dimanche 21 janvier 2024

E 192 - 199

192- 199  Eau - effendi

E
n. m.
La cinquième lettre de notre alphabet. Elle représente une des voyelles. Un grand E. Un petit
e. Un e accentué. On distingue trois sortes d'E : l'E ouvert (È), l'E fermé (É), l'E muet (E).  
E est ouvert dans Bref, mer, aspect, etc. Il est surmonté très souvent d'un accent grave,
quelquefois d'un accent circonflexe ou d'un tréma. Père, mère, frère, il lève, tête, fête, Noël,
etc.  
E est fermé dans Pied, nez, aimer, volontiers, etc. Il est surmonté très souvent d'un accent
aigu. Dé, traité, créé, décidé, thé, etc.  
E est muet dans l'intérieur des mots comme Debout, venin, levant, tenir, etc., et surtout à la fin
des mots, tels que Table, livre, frivole, lance, etc. À la fin des mots, il ne se fait jamais
entendre devant un mot commençant par une voyelle ou une h muette. L'E muet des
monosyllabes le, fe, me, te, se, ne, que, placé ainsi, s'élide et est remplacé par une apostrophe.  
EAU
n. f.
Liquide transparent, sans saveur et sans odeur, formé par la combinaison de l'oxygène et de l'hydrogène. Eau naturelle. Eau de source. Eau de pluie. Eau de puits, de citerne, de rivière, de mare. Eau du ciel. Eau de mer. Eau claire. Eau pure. Eau potable. Eau filtrée. Eau bouillie. Eau distillée. Eau calcaire. Eau bonne à boire. Eau vive. Eau fraîche. Eau chaude. Eau bouillante. Eau courante. Eau dormante. Eau jaillissante. Goutte d'eau. Verre d'eau. Puiser, tirer de l'eau. Boire de l'eau. Un cours d'eau. Filet d'eau. Jet d'eau. Pièce d'eau de tant d'hectares. L'eau se durcit par le froid et se vaporise par la chaleur.  
Fam., Buveur d'eau. Voyez BUVEUR.  
Jeûner au pain et à l'eau. Voyez JEÛNER.  
Fig. et fam., Mettre de l'eau dans son vin, Se modérer sur quelque affaire, sur quelque
prétention, montrer moins de chaleur, d'animosité.  
Fig. et fam., Il se noierait dans un verre d'eau. C'est une tempête dans un verre d'eau. Voyez
VERRE.  
Fig. et fam., L'eau vient à la bouche. Cela fait venir l'eau à la bouche. Voyez BOUCHE.  
Prov. et fig., Il n'y a pire eau que l'eau qui dort. Voyez DORMIR.  
Fig. et fam., Ces deux personnes se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Voyez GOUTTE.  
Fig. et fam., C'est le feu et l'eau. Voyez FEU.  
En termes de Marine, Faire de l'eau, Se pourvoir d'eau bonne à boire. Nous abordâmes à
cette île pour y faire de l'eau.  
Voie d'eau. Voyez VOIE.  
Eau mère. Voyez MÈRE.  
Eau rougie, Eau mêlée d'une petite quantité de vin rouge.  
Eau ferrée, Eau dans laquelle on a mis en dissolution des matières ferrugineuses.  
Eau panée, Eau dans laquelle on a fait tremper du pain grillé.  
Eau battue, Eau que l'on a versée plusieurs fois d'un vase dans un autre.  
Eau blanche, Eau dans laquelle on a jeté du son pour la faire boire aux chevaux.  
Eau de savon, Eau dans laquelle on a fait dissoudre du savon.  
Eau de riz, eau d'orge, Eau dans laquelle on a fait bouillir du riz, de l'orge.  
Eau lustrale. Voyez LUSTRAL.  
Eau baptismale. Voyez BAPTISMAL.  
Eau bénite. Fig., De l'eau bénite de cour. Voyez BÉNIR.  
Fig., Il ne trouverait pas de l'eau à la rivière, se dit d'une Personne malhabile qui ne trouve
pas les choses les plus faciles à trouver.  
Fig., Ce fruit, ce ragoût ne sent que l'eau, Il ne sent rien, il est insipide.  
EAU se dit particulièrement de la Pluie. Si le vent dure, nous aurons de l'eau. Il tombe de
l'eau. Il est tombé beaucoup d'eau. Le temps, le vent est à l'eau. L'été a été trop sec, tout a
séché faute d'eau. Les blés ont grand besoin d'eau.  
Il signifie en outre Mer, rivière, lac, étang. Au bord de l'eau. Se jeter à l'eau. Tomber dans
l'eau. Passer l'eau. Nager, flotter sur l'eau. Aller au fond de l'eau. Revenir sur l'eau, à la
surface de l'eau. Craindre l'eau. Lancer un navire à l'eau. Nager entre deux eaux. Nager en
pleine eau. Il avait de l'eau jusqu'au cou; il n'en avait qu'à mi-jambes. Rat d'eau. Poule d'eau.  
Eau douce. Voyez Doux.  
Fig., Porter de l'eau à la mer, à la rivière, ou Porter l'eau à la mer, Porter des choses en un
lieu où il y en a déjà une grande abondance. On dit de même C'est porter de l'eau à la mer, à
la rivière, que de donner à une personne très riche. On dit aussi C'est une goutte d'eau dans
la mer, C'est ajouter fort peu à une grande abondance.  
Faire eau se dit en parlant d'un Navire où l'eau entre par suite de quelque avarie.  
Eaux et forêts, Forêts, rivières, étangs, etc., en tant qu'ils sont l'objet d'une surveillance
exercée au nom du gouvernement. Inspecteur, conservateur des eaux et forêts. La législation
des eaux et forêts. L'administration des eaux et forêts, ou, absolument, Les eaux et forêts.  
À fleur d'eau. Voyez FLEUR.  
Fig., Revenir sur l'eau, Rétablir sa fortune, recouvrer du crédit, rentrer en faveur.  
Revenir sur l'eau se dit aussi d'une Chose dont on avait cessé de parler, de s'occuper et qui
attire de nouveau l'attention. La question du vote des femmes revient sur l'eau.  
Fig. et fam., Les eaux sont basses chez un tel, L'argent commence à lui manquer.  
Fig., Battre l'eau. Voyez BATTRE.  
Fig. et fam., C'est un coup d'épée dans l'eau. Voyez COUP.  
Fig. et fam., Nager entre deux eaux. Voyez NAGER.  
Fig. et fam., Tomber dans l'eau, à l'eau, Échouer, n'avoir pas de suite. Ce projet est tombé
dans l'eau. Notre partie de campagne est tombée à l'eau.  
Fig., L'entreprise, l'affaire est allée à vau- l'eau, est à vau-l'eau. Voyez AVAL.  
Fig. et fam., Nager en grande eau, en pleine eau, Être dans l'abondance, jouir d'une grande
fortune, se trouver dans de grandes occasions d'avancer ses affaires.  
Fig. et fam., Il faut laisser couler l'eau, Il faut laisser aller les choses comme elles vont et ne
point s'en mettre en peine.  
Fig. et fam., Il passera bien de l'eau sous les ponts d'ici là, Cette chose n'arrivera pas si tôt
qu'on croit, et il y a des chances pour qu'elle n'arrive pas.  
Fig. et fam., Faire venir l'eau au moulin, Procurer à soi ou aux siens des avantages, du profit,
par son industrie, par son adresse.  
Fig., Pêcher en eau trouble. Voyez PÊCHER.  
Être comme le poisson dans l'eau; Être comme le poisson hors de l'eau. Voyez POISSON.  
Fig. et fam., Tenir quelqu'un le bec dans l'eau. Voyez BEC.  
Prov. et fig., Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse, qu'enfin elle se brise. Voyez
CRUCHE.  
En termes de Marine, Les eaux d'un navire. La trace qu'un navire laisse après lui à mesure
qu'il avance. On dit qu'Un bâtiment est, se tient, se met dans les eaux d'un autre, lorsqu'il
gouverne ou qu'il entre dans le même sillage; et de même, Prendre, suivre les eaux d'un
bâtiment. Il se dit figurément de Quelqu'un qui partage les opinions d'un autre. Nous sommes
dans les mêmes eaux.  
Les eaux françaises, les eaux d'Angleterre, Une certaine zone de la mer considérée comme un
territoire appartenant à tel ou tel pays que baigne cette mer.  
EAU se dit encore, vulgairement, de Certaines sérosités qui se trouvent, qui se forment dans
le corps de l'homme ou de l'animal. Les vésicatoires font des ampoules pleines d'eau.  
En termes de Médecine, Les eaux de l'amnios, Liquide qui est exhalé par l'amnios et qui
environne le foetus pendant toute la durée de la gestation. Cette femme accouchera bientôt,
les eaux ont percé.  
En termes d'Art vétérinaire, Eaux aux jambes, Maladie qui attaque les pieds des chevaux et
qui consiste en un suintement de sérosités à travers la peau de ces parties.  
EAU se prend aussi dans le sens de Sueur. Il s'est échauffé à courir, il est tout en eau. L'eau
lui dégouttait du visage.  
Fig. et fam., Suer sang et eau. Voyez SUER.  
EAU se dit aussi de Certaines eaux qui, en passant dans l'intérieur de la terre au travers des
minéraux, contractent quelque vertu médicinale, et dont on fait usage, soit en se baignant, soit
en les prenant comme boisson. Eau minérale. Eaux thermales. Eaux chaudes. Eaux froides.
Eaux ferrugineuses, sulfureuses. Eaux de Barèges, de Plombières. de Bourbonne. Prendre les
eaux.  
Il se dit par extension, mais au pluriel seulement, du Lieu où l'on va prendre ces eaux. Aller
aux eaux. Il est revenu des eaux.  
Eau minérale artificielle, Eau commune à laquelle on a donné les propriétés d'une eau
minérale naturelle, en y faisant dissoudre quelque substance.  
Suivi d'un adjectif ou d'un déterminatif, EAU, dans le même emploi, se dit encore d'une
Liqueur artificielle, obtenue, extraite de quelque substance par distillation, décoction, ou
expression, ou composée de différentes substances. Eau-de-vie. Eau-de-vie de grain. Eau
gazeuse. Eau de Cologne. Eau de lavande. Eau de mélisse. Eau de senteur. Eau de rose. Eau
de fleur d'oranger.  
Il se dit également, dans le même emploi, de Certains produits, de certaines préparations
chimiques. Eau de Javel ou de Javelle. Eau seconde. Eau régale. Eau mercurielle. Eau
sédative. Eau oxygénée. Voyez RÉGALE, MERCURIEL, etc.  
Eau de chaux, Qui contient de la chaux en dissolution.  
Eau blanche, Liquide blanchâtre et astringent formé d'un mélange d'eau et d'extrait de
Saturne. Faire des lotions avec de l'eau blanche.  
Eau-forte, Acide azotique étendu d'eau dont les graveurs se servent pour faire mordre la
planche de cuivre. On appelle par extension Eau-forte une Estampe tirée sur une planche qui a
été préparée à l'eau-forte, pour être ensuite terminée au burin, ou sur une planche entièrement
gravée à l'eau-forte. Une belle eau-forte. Les eaux-fortes de Rembrandt.  
Il se dit, en outre, du Lustre, du brillant qu'ont les perles, les diamants et quelques autres
pierreries. Ces perles son d'une belle eau. Ces diamants sont de la première eau.  
Couleur d'eau, Couleur bleuâtre qu'on donne au fer poli.  
Vert d'eau, Couleur vert clair.  
ÉBAHIR
v. tr.
Étonner fortement. Il m'a ébahi par ses raisonnements. Je restai ébahi. Il n'y a point là de
quoi s'ébahir. Il est familier.  
ÉBAHISSEMENT
n. m.
État de celui qui est ébahi.  
ÉBARBER
v. tr.
T. d'Arts
. Débarrasser une chose des parties excédantes et superflues. Ébarber du papier, des pièces de
monnaie. Tranches ébarbées.  
Il signifie particulièrement, dans l'Art de la gravure en taille-douce, Débarrasser la taille de ce
qui reste sur le bord, avec un outil, afin que le trait paraisse net.  
ÉBARBOIR
n. m.
T. d'Arts
. Outil qui sert à ébarber.  
ÉBAT
n. m.
Action de s'ébattre. Il ne s'emploie plus au singulier qu'en termes de Chasse. Mener les chiens
à l'ébat, Les faire sortir du chenil pour les mener dans un endroit où ils ont plus de liberté.  
Au pluriel, il ne subsiste plus guère que dans l'expression Prendre ses ébats.  
ÉBATTEMENT
n. m.
Divertissement que l'on prend à s'ébattre. Il est vieux.  
En termes de Carrosserie, L'ébattement d'une voiture, Le jeu qu'elle a dans ses balancements
entre les brancards. Cette voiture a trop d'ébattement.  
ÉBATTRE (S')
(Il se conjugue comme BATTRE.) v. pron.
Se donner du mouvement en pleine liberté pour se détendre, se divertir. Ces enfants ont bien
travaillé, laissez-les s'ébattre quelque temps en plein air.  
ÉBAUBI, IE
adj.
Qui est étonné, au point d'en être interdit vivement, qui est surpris. Vous voilà bien ébaubi. Il
est familier.  
ÉBAUBIR
v. tr.
Rendre ébaubi. Il est familier.  
ÉBAUCHE
n. f.
T. de Peinture et de Sculpture
. Forme préparatoire d'un ouvrage d'art, dont seules les parties principales sont traitées plus ou
moins sommairement, mais de façon à donner l'idée de l'ouvrage terminé. Ce n'est qu'une
légère ébauche, que la première ébauche. Ébauche grossière.  
Il se dit, figurément, des Productions de l'esprit. L'ébauche d'un roman, d'une scène de
comédie.  
ÉBAUCHER
v. tr.
T. de Peinture et de Sculpture
. Donner à un ouvrage les premiers traits en indiquant les parties principales. Ébaucher une
statue, un tableau, une médaille.  
Il se dit également, en termes d'Arts, pour Dégrossir.  
Il se dit, figurément, en parlant des Productions de l'esprit. Cet auteur n'a fait encore
qu'ébaucher son ouvrage.  
ÉBAUCHOIR
n. m.
Outil de sculpteur qui sert à ébaucher.  
ÉBAUDIR
v. tr.
Mettre dans une joie bruyante et agitée. Il nous a ébaudis avec son récit extravagant.  
Il s'emploie surtout pronominalement. Cette promenade fut pour nos enfants une belle
occasion de s'ébaudir. Il est vieux et familier.  
ÉBAUDISSEMENT
n. m.
Action de s'ébaudir, ou État de celui qui est ébaudi. Il est vieux.  
ÉBÉNACÉES
n. m. pl.
T. de Botanique
. Famille d'arbres et d'arbustes des régions tropicales qui a pour type l'Ébénier.  
ÉBÈNE
n. f.
Bois de l'ébénier, d'un noir foncé, d'un beau poli et d'une grande dureté. Armoire d'ébène.
Cadre d'ébène. Travailler en ébène. Noir comme l'ébène. Noir d'ébène.  
Fig., Des cheveux d'ébène, Des cheveux très noirs. Poétiq., L'ébène de ses cheveux.  
Par analogie, Ébène rouge, Bois provenant de l'Amérique du Nord. Ébène verte ou jaune,
Bois qui a la dureté et le poli de l'ébène, mais qui est d'un jaune verdâtre. Fausse ébène Bois
du faux ébénier.  
ÉBÉNIER
n. m.
T. de Botanique
. Type de la famille des Ébénacées, arbre qui fournit l'ébène noire.  
Par analogie, Faux ébénier, Arbrisseau que l'on cultive dans les jardins d'agrément et qui
porte aussi le nom de Cytise des Alpes.  
ÉBÉNISTE
n. m.
Ouvrier qui travaille en ébène et autres bois précieux, ou qui fait des ouvrages de marqueterie.  
Il se dit plus ordinairement de Celui qui fabrique ou qui répare toutes sortes de meubles.  
ÉBÉNISTERIE
n. f.
Art de travailler l'ébène.  
Il désigne aussi le Métier de l'ébéniste, ou les Produits de son travail.  
ÉBLOUIR
v. tr.
Frapper la vue par un éclat très vif que les yeux ne peuvent soutenir. Le soleil éblouit les yeux,
nous éblouit. Absolument, L'éclat des diamants éblouit. La neige, la blancheur de la neige
éblouit.  
Fig., Une beauté qui éblouit, Une femme d'une éclatante beauté.  
Il signifie au figuré Surprendre par quelque chose de vif, de brillant, de spécieux. On se laisse
souvent éblouir par l'éclat des paroles. Son éloquence éblouit plus qu'elle n'éclaire. Ne pas se
laisser éblouir par les apparences.  
Il signifie aussi Fasciner, séduire. Les grandeurs l'ont ébloui. Être ébloui de l'éclat des
richesses, par les richesses. Les promesses qu'on lui a faites l'ont ébloui. Il est tout ébloui de
sa fortune.  
ÉBLOUISSANT, ANTE
adj.
Qui éblouit, au propre et au figuré. Éclat éblouissant. Couleur éblouissante. La neige est
éblouissante. Un teint éblouissant. Beauté éblouissante.  
ÉBLOUISSEMENT
n. m.
État de la vue troublée par trop de lumière, par un éclat trop vif. Il est impossible de regarder
le soleil sans éblouissement. Fig., Le spectacle de cette grande fortune lui a causé une sorte
d'éblouissement.  
Il signifie aussi Altération de la faculté de voir, occasionnée par une cause interne. Il me prit
un tel éblouissement que je n'y voyais plus. Cette affection est souvent accompagnée de
vertiges et d'éblouissements.  
ÉBONITE
n. f.
Caoutchouc noir, durci, et qui s'emploie beaucoup dans l'industrie, notamment comme
isolateur.  
ÉBORGNER
v. tr.
Rendre borgne. Une branche d'arbre l'a éborgné. Il s'est éborgné en tombant.  
Fig., Éborgner un arbre, Le débarrasser des yeux inutiles.  
Par analogie, Éborgner une maison, Élever devant elle une autre construction qui lui enlève le
jour.  
ÉBOUILLANTER
v. tr.
Plonger dans l'eau bouillante. Pour tuer les chrysalides, on ébouillante les cocons des vers à
soie. Il s'est cruellement ébouillanté.  
ÉBOULEMENT
n. m.
Chute d'une chose qui s'éboule ou État d'une chose éboulée. L'éboulement de la muraille.
L'éboulement des terres. La voie était interceptée par un éboulement.  
ÉBOULER
v. tr.
Désagréger et faire tomber en ruines. Les fortes gelées de l'hiver ont éboulé cette muraille.  
Il s'emploie aussi comme intransitif ou pronominal pour signifier Se désagréger et tomber en
ruines. Le torrent a fait ébouler cette butte. Ces terres, ce tas de sable sont près d'ébouler. La
terrasse, la muraille s'est éboulée. Cette pile de bois va s'ébouler.  
ÉBOULIS
n. m.
Amas de matières éboulées. Un éboulis de sable, de terre, etc.  
ÉBOURGEONNAGE ou ÉBOURGEONNEMENT
n. m.
T. d'Agriculture
. Action d'ébourgeonner.  
ÉBOURGEONNER
v. tr.
T. d'Agriculture
. Débarrasser des bourgeons superflus. Voici le moment d'ébourgeonner les vignes.  
ÉBOURIFFANT, ANTE
adj.
Qui ébouriffe.  
ÉBOURIFFÉ, ÉE
adj.
Dont le vent ou quelque autre cause a mis les cheveux en désordre. Vous êtes tout ébouriffé.
Elle arriva tout ébouriffée.  
Il s'applique, dans un sens analogue, aux Cheveux, à la coiffure même. Votre coiffure est tout
ébouriffée.  
Il se dit, figurément, d'une Personne agitée, troublée, et qui laisse voir son trouble, son
agitation. Il est familier.  
ÉBOURIFFER
v. tr.
Relever, rebrousser les cheveux sur la tête, les mettre en désordre. Le vent a ébouriffé vos
cheveux, et, par extension, vous a ébouriffé.  
Il signifie, figurément et familièrement, Surprendre, troubler par quelque chose d'inattendu.
Son langage, son attitude m'ébouriffe.  
ÉBOUTER
v. tr.
Débarrasser une chose pointue d'un bout, d'une extrémité gênante ou inutile. Ébouter une
canne.  
ÉBRANCHAGE
n. m.
