lundi 26 février 2024

U V - 631 - 654

U V - 631 - 654
U 631

U n. m. Vingt et unième lettre de l'alphabet français et la cinquième des voyelles : un grand U ; un petit u. Membre d'U, ouvrage de treillageur en forme de U ou de V.
UBÉREUX, EUSE  adj. Qui est très fécond. (Peu us.)
UBIQUISTE  n. et adj. (du lat. ubique, partout). Fam. Personne ou être qui paraît être dans plusieurs lieux à la fois, ou qui se trouve bien partout. Docteur de l'Université qui n'était attaché à aucune faculté particulière. (Se dit aussi pour ubiquitaire.)
UBIQUITAIRE  n. m. (du lat. ubique, partout). Membre d'une secte de luthériens qui soutenaient que le corps de Jésus-Christ est présent dans l'Eucharistie, non par l'effet de la transsubstantiation, mais parce qu'il est présent partout.
UBIQUITÉ  n. f. (lat. ubiquitas ; de ubique, partout). Le fait d'être présent en tout lieu à la fois. Je n'ai pas le don d'ubiquité, je ne puis être partout en même temps.
UDOMÈTRE n. m. Syn. de pluviomètre.
UDOMÉTRIQUE adj. Qui a rapport à l'udomètre. (On dit aussi pluviométrique.)
UHLAN  ou HULAN  n. m. (turc oghlan) Espèce de lancier, dans les armées allemandes, autrichiennes et russes.
UKASE ou OUKASE  n. m. (russe ukasasi). Edit du tsar : un ukase impérial. Fig. Décision empreinte d'absolutisme : les ukases d'un chef de bureau.
ULCÉRATIF, IVE adj. Qui produit l'ulcération.
ULCÉRATION  n. f. Formation d'ulcère. L'ulcère lui-même.
ULCÈRE n. m. (lat. ulcus, eris). Solution de continuité dans un tissu, avec perte de substance déterminée par une cause locale : ulcère variqueux. Arbor. Plaie des arbres.
ULCÉRÉ, E adj. (de ulcère). Conscience ulcérée, pressée de remords. Cœur ulcéré, qui garde un profond ressentiment.
ULCÉRER  v. a. (Se conj. comme accélérer.) Produire un ulcère. Fig. Produire une profonde blessure morale : cette déception l'a profondément ulcéré.
ULCÉREUX, EUSE  adj. De la nature de l'ulcère : plaie ulcéreuse. Couvert d'ulcères.
ULCÉROÏDE  adj. Qui ressemble à un ulcère.
ULÉMA n. m. (ar. oulema, pl. de alim). Docteur de la loi, théologien chez les musulmans.
ULEX  n. m. Syn. de ajonc.
ULIGINAIRE  ou ULIGINEUX, EUSE  adj. Qui croît ou vit dans les lieux humides : plantes uliginaires ou uligineuses.
ULITE n. f. Inflammation de la muqueuse des gencives.
ULUQUE  n. m. Bot. Genre de chénopodiacées du Pérou, à tubercules alimentaires.
ULMACÉES  n. f. pl. Famille de dicotylédones, ayant pour type l'orme. S. une ulmacée.
ULMAIRE  n. f. Genre de rosacées, vulgairement appelées reines-des-prés : l'ulmaire fournit par ses tiges une teinture jaune.
ULMIQUE adj. Se dit d'un acide qui prend naissance dans la décomposition des matières animales et végétales.
ULNAIRE  adj. (du lat. ulna, os cubital). Qui a rapport à l'os cubital.
ULOTRIC  n. m. Genre d'algues filamenteuses, des eaux douces de nos pays.
ULSTER  n. m. (du n. d'une province d'Irlande). Long pardessus d'hiver, en forme de robe de chambre.
ULTÉRIEUR, E adj. (lat. ulterior). Qui est au delà, par opposition à antérieur : la Calabre Ultérieure. Qui arrive après, par opposition à antérieur : nouvelle ultérieure. Ant. Antérieur.
ULTÉRIEUREMENT  adv. Plus tard : nous examinerons cela ultérieurement. Ant. Antérieurement.
ULTIMATUM  n. m. (du lat. ultimus, dernier). Conditions irrévocables. Dernier mot. Dernière proposition, précise et péremptoire, qu'une puissance fait à une autre et dont la non-acceptation doit amener la guerre : signifier un ultimatum.
ULTIME ou ULTIÈME adj. (lat. ultimus). Dernier, final : syllabe ultime.
ULTIMO adj. (m. lat.) En dernier lieu, lorsqu'on a compté par primo, secundo, etc.
ULTRA mot lat. signif. au delà, et qui entre dans la composition de beaucoup de mots, pour caractériser ce qui est exagéré. N. m. Celui qui professe des opinions exagérées en politique : tous les gouvernements ont leurs ultras. Sous la Restauration, ultraroyaliste, partisan intransigeant de l'ancien régime.
ULTRA-LIBÉRAL, E, AUX adj. et n. Qui pousse le libéralisme à ses dernières limites.
ULTRAMONTAIN, E  adj. et n. (préf. ultra, et lat. mons, montis, mont). Qui est au delà des monts, et particulièrement au delà des Alpes, par rapport à la France : pays ultramontains. Se dit des doctrines théologiques particulières ou favorables à la cour de Rome : les prétentions ultramontaines. (Son opposé est gallican.)
ULTRAMONTANISME  n. m. Système des ultramontains.
ULTRA-PETITA n. m. (mots lat. signif. au delà de ce qui a été demandé). Dr. Statuer ultra-petita, se dit d'un tribunal qui décide sur les choses qui ne lui étaient pas soumises : les jugements entachés d'ultra-petita peuvent être rétractés par la voie de la requête civile.
ULTRA-RÉVOLUTIONNAIRE  adj. et n. Se dit des révolutionnaires outrés.
ULTRA-ROYALISTE  n. Partisan outré des doctrines monarchiques. Adjectiv. : politique ultra-royaliste.
ULTRA-VIOLET, ETTE  adj. Se dit des radiations obscures plus réfrangibles que le violet.
ULTRA-ZODIACAL, E, AUX adj. Se dit des planètes dont l'orbite n'est pas comprise entièrement entre les plans qui limitent le zodiaque.
ULULATION  n. f. (de ululer.) Cri des oiseaux de nuit. (On dit aussi ululement.)
ULULER  v. n. (du lat. ululare, hurler). Crier, en parlant des oiseaux de nuit.
ULVACÉES  n. f. pl. Famille d'algues vertes, en forme de lame. S. une ulvacée.
ULVE n. f. Bot. Genre d'algues gélatineuses.
UMBRE  n. m. Genre de poissons physostomes, répandus dans les eaux douces de l'hémisphère boréal : l'umbre ne dépasse guère une vingtaine de centimètres de long.
UN, UNE adj. numér. Le premier de tous les nombres : un franc. Adj. numér. Premier : chapitre un. Seul, qui n'est pas associé à d'autres : travail fait en un jour. Qui n'admet pas de division : Dieu est un ; la vérité est une. Qui n'est point multiple ; simple : dans un poème, l'action doit être une. Adj. indéf. Quelque, certain : un ancien a dit. N. m. Une unité : un et un font deux. Le chiffre qui exprime l'unité : un un mal tracé. Un à un, un succédant à l'autre. Pas un, aucun, nul. Ne faire qu'un, être tout à fait semblable ou parfaitement uni. En donner une à quelqu'un, lui en faire accroire. L'un, un des deux nommés, par opposition à l'autre. L'un l'autre, réciproquement.
UNANIME adj. (lat. unus, un, et animus, esprit.) Général, sans exception : un avis unanime. Pl. Tous du même avis : nous avons été unanimes.
UNANIMEMENT  adv. A l'unanimité : cette décision a été unanimement approuvée.
UNANIMITÉ n. f. (de unanime.) Conformeité à des opinions, des suffrages : proposition adoptée à l'unanimité.
UNAU  n. m. Sorte de paresseux de l'Amérique tropicale.
UNCIAL, E, AUX  adj. V. oncial.
UNCIFORME  adj. Qui a la forme d'un crochet.
UNCINÉ, E  adj. (du lat. uncus, crochet). Qui a un crochet.
UNDECIMO  adv. (m. lat.) Onzièmement.
UNGUÉAL, E, AUX  adj. (du lat. unguis, ongle). Qui a rapport, qui appartient à l'ongle.
UNGUIFÈRE  adj. Qui porte un ongle.
UNGUINEUX, EUSE  adj. (du lat. ungere, oindre). Anat. Onctueux.
UNGUIS  n. m. (mot lat. signif. ongle). Anat. Très petit os de la face, qui a la forme et la transparence d'un ongle.
UNI, E adj. (de unir). Sans inégalités : chemin uni. Sans ornements : linge uni. Sans variétés : vie unie. N. m. Chose unie. Etoffe unie, d'une seule couleur : ne porter que de l'uni. Ant. Raboteux, inégal.
UNIATE n. m. (du lat. unia, union). Chrétien grec reconnaissant la suprématie du pape. Adjectiv. : les Grecs uniates.
UNICAULE  adj. Bot. Qui n'a qu'une tige.
UNICELLULAIRE  adj. Qui n'est formé que d'une cellule : organisme unicellulaire.
UNICOLORE adj. Qui est d'une seule couleur.
UNICORNE adj. Qui n'a qu'une corne.
UNICOTYLÉDONÉ, E adj. Bot. Syn. de monocotylédoné.
UNIÈME adj. num. ord. de un. (Ne s'emploie qu'à la suite des dizaines, des centaines, etc. : le vingt et unième jour.)
UNIÈMEMENT  adv. Ne s'emploie qu'en composition : vingt et unièmement, en vingt et unième lieu.
UNIFICATION  n. f. Action d'unifier.
UNIFIER (fi-é) v. a. (lat. unus, un seul, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Réduire plusieurs parties à un seul tout.
UNIFLORE adj. Bot. Qui ne porte qu'une fleur.
UNIFOLIÉ, E adj. Bot. Qui ne porte qu'une seule feuille.
UNIFORME adj. (lat. unus, un seul, et forma, forme). Qui a la même forme ; pareil : des maisons uniformes. Où l'on n'aperçoit aucune variété : aspect, couleur, style uniforme. Toujours égal : allure uniforme. Qui ne change pas, est toujours le même : vie, conduite uniforme. Mouvement uniforme, mouvement d'un corps qui parcourt des espaces égaux en des temps égaux. N. m. Vêtement uniforme, qui est le même pour toute une catégorie d'individus : l'uniforme d'un lycée. Habit militaire, costume de corps : le prestige de l'uniforme. Fig. Endosser l'uniforme, se faire soldat. Quitter l'uniforme, se retirer du service militaire. (V. militaire.)
UNIFORMÉMENT  adv. D'une manière uniforme : mouvement uniformément accéléré.
UNIFORMISATION (za-si-on) n. f. Action d'uniformeiser. Son résultat.
UNIFORMISER (zé) v. a. Rendre uniforme.
UNIFORMITÉ n. f. État de ce qui est uniforme.
UNIJUGUÉ (ghé), E adj. Se dit d'une feuille ayant une seule paire de folioles.
UNILABIÉ, E adj. Qui n'a qu'une seule lèvre.
UNILATÉRAL, E, AUX adj. (lat. unus, un seul, et latus, eris, côté). Bot. Situé d'un seul côté : nectaire unilatéral. Dr. Qui n'engage qu'une seule des parties contractantes : la donation est une convention unilatérale.
UNILATÉRALEMENT  adv. D'une façon unilatérale. (Peu us.)
UNILOBE, E adj. Qui n'a qu'un lobe.
UNILOCULAIRE (lè-re) adj. Bot. Qui n'a qu'une loge : ovaire uniloculaire.
UNIMENT  adv. D'une façon unie. Sans inégalité : toile travaillée uniment. Simplement, sans ambages : voilà tout uniment ce que j'ai vu.
UNINOMINAL, E, AUX adj. Qui ne contient qu'un nom. Qui ne peut se faire qu'en indiquant un seul nom : scrutin uninominal.
UNIOCULÉ, E adj. Qui n'a qu'un œil. (Peu us.)
UNION n. f. (lat. unio). Association de différentes choses, de manière qu'elles ne forment plus qu'un tout : l'union de deux terres. Conformeité d'efforts ou de pensées : l'union fait la force. Association entre plusieurs personnes : union commerciale. Traité d'alliance. Mariage : union bien assortie. Ant. Désunion, discorde.
UNIONISME  n. m. Doctrine des unionistes.
UNIONISTE  n. m. Membre d'une union ouvrière. Partisan du maintien de l'union, dans un État confédéré : les unionistes anglais sont adversaires de l'autonomie irlandaise.
UNIPARE adj. (lat. unus, un, et parere, enfanter). Qui généralement ne donne naissance qu'à un seul petit : femelle unipare.
UNIPERSONNEL, ELLE (pèr-so-nèl, è-le) adj. Gramm. Qui ne s'emploie qu'à une seule personne. (Se dit d'un verbe qui ne s'emploie qu'à la 3e pers. du singulier, et que les grammairiens appellent aussi impersonnel.)
UNIPERSONNELLEMENT (pèr-so-nè-le-man) adv. A la manière des verbes unipersonnels. (Peu us.)
UNIPÉTALE ou UNIPÉTALÉ, E adj. Bot. Qui n'a qu'un seul pétale.
UNIPOLAIRE (lè-re) adj. Qui n'a qu'un pôle.
UNIQUE adj. (lat. unicus). Seul en son genre : fils unique. Fig. Infiniment au-dessus des autres : un talent unique. Singulier, extravagant : ah ! vous êtes unique.
UNIQUEMENT (ke-man) adv. Exclusivement : penser uniquement au devoir. Préférablement à tout: aimer uniquement.
UNIR v. a. (lat. unire ; de unus, un seul). Confondre en un : unir deux communes. Joindre l'un à l'autre : canal qui unit deux mers. Associer : unir les plaisirs aux affaires. Joindre d'amitié, d'intérêt : l'amitié qui unit deux personnes. Lier par l'amour, le mariage : unir deux fiancés. Aplanir : unir une allée. S'unir v. pr. S'associer, se lier par les liens de l'amour, du mariage. Devenir uni, s'aplanir. Ant. Désunir.
UNIRÉFRINGENT (jan), E adj. Qui ne produit qu'une réfraction : cristal uniréfringent.
UNISÉRIÉ, E adj. Qui ne forme qu'une série. Qui est disposé sur un seul rang.
UNISEXUALITÉ (sèk-su) n. f. (de unisexué.) État d'une fleur qui n'a qu'un sexe.
UNISEXUEL, ELLE (sèk-su-èl, è-le) ou UNISEXUÉ, E (sèk-su-é) adj. Bot. Qui n'a qu'un seul sexe.
UNISSON (ni-son) n. m. (lat. unus, un, et sonus, son). Accord de plusieurs voix ou de plusieurs instruments qui ne font entendre qu'un même son : chanter à l'unisson. Fig. Action simultanée. Accord : se mettre à l'unisson des circonstances.
UNISSONNANT (ni-so-nan), E adj. Musiq. Qui est à l'unisson. (Peu us.)
UNITAIRE (tè-re) adj. Qui a rapport à l'unité politique : doctrines unitaires. N. m. Partisan de l'unité, de la centralisation en politique. Sectaire qui ne reconnaît qu'une seule personne en Dieu, comme les sociniens.
UNITARISME (ris-me) n. m. Doctrine des unitaires.
UNITÉ n. f. (lat. unitas ; de unus, un seul). Principe de tout nombre : on n'additionne que des unités de même espèce. Quantité prise pour commune mesure de toutes les autres de même espèce : unité de longueur, de poids, de capacité. Qualité de ce qui est un, par opposition à pluralité : l'unité de Dieu. Action simultanée et tendant au même but : il n'y a pas d'unité entre eux. Harmonie d'ensemble d'une œuvre artistique ou littéraire : unité d'action, de temps, de lieu (ou les trois unités.) Dans la littérature classique française, règles dramatiques d'après lesquelles la pièce entière doit se développer : 1° en une seule action principale ; 2° dans l'espace d'une journée ; 3° dans le même édifice, ou au moins dans la même ville.
UNITIF, IVE adj. Qui unit : fibres unitives du cœur. Théol. Vie unitive, vie de perpétuelle union avec Dieu.
UNIVALVE adj. Se dit des fruits capsulaires formés d'une seule pièce et des mollusques qui n'ont qu'une valve.
UNIVERS (vèr) n. m. (lat. universus). L'ensemble des choses existantes ; le monde : l'immensité de l'univers. La terre et ses habitants : parcourir l'univers. Universalité des hommes : événement qui étonne l'univers.
UNIVERSALISATION (vèr, za-si-on) n. f. Action d'universaliser.
UNIVERSALISER (vèr, zé) v. a. Rendre universel, général.
UNIVERSALISME (vèr-sa-lis-me) n. m. Opinion qui ne reconnaît d'autre autorité que le consentemont universel. Opinion d'après laquelle Dieu a voulu la rédemption de tous les hommes et non pas seulement celle des élus.
UNIVERSALISTE (vèr-sa-lis-te) n. m. Partisan de l'universalisme.
UNIVERSALITÉ (vèr) n. f. Généralité ; totalité : l'universalité des êtres ; l'universalité de ses biens. Caractère de ce qui embrasse toutes les connaissances : universalité d'esprit. Logiq. Qualité d'une proposition universelle.
UNIVERSEL, ELLE (vèr-sel, è-le) adj. (lat. universalis). Général ; qui s'étend à tout : remède universel. Qui a des aptitudes dans tout : esprit universel. Legs universel, celui qui embrasse la totalité des biens du testateur.
UNIVERSEL (vèr-sèl) n. m. Ce qui est universel. Philos. Nom sous lequel les scolastiques désignaient les idées ou termes généraux qui servaient à classer les êtres et les idées. (En ce sens, fait au plur. universaux.)
UNIVERSELLEMENT (vèr-sè-le-man) adv. D'une façon universelle ; de tout l'univers : savant universellement connu.
UNIVERSITAIRE (vèr-si-tè-re) adj. Qui appartient à l'Université : études universitaires. N.m. Professeur de l'Université.
UNIVERSITÉ (vèr) n. f. (du lat. universitas, universalité). Groupe d'écoles, nommées facultés ou collèges suivant le pays, qui donnent l'enseignement supérieur : l'université de Paris, d'Oxford. Bâtiments où réside une université. Université de France ou absol. l'Université, corps enseignant choisi par l'État et chargé de donner en son nom l'enseignement primaire, secondaire et supérieur.
UNIVOLTAIN (tin) ou UNIVOLTIN n. m. (ital. una, une, et volta, fois). Ver à soie qui ne donne dans l'année qu'une seule génération.
UNIVOQUE adj. (lat. unus, seul, et vox, voix). Qui désigne plusieurs objets distincts, mais de même genre, avec le même sens : homme est univoque à Pierre et à Paul. Gramm. Qui désigne avec le même son des objets différents : son est univoque à la partie grossière du blé et à la sensation du bruit. Musiq. Consonance univoque, de même nom.
UPAS (u-pass) n. m. Poison tiré du latex de divers arbres, en particulier du strychnos, et qui sert aux naturels de Java pour empoisonner leurs flèches.
URAÈTE n. m. Genre d'oiseaux rapaces d'Australie, qui sont des aigles d'assez grande taille.
URANATE n. m. Chim. Sel de l'acide uranique.
URANE n. m. Chim. Oxyde d'uranium.
URANIE (nî) n. f. Genre d'insectes lépidoptères , comprenant de grands papillons de Madagascar, qui brillent des plus vives couleurs.
URANIQUE adj. Qui concerne l'uranium. Rayons uraniques, radiations émises par l'uranium et ses dérivés.
URANITE n. f. Phosphate hydraté naturel d'uranium.
URANIUM (ni-om') n. m. Chim. Corps simple métallique, extrait de l'urane.
URANOGRAPHE n. m. Savant qui s'occupe d'uranographie.
URANOGRAPHIE  n. f. (gr. ouranos, ciel, et graphe, description). Description du ciel.
URANOGRAPHIQUE adj. Qui appartient à l'uranographie.
URANOMÉTRIE  n. f. (gr. ouranos, ciel, et metron, mesure). Art de mesurer les distances célestes.
URANOPLASTIE (plas-tî) n. f. Restauration du voile du palais.
URANORAMA n. m. Machine représentant les corps célestes et leurs mouvements.
URANOSCOPE (nos-ko-pe) n. m. Genre de poissons acanthoptères, répandus dans les mers chaudes.
URAO n. m. Carbonate hydraté naturel de soude.
URATE n. m. Sel de l'acide urique.
URBAIN, E (bin, è-ne) adj. et n. (lat. urbanus ; de urbs, ville). De ville, de la ville, par opposition à rural : les populations urbaines.
URBANISTE  n. f. Membre d'une congrégation de femmes qui suit la règle des clarisses, mitigée par Urbain IV.
URBANITÉ n. f. (lat. urbanitas). Politesse que donne l'usage du monde : accueillir un visiteur avec urbanité.
URCÉOLAIRE (lè-re) n. f. Genre de lichens qui vivent sur la terre, les arbres, les rochers.
URCÉOLE n. m. (du lat. urceolus, petit vase). Organe en forme de sac. Bot. Nom donné au calice quand il est en forme d'outre. Genre de lianes d'Asie qui fournissent du caoutchouc.
URCÉOLÉ, E adj. (de urcéole). Bot. Se dit d'un calice en forme d'urcéole.
URÉDINÉES  n. f. Pl. Ordre de champignons parasites des végétaux, qui forment des taches connues sous le nom de rouilles. S. une urédinée.
URÉDO n. m. Fructification des urédinées.
URÉE (u-ré) n. f. (du gr. ouron, urine). Substance azotée que l'on rencontre dans l'urine, qui en contient environ 25 grammes par litre : l'urée est le produit de la combustion des matières azotées dans l'organisme.
URÉIDES n. m. pl. Chim. Classe de composés dérivés de l'urée. S. un uréide.
URÉMIE (mî) n. f. Intoxication du sang par l'urée, observée dans les néphrites.
URÉMIQUE adj. Qui a rapport à l'urémie.
URÉTÉRALGIE (jî) n. f. (de uretère, et du gr. algos, douleur). Douleurs dans les uretères.
URETÈRE n. m. (gr. ourêtêr). Chacun des deux canaux qui portent l'urine des reins dans la vessie.
URÉTÉRIQUE adj. Qui a rapport aux uretères.
URÉTÉRITE n. f. Inflammation des uretères.
URÉTRAL, E, AUX adj. Qui appartient à l'urètre.
URÈTRE n. m. (gr. ourêthra). Canal qui conduit l'urine hors de la vessie.
URGENCE (jan-se) n. f. Qualité de ce qui est urgent : il y a grande urgence à ce que vous veniez. D'urgence, sur-le-champ.
URGENT (jan), E adj. (du lat. urgere, presser). Qui ne peut se différer : affaire urgente.
URGONIEN, ENNE (ni-in, è-ne) adj. Se dit de la partie inférieure du système crétacé : la craie urgonienne. N. m. : l'urgonien.
URINAIRE (nè-re) adj. Qui a rapport à l'urine.
URINAL n. m. Vase à col relevé, où les malades urinent. Pl. des urinaux.
URINATION  n. f. Production de l'urine.
URINATOIRE adj. Qui facilite l'urination.
URINE n. f. (lat. urina). Liquide excrémentitiel, sécrété par les reins et émis par la vessie.
URINER  v. a. Evacuer l'urine.
URINIPARE adj. (de urine, et du lat. parere, engendrer). Qui produit l'urine.
URINOIR n. m. Endroit disposé pour uriner.
URIQUE adj. Chim. Acide urique, acide azoté éliminé par l'organisme, que l'on rencontre dans l'urine humaine, et qui constitue la masse entière des excréments de serpents et d'oiseaux. Calcul urique, calcul urinaire composé d'acide urique ou d'urate.
URNE n. f. (lat. urna) Vase de forme variable, qui servait aux anciens à renfermer les cendres des morts, à puiser de l'eau, etc. Vase qui a la forme d'une urne antique. Boîte ou récipient quelconque, qui sert à recueillir les bulletins de vote, les numéros qu'on tire au sort, etc.
UROBILINE n. f. Pigment biliaire, constituant l'une des matières colorantes de l'urine.
UROCYSTITE n. f. Inflammation de la vessie.
URODÈLES n. m. pl. Ordre de batraciens à corps allongé, à membres courts, comme la salamandre. S. un urodèle.
URODYNIE n. f. Douleur causée par l'excrétion de l'urine.
UROGASTRE n. m. Partie des crustacés dite vulgairement queue.
UROLITHE n. m. Calcul urinaire.
UROMÈTRE, URÉOMÈTRE, URINOMÈTRE n. m. Aréomètre pour mesurer la densité des urines.
UROPODE n. m. Appendice de l'extrémité de l'abdomen, chez certains crustacés.
UROPYGIAL, E, AUX adj. (gr. oura, queue, et pugê, cuisse). Qui appartient au croupion des oiseaux.
UROSCOPIE n. f. Examen de l'urine.
URSULINE n. f. Religieuse de l'ordre de Sainte Ursule, fondé en 1537 par sainte Angèle de Mérici de Brescia.
URTICACÉES n. f. pl. Bot. Famille de dicotylédones, ayant pour type l'ortie. S. une urticacée.
URTICAIRE n. f. (du lat. urtica, ortie). Eruption cutanée, semblable à celle que produit le contact de l'ortie : l'urticaire est souvent le résultat d'une intoxication alimentaire.
URTICANT, E adj. Se dit des animaux ou des végétaux qui produisent une piqûre analogue à celle de l'ortie.
URTICATION  n. f. (du lat. urtica, ortie). Piqûre accompagnée d'une sensation de brûlure, que produisent sur la peau les poils de l'ortie. Flagellation que l'on pratique avec des orties fraîches, pour produire sur la peau une excitation révulsive.
URUBU n. m. Espèce de vautour de la taille d'un dindon, répandu dans toute l'Amérique chaude. — L'urubu est noir, avec les pieds rougeâtres, la face et le cou roux et bleuâtres. Très commun dans les lieux habités, il rend service en dévorant les charognes et les ordures jusque dans les rues des villes.
URUS (u-russ) ou URE n. m. Nom donné à l'aurochs, ou bison d'Europe.
URVILLÉE (vi-lé) n. f. Genre de sapindacées américaines.
US (uss) terminaison d'un grand nombre de mots latins. Fam. Savant en us, pédant.
US (uss) n. m. pl. (lat. usus). Usages : les us et coutumes de ce pays.
USABLE (za-ble) adj. Que l'on peut user. Ant. Inusable.
USAGE (u-za-je) n. m. (de us). Coutume, pratique consacrée : s'accoutumer aux usages reçus. Action de se servir, emploi : usage des richesses. Coutume qui règle l'emploi des mots et des tours de phrase : expression hors d'usage. Droit de se servir d'une chose qui appartient à autrui ; jouissance : se réserver l'usage d'une chose. Connaissance acquise par la pratique de ce qu'il faut faire ou dire en société : usage du monde. N. m. pl. Terrains vagues appartenant à une commune et sur lesquels les habitants avaient le droit de faire paître leurs bestiaux.
USAGÉ, E (u-za) adj. (de usage) Qui a déjà servi : vêtements usagés.
USAGER (u-za-jé), ÈRE adj. Destiné à l'usage habituel. Effets usagers, effets non soumis aux droits de douane. N. Personne qui a le droit d'usage, de pâture dans les forêts.
USANCE (u-zan-se) n. f. Terme de trente jours, habituellement fixé pour le payement d'une lettre de change.
USANT (u-zan), E adj. Dr. Qui use, qui a droit d'user : fille usante de ses droits.
USÉ, E (u-zé) adj. (de user). Affaibli : homme usé. Banal, pour avoir été trop répété ou employé : sujet usé.
USER (u-zé) v. n. (du lat. usus, usage). Faire usage, se servir : user d'un droit. Avoir recours à : user de violence. User mal, abuser. En user, agir, se conduire : vous en usez mal avec lui. V. a. Consommer par l'usage : user de l'huile. Détériorer par l'usage : user la pointe d'un couteau. Diminuer, par le frottement, le volume de : le grès use le fer. Fig. Détruire, anéantir progressivement : user sa santé.
USER (u-zé) n. m. (v. user pris substantiv.). Usage, durée de l'emploi : cette étoffe est d'un bon user.
USINE (u-zi-ne) n. f. (lat. officina). Grand établissement de fabrication, comme forge, fonderie, etc.
USINIER (u-zi-ni-é) n. m. Qui exploite une usine.
USITÉ, E (u-zi-té) adj. (lat. usitatus). Qui est en usage : terme qui n'est plus usité.
USQUEBAC (us-ke-bak) n. m. Whiskey en usage chez les montagnards écossais.
USTENSILE (us-tan) n. m. (lat. utensilia). Petit meuble, instrument, etc., servant aux usages de la vie courante et à l'exercice de certaines professions.
USTILAGINÉES (us-ti, né) n. f. pl. Ordre de champignons parasites des végétaux, sur lesquels ils produisent le charbon et la carie. S. une ustilaginée.
USTION (us-ti-on) n. f. (du lat. urere, brûler). Action de brûler. Chir. Effet d'un cautère actuel. (Peu us.)
USUCAPION (u-zu-ka) n. f. (lat. usus, usage, et capere, prendre). En droit romain, mode d'acquisition de la propriété, fondé sur une possession prolongée pendant un certain temps.
USUEL, ELLE (u-zu-èl, è-le) adj. (du lat. usus, usage). Dont on se sert ordinairement : termes usuels.
USUELLEMENT (u-zu-è-le-man) adv. D'une façon usuelle. (Peu us.)
USUFRUCTUAIRE (u-zu-fruk-tu-è-re) adj. Qui ne donne que l'usufruit.
USUFRUIT (u-zu-fru-i) n. m. (lat. usus, usage, et fructus, fruit). Jouissance des fruits, du revenu d'un bien dont la nue propriété appartient à un autre. — L'usufruit est le droit d'user d'une chose qui appartient à autrui et d'en percevoir les fruits à titre définitif, le propriétaire de la chose n'en conservant que la nue propriété. Les fruits sont les produits périodiques et réguliers de la chose donnée en usufruit. L'usufruit légal est celui que la loi accorde aux père et mère sur les biens de leurs enfants mineurs ; au mari, sur les biens dotaux de sa femme.
USUFRUITIER (u-zu-fru-i-ti-é), ÈRE n. Qui a l'usufruit : l'usufruitier d'un bien. Adjectiv. Réparations usufruitières, celles qui incombent à l'usufruitier.
USURAIRE (u-zu-rè-ré) adj. Où il y a usure : prêt usuraire.
USURAIREMENT  adv. D'une manière usuraire.
USURE (u-zu-re) n. f. (lat. usura). Intérêt d'un capital prêté au-dessus du taux fixé par la loi : le délit d'habitude d'usure est puni d'amende et d'emprisonnement. Fig. Profit disproportionné avec l'objet qui le procure. Avec usure, au delà de ce qu'on a reçu : rendre avec usure une injure reçue.
USURE (u-zu-re) n. f. (de user.) Détérioration que produisent l'usage ou le frottement.
USURIER (u-zu-ri-é), ÈRE n. Qui prête à usure. Adjectiv. : banquier usurier.
USURPATEUR, TRICE (u-zur) n. Personne qui usurpe. Spécialem. Personne qui s'empare, par des moyens injustes, de l'autorité souveraine.
USURPATION  n. f. Action d'usurper : usurpation de fonctions publiques. État qui en résulte. Par ext. Objet usurpé.
USURPATOIRE (u-zur) adj. Qui a le caractère de l'usurpation.
USURPER (u-zur-pé) v. a. (lat. usurpare). S'emparer, par violence ou par ruse, de ce qui appartient à un autre : usurper un trône. Fig. Arriver à posséder sans droit : réputation usurpée.
UT (ut') n. m. (premier mot de l'hymne de Saint-Jean-Baptiste. [V. gamme].) Première note de la gamme ordinaire. Signe qui la représente. (On dit auj. do en solfiant la clef d'ut. [V. clef.].)
UTÉRIN, E adj. (du lat. uterus, ventre). Se dit des frères et des sœurs nés de la même mère, mais non du même père. Qui concerne l'utérus : maladies utérines.
UTÉRUS (russ) n. m. (m. lat..) Organe de la gestation, chez les animaux supérieurs. (Syn. matrice.)
UTILE adj. (lat. utilis ; de uti, se servir). Qui rend service : des travaux utiles. Temps utile, temps opportun, au delà duquel il n'est plus utile d'agir. L'utile n. m. Ce qui est utile : joindre l'utile à l'agréable. Ant. Inutile.
UTILEMENT  adv. D'une manière utile. Ant. Inutilement.
UTILISABLE (za-ble) adj. Qui peut être utilisé. Ant. Inutilisable.
UTILISATION (za-si-on) n. f. Action ou manière d'utiliser. Ant. Inutilisation.
UTILISER (zé) v. a. Tirer parti de. Ant. Inutiliser.
UTILITAIRE  adj. Qui se propose surtout l'utilité : morale utilitaire. N. Personne qui met l'utilité au-dessus de toute autre considération. Philos. Partisan de l'utilitarisme.
UTILITARISME  n. m. Système de morale, qui place dans l'intérêt particulier ou général la règle de nos actions : Stuart Mill a défendu l'utilitarisme.
UTILITÉ n. f. Service que rend une personne ou un objet : l'utilité d'une mesure. N. f. pl. Au théâtre, emploi subalterne. Personne qui le remplit : jouer les grandes, les petites utilités. Ant. Inutilité.
UTOPIE  n. f. (du lat. Utopia, pays imaginaire inventé par le chancelier anglais Thomas Morus et donné comme titre à un de ses livres). Système ou plan qui paraît d'une réalisation impossible.
UTOPIQUE adj. Qui a le caractère de l'utopie.
UTOPISTE  n. Personne qui fait des utopies, qui forme des projets imaginaires.
UTRAQUISTE  n. m. (du lat. utraque, l'une et l'autre). Nom donné aux hussites de la Bohême, qui communiaient sous les deux espèces.
UTRICULAIRE  adj. Qui a la forme d'un utricule.
UTRICULARIACÉES  n. f. pl. Famille de plantes dicotylédones. S. une utriculariacée.
UTRICULE n. m. Bot. Petite outre.
UTRICULEUX, EUSE  adj. Qui est garni d'utricules.
UVAIRE  adj. Bot. Qui se compose de petits grains globuleux.
UVA-URSI n. m. Espèce d'éricacée, dont les feuilles sont employées en infusions diurétiques.
UVE n. f. Pommade de blanc de plomb.
UVÉE (vé) n. f. (du lat. uva, raisin). Couche pigmentaire de l'iris. Ancien nom de la choroïde.
UVÉITE n. f. Inflammation de l'uvée.
UVIFORME adj. Qui a la forme du raisin.
UVULAIRE (lè-re) adj. Qui a rapport à l'uvule. N. f. Genre de liliacées ornementales.
UVULE n. f. Nom scientifique de la luette.

V 634

V n. m. Vingt-deuxième lettre de l'alphabet et dix-septième des consonnes : un grand V ; des v minuscules. V, chiffre romain, vaut cinq (précédé de I, il ne vaut plus que quatre.)
VA impér. du v. aller. Interj. S'emploie pour encourager, exciter, menacer, etc. Fam. Va pour, j'accepte, je consens à : va pour dix francs.
VACANCE n. f. (du lat. vacare, être vacant). État d'une place, d'une charge qui n'est pas occupée : déclarer la vacance d'une chaire. Pl. Intervalle du repos accordé à des élèves, à des employés, à des étudiants. Suspension légale annuelle des audiences des cours et des tribunaux.
VACANT, E adj. Non occupé : un logement vacant. Se dit d'un poste ou d'une dignité qui n'a pas de titulaire : évêché vacant. Succession vacante, succession ouverte et non réclamée par les héritiers.
VACARME n. m. (holl. wacharme). Bruit tumultueux : faire du vacarme. Ant. Calme, silence.
VACATION  n. f. (lat. vacatio). Temps que certains officiers publics consacrent à une affaire par ordre de justice. Leurs honoraires pour ce temps de travail : toucher de fortes vacations. Pl. Cessation des séances des gens de justice : vacations des tribunaux.
VACCIN  n. m. (du lat. vacca, vache). Toute substance qui, inoculée à un individu, lui confère l'immunité contre une maladie déterminée : Pasteur a trouvé un vaccin contre la rage. En particulier, liquide séreux provenant d'une pustule qui se développe au pis de la vache atteinte de cow pox, et que l'on emploie par inoculation pour préserver de la variole. Adjectiv. : fluide vaccin. (Peu us.) — La découverte du vaccin est due au médecin anglais Jenner, qui ne la rendit publique, en 1796, qu'après l'avoir confirmée par vingt années d'observations et de recherches. Le parlement lui décerna une récompense nationale de 500.000 francs. Cette précieuse découverte fut d'abord combattue par les préjugés. Aujourd'hui, la vaccine est appréciée comme elle le mérite et pratiquée chez tous les peuples civilisés.
VACCINABLE  adj. Qu'on peut vacciner.
VACCINAL, E, AUX adj. Qui a rapport au vaccin : bouton vaccinal ; ou à la vaccine : affection vaccinale.
VACCINATEUR  n. et adj. m. Celui qui vaccine.
VACCINATION  n. f. Action de vacciner : l'immunité due à la vaccination ne dure guère en général plus de dix ans.
VACCINE  n. f. Maladie de la vache (cow pox) ou du cheval (horse pox), qui peut se transmettre à l'homme et lui assurer l'immunité variolique. (V. vaccin..)
VACCINELLE  n. f. Eruption vaccinale bénigne.
VACCINER  v. a. Inoculer la vaccine à : vacciner un enfant.
VACCINIDE  n. f. Eruption vaccinale généralisée.
VACCINIFÈRE  adj. Se dit de la génisse, dont la lymphe sert à la vaccination.
VACCINIQUE  adj. Qui a rapport au vaccin ou à la vaccine : inoculation vaccinique.
VACHE n. f. (lat. vacca). Femelle du taureau : du lait de vache. Sa chair : manger de la vache. Sa peau corroyée : des souliers en vache. Vache à lait, vache qu'on élève pour le lait qu'elle fournit. Fig. Personne ou chose dont on tire un profit continuel. Manger de la vache enragée, vivre de privations.
VACHER, ÈRE n. Qui mène paître les vaches.
VACHERIE  n. f. Etable à vaches. Lieu où l'on trait des vaches et où l'on vend du lait : les vacheries doivent être tenues dans un parfait état de propreté.
VACHETTE  n. f. Cuir de petite vache.
VACIET  n. m. Nom vulgaire de l'airelle myrtille.
VACILLANT, E adj. Qui vacille : la flamme vacillante d'une bougie. Fam. Irrésolu, mobile : esprit vacillant.
VACILLATION  n. f. Mouvement de ce qui vacille : vacillation d'une barque. Fig. Irrésolution : vacillation dans les opinions.
VACILLATOIRE  adj. Qui est de la nature de la vacillation. Qui décèle le doute, l'irrésolution.
VACILLEMENT  n. m. Action de vaciller.
VACILLER  v. n. (lat. vacillare). Chanceler, n'être pas bien solide : la table vacille. Trembloter : la lumière vacille. Fig. Hésiter, être irrésolu, incertain : mémoire qui vacille.
VACILLITÉ  n. f. État de ce qui vacille. Manque de fermeté. (Peu us.)
VACOI, VAQUOIS  ou VACOA n. m. Nom vulgaire d'une espèce de pandanus.
VACUITÉ n. f. (du lat. vacuus, vide). État d'une chose vide.
VACUOLE n. f. (du lat. vacuus, vide). Cavité du protoplasma.
VACUUM  n. m. (m. lat.) Le vide.
VADE n. f. (de l'ital. vada, qu'il aille). Première mise, dans certains jeux de cartes.
VADE-IN-PACE  n. m. invar. (expression lat. signif. va en paix). Prison de couvent.
VADEMANQUE n. f. (de va, de, et manque) n. f. Diminution du fond d'une caisse. (Vx.)
VADE-MECUM  n. m. (lat. vade, va, et mecum, avec moi). Chose qu'on porte ordinairement avec soi. Ouvrage de format commode, que l'on porte avec soi. Pl. des vade-mecum.
VADROUILLE  n. f. Tampon de laine emmanché pour nettoyer les navires, etc.
VA-ET-VIENT  n. m. invar. Action de ce qui va et vient alternativement d'un point à un autre : le va-et-vient d'un balancier. Petit bac tiré alternativement d'une rive à l'autre au moyen d'un cordage. Cordage servant à établir la communication entre deux points : jeter un va-et-vient à un navire échoué près de la côte.
VAGABOND, E adj. (lat. vagabundus ; de vagari, errer). Qui erre çà et là : mendiant vagabond. Fig. Inconstant, qui va çà et là : imagination vagabonde. N. m. Homme errant, sans domicile.
VAGABONDAGE n. m. État de vagabond : le délit de vagabondage.
VAGABONDER  v. n. Faire le vagabond. Fig. Passer légèrement d'une chose à l'autre : poète qui vagabonde de sujet en sujet.
VAGIR v. n. (lat. vagire). Pousser des vagissements : nouveau-né qui vagit.
VAGISSANT, E adj. Qui vagit.
VAGISSEMENT  n. m. Cri des enfants nouveau-nés. Par ext. Cri du crocodile ou du lièvre.
VAGON n. m. V. wagon.
VAGUE  n. f. (orig. germ.). Eau de la mer, d'un fleuve, agitée et élevée par les vents : vagues qui se brisent contre les rochers. Par anal. Objet rappelant la forme ou le mouvement des vagues : des vagues de sable. Fig. et poét. Objets qui se succèdent sans cesse. Râteau dont les brasseurs se servent pour vaguer la bière.
VAGUE  adj. (lat. vagus). Indécis, mal déterminé : de vagues désirs. Inculte : terres vagues. Peint. Indécis et nuageux : couleur, lumière vague. N. m. Grand espace vide : le vague des airs. Fig. Ce qui est indécis, mal défini : rester dans le vague. Ant. Précis, net.
VAGUEMENT  adv. D'une manière vague.
VAGUEMESTRE (ghe-mès-tre) n. m. (de l'allem. wagenmeister, maître de chariot). Officier chargé de la conduite des équipages d'une armée. Sous-officier chargé, dans un régiment, de la distribution des lettres et du payement des mandats.
VAGUER  v. n. (lat. vagari). Errer çà et là : vaguer au clair de lune.
VAGUER  v. a. Brasser le moût dans la cuve en faisant usage de la vague.
VAGUESSE  n. f. (ital. vaghezza). Qualité de ce qui est vague.
VAHÉ n. m. Bot. Genre d'apocynacées, qui fournissent du caoutchouc.
VAIGRAGE (vè) n. m. Mar. Ensemble des vaigres d'un navire.
VAIGRE (vè-gre) n. f. (orig. scand.). Planche employée au revêtement intérieur d'un navire.
VAIGRER (vè-gré) v. a. Revêtir de vaigres l'intérieur d'un navire : vaigrer un brick.
VAILLAMMENT (va, ll mll. , a-man) adv. Avec vaillance : lutter vaillamment. Ant. Lâchement.
VAILLANCE (va, ll mll.) n. f. (de vaillant adj.). Valeur, courage à la guerre, dans une lutte : la vaillance des héros. Ant. Lâcheté, couardise.
VAILLANT  n. m. (de valoir.) Ce que l'on possède. Adv. : n'avoir pas un sou vaillant, n'avoir ni biens ni argent.
VAILLANT, E adj. (du lat. valens, qui a de la force, du courage). Qui a de la vaillance : vaillants soldats. Ant. Lâche, poltron, couard.
VAILLANTISE  n. f. Acte de vaillance. Ant. Lâcheté, poltronnerie.
VAIN, E  adj. (lat. vanus). Qui est sans effet, sans résultat : vains efforts. Illusoire, sans fondement réel : vain espoir. Futile, frivole : de vains amusements. Orgueilleux : esprit vain. Vaine pâture, terrain dont la pâture est libre. En vain loc. adv. Inutilement.
VAINCRE  v. a. (lat. vincere. — Je vaincs, tu vaincs, il vainc, nous vainquons, vous vainquez, ils vainquent. Je vainquais, nous vainquions. Je vainquis, nous vainquîmes. Je vaincrai, nous vaincrons. Je vaincrais, nous vaincrions. Vaincs, vainquons, vainquez. Que je vainque, que nous vainquions. Que je vainquisse, que nous vainquissions. Vainquant. Vaincu, e.) Remporter un avantage à la guerre : vaincre l'ennemi en bataille rangée. L'emporter sur : vaincre ses rivaux. Surpasser : vaincre en générosité. Surmonter : vaincre un obstacle. Se vaincre v. pr. Se maîtriser.
VAINCU, E (vin) adj. Dont on est venu à bout. Persuadé : vaincu par un raisonnement. N. m. : les vaincus ont toujours tort. Ant. Vainqueur.
VAINEMENT  adv. Inutilement : vous alléguez vainement cent raisons.
VAINQUEUR  n. m. Celui qui remporte une victoire dans un combat. Qui remporte l'avantage sur ses concurrents. Adjectiv. Qui a vaincu. Qui dénote une victoire : prendre un air vainqueur. Air vainqueur, air de suffisance. Ant. Vaincu.
VAIR  n. m. Fourrure blanche et grise. Blas. Fourrure consistant en points blancs et bleus alternés. (Quand les points de même couleur sont joints deux à deux, on a le contre-vair.
VAIRÉ, E  adj. Fourré de vair. Blas. Chargé de vair quand les points sont de couleurs qui diffèrent du vair proprement dit. (V. la planche blason.)
VAIRON  adj. m. (du lat. varius, varié). Se dit des yeux, quand ils sont de couleur différente.
VAIRON  n. m. Genre de petits poissons très communs dans les ruisseaux et dont la chair est en général peu estimée.
VAISSEAU  n. m. (lat. vasculum, dimin. de vas, vase). Vase, récipient destiné à contenir les liquides : un vaisseau de terre. Grand bâtiment sur mer : la tempête dispersa les vaisseaux de la grande Armada, Grand espace couvert dans un édifice : le vaisseau d'une cathédrale. Canal, tube servant à la circulation des liquides nourriciers des animaux et des végétaux. Fig. Vaisseau de l'État, l'État considéré par rapport à son gouvernement.
VAISSELIER  n. m. Meuble qui reçoit la vaisselle.
VAISSELLE  n. f. Ensemble des vaisseaux destinés au service ordinaire de la table, comme plats, etc. : laver la vaisselle. Vaisselle plate, vaisselle d'argent.
VAISSELLERIE (vè-sè-le-rî) n. f. Industrie comprenant la fabrication des seaux, écuelles, etc. Objets ainsi fabriqués.
VAL n. m. (lat. vallis). Espace de terre resserré entre deux coteaux et plus étroit que la vallée : le val d'Andorre. Par monts et par vaux, de tous côtés.
VALABLE adj. Recevable en justice : testament valable. Acceptable ; ayant une valeur : raison valable.
VALABLEMENT  adv. D'une manière valable : alléguer valablement une excuse.
VALAQUE adj. et n. De la Valachie.
VALENCE  n. f. Orange de Valence, en Espagne. Chim. Valeur de combinaison.
VALENCIENNES (lan-si-è-ne) n. f. Dentelle fabriquée dans la ville de ce nom.
VALENTIN  n. m. Prétendu que chaque jeune fille choisissait jadis, dans certaines villes, le jour de la fête des brandons, et qui était tenu, à cette occasion, de lui offrir des présents.
VALENTINE  n. f. Jeune fille qui choisissait un valentin.
VALENTINIANISME  n. m. Doctrine des gnostiques valentiniens.
VALENTINIEN  n. m. Partisan des doctrines gnostiques de l'hérésiarque Valentin (iie s.)
VALENTINITE  n. f. Oxyde naturel d'antimoine.
VALÉRIANACÉES (sé) n. f. Pl. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type la valériane. S. une valérianacée.
VALÉRIANATE n. m. Sel de l'acide valérianique, très employé dans les maladies nerveuses.
VALÉRIANE n. f. Genre de valérianacées, dont une espèce, la valériane officinale ou herbe aux chats, est utilisée en médecine comme antispasmodique et fébrifuge : la valériane est appelée herbe aux chats, parce que ces animaux recherchent son odeur avec avidité.
VALÉRIANELLE  n. f. Plante de la famille des valérianacées, vulgairement nommée mâche ou doucette.
VALÉRIANIQUE ou VALÉRIQUE adj. Se dit d'un acide que l'on trouve dans l'angélique, la racine de valériane, etc.
VALET  n. m. Homme attaché au service d'une maison : tel maître, tel valet. Valet de chambre, attaché plus particulièrement au service de son maître, à sa toilette, au soin de ses vêtements. Valet de pied, qui suit son maître quand il va à pied. Valet de comédie, rôle de valet au théâtre. Fig. : valet habile dans l'intrigue. Par ext. Homme d'une complaisance servile et intéressée. Terme de politesse ou d'ironie, analogue à celui de serviteur : je suis votre valet. Quatre cartes portant des figures de valets ou servants d'armes. Pièce de fer coudée en F, qui sert à maintenir une pièce de bois sur l'établi d'un menuisier. Contrepoids qui referme une porte automatiquement. Sorte de bouchon de cordage, qu'on interposait dans les anciennes bouches à feu entre la charge et le projectile.
VALETAGE n. m. Service de valet.
VALETAILLE (ta, ll mll.) n. f. Troupe de valets. (Se prend en mauv. part.)
VALET-À-PATIN (lè-ta) n. m. (du méd. Gui Patin). Chir. Sorte de pince qui sert à saisir les vaisseaux ouverts dont on veut opérer la ligature. Pl. des valets-à-patin.
VALETER (té) v. n. (Prend deux t devant une syllabe muette : il valettera.) Faire le valet. Montrer un empressement servile.
VALÉTUDINAIRE (nè-re) n. et adj. Maladif. Qui a une santé chancelante. Qui est propre aux personnes maladives : tempérament valétudinaire.
VALEUR n. f. (lat. valor ; de valere, valoir). Ce que vaut une personne ou une chose : un artiste, un tableau de grande valeur. Prix élevé : objet de valeur. Valeurs mobilières, titres de rente, actions, obligations, effets de commerce, etc., représentant une certaine somme d'argent : avoir des valeurs en portefeuille. Math. Détermination d'une quantité. Peint. Intensité relative. Musiq. Durée que doit avoir chaque note d'après sa figure. Fig. Importance, portée : attacher de la valeur à un propos. État de production : mettre une terre en valeur. Estimation approximative : boire la valeur d'un verre de vin. Bravoure, vaillance : une valeur indomptable.
VALEUREUSEMENT (ze-man) adv. Avec valeur.
VALEUREUX, EUSE (reû, eu-ze) adj. (de valeur). Qui a de la vaillance, du courage : de valeureux soldats. Ant. Lâche, poltron.
VALIDATION  n. f. Action de valider.
VALIDE adj. (lat. validus). Sain, pouvant vaquer au travail : homme valide. Qui a les conditions requises : contrat valide. Ant. Invalide.
VALIDÉ n. f. Nom donné, chez les Turcs, à la mère du sultan régnant.
VALIDEMENT  adv. Valablement.
VALIDER (dé) v. a. Rendre ou déclarer valide : valider une élection. Ant. Invalider.
VALIDITÉ n. f. Qualité de ce qui est valide : contester la validité d'un titre. Ant. Invalidité.
VALISE (li-ze) n. f. (ital. valigia). Long sac de cuir, disposé pour être porté en croupe. Petite malle, très légère, qui se porte à la main.
VALISNÈRE  ou VALISNÉRIE  n. f. Bot. Genre d'hydrocharidées aquatiques.
VALKYRIE  n. f. V. Walkyrie
VALLÉCULE  n. f. Intervalle qui sépare les côtes, dans les fruits des ombellifères.
VALLÉE (va-lé) n. f. (rad. val). Espace entre deux montagnes : la vallée de Campan. Bassin d'un cours d'eau : la vallée du Rhône. Fig. Vallée de larmes, de misère, ce bas monde.
VALLEUSE (va-leu-ze) n. f. Petite vallée sèche, en Normandie.
VALLON (va-lon) n. m. Petite vallée. Poét. Sacré vallon, double vallon, vallon situé entre le Parnasse et l'Hélicon, séjour des Muses.
VALLONNER (va-lo-né) v. a. Creuser en forme de vallon : vallonner une pelouse.
VALOIR v. n. (lat. valere. — Je vaux, tu vaux, il vaut, nous valons, vous valez, ils valent. Je valais, nous valions. Je valus, nous valûmes. Je vaudrai, nous vaudrons. Je vaudrais, nous vaudrions. Vaux, valons, valez. Que je vaille, que nous valions. Que je valusse, que nous valussions. Valant. Valu, e.) Avoir une valeur de : montre qui vaut cent francs. Fig. Avoir un certain mérite, une certaine utilité : homme qui sait ce qu'il vaut. Mériter : personne qui vaut qu'on s'occupe d'elle. Valoir la peine de ou que, être assez important pour. Valoir mieux, être préférable, avoir plus de valeur. Autant vaut, c'est tout comme. Cette liqueur ne vaut rien, est nuisible à votre santé. Ne rien faire qui vaille, rien de bon. A valoir, à compte. Faire valoir, rendre productif, tirer parti. Vanter, mettre en crédit. Se faire valoir, faire ressortir ses qualités ou ses droits. V. a. Procurer, fournir : ses exploits lui ont valu une gloire immortelle. V. impers. Il vaut mieux, il est plus avantageux. Autant vaudrait, il serait aussi convenable. Vaille que vaille loc. adv. Tant bien que mal, à tout hasard. N. m. Un rien qui vaille, un mauvais sujet.
VALSE n. f. (allem. walzer). Danse dans laquelle deux personnes tournent ensemble sur elles-mêmes : valse à trois temps ; valse à deux temps. Air sur lequel on exécute une valse : Métra et Strauss ont écrit des valses célèbres.
VALSER (sé) v. n. Danser la valse. V. a. Exécuter en valsant : valser une mazurka.
VALSEUR, EUSE  n. Qui valse. Adjectiv. : poupée valseuse.
VALUE (lû) n. f. (subst. particip. de valoir). Prix, valeur. V. moins-value, plus-value.
VALVACÉ, E (sé) adj. Bot. Indéhiscent, bien que formé de valves.
VALVAIRE (vè-re) adj. Qui se rapporte aux valves.
VALVE n. f. (du lat. valva, battant de porte). Partie d'une coquille. Soupape à clapet : valve de pneumatique. Bot. Nom donné aux pièces du péricarpe des fruits déhiscents qui s'ouvrent à la maturité.
VALVÉ, E adj. Qui est composé de valves.
VALVIFORME adj. Qui a la forme d'une valve.
VALVULAIRE (lè-re) adj. Qui a des valvules.
VALVULE n. f. (lat. valvula). Espèce de soupape qui, dans les veines du corps humain, empêche le sang de refluer.
VALVULITE n. f. Inflammation des valvules.
VAMPIRE (van) n. m. (de l'allem. vampir, d'orig. scand.). Mort que le peuple suppose sortir de la nuit du tombeau pour sucer le sang des vivants. Fig. Personne qui s'enrichit du bien et du travail d'autrui : les usuriers sont des vampires. Genre de mammifères chiroptères, de l'Amérique tropicale. — Les vampires sont de grandes chauves souris, atteignant jusqu'à 0m,75 d'envergure. Ils vivent de fruits, d'insectes, et sucent le sang des animaux et des hommes endormis.
VAMPIRIQUE (van) adj. Qui a le caractère, l'avidité du vampire.
VAMPIRISME (van-pi-ris-me) n. m. Croyance aux vampires. Ravages des vampires. Fig. Avidité de ceux qui s'enrichissent du bien d'autrui.
VAN n. m. (lat. vannus). Instrument d'osier, fait en forme de coquille, pour agiter et nettoyer le grain : passer du blé au van.
Camionnette aménagée en habitation mobile. Roulotte automobile.
VANADATE n. m. Sel de l'acide vanadique.
VANADINITE n. f. Chlorovanadate naturel de plomb.
VANADIQUE adj. Se dit d'un acide dérivé du vanadium.
VANADIUM  n. m. Métal blanc de densité 5,5, que l'on rencontre en petites quantités dans un grand nombre de minerais, dans les argiles, les basaltes : les oxydes de vanadium servent à la préparation industrielle du noir d'aniline.
VANDALE n. m. (de Vandales, n. de peuple). Qui détruit les monuments des arts et des sciences.
VANDALISME  n. m. État d'esprit qui porte à détruire les belles choses, à les mutiler. Acte d'un vandale.
VANDE ou VANDA n. f. Genre d'orchidées ornementales, très recherchées.
VANDELLIE  n. f. Genre de scrofulariacées purgatives, des pays chauds.
VANDOISE  n. f. Poisson d'eau douce.
VANESSE  n. f. Genre d'insectes lépidoptères, comprenant de beaux papillons à ailes dentelées, brillant des plus riches couleurs.
VANGA n. m. Genre d'oiseaux passereaux, de Madagascar.
VANILLE  n. f. Fruit du vanillier : la vanille est très employée comme condiment.
VANILLÉ, E  adj. Parfumé avec la vanille : chocolat vanillé.
VANILLERIE  n. f. Lieu où l'on cultive des vanilliers. (On dit aussi vanillière.)
VANILLIER  n. m. Genre d'orchidées grimpantes, des régions tropicales du globe, qui produisent la vanille : le vanillier est cultivé aux Antilles. Le vanillier est une liane d'Amérique et d'Afrique, Son fruit, qui est une capsule ou gousse, atteint 0m,25 de long et la grosseur du petit doigt. Dès qu'on le cueille, on le plonge dans l'eau presque bouillante ; on le laisse sécher un peu, puis on l'enferme, humide encore, dans des boîtes en fer-blanc où, au bout de quelques mois, son parfum se développe.
VANILLISME  n. m. Ensemble des accidents provoqués chez les ouvriers qui manient la vanille.
VANILLON  n. m. Variété de vanille mexicaine.
VANITÉ n. f. (lat. vanitas ; de vanus, vain). Fragilité, néant : vanité des grandeurs humaines. Choses vaines, futiles : mépriser les vanités du monde. Désir de briller et de paraître. Tirer vanité de, s'enorgueillir de : tirer vanité de sa naissance. Sans vanité, je ne dis pas ceci par vanité. Ant. Modestie.
VANITEUSEMENT adv. Avec vanité : étaler vaniteusement sa richesse.
VANITEUX, EUSE n. et adj. Qui a de la vanité. Ant. Modeste.
VANNAGE n. m. Système, combinaison de vannes. Endroit où sont établies des vannes.
VANNAGE n. m. Action de vanner, de nettoyer les grains.
VANNE n. f. Porte qui se meut verticalement entre deux coulisses pour intercepter ou laisser libre un cours d'eau : vanne d'écluse. Nom des plus grandes pennes des ailes d'un oiseau.
VANNEAU n. m. Genre d'oiseaux échassiers, très communs en Europe. — Le vanneau huppé est noir, bleu et verdâtre, avec la queue et les ailes marquées de rouge ; il vit au bord des cours d'eau. Sa chair et ses œufs surtout sont estimés.
VANNER v. a. Secouer le grain au moyen d'un van pour le nettoyer : vanner au blé, de l'orge.
VANNER v. a. Garnir de vannes.
VANNERIE n. f. Métier, marchandise du vannier.
VANNET n. m. Filet qu'on tend sur les grèves qui se couvrent d'eau à la haute mer.
VANNETTE n. f. Petit panier plat et rond, muni d'un faible rebord et qu'on emploie pour vanner l'avoine avant de la donner aux animaux.
VANNEUR n. et adj. m. Celui qui vanne.
VANNIER n. et adj. m. Ouvrier qui fabrique les vans, les corbeilles, etc.
VANNOIR n. m. Bassin de cuivre dans lequel on polit, en les agitant, les morceaux de fil de laiton dont on veut faire des clous d'épingle.
VANNURE  ou VANNÉE  n. f. Poussière et impuretés qui proviennent du vannage des grains.
VANTAIL n. m. (pour ventail ; de venter.) Battant d'une porte. Pl. des vantaux.
VANTARD, E n. et adj. Qui a l'habitude de se vanter : les chasseurs sont souvent vantards.
VANTARDISE n. f. Action de se vanter ; propos de vantard.
VANTER v. a. (lat. pop. vanitare). Louer beaucoup : vanter le temps passé. Se vanter v. pr. Exalter son propre mérite. Se vanter de, se faire fort de : il se vante de réussir. Ant. Déprécier, dénigrer.
VANTERIE (rî) n. f. Défaut, habitude de vantard.
VA-NU-PIEDS (pi-é) n. invar. Personne qui n a même pas de chaussures. Gueux.
VAPEUR n. f. (lat. vapor). Exhalaison gazeuse : des vapeurs d’éther. Nuage qui s'élève des choses humides, par l'effet de la chaleur : vapeur d’eau. Machine, bateau à vapeur, qui fonctionne à l'aide de la vapeur d'eau. Fig. Objet vain, fragile, passager. Á la vapeur, à toute vapeur, avec toute la vitesse que la vapeur peut imprimer à une machine. (V. bain..) État que prend un corps solide ou liquide par la vaporisation. Vapeur saturante, état d'une vapeur lorsque l'espace qui la contient renferme le maximum de cette vapeur. Pl. Trouble général qu'on attribuait à des vapeurs morbides montant au cerveau : être sujet aux vapeurs. Agent qu'on suppose produire l'ivresse : les vapeurs du vin. Effet de certaines passions analogue à l'ivresse : les vapeurs de l'orgueil. — A la surface de la terre, une goutte d'eau réduite en vapeur occupe un volume 1.700 fois plus considérable qu'à l'état liquide ; il en résulte une force d'expansion immense, qui a été mise à profit comme force motrice, dans les arts, l'industrie, la navigation, etc. A 100°, la vapeur d'eau soulève la masse d'air qui pèse sur la surface du liquide, et qui équivaut à 1 kil.033 par centimètre carré. La force élastique de la vapeur d'eau croît rapidement avec la température. On appelle machines à basse pression celles qui emploient la vapeur à deux atmosphères ; avec une atmosphère de plus, elles sont à moyenne pression, et pour toutes celles qui sont à plus de trois atmosphères, on les dit à haute pression. Un Français, Salomon de Caus, eut, dès 1615, l'idée d'employer la vapeur comme force motrice. Vint ensuite Denis Papin, également Français, qui imagina la première machine à piston ; enfin, l'Anglais James Watt éleva cet appareil à un tel degré de perfection, qu'on peut lui rapporter presque tout le mérite de l'invention.
VAPEUR n. m. Bateau mû par la vapeur : partir par le vapeur. (V. navire, marine.)
VAPOREUX, EUSE  adj. Qui contient des vapeurs : ciel vaporeux. Dont l'éclat est affaibli par des vapeurs : lumière vaporeuse. Sujet aux vapeurs : personne vaporeuse. Fig. Nuageux, obscur : style vaporeux.
VAPORISATEUR  n. m. Récipient dans lequel on opère la vaporisation. Instrument de toilette, dont on se sert pour pulvériser les liquides parfumés.
VAPORISATION  n. f. Action de vaporiser, de se vaporiser.
VAPORISER  v. a. Faire passer de l'état liquide ou solide à celui de vapeur : vaporiser de l'eau. Se vaporiser v. pr. Passer à l'état de vapeur.
VAPORISEUR (zeur) n. m. Syn. de vaporisateur.
VAQUER (ké) v. n. (du lat. vacare, être vide). Être vacant : les bonnes places ne vaquent pas longtemps. Cesser pour un temps ses fonctions : les tribunaux vaquent. Vaquer à, s'appliquer à.
VARAIGNE (rè-gne) n. f. Ouverture par laquelle on introduit l'eau de la mer dans les marais salants.
VARAN n. m. Genre de reptiles sauriens carnassiers, de l'Afrique du Nord. (V. la planche reptiles.)
VARANGUE  n. f. (orig. scand.). Mar. Pièce à deux branches, formant la partie inférieure d'un couple.
VARECH ou VAREC  n. m. (orig. scand.). Nom vulgaire de toutes les plantes marines de la famille des algues : le varech est employé comme engrais.
VAREUSE  n. f. Sorte de blouse en grosse toile, que revêtent les marins pendant le service ordinaire du bord. Vareuse de laine, blouse de laine de même forme, que les marins mettent le dimanche ou pour descendre à terre.
VARGUE (var-ghe) n. f. Etage d’un moulin à dévider la soie.
VARI n. m. Maki de Madagascar, largement marqué de blanc et de noir.
VARIA n. m. pl. (m. lat. signif. choses diverses). Collection, recueil bibliographique d'œuvres variées.
VARIABILITÉ n. f. Disposition à varier : variabilité du temps. Gramm. Propriété qu'ont la plupart des mots de varier dans leur terminaison. Ant. Invariabilité.
VARIABLE adj. Sujet à varier. Gramm. Se dit des mots dont la terminaison varie. N. m. Degré du baromètre, qui indique un temps incertain. N. f. Math. Grandeur capable de passer par tous les états, compris ou non entre de certaines limites. Ant. Invariable.
VARIABLEMENT  adv. D'une manière variable. (Peu us.) Ant. Invariablement.
VARIANT, E adj. Qui change souvent.
VARIANTE n. f. Texte d'un auteur qui diffère de la leçon communément admise : étudier les variantes de l'Iliade.
VARIATION  n. f. (de varier). Changement dans un ordre de faits : les variations du temps. Pl. Musiq. Ornements sur un air, de manière à conserver les éléments du thème principal.
VARICE n. f. (lat. varix). Dilatation permanente d'une veine.
VARICELLE  n. f. Maladie éruptive, contagieuse, sans gravité, qu'on observe spécialement chez les enfants et qui est caractérisée par une éruption vésiculeuse ou bulbeuse, espacée, qui disparaît en quelques jours.
VARIÉ, E adj. (lat. varius). Divers ou contenant des parties diverses : couleurs variées ; dessin varié.
VARIER (ri-é) v. a. (de varié. — Se conj. comme prier.) Diversifier, apporter de la variété : il faut varier ses aliments. Musiq. Varier un air, broder sur cet air sans changer le motif. V. n. : le vent a varié. Être d'avis différent : les auteurs varient sur le lieu de la naissance d'Homère.
VARIÉTÉ n. f. État d'un objet composé de parties variées : la variété d'un paysage. Diversité, caractère de choses qui ne se ressemblent pas : variété des opinions. Pl. Mélanges : variétés littéraires.
VARIOLAIRE (lè-re) adj. Qui offre des taches rappelant les pustules de la variole.
VARIOLE n. f. (lat. variola ; de varius, tacheté). Maladie infectieuse, éruptive, contagieuse et épidémique, caractérisée par une éruption boutonneuse arrivant à suppuration : les grandes épidémies de variole ont presque disparu devant la vaccine de Jenner.
VARIOLE n. f. Genre de poissons acanthoptères, rouges, tachés de brun, de l'océan Indien.
VARIOLE, E n. et adj. Marqué de la variole.
VARIOLEUX, EUSE (leû, eu-ze) adj. Qui concerne la variole. N. Atteint de la variole.
VARIOLIQUE adj. Qui a rapport à la variole : pustule variolique.
VARIOLOÏDE (lo-i-de) n. f. Forme atténuée de la variole.
VARIORUM (rom') n. m. (abrév. du lat. cum notis variorum scriptorum.) Livre classique, imprimé avec des notes et commentaires de divers écrivains : acheter un variorum.
VARIQUEUX, EUSE (keû, eu-ze) adj. Qui a rapport, qui est dû aux varices : ulcère variqueux.
VARLET  n. m. (autre forme de valet). Féod. Jeune noble, placé en service auprès d'un seigneur pour faire une sorte d'apprentissage de chevalerie.
VARLOPE n. f. (du holl. voorloper, qui court devant). Grand rabot, dont le bois est très long.
VARLOPER (pé) v. a. Travailler à la varlope : varloper une planche.
VARME n. m. Côté du creuset où se trouve la tuyère, dans les fourneaux qui n'ont qu'une tuyère.
VARPIÉ n. m. Plaque de fonte dont on recouvre l'oreille d'une charrue.
VARRE (va-re) n. f. Harpon dentelé, dont on se sert pour prendre les tortues.
VARSOVIANA ou VARSOVIENNE (vi-è-ne) n. f. Sorte de danse à caractère polonais, imaginée en France vers 1854, écrite à trois temps et qui tient à la fois de la mazurka et de la polka.
VARTIGUÉ (ghé) interj. (pour vertu Dieu.) Jurement familier. (Vx.)
VARUS (russ) adj. (fém. vara — mot lat.). Cagneux, qui est tourné en dedans : pied bot varus ; coxa vara.
VASAIS (va-zè) n. m. ou VASIÈRE (zi) n. f. Réservoir disposé à la tête d'un marais salant pour recevoir les eaux des hautes marées.
VASARD (zar), E adj. Vaseux : côte vasarde. N. m. Fond de vase molle.
VASCULAIRE (vas-ku-lè-re) ou VASCULEUX, EUSE (vas-ku-leû, eu-ze) adj. (du lat. vasculum, vaisseau). Qui appartient aux vaisseaux : membrane vasculaire. Formé de vaisseaux : tissu vasculeux. Bot. Plantes vasculaires, plantes dont le tissu possède des vaisseaux.
VASCULARISATION (vas-ku, si-on) n. f. Production de vaisseaux. (Peu us.)
VASCULARITÉ (vas-ku) n. f. Disposition anatomique des vaisseaux. (Peu us.)
VASE (va-ze) n. f. (holl. wase). Boue qui se dépose au fond des eaux : beaucoup de poissons peuvent vivre dans la vase humide.
VASE (va-ze) n. m. (lat. vas). Récipient de matière, de forme, d'usages variables. Vases sacrés, vases réservés au culte. Vase d'élection, celui que Dieu a choisi. Vases communicants, vases qu'un tube fait communiquer entre eux et dans lesquels l'eau s'élève dans tous au même niveau.
VASÉ, E (zé) adj. Couvert de vase, de terre.
VASELINE (ze) n. f. Sorte de graisse minérale, extraite du pétrole brut : la vaseline est l'excipient d'un grand nombre de médicaments.
VASEUX, EUSE (zeû, eu-ze) adj. Où il y a de la vase : fond vaseux.
VASIDUCTE (zi) n. m. Faisceau vasculaire, qui fait communiquer dans une graine le hile et la chalaze.
VASISTAS (zis-tass) n. m. (de l'allem. was ist das ? qu'est-ce ?) Petite partie mobile d'une porte ou d'une fenêtre : fermer un vasistas.
VASO-MOTEUR, TRICE (zo) adj. Nerfs vaso-moteurs, nerfs qui déterminent la contraction ou le relâchement des vaisseaux. N. m. Chacun de ces nerfs.
VASON  n. m. Motte de terre, préparée pour faire des tuiles.
VASQUE  n. f. (ital. vasca). Bassin rond, peu profond, qui reçoit et laisse déborder les eaux d'une fontaine.
VASSAL  E, AUX n. et adj. (bas lat. vassalus). Personne liée à un suzerain par l'obligation de foi et hommage : le vassal devait obéissance à son suzerain.
VASSALITÉ (va-sa) n. f. Condition de vassal.
VASSELAGE (va-se) n. m. État, devoirs de vassal. Droits de vasselage, droits du seigneur sur le vassal.
VASSIVE  n. f. ou VASSIVEAU (va-si-vô) n. m. Agneau de moins de deux ans.
VASSOLE  n. f. Feuillure de l'encastrement des écoutilles.
VASTE  adj. (lat. vastus). Qui est d'une grande étendue : la vaste mer. Fig. Qui a de grandes proportions : vaste érudition. N. m. Nom donné a différents muscles.
VASTEMENT  adv. D'une manière vaste.
VATICANE adj. f. Qui se rapporte au Vatican : politique vaticane ; bibliothèque vaticane ou substantiv. (avec une majuscule), la Vaticane.
VATICINATION  n. f. (de vaticiner). Prédiction de l'avenir.
VATICINER  v. n. (du lat. vates, prophète). Prophétiser, prédire l'avenir. (Se prend souvent en mauv. part.)
VA-TOUT  n. m. invar. À certains jeux, la vade ou le renvi de tout l'argent qu'on a devant soi. Fig. Jouer son va-tout, tout hasarder.
VAU  ou VAV n. m. Sixième lettre des alphabets hébreu et phénicien, correspondant au V français.
VAUCHÉRIE  n. f. Espèce d'algues qui vivent dans les eaux douces ou les endroits humides.
VAUCOUR  n. m. Table de potier de terre.
VAU-DE-ROUTE (À) loc. adv. (de à, val, et route). Dans un désordre complet.
VAUDEVILLE  n. m. Petite pièce de théâtre, mêlée de couplets : Labiche a écrit d'amusants vaudevilles. — Olivier Basselin, ouvrier foulon de Vire, composait, au xve siècle, des chansons satiriques, qui coururent bientôt le val ou vau de Vire (vallon de Vire.) En s'éloignant du lieu de sa naissance, le nom dégénéra en vaudeville. Les premiers vaux-de-Vire furent des chants bachiques, que la licence des buveurs rendit bientôt caustiques et malins. Ce genre dura jusqu'à la fin du xviiie siècle. Dès le commencement de ce même siècle, des chansons de ce genre avaient été intercalées dans les pièces du théâtre de la foire, qui s'appelèrent alors comédies avec vaudevilles, et, par suite, vaudevilles. Quand la comédie à couplets, illustrée par Désaugiers, Scribe, Labiche, disparut, le nom de «vaudeville» resta appliqué à toute comédie légère, habilement intriguée, d'un comique un peu gros.
VAUDEVILLISTE  n. m. Auteur de vaudevilles.
VAUDOIS, E  adj. et n. Du canton de Vaud.
VAU-L'EAU (À) loc. adv. (de a, val, et eau). Au courant de l'eau. Fig. En déroute, à la débandade. L'affaire est allée à vau-l'eau, n'a pas réussi.
VAURIEN, ENNE  n. et adj. (de valoir, et rien). Personne de nulle valeur, vicieuse, libertine. Par exagér. Personne légère, étourdie, qui aime à s'amuser.
VAUTOIR  n. m. Sorte de râtelier, sur lequel on distribue la chaîne des tapis.
VAUTOUR  n. m. (lat. vultur). Genre d'oiseaux rapaces. Fig. Homme rapace. Usurier. — Le vautour est un gros oiseau de proie à tête et cou dénudés, répandu dans toutes les hautes montagnes de l'Europe et de l'Asie ; il atteint 3 mètres d'envergure. Lâches et prudents, les vautours sont des oiseaux voraces, dont le goût dépravé recherche plutôt les charognes que les animaux vivants qu'ils n'osent attaquer, à moins qu'ils ne soient plusieurs contre un.
VAUTRAIT  n. m. Véner. Équipage de chiens courants, spécialement destinés au courre des sangliers et des bêtes noires.
VAUTRE  n. m. (lat. vertragum). Véner. Nom sous lequel on désigne le chien courant qui ne court que le sanglier et les bêtes noires.
VAUTRER  v. a. Rouler sur le sol, dans la boue. Se vautrer v. pr. Se rouler dans la boue.
VAUTRER  v. a. Courre le sanglier avec les vautres, le vautrait.
VAU-VENT (À) loc. adv. Chasser à vauvent, avec le vent dans le dos. Aller à vau-vent, fuir avec le vent dans le dos, en parlant du gibier.
VAUXHALL (vôk-sal) n. m. (du n. d'un jardin public de Londres.) Jardin public, avec bal et concert.
VAVAIN (vin) n. m. Mar. Gros câble.
VAVASSAL (va-sal) ou VAVASSEUR (va-seur) n. m. Féod. Celui qui occupait le degré inférieur, dans la noblesse féodale.
VAVASSORIE  ou VAVASSERIE  n. f. Fief tenu par un vavassal.
VAYSONIER  n. m. (de Vayson, n. de l'inventeur). Vase de terre, percé de trous, qu'on remplit de tourbe pour transporter les sangsues.
VEAU  n. m. Le petit de la vache. Sa chair : un rôti de veau. Sa peau corroyée : souliers en veau mégis. Tuer le veau gras, faire de grandes réjouissances de table (allusion à la parabole de «l'Enfant prodigue».) Faire le veau, s'étendre comme un veau, se mettre lourdement dans une attitude d'abandon. Veau marin, phoque. Fig. Adorer le veau d'or, avoir le culte de la richesse (par allusion à l'idole que les Hébreux adorèrent au pied du Sinaï.) Techn. Levée d'une pièce de bois que l'on veut cintrer, suivant une courbe donnée.
VEAU-LAQ  n. m. Cuir très souple, dont on fait des bandages et des chaussures.
VECTEUR adj. m. (du lat. vectum, supin de vehere, porter). Rayon vecteur, en terme de géométrie, celui que l'on porte à partir d'un point fixe dans une direction variable pour obtenir la position variable d'un point qui suit une courbe définie. N. m. Droite définie en grandeur, direction et sens.
VÉDASSE (da-se) n. f. Sel qu'on tire de la guède et qui est employé dans la teinturerie.
VEDETTE n. f. (ital. vedetta). Cavalier en sentinelle. Petit bâtiment de guerre en observation. Fig. Personne qui devance les autres, prépare leur action. Impr. En vedette, isolément, sur une seule ligne : mettre un nom en vedette.
VÉDISME n. m. Nom par lequel les Européens désignent la forme primitive de la religion des Hindous.
VÉDIQUE adj. Qui appartient aux Védas.
VÉGÉTABILITÉ n. f. Faculté de végéter.
VÉGÉTABLE adj. Qui peut végéter.
VÉGÉTAL n. m. Arbre, plante : l'étude des végétaux constitue la botanique. Pl. des végétaux.
VÉGÉTAL, E, AUX adj. Qui appartient aux végétaux : le règne végétal. Terre végétale, propre à la végétation.
VÉGÉTALITÉ n. f. Propriétés caractéristiques, nature des végétaux. (Peu us.)
VÉGÉTARIEN, ENNE  adj. et n. Se dit des personnes qui pratiquent le végétarisme.
VÉGÉTARISME ou VÉGÉTALISME  n. m. (de végétal). Système d'alimentation dans lequel on supprime toutes les espèces de viande ou même tous les produits d'origine animale, dans un but soit prophylactique, soit curatif.
VÉGÉTATIF, IVE adj. Qui détermine la végétation : principe végétatif. Qui est commun aux plantes et aux animaux : vie végétative.
VÉGÉTATION  n. f. Développement, accroissement progressif des parties constituantes des végétaux : arbres qui sont en pleine végétation. Par ext. Les végétaux : la végétation est magnifique cette année. Pathol. Excroissance anormale, qui se développe sur le corps des animaux et des végétaux.
VÉGÉTER (té) v. n. (lat. vegetare ; de vegere, être en vigueur. — Se conj. comme accélérer.) Pousser, croître, en parlant des plantes. Fig. Vivre d'une vie inerte, misérable ou obscure : fonctionnaire qui végète en province.
VÉGÉTO-ANIMAL, E, AUX adj. Qui appartient à la fois au règne végétal et au règne animal.
VÉGÉTO-MINÉRAL, E, AUX adj. Qui tient du végétal et du minéral.
VÉHÉMENCE  n. f. Impétuosité, violence : parler avec véhémence. Ant. Douceur.
VÉHÉMENT, E adj. (lat. vehemens ; de vehere, porter). Ardent, impétueux.
VÉHÉMENTEMENT adv. Avec véhémence ; très fort, beaucoup.
VÉHICULE n. m. (lat. vehiculum ; de vehere, porter). Moyen de transport par terre, par air ou par eau : véhicules destinés aux marchandises. Ce qui sert à transmettre : l'air est le véhicule du son.
VÉHICULER  v. a. Voiturer, transporter.

VEHME  Justice parallèle expéditive, implantée surtout en Westphalie à la fin du Moyen Âge.
VEHMIQUE adj. Qui appartient à la sainte Vehme.
VÉIEN, ENNE adj. et n. De Véies.
VEILLE n. f. (lat. vigilia) Privation du sommeil de la nuit : les veilles prolongées fatiguent l'esprit et le corps. État de celui qui est éveillé : pendant l'état de veille. Jour précédent : la veille de Pâques. Fig. Être à la veille de, sur le point de. Pl. Travaux, application à l'étude : c'est le fruit de ses veilles. Insomnie causée par l'inquiétude : causer à quelqu'un bien des veilles.
VEILLÉE  n. f. Temps qui s'écoule depuis le repas du soir jusqu'au coucher : passer sa veillée chez son voisin. Action de plusieurs personnes qui passent ce temps ensemble.
VEILLER  v. n. (rad. veille.) S'abstenir de dormir : veiller jusqu'au jour. Exercer une surveillance, être sur ses gardes : un gardien qui veille. Veiller à, veiller sur, prendre garde à. Veiller au grain, être attentif au grain qui s'élève en mer. Fig. Être prêt à parer à certaines éventualités. V. a. Veiller un malade, un mort, passer la nuit près de lui.
VEILLEUR, EUSE (vè, ll mll., eur, eu-ze) n. Personne qui veille. Veilleur de nuit, nom des gardiens qui parcourent la nuit les rues d'une ville pour veiller à sa sûreté.
VEILLEUSE (vè, ll mll., eu-ze) n. f. Petite lampe qu'on fait brûler la nuit. Très petite bougie, enchâssée dans une rondelle, qui flotte sur une couche d'huile, et qu'on allume pendant la nuit. Bot. Nom vulgaire du colchique d'automne. (On dit aussi veillotte.)
VEILLOIR (vè, ll mll., oir) n. m. Table carrée, sur laquelle les bourreliers placent leurs outils et leurs matériaux.
VEINARD (vè-nar), E n. et adj. Pop. Qui a de la veine : un joueur veinard.
VEINE n. f. (lat. vena). Canal qui ramène le sang des extrémités au cœur. Partie longue et étroite dans le bois et les pierres dures. Endroit d'une mine où se trouve le minéral qu'on veut exploiter : tomber sur une bonne veine. Fig. Matière, circonstance à utiliser : trouver une bonne veine. Veine poétique, le génie poétique. Pop. Chance : avoir de la veine au jeu ; être en veine.
VEINÉ, E adj. Qui a des veines, en parlant du bois et de certaines pierres : marbre veiné. Qui porte des dessins imitant les veines du bois ou des pierres dures : peau de serpent veinée de noir et de bleu.
VEINER v. a. Peindre en imitant les veines du marbre ou du bois.
VEINEUX, EUSE adj. Composé de veines : système veineux. Rempli de veines : bois veineux. Sang veineux, sang des veines, par opposition à sang artériel.
VEINULE n. f. Petite veine.
VÊLAGE ou VÊLEMENT  n. m. Action de mettre bas, de vêler, en parlant des vaches.
VÉLAIRE adj. (du lat. velum, voile). Se dit des voyelles ou consonnes articulées près du voile du palais. N. f. : une vélaire.
VÉLANI n. m. Espèce de chêne dont les cupules (dites vélanèdes) sont fort recherchées pour la teinture.
VÉLAR n. m. Bot. Syn. de sisymbre.
VÉLARIUM n. m. (lat. velarium). Toile dont on couvrait les théâtres et les amphithéâtres romains.
VELCHE ou WELCHE n. et adj. (de l'allem. welsh, gaulois). Mot que les Allemands appliquent par mépris à tout ce qui est étranger. Homme ignorant et sans goût.
VELDT n. m. Dans l'Afrique du Sud, steppe ou savane : le veldt transvaalien.
VÊLEMENT  n. m. Syn. de vêlage.
VÊLER  v. n. (de veau.) Mettre bas, en parlant d'une vache.
VELET  n. m. Doublure du voile de dessous des religieuses.
VÉLIN n. m. (de veau.) Peau de veau préparée : manuscrit tracé sur vélin. Dentelle d'Alençon. Adjectiv. Qui imite le vélin : papier vélin.
VÉLIQUE adj. (du lat. velum, voile). Qui a rapport aux voiles. Point vélique, point où paraît être appliquée la résultante de toutes les actions du vent sur les voiles du navire.
VÉLITE n. m. (lat. veles, itis). Soldat d'infanterie légère, chez les Romains. Corps de volontaires, organisé par Napoléon en l'an XII.
VELLÉIEN, ENNE adj. De Velleius : le sénatus-consulte velléien.
VELLÉITÉ n. f. (du lat. velle, vouloir). Volonté imparfaite ; intention fugitive : avoir des velléités de résistance.
VÉLOCE adj. (lat. velox). Agile, rapide. (Peu us.)
VÉLOCEMAN n. m. (de véloce, et de l'angl. man, homme). Amateur du sport vélocipédique. Pl. des vélocemen.
VÉLOCIFÈRE n. m. (lat. velox, ocis, rapide, et ferre, porter). Ancienne voiture publique, d'une marche rapide. Autre nom du célérifère.
VÉLOCIMANE n. m. (lat. velox, ocis, rapide, et manus, main). Appareil de locomotion, spécial pour les enfants, en forme de cheval, monté sur trois ou quatre roues et dit aussi cheval mécanique.
VÉLOCIPÈDE n. m. (lat. velox, ocis, véloce, et pes, pedis, pied). Appareil à roues, pour se transporter au moyen d'un mécanisme mû par les pieds.
VÉLOCIPÉDIE (dî) n. f. Tout ce qui intéresse les vélocipèdes (évolution, industrie, sport, etc..)
VÉLOCIPÉDIQUE adj. Qui se rattache aux vélocipèdes : sport vélocipédique.
VÉLOCIPÉDISTE n. Personne qui se livre au sport du vélocipède.
VÉLOCITÉ n. f. (de véloce.) Vitesse, rapidité.
VÉLODROME n. m. (lat. velox, rapide, et gr. dromos, course). Piste à l'usage des vélocipédistes.
VELOT (lo) n. m. Peau de veau mort-né, avec laquelle on fabrique le vélin.
VELOURS n. m. (vx fr. velous ; du lat. villosus, velu). Etoffe rase d'un côté et couverte de l'autre de poils dressés, très serrés, maintenus par les fils du tissu : robe de velours de soie. Par anal. Objet extrêmement doux au toucher : le velours d'une pêche. Fam. Liaison incorrecte, par substitution de s ou de z à t. Patte de velours, patte d'un chat quand il rentre ses griffes. Fig. Faire patte de velours, caresser ceux à qui l'on cherche à nuire. Prov. : Habit de velours, ventre de son, pour se parer de beaux habits, il est des gens qui font maigre chère.
VELOUTÉ, E adj. Qui a l'aspect du velours : papier velouté. Doux comme du velours : fleur veloutée. N. m. Qualité de ce qui est velouté : le velouté d'une étoffe, d'un fruit.
VELOUTER (té) v. a. Donner l'apparence du velours.
VELOUTEUX, EUSE (teû, eu-ze) adj. Qui est couvert de poils comme le velours.
VELOUTIER (ti-é) n. et adj. m. Ouvrier qui fait du velours.
VELOUTINE n. f. Etoffe de soie du xviiie siècle. Poudre de riz préparée au bismuth.
VELTAGE (vèl) n. m. Mesurage à la velte.
VELTE (vèl-te) n. f. Ancienne mesure pour les liquides, variant suivant les pays et qui valait à Paris 7lit,45. Instrument qui sert à jauger les tonneaux.
VELTER (vèl-té) v. a. Mesurer avec une velte.
VELU, E adj. (lat. villutus). Couvert de poils.
VÉLUM (lom') n. m. (lat. velum). Grand voile qui sert de toiture à un cirque, à un vestibule, etc.
VELVET (vèl-vé) n. m. VELVANTINE ou VELVENTINE (vèl-van) n. f. (de l'angl. velvet, velours). Sorte de velours de coton.
VELVERETTE (vèl-ve-rè-te) n. f. Genre de velours de coton. (Vx.)
VELVOTE (vèl) n. f. Bot. Nom vulgaire de la véronique des champs.
VENAISON (nè-zon) n. f. (du lat. venatio, chasse). Chair de bête fauve : manger de la venaison.
VÉNAL, E, AUX adj. (lat. venalis). Qui s'achète à prix d'argent : une charge vénale. Fig. Intéressé. Qui fait pour de l'argent des choses que réprouve la conscience : un homme vénal.
VÉNALEMENT  adv. D'une manière vénale.
VÉNALITÉ n. f. État de ce qui est vénal.
VENANT (nan), E adj. Qui vient. Bien venant, qui vient bien, qui fait de grands progrès : un enfant bien venant. Payé régulièrement : six mille livres de rente bien venantes. N. m. Celui qui vient : les allants et les venants. A tout venant, au premier venu.
VENDABLE (van) adj. Qui peut être vendu : marchandises difficilement vendables. Ant. Invendable.
VENDANGE (van) n. f. (lat. vindemia). Récolte du raisin. Les raisins eux-mêmes : porter la vendange à la cuve. Temps de la récolte du raisin : se louer pour les vendanges. Loc. prov. : Adieu paniers, vendanges sont faites, il n'y a pas de raisin cette année ou, fig., c'est une affaire terminée.
VENDANGEABLE  adj. En état d'être vendangé.
VENDANGEOIR (van-dan-joir) n. m. Hotte ou panier de vendangeur.
VENDANGER (van-dan-jé) v. a. (Prend un e muet après le g devant a et o : il vendangea, nous vendangeons.) Récolter le raisin de : vendanger une vigne. Absol. Faire la vendange : vendanger de bonne heure.
VENDANGETTE (van-dan-jè-te) n. f. Nom vulgaire de la grive.
VENDANGEUR, EUSE (van, eu-ze) n. Qui fait la vendange.
VENDÉEN, ENNE (van-dé-in, è-ne) adj. et n. De Vendée : l'insurrection vendéenne.
VENDELIN (van) n. m. Petite nacelle dont se servent les pontonniers.
VENDÉMIAIRE  n. m. (du lat. vindemia, vendange). Premier mois de l'année républicaine, en France (du 22 septembre au 21 octobre.)
VENDETTA (vin-dèt-ta) n. f. (m. ital. signif. vengeance). En Corse, état d'inimitié provenant d'une offense ou d'un meurtre, s'étendant et se transmettant à tous les parents de la victime.
VENDEUR, EUSE (van-deur, eu-ze) n. Dont la profession est de vendre. Personne qui fait un acte de vente. (En ce sens, le fém. est venderesse.) Ant. Acheteur.
VENDRE (van-dre) v. a. (lat. vendere). Céder moyennant un prix convenu : vendre un objet trois francs. Faire le commerce de : vendre des meubles. Sacrifier à prix d'argent : vendre sa conscience. Trahir pour de l'argent : vendre un secret. Vendre chèrement sa vie, mourir en se défendant avec courage. Vendre son honneur, faire à prix d'argent une action honteuse. Ant. Acheter.
VENDREDI (van) n. m. Sixième jour de la semaine. Vendredi saint, jour anniversaire de la mort de Jésus-Christ.
VENDU, E (van) adj. Cédé moyennant un prix. Fig. Gagné par l'appât de l'argent : homme vendu au gouvernement. Substantiv. Personne vendue.
VÉNÉFICE n. m. (lat. venenum, poison, et facere, faire). Autrefois, empoisonnement accompagné de sortilège. (Vx.)
VENELLE  n. f. Petite rue. Enfiler la venelle, prendre précipitamment la fuite.
VÉNÉNEUX, EUSE  adj. (du lat. venenum, poison). Qui renferme du poison : champignon vénéneux. Animaux vénéneux, animaux qui, ingérés comme aliments, agissent sur l'économie à la manière des poisons. (Il ne faut pas les confondre avec les animaux venimeux.)
VÉNÉNIFÈRE adj. (lat. venenum, poison, et ferre, porter). Qui porte du venin ou du poison. (Peu us.)
VÉNÉNIFIQUE ou VÉNÉNIPARE adj. Qui forme, qui produit le poison.
VÉNÉNOSITÉ  n. f. Qualité de ce qui est vénéneux. (Peu us.)
VENER  v. a. (lat. venari). Chasser courre, en parlant d'un animal domestique dont on veut ainsi attendrir la chair. Faire vener de la viande, la faire mortifier avant de la manger.
VÉNÉRABLE adj. Digne de vénération : vieillard vénérable. N. m. Président d'une loge maçonnique.
VÉNÉRABLEMENT  adv. Avec respect, vénération. (Peu us.)
VÉNÉRATION  n. f. Respect profond et qui a quelque chose de religieux. Honneur qu'on rend aux personnes ou aux choses que l'on vénère.
VÉNÉRER  v. a. (lat. venerari. — Se conj. comme accélérer.) Avoir un respect religieux pour : vénérer des reliques. Avoir une estime respectueuse : vénérer un bienfaiteur.
VÉNERIE  n. f. (du lat. venari, chasser). Art de chasser avec des chiens courants. Administration des chasses d'un chef d'État.
VENET  n. m. Enceinte demi-circulaire de filets dormants verticaux pour retenir le poisson à marée basse.
VENETTE  n. f. Fam. Peur, alarme.
VENEUR n. m. (lat. venator). Celui qui chasse les bêtes fauves ou noires avec des chiens courants. Grand veneur, chef de la vénerie d'un souverain.
VÉNÉZUÉLIEN, ENNE  adj. et n. Du Venezuela.
VENEZ-Y-VOIR  n. m. invar. Chose qui mérite d'attirer l'attention (ne se dit que par ironie) : voilà un beau venez-y-voir.
VENGEANCE  n. f. Action de se venger ; de punir une offense : tirer vengeance de quelqu'un. Désir de se venger : ne respirer que la vengeance.
VENGER  v. a. (lat. vindicare. — Prend un e muet après le g devant a et o : il vengea, nous vengeons.) Tirer vengeance : venger une injure, la mort d'un parent. Se venger v. pr. Tirer vengeance : se venger d'un ennemi, d'une offense.
VENGEUR, ERESSE  n. et adj. Qui venge, qui punit : Jeanne d'Arc fut la vengeresse de la France.
VENIAT  n. m. invar. (mot lat. signif. qu'il vienne). Ordre donné par un juge supérieur à un juge inférieur de venir se présenter en personne pour rendre compte de sa conduite.
VÉNIEL, ELLE  adj. (du lat. venia, pardon). Péché véniel, péché léger, qui ne fait pas perdre la grâce. Ant. Péché mortel.
VÉNIELLEMENT  adv. D'une manière vénielle : pécher véniellement.
VENIMEUX, EUSE  adj. (du vx fr. venim, venin). Qui a du venin : animal venimeux. Fig. Méchant, envenimé : critique venimeuse.
VENIMOSITÉ (zi) n. f. Qualité de ce qui est venimeux.
VENIN n. m. (lat. venenum). Liquide malfaisant, sécrété chez certains animaux par un organe spécial et qui se communique par une piqûre ou une morsure : le venin de la vipère. Fig. Malignité, haine cachée : le venin de l'envie.
VENIR v. n. (lat. venire. — Je viens, tu viens, il vient, nous venons, vous venez, ils viennent. Je venais, nous venions. Je vins, nous vînmes. Je viendrai, nous viendrons. Je viendrais, nous viendrions. Viens, venons, venez. Que je vienne, que nous venions. Que je vinsse, que nous vinssions. Venant. Venu, e.) Se transporter d'un lieu dans celui où se trouve la personne qui parle, ou à laquelle on parle, ou de laquelle on parle : sa mère lui écrivit de venir près d'elle. Arriver, survenir : la mort vient sans qu'on s'en doute. Être apporté ; originaire : ce thé vient de la Chine. Être donné en partage : ce bien lui est venu de famille. Avoir lieu : il faut prendre le temps comme il vient. Se présenter à l'esprit : nos idées nous viennent involontairement. Provenir : la liberté vient du droit naturel. Dériver : ce mot vient du latin. Naître : il lui est venu une tumeur. Emaner : toute puissance vient de Dieu. Grandir : cet arbre vient bien. En venir à (ou jusqu'à), oser, être réduit à. Vouloir en venir, avoir comme objet dans ses actes, ses paroles. Venir au monde, naître. En venir aux mains, se battre. Venir à bout, réussir. Venir à rien, diminuer extrêmement ; n'avoir aucun succès. Venir de (avec un infin.), avoir accompli à l'instant même l'action marquée par le verbe : il vient de partir. Faire venir, mander, commander. Se faire bien venir, s'attirer de l'affection. Laisser venir, voir venir, attendre sans se presser d'agir. Voir venir quelqu'un, préjuger ses intentions. Ne faire qu'aller et venir, être toujours en mouvement.
VÉNITIEN, ENNE (si-in, è-ne) adj. et n. De Venise : la puissance vénitienne.
VENT (van) n. m. (lat. ventus). Air atmosphérique qui se déplace en suivant une direction déterminée : les vents alizés. Mouvement de l'air ainsi déplacé : se mettre à l'abri du vent. Air agité par un moyen quelconque : faire du vent avec un éventail. Air en général : ballon plein de vent. Gaz contenus dans le corps de l'homme et de l'animal : avoir des vents. Véner. Odeur qu'une bête laisse dans les lieux où elle a passé. Musiq. Instruments à vent, instruments de musique dont le son est formé par l'air qu'on y introduit. Fig. Impulsion, cause qui entraîne, abat, etc. : le vent de l'adversité. Aller comme le vent, très vite. Mettre flamberge au vent, tirer l'épée. Tourner à tout vent, être inconstant. Le nez au vent, la tête haute pour narguer ou pour chercher. En plein vent, dans un endroit découvert et exposé au vent. Des quatre vents, de tous les points de l'horizon et, par ext., de tous les pays. Avoir vent de quelque chose, en recevoir quelque avis. Avoir bon vent, avoir le vent favorable à la route. Être sous le vent, être en deçà d'un autre navire par rapport à la direction du vent. Prov. : Selon le vent, la voile, il faut proportionner ses entreprises à ses moyens. Le vent n'est ni chasseur, ni pêcheur, le vent est défavorable à la chasse et à la pêche. — Tant que la densité de l'air est égale partout, l'équilibre n'est point troublé et l'air ne se met point en mouvement ; mais, s'il devient plus léger sur un point, il s'élève, et les couches plus denses qui se précipitent pour remplir le vide ainsi formé donnent naissance à des courants aériens, connus sous le nom de vents. Leur cause vient, en général, de la différence de température sur deux points du globe. Si, en effet, de deux contrées voisines, l'une est plus échauffée que l'autre, il y a un vent inférieur qui va des parties plus froides vers le point échauffé, et un courant supérieur qui se dirige du point échauffé vers les parties plus froides. Les girouettes nous indiquent la direction des courants inférieurs, les nuages celle des vents plus élevés.
VENTAGE (van) n. m. Séparation du grain et des matières étrangères en faisant usage du van.
VENTAIL  n. m. ou VENTAILLE (van-ta, ll mll.) n. f. Partie de la visière des casques clos, par laquelle passait l'air. (V. la planche armure.)
VENTAISON (van-tè-zon) n. f. Maladie que contractent les céréales, lorsqu'elles ont subi l'action des vents violents et fréquents.
VENTE (van-te) n. f. Débit : marchandise de bonne vente. Cession moyennant un prix convenu : contrat de vente. Commerce de celui qui vend : la vente du lait. Réunion de carbonari ; lieu de cette réunion. Partie d'une forêt qui vient d'être coupée. — La vente est un contrat synallagmatique par laquelle une personne (vendeur) s'oblige à transférer la propriété d'une chose, et l'autre (acheteur) à payer le prix de cette chose. Le vendeur est tenu de délivrer la chose vendue et de garantir l'acheteur en cas d'éviction par un tiers ou de vices cachés, rendant la chose vendue impropre à son usage naturel. Il a le droit, en cas de non-payement du prix, de demander la résolution de la vente, et, s'il s'agit d'un objet mobilier, de le reprendre dans les huit jours, s'il est encore en la possession de l'acheteur. La vente peut être faite par acte authentique ou par acte sous seing privé ; les frais d'acte sont à la charge de l'acheteur. Les ventes d'immeubles peuvent être annulées si l'acheteur a été lésé dans la proportion de plus des 7/12es, sauf si la vente a été faite en justice.
VENTÉ, E (van-té) adj. Poussé par le vent : marée ventée.
VENTEAUX (van-tô) n. m. pl. Ouvertures garnies de soupapes, par lesquelles l'air extérieur pénètre et s'emmagasine à l'intérieur d'une soufflerie.
VENTER (van-té) v. impers. Faire du vent : il vente fort.
VENTEUX, EUSE  adj. Sujet aux vents : saison venteuse. Qui cause des vents dans le corps : légumes venteux.
VENTILATEUR (van) n. m. Appareil propre à renouveler l'air dans un lieu clos : ventilateur électrique.
VENTILATION (van, si-on) n. f. Action de ventiler.
VENTILER (van-ti-lé) v. a. (lat. ventilare). Renouveler l'air de : ventiler un tunnel. Dr. Evaluer la valeur respective des divers objets qui ont été vendus ensemble.
VENTILLON (van-ti, ll mll., on) n. m. Soupape qui ferme les venteaux d'un soufflet de forge.
VENTIS (van-ti) n. m. pl. Arbres abattus par le vent.
VENTOLIER (van-to-li-é) adj. m. Qui résiste au vent. Oiseau bon ventolier, qui se plaît à voler dans le vent.
VENTÔSE (van-tô-ze) n. m. (du lat. ventosus, venteux). Sixième mois de l'année républicaine, en France (du 19 février au 20 mars.)
VENTOUSE (van-tou-ze) n. f. Vase qu'on applique sur la peau pour y produire une irritation locale, en raréfiant l'air : appliquer des ventouses. Organes de la sangsue et de quelques autres animaux aquatiques. Ouverture pratiquée dans un conduit, dans un poêle, une cheminée, etc., pour donner passage à l'air. Dans un navire, hublot d'aération.
VENTOUSER (van-tou-zé) v. a. Appliquer des ventouses : ventouser un malade.
VENTOUSEUR, EUSE (van-tou-zeur, eu-ze) n. et adj. Celui qui pose des ventouses.
VENTRAL, E, AUX (van) adj. Qui appartient au ventre : la région ventrale.
VENTRE (van-tre) n. m. (lat. venter). Cavité du corps où sont les intestins. Région du corps où est située cette cavité. Par ext., renflement d'un mur ou d'un vase. Fig. Passion pour la bonne chère : ne songer qu'à son ventre. A plat ventre, tout de son long sur la partie antérieure du corps. Ventre à terre, avec une extrême vitesse. Avoir le ventre plein, être rassasié. A ventre déboutonné, avec excès ; de toutes ses forces. Mar. Partie renflée des œuvres vives d'un navire. Bas-ventre, v. à son ordre alph. Prov. Ventre affamé n'a point d'oreilles, l'homme pressé par la faim est sourd à tout ce qu'on peut lui dire.
VENTREBLEU ! (van) interj. Jurement familier.
VENTRE-SAINT-GRIS (van-tre-sin-gri) interj. Juron familier de Henri IV.
VENTRICULAIRE (van, lè-re) adj. Qui a rapport aux ventricules.
VENTRICULE (van) n. m. (lat. ventriculus). Nom donné à diverses cavités du corps humain : les ventricules du cœur.
VENTRIÈRE (van) n. f. Sangle qui passe sous le ventre du cheval. (On dit mieux sous-ventrière.) Pièce de bois placée au milieu d'autres pièces qu'elle sert à réunir. Pièce de bois placée provisoirement contre la carène d'un navire, pour l'empêcher de s'incliner pendant le lancement.
VENTRILOQUE (van) n. et adj. (lat. venter, tris, ventre, et loqui, parler). Personne qui a l'art de parler comme si sa voix venait du ventre.
VENTRILOQUIE (van, kî) n. f. Art du ventriloque.
VENTRIPOTENT (van, tan), E adj. (lat. venter, tris, ventre, et potens, puissant). Fam. Qui a un gros ventre ; ventru.
VENTRU, E (van) adj. Qui a un gros ventre.
VENU, E adj. Réussi, exécuté : estampe bien venue. Être bien, mal venu (ou, substantiv., le bien, le mal venu [en ce sens, on écrit aussi bienvenu, malvenu en un seul mot]), être bien, mal reçu. N. Le premier venu, la première venue, une personne quelconque : donner sa confiance au premier venu. N. m. Nouveau venu, celui qui est récemment arrivé.
VENUE (nû) n. f. Action de venir; arrivée. Fig. Croissance : arbre d'une belle venue. Tout d'une venue, sans irrégularité dans sa longueur. (Se dit d'une taille longue et droite.) Pl. Allées et venues, action d'aller et de venir plusieurs fois.
VÉNUS (nuss) n. f. Genre de mollusques lamellibranches, de taille moyenne, à coquilles ovales, côtelées, répandus dans toutes les mers.
VENVOLE [van] (À LA) loc. adv. (de a, là, et anc. adj. venvole, qui vole au vent). A la légère. (Vx.)
VÊPRE n. m. (lat. vesper). Le soir. (Vx.)
VÊPRES (vê-pre) n. f. pl. (lat. vesperæ ; de vesper, soir). Partie de l'office divin qu'on célèbre vers deux ou trois heures de l'après-midi, après nones et avant complies : dire, chanter les vêpres.
VER (vèr) n. m. (lat. vermis). Embranchement du règne animal, comprenant des animaux mous, contractiles, qui vivent en général dans les eaux et qui sont dépourvus de membres. (V. la planche mollusques, vers. — Ne pas confondre les vers avec diverses larves d'insectes qui vulgairement portent ce nom.) Ver blanc, larve du hanneton. Ver luisant, lampire, luciole. Ver solitaire, nom vulgaire du ténia. Ver à soie, espèce de chenille qui produit la soie. Ver rongeur, cause intérieure et incessante de ruine, de destruction, de douleur. Tirer les vers du nez à quelqu'un, lui faire dire ce qu'on veut savoir. Fig. et fam. avoir le ver solitaire, manger beaucoup. — L'élevage des vers à soie (sériciculture) se fait à l'air libre en Chine, mais le climat européen ne s'y prête pas aussi facilement, et il faut aux vers (bombyx ou, dans le midi de la France, magnan) un local spécial (magnanerie), où la température soit conduite d'une façon très régulière. Des œufs de vers à soie (graine) sortent de petites chenilles filiformes qui se mettent, dès leur éclosion, à consommer des quantités prodigieuses de feuilles de mûrier ; les vers changent plusieurs fois de peau (mue), puis ils choisissent sur des branches de genêts placées près d'eux une place où ils s'installent pour filer leur cocon. Celui-ci, déroulé dans l'eau chaude, donne un fil très ténu qui, mouliné, préparé de diverses manières, fournira la soie.
VÉRACITÉ n. f. (lat. veracitas ; de verax, véridique). Attachement constant à la vérité : avoir en tout de la véracité. Qualité de ce qui est conforme à la vérité : contester la véracité d’un fait.
VÉRANDA n. f. Galerie légère, établie sur toute la longueur des habitations de l'Inde et de l'extrême Orient, et qu'on imite en Europe dans certaines maisons particulières. Balcon couvert et fermé par des glaces, qu'on appelle aussi bow-window.
VÉRATRE n. m. Genre de colchicacées dont la racine est émétique, purgative, mais qui à dose trop forte peut déterminer la mort.
VERBAL, E, AUX (vèr) adj. (de verbe.) Qui n'est fait que de vive voix, par opposition à écrit : promesse verbale. Gram. Propre au verbe : forme verbale. Adjectif verbal, adjectif tiré du verbe et ayant la forme du participe présent. — L'adjectif verbal varie (on aime les enfants obéissants), tandis que le participe présent est toujours invariable (on aime les enfants obéissant à leurs parents.)
VERBALEMENT (vèrba-le-man) adv. De vive voix.
VERBALISATION (vèr, za-si-on) n. f. Action de verbaliser.
VERBALISER (vèr, zé) v. n. Dresser un procès-verbal : verbaliser contre un chasseur sans permis.
VERBASCÉES (vèr-ba-sé) n. f. pl. Bot. Tribu des scrofulariacées. S. une verbascée.
VERBE (vèr-be) n. m. (du lat. verbum, parole). Parole. Avoir le verbe haut, avoir un timbre de voix élevé. Fig. Parler avec hauteur. Gramm. Partie du discours qui exprime une action ou un état sous une forme variable, suivant les dispositions du sujet qui parle : il y a cinq sortes de verbes : le verbe actif, le verbe passif, le verbe neutre, le verbe pronominal et le verbe impersonnel ou unipersonnel. (V. ces mots.) Verbe auxiliaire, v. auxiliaire. — Le verbe est sujet à quatre modifications ou changements de forme : il peut changer de personne, de nombre, de temps et de mode. Il se compose de deux parties distinctes : le radical et la terminaison ; et, d'après la terminaison du présent de l'infinitif, on divise les verbes en quatre classes ou terminaisons. On distingue enfin les verbes réguliers, irréguliers et défectifs. (V. chacun des mots imprimés en italique.)
VERBE (vèr-be) n. m. La deuxième personne de la sainte Trinité, incarnée en Jésus-Christ : et le Verbe s'est fait chair.
VERBÉNACÉES (vèr, sé) n. f. pl. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type la verveine. S. une verbénacée.
VERBÉRATION (vèr, si-on) n. f. (du lat. verberare, frapper). Vibration de l'air qui produit le son. (Vx.)
VERBEUX, EUSE  adj. (du lat. verbum, parole). Qui abonde en paroles inutiles : orateur verbeux.
VERBIAGE (vèr) n. m. (même étymol. qu'à l'art. précéd.). Abondance de paroles inutiles.
VERBIAGER (vèr-bi-a-jé) v. n. (de verbiage. — Prend un e muet après le g devant a et o : il verbiagea, nous verbiageons.) Employer beaucoup de paroles pour dire peu de chose. (Peu us.)
VERBOQUET (vèr-bo-kè) n. m. Corde attachée à la flèche d'un clocher, pour hisser les derniers éléments de la charpente. Cordage qui sert à diriger, du sol, un fardeau que l'on hisse pour l'empêcher de heurter les murs.
VERBOSITÉ (vèr-bô-zi-té) n. f. (de verbeux.) Superfluité de paroles.
VER-COQUIN (vèr-ko-kin) n. m. Sorte de vertige qui atteint certains animaux, et que l'on attribue à la présence d'un ver qu'ils ont dans le cerveau. Nom donné au ver lui-même. Pl. des vers-coquins.
VERDAGE (vèr) n. m. Récolte en fleur, enterrée pour servir d'engrais.
VERDAL (vèr) n. m. Masse épaisse de verre, que l'on a coulée en bloc.
VERDÂTRE (vèr) adj. Qui tire sur le vert : couleur, teint verdâtre.
VERDELET, ETTE (vèr-de-lè, è-te) adj. Vin verdelet, un peu vert, acide. Fig. Vieillard verdelet, qui a encore de la vigueur.
VERDERIE (vèr-de-rî) n. f. Etendue de bois placée sous la surveillance d'un verdier.
VERDET (vèr-dè) n. m. Vert-de-gris.
VERDEUR (vèr) n. f. (de vert). État du bois qui n'est pas encore sec. Défaut de maturité des fruits. Force du vin. Fig. Jeunesse et vigueur : la verdeur de l'âge. Acreté des paroles : la verdeur d'un propos.
VERDICT (vèr-dikt) n. m. (m. angl., dérivé du lat. vere dictum, véritablement dit). Réponse faite par le jury aux questions posées par la cour : verdict d'acquittement. Par ext. Jugement rendu en matière quelconque : le verdict de l'opinion publique.
VERDIER (vèr-di-é) n. m. Genre d'oiseaux passereaux coninostres à plumage vert, répandus en Europe et en Asie. (On dit aussi verdale n. f.)
VERDIER (vèr-di-é) n. m. (du lat. viridarius, qui garde un verger). Anciennement, officier des eaux et forêts.
VERDILLON (vèr-di, ll mll., on) n. m. Petite tringle servant à fixer le commencernent de la chaîne d'un métier de haute lice dans le rouleau. Levier servant à détacher les blocs d'ardoise.
VERDIR (vèr) v. a. Rendre vert : la lumière verdit les feuilles. V. n. Devenir vert : les prairies verdissent au printemps.
VERDISSAGE (vèr-di-sa-je) n. m. Action de donner la teinte verte.
VERDISSANT (vèr-di-san), E adj. Qui devient vert : rameaux verdissants.
VERDISSEMENT (vèr-di-se-man) n. m. Action de verdir. (Peu us.)
VERDOYANT (vèr-doi-ian), E adj. Qui verdoie.
VERDOYER (vèr-doi-ié) v. n. (Se conj. comme aboyer.) Être de couleur verte : les campagnes commencent à verdoyer.
VERDURE (vèr) n. f. Couleur verte des arbres, des plantes : la verdure des prés. Herbe, feuillage vert : se coucher sur la verdure. Plantes potagères : la verdure est rafraîchissante. Tenture de tapisserie, qui représente généralement des arbres.
VERDURETTE (vèr-du-rè-te) n. f. Broderies vertes : l'habit à verdurette des académiciens.
VERDURIER (vèr-du-ri-é), ÈRE n. Qui vend des herbes, de la salade, etc.
VÉRÉTILLE (ll mll.) n. m. Genre d'anthozoaires, constituant des colonies de polypes qui vivent dans les mers chaudes. ( V. la planche mollusques.)
VÉREUX, EUSE (reû, eu-ze) adj. Qui a des vers : fruit véreux. Fig. Suspect, mauvais : créance véreuse. D'une honnêteté contestable : homme d'affaires véreux.
VERGE  n. f. (lat. virga). Petite baguette longue et flexible. Tringle de métal : verge de cuivre. Instrument de correction formé d'une baguette flexible et plus ordinairement d'une poignée de brindilles : être battu de verges. Baguette garnie d'ivoire, portée par les huissiers. Morceau de baleine garnie d'ivoire, insigne des bedeaux. Ancienne mesure agraire, valant un quart d'arpent. Tige d'une ancre. Fléau de certaines balances. Membre viril.
VERGÉ, E (vèr) adj. Etoffe vergée, renfermant des fils plus gros ou plus teintés que le reste. Papier vergé, où il y a des vergeures.
VERGÉE (vèr-jé) n. f. Ancienne mesure agraire, qui valait 40 perches.
VERGEOISE (vèr-joi-ze) n. f. Sucre fabriqué avec des déchets de raffinerie. Grande forme dans laquelle on coule le sucre pour le transformer en pain.
VERGER (vèr-jé) n. m. (lat. viridarium). Lieu planté d'arbres fruitiers.
VERGER (vèr-jé) v. a. (Prend un e muet après le g devant a et o : il vergea, nous vergeons.) Mesurer avec la verge.
VERGERON (vèr) n. m. Petite verge.
VERGETÉ, E (vèr) adj. Blas. Se dit de l'écu partagé en vergettes. Parsemé de vergetures : peau, figure vergetée.
VERGETER (vèr-je-té) v. a. (Prend deux t devant une syllabe muette : il vergettera.) Nettoyer avec une vergette : vergeter un habit. Rayer comme de petites marques de verges.
VERGETIER, ÈRE n. Celui, celle qui fabrique ou vend des vergettes et diverses espèces de brosses.
VERGETTE  n. f. Brosse pour les habits. Blas. Pal rebattu cinq fois ou au delà.
VERGETURES  n. f. Pl. Raies provenant de la distension de la peau.
VERGEURE  n. f. Fils de laiton attachés sur la forme où l'on coule le papier. Marques qu'ils y laissent.
VERGISSMEINNICHT (fèr-ghiss-ma-in'-nicht) n. m. (mot allem. signif. ne m'oubliez pas). Nom allemand du myosotis.
VERGLACER  v. impers. (Prend une cédille sous le c devant l'a : il verglaça, il verglaçait.) Faire du verglas : pavé verglacé. (Peu us.)
VERGLAS  n. m. Couche de glace mince et glissante, qui couvre parfois le sol.
VERGNE  ou VERNE  n. m. Nom vulgaire de l'aune.
VERGOBRET  n. m. (m. gaulois). Sorte de dictateur annuel des Eduens et de quelques autres peuples de la Gaule, élu par les druides, et qui seul pouvait prononcer une condamnation capitale.
VERGOGNE  n. f. (lat. verecundia). Honte, pudeur : homme sans vergogne.
VERGUE (vèr-ghe) n. f. Longue pièce de bois placée horizontalement sur un mât, et destinée à soutenir la voile.
VÉRIDICITÉ n. f. (de véridique). Qualité de celui qui dit la vérité. Conformeité entière à la vérité : véridicité d'un récit. (Peu us.) Ant. Mensonge.
VERIDIQUE adj. (lat. verus, vrai, et dicere, dire). Qui a l'habitude de dire la vérité : homme véridique. Conforme à la vérité : témoignage véridique. Ant. Mensonger.
VÉRIDIQUEMENT (ke-man) adv. D'une manière véridique : rapporter véridiquement un fait.
VÉRIFICATEUR n. et adj. m. Celui qui est commis pour faire des vérifications : vérificateur des poids et mesures.
VÉRIFICATIF, IVE adj. Qui sert de vérification.
VÉRIFICATION  n. f. Action de vérifier : vérification d'un compte. Vérification d'écriture, examen fait en justice d'un acte sous seing privé. Vérification des pouvoirs, examen par une assemblée élective de la validité de l'élection de chacun de ses membres.
VÉRIFIER (fi-é) v. a. (lat. verus, vrai, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Examiner si une chose est telle qu'elle doit être ou qu'on l'a déclarée : vérifier une assertion. Justifier, confirmer : l'événement vérifie sa prédiction.
VÉRIN n. m. Machine composée d'une vis et de deux écrous, servant à soulever de grands fardeaux.
VÉRINE n. f. (de Varinas, v. du Venezuela.) Nom de la meilleure espèce de tabac cultivée en Amérique.
VÉRINE ou VERRINE (vèr) n. f. Mar. Lampe qui servait autrefois à éclairer le timonier pendant la nuit. Bout de filin volant terminé par un croc, et qui sert à haler les chaînes d'un navire.
VÉRITABLE adj. Conforme à la vérité : histoire véritable. Qui est réellement ce qu'exprime le mot auquel on applique cette qualification : un véritable capitaine. Véridique : récit véritable. (Vx.) Ant. Faux.
VÉRITABLEMENT  adv. Conformément à la vérité. (Peu us.) De fait, réellement : être véritablement heureux. Ant. Faussement.
VÉRITÉ n. f. (lat. veritas). Qualité de ce qui est vrai. Conformeité de ce qu'on dit avec ce qui est : jurer de dire la vérité. Chose vraie, principe certain : vérités mathématiques. Sincérité, bonne foi : parler avec l'accent de la vérité. Peint. et sculpt. Expression fidèle de la nature : il y a de la vérité dans cette tête. Pl. Dire à quelqu'un ses vérités, lui reprocher librement ses fautes, ses défauts. Loc. adv. : En vérité, certainement. A la vérité, il est vrai, je conviens que. Prov. Toutes vérités ne sont pas bonnes à dire, il n'est pas toujours prudent de dire ce que l'on sait, quelque vrai que cela puisse être. Il n'y a que la vérité qui offense, les reproches vraiment pénibles sont ceux qu'on a mérités. Ant. Mensonge.
VERJUS (vèr-ju) n. m. (de vert, et jus). Suc acide, que l'on extrait du raisin cueilli vert.
VERJUTÉ, E (vèr) adj. Préparé au verjus : sauce verjutée. Acide comme du verjus : vin blanc verjuté.
VERJUTER (vèr-ju-té) v. a. Mettre du verjus comme assaisonnement : verjuter une sauce. (Peu us.)
VERMEIL, EILLE (vèr-mè, l mll., me, ll mll.) adj. (du lat. vermiculus, petit ver, cochenille). D'un rouge un peu plus foncé que l'incarnat : lèvres vermeilles. N. m. Argent doré : médaille de vermeil.
VERMICELIER  n. m. Fabricant de vermicelle et d'autres pâtes.
VERMICELLE (vèr-mi-sè-le) ou VERMICEL (vèr-mi-sèl) n. m. (de l'ital. vermicelli, petits vers). Pâte à potages, en forme de fils déliés. Potage fait avec cette pâte façonnée.
VERMICELLERIE (vèr-mi-sè-le-rî) n. f. Fabrication, fabrique de vermicelle.
VERMICIDE (vèr) adj. Qui tue les vers.
VERMICULAIRE (vèr, lè-re) adj. Qui ressemble aux vers : mouvement vermiculaire. Contraction successive des différentes parties d'un canal musculeux.
VERMICULÉ, E (vèr) adj. (lat. vermiculatus). Archit. Dont les ornements représentent des traces de vers : colonne vermiculée.
VERMICULURES  n. f. pl. Refouillements ornementaux, représentant des traces de vers. V. ornements.
VERMIFICATION (vèr, si-on) n. f. Production des vers.
VERMIFORME (vèr) adj. (du lat. vermis, ver, et de forme). En forme de ver.
VERMIFUGE (vèr) adj. (lat. vermis, ver, et fugare, chasser). Se dit des remèdes propres à détruire les vers intestinaux (semen-contra, santonine, absinthe, tanaisie, etc..) N. m. : un vermifuge.
VERMILLE (vèr, ll mll.) n. f. Syn. de ligne de fond et de traînée.
VERMILLER  v. n. Se dit du sanglier et du cochon, qui fouillent la terre pour y trouver des vers, des racines.
VERMILLON  n. m. (de vermeil). Sulfure rouge de mercure pulvérisé ou cinabre. Couleur qu'on en tire. Fig. Couleur semblable au cinabre : le vermillon des joues.
VERMILLONNER  v. a. Enduire, peindre de vermillon.
VERMILLONNER  v. n. Véner. En parlant du blaireau, fouir la terre pour y trouver des tubercules, des racines.
VERMINE  n. f. (du lat. vermis, ver). Insectes malpropres, nuisibles : mendiant dévoré de vermine. Fig. Ce qui ronge, ce qui détruit progressivement.
VERMINEUX, EUSE (vèr-mi-neû, eu-ze) adj. Méd. Se dit des maladies produites par les vers intestinaux.
VERMINIÈRE  n. f. Fosse où l'on fait développer des vers ou larves d'insectes qu'on destine à la nourriture des volailles.
VERMIS  n. m. Partie du cervelet qui a un aspect vermiforme.
VERMISSEAU (vèr-mi-sô) n. m. Petit ver de terre. Fig. Être faible et vil : l'homme n'est qu'un vermisseau en face de la nature.
VERMIVORE adj. (lat. vermis, ver, et vorare, dévorer). Qui se nourrit de vers.
VERMOULER (vèr-mou-lé) (SE) v. pr. Commencer à devenir vermoulu.
VERMOULU, E (vèr) adj. (de ver, et moulu). Piqué des vers : bois vermoulu.
VERMOULURE (vèr) n. f. (de vermoulu). Trace que laissent les vers dans ce qu'ils ont rongé. Poudre de bois, qui sort des trous faits par les vers.
VERMOUT ou VERMOUTH  n. m. (de l'allem. vermut, absinthe). Vin blanc, dans lequel on a fait infuser différentes substances amères et toniques.
VERNACULAIRE (vèr, lè-re) adj. (du lat. vernaculus, indigène). Qui est propre au pays : nom vernaculaire. N. m. Langue propre à un pays indigène.
VERNAL, E, AUX adj. (lat. vernalis). Qui se rapporte au printemps. Point vernal, point équinoxial du printemps.
VERNATION n. f. Syn. de préfoliation.
VERNE n. m. V. vergne.
VERNICIFÈRE  adj. Qui produit du vernis.
VERNIER n. m. (du n. de l'inventeur.) Petit instrument de géométrie, au moyen duquel on peut mesurer avec la plus grande précision : le vernier se compose d'une petite règle mobile qui glisse le long d'une grande.
VERNIR v. a. Enduire de vernis. Ant. Dévernir.
VERNIS n. m. Enduit dont on couvre la surface de certains ouvrages pour les préserver de l'action de l'air, de l'humidité, ou pour leur donner de l'éclat. Nom donné à divers végétaux qui fournissent des vernis : le vernis du Japon. Fig. Eclat, apparence brillante : couvrir ses vices d'un vernis d'élégance.
VERNISSAGE n. m. Action de vernir ; résultat de cette action. Jour qui précède l'ouverture d'une exposition de tableaux.
VERNISSÉ, E adj. Enduit de vernis, en parlant des poteries.
VERNISSER (vèr-ni-sé) v. a. Vernir de la poterie.
VERNISSEUR (vèr-ni-seur) n. et adj. m. Artisan qui fait ou emploie des vernis.
VERNISSURE (vèr-ni-su-re) n. f. Application du vernis. Vernis appliqué.
VERNONIE (vèr-no-nî) n. f. Genre de composées laticifères à racine fébrifuge, des régions chaudes.
VÉROLE (petite) n. f. Syn. de variole.
VÉRONIQUE n. f. Genre de scrofularinées à fleurs bleues, qui croissent dans nos pays.
VÉRONIQUE n. f. Relique conservée à Saint-Pierre de Rome, et où l'on voit le linge avec lequel, selon la tradition, une femme de Jérusalem, nommée Véronique, essuya le front de Jésus montant au Calvaire, et sur lequel resta imprimée l'image du Sauveur.
VERRAT (vè-ra) n. m. (lat. verres). Pourceau mâle.
VERRE (vè-re) n. m. (lat. vitrum). Corps solide, transparent et fragile, produit de la fusion d'un sable siliceux mêlé de potasse ou de soude : le verre est très cassant. Objet fait de verre : verre de montre. Vase à boire, fait de verre ; ce qu'il contient : un verre de vin. Verre double, verre très épais. Maison de verre, maison où il n'y a rien de secret. Petit verre, liqueur alcoolique qu'on prend dans un verre de petite dimension : boire un petit verre. — Le verre. dont l'invention est attribuée aux Phéniciens, est obtenu par la fusion dans des creusets (ou pots) d'un mélange de silice (sable) avec des sels de soude, de potasse (verre ordinaire) ou de plomb (cristal.) Les creusets sont placés dans des fours où la température est poussée jusqu'à 1.000°. Cueilli avec une canne que l'on plonge dans les creusets par une ouverture (ouvreau) pratiquée dans la paroi du four, le verre pâteux est travaillé, soufflé, moulé, étiré, pour donner des bouteilles, des vitres, des objets de gobeleterie, des tubes, etc. Les glaces sont obtenues par coulage ; on sort du four le creuset tout entier et l'on en verse le contenu sur une immense table de fonte. Tous les objets de verre, avant d'être livrés au commerce et indépendamment des façons qu'on leur fait subir ou des décors dont on les agrémente, doivent être recuits c'est-à-dire refroidis lentement, pour être moins cassants. Outre les mille objets à l'usage domestique, le verre sert encore à fabriquer les verres optiques et les instruments si nombreux utilisés dans les laboratoires. Ramolli au four et comprimé fortement, il donne la pierre de verre, qu'on emploie au revêtement des murs et même au pavage des rues.
VERRÉ, E (vè-ré) adj. Saupoudré de verre en poudre : papier verré.
VERRÉE (vè-ré) n. f. Contenu d'un verre. (Peu us.)
VERRERIE (vè-re-rî) n. f. Art de faire le verre. Usine où on le fabrique. Ouvrages de verre.
VERRIER (vè-ri-é) n. m. Celui qui fait ou vend le verre : les nobles, sous l'ancien régime, pouvaient exercer sans déroger le métier de verrier. Panier d'osier ou de fil de fer, pour mettre les verres à boire. Adjectiv. Peintre verrier, peintre sur verre.
VERRIÈRE (vè-ri) ou VERRINE (vè-ri-ne) n. f. Cuvette où l'on place des verres à pied. Vitre percée devant un tableau, une châsse, etc., pour les protéger. Fenêtre garnie de vitraux peints. Grand vitrail : les verrières de Notre-Dame.
VERROTERIE (vè-ro-te-rî) n. f. Petits ouvrages de verre, coloriés et travaillés, dont on fait des colliers, des bracelets, etc. : les nègres affectionnent particulièrement la verroterie.
VERROU (vè-rou) n. m. (du lat. veruculum, petite broche). Pièce de métal qui va et vient entre deux crampons et que l'on pousse pour fermer une porte ou une fenêtre. Fig. Sous les verrous, en prison. Porter l'épée en verrou, la porter horizontalement.
VERROUILLER (vè-rou, ll mll., é) v. a. Fermer au verrou : verrouiller sa porte. Enfermer : verrouiller un prisonnier.
VERRUCAIRE (vè-rukè-re) n. f. Genre de lichens, qui croissent sur les branches mortes.
VERRUE (vè-rû) n. f. (lat. verruca). Petite excroissance de chair, qui vient surtout au visage et aux mains. Fig. Vice, défaut.
VERRUQUEUX, EUSE (vè-ru-keû, eu-ze) adj. Rempli de verrues : mains verruqueuses.
VERS (vèr) n. m. (lat. versus). Assemblage de mots rythmés d'après la quantité des syllabes, comme en latin ou en grec (vers métriques) ; d'après leur accentuation, comme en allemand ou en anglais (vers rythmiques) ; ou d'après leur nombre, comme en français (vers syllabiques.) Vers faux, vers qui pèche contre les règles. Vers libres, de différentes mesures. Vers blancs, non rimés.
VERS (vèr) prép. (du lat. versus, tourné). Dans la direction de : tourner les yeux vers le ciel. A peu près au temps où : vers midi.
VERSAGE (vèr) n. m. Opération consistant à vider les wagons, bennes, etc., à mesure qu'ils sont amenés au four. Premier labour donné aux jachères.
VERSANT (vèr-san) n. m. Pente d'un des côtés d'une chaîne de montagnes.
VERSANT (vèr-san), E adj. Sujet à verser, en parlant d'une voiture.
VERSATILE (vèr) adj. (du lat. versatilis, facile à tourner). Sujet à changer, changeant ; inconstant : esprit versatile. (Ne s'emploie qu'au fig.)
VERSATILITÉ (vèr) n. f. État de ce qui est versatile : la versatilité des opinions.
VERSE (vèr-se) n. f. Action de verser : la verse du grain. Accident par lequel les moissons sur pied sont couchées à terre. A verse loc. adv. Abondamment, en parlant de la pluie qui tombe.
VERSE (vèr-se) adj. (du lat. versus, tourné). Géom. Sinus verse, partie du rayon d'un arc comprise entre l'arc et le pied du sinus.
VERSÉ, E (vèr) adj. Blas. Syn. de renversé.
VERSÉ, E (vèr) adj. Exercé, expérimenté : versé dans les sciences.
VERSEAU (vèr-sô) n. m. Pente du dessus d'un entablement non couvert.
VERSEMENT (vèr-se-man) n. m. Action de verser de l'argent dans une caisse : échelonner une souscription en plusieurs versements.
VERSER (vèr-sé) v. a. (lat. versare). Répandre, faire couler : verser du blé dans un sac ; verser à boire. Faire tomber, en parlant de la voiture que l'on conduit, ou des personnes qu'elle renferme. Fournir en payement : verser mille francs. Fig. Faire passer dans : verser ses chagrins dans le cœur d'un ami. Verser son sang, donner sa vie. Verser des larmes, pleurer. V. n. Tomber sur le côté, en parlant des voitures. Être renversé par le vent, en parlant des blés.
VERSET (vèr-sè) n. m. Chacun des petits paragraphes qu'il est d'usage de numéroter dans la Bible. Dans l'office du bréviaire, paroles tirées de l'Ecriture et suivies presque toujours d'un répons. Signe typographique en forme de V barré (V), que l'on emploie pour indiquer les versets.
VERSEUR (vèr) n. m. Celui qui verse, dans un café. Employé des Halles de Paris, qui distribue le poisson par lots, avant la vente à la criée.
VERSEUSE (vèr-seu-ze) n. f. Cafetière à poignée droite.
VERSICOLORE (vèr) adj. (lat. versus, changé, et color, couleur). Qui a plusieurs couleurs : ruban versicolore.
VERSICULE (vèr) ou VERSICULET (vèr, lè) n. m. Petit vers.
VERSIFICATEUR (vèr) n. m. Celui qui fait des vers : un habile versificateur.
VERSIFICATION (vèr, si-on) n. f. Art de faire des vers : traité de versification. Facture des vers : versification élégante.
VERSIFIER (vèr-si-fi-é) v. n. (lat. versus, vers, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Faire des vers : versifier avec grâce. V. a. Mettre en vers : versifier une fable.
VERSION (vèr) n. f. (lat. versio ; de vertere, tourner). Traduction d'une langue dans une autre : version arabe, chaldaïque. Traduction que font les élèves d'une langue étrangère dans leur propre langue, par opposition à thème : version latine. Manière de raconter un fait : il y a sur cet accident plusieurs versions.
VERSO (vèr) n. m. (m. lat..) Revers d'un feuillet, par opposition à recto. Pl. des versos.
VERSOIR (vèr) n. m. Partie de la charrue qui jette la terre de côté. V. charrue.
VERSTE  n. f. Mesure itinéraire de Russie (1.067 m)
VERT, E adj. (lat. viridis). Qui est d'une couleur particulière, produite par la combinaison du jaune et du bleu et très répandue dans la nature végétale : herbe verte. Qui a encore de la sève, et n'est pas encore sec : bois vert. Frais, nouveau : légume vert. Qui n'est pas mûr : raisin vert. Fig. Resté vigoureux, malgré les années : vieillard encore vert. Rude, vif : une verte réprimande. Fam. Leste, grivois : en dire de vertes. Vin vert, qui n'est pas fait et a conservé une partie de son acidité. Volée de bois vert, volée de coups vigoureux. N. m. Couleur verte : aimer le vert ; des étoffes vert foncé. Fourrage frais, que l'on fait manger aux chevaux : mettre un cheval au vert. Fig. Se mettre au vert, aller se reposer à la campagne. Prendre sans vert, prendre au dépourvu.
VERT-DE-GRIS  n. m. Oxyde de cuivre. Acétate basique de cuivre ou verdet.
VERT-DE-GRISÉ, E  adj. Couvert de vert-de-gris.
VERTÉBRAL, E, AUX  adj. Qui a rapport aux vertèbres : la colonne vertébrale. (V. colonne..)
VERTÈBRE  n. f. (lat. vertebra). Chacun des petits os formant l'épine dorsale : les vertèbres sont percées d'un trou par où passe la moëlle épinière.
VERTÉBRÉ, E  adj. Se dit des animaux qui ont des vertèbres. N. m. pl. Grande division du règne animal, comprenant ceux qui sont pourvus d'un squelette. (On les divise en cinq ordres : les poissons, les reptiles, les batraciens, les oiseaux et les mammifères.) S. un vertébré.
VERTÉBRO-ILIAQUE  adj. Qui appartient aux vertèbres et à l'os iliaque.
VERTELLE  n. f. Bonde qui ferme les varaignes des marais salants.
VERTEMENT  adv. Avec énergie, vivacité : relever vertement une inconvenance.
VERTERELLE  n. f. Anneau dans lequel glisse un verrou. Penture de gouvernail. (On dit aussi vertenelle et vertevelle.)
VERTET (vèr-tè) n. m. Cône métallique, sorte de virole dont on garnit la pointe du fuseau.
VERTEX (vèr-tèks) n. m. (m. lat. signif. sommet). Sommet de la tête. (Peu us.)
VERTICAL, E, AUX (vèr) adj. Perpendiculaire au plan de l'horizon : plan vertical. N. f. Direction du fil à plomb. (V. la planche lignes.) N. m. Astr. Grand cercle de la sphère céleste, qui contient la verticale du lieu d'observation.
VERTICALEMENT (vèr, man) adv. Perpendiculairement à l'horizon : dresser verticalement un piquet.
VERTICALITÉ  n. f. État de ce qui est vertical : vérifier la verticalité d'un mur.
VERTICILLE  n. m. (lat. verticillus. Bot. Assemblage de feuilles, de fleurs, de rameaux autour du même point d'une tige.
VERTICILLÉ, E  adj. Bot. En forme de verticille : feuille verticillée. (V. la planche plante.)
VERTIGE (vèr) n. m. (du lat. vertigo, tournoiement). Sentiment d'un défaut d'équilibre dans l'espace. Etourdissement. Fig. Egarement d'esprit.
VERTIGINEUSEMENT (vèr, ze-man) adv. D'une manière vertigineuse. (Peu us.)
VERTIGINEUX, EUSE (vèr, neû, eu-ze) adj. Qui donne le vertige : hauteur vertigineuse. Qui est de la nature du vertige : affection vertigineuse.
VERTIGO  n. m. (mot lat. signif. tournoiement). Maladie des chevaux, qui se manifeste par le désordre des mouvements. Fig. Caprice, fantaisie.
VERTU  n. f. (lat. virtus). Disposition constante de l'âme qui porte à faire le bien et à éviter le mal : la vertu a des degrés. Chasteté, en parlant des femmes. Propriétés, efficacité : vertu des plantes. En vertu de loc. prép. En conséquence de : en vertu d'un jugement. Ant. Vice.
VERTUBLEU ou VERTUCHOU (vèr) interj. Sorte de juron ancien.
VERTUEUSEMENT (vèr, ze-man) adv. D'une manière vertueuse. Ant. Vicieusement.
VERTUEUX, EUSE (vèr-tu-eû, eu-ze) adj. Qui a de la vertu : homme vertueux. Qui est inspiré par la vertu : action vertueuse. Ant. Vicieux, corrompu.
VERTUGADIN (vèr) n. m. Bourrelet que les femmes portaient par-dessous leur jupe pour la faire bouffer. Robe rendue bouffante par un de ces bourrelets. (On disait aussi vertugade, vertugale et vertugarde, n. f.) Pelouse de gazon, en glacis et en amphithéâtre.
VERVE (vèr-ve) n. f. Chaleur d'imagination qui anime le poète, l'orateur, le causeur, etc. : être en verve.
VERVEINE (vèr-vè-ne) n. f. (lat. verbena). Genre de verbénacées, à fleurs bleues officinales et ornementales de nos pays.
VERVELLE (vèr-vè-le) n. f. Anneau qu'on mettait aux pieds des oiseaux et qui portait la marque de leur propriétaire.
VERVEUX, EUSE  adj. Qui a de la verve : un orateur verveux.
VERVEUX (vèr-veû) n. m. Sorte de filet en entonnoir, pour prendre du poisson.
VÉSANIE (za-nî) n. f. (du lat. vesanus, insensé). Nom générique des différentes lésions des facultés intellectuelles.
VESCE (vè-se) n. f. (lat. vicia). Genre de légumineuses papilionacées de nos pays, cultivées comme fourragères. Graine qu'elles produisent.
VESCERON (vè-se) n. m. Petite vesce des moissons.
VÉSICAL, E, AUX (zi) adj. Qui a rapport à la vessie : veine vésicale ; calcul vésical.
VÉSICANT (zi-kan), E adj. (lat. vesicans). Méd. Qui fait naître des ampoules sur la peau : cataplasme vésicant. N. m. : un vésicant.
VÉSICATION (zi-ka-si-on) n. f. Action produite par un médicament vésicant.
VÉSICATOIRE (zi) n. m. (du lat. vesica, ampoule). Médicament externe, qui fait venir des vésicules à la peau. Adjectiv. : topique vésicatoire.
VÉSICULAIRE (zi-ku-lè-re) adj. Qui est en forme de vésicule. Qui présente des vésicules : tissu vésiculaire. Bot. Se dit de petites cavités en forme de vésicules, dans lesquelles s'amassent de l'air ou des liquides spéciaux. Pathol. Elevure hémisphérique ou conique de l'épidémie, pleine de sérosité.
VÉSICULATION (zi, si-on) n. f. Production de vésicules. (Peu us.)
VÉSICULE (zi) n. f. (lat. vesicula). Anat. Sac membraneux, semblable à une petite vessie.
VÉSICULEUX, EUSE (zi-ku-leû, eu-ze) adj. Qui a la forme d'une petite vessie, d'une vésicule.
VESOU (zou) n. m. (m. créole). Liquide qui sort de la canne à sucre quand on l'écrase.
VESPASIENNE  n. f. (de Vespasien, empereur romain, qui avait établi un impôt sur les urinoirs). Urinoir en forme de guérite.
VESPÉRAL, E, AUX (vès-pé-ral) adj. (du lat. vesper, soir). Qui a rapport au soir : clarté vespérale. N. m. Livre d'église, contenant l'office des vêpres.
VESPERTILION (vès-pèr) n. m. Genre de chauves-souris à grandes oreilles, communes en France.
VESPERTILIONIDÉS (vès-pèr) n. m. pl. Famille de mammifères chiroptères. S. un vespertilionidé.
VESPÉTRO (vès) n. m. Liqueur spiritueuse et stomachique, obtenue en faisant macérer dans de l'eau-de-vie des graines d'angélique, de fenouil, d'anis, de coriandre.
VESSE (vè-se) n. f. Vent qui sort sans bruit de l'anus.
VESSE-DE-LOUP (vè-se-de-lou) n. f. Sorte de champignon. Pl. des vesses-de-loup.
VESSER (vè-sé) v. n. (lat. visire). Lâcher une vesse.
VESSEUR, EUSE  n. Qui vesse fréquemment.
VESSIE (vè-sî) n. f. (lat. vesica). Sac membraneux, qui reçoit et contient l'urine. Vessie natatoire, poche remplie de gaz que l'on trouve dans l'abdomen de certains poissons, et qui leur sert à s'équiliber dans l'eau aux différentes profondeurs. Fig. Prendre des vessies pour des lanternes, se tromper grossièrement.
VESSIGON (vè-si) n. m. (ital. vessigone). Tumeur molle, qui se forme au jarret du cheval.
VESTALAT (vès-ta-la) n. m. Corps des vestales. Espace de trente ans, pendant lequel les vestales ne devaient pas se marier.
VESTALE (vès-ta-le) n. f. Prêtresse de Vesta, chez les Romains.  Fig. Fille très chaste.
VESTALIES (vès-ta-lî) n. f. pl. Fêtes en l'honneur de Vesta, que les Romains célébraient le 15 juin de chaque année.
VESTE (vès-te) n. f. (du lat. vestis, vêtement). Vêtement de dessus, sans basques, qui couvre la partie supérieure du corps : veste de garçon de café ; veste d'escrime.
VESTIAIRE (vès-ti-è-re) n. m. (du lat. vestis, habit). Lieu où l'on dépose les habits, les cannes, etc., dans certains établissements publics. (C'est à tort que l'on désigne par le mot vestiaire les objets déposés au vestiaire ; il ne faut pas dire : donnez-moi mon vestiaire.)
VESTIBULAIRE (vès-li-bu-lè-re) adj. Qui a rapport au vestibule de l'oreille. (Peu us.)
VESTIBULE (vès-ti) n. m. (lat. vestibulum). Pièce par laquelle on entre dans un édifice, et qui sert de passage pour aller dans les autres pièces.
VESTIGE (vès-ti-je) n. m. (du lat. vestigium, trace). Empreinte du pied. Par ext. Ruines, restes de ce qui a péri : les vestiges d'une ville.
VESTITURE (vès-ti) n. f. Poils, aiguillons, etc., qui couvrent la surface de certains végétaux ou la peau d'un animal. (Peu us.)
VESTON (vès-ton) n. m. Vêtement masculin, un peu plus court que la veste.
VÉSULIEN, ENNE (vé-zu-li-in, è-ne) adj. Se dit de la base de l'étage bathonien. N. m. : le vésulien.
VÊTEMENT  n. m. (lat. vestis). Tout ce qui sert à couvrir le corps. Blas. Pièce honorable, formée par la réunion de quatre triangles qui occupent les coins de l'écu. ( V. la planche blason.)
VÉTÉRAN n. m. (du lat. veteranus, vieux soldat ; de vetus, eris, vieux). Chez les Romains, soldat qui avait obtenu son congé. Soldat ayant accompli un long service. Vieux soldat, ancien soldat : les vétérans de 1870. Par ext. Homme qui a vieilli dans une profession, une pratique : un vétéran de l'enseignement. Ecolier qui redouble une classe.
VÉTÉRANCE n. f. État de vétéran.
VÉTÉRINAIRE (nè-re) adj. (du lat. veterinum, bête de somme). Se dit de ce qui concerne l'art de guérir les chevaux, les bestiaux : médecine vétérinaire. N. m. Celui qui pratique cet art.
VÉTILLARD, E n. et adj. V. vétilleur.
VÉTILLE (ll mll.) n. f. (de l'espagn. vetilla, petite raie). Bagatelle ; chose insignifiante.
VÉTILLER (ll mll., é) v. n. S'amuser à des vétilles.
VÉTILLEUR, EUSE (ti, ll mll., eur, eu-ze) ou VÉTILLARD (ti, ll mll., ar), E n. et adj. Qui s'amuse à des vétilles ; qui discute sur des vétilles.
VÉTILLEUX, EUSE (ti, ll mll., eû, eu-se) adj. Qui s'attache à des vétilles : personne vétilleuse. Plein de petites difficultés : ouvrage vétilleux.
VÊTIR v. a. (lat. vestire ; de vestis, habit. — Je vêts, tu vêts, il vêt, nous vêtons, vous vêtez, ils vêtent. Je vêtais, nous vêtions. Je vêtis, nous vêtîmes. Je vêtirai, nous vêtirons. Je vêtirais, nous vêtirions. Vêts, vêtons, vêtez. Que je vête, que nous vêtions. Que je vêtisse, que nous vêtissions. Vêtant. Vêtu, e.) Habiller, couvrir de vêtements : vêtir un enfant. Fournir de vêtements : vêtir les pauvres. Mettre sur soi : vêtir une robe. Se vêtir v. pr. S'habiller.
VÉTIVER ou VÉTYVER (vèr) n. m. (du tamoul vettivern). Espèce de plantes de l'Inde, du genre andropogon. (Leurs racines, très odorantes, servent à préserver les fourrures et les vêtements de laine de l'atteinte des insectes.)
VETO (vé) n. m. (mot latin signif. je m'oppose.) Fam. Opposition, refus : père qui met son veto à un mariage. Pl. des veto. — Le mot veto est la formeule qu'employaient, à Rome, les tribuns du peuple, pour s'opposer à un décret du sénat. Il s'est dit particulièrement, en France, du veto suspensif que la constitution de 1791 accordait au roi.
VÊTURE n. f. Cérémonie de la prise d'habit par un religieux ou une religieuse.
VÉTUSTÉ (tus-té) n. f. (lat. vetustas ; de vetus, ancien). État de détérioration, résultant de l'ancienneté : arbre qui tombe de vétusté.
VEUF (veuf’), VEUVE n. et adj. (lat. viduus). Qui a perdu sa femme ou son mari et n'a pas contracté un nouveau mariage. Par ext. Privé : armée veuve de son chef.
VEUGLAIRE (glè-re) n. f. Pièce d'artillerie des xive et xve siècles, qui se chargeait par la culasse.
VEULE adj. Fam. Faible, mou, sans énergie.
VEULERIE (rî) n. f. (de veule.) Manque d'énergie.
VEUVAGE n. m. État d'un veuf, d'une veuve.
VEUVE n. f. Genre d'oiseaux passereaux d'Afrique, à plumage très recherché.
VEXANT (vèk-san), E adj. Qui vexe, contrarie.
VEXATEUR, TRICE (vèk-sa) adj. Qui commet, cause des vexations : mesure vexatrice.
VEXATION (vèk-sa-si-on) n. f. Action de vexer : commettre des vexations inutiles.
VEXATOIRE (vèk-sa) adj. Qui a le caractère de la vexation : impôt vexatoire.
VEXER (vèk-sé) v. a. (lat. vexare). Tourmenter par un abus de pouvoir : vexer ses administrés.
VEXILLAIRE (vèk-sil-lè-re) n. m. (du lat. vexillum, enseigne). Chez les Romains, celui qui portait une enseigne.
VIA (ablatif du lat. via, voie) prép. Par la voie de : départ pour New-York «via» Southampton.
VIABILITÉ n. f. État de l'enfant né viable. État des voies de communication dans un pays : la viabilité d'une route.
VIABLE adj. (rad. vie). Enfant né viable, assez fort pour faire espérer qu'il vivra.
VIADUC (duk) n. m. (lat. via, voie, et ducere, conduire). Pont en arcades, construit au-dessus d'une route ou d'une vallée, pour le passage d'un chemin de fer ou d'une route : le viaduc de Garabit est une magnifique construction de fer.
VIAGER (jé), ÈRE adj. Dont on possède la jouissance sa vie durant : rente viagère. N. m. Revenu viager : mettre sa fortune en viager.
VIAGÈREMENT  adv. En viager.
VIANDE n. f. (lat. vivenda ; de vivere, vivre). Chair des animaux terrestres et des oiseaux, des poissons dont on se nourrit. Viande blanche, celle du veau, du lapin, de la volaille. Viande noire, celle du sanglier, du cheval, du lièvre, de la bécasse, etc.
VIANDER (dé) v. n. Pâturer, en parlant des fauves.
VIANDIS (dî) n. m. Lieu où pâturent les bêtes fauves. Manière dont elles broutent les jeunes taillis.
VIATIQUE n. m. (lat. viaticum ; de via, chemin). Argent, provision que l'on donne à quelqu'un pour faire un voyage. Liturg. Sacrement de l'eucharistie, reçu par un malade en danger de mort.
VIBICES n. f. pl. Taches violacées de la peau.
VIBORD (bor) n. m. Partie de la muraille d'un navire qui renferme les gaillards.
VIBRATEUR n. m. Appareil qui transmet les vibrations, en télégraphