. — Hugo, Les travailleurs de la mer, 1866.

◊ Avec les romans de Fenimore Cooper, l’Amérique a rédigé sa mythologie et s’est donné une épopée nationale. Ses romans les plus célèbres forment cycle de « Bas-de-Cuir ».
Natty Bumppo, trappeur blanc ami des Indiens, est l’archange de la Prairie, gardien d’un état naturel, d’un paradis en perdition. Incarnation de l’état d’innocence, anarchiste à l’état de nature, Natty est un être presque mythologique, comme l’a senti Balzac : « Un magnifique hermaphrodite moral, né entre le monde sauvage et le monde civilisé. » - > Le Dernier des Mohicans (1826), La Prairie (1827) — Fenimore Cooper  — La Grande encyclopédie Larousse 1971, Tome 06. 

Contralto

On voit dans le Musée antique,
Sur un lit de marbre sculpté,
Une statue énigmatique
D'une inquiétante beauté.

Est-ce un jeune homme ? est-ce une femme,
Une déesse, ou bien un dieu ?
L'amour, ayant peur d'être infâme,
Hésite et suspend son aveu.

Dans sa pose malicieuse,
Elle s'étend, le dos tourné
Devant la foule curieuse,
Sur son coussin capitonné.

Pour faire sa beauté maudite,
Chaque sexe apporta son don.
Tout homme dit : C'est Aphrodite !
Toute femme : C'est Cupidon !

Sexe douteux, grâce certaine,
On dirait ce corps indécis
Fondu, dans l'eau de la fontaine,
Sous les baisers de Salmacis.

Chimère ardente, effort suprême
De l'art et de la volupté,
Monstre charmant, comme je t'aime
Avec ta multiple beauté !

Bien qu'on défende ton approche,
Sous la draperie aux plis droits
Dont le bout à ton pied s'accroche,
Mes yeux ont plongé bien des fois.

Rêve de poëte et d'artiste,
Tu m'as bien des nuits occupé,
Et mon caprice qui persiste
Ne convient pas qu'il s'est trompé.

Mais seulement il se transpose,
Et, passant de la forme au son,
Trouve dans sa métamorphose
La jeune fille et le garçon.

Que tu me plais, ô timbre étrange !
Son double, homme et femme à la fois,
Contralto, bizarre mélange,
Hermaphrodite de la voix ! (...)
— Théophile Gautier, Contralto, in Émaux et Camées, 1852.

 <> Ethnologie : Indiens d´Amérique.

Les berdaches amérindiens, garçons déguisés en femmes et servant aux plaisirs du maître.

◊ <Les Illinois> : Les hermaphrodites sont nombreux parmi eux.  (…) Ils sont impudiques jusqu’à tomber dans le péché qui est contre nature. Ils ont des garçons, à qui ils donnent l’équipage de filles, parce qu’ils les emploient à cet abominable usage. Ces garçons ne s’occupent qu’aux ­ouvrages des femmes, et ne se mêlent ni de la chasse ni de la guerre.  (p. 219) — Louis Hennepin, Nouveau voyage d’un pays plus grand que l’Europe, 1698.

◊ Les hommes sont fort enclins à la sodomie ; mais les garçons qui s’abandonnent ainsi sont exclus de la société des hommes, et envoyés à celles des femmes, comme étant efféminés. Ils y sont confondus parmi les hermaphrodites, qu’on dit se trouver en quantité chez les Floridiens. (…) Ils sont aussi distingués des hommes et des femmes par la couleur des plumes qu’ils se mettent sur la tête, et par le mépris qu’on fait d’eux.  — François Coréal, Voyages aux Indes occidentales (…), 1722.

<> Mythologie : Ovide. Hermaphrodite était le fils d´Hermès et d´Aphrodite. La nymphe Salmacis s´unit de force à lui, si bien qu´ils ne formèrent plus qu´un seul être.

◊ Se croyant seul et sans témoins, le fils de Mercure et de Vénus joue sur le gazon, va, revient, essaie un pied timide sur une eau riante et tranquille, le plonge ensuite jusqu’au talon ; et bientôt, invité par l’onde tiède et limpide, de son corps délicat il détache le vêtement léger.

La nymphe le voit, l’admire, et s’enflamme. Ses yeux étincellent, semblables aux rayons que reflète une glace pure exposée aux feux brillants de l’astre du jour. À peine la nymphe diffère, elle retient à peine ses transports, et déjà éperdue, hors d’elle-même, elle brûle, et ne se contient plus.

Hermaphrodite frappe légèrement son corps de ses mains, et s’élance dans les flots. Il les divise en étendant les bras, et brille dans l’onde limpide comme une statue d’ivoire, comme de jeunes lis brilleraient sous un verre transparent.
« Je triomphe, s’écrie la nymphe, il est à moi ! »
À l’instant même, dégagée de sa robe légère, elle est au milieu des flots. Elle saisit Hermaphrodite, qui résiste ; elle ravit des baisers, qu’il dispute ; écarte et retient ses mains ; malgré lui, presse son sein sur son sein ; l’enlace dans ses bras, s’enlace elle-même dans les siens ; rend enfin inutiles tous les efforts qu’il fait pour s’échapper. — (Ch. IV) — Ovide, Métamorphoses, trad. Villenave, 1806.

Références

↑ Encyclopédie_universelle fr-academic hermaphrodite

► Brantôme Gautier Hugo Ovide Zola

 <> 19/02/2023

Wikipédia bouche les trous de l´impensé de Pascal.

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