T. d'Arboriculture
. Action d'ébrancher.  
ÉBRANCHER
v. tr.
T. d'Arboriculture
. Dépouiller un arbre d'une partie de ses branches.  
ÉBRANLEMENT
n. m.
Action d'ébranler ou Mouvement de ce qui est ébranlé, de ce qui s'ébranle. Après un si grand
ébranlement, il est à craindre que cette muraille ne tombe. L'ébranlement de cerveau causé
par cette chute lui affaiblit l'esprit. L'ébranlement des dents. Fig., Les guerres civiles causent
de grands ébranlements dans les fortunes. L'ébranlement du crédit. L'ébranlement des trônes,
des États.  
ÉBRANLER
v. tr.
Amener par des secousses une chose à ne plus être dans une ferme assiette. Les vents ont
ébranlé la maison. Ce coup lui a ébranlé le cerveau. Les voûtes du temple s'ébranlèrent. Fig.,
Un empire que les discordes ont ébranlé. Ébranler le pouvoir de quelqu'un. Ébranler le crédit
public.  
En parlant des Personnes, il signifie Émouvoir quelqu'un, faire qu'il soit moins ferme dans la
situation d'esprit où il était, dans ses opinions, dans ses résolutions. Ces raisons l'ont fort
ébranlé. Les menaces ne sauraient m'ébranler. Les malheurs, les disgrâces n'ont point
ébranlé son courage, sa constance. Une fermeté qui ne s'ébranle jamais. On dit de même
Ébranler la résolution de quelqu'un, ébranler son espoir.  
S'ÉBRANLER signifie particulièrement, en termes de Guerre, Se mettre en mouvement,
commencer un mouvement. Des troupes qui s'ébranlent.  
ÉBRASEMENT
n. m.
T. d'Architecture
. Action d'ébraser ou Résultat de cette action. L'ébrasement d'une porte, d'une fenêtre. On dit
aussi dans le second sens ÉBRASURE.  
ÉBRASER
v. tr.
T. d'Architecture
. Élargir en dedans la baie d'une porte ou d'une fenêtre suivant un plan oblique. Porte, fenêtre
ébrasée.  
ÉBRASURE
n. f.
Voyez ÉBRASEMENT.  
ÉBRÉCHER
v. tr.
Endommager par une ou plusieurs brèches un instrument tranchant, un ustensile friable.
Ébrécher un couteau, un rasoir. S'ébrécher une dent, Se casser une partie d'une dent.
Mâchoire ébréchée.  
Figurément et familièrement, il signifie Diminuer, en parlant de la Fortune. Les folles
dépenses de ce jeune ménage ont fortement ébréché son avoir.  
ÉBRÉCHURE
n. f.
État de ce qui est ébréché. Il désigne aussi les Brèches elles-mêmes.  
ÉBRIÉTÉ
n. f.
Ivresse légère. Il était en état d'ébriété.  
ÉBROUEMENT
n. m.
Action de s'ébrouer.  
ÉBROUER (S')
v. pron.
Éternuer, en parlant des Animaux domestiques lorsqu'ils dégagent leurs naseaux de ce qui y
cause de la gêne ou de l'irritation.  
Il se dit aussi d'un Cheval qui fait un ronflement à la vue des objets qui le surprennent ou qui
l'effraient.  
ÉBROUER
v. tr.
T. d'Arts
. Laver, passer dans l'eau un tissu au sortir du métier. Ébrouer une pièce d'étoffe, de toile.  
ÉBRUITER
v. tr.
Divulguer, rendre public. Il ne faut pas ébruiter cette affaire. Il faut prendre garde que cette
nouvelle ne s'ébruite, ne vienne à s'ébruiter.  
ÉBUARD
n. m.
Coin de bois fort dur qui sert à fendre des bûches.  
ÉBULLITION
n. f.
Mouvement d'un liquide qui bout sur le feu. De l'eau en ébullition. Fig., La foule était en
ébullition. Il a le cerveau en ébullition.  
ÉBURNÉEN, ÉENNE
adj.
Qui a l'apparence de l'ivoire.  
ÉCACHER
v. tr.
Amincir en comprimant. En termes d'Arts, Écacher une lame, La passer à la meule. Écacher
l'or, l'argent filé, Le passer au laminoir.  
Il signifie aussi Déformer en comprimant. Écacher la lame d'un rasoir, d'un couteau,
L'émousser en appuyant. Il s'est écaché le doigt.  
Fam., Un nez écaché, Un nez camus et aplati. Il a vieilli.  
ÉCAILLAGE
n. m.
Action d'écailler.  
ÉCAILLÉ, ÉE
adj.
Qui est couvert d'écailles. Animaux écaillés.  
ÉCAILLE
n. f.
Chacune des petites lames minces et plates qui couvrent la peau de certains poissons et de
certains reptiles. Les écailles d'une carpe, d'un saumon, d'une morue. Écailles dures, rondes,
transparentes.  
Il désigne aussi l'Enveloppe dure et calcaire qui couvre et protège le corps des mollusques
bivalves. On le dit plus particulièrement des Huîtres.  
Écaille de tortue, ou, absolument, Écaille, l'Enveloppe dure qui couvre le dos de la tortue et
dont on fait de petits objets précieux. Tablettes couvertes d'écaille. Tabatière d'écaille. Ce que
vous prenez pour de la corne est de l'écaille.  
Il se dit pareillement, en termes de Botanique, de Productions plates et plus ou moins sèches,
qui composent ou accompagnent certaines parties des végétaux. Les bulbes du lis, les cônes
du sapin sont formés d'écailles. Les boutons du marronnier d'Inde, la tige de l'orobanche sont
garnis d'écailles.  
Il se dit encore, par analogie, des Lamelles minces et légères qui se détachent de la peau dans
certaines affections cutanées. Sa peau se soulevait par écailles. Fig. et fam., Les écailles lui
sont tombées des yeux, Ses yeux sont dessillés.  
En termes de Peinture, Ce tableau tombe en écailles, par écailles, se dit d'un Vieux tableau
dont les couleurs desséchées se gercent et se détachent de la toile par petites plaques.  
ÉCAILLER, ÈRE
n.
Celui, celle qui ouvre des huîtres pour les vendre.  
ÉCAILLER
v. tr.
Dépouiller des écailles un poisson, un reptile, etc. Vous n'avez pas bien écaillé cette carpe, ce
brochet. Écailler des huîtres.  
S'ÉCAILLER signifie Se détacher par écailles, par plaques minces. Ce tableau commence à
s'écailler. Cet enduit s'écaille. Cette émaillure s'est écaillée.  
ÉCAILLEUX, EUSE
adj.
Qui a des écailles. Le corps de ce mammifère est écailleux. Par analogie, Le bulbe du lis est
écailleux. Ardoise écailleuse, Qui se détache par plaques minces. En termes de Médecine,
Dartre écailleuse, Qui présente des plaques minces.  
ÉCALE
n. f.
Enveloppe extérieure qui renferme la coque dure de certains fruits, comme les noix.  
Il se dit aussi de la Gousse des pois, des fèves, des haricots.  
ÉCALER
v. tr.
Dépouiller de son écale. Il se dit surtout des Noix. Pour les plantes légumineuses, on dit plutôt
DÉCORTIQUER.  
ÉCARBOUILLER
v. tr.
Écraser de façon à morceler. Écarbouiller un limaçon, un crapaud. Il en eut la cervelle
écarbouillée. Il est populaire. On dit aujourd'hui abusivement ÉCRABOUILLER.  
ÉCARLATE
n. f.
Couleur rouge et fort vive. Teint en écarlate. Une belle écarlate. Écarlate des Gobelins.
Rouge comme écarlate, comme de l'écarlate.  
Il désigne aussi l'Étoffe teinte de cette couleur. Manteau d'écarlate.  
ÉCARLATE s'emploie aussi comme adjectif et signifie Qui est d'un rouge vif. Une robe
écarlate. Du velours écarlate.  
Figurément, il signifie Qui rougit par timidité ou par honte. Elle en devint tout écarlate.  
ÉCARQUILLER
v. tr.
Ouvrir tout grands les yeux, en signe d'attention ou d'étonnement. Il est familier.  
ÉCART
n. m.
Action par laquelle deux parties d'une chose s'écartent plus ou moins l'une de l'autre. Faire le
grand écart, Écarter les jambes au point que les cuisses touchent le sol.  
En termes d'Art vétérinaire, il se dit d'une Entorse de l'articulation antérieure du cheval, du
boeuf, etc. Ce cheval s'est donné un écart.  
À L'ÉCART,loc. adv.
À une certaine distance. Se tenir à l'écart dans une conversation. Mettre, tenir quelqu'un à
l'écart. Tirer quelqu'un à l'écart.  
Par analogie, À l'écart de, se dit à propos d'une Maison, d'une localité éloignée de
l'agglomération principale d'une commune. Sa villa est à l'écart du village.  
ÉCART signifie encore Action de s'éloigner de la direction qu'on doit suivre. Son cheval prit
peur et fit un brusque écart.  
En termes de Danse, Faire un écart, Porter le pied de côté.  
Il désigne aussi les Variations qui se produisent dans un mécanisme. Les écarts d'une montre,
d'un thermomètre.  
Il signifie au figuré Action de s'écarter de la raison, de la morale, des bienséances. Les écarts
de l'imagination. Se permettre des écarts. On avait à lui reprocher certains écarts de
conduite. Les écarts de la jeunesse.  
ÉCART
n. m.
T. de Jeu de Cartes
. Action d'écarter.  
ÉCARTÉ
n. m.
Jeu de cartes qui se joue à deux et où l'on peut écarter tout ou partie des cartes. Jouer à
l'écarté. Table d'écarté.  
ÉCARTÈLEMENT
n. m.
Action d'écarteler.  
ÉCARTELER
(J'écartèle; nous écartelons.) v. tr.
Mettre en quatre quartiers : sorte de supplice qu'on faisait souffrir à des criminels de lèse-majesté au premier chef, en les tirant par les quatre membres, à quatre chevaux.  
En termes de Blason, il signifie Partager l'écu en quatre. Il écartèle de telles et telles armes, de
tels et tels émaux.  
ÉCARTELURE
n. f.
T. de Blason
. Division de l'écu en quatre quartiers ou l'Une de ces divisions.  
ÉCARTEMENT
n. m.
Action d'écarter, de s'écarter, ou Résultat de cette action. L'écartement des jambes.
L'écartement de deux lignes.  
Il signifie particulièrement Disjonction, séparation de choses qui doivent être jointes. Il y a eu
de l'écartement dans ce mur.  
ÉCARTER
v. tr.
Séparer, éloigner. Écarter les jambes. Écarter les branches qui empêchent de passer. J'écartai
les cheveux qui lui couvraient le visage. Écarter le voile qui cache la vue d'un objet. Écartez
ce qui vous gêne, écartez-le de vous. Écartez-vous de lui. Écarter la foule. La foule s'écarta
pour le laisser passer. Cet enfant va se brûler, écartez-le de la cheminée. Le vent a écarté les
nuages. La tempête a écarté les vaisseaux. Deux lignes qui vont en s'écartant. Leurs navires
s'écartèrent pendant la nuit.  
Ne vous écartez pas, Restez ici près.  
Ce fusil écarte le plomb, ou absolument Ce fusil écarte, Il ne porte pas, il ne lance pas son
plomb bien serré et bien ensemble.  
Un endroit écarté, Qui est à l'écart, isolé, retiré.  
Il signifie encore Détourner. Écarter quelqu'un du droit chemin. Il écarta le coup avec son
bâton. Vous vous écarteriez trop si vous preniez ce chemin-là. S'écarter du but. Écarter les
malheurs. Écarter les mauvaises pensées. Il a écarté tous ceux qui lui nuisaient. Sa demande
en justice fut écartée par une fin de non-recevoir. Écarter les soupçons. Écarter une
objection. S'écarter de son devoir, du respect que l'on doit à quelqu'un. S'écarter du bon sens.
S'écarter de son sujet dans un discours.  
ÉCARTER
v. tr.
T. de Jeu de Cartes
. Mettre à part, rejeter des cartes dont on ne veut point se servir. Écarter un as. Écarter un roi.
Absolument, Je n'ai point encore écarté.  
ÉCARTEUR
n. m.
T. de Courses de taureaux, de vaches sauvages
. Celui qui évite l'attaque de l'animal en faisant un écart.  
Il désigne aussi, en termes d'Agriculture, Celui qui prend le quart d'une récolte qui doit être
partagée.  
ÉCATIR
v. tr.
Voyez CATIR.  
ÉCATISSAGE
n. m.
Voyez CATISSAGE.  
ÉCATISSEUR
n. m.
Voyez CATISSEUR.  
ECCE HOMO
(On prononce Ekcé.)n. m.
Expression tirée du latin. Tableau ou statue du Christ couronné d'épines.  
ECCHYMOSE
(CH se prononce K dans ce mot et dans le suivant.)n. f.
T. didactique
. Extravasation de sang dans le tissu de nos organes, due ordinairement à une cause violente.  
On le dit surtout de l'Extravasation qui a lieu dans le tissu cellulaire sous-cutané et qui paraît à
la peau. Il est sorti de cet accident couvert d'ecchymoses.  
ECCHYMOSÉE
adj.
T. didactique
. Qui est affecté d'une ecchymose. Des tissus ecchymosés. Un oeil ecchymosé.  
ECCLÉSIASTE
n. m.
Nom d'un des livres de l'Ancien Testament. Il ne faut pas confondre l'Ecclésiaste avec
l'Ecclésiastique.  
ECCLÉSIASTIQUE
adj. des deux genres
. Qui a rapport à l'Église, au clergé. Dignités ecclésiastiques. Les censures ecclésiastiques.
Auteur ecclésiastique. L'histoire ecclésiastique.  
Il se dit, comme nom masculin, d'un Membre du clergé. Un ecclésiastique. Un jeune
ecclésiastique.  
ECCLÉSIASTIQUE
n. m.
Nom d'un des livres de l'Ancien Testament. Les préceptes de l'Ecclésiastique.  
ECCLÉSIASTIQUEMENT
adv.
D'une manière ecclésiastique. Il vit ecclésiastiquement.  
ÉCERVELÉ, ÉE
adj.
Qui a peu de jugement. Tête écervelée. Il faut être bien écervelé pour agir ainsi.
Substantivement, C'est un jeune écervelé. Que veut dire cette petite écervelée? Agir en
écervelé.  
ÉCHAFAUD
n. m.
Assemblage de pièces de bois, qui forme une espèce de plancher sur lequel les ouvriers
montent pour travailler dans les parties élevées d'une construction. On ne peut plus travailler
à cette muraille sans échafaud. On dit plutôt aujourd'hui ÉCHAFAUDAGE.  
Il désigne aussi des Ouvrages de charpenterie, élevés ordinairement par degrés, en forme
d'amphithéâtre, pour voir plus commodément des cérémonies publiques ou d'autres
spectacles. On dit plutôt aujourd'hui TRIBUNE ou ESTRADE.  
Il se dit également d'une Espèce de plancher qu'on élève pour l'exécution des criminels et qui,
dans certains pays, sert encore à leur exposition. Dresser un échafaud. Mourir sur un
échafaud. Porter sa tête sur l'échafaud. Monter à l'échafaud. Prov., Le crime fait ta honte et
non pas l'échafaud.  
ÉCHAFAUDAGE
n. m.
Action d'établir des échafauds pour bâtir, pour peindre ou pour faire tout autre travail ou
Assemblage de ces échafauds. Il en a coûté beaucoup pour l'échafaudage. Son échafaudage
est mal dressé.  
Il s'emploie aussi figurément pour désigner de Grands préparatifs qu'on fait pour peu de chose
et notamment un Grand raisonnement inutile ou vain, un grand étalage de sentiments, de
maximes, d'arguments sur un sujet de peu d'importance. Tout ce bel échafaudage s'écroule
devant les faits. Un échafaudage de preuves, d'arguments.  
ÉCHAFAUDER
v. intr.
Dresser des échafaudages, en parlant de la Construction ou de la décoration des bâtiments. Il a
fallu échafauder pour terminer ce mur, pour travailler à ce dôme.  
Il est aussi transitif, au sens figuré, et signifie Bâtir avec précipitation et sans ordre un projet,
une théorie, une argumentation qui n'offre pas de caractère solide et durable. Échafauder un
raisonnement. Échafauder un système. Échafauder un projet sur une hypothèse.  
ÉCHALAS
n. m.
Bâton d'un mètre ou deux de long que l'on fiche en terre pour soutenir un cep de vigne, un
petit arbre, un arbuste. Planter, ficher, arracher des échalas.  
Fam., Droit comme un échalas. Maigre comme un échalas.  
ÉCHALASSEMENT
n. m.
Action d'échalasser.  
ÉCHALASSER
v. tr.
Garnir d'échalas. Échalasser une vigne.  
ÉCHALIER
n. m.
Sorte d'escalier formé de traverses de bois et pratiqué dans une haie pour permettre de la
franchir.  
Il se dit aussi de la Partie d'une clôture qui peut s'ouvrir ou se déplacer et de la Clôture d'un
champ faite avec des branches d'arbre pour en fermer l'entrée aux bestiaux.  
ÉCHALOTE
n. f.
Espèce d'ail qui a une saveur moins forte que l'ail ordinaire. Sauce à l'échalote. Il faut mettre
des échalotes dans ce ragoût.  
ÉCHAMPIR
v. tr.
Voyez RÉCHAMPIR.  
ÉCHANCRER
v. tr.
Tailler en forme de croissant, de portion de cercle, en parlant des Étoffes, de la toile, du cuir,
du bois, etc. Échancrer l'encolure d'un manteau. Échancrer une housse de cheval, une table.  
Il se dit par analogie, en termes de Botanique, des Parties d'une plante dont les bords sont
entamés comme si on en avait emporté une pièce avec des ciseaux. Des feuilles échancrées en
forme de croissant, en coeur, en pointe. Pétales échancrés.  
On le dit aussi en termes de Géographie. Les côtes de la Bretagne sont très profondément
échancrées. La mer a échancré cette falaise.  
ÉCHANCRURE
n. f.
Action d'échancrer ou Résultat de cette action. Il faut un peu plus d'échancrure à cette
manche. Élargissez l'échancrure. Les feuilles de cet album ont une échancrure à leur sommet.
L'échancrure d'un os.  
ÉCHANGE
n. m.
Action d'échanger. Échange avantageux. En échange de son domaine, il lui a donné des
rentes, une maison. Je lui ai cédé mon cheval, il m'a donné un tableau en échange. Faire un
échange. L'échange d'une chose contre une autre.  
Commerce d'échange ou par échange, Commerce où l'on fait seulement échange de
marchandises, sans employer la monnaie. Il ne se fait, dans ce pays, qu'un commerce
d'échange. Les échanges internationaux. L'échange des produits.  
Échange de prisonniers, Remise réciproque des prisonniers faits de part et d'autre à la guerre.  
Il signifie encore Remise, communication ou envoi réciproque, surtout dans le langage
diplomatique. L'échange des pouvoirs qui se fait entre plénipotentiaires. L'échange des
ratifications de ce traité a eu lieu tel jour. Un échange de notes diplomatiques. Un échange de
lettres, de dépêches. On dit aussi dans le langage ordinaire Un échange de vues, d'idées. Un
échange de bons offices, de services. Un échange de compliments, de politesses, d'injures,
d'invectives.  
ÉCHANGEABLE
adj. des deux genres
. Qui peut être échangé. Cette denrée, ces effets sont échangeables. Ce prisonnier est
échangeable contre un autre.  
ÉCHANGER
v. tr.
Donner une chose et en recevoir une autre en compensation. Échanger une propriété contre
une autre. On a échangé les prisonniers.  
Il signifie particulièrement, dans le langage diplomatique, Se remettre, se communiquer ou
S'envoyer réciproquement des pouvoirs, un acte, etc. Les plénipotentiaires ont échangé leurs
pouvoirs. On a échangé les ratifications du traité. Il fallut échanger plusieurs notes
diplomatiques avant de s'entendre. On dit de même dans le langage ordinaire : Ces personnes
ont échangé des vues sur la question sans parvenir à se mettre d'accord. Ces deux bateaux
ont échangé quelques coups de canon. Après avoir échangé quelques politesses, nous en
vînmes à l'objet de notre entrevue. Ils échangèrent quelques injures, quelques coups de poing,
et la querelle en resta là. Dans ce duel, deux balles ont été échangées sans résultat.  
ÉCHANSON
n. m.
Officier qui était chargé de servir à boire à une divinité, à un roi, à un prince. Ganymède était
l'échanson des dieux.  
Il se dit quelquefois, par extension et familièrement, de Toute personne qui sert à boire. Vous
êtes un échanson bien maladroit.  
ÉCHANTILLON
n. m.
Petit morceau d'étoffe, de toile ou d'autres marchandises que l'on montre pour faire connaître
la pièce ou la marchandise entière. Ce n'est qu'un échantillon de la pièce. La pièce ne se
rapporte pas à l'échantillon. Échantillon de vin, de blé.  
Fig. et fam., Juger de la pièce par l'échantillon, Juger de quelqu'un ou de quelque chose par le
peu qu'on en sait ou qu'on en a vu.  
En termes d'Arts, il désigne la Force, la dimension des pièces de bois qui servent aux
constructions. Cette pièce de bois est d'un grand, d'un moyen, d'un petit échantillon. Ces deux
pièces sont de même échantillon, d'échantillon différent. On dit de même Ce bâtiment est d'un
grand échantillon, d'un faible échantillon, Il a beaucoup, a peu d'épaisseur.  
Il se dit figurément des Choses de l'esprit, comme lorsqu'on montre un fragment de poème,
quelques pages de prose, pour donner une idée de l'ouvrage dont ils font partie. On vante
l'ouvrage qu'il doit publier, je voudrais en voir un échantillon.  
Il se dit figurément et familièrement d'un Spécimen remarquable. Cet animal est un
échantillon de sa race. Un échantillon de rosiers.  
Fig. et fam., Donner un échantillon de son savoir-faire, Montrer ce que l'on sait faire. On dit
de même Ce n'est là qu'un échantillon de son savoir-faire, Son habileté ne se borne pas à cela.  
ÉCHANTILLONNAGE
n. m.
Action d'échantillonner.  
ÉCHANTILLONNER
v. tr.
Détacher d'une pièce d'étoffe un morceau qui sert aux vendeurs à indiquer aux clients la
couleur, le tissu, etc., de cette pièce. Échantillonner une pièce de drap, de soie.  
Il signifie aussi Confronter un poids, une mesure avec sa matrice originale. Les poids de ce
trébuchet ont été marqués et échantillonnés à la Monnaie.  
Il signifie encore Exécuter partiellement un travail pour indiquer le modèle à suivre.
Échantillonner une tapisserie, Indiquer sur le canevas les nuances de chaque partie du dessin.  
ÉCHAPPADE
n. f.
T. de Gravure sur bois
. Accident qui arrive lorsque, en forçant la résistance du bois, l'outil échappe et va tracer un
sillon sur une autre partie de la planche.  
ÉCHAPPATOIRE
n. f.
Subterfuge, moyen adroit et subtil pour se tirer d'embarras. Trouver une échappatoire. Il a ses
échappatoires toutes prêtes.  
ÉCHAPPÉE
n. f.
Action imprudente par laquelle on s'écarte de son devoir. C'est une échappée de jeune homme.
Il a fait plusieurs échappées.  
Faire quelque chose par échappées, Faire quelque chose par intervalles, et comme à la
dérobée.  
En termes d'Architecture, il se dit de l'Espace ménagé pour le tournant des voitures à leur
entrée dans une cour, dans une remise ou dans un garage et de Celui qu'on laisse entre un
escalier et la voûte ou le plafond. On dit aussi ÉCHAPPEMENT.  
En termes de Peinture, Échappée de lumière, Lumière qui éclaire quelque partie du tableau en
passant entre deux corps très proches l'un de l'autre.  
Échappée de vue, Vue resserrée que l'on a tout à coup entre des collines, des bois, des
maisons. De belles échappées. À cet endroit de la route, il y a une magnifique échappée sur la
vallée. Fig., Il y a dans cette étude historique des échappées sur d'autres sujets.  
ÉCHAPPEMENT
n. m.
T. de Mécanique
. Action de s'échapper. L'échappement de la vapeur. Tuyau, soupape d'échappement.  
Il se dit aussi de Tout dispositif par lequel le régulateur modère le mouvement d'une machine
et en reçoit en même temps l'impulsion. On l'emploie surtout en termes d'Horlogerie. Montre
à échappement. Échappement à recul. Échappement à repos, ou à cylindre. Échappement
libre. Échappement à ancre.  
En termes d'Architecture, il est synonyme d'ÉCHAPPÉE.  
ÉCHAPPER
v. intr.
Se sauver des mains de quelqu'un. d'une prison, de quelque péril, etc. Laisser échapper un
prisonnier. Tous ses compagnons furent massacrés, et lui-même n'échappa qu'à grand-peine.
Dans cette acception, il a aussi la forme pronominale. S'échapper de prison, des mains de
quelqu'un. S'échapper de cet endroit à toutes jambes. L'oiseau que j'avais pris s'est échappé.
L'animal rompit son lien et s'échappa.  
ÉCHAPPER DE signifie Cesser, par la force ou par la fuite, par un mouvement violent ou
adroit, d'être où l'on était, où l'on était retenu, Échapper des mains des ennemis. Échapper du
naufrage, du feu.  
ÉCHAPPER À signifie Se soustraire, se dérober par la fuite à, être préservé de. Il ne peut
échapper au dilemme pressant de son adversaire. Échapper à la fureur, à la poursuite des
ennemis. Il ne peut m'échapper. Échapper à la tempête. Échapper au danger. Échapper à la
mort.  
Fig. et fam., C'est un cheval échappé. Voyez CHEVAL.  
Le participe passé ÉCHAPPÉ s'emploie aussi comme nom. Fig. et fam., Un échappé de
Charenton, ou simplement des petites maisons, Un fou qui a été enfermé ou qui pourrait l'être.
Un échappé du bagne, de prison, Un homme qui a été au bagne, en prison ou qui l'a mérité.  
S'ÉCHAPPER se dit aussi, par extension, d'une Chose qui d'elle-même sort d'un lieu, d'un
endroit, d'une autre chose où elle était retenue, enfermée, contenue. L'eau s'échappe par une
fente du rocher. La fumée ne s'échappait que par une étroite ouverture. Des pleurs
s'échappèrent de mes yeux. L'épée s'échappa de mes mains. On dit aussi L'épée échappa de
mes mains.  
ÉCHAPPER signifie plus particulièrement, tant au sens physique qu'au sens moral, N'être pas
saisi, aperçu, découvert, ou seulement remarqué; et alors il se conjugue toujours avec
l'auxiliaire Avoir. Des étoiles si éloignées, des insectes si petits échappent à la vue, aux yeux.
La cause de ce phénomène échappe à toutes les recherches. Bien des choses échappent à
notre attention. Rien n'échappe à sa pénétration. Le véritable sens avait échappé à tous les
traducteurs. Votre observation m'avait d'abord échappé. Il a dit une sottise qui n'a point
échappé à ses auditeurs.  
Il se dit figurément et absolument de Quelqu'un qui se dérobe à la discussion. Il échappe. Il
est fuyant, il échappe.  
Il se dit encore, figurément, des Choses dont on est frustré, ou que l'on ne saurait conserver,
fixer, qui se perdent, s'évanouissent, se dissipent. Cet emploi, cet héritage lui échappe au
moment où il croyait le tenir. Laisser échapper une place. Laisser échapper l'occasion, une
bonne occasion. Cet avantage pourrait bien lui échapper. Son autorité lui échappe. La vie, le
temps nous échappe. Ce dernier espoir allait aussi lui échapper. On dit aussi
pronominalement. Il vit s'échapper le dernier espoir qui lui restait. Toutes ses illusions se
sont échappées l'une après l'autre.  
La patience lui échappe, lui a échappé, Il commence à perdre patience, il a témoigné de
l'impatience; ou Il s'emporte, il s'est emporté, après s'être longtemps contenu.  
Échapper de la mémoire, se dit des Choses dont on perd le souvenir, que l'on oublie. Cela
m'avait, m'était échappé de la mémoire.  
Laisser échapper un cri, un soupir, Pousser involontairement un cri, un soupir. Dans un sens
analogue, Un cri, un soupir lui échappa, lui a échappé, lui est échappé, vint à lui échapper.  
ÉCHAPPER s'applique particulièrement à Ce qu'on dit, à ce qu'on fait par imprudence, par
indiscrétion, par mégarde, par négligence, etc.; et alors il se conjugue le plus souvent avec
l'auxiliaire Être. À peine cette parole me fut-elle échappée, que je sentis mon imprudence. Son
secret lui échappa. Il est impossible qu'une pareille bévue lui soit échappée. Quelques fautes,
quelques négligences vous sont échappées par-ci par-là. On dit dans un sens analogue Laisser
échapper un mot, un secret, etc.  
Il s'emploie souvent dans le même sens comme verbe impersonnel. Il lui est échappé un mot
inconvenant. Il m'est échappé, il lui est échappé de dire, de faire. Il lui échappe souvent de
dire des choses déplacées. Il lui est échappé des fautes, des négligences.  
Il est quelquefois verbe transitif et signifie alors Éviter. Échapper la potence. Il ne
l'échappera pas.  
Prov., L'échapper belle, Éviter heureusement un péril dont on était menacé. Il l'a échappé
belle.  
Il signifie aussi, figurément, S'emporter inconsidérément à dire ou à faire quelque chose
contre la raison ou la bienséance. Il est sujet à s'échapper. Il s'échappe souvent. Il s'est
échappé jusqu'à injurier ce vieillard.  
ÉCHARDE
n. f.
Piquant de chardon ou petit éclat de bois qui est entré dans la chair. On lui a tiré une écharde
du pied. Il lui entra une écharde sous l'ongle.  
ÉCHARDONNER
v. tr.
Débarrasser un terrain des chardons qui l'ont envahi. Échardonner un champ, une prairie, des
blés.  
ÉCHARNER
v. tr.
T. de Corroyeur
. Débarrasser une peau de la chair qui y adhère encore.  
ÉCHARNURE
n. f.
T. de Corroyeur
. Reste de chair que l'on ôte d'un cuir que l'on prépare ou Façon qu'on donne en écharnant.  
ÉCHARPE
n. f.
Large bande d'étoffe, que l'on portait autrefois de la droite à le gauche en forme de baudrier et
qu'on porta encore en forme de ceinture. La couleur de l'écharpe servait autrefois, parmi les
gens de guerre, à distinguer les différentes nations ou les différents partis. Les Français
portaient l'écharpe blanche, les Espagnols l'écharpe rouge. Les officiers municipaux, les
commissaires de police ont une écharpe tricolore. Dans les Romans de chevalerie, Porter une
écharpe aux couleurs de sa dame.  
Il se dit aussi d'une Bande de quelque étoffe qu'on porte passée au cou, pour soutenir un bras
blessé ou malade. Avoir le bras en écharpe. Porter le bras en écharpe.  
Il se dit encore d'une Sorte de vêtement ou de parure que les femmes portent sur les épaules
ou autour du cou. Écharpe de soie. Écharpe de tulle. Écharpe de dentelle.  
Par extension, en termes d'Arts, il désigne souvent une Pièce de bois ou de fer posée
obliquement ou des Travaux de terre destinés à arrêter les eaux sur une route, sur la pente
d'une colline, etc.  
Par analogie, il désigne encore, en termes d'Arts, les Cordages dont se servent les maçons
pour faire avancer ou faire monter les gros matériaux de construction.  
EN ÉCHARPE.loc. adv.
Obliquement, de biais, de travers. Un coup d'épée qui va en écharpe. Le canon tirait en
écharpe. Ce train prit l'autre en écharpe.  
ÉCHARPER
v. tr.
Maltraiter, détruire presque entièrement. Ce régiment fut écharpé. Ce misérable fut écharpé
par la foule.  
ÉCHASSE
n. f.
Un des deux longs bâtons, à chacun desquels il y a une espèce d'étrier attaché, ou un fourchon
du bois même, dans lequel on met les pieds, soit pour paraître plus grand, soit pour marcher
dans les terrains sablonneux ou marécageux, ou parmi les hautes herbes. Être monté sur des
échasses. Marcher avec des échasses.  
Être monté sur des échasses signifie figurément et par plaisanterie Avoir l'esprit guindé,
parler d'une manière emphatique et employer de grands mots ou Affecter de grands airs pour
se faire remarquer.  

ÉCHASSIERS n. m. pl.
T. de Zoologie 
Ordre d'oiseaux qui ont les pattes longues, ce qui les fait paraître comme montés sur des échasses. Les cigognes, les hérons, les vanneaux appartiennent à l'ordre des échassiers.  Il peut s'employer au singulier pour désigner Tel ou tel oiseau de cet ordre.  

ÉCHAUDÉ
n. m.
Sorte de pâtisserie très légère, faite de pâte échaudée et qui se donne surtout comme
nourriture aux oiseaux. Échaudé au sel et à l'eau.  
ÉCHAUDER
v. tr.
Passer un objet à l'eau très chaude. Échauder un pot de terre, une théière.  
Échauder de la pâte, La mettre, pendant un certain temps, dans de l'eau bouillante.  
Il signifie également Tremper dans l'eau bouillante. Échauder un cochon de lait pour lui
enlever le poil. Échauder de la volaille pour la plumer.  
Il signifie encore Endommager quelque partie du corps par l'action d'un liquide très chaud,
bouillant. S'échauder la main, le pied. De l'huile bouillante m'est tombée sur la jambe et me
l'a tout échaudée. Elle s'est échaudée, en voulant retirer la marmite du feu.  
Prov. et fig., Chat échaudé craint l'eau froide. Voyez CHAT.  
Fig. et fam., Être échaudé, S'échauder signifie Subir une déception, éprouver quelque
dommage, quelque mal dans une affaire. Il ne s'engagera plus dans de pareilles affaires, il s'y
est échaudé, il y a été échaudé.  
ÉCHAUDOIR
n. m.
Lieu où l'on échaude.  
Il désigne aussi des Récipients qui servent à cet usage.  
ÉCHAUFFANT, ANTE
adj.
T. de Médecine
. Qui échauffe, qui détermine de l'échauffement. Nourriture échauffante. Régime échauffant.  
ÉCHAUFFEMENT
n. m.
Action d'échauffer ou de s'échauffer, ou Résultat de cette action. L'échauffement d'un essieu.
L'échauffement du sol, des eaux des fleuves, des rivières, de la mer. L'échauffement du blé, de
la farine.  
Il se dit particulièrement, en termes de Médecine, du Trouble intestinal qui se manifeste par la
constipation.  
ÉCHAUFFER
v. tr.
Rendre chaud. Il faut faire bon feu dans cette chambre pour l'échauffer. Les oiseaux
échauffent leurs petits sous leurs ailes. On dit plutôt RÉCHAUFFER.  
S'ÉCHAUFFER signifie Devenir chaud. La chambre s'échauffe, commence à s'échauffer.
L'air s'échauffe.  
Il se dit aussi de Ce qui cause un excès de chaleur animale, et particulièrement d'une irritation
qui a quelquefois pour résultat la constipation. Cette course m'a beaucoup échauffé. Il s'est
échauffé à marcher. Ce régime alimentaire ne pourra que vous échauffer.  
Fig., Échauffer le sang, la bile à quelqu'un, Le mettre en colère, l'impatienter. On dit dans un
sens analogue S'échauffer la bile.  
Fig. et fam., Échauffer les oreilles à quelqu'un. Le mettre en colère par quelque discours.  
Il signifie spécialement Altérer par un commencement de fermentation. Ce grain, cette farine
risque de s'échauffer dans ce grenier.  
Il signifie figurément Animer beaucoup, jusqu'à la passion ou l'emportement. Échauffer les
esprits. Cette lecture lui a échauffé l'imagination. Vous ne sauriez lui parler de cela
qu'aussitôt il ne s'échauffe.  
En termes de Chasse, S'échauffer sur la voie, se dit des Chiens qui suivent la voie avec trop
d'ardeur.  
Fig., La querelle, la dispute, la conversation, la lutte, l'action s'échauffe, est fort échauffée.
Elle s'anime de plus en plus, elle est très animée.  
Employé comme nom, le participe passé se dit figurément et familièrement d'une Personne
qui s'exalte sans raison pour des sujets qui n'en valent pas la peine. C'est un échauffé. Cette
femme est une échauffée.  
ÉCHAUFFOURÉE
n. f.
Entreprise mal concertée, malheureuse contre des ennemis privés ou publics. Il s'est laissé
engager dans une véritable échauffourée. Ce ne fut pas un combat, ce fut une échauffourée.  
ÉCHAUGUETTE
n. f.
Terme d'ancienne fortification
. Guérite placée dans quelque lieu d'une place forte, d'un château fortifié, pour découvrir ce
qui se passe aux environs.  
ÉCHAULER
v. tr.
Chauler le grain.  
ÉCHÉANCE
n. f.
Terme où échoit le paiement d'une chose due. L'échéance du premier paiement. À l'échéance
du terme. L'échéance d'une lettre de change. Fig., Nous verrons bien la valeur de vos
promesses quand elles seront arrivées à échéance.  
Il signifie également, en termes de Procédure, Terme d'un délai quelconque. Le délai d'un
ajournement ne comprend pas le jour de l'échéance.  
ÉCHEC
Interjection
qui s'emploie au jeu des échecs, lorsqu'on attaque le roi, en sorte qu'il est obligé de se retirer
ou de se couvrir.  
Il s'emploie aussi comme nom masculin et signifie Coup par lequel, au jeu des Échecs, on met
le roi en péril. Faire échec au roi. Faire échec et mat, Gagner la partie. Adjectivement, Être
échec et mat, Perdre la partie.  
Fig., Faire échec à quelqu'un, Lui créer des embarras, des obstacles. Tenir quelqu'un en
échec, L'empêcher d'agir, de se déterminer.  
Il signifie par extension Revers momentané dans une entreprise. L'armée ennemie a éprouvé
plusieurs échecs. Ses démarches ont abouti à un échec. C'est un échec à sa fortune. Il a eu un
échec à son examen.  
Le pluriel ÉCHECS (Le c final ne se prononce ordinairement pas) désigne le Jeu qui se joue
par deux personnes sur un tablier ou damier, avec huit pièces et huit pions de chaque côté. On
ne perd aux échecs que par sa faute. Une partie d'échecs. Un grand joueur d'échecs.  
Prov., Au jeu des échecs, les fous sont les plus proches des rois.  
Il se dit aussi des Pièces avec lesquelles on joue à ce jeu, considérées toutes ensemble. Des
échecs d'ivoire, de buis, d'ébène.  
ÉCHELETTE
n. f.
Sorte de petite échelle que l'on attache à côté du bât d'une bête de somme pour y placer, y
accrocher ce qu'on veut transporter, comme des gerbes, des bottes de foin, de paille.  
Il désigne aussi une Sorte de ridelle qu'on met sur le devant d'une charrette et qui sert à retenir
le foin, la paille, les gerbes dont la charrette est chargée.  
ÉCHELLE
n. f.
Dispositif composé de deux montants de bois ou de fer munis d'espace en espace de traverses
de bois ou de fer disposées de manière qu'elles peuvent servir de degrés ou d'escalier. Monter
avec une échelle. Monter à une échelle, à l'échelle. Tenir l'échelle, tenir le pied de l'échelle,
de peur qu'elle ne glisse.  
Échelle double, Dispositif formé de deux échelles réunies à leur partie supérieure et dont
chacune sert d'appui à l'autre.  
Par analogie, Échelle de corde, Sorte d'échelle dont les montants et les échelons sont de corde.
Jeter une échelle de corde. Monter à la fenêtre par une échelle de corde. En termes de
Marine, il se dit d'une Échelle dont les deux montants sont de corde et dont les échelons sont
faits de rouleaux de bois. On la nomme autrement Échelle de poupe, parce qu'il y en a
toujours une de ce genre pendue à l'arrière des bâtiments.  
ÉCHELLE se dit également, en termes de Marine, de Tout degré, de tout escalier fixe ou
volant. Échelles d'entre-pont. Échelle de dunette.  
Fig. et fam., Après lui il faut tirer l'échelle, se dit de Quelqu'un qui a si bien fait en quelque
chose, que personne ne peut faire mieux. Cette expression s'emploie aussi ironiquement par
antiphrase. Après cela, il faut tirer l'échelle.  
Faire à quelqu'un la courte échelle, Disposer les mains de manière qu'il y pose le pied pour se
hisser de là sur les épaules, et par extension L'aider à trouver une situation plus élevée.  
Fig., L'échelle sociale, La hiérarchie sociale, la série, l'ensemble des diverses conditions
sociales. Être au dernier degré de l'échelle sociale.  
Fig., Échelle des êtres, d'après une certaine théorie philosophique, Série non interrompue
d'êtres qui s'élèvent de plus en plus depuis la matière brute et les plus simples des êtres
organisés jusqu'aux plus parfaits.  
En style biblique, Échelle de Jacob, Échelle symbolique que Jacob vit en songe et qui allait de
la terre au ciel.  
En termes de Géographie, d'Architecture, il signifie Ligne divisée en parties qui représentent
des kilomètres, des mètres, des lieues, des milles, etc., et placée dans une carte, dans un plan,
dans un dessin, pour servir de commune mesure à toutes les distances, à toutes les
dimensions, pour indiquer le rapport des distances ou des dimensions marquées sur la carte,
sur le plan, etc., avec les distances et les dimensions réelles. Prendre la distance sur l'échelle.
Mesurer sur ou d'après l'échelle.  
Échelle d'un centimètre pour mètre, Échelle où chaque division d'un centimètre représente
une longueur d'un mètre. Le plan de cet édifice est sur une échelle d'un centimètre pour mètre.  
Plan à l'échelle d'un dix-millième, d'un cent-millième, Plan sur lequel les dimensions figurées
sont dix mille fois, cent mille fois moins grandes qu'elles ne le sont en réalité.  
Fig., Faire quelque chose, opérer, travailler sur une grande échelle, En embrassant un grand
nombre d'objets, en agissant sur de grandes masses. On dit dans le sens contraire Opérer,
travailler sur une petite échelle.  
L'échelle d'un thermomètre, d'un baromètre, La série des divisions ou degrés qu'on trace sur
ces instruments pour mesurer les dilatations, les contractions ou les mouvements éprouvés par
les liquides qu'ils contiennent. On dit dans un sens analogue L'échelle d'un aréomètre, etc.  
Échelle des ponts, Divisions indiquées sur les piles des ponts pour évaluer la hauteur des
eaux. L'échelle du Pont-Royal à Paris.  
Échelle mobile, Système de taxes variables qui peut être appliqué à l'importation des grains en
France. La suppression de l'échelle mobile.  
L'échelle diatonique, l'échelle harmonique se dit, en termes de Musique, de la Succession des
sons dans l'ordre diatonique ou dans l'ordre harmonique.  
Faire échelle se disait d'un Bâtiment qui relâchait dans quelque port du Levant. On dit
aujourd'hui plus généralement pour tous les ports Faire escale.  
Il désigne par suite une Place de commerce sur les côtes, dans les mers du Levant. Trafiquer
dans les échelles du Levant.  
ÉCHELON
n. m.
Chacune des traverses de bois ou de fer qui servent de degrés dans une échelle. Il posait le
pied sur le premier, sur le dernier échelon. Monter, gravir, sauter, passer un échelon.
Descendre un ou plusieurs échelons.  
Il se dit, figurément et familièrement, de Ce qui sert à mener d'un rang, d'un grade à un autre
plus élevé. Cette fonction modeste était un échelon pour monter à une plus grande. Monter un
échelon. Il est arrivé par échelons, d'échelon en échelon, au sommet de la hiérarchie.  
Descendre d'un échelon, descendre un échelon, Descendre d'un rang, d'un grade quelconque
au rang, au grade immédiatement inférieur.  
En termes d'Art militaire, Disposer des troupes par échelons, les ranger en échelons, Les
disposer sur divers plans, de façon que les unes puissent soutenir et remplacer successivement
les autres. On dit dans un sens analogue Marcher en échelons.  
ÉCHELONNEMENT
n. m.
Action d'échelonner ou de s'échelonner. L'échelonnement des paiements.  
ÉCHELONNER
v. tr.
T. d'Art militaire
. Ranger en échelons. Échelonner un corps d'infanterie. Ce corps alla s'échelonner sur la
route de Valenciennes à Cambrai.  
Par analogie, il signifie Exécuter en plusieurs fois à des intervalles fixés d'avance. Échelonner
des paiements par des versements successifs. Échelonner un travail.  
ÉCHENILLAGE
n. m.
T. d'Agriculture
. Action d'écheniller. La loi prescrit au propriétaire et au fermier l'échenillage sur les arbres,
les haies et les buissons.  
ÉCHENILLER
v. tr.
T. d'Agriculture
. Débarrasser des chenilles. Si vous n'échenillez pas vos arbres, il n'y restera pas une feuille.  
ÉCHENILLEUR
n. m.
T. d'Agriculture
. Celui qui échenille les arbres.  
En termes de Zoologie, il se dit d'un Genre d'oiseaux qui détruisent les chenilles.  
ÉCHENILLOIR
n. m.
T. d'Agriculture
. Instrument dont on se sert pour écheniller les arbres.  
ÉCHEVEAU
n. m.
Assemblage de fils de chanvre, de soie, de laine, de coton repliés en plusieurs tours, afin qu'ils
ne se mêlent point. Écheveau de fil blanc. Écheveau de soie. Dévider un écheveau. La
centaine d'un écheveau.  
Fig., C'est un écheveau embrouillé, se dit d'une Affaire compliquée. Il se dit aussi du Récit de
cette affaire ou de toute explication confuse.  
ÉCHEVELÉ, ÉE
adj.
Qui a les cheveux épars et en désordre. Une femme échevelée. Tête échevelée.  
ÉCHEVIN
n. m.
Magistrat municipal chargé de la police et des affaires de la commune dans l'ancienne France
et encore dans certains pays. Premier, second échevin. Le prévot des marchands et les
échevins de Paris. Dans les Pays-Bas, un certain nombre d'échevins sont adjoints au
bourgmestre.  
ÉCHEVINAGE
n. m.
Fonction d'échevin; Exercice de cette fonction ou Corps des échevins.  
ÉCHIDNÉS
(CH se prononce K.)n. m. pl.
T. de Zoologie
. Genre de mammifères, de la famille des Édentés, qui vivent dans des terriers et dont le corps
est couvert de piquants. Les échidnés se nourrissent d'insectes et particulièrement de fourmis.
Les hérissons sont des échidnés. Il peut s'employer au singulier pour désigner Tel ou tel
animal de ce genre.  
ÉCHINE
n. f.
Partie du dos de l'homme ou de certains animaux, en forme d'épine, qui va de la nuque au
coccyx. Il a une douleur le long de l'échine. Il s'est rompu l'échine. Il était crotté jusqu'à
l'échine.  
Fig., Courber, plier l'échine, Se soumettre humblement. Il a l'échine souple, flexible, Il
s'abaisse devant ses supérieurs, il est prêt à toutes les complaisances.  
Pop., Longue échine, maigre échine, se dit d'une Personne fort maigre.  
ÉCHINE
n. f.
T. d'Architecture
. Moulure convexe, taillée en quart de cercle.  
Il se dit encore d'un Ornement sculpté qu'on appelle aussi OVE.  
ÉCHINÉE
n. f.
Morceau du dos d'un cochon. Manger une échinée aux pois.  
ÉCHINER
v. tr.
Endommager, blesser, meurtrir dans la partie de l'échine. Il lui a donné sur les reins un coup
de bâton qui l'a échiné. Cet homme s'est échiné pour avoir voulu porter un fardeau trop
pesant.  
Il signifie au figuré Assommer, tuer dans une mêlée, dans une déroute. Échiner de coups. Il
signifie également au figuré Maltraiter quelqu'un par des propos ou des écrits.  
S'ÉCHINER signifie figurément S'excéder de fatigue, se donner beaucoup de peine. Ces gens-là sont bien fous de s'échiner pour si peu de chose.  
Le verbe est familier dans toutes ses acceptions.  
ÉCHIQUETÉ, ÉE
adj.
T. de Blason
. Qui est divisé en carrés semblables à ceux d'un échiquier. Un écu échiqueté d'or et d'azur,
d'argent et de sable. Un lion échiqueté d'argent et d'azur.  
ÉCHIQUIER
n. m.
Tableau sur lequel on joue aux échecs et qui est divisé en plusieurs carrés ou cases de deux
couleurs.  
Il se dit figurément de l'Ensemble, qui pourrait être représenté sur un tableau synoptique, des
partis politiques ou des États et de leurs intérêts en lutte ou en rivalité. L'échiquier
parlementaire. Ce diplomate connaissait très bien l'échiquier européen.  
Par analogie, Planter des arbres en échiquier, Les planter de manière que leur disposition
offre plusieurs carrés rangés comme ceux d'un échiquier.  
Il se dit encore, par analogie, du Terrain, de l'emplacement sur lequel s'exécutent des
manoeuvres stratégiques et d'Un certain ordre de marche des armées navales.  
En termes de Pêche, il désigne un Filet carré soutenu par deux demi-cerceaux qui se croisent
au milieu, auquel est attachée une perche, et dont on se sert pour pêcher de petits poissons. On
dit aussi CARRELET.  
Il se disait autrefois, en Normandie, d'une Juridiction où l'on décidait souverainement des
différends importants entre les particuliers. Il se dit encore d'une Juridiction anglaise qui règle
toutes les affaires de finances. La cour de l'Échiquier. Le chancelier de l'Échiquier.  
ÉCHO
(CH se prononce R.)n. m.
Répétition du son lorsqu'il frappe contre un corps qui le renvoie plus ou moins distinctement
ou Ce qui produit cette répétition, le lieu où elle se fait. Entendre un écho. Il y a de l'écho ici.
Criez sous la voûte de ce pont, l'écho vous répondra. Échos redoublés. Faire écho. Les échos
des bois, des forêts, des vallons, des montagnes. Les échos d'alentour. Les échos répondaient
à sa voix.  
Il se dit, figurément, d'une Personne qui répète ce qu'une autre a dit. La calomnie trouve
ordinairement des échos. Cet homme n'est que l'écho d'un tel. Se faire l'écho des sottises
d'autrui. Il m'en est revenu des échos. Les échos d'un journal, La partie de ce journal où sont
notés les bruits qui courent. Tous les échos des journaux étaient pleins de cette affaire.  
Il se dit quelquefois, par analogie, en termes de Musique, de la Répétition adoucie ou affaiblie
d'une ou de plusieurs notes. Chœur en écho. Faire un écho sur l'orgue. Il y a, dans l'orgue, un
jeu qu'on nomme Le jeu d'écho.  
En termes de Versification, Vers en écho, Sorte de vers dont la dernière syllabe ou les deux ou
trois dernières, étant répétées, font un mot qui, ajouté aux paroles précédentes, en achève le
sens ou leur sert de réponse. Pour vous en dire plus, il faudrait vous pouvoir... voir... Aura-t-elle pitié de mon mal inouï?... oui.  
ÉCHOIR
(Il n'est plus guère usité qu'à l'infinitif présent, au participe présent Échéant, au participe passé
Échu, aux troisièmes personnes du présent et du futur de l'indicatif. Il échoit ou il échet; il
écherra.)v. intr.
Être dévolu par le sort ou Survenir par cas fortuit. Il espère que le gros lot lui écherra. Cela
lui est échu en partage. Il lui est échu une succession du chef de sa femme.  
En termes de Procédure, Si le cas y échoit, y échet, le cas échéant, ou simplement S'il y échet,
Si l'occasion arrive, si l'occasion s'en présente, s'il y a lieu. Ces locutions ne s'emploient pas
dans le langage courant, sauf : le cas échéant.  
Il signifie aussi, en parlant de Ce qui est dû, Être payable à une époque fixée d'avance. Le
premier terme échoit à la Saint-Jean. Le premier paiement doit échoir le dix du mois
prochain. Cette lettre de change est échue. Payer le terme échu.  
ÉCHOPPE
n. f.
Petite boutique ordinairement en appentis et adossée contre une muraille. On a fait abattre les
échoppes qui étaient autour de cette église. Il n'a qu'une échoppe pour boutique.  
ÉCHOPPE
n. f.
T. d'Arts
. Sorte de burin à face plate ou arrondie dont les graveurs et les clicheurs se servent pour
effacer.  
ÉCHOPPER
v. tr.
T. d'Arts
. Tailler, effacer avec l'échoppe.  
ÉCHOUAGE
n. m.
T. de Marine
. Action de faire échouer une embarcation ou Résultat de cette action. Ce navire a fatigué
pendant son échouage.  
Lieu d'échouage, Celui où un bâtiment peut être échoué sans danger, tel qu'une plage unie, un
fond de sable.  
ÉCHOUEMENT
n. m.
Action d'échouer un bâtiment ou le Fait de s'échouer. On l'emploie surtout en termes de
Jurisprudence commerciale. Échouement volontaire, forcé. Le dommage causé par
l'échouement au navire et aux marchandises. Échouement avec bris.  
ÉCHOUER
v. intr.
Donner sur le sable, sur un écueil et y stationner plus ou moins longtemps, en parlant d'une
Embarcation. Notre vaisseau échoua, nous échouâmes sur un banc de sable, contre un rocher,
contre les brisants. Un navire échoué.  
Il se dit aussi des Cétacés et des gros poissons. On trouva une baleine qui avait échoué à la
côte, sur la côte.  
Il signifie au figuré Ne pas réussir dans ce qu'on entreprend. N'entreprenez pas cette affaire,
vous y échouerez. Ce genre d'écrire est fort difficile, il y a peu de gens qui n'y échouent. Il a
échoué aux épreuves écrites du baccalauréat.  
Il se dit également des Affaires, des entreprises, des tentatives qui ne réussissent point. Cette
affaire a échoué. Ses desseins échouèrent. Leur tentative échoua complètement.  
Employé transitivement, il signifie Faire échouer. Ce pilote échoua son bâtiment. Échouer
une barque, un canot dont on veut nettoyer la carène. Dans ce sens on dit aussi S'ÉCHOUER.
Le capitaine aima mieux s'échouer que de se laisser prendre. Dans la tempête, ce navire s'est
échoué sur le côté.  
S'ÉCHOUER se dit familièrement au sens moral de la Condition des personnes ayant eu des
échecs, des revers et qui sont obligées de se contenter d'une situation très amoindrie. Après
maintes entreprises malheureuses, il s'est échoué dans ce poste subalterne.  
ÉCIMAGE
n. m.
T. d'Eaux et Forêts
. Action d'écimer.  
ÉCIMER
v. tr.
T. d'Eaux et Forêts
. Dégarnir un arbre de sa cime. Écimer les saules. On dit plus communément ÉTÊTER.  
ÉCLABOUSSEMENT
n. m.
Action d'éclabousser.  
ÉCLABOUSSER
v. tr.
Couvrir quelqu'un ou quelque chose d'une boue qu'on fait jaillir. Une automobile m'a
éclaboussé. Un cheval qui galopait a éclaboussé mes vêtements. Fig., Le scandale qu'il a
causé a éclaboussé toute sa famille.  
Fig., Il éclabousse tout le monde, Il étale un luxe insolent.  
ÉCLABOUSSURE
n. f.
Boue qui a rejailli sur quelqu'un ou sur quelque chose. Votre vêtement est couvert
d'éclaboussures. Fig., À se mêler de cette fâcheuse affaire, il en a reçu des éclaboussures.  
ÉCLAIR
n. m.
Lumière vive et soudaine qui brille entre les nuages au moment de l'explosion électrique et
qui précède le bruit du tonnerre. Les éclairs brillent. Il a fait toute la nuit de grands éclairs.
On ne voyait qu'à la lueur des éclairs.  
Éclairs de chaleur, Éclairs que l'on voit pendant l'été et qui ne sont pas suivis de tonnerre.  
Prompt, rapide comme un éclair, comme l'éclair, Très prompt, très rapide.  
Passer comme un éclair, Passer vite, ne durer guère. Il ne s'est point arrêté ici, il a passé
comme un éclair. La gloire du monde passe comme un éclair. On dit figurément, dans le
même sens, C'est un éclair, ce n'est qu'un éclair, mais seulement en parlant des Choses. Sa
prospérité ne fut qu'un éclair. Il y a dans cet ouvrage des éclairs de génie.  
Par analogie, Les éclairs de ses yeux, L'éclat de ses yeux, la vivacité de ses regards. Ses yeux
lançaient des éclairs.  
Il se dit aussi des Éclats de lumière qui jaillissent des armes blanches, agitées et frappées
d'une clarté quelconque. Les éclairs de l'épée.  
Il se dit, en termes d'Arts, d'une Lumière étincelante et mobile qui paraît à la surface du
bouton d'or ou d'argent resté sur la coupelle.  
Il se dit encore figurément, en termes de Pâtisserie, d'une Sorte de gâteau à la crème, ainsi
appelé parce qu'il est vite mangé. Éclair au café ou au chocolat.  
ÉCLAIRAGE
n. m.
Action d'éclairer; distribution de la lumière naturelle ou artificielle. L'éclairage d'une salle,
d'un tableau. Il en coûte tant par an pour l'éclairage de la ville, de ce théâtre. L'entreprise de
l'éclairage. Éclairage au gaz. Éclairage électrique.  
ÉCLAIRANT, ANTE
adj.
Qui a la propriété d'éclairer. Gaz éclairant.  
ÉCLAIRCIE
n. f.
Endroit clair qui paraît au ciel en temps de brume ou entre des nuages. Il y eut une courte, une
légère, une petite éclaircie. Fig., Il y a une éclaircie dans la situation politique.  
Il se dit aussi, en termes d'Eaux et Forêts, des Parties d'un bois moins touffues ou
systématiquement découvertes.  
ÉCLAIRCIR
v. tr.
Rendre clair, rendre plus clair. Le vent a éclairci le temps, l'horizon. Cela sert à éclaircir la
vue. Le temps, le ciel s'éclaircit.  
Fig., L'horizon s'éclaircit, commence à s'éclaircir, semble s'éclaircir, L'avenir ne semble plus
aussi menaçant, aussi inquiétant.  
Par extension, Éclaircir la voix, La rendre plus distincte. Éclaircir de la vaisselle, des armes.
Les rendre luisantes, plus brillantes. Éclaircir le teint, Le rendre plus net et plus pur.  
Il signifie également, en termes de Teinturerie, Rendre la couleur d'une étoffe moins foncée.  
Il signifie aussi Rendre moins épais, en parlant des Choses liquides. Éclaircir un sirop.
Éclaircir une sauce.  
Il signifie encore Rendre moins serré, diminuer en nombre. Le canon a fort éclairci les rangs.
Sous le feu de l'ennemi, les rangs s'éclaircissaient. L'âge vient, les cheveux s'éclaircissent.
Éclaircir les branches d'un arbre. Éclaircir un fourré, un taillis.  
Il signifie aussi figurément Rendre net, intelligible. Éclaircir un fait. Le temps éclaircit la
vérité. Éclaircir une matière, une affaire. Cela demande à être éclairci, a besoin d'être
éclairci.  
Éclaircir un doute, une difficulté, Résoudre un doute, faire disparaître une difficulté.  
Éclaircir les idées, Rendre claires des idées plus ou moins obscures, confuses. Prenez un peu
de repos, cela vous éclaircira les idées.  
Il signifie encore Donner connaissance, d'une façon claire, de quelque chose à quelqu'un et
s'emploie avec un nom de personne pour complément direct. Éclaircir quelqu'un de quelque
chose. Il ne refusa pas de l'éclaircir sur ce point. Il doutait de la vérité du fait, je l'en ai
éclairci. Ceci me semble étrange, je veux m'en éclaircir. Je désire être éclairci de la chose. Je
doute de cette nouvelle, je tâcherai de m'en éclaircir.  
ÉCLAIRCISSEMENT
n. m.
Action de rendre moins serré, moins épais. L'éclaircissement d'un bois.  
Il se dit figurément de l'Explication d'une chose obscure, mal connue. Je ne comprenais pas
ce passage, mais vous m'en avez donné l'éclaircissement. Éclaircissement d'un doute, d'une
difficulté. Je ne pas tirer de lui aucun éclaircissement. J'ai demandé des éclaircissements.  
Il signifie notamment Explication que l'on demande à quelqu'un, pour savoir s'il a dit ou fait
telle chose. Demander, donner un éclaircissement. En venir à un éclaircissement.  
ÉCLAIRER
v. tr.
Rendre clair, remplir de lumière. Le jour qui nous éclaire. Ce lustre éclaire tout le salon. Une
salle de bal bien éclairée. Absolument, Le soleil éclaire. La lune n'éclairait plus. Cette
ampoule n'est pas bonne, elle n'éclaire pas, elle éclaire mal.  
Cet appartement, cet escalier est bien éclairé, n'est pas suffisamment éclairé, est mal éclairé,
Le jour y pénètre bien, n'y pénètre pas assez, n'y entre pas dans la direction convenable.  
Il signifie par extension Apporter ou fournir de la lumière à quelqu'un, afin qu'il y voie clair.
Vous m'éclairez mal. Éclairer une personne qui descend dans une cave. Absolument, Allez
éclairer. Éclairez.  
Être logé, nourri, éclairé, Avoir le logement, la nourriture, l'éclairage.  
Il signifie figurément Rendre plus intelligible. Cette découverte a éclairé bien des points
restés jusqu'ici obscurs. Ces deux passages de l'"Énéide" s'éclairent l'un par l'autre.  
Figurément aussi, il signifie Mettre en état de comprendre, de se rendre compte. Cette étude
lui a bien éclairé l'esprit. Être éclairé des lumières de la foi. L'expérience nous éclaire. Il faut
que je l'interroge, il pourra nous éclairer là-dessus.  
Le participe passé ÉCLAIRÉ, ÉE, signifie, particulièrement au figuré, Qui a de grandes
lumières, beaucoup de connaissances, beaucoup d'expérience. Les gens éclairés. C'est un
esprit fort éclairé. Un public peu éclairé. Une sagesse éclairée. Par extension, Un jugement
éclairé. Une critique éclairée.  
En termes d'Art militaire, Éclairer sa marche, Faire visiter et bien observer les endroits où
l'on veut se porter. Par extension, Éclairer une armée. Ce général sait bien s'éclairer.  
En termes de Peinture, il signifie Distribuer des lumières d'un tableau, y répandre des clairs
avec intelligence.  
Il est aussi intransitif et alors il signifie Répandre de la clarté. Les yeux des chats, les vers
luisants éclairent pendant la nuit.  
Il s'emploie impersonnellement, en parlant de la Foudre, dans le sens de Faire des éclairs. Il
éclaire. Il n'a fait qu'éclairer toute la nuit.  
ÉCLAIREUR
n. m.
T. de Guerre
. Soldat qu'on envoie pour visiter le pays dans lequel on veut s'avancer. On envoya des
éclaireurs en avant.  
En termes de Marine, il désigne un Bâtiment de guerre, détaché d'une escadre, pour aller à la
découverte. Par apposition, Bateau, navire éclaireur.  
ÉCLAMPSIE
n. f.
T. de Médecine
. Accident convulsif qui accompagne certains états pathologiques. Éclampsie des femmes en
couches.  
ÉCLANCHE
n. f.
T. de Boucherie et de Cuisine
. Épaule de mouton séparée du corps de l'animal. Éclanche en daube.  
ÉCLAT
n. m.
Partie détachée brusquement d'un corps qui éclate. Sous le choc, la vitre vola en éclats. Il a
été blessé par un éclat d'obus. Il a recu un éclat de bois à la figure.  
Il se dit également d'un Son, d'un bruit plus ou moins violent qui se fait entendre tout à coup.
Un éclat de tonnerre. Les éclats de la foudre. Un éclat de voix. Un éclat de rire. Rire aux
éclats.  
Il signifie aussi figurément Bruit, rumeur, scandale. Cette affaire fait éclat, fait de l'éclat,
grand éclat, beaucoup d'éclat. Cet homme est emporté, il est à craindre qu'il ne fasse quelque
éclat mal à propos. Il fallait assoupir cette affaire pour prévenir l'éclat, pour empêcher
l'éclat.  
En venir à un éclat, En venir à une mesure violente, à un parti extrême.  
Il se dit en outre d'une Lueur brillante, de l'effet d'une vive lumière, et en général de Ce qui
produit sur la vue, par une apparence brillante, un effet analogue à celui de la lumière. On ne
saurait soutenir l'éclat du soleil. L'or mat n'a point d'éclat. L'éclat des yeux, du teint, des
fleurs. L'éclat de sa beauté. Avoir de l'éclat.  
Il s'applique figurément, dans un sens analogue, au Style, aux pensées. Cette pensée a moins
de solidité que d'éclat. Le style de cet écrivain a de l'éclat.  
Il se dit encore figurément de la Gloire, de l'illustration, de la splendeur, de la magnificence.
Ses belles actions répandirent un grand éclat sur sa famille. Action d'éclat. Être ébloui par
l'éclat des grandeurs, des richesses.  
ÉCLATANT, ANTE
adj.
Qui a de l'éclat. Pierreries, couleurs éclatantes. Lumière éclatante. Ciel éclatant de lumière.
Blancheur éclatante.  
Il signifie aussi Qui fait un bruit perçant. Son éclatant. Voix éclatante.  
Il se dit figurément de Certaines choses qui se font remarquer, entre toutes les autres choses
semblables, par leur importance, leur célébrité, leur publicité. Services éclatants. Malheurs
éclatants. Vengeance éclatante. Témoignage éclatant. Un mérite éclatant. Gloire éclatante.
Action éclatante. Un éclatant désaveu.  
ÉCLATEMENT
n. m.
Action d'éclater, en parlant des Choses qui se brisent par éclat. Éclatement d'une chaudière.
Obus à éclatement.  
ÉCLATER
v. intr.
Se rompre, se briser en projetant des fragments. Ce bois a éclaté. La bombe éclata en
tombant. La chaudière de ce bateau à vapeur a éclaté. La mine éclata. Sous l'influence de la
gelée, la pierre éclata.  
Il signifie encore Faire entendre tout à coup un bruit violent ou perçant. Le tonnerre vient
d'éclater. Éclater de rire.  
Il se dit figurément de Ce qui se manifeste tout à coup. L'incendie éclata pendant la nuit. Leur
haine, longtemps dissimulée, vient enfin d'éclater. Il faut empêcher que la division n'éclate
dans cette famille. Sa colère a éclaté. Faire éclater son ressentiment. La dispute s'échauffe,
l'orage est près d'éclater.  
Il se dit aussi figurément des Personnes et signifie Montrer son ressentiment à découvert et
avec force, après s'être contenu quelque temps. Ce fut alors qu'il éclata. Prenez garde : un
jour il éclatera.  
Éclater en injures, en invectives, en reproches, S'emporter jusqu'à des injures, des invectives,
des reproches. Éclater contre une injustice, La blâmer avec force.  
Il signifie aussi Avoir de l'éclat, briller, frapper les yeux. L'or et les pierreries éclataient de
toutes parts.  
Il se dit figurément, dans ce sens, en parlant de l'Esprit, de la gloire. L'intelligence éclate dans
ses yeux. Le génie éclate dans ses ouvrages. Sa gloire éclate aux yeux du monde entier.  
ÉCLECTIQUE
adj. des deux genres
. Qui, sans adopter un système particulier, choisit, dans les divers systèmes, les opinions qui
lui paraissent les plus justes. Un philosophe éclectique. La philosophie éclectique.  
Par extension, il signifie Qui est d'une disposition d'esprit non systématique, accueillante.
Éclectique en littérature, en peinture.  
ÉCLECTISME
n. m.
Philosophie éclectique. L'éclectisme de l'École d'Alexandrie. L'éclectisme moderne.  
Il se dit aussi, par extension, de la Disposition d'esprit qui consiste à se garder de toute vue
étroite et systématique. Un aimable éclectisme. Éclectisme de l'homme du monde.  
ÉCLIPSE
n. f.
T. d'Astronomie
. Disparition totale ou partielle du soleil causée par le passage de la lune devant cet astre ou du
satellite d'une planète, et en particulier de la lune, par suite de l'entrée de ce corps dans
l'ombre projetée par cette planète. Éclipse de soleil. Éclipse de lune. La durée d'une éclipse.
Prédire les éclipses.  
Phare à éclipse, Phare à éclat intermittent.  
Fig. et fam., Faire une éclipse, S'absenter tout d'un coup, disparaître. Il a fait une longue
éclipse.  
Il s'emploie figurément en parlant de l'Intelligence, de la gloire, etc. Sa raison, sa mémoire est
sujette à des éclipses. Il n'y a point de gloire qui ne souffre quelquefois des éclipses.  
ÉCLIPSER
v. tr.
Cacher, couvrir en tout ou en partie. Il se dit au propre d'un Astre qui, par son interposition, en
cache un autre, en intercepte la lumière. La lune éclipse quelquefois le soleil.  
Il se dit figurément en parlant du Mérite, des talents, de la gloire, etc. Corneille éclipsa les
poètes tragiques qui l'avaient précédé. Son nom éclipsait tous les autres. Sa gloire éclipsa
toutes les renommées contemporaines.  
S'ÉCLIPSER se dit d'un Astre qui subit une éclipse. Le soleil s'éclipsa, commença à s'éclipser
à telle heure. Le soleil demeura éclipsé pendant une heure.  
Il signifie au figuré S'absenter, disparaître tout d'un coup. Tant de gloire peut-elle s'éclipser en
un jour? J'avais mis là des papiers, je ne les retrouve plus, ils se sont éclipsés. Ne pouvant
supporter plus longtemps l'ennui de cette réunion, il s'est éclipsé.  
ÉCLIPTIQUE
adj. des deux genres
. T. d'Astronomie
. Qui a rapport aux éclipses. Conjonction écliptique. Termes écliptiques. Les pleines lunes ne
sont pas toutes écliptiques, Il n'y a pas toujours éclipse de lune lorsque la lune est dans son
plein.  
Il s'emploie surtout comme nom féminin et signifie Plan de l'orbite apparent du soleil autour
de la terre dans lequel se produisent toutes les éclipses de soleil et de lune.  
Il se dit aussi du Plan de l'orbite que la terre décrit en un an autour du soleil. La différence des
saisons est due à l'inclinaison de l'écliptique sur l'équateur.  
ÉCLISSE
n. f.
T. d'Arts
. Bois de fente qui sert à faire des seaux, des minots, des tambours, etc.  
Il se dit aussi des Plaques de bois minces dont on fait les parois des violons, des violoncelles
et autres instruments à cordes.  
Il désigne aussi, en termes de Médecine, une Petite plaque de bois ou de carton qu'on applique
le long d'un membre fracturé pour contenir les os dans une situation fixe. Mettre des éclisses.
On n'ôte les éclisses qu'après un certain temps.  
Il se dit encore d'un Petit rond d'osier ou de jonc sur lequel on met égoutter le lait caillé pour
en faire des fromages.  
En termes d'Arts, il se dit d'une Pièce d'acier destinée à relier les rails les uns aux autres.  
ÉCLISSER
v. tr.
T. d'Arts
. Garnir d'éclisses.  
ÉCLOPER
v. tr.
Rendre boiteux ou bancal. Ce verbe ne s'emploie guère qu'à son participe passé, qui est le plus
souvent adjectif et signifie Qui est boiteux, dont la marche est pénible à cause de quelque
incommodité. Être tout éclopé. Un cheval éclopé. Substantivement, Les éclopés de la grande
guerre. Il est familier.  
ÉCLORE
(Ce verbe n'est guère usité qu'à l'infinitif et aux troisièmes personnes de quelques temps. Il
éclot; ils éclosent. Il est éclos. Il éclora. Il éclorait. Qu'il éclose. Éclos.) v. intr.
Sortir de l'oeuf, en parlant de Certains animaux. Voilà des poussins qui viennent d'éclore. La
chaleur fait éclore les vers à soie. Mettre des oeufs de vers à soie au soleil, afin qu'ils
éclosent. Les petits sont éclos.  
Il signifie aussi S'ouvrir, en parlant d'une Fleur encore en bouton. Le soleil fait éclore les
fleurs. Ces fleurs écloront bientôt. Un bouton qui vient d'éclore. Ces fleurs sont écloses cette
nuit. Une fleur fraîche éclose.  
Il signifie figurément Naître, être produit, se développer, se manifester. Les grands génies que
ce siècle vit éclore. On vit éclore vingt systèmes à la fois. Les écrits que la circonstance a fait
éclore.  
ÉCLOSION
n. f.
Le fait d'éclore. L'éclosion des poussins, des fleurs. Fig., L'éclosion d'une idée.  
ÉCLUSE
n. f.
Clôture en forme de bassin, faite de terre, de pierre, de bois ou de toute autre matière dans un
port, sur une rivière, sur un canal, etc., ayant une ou plusieurs portes qui se lèvent et se
baissent ou qui s'ouvrent et se ferment, pour retenir et pour laisser passer l'eau. L'écluse d'un
moulin. Chambre d'écluses. Les portes, les vannes d'une écluse.  
Il se dit particulièrement de la Porte qui se hausse et se baisse ou qui s'ouvre et se ferme dans
ces sortes de clôtures. Lever, baisser l'écluse ou les écluses. Fermer, ouvrir, lâcher les
écluses. L'eau passe par-dessus les écluses, a entraîné les écluses. Fig., dans un sens ironique,
Lâcher les écluses de son éloquence.  
Écluse de chasse, Construction destinée à retenir l'eau nécessaire pour chasser, par son
courant, la vase ou le sable qui obstruent un port, un canal.  
ÉCLUSÉE
n. f.
Quantité d'eau qui coule depuis qu'on a lâché l'écluse jusqu'à ce qu'on l'ait refermée.  
On le dit aussi de l'Opération par laquelle on manoeuvre l'écluse. La première, la seconde
éclusée. Ce moulin ne moud que par éclusées. Il y a des canaux, des rivières qui ne sont
navigables que par éclusées.  
ÉCLUSER
v. tr.
Faire passer un bateau par une écluse.  
ÉCLUSIER, IÈRE
adj.
Qui appartient à une écluse. Porte éclusière.  
Il se dit aussi comme nom des deux genres de Celui, de celle qui est chargé de manoeuvrer
une écluse.  
ÉCOEURANT, ANTE
adj.
Qui écoeure, au sens propre et au sens figuré. Nourriture écoeurante. Procédé écoeurant.  
ÉCŒUREMENT
n. m.
Le fait d'être écœuré. Il s'emploie surtout au sens figuré. On est pris, saisi d'écoeurement
devant pareil spectacle.  
ÉCŒURER
v. tr.
Faire défaillir le cœur, dégoûter, en parlant des Boissons, des aliments fades ou trop sucrés.
Fig., Un langage qui vous écœure. Sa conduite m’écœure.  
ÉCOFRAI ou ÉCOFROI
n. m.
T. d'Arts
. Grosse table dont se servent les mégissiers et les tanneurs pour tailler et préparer leur
ouvrage.  
ÉCOINÇON
n. m.
T. d'Arts
. Pièce de maçonnerie ou de menuiserie qui forme encoignure.  
Il se dit aussi d'une Pierre qui fait l'encoignure de l'embrasure d'une porte, d'une fenêtre.  
ÉCOLÂTRE
n. m.
Anciennement, Ecclésiastique qui dirigeait l'école attachée ordinairement à la cathédrale, et
qui plus tard fut chargé d'exercer une surveillance sur les maîtres d'école du diocèse.  
ÉCOLE
n. f.
Établissement où l'on enseigne une ou plusieurs sciences, un ou plusieurs arts, etc. École de
médecine. École de théologie. École de droit. École de chimie, d'électricité. École de
commerce. École normale. École des langues orientales. École militaire. École de cavalerie,
d'artillerie, d'aérostation, d'aviation. École polytechnique. École de natation. Ouvrir une
école. Les élèves, les professeurs d'une école. Camarade d'école.  
Il se dit, particulièrement, des Établissements où l'on montre à lire, à écrire, où l'on donne les
premiers éléments de l'instruction et qui sont désignés aussi sous le nom d'Écoles primaires
ou communales. Maître, maîtresse d'école. Aller, envoyer aux écoles, à l'école. École du soir.
Une école de village.  
Écoles chrétiennes, Écoles instituées au XVII
e
 siècle par J.-B. de la Salle pour les enfants
pauvres. Frères des écoles chrétiennes.  
Fig., Faire l'école buissonnière. Voyez BUISSONNIER.  
Fig., Renvoyer quelqu'un à l'école, Lui faire sentir son manque d'instruction.  
Il désigne aussi Tous les élèves d'une école, ou les professeurs et les employés d'une école.
Cela mit toute l'école en rumeur. Cette école a été transférée de telle ville dans telle autre.  
Il se dit souvent au figuré, tant en bonne qu'en mauvaise part, de Ce qui est propre à former, à
donner de l'expérience en quelque chose, à instruire. Souvent on devient sage à l'école du
malheur, de l'expérience. Il s'était formé à l'école des plus grands généraux. Il y a deux pièces
de Molière intitulées, l'une " l'École des femmes ", et l'autre " l'École des maris ". Tenir école
de mauvaises mœurs, de mauvais goût.  
Par ironie, Il faut aller à votre école pour apprendre cela, Il n'y a que vous qui puissiez
enseigner cela.  
Fam., Être à bonne école, Être avec des gens capables de bien instruire sur certaines choses.  
Fig. et fam., Faire une école, Faire une faute, une sottise par ignorance, par méprise, par
étourderie.  
En termes de Manège, Ce cheval a de l'école, Il a été dressé au manège.  
Il désigne encore, absolument, l'Enseignement de la théologie et de la philosophie, suivant la
méthode et les principes reçus dans la plupart des anciennes universités. Saint Thomas
d'Aquin est appelé l'Ange de l'École. Ce sont des termes de l'École.  
Il se dit aussi de la Secte ou doctrine de quelque philosophe ou docteur célèbre. L'école
d'Épicure, de Platon, d'Aristote. L'école de saint Thomas. L'école de Scot. L'École
d'Alexandrie. On dit dans un sens analogue pour les études de médecine, ou de droit, L'école
de Montpellier, de Nancy. L'école d'Hippocrate, l'école de Galien.  
Il se dit également, en termes de Beaux- Arts, d'une Classe d'artistes qui travaillent ou qui ont
travaillé selon les principes, à l'imitation d'un même maître, ou suivant les habitudes propres à
certaines époques de l'art, à certains lieux. L'École de Michel-Ange, de Raphaël. L'École de
Rubens. L'École de David. L'école française. L'école florentine. L'école romaine. L'école
vénitienne. L'école lombarde. L'école du plein-air.  
Il se dit dans un sens analogue, en termes de Littérature, des Imitateurs d'un écrivain,
prosateur ou poète, et des Partisans d'un certain style, d'un certain genre d'écrire. L'école
classique, romantique.  
Faire école, Avoir des disciples ou des imitateurs, en parlant d'un Artiste, d'un écrivain ou de
toute autre personne.  
ÉCOLIER, IÈRE
n.
Celui, celle qui étudie à l'école, au collège. Petit écolier. Écolier de sixième. Le maître et les
écoliers.  
Fig. et fam., Ce n'est qu'un écolier, il est encore écolier, se dit de Quelqu'un qui est peu
habile, peu avancé dans une profession, dans un art.  
Fam., Une faute d'écolier, Une faute qui marque l'ignorance ou l'inexpérience. Ce vieux
diplomate a fait une faute d'écolier.  
Fig., Prendre le chemin des écoliers. Voyez CHEMIN.  
Fig. et fam., Tour d'écolier, malice d'écolier, Espièglerie du genre de celles que font les
écoliers.  
ÉCONDUIRE
v. tr.
Congédier, soit brutalement, soit, le plus souvent, avec des formes, quelqu'un qui quémande.
Il s'est fait éconduire honteusement. On m'a poliment éconduit.  
Il signifie, par extension, Refuser à quelqu'un avec plus ou moins de ménagements ce qu'il
demande. Je lui avais fait une prière, mais j'ai été éconduit.  
ÉCONOMAT
n. m.
Charge d'économe. Il a obtenu l'économat de tel collège, de tel hospice.  
Il se dit aussi du Lieu où se tient l'économe, où il a ses bureaux. Aller à l'économat.  
Il se dit aussi d'un Magasin de vente à l'usage des ouvriers d'une même grande entreprise.  
ÉCONOME
n. m.
Celui qui tient un économat, qui est chargé de l'économat, qui a la charge de ce qui concerne
la gestion des revenus et les achats matériels. L'économe d'un hôpital, d'un collège. On dit de
même adjectivement, dans les communautés religieuses, Le Père économe. La Mère économe.  
Il désigne aussi Celui, celle qui a soin de la conduite d'un ménage, de la dépense d'une maison
particulière. Un sage économe. Un habile économe. C'est une bonne économe. Adressez-vous
à l'économe, à mon économe.  
ÉCONOME
adj. des deux genres
. Qui est ménager, ménagère, qui sait épargner la dépense. C'est une femme économe.  
Fig., Être économe de louanges, de paroles, Ne pas prodiguer les louanges, parler peu. Il n'est
pas économe de promesses, Il les prodigue. Être économe de son temps, Ne point le perdre.  
ÉCONOMIE
n. f.
Épargne dans la dépense. Avoir de l'économie. Vivre avec économie, avec une grande
économie. Vivre d'économie. Une économie mal entendue. La plus stricte économie. Il n'y a
pas de petites économies.  
Il s'emploie quelquefois au pluriel, et alors on l'applique surtout à la Chose même qui est
épargnée, mise en réserve. Faire des économies. Le montant de ses petites économies.  
Fig., C'est une économie de bouts de chandelles. Voyez BOUT.  
Il se dit aussi, dans un sens plus large, de l'Ordre, de la règle que l'on apporte dans la conduite
d'un ménage, dans la dépense d'une maison, dans l'administration d'un bien. On voit régner
chez lui une économie admirable.  
L'économie domestique se dit aussi quelquefois des Usages domestiques en général. Cela est
très souvent employé dans l'économie domestique.  
Économie rurale, Administration des propriétés rurales. Traité d'économie rurale.  
Économie politique, Science qui traite de la formation, de la distribution et de la
consommation des richesses. Traité d'Économie politique.  
Économie sociale, Science qui traite des conditions de l'existence, du travail, des droits civils
et politiques des différentes classes de la société.  
Il se dit figurément de l'Harmonie qui existe entre les différentes parties, les différentes
qualités d'un corps organisé. Cela trouble toute l'économie du corps humain. L'économie
animale. L'économie végétale.  
Il désigne encore figurément la Disposition des parties d'un dessin, d'un tableau, la
distribution ou le plan d'un ouvrage d'esprit, et en général Toute coordination de parties, quel
que soit l'ensemble qu'elles contribuent à former. L'économie d'un tableau, d'un discours,
d'une pièce de théâtre. Cela détruisait toute l'économie de son système. C'est renverser toute
l'économie d'un État. L'économie du corps social.  
ÉCONOMIQUE
adj. des deux genres
. Qui diminue les frais, la dépense. Un procédé économique. Chauffage économique.  
Il signifie aussi Qui concerne l'économie, le gouvernement d'un ménage, d'une maison.
Prudence économique. Sagesse économique.  
Il signifie également Qui se rapporte à l'Économie politique. Science économique.
Géographie, histoire économique.  
ÉCONOMIQUEMENT
adv.
D'une manière économique. Vivre économiquement.  
ÉCONOMISER
v. tr.
Dépenser avec ménagement, avec le souci d'épargner. Il a bien économisé les revenus de cette
terre. Économiser un faible revenu. Économiser le bois, la lumière. Fig., Économiser ses
forces, son temps.  
On l'emploie aussi absolument dans le sens de Faire des économies. Économiser sur ses
revenus. Cet homme s'applique à économiser.  
ÉCONOMISTE
n. m.
Celui qui s'occupe spécialement d'Économie politique. Un savant économiste.  
ÉCOPE
n. f.
T. de Marine
. Sorte de pelle de bois creuse qui sert à vider l'eau qui entre dans un bateau. On dit aussi
ÉPUISETTE et SASSE.  
ÉCOPER
v. tr.
Vider un bateau avec une écope.  
On l'emploie aussi intransitivement dans la langue familière et alors il signifie Éprouver un
dommage, recevoir une forte réprimande, souvent imméritée. Il a écopé.  
ÉCOPERCHE
n. f.
T. d'Arts
. Perche qui, dans un échafaudage, soutient des perches ou planches horizontales.  
ÉCORCE
n. f.
Enveloppe d'un arbre ou d'une plante ligneuse. La première, la grosse écorce. La seconde, la
petite écorce. Cet arbre a l'écorce tendre, l'écorce mince. Ôter l'écorce. Dépouiller un arbre
de son écorce. On fait des cordes avec des écorces de tilleul. On fait des étoffes avec l'écorce
de certains arbres. La filasse est l'écorce du chanvre, du lin.  
Prov. et fig., Entre l'arbre et l'écorce il ne faut pas mettre le doigt. Voyez ARBRE.  
Il se dit également de l'Enveloppe de certains fruits, quand elle est épaisse. Écorce de citron.
Écorce d'orange.  
Prov. et fam., Quand on a pressé l'orange on jette l'écorce. Voyez ORANGE.  
En termes de Géologie, L'écorce du globe terrestre, L'espèce d'enveloppe que forment les
couches et les amas de matières minérales dont le globe terrestre est recouvert extérieurement.  
Il signifie au figuré Superficie, apparence. Vous vous arrêtez à l'écorce, il faut pénétrer plus
avant.  
Prov. et fig., Il ne faut pas juger de l'arbre par l'écorce, Il ne faut pas juger sur l'apparence.  
ÉCORCER
v. tr.
Dégarnir de l'écorce. Écorcer un arbre. On écorce le bois en mai. Un arbre qui s'écorce. Le
bois écorcé s'appelle Bois pelard.  
ÉCORCHEMENT
n. m.
Action d'écorcher. L'écorchement d'un cheval.  
ÉCORCHER
v. tr.
Dépouiller un animal de sa peau. Écorcher un cheval, un boeuf, une anguille.  
Écorcher vif se disait d'un Supplice infligé à certains condamnés.  
Prov. et fig., Il faut tondre les brebis, et non pas les écorcher. Voyez TONDRE.  
Fam., Il crie comme si on l'écorchait, Il jette de grands cris. Cela se dit aussi d'une Personne
qui se plaint beaucoup pour peu de chose.  
Prov. et fig., Il ressemble aux anguilles de Melun, il crie avant qu'on l'écorche. Voyez
ANGUILLE.  
Fig. et fam., Écorcher l'anguille par la queue. Voyez ANGUILLE.  
Il signifie aussi Déchirer, enlever une partie de la peau d'une personne, d'un animal, ou de
l'écorce d'un arbre. Vous m'avez écorché la jambe. Je me suis écorché le bras. Je me suis
écorché à la main. La selle a écorché ce cheval. Les charrettes en passant ont écorché cet
arbre.  
Fig. et fam., Écorcher une langue, La parler mal, en prononcer mal les mots. On dit de même
Écorcher un mot, le nom de quelqu'un.  
Il signifie, par analogie, Être rude au palais, à la gorge, en parlant d'un Aliment, d'une boisson.
Le pain de son, le pain dur écorche le gosier. Ce vin est si âpre, qu'il écorche le palais.  
Prov. et fig., Jamais beau parler n'écorcha la langue, Il est toujours bon de parler
honnêtement.  
Fig. et fam., Écorcher l'oreille, les oreilles, Faire sur l'ouïe une impression désagréable, en
parlant des Sons rudes, aigres ou discordants. Un jargon barbare qui écorche les oreilles. Une
voix, une musique qui écorche les oreilles.  
En termes de Sculpture, il signifie Ôter du noyau d'une figure qu'on se propose de couler en
plâtre, en bronze, etc., autant d'épaisseur qu'on veut en donner au plâtre, au bronze, etc.  
Il signifie figurément et familièrement Exiger beaucoup plus de quelqu'un qu'il n'est équitable
ou raisonnable pour des droits, des salaires, des vacations, pour des marchandises, des
fournitures. Cet homme d'affaires écorchait ses clients. Ce marchand est raisonnable, il
n'écorche pas ses pratiques. C'est un hôtel où l'on écorche les gens.  
Il signifie encore figurément Tenir des propos malveillants à l'égard de quelqu'un. Écorcher
son prochain.  
Le participe passé ÉCORCHÉ, ÉE, se dit comme nom masculin, en termes de Peinture et de
Sculpture, d'une Figure sans peau, dont on voit les muscles. L'écorché de Michel- Ange, de
Houdon. Dessiner d'après l'écorché. Étudier l'écorché.  
ÉCORCHERIE
n. f.
Lieu où l'on écorche les bêtes. Envoyer, traîner un cheval, un chien à l'écorcherie.  
ÉCORCHEUR
n. m.
Celui qui écorche les bêtes pour la boucherie. Ce cheval n'est plus bon que pour l'écorcheur,
qu'à envoyer à l'écorcheur.  
Fig. et fam., C'est un écorcheur, se dit d'un Hôtelier, d'un homme d'affaires, d'un marchand
qui fait payer trop cher. On dit aussi dans ce sens Une écorcheuse.  
ÉCORCHURE
n. f.
Éraflure de la peau. Je me suis fait une petite écorchure à la jambe. Ce cheval a une
écorchure.  
Il se dit aussi en parlant des Choses. Cette reliure, ce vernis, cet arbre a reçu une écorchure.  
ÉCORNER
v. tr.
Dégarnir un animal de ses cornes. Écorner un taureau. Cette vache s'est écornée en tombant.
On dit aussi dans ce sens DÉCORNER.  
Prov. et par exagération, Il fait un vent à écorner les bœufs, Le vent souffle avec violence.  
Il signifie, par extension, Endommager un objet en cassant un de ses angles. Écorner une
table. Écorner une pierre. Ces dés sont écornés. Écorner un livre. Écorner une tasse, une
assiette.  
Fig. et fam., Écorner quelque chose, Le diminuer, en ôter quelque partie. On écorna leurs
privilèges. On a écorné sa terre, son bien, son traitement, sa pension. Ce fils de famille a
grandement écorné sa fortune.  
ÉCORNIFLER
v. tr.
Se procurer par ruse de quoi manger, de quoi se vêtir. Écornifler un bon dîner. Écornifler
quelques francs.  
Il signifie aussi Obséder quelqu'un de façon à lui arracher quelque profit ou simplement à
surprendre quelque renseignement. Il a bien su nous écornifler. Il est familier.  
ÉCORNIFLEUR, EUSE
n.
Celui, celle qui écornifle. C'est un écornifleur de profession. Il est familier.  
ÉCORNURE
n. f.
Éclat emporté de l'angle d'une pierre, d'un marbre.  
Il se dit aussi de la Brèche occasionnée par l'écornure.  
ÉCOSSER
v. tr.
Tirer de la cosse. Écosser des pois, des fèves.  
ÉCOSSEUR, EUSE
n.
Celui, celle qui écosse. Écosseuse de pois.  
ÉCOT
n. m.
Quote-part que doit chaque personne pour un repas commun, pour un divertissement, quel
qu'il soit, pris en commun. J'ai payé mon écot. Chacun son écot.  
Fig. et fam., Il a bien payé son écot, se dit de Quelqu'un qui, dans un repas, a diverti les
convives. Il s'emploie aussi en d'autres occasions. Il nous a apporté d'agréables nouvelles, il a
bien payé son écot.  
ÉCOT
n. m.
T. d'Eaux et Forêts
. Tronc d'arbre où il reste encore des bouts de branches coupées.  
Il se dit aussi du Menu bois tombé à terre. Il recueillit quelques petits écots dans le sentier.  
ÉCOULEMENT
n. m.
Action de s'écouler. L'écoulement de l'eau, des eaux.  
Il se dit spécialement, en termes de Médecine, du Mouvement des humeurs qui sortent d'un
organe. Écoulement catarrhal. Il se dit aussi absolument d'une Hémorragie légère.  
Il signifie figurément Mouvement progressif ou continu. L'écoulement d'une foule.
L'écoulement du temps.  
Il signifie aussi particulièrement Exportation, vente, débit des marchandises, des produits de
l'agriculture ou des fabriques. Ménager un débouché qui favorise l'écoulement des farines.  
ÉCOULER (S')
v. pron.
Couler hors de quelque endroit. L'eau s'écoule. L'eau est entièrement écoulée. Le torrent s'est
écoulé. Faire écouler l'eau.  
Il se dit, par analogie, d'une Foule qui se retire. La foule s'écoule. Il faut laisser écouler la
foule.  
Il signifie, au figuré, Diminuer, passer, se dissiper, et s'applique surtout aux Richesses.
L'argent s'écoule vite.  
Il signifie, à propos du Temps, Avancer progressivement ou d'une façon continue. Le temps
s'écoule. La vie s'écoule. Les jours s'écoulaient pour lui trop lentement. Les années qui se
sont écoulées depuis notre rencontre.  
Il se dit encore des Marchandises, des produits agricoles, et signifie Se débiter, se vendre, être
exporté. Les produits de cette région s'écoulent par plusieurs débouchés. Faire écouler des
marchandises.  
Il s'emploie aussi transitivement dans cette acception et signifie Faire s'écouler. Il eut
beaucoup de peine à écouler sa marchandise.  
ÉCOURTER
v. tr.
Couper trop court. Écourter des cheveux. Écourter un manteau, une jupe.  
Écourter un chien, un cheval, Leur couper la queue et les oreilles.  
Il se dit figurément en parlant des Ouvrages de l'esprit où l'on ne met pas ou dont on retranche
les développements nécessaires. Il fallait abréger cette scène, mais vous l'avez écourtée. Ce
cinquième acte est écourté. Il a par trop écourté son exposé, ses conclusions.  
ÉCOUTANT, ANTE
adj.
Qui écoute. Il ne s'emploie guère que dans cette locution, Avocat écoutant, Avocat qui ne
plaide point, faute de clients, et se contente d'écouter les plaidoiries des autres. Il ne se dit que
par plaisanterie.  
ÉCOUTANTS, au pluriel, se dit quelquefois substantivement pour Auditeurs.  
ÉCOUTE
n. f.
T. d'Architecture ancienne
. Lieu où l'on écoute sans être vu. L'écoute de la chapelle. Il s'emploie ordinairement au
pluriel. Il y avait en Sorbonne des écoutes où se tenaient les docteurs pour entendre les
disputes publiques.  
Fig., Être aux écoutes, Être attentif à remarquer, à recueillir ce qui se dit ou ce qui se passe
dans une affaire, afin d'en tirer parti. On parle de telle affaire, il y a bien des gens qui sont aux
écoutes.  
En termes de Chasse, ÉCOUTES se dit des Oreilles du sanglier.  
ÉCOUTE s'emploie comme adjectif dans Sœur écoute, Religieuse qui accompagne au parloir
une autre religieuse ou une pensionnaire.  
ÉCOUTE
n. f.
T. de Marine
. Cordage attaché au coin inférieur d'une voile, pour servir à la déployer, à la tendre, à la
serrer ou à l'orienter. Écoutes de grande voile, ou Grandes écoutes. Écoutes de misaine, de
hunier, de perroquet. Border les écoutes. Larguer les écoutes.  
ÉCOUTER
v. tr.
Faire attention, prêter l'oreille pour entendre. Ne parlez pas si haut, on nous écoute. Il était à
la porte pour écouter ce qu'on disait. Absolument, Je suis venu ici pour écouter. Dans la
compagnie d'un tel homme il vaut mieux écouter que parler. En termes de Théâtre, Cet acteur
sait écouter, il écoute bien.  
Écoute, écoutez, à l'impératif, s'emploient souvent pour appeler quelqu'un, ou pour éveiller
fortement son attention. Écoutez, j'ai quelque chose à vous dire.  
Un écoute s'il pleut s'est dit d'un Moulin qui n'allait que par des écluses. Fig., C'est un écoute
s'il pleut se dit d'un Homme faible qui se laisse arrêter par les moindres obstacles, ou qui
attend toujours pour agir une aide incertaine.  
Fig. et fam., N'écouter que d'une oreille, Ne prêter qu'une faible attention aux choses qu'on
nous dit. J'ai beau lui faire des remontrances, il ne m'écoute que d'une oreille.  
Fig. et fam., Écouter aux portes, Être d'une curiosité indiscrète, chercher à surprendre les
secrets des autres.  
Il signifie aussi Prêter l'oreille, prêter attention avec plus ou moins de bienveillance. Parlez, je
vous écoute. On les renvoya sans les écouter. On dit dans un sens analogue Écouter la
défense, les raisons de quelqu'un. On dit aussi Écouter la prière, les voeux de quelqu'un, Les
exaucer. Le Ciel écouta nos vœux.  
Il signifie encore Donner quelque croyance, quelque consentement à ce qu'une personne
propose ou Prendre plaisir à l'entendre. On ne voulait pas écouter la proposition de paix qu'il
faisait. S'il me propose cela, je l'écouterai volontiers. Il parla d'accommodement, mais il ne
fut pas écouté. Écoutez la voix, les inspirations de Dieu. Écouter les conseils, les avis de
quelqu'un.  
Il signifie encore Obtempérer, obéir à quelqu'un. Cet enfant ne veut écouter personne. Ces
soldats indisciplinés n'écoutèrent pas leur chef. Fig., Écouter la raison. Écouter la voix de la
nature. N'écouter que sa passion, sa colère, son désespoir.  
N'écouter que soi-même, Ne consulter que ses propres inspirations, bonnes ou mauvaises.  
S'ÉCOUTER s'emploie dans les phrases familières qui suivent :  
Il s'écoute parler, ou, absolument, Il s'écoute, se dit d'un Homme qui parle lentement, avec
apprêt et croit bien dire.  
Il s'écoute trop, Il s'inquiète trop de sa santé. On dit dans le même sens, Il écoute trop son
mal.  
ÉCOUTEUR, EUSE
n.
Celui, celle qui a l'habitude d'écouter, par une curiosité indiscrète, ce qu'on ne veut pas lui
faire connaître. Il ne s'emploie guère que dans cette phrase familière, C'est un écouteur, c'est
une écouteuse aux portes.  
Il se dit spécialement, en termes de Téléphonie, de Chacun des disques qu'on s'applique sur
les oreilles pour entendre la communication.  
ÉCOUTEUX
adj.
T. de Manège
. Qui est distrait par les sons, en parlant d'un Cheval.  
ÉCOUTILLE
n. f.
T. de Marine
. Sorte de trappe, ouverture carrée pratiquée dans le pont d'un bâtiment pour descendre dans
l'intérieur. La grande écoutille. L'écoutille d'avant. L'écoutille d'arrière. Fermer les écoutilles.  
ÉCOUVILLON
n. m.
Vieux linge attaché à un long bâton, avec lequel on nettoie le four, lorsqu'on veut enfourner le
pain.  
Il se dit aussi d'une Brosse adaptée à un manche, avec laquelle on nettoie le canon lorsqu'il a
tiré et qu'on veut le recharger ou le refroidir.  
ÉCOUVILLONNER
v. tr.
Nettoyer avec l'écouvillon. Écouvillonner une pièce de canon.  
ÉCRABOUILLER
v. tr.
Voyez ÉCARBOUILLER.  
ÉCRAN
n. m.
Dispositif servant à se protéger contre la chaleur d'un foyer. Il est formé, soit d'une Pièce
d'étoffe enroulée autour d'une lourde tige, placée sur une cheminée et qui, lorsqu'on la
déroule, est maintenue et tendue par une tringle à son extrémité inférieure; soit d'un Châssis
de bois tendu d'étoffe et monté sur pieds qu'on place devant une cheminée, un poêle, un
radiateur, etc. Il se dit aussi d'une Sorte d'éventail que l'on tient à la main pour le même objet.  
Il désigne encore, en termes d'Arts, le Cercle de bois recouvert de toile que le verrier place
devant son visage quand il travaille au fourneau.  
Il se dit aussi d'une Toile blanche ou d'un papier tendu sur un châssis dont les dessinateurs et
les graveurs se servent pour amortir l'éclat du jour.  
Il se dit, en termes d'Optique, de Tout tableau sur lequel on fait projeter l'image d'un objet.  
Il se dit, spécialement en termes de Cinématographie, de la Toile blanche sur laquelle on
projette les films.  
ÉCRASANT, ANTE
adj.
Dont le poids est tel qu'il peut écraser. Une charge écrasante. Fig., Une preuve écrasante. Le
poids écrasant des affaires.  
En termes de Guerre, Forces écrasantes, Forces contre lesquelles tout effort est impuissant.  
ÉCRASEMENT
n. m.
Action d'écraser ou le Fait d'être écrasé.  
En termes de Lutte, Écrasement de la tête, Action d'écraser la nuque de l'adversaire en y
appliquant l'avant-bras, ce qui est interdit.  
ÉCRASER
v. tr.
Aplatir, briser quelque chose par un grand poids, par une forte compression, par un coup
violent. La poutre tomba et lui écrasa la tête. Cette voiture l'a écrasé. Il fut écrasé par la
chute d'une muraille. Écraser une araignée, un insecte avec le pied. Écraser des groseilles,
du verjus. Un fruit qui s'écrase en tombant. Fig., Cet homme est écrasé sous le poids des
affaires. Ce travail m'écrase. Je suis écrasé de demandes. Cette responsabilité m'écrase. Par
analogie, Écraser d'impôts, Surcharger d'impôts.  
Le participe passé ÉCRASÉ, ÉE, signifie, au figuré, Qui est trop aplati, trop bas, trop court. Il
a le nez écrasé. Le comble de cette maison n'a point de grâce, il est trop écrasé. Ce dôme est
écrasé.  
Fig., Taille écrasée, Taille trop courte et engoncée.  
Il signifie encore figurément Perdre quelqu'un, détruire entièrement ses moyens de fortune, de
considération, et plus généralement Détruire, anéantir, réduire à rien. La puissance romaine
écrasa toutes les autres. Cette armée fut écrasée sous le nombre. Le fort écrase le faible.  
Écraser quelqu'un dans une discussion, dans un débat, Avoir un grand avantage sur lui.  
ÉCRASEUR, EUSE
n.
Celui, celle qui écrase.  
ÉCRASEUR se dit spécialement d'un Moulin de cidrerie.  
ÉCRÉMAGE
n. m.
Action d'écrémer le lait, le verre en fusion.  
ÉCRÉMER
v. tr.
Dégager le lait de sa crème. Écrémer le lait, du lait. Du lait écrémé.  
Il s'emploie figurément et familièrement et signifie Dégarnir une chose de ce qu'elle a de
meilleur. Il a écrémé cette bibliothèque, cette collection, ce cabinet de médailles. Écrémer une
affaire.  
Il désigne par analogie, en termes d'Arts, le Fait d'ôter les scories du verre fondu ou des
matières en fusion.  
ÉCRÉMEUSE
n. f.
Machine qui sert à extraire la crème du lait.  
ÉCRÉMOIRE
n. f.
T. d'Arts
. Instrument qui sert à écrémer le verre ou le métal en fusion.  
ÉCRÊTER
v. tr.
Dégarnir de la crête. Écrêter un coq.  
Il signifie, par analogie, Entamer par la partie la plus élevée. Écrêter une muraille, une maison
avec le canon. Écrêter une route, La rendre moins bombée en abaissant la partie du milieu.
Écrêter une côte, En abaisser la hauteur.  
ÉCREVISSE
n. f.
Crustacé décapode, qui vit dans l'eau, dont les pattes antérieures se terminent par des pinces,
qui se meut aussi bien en arrière qu'en avant et qui devient rouge à la cuisson. Pêcher des
écrevisses. Écrevisse d'eau douce. Bouillon d'écrevisses. Soupe aux écrevisses.  
Buisson d'écrevisses. Voyez BUISSON.  
Bisque d'écrevisses. Voyez BISQUE.  
Yeux d'écrevisse, Petites concrétions blanches et pierreuses qu'on trouve sous le corselet des
écrevisses de rivière.  
Fam., Aller à reculons comme les écrevisses, ou, simplement, Aller comme les écrevisses, se
dit de Quelqu'un dont les affaires reculent au lieu d'avancer.  
Fam., Être rouge comme une écrevisse, Avoir le visage trop haut en couleur ou Rougir
beaucoup.  
ÉCRIER (S')
v. pron.
Prononcer quelques paroles en criant, en élevant beaucoup la voix. Je m'écriai que c'était une
injustice. Hé quoi! s'écria-t-elle...  
ÉCRILLE
n. f.
Clôture de clayonnage qu'on pratique à la décharge d'un étang pour empêcher le poisson d'en
sortir.  
ÉCRIN
n. m.
Petit coffret ou étui où l'on met des bagues, des pierreries et en général des objets précieux.  
Il se dit aussi de l'Ensemble des joyaux contenus dans un écrin. Un riche écrin. L'écrin de la
Reine.  
ÉCRIRE
(J'écris; nous écrivons. J'écrivais. J'écrivis. J'écrirai. Écris. Que j'écrive. Que j'écrivisse.
Écrivant. Écrit.)v. tr.
Représenter, indiquer, noter par le moyen de l'écriture. Écrivez cela sur une feuille de papier.
Cela est écrit de sa main. Il l'a écrit sous ma dictée. Écrire son nom, son adresse. Écrire des
conventions. Écrire ses dépenses de chaque jour. Dans ce sens on dit plutôt INSCRIRE. On
dit dans un sens analogue Écrire un morceau de musique, un air.  
Absolument, Il sait lire et écrire. Il passe sa vie à écrire. Enseigner à écrire. Montrer à
écrire. Les anciens écrivaient sur des tablettes enduites de cire. Il écrit bien. Il écrit mal.  
Écrire avec un crayon, avec du charbon. Écrire à la machine. Machine à écrire. Écrire sur le
sable. Écrire sur la muraille. Écrire en grosses lettres, en lettres capitales.  
Prov., Ce qui est écrit est écrit, Il ne sera rien changé à ce qui a été écrit, à ce qui a été décidé
ou convenu par écrit.  
Fig., Cela était écrit au ciel. Voyez CIEL. On dit pareillement Cela était écrit dans le livre du
destin. On dit encore, absolument et impersonnellement, dans le même sens, Il est écrit que...
surtout en parlant de Quelque contrariété ou de quelque guignon constant. Il est écrit que je ne
gagnerai pas.  
Il se dit aussi en parlant de la Manière d'orthographier. Comment écrivez-vous tel mot?
Comment votre nom s'écrit-il?  
Il signifie quelquefois absolument S'engager par écrit. Il ne suffit pas de donner des paroles, il
faut écrire.  
Il signifie au figuré Composer, en fixant par l'écriture ce que l'on compose. Je lui ai écrit dix
lettres sans obtenir de réponse. Écrire un ouvrage, une histoire, un traité. Tous les auteurs
qui ont écrit sur cette matière. Écrire en prose, en vers. Absolument, Il est sans cesse à
écrire. Passer la nuit à écrire. Il se mêle d'écrire. Il écrit peu, rarement, beaucoup, trop.  
Fam., Écrire des volumes, Écrire beaucoup.  
Écrire au courant de la plume, Écrire rapidement, sans y mettre beaucoup de temps ni de
réflexion.  
Absolument, Écrire à quelqu'un, Lui écrire une lettre, des lettres. Je lui ai écrit deux ou trois
fois, il ne me répond pas. Je vous écrirai de Naples.  
Écrire quelque chose à quelqu'un, Lui faire savoir, lui faire connaître quelque chose par lettre.
Je lui ai écrit la mort de son père. Je lui écrirai toutes les nouvelles.  
Fig. et fam., Écrire de bonne encre, de la bonne encre à quelqu'un, Lui écrire d'un ton ferme
et sévère, soit pour lui faire des reproches, soit pour lui intimer un ordre.  
Il se dit absolument pour signifier Faire métier d'auteur. Il écrit. Il écrit dans les journaux, à
la " Revue des Deux Mondes ".  
Il se dit particulièrement de la Qualité du style. Il est savant, mais il ne sait pas écrire. Il écrit
clairement, élégamment. Cet homme parle bien, mais il écrit mal. L'art d'écrire. La langue
parlée et la tangue écrite.  
Il signifie encore figurément Avancer quelque proposition, enseigner une doctrine par écrit.
Aristote a écrit que les animaux...  
Il se dit également des Compositeurs de musique. Grétry, Paesiello ont beaucoup écrit. Écrire
une partition.  
En termes de Procédure, il signifie Exposer ses raisons dans une requête, dans un mémoire
pour défendre sa cause. Il plaide bien, mais il écrit mal. Il écrit et ne plaide pas.  
Le participe passé ÉCRIT, ITE, se dit spécialement d'un Papier, d'un parchemin, etc., sur
lequel on a écrit. Ce n'est pas un papier blanc, c'est un papier écrit. Papier écrit des deux
côtés.  
Il signifie quelquefois figurément Marqué. Cet homme porte le malheur écrit sur son visage.
Il portait son crime écrit sur son front, sa condamnation écrite sur le front.  
ÉCRIT
n. m.
Ce qui est écrit sur du papier, sur du parchemin. Il tira un écrit de sa poche.  
Il se dit principalement d'un Acte, d'un mémoire portant promesse, convention. Signer un
écrit. Faire un écrit. Écrit sous seing privé. Écrit double.  
Mettre par écrit, rédiger par écrit, exposer par écrit, Écrire quelque chose, ou le consigner,
l'exposer dans un écrit, dans un mémoire. Mettez-moi cette adresse par écrit. Il voulut que ces
instructions fussent rédigées par écrit. Exposer ses raisons par écrit. On dit de même,
populairement, Coucher par écrit.  
En termes de Procédure, Instruction par écrit, Instruction dans laquelle les parties exposent
leurs moyens seulement par écrit; après quoi, il est fait rapport à l'audience par un des juges
du tribunal. On dit dans le même sens Procès par écrit et, dans un sens analogue, Instruire
une affaire par écrit.  
En termes de Jurisprudence, Preuve par écrit, Preuve qui résulte d'un écrit, par opposition à
Preuve testimoniale.  
Mettre une chose en écrit, par écrit, pour s'en ressouvenir, En prendre note, l'écrire sur son
carnet, sur quelque morceau de papier.  
Il se dit en outre d'un Ouvrage de l'esprit de peu d'étendue. C'est un écrit plein de goût. Écrit
politique. Des écrits séditieux.  
Il se dit aussi, mais seulement au pluriel, des Ouvrages quelconques de l'esprit. Ses écrits ne
seront imprimés qu'après sa mort. Les écrits de Voltaire, de J.-J. Rousseau.  
ÉCRITEAU
n. m.
Inscription en grosses lettres, qu'on met sur un papier, sur du bois, sur de la toile, pour appeler
l'attention du public. Écriteau de maison à vendre, de chambre à louer. Il a mis un écriteau
sur sa porte pour faire savoir qu'il donne des leçons, qu'il prend des pensionnaires.  
ÉCRITOIRE
n. f.
Petit meuble qui contenait ou renfermait les choses nécessaires pour écrire, encre, papier,
plume, canif, etc.  
Il se dit aussi d'un Godet où l'on prend de l'encre avec la plume et qu'on appelle plus
ordinairement ENCRIER.  
ÉCRITURE
n. f.
Système de signes adoptés pour reproduire matériellement les mots du langage. L'invention de
l'écriture. Écriture phonétique, idéographique. Écriture grecque, russe.  
Par extension, il se dit de la Manière dont on trace ces caractères. Une belle écriture. Une
écriture droite, penchée. Une écriture fine, grosse. Une écriture de pattes de mouches, Si
menue qu'elle en est presque illisible.  
Tenir les écritures, Tenir les livres, les registres d'un négociant, d'un banquier, etc. Cette
façon de parler a vieilli, on dit : Tenir les livres.  
Commis aux écritures, en termes d'Administration, Expéditionnaire, commis employé à
écrire, à copier.  
L'Écriture sainte, ou, simplement, L'Écriture, et Les saintes Écritures, ou, simplement, Les
Écritures, L'Ancien Testament et le Nouveau.  
ÉCRIVAILLER
v. intr.
Écrire beaucoup, vite et mal, en parlant d'un Auteur. Il ne cesse d'écrivailler.  
ÉCRIVAILLEUR, EUSE
n.
Celui, celle qui écrivaille. On dit aussi ÉCRIVASSIER.  
ÉCRIVAIN
n. m.
Celui qui compose des livres. Le métier d'écrivain. Un écrivain médiocre. Un écrivain
célèbre. Les meilleurs écrivains du dix-huitième siècle. Les grands écrivains. Il se dit aussi
des Femmes. Mme de Sévigné est un grand écrivain. Le dix-neuvième siècle fut fécond en
femmes écrivains.  
Absolument, Un écrivain, Un auteur distingué par les qualités de son style. Il faut de solides
études pour former un écrivain. C'est un habile conteur : ce n'est pas un écrivain.  
Écrivain public se disait de Celui qui faisait métier d'écrire pour le public des lettres, des
mémoires, des pétitions, etc.  
ÉCRIVASSER
v. tr.
Écrire beaucoup, sans souci de la forme, et souvent des choses indifférentes. Cette femme
passe son temps à écrivasser.  
ÉCRIVASSIER, IÈRE
n.
Celui, celle qui écrivasse. Quelle écrivassière!  
ÉCROU
n. m.
Pièce de bois, de fer, ou de toute autre matière solide, percée en spirale, et dans laquelle entre
la vis en tournant. Cette vis n'est pas assez grosse pour l'écrou. La vis s'est cassée dans
l'écrou. L'écrou d'un pressoir. Écrou mobile. Écrou fixe.  
ÉCROU
n. m.
Article du registre des emprisonnements, indiquant le jour où une personne a été mise en
prison, la cause pour laquelle elle a été arrêtée, et par l'ordre de qui s'est faite l'arrestation.
Dresser un écrou. L'arrêt portait que son écrou serait rayé et biffé. Lever un écrou.  
ÉCROUELLES
n. f.
pl. T. de l'ancienne Médecine
. Maladie chronique dans laquelle le système lymphatique est particulièrement affecté et qui
se manifeste par la dégénérescence tuberculeuse des glandes superficielles, et spécialement
des glandes du cou. Avoir les écrouelles. À certains jours le roi de France touchait les
écrouelles. Les médecins disent plus ordinairement SCROFULES.  
ÉCROUER
v. tr.
Inscrire sur le registre d'écrou. On l'a écroué tel jour. Il a été arrêté et écroué. Il fut écroué à
la Santé.  
ÉCROUIR
v. tr.
T. d'Arts
. Battre un métal à froid ou le faire passer à la filière pour le rendre plus dense et pour lui
donner du ressort.  
ÉCROUISSAGE ou ÉCROUISSEMENT
n. m.
T. d'Arts
. Action d'écrouir ou Résultat de cette action.  
ÉCROULEMENT
n. m.
Action de s'écrouler. L'écroulement d'une partie de la muraille, d'une maison. Fig.,
L'écroulement d'un empire. L'écroulement de vos espérances. Ce fut pour lui un écroulement.  
ÉCROULER (S')
v. pron.
Tomber en s'affaissant. Cet échafaudage vint tout d'un coup à s'écrouler. La maison
s'écroula. Fig., Cet empire s'écroulait de toutes parts.  
ÉCROÛTER
v. tr.
Dégarnir de la croûte. Il faut écroûter le pain pour ceux qui n'ont pas de dents.  
Il signifie aussi, en termes d'Agriculture, Labourer légèrement. Écroûter une pièce de terre.  
ÉCRU, UE
adj.
T. d'Arts
. Qui est encore à l'état naturel. Soie écrue, Celle qui n'a point été mise à l'eau bouillante; Fil
écru, Celui qui n'a point été lavé; Toile écrue, Celle qui n'a point été blanchie.  
ECTROPION
n. m.
T. de Médecine
. Renversement des paupières en dehors. Voyez ÉRAILLER.  
ÉCU
n. m.
Espèce de bouclier que portaient autrefois les chevaliers. Il avait son écu percé de traits.
Combattre avec la lance et l'écu.  
Il se disait aussi de la Figure de ce bouclier, sur laquelle se peignaient les armoiries. Son écu
est parti, coupé, tranché, écartelé. Par extension, L'écu de France.  
Il se disait en outre de Certaines monnaies d'or ou d'argent frappées aux armes du souverain
qui les émettait. Écu de trois livres ou Petit écu. Écu de six livres.  
En termes de Comptes, Écu désignait autrefois une Valeur de trois francs. Mille écus. Cent
mille écus. Il a mille écus de rente. Il s'emploie encore figurément pour signifier Richesse.
Avoir des écus.  
ÉCUBIER
n. m.
T. de Marine
. Trou rond percé à l'avant d'un bâtiment pour y faire passer les câbles ou les chaînes. Il y a
ordinairement deux écubiers de chaque côté de l'étrave.  
ÉCUEIL
(On prononce Ékeuye.)n. m.
Rocher, banc de sable, de coquillages, de corail, que l'on rencontre dans la mer à la surface ou
près de la surface des eaux, et contre lequel les navires courent risque de se briser ou de
s'échouer. Écueil dangereux. Naviguer dans une mer pleine d'écueils. Éviter un écueil.
Donner sur un écueil. Ce vaisseau s'est brisé contre un écueil. Ce port est fermé par des
écueils.  
Il se dit figurément des Choses dangereuses pour la vertu, l'honneur, la fortune, la réputation,
etc. Le monde est plein d'écueils. C'est un écueil où les plus avisés font naufrage. Ce fut
l'écueil de sa vertu.  
ÉCUELLE
n. f.
Vase creux en métal, en bois ou en terre, qui sert le plus communément à mettre du bouillon,
du potage, une portion de nourriture. Écuelle couverte. Écuelle à oreilles. Fig., Manger à la
même écuelle, Avoir des profits communs.  
En termes de Botanique, Écuelle-d'eau, Plante de la famille des Ombellifères qui croît dans
les marécages et dont les feuilles forment godet.  
ÉCUELLÉE
n. f.
Le contenu d'une écuelle pleine. Une écuellée de soupe, de bouillon.  
ÉCULER
v. tr.
Déformer une chaussure dans la partie du talon. Éculer des bottes. Cet enfant marche mal, il
écule ses souliers. Un soulier trop court s'écule facilement.  
ÉCUMAGE
n. m.
Action d'écumer. L'écumage du bouillon.  
ÉCUMANT, ANTE
adj.
Qui se couvre, qui est couvert d'écume. Un cheval écumant. Les vagues écumantes.  
ÉCUME
n. f.
Espèce de mousse blanchâtre qui se forme et qui surnage sur l'eau ou sur quelque autre liquide
agité, échauffé, ou en fermentation. L'écume de la mer. L'écume des flots. L'écume d'un pot
qui bout. L'écume de la bière.  
ÉCUME se dit encore, par extension, de la Bave de quelques animaux, lorsqu'ils sont
échauffés ou en colère. L'écume d'un cheval, d'un chien. On le dit quelquefois dans un sens
analogue, en parlant des Personnes. Quand cet homme est en colère, l'écume lui sort de la
bouche.  
Il se dit également de la Sueur qui s'amasse sur le corps du cheval. Ce cheval était couvert
d'écume.  
En termes d'Arts, il désigne les Impuretés qui se dégagent à la surface des métaux en fusion.  
ÉCUME DE MER se dit, par extension, de la Masse blanchâtre des plantes marines et des
polypiers que les vagues rejettent sur le rivage. Il se dit aussi absolument d'une Variété de
magnésie blanche et, par analogie, d'une Faïence imitant cette magnésie et dont on se sert
pour fabriquer des pipes, des porte- cigares, etc.  
Il se dit encore figurément d'un Ramassis de gens vils et méprisables. C'est l'écume de la
société, de l'espèce humaine.  
ÉCUMER
v. intr.
Se couvrir d'écume. La mer écume. Ce vin, cette bière écume. Son cheval commençait à
écumer. Fig., Cet homme écumait de colère, de rage.  
Il s'emploie aussi transitivement et signifie Débarrasser de l'écume. Écumer le pot, la
marmite. Écumer du sucre, des confitures, du sirop.  
Fig., Écumer les mers, écumer les côtes, Exercer la piraterie. On dit de même, par extension,
Écumer les affaires, les maisons de jeu.  
Il signifie quelquefois figurément et familièrement Prendre çà et là. Il va partout écumer des
nouvelles.  
ÉCUMEUR, EUSE
n.
Celui, celle qui écume. Il ne se dit qu'au figuré. Un écumeur de marmites, Un parasite. Un
écumeur des mers, Un pirate. Un écumeur d'affaires, Un chercheur de bénéfices sur les
opérations d'autrui.  
ÉCUMEUX, EUSE
adj.
Qui est chargé d'écume. Flots écumeux. Bouche écumeuse.  
ÉCUMOIRE
n. f.
Ustensile de cuisine fait en forme de cuiller plate, percée de plusieurs petits trous et qui sert à
écumer. Écumoire de cuivre, d'étain, d'aluminium.  
ÉCURAGE
n. m.
Action d'écurer.  
ÉCURER
v. tr.
Curer complètement. Il se dit surtout de la Batterie de cuisine, ou autres ustensiles de même
nature. Écurer de la vaisselle. Il faut écurer ces chaudrons, ces poêlons, ces chenets. Écurer
avec de la cendre, avec du sablon. Voyez CURER et RÉCURER.  
ÉCUREUIL
n. m.
Petit quadrupède de la famille des Rongeurs, vivant dans les bois, doué d'une agilité extrême
et remarquable par sa queue touffue qui se relève en panache. L'écureuil se couvre, s'ombrage
de sa queue. Nourrir un écureuil en cage. L'écureuil est facile à apprivoiser. Les écureuils
sont friands de noisettes.  
Fig. et fam., C'est un écureuil, il est vif comme un écureuil, se dit d'une Personne vive, active,
qui ne tient pas en place.  
Fig., Tourner comme un écureuil en cage, Se donner beaucoup de mouvement pour ne pas
avancer.  
ÉCURIE
n. f.
Bâtiment destiné à loger des chevaux, des mulets, etc. Mettez ces chevaux à l'écurie. Écurie
bien garnie. La cour des écuries.  
Fig. et fam., Fermer l'écurie quand les chevaux sont dehors, Prendre des précautions quand le
mal est arrivé, quand il n'est plus temps de l'éviter.  
Fig. et fam., C'est un cheval à l'écurie, se dit d'une Chose qui nécessite des frais d'entretien,
sans être d'aucune utilité.  
Fig., Nettoyer les écuries, ou les étables d'Augias, Réformer des abus criants, remédier à une
corruption invétérée, porter l'ordre et la règle dans des affaires embrouillées, malhonnêtes.  
On dit familièrement C'est une écurie pour Une maison mal entretenue, malpropre. Vous
croyez-vous dans une écurie? Croyez-vous être dans un endroit où l'on n'est pas tenu de se
comporter décemment?  
Il signifiait aussi Train, équipage qui comprenait écuyers, pages, carrosses, chevaux, mulets
d'un prince, d'un grand seigneur. L'écurie du prince est partie. La grande écurie, la petite
écurie du roi. Les pages de la grande, de la petite écurie. Avoir le soin, l'inspection de
l'écurie, des écuries. Il dépense beaucoup pour ses écuries.  
Il se dit aujourd'hui plus spécialement et plus fréquemment des Chevaux que l'on dresse pour
les courses. C'est l'écurie de M. X... qui a gagné le prix. Son écurie lui coûte très cher.  
ÉCUSSON
n. m.
Écu d'armoiries. Il se dit surtout en termes de Blason. L'écusson de France, d'Autriche.  
Par extension, il a de nombreux emplois : en termes d'Architecture, il se dit d'une Tablette ou
Cartouche portant des figures, des inscriptions, des pièces héraldiques. Par analogie, il se dit
des Plaques blasonnées qui indiquent l'office d'un notaire, d'un huissier, etc.; en termes de
Serrurerie, d'une Petite plaque de fer ou de cuivre qui est appliquée sur une serrure pour le
passage de la clef ou qui sert simplement d'ornement; en termes de Jardinage, d'un Morceau
d'écorce portant un œil ou un bouton, qu'on enlève au moment de la sève à une jeune branche
d'arbre pour l'insérer entre le bois et l'écorce d'un autre arbre; en termes d'Entomologie, de la
Partie postérieure du corselet chez certains insectes.  
ÉCUSSONNAGE
n. m.
T. de Jardinage
. Action d'écussonner.  
ÉCUSSONNER
v. tr.
T. de Jardinage
. Greffer en écusson. Tous les arbres que ce jardinier a écussonnés sont bien venus.  
ÉCUSSONNOIR
n. m.
T. de Jardinage
. Petit couteau dont on se sert pour écussonner.  
ÉCUYER, ÈRE
(U se prononce UI.)n.
Celui, celle qui enseigne à monter à cheval, qui dresse les chevaux au manège. Quel est
l'écuyer qui tient ce manège? Écuyers de l'École de Saumur.  
Cet homme est bon écuyer, Il monte bien à cheval, il sait bien mener, bien dresser un cheval.  
Il se disait anciennement d'un Gentilhomme qui suivait et accompagnait un chevalier, qui
portait son écu et l'aidait à prendre ses armes et à se désarmer.  
Il était aussi le Titre que portaient anciennement les jeunes gens de la plus haute qualité,
jusqu'à ce qu'ils eussent été armés chevaliers avec les cérémonies d'usage.  
Il était également le Titre que portaient autrefois, en France, les simples gentilshommes et les
anoblis. Cette qualification est encore fort usitée en Angleterre.  
Il désignait en outre Celui qui avait la charge, l'intendance de l'écurie d'un prince, d'un grand
seigneur. Le grand écuyer de France. Le premier écuyer.  
ÉCUYÈRE se dit spécialement d'une Femme qui fait des exercices équestres dans un
spectacle public.  
Bottes à l'écuyère, Bottes dont se servent les cavaliers.  
ÉCUYER s'est dit autrefois de Celui qui donnait la main à une princesse, à une grande dame
pour la mener. On ne l'emploie guère, dans ce sens, qu'en parlant d'une Reine, d'une princesse.  
On disait de même, par extension, Écuyer tranchant, Officier qui coupait les viandes à la table
des rois et des princes.  
Écuyer de bouche, de cuisine, Maître cuisinier d'un prince ou d'un grand seigneur.  
ECZÉMA
n. m.
T. de Médecine
. Affection cutanée, caractérisée par de petites vésicules très rapprochées les unes des autres.  
ECZÉMATEUX, EUSE
adj.
T. de Médecine
. Qui a rapport à l'eczéma. Affection eczémateuse.  
ÉDELWEISS
n. m.
T. de Botanique
. Petite fleur blanche qui se trouve dans les montagnes et qui pousse dans la neige.  
ÉDEN
(On prononce Édenne.)n. m.
Nom que l'Écriture sainte donne au Paradis terrestre.  
Par analogie, il se dit de Tout séjour agréable. Ce pays est un éden.  
ÉDENTER
v. tr.
Dégarnir de dents. Dans cette acception, il s'emploie surtout au participe passé. Une vieille
édentée.  
Par extension, Édenter une scie, un peigne, En rompre les dents.  
ÉDENTÉS
n. m. pl.
T. de Zoologie
. Ordre de mammifères dont la plupart sont privés de dents.  
Il se dit aussi d'un Ordre de Crustacés dépourvus de mandibules.  
ÉDICTER
v. tr.
Prescrire par un édit, par une loi. Les Romains édictèrent des peines sévères contre le luxe.  
ÉDICULE
n. m.
Petit édifice.  
ÉDIFIANT, ANTE
adj.
Qui édifie, qui porte à la vertu, à la piété par l'exemple ou par le discours. Il mène une vie, il a
une conduite très édifiante. C'est un livre édifiant. Il prêche d'une manière très édifiante. Des
paroles édifiantes. Par extension, Un homme édifiant.  
Il signifie encore, par extension, Qui donne à quelqu'un un moyen décisif de s'éclairer ou de
se faire une opinion. Un témoignage édifiant.  
ÉDIFICATEUR
n. m.
Celui qui édifie, qui construit ou fait construire un édifice.  
ÉDIFICATION
n. f.
Action de construire. Il ne se dit guère au propre qu'en parlant des Temples. L'édification du
temple de Jérusalem fut réservée à Salomon.  
Il se dit, au figuré, de l'Action d'édifier, de porter à la vertu, à la piété. Il mène une vie pleine
d'édification. Faire les choses pour la gloire de Dieu et pour l'édification du prochain.  
Il désigne par extension l'État d'une personne mise en mesure d'apprécier une autre personne,
une affaire, une situation. Vous saurez, pour votre édification, que...  
ÉDIFICE
n. m.
Bâtiment. On l'emploie surtout en parlant des Églises, des temples, des palais et autres grands
bâtiments. Les édifices publics. Élever un édifice. Construire un édifice. Les édifices du culte.  
Il se dit, figurément, de Certaines choses formées par l'assemblage, le concours, la
combinaison de plusieurs autres. L'édifice social. L'édifice féodal s'écroulait de toutes parts.
Un seul échec renversa tout l'édifice de sa fortune.  
ÉDIFIER
v. tr.
Construire, en parlant des Églises, des palais et de très grands bâtiments. Édifier un temple, un
palais. Bâtiment solidement édifié.  
Il signifie au figuré User de son autorité pour créer, organiser des institutions utiles, et alors
on l'oppose ordinairement à Détruire, pris dans le sens de Bouleverser, mettre le désordre.
Vous êtes envoyé pour édifier, et non pas pour détruire. Il détruit au lieu d'édifier.  
Il signifie aussi figurément Porter à la piété, à la vertu, par l'exemple ou par le discours.
Édifier le prochain. Édifier tout le monde par son exemple. Il s'en retourna très édifié par
cette prédication.  
Il signifie encore Satisfaire par un bon procédé, donner bonne opinion de soi. La conduite
qu'il a tenue dans cette affaire m'édifie extrêmement.  
Il signifie de plus Mettre quelqu'un à même d'apprécier une personne ou une chose. Je veux
vous édifier sur le compte de cet individu. Je suis suffisamment édifié par votre écrit. N'êtes-vous pas édifié de cette conduite? Il sortit peu édifié des propos qu'il avait entendus. Il est
assez mal édifié par ce qu'il a vu.  
ÉDILE
n. m.
T. d'Antiquité romaine
. Magistrat qui avait inspection sur les édifices publics, sur les jeux, etc. Édile curule. Édile
plébéien.  
On l'emploie aujourd'hui pour désigner les Magistrats municipaux des grandes villes. Nos
édiles.  
ÉDILITÉ
n. f.
T. d'Antiquité romaine
. Magistrature de l'édile. Obtenir l'édilité. Exercer l'édilité. La durée de l'édilité.  
Il se dit également de l'Exercice de cette magistrature. Pendant son édilité.  
Il se dit aussi aujourd'hui des Magistratures municipales, dans les grandes villes. L'édilité
parisienne.  
ÉDIT
n. m.
T. d'Antiquité romaine
. Ordonnance d'un magistrat, d'un empereur. L'édit d'un prêteur. Édit du prince. Les édits des
empereurs romains. Un édit de Justinien.  
Il s'est dit plus particulièrement, dans l'ancien régime, de Celles des ordonnances de nos rois
qui ne statuaient que sur un seul point ou une seule matière. Enregistrer un édit. Révoquer un
édit. La révocation de l'édit de Nantes. L'édit des duels.  
ÉDITER
v. tr.
Publier l'ouvrage d'autrui et quelquefois son propre ouvrage. On a édité ce livre à quelques
exemplaires sans le mettre dans le commerce. Port-Royal a édité les " Pensées " de Pascal.  
Il se dit également, dans ces deux sens, de la Musique, des gravures, des médailles.  
Il signifie même Reproduire des oeuvres de sculpture.  
ÉDITEUR, TRICE
n.
Celui, celle qui édite. Cet ouvrage paraît avec une préface de l'éditeur. Cet auteur a été lui-même son propre éditeur.  
Éditeur responsable, Celui sous la responsabilité duquel paraît un journal, une feuille
périodique. Le gérant du journal est son éditeur responsable. Il se dit figurément de Celui qui
propage, sous sa responsabilité, un récit, une nouvelle, ou qui prend la responsabilité d'un
écrit, d'une opinion.  
ÉDITION
n. f.
Impression et publication d'un livre, soit qu'il paraisse pour la première fois, soit qu'il ait déjà
été imprimé; ou les Séries successives des exemplaires qu'on imprime pour cette publication.
La première, la seconde édition d'un ouvrage. Le saint Augustin de l'édition d'Erasme, de
l'édition des Bénédictins. Le Tasse de l'édition de Florence. L'Homère, édition de 1488. Cet
ouvrage a eu cinq éditions, en est à sa troisième édition. Une belle édition. Une édition
fautive. Mauvaise édition. Édition correcte. Édition complète. Édition savante. Édition
populaire. Édition à tirage restreint. Édition de luxe. Édition à bon marché.  
Édition princeps, La première édition d'un auteur ancien. L'édition princeps de Virgile.
Consulter une édition princeps.  
Édition ne varietur, Édition définitive.  
Il se dit aussi de la Totalité des exemplaires de tel ou tel ouvrage publié et mis en vente. La
première édition de ce livre fut vite épuisée. Toute l'édition fut saisie. On dut mettre au pilon
presque toute l'édition.  
ÉDREDON
n. m.
Duvet d'une espèce de canard des pays septentrionaux, l'eider, qui sert à faire des couvre-pieds, des couvertures. Un couvre-pied d'édredon.  
Il se dit aussi d'un Couvre-pied fait avec ce duvet.  
Il se dit, par extension, de Toute couverture formée de duvet.  
ÉDUCABLE
adj. des deux genres
. Qui est apte à recevoir l'éducation. Ce peuple est arriéré, mais il est intelligent et éducable.
Il a bien peu d'intelligence; il n'est pas éducable.  
ÉDUCATEUR, TRICE
n.
Celui, celle qui s'occupe d'éducation. Cette directrice d'école fut une admirable éducatrice.  
Il se dit aussi, dans un sens plus large, des Penseurs, des écrivains qui forment l'esprit des
lecteurs. Ce critique a été un utile éducateur du goût.  
ÉDUCATIF, IVE
adj.
Qui concerne l'éducation.  
ÉDUCATION
n. f.
Action d'élever, de former un enfant, un jeune homme, une jeune fille, de développer ses
facultés intellectuelles et morales ou Résultat de cette action. Système d'éducation. Traité
d'éducation. Se livrer, se consacrer à l'éducation de la jeunesse. Bonne éducation. Éducation
soignée. Mauvaise éducation. Il n'a guère profité de son éducation.  
Maison d'éducation, Maison où l'on prend en pension des enfants ou des adolescents pour les
élever et les instruire. Tenir une maison d'éducation pour les jeunes filles.  
Éducation professionnelle, Éducation qui a pour objet de préparer à un métier, à une
profession.  
Il s'emploie aussi dans un sens plus large et en parlant des Hommes de tout âge ou d'une
collectivité. L'éducation de la démocratie. Il se voue à l'éducation du peuple.  
Il se dit aussi du Développement donné méthodiquement à une faculté déterminée.
L'éducation de l’œil, de l'oreille, du goût.  
Il signifie encore Connaissance et pratique des usages de la société, relativement aux
manières, aux égards, à la politesse. Il n'a point d'éducation. C'est un individu sans éducation.
Il manque tout à fait d'éducation.  
Il se dit, par extension, en parlant de Certains animaux, de l'Action de surveiller leur
développement, leur reproduction. L'éducation des abeilles, des vers à soie.  
Il se dit, par analogie, en parlant des Végétaux. L'éducation de cette plante est difficile.  
ÉDULCORER
v. tr.
T. de Pharmacie
. Adoucir un médicament en y ajoutant du sucre ou quelque sirop. Tisane édulcorée.  
Au sens figuré, il signifie Affaiblir, affadir. Cette profession de foi a été bien édulcorée.  
ÉDUQUER
v. tr.
Former par l'éducation. Un enfant bien éduqué, mal éduqué. Il est remplacé dans le langage
courant par ÉLEVER.  
ÉFAUFILER
v. tr.
T. d'Arts
. Défaire la trame d'un tissu en tirant des fils. Éfaufiler un ruban. Une étoffe qui s'éfaufile.  
EFFAÇABLE
adj. des deux genres
. Qui peut être effacé. Cette écriture est effaçable avec de l'eau-forte. Fig., Les impressions de
jeunesse sont malaisément effaçables.  
EFFACEMENT
n. m.
Action d'effacer, de s'effacer. Dans ce manuscrit, l'effacement des lettres rend la lecture
presque impossible. Fig., L'effacement des impressions, des caractères. Rester dans un
effacement volontaire.  
EFFACER
v. tr.
Faire disparaître plus ou moins, en parlant de la Forme, des couleurs de quelque chose. Le
temps a effacé les traits et les couleurs de ce tableau. Effacer l'empreinte d'une médaille, ou,
simplement, Effacer une médaille. Une empreinte qui s'efface par le frottement. Effacer une
ligne, deux lignes d'écriture. Il faut effacer ces mots-là. Des couleurs qui s'effacent. Fig.,
Effacer le souvenir d'un événement. Ses dernières actions ont effacé les taches de sa vie
passée. Vos bienfaits ne s'effaceront jamais de ma mémoire. Elle avait des couleurs, mais la
maladie les a effacées.  
Il se dit encore figurément pour Surpasser, éclipser. Cet homme a effacé la gloire de ses
ancêtres, il a effacé tous ceux qui l'ont précédé. Toute autre gloire s'efface devant la sienne.
Dans ce bal, elle effaçait par sa beauté toutes les autres femmes.  
Effacer le corps, effacer une épaule, etc., ou simplement S'effacer dans certains exercices,
comme l'escrime, la danse, le manège. Tenir le corps, une épaule dans la position qui donne le
moins de prise, le plus de grâce. Effacer l'épaule gauche. Effacez-vous un peu plus. Il s'effaça
pour éviter le coup. Fig., Il s'effaçait pour faire briller son ami, Il faisait en sorte de ne pas
attirer l'attention sur lui. On dit aussi, dans le même sens, Caractère effacé. Personne effacée.
Il a joué dans cette affaire un rôle très effacé.  
EFFAÇURE
n. f.
Ce qui est effacé, soit par accident, soit à dessein. L'effaçure n'empêche pas qu'on ne lise
encore quelque chose de ce qui était écrit.  
EFFANER
v. tr.
T. d'Agriculture
. Ôter les feuilles ou les fanes de certaines plantes.  
EFFARANT, ANTE
adj.
Qui effare. Une nouvelle effarante.  
EFFAREMENT
n. m.
État d'une personne effarée. Dans leur effarement, les gens se précipitèrent vers une issue
trop étroite et s'y firent étouffer. À cette question, on vit son effarement.  
EFFARER
v. tr.
Troubler tellement une personne ou un animal que son air et ses yeux ont quelque chose de
hagard. Qu'a-t-on pu vous dire qui vous ait si fort effaré? Visage effaré. Air effaré. Il est venu
tout effaré nous dire cette nouvelle. Pourquoi vous effarer de si peu de chose?  
EFFAROUCHANT, ANTE
adj.
Qui est propre à effaroucher.  
EFFAROUCHER
v. tr.
Épouvanter, effrayer et faire fuir. Effaroucher des pigeons. Effaroucher le gibier.  
Il signifie figurément et familièrement Rendre une personne si peu traitable qu'elle s'éloigne
de vous. Si vous lui faites cette proposition, vous l'effaroucherez.  
S'EFFAROUCHER signifie Prendre peur et avoir envie de fuir, au propre et au figuré. Mon
cheval s'est effarouché. C'est un enfant qui s'effarouche aisément.  
EFFECTIF, IVE
adj.
Qui est réellement et de fait, qui produit un résultat réel. Il a apporté dans cette affaire un
capital non pas nominal, mais effectif. Son intervention est effective.  
Il s'emploie aussi comme nom masculin, en termes d'Administration militaire, pour désigner
le Nombre réel des soldats d'une armée, d'une troupe, par opposition au nombre que les
règlements lui assignent ou qu'on lui suppose. L'effectif de son armée n'était que de vingt
mille hommes. L'effectif d'une compagnie. Les effectifs sont au complet.  
Par extension, il désigne le Nombre réglementaire d'une troupe.  
EFFECTIVEMENT
adv.
D'une manière effective. Il ne vous fait point un conte, cela est effectivement vrai. Cela est
arrivé effectivement. Il prétend avoir droit sur cette terre, et effectivement il a de bons titres.
Il paraît moins touché qu'il ne l'est effectivement.  
Il s'emploie aussi dans la conversation pour signifier Oui.  
EFFECTUER
v. tr.
Mettre à effet, à exécution. Il a effectué ses promesses. Effectuer un paiement. L'armée a
effectué le passage du Rhin. Cette manœuvre ne tardera pas à s'effectuer.  
EFFÉMINER
v. tr.
Rendre faible comme l'est ordinairement une femme, amollir. Les voluptés efféminent l'âme et
le corps. Le luxe effémine une nation.  
Le participe passé EFFÉMINÉ, ÉE, est adjectif et signifie Qui tient de la faiblesse féminine
ou Qui affecte les allures de la femme. Homme efféminé. Cœur efféminé. Visage efféminé. Air
efféminé. Naturel efféminé. Mœurs efféminées. Substantivement, C'est un efféminé. Ces danseurs  sont
des efféminés.  
EFFENDI
n. m.
Terme par lequel on désigne en Turquie les Fonctionnaires civils, les ministres de la religion
et les savants.  

192- 199  Eau - effendi

<> 23/01/2024

 

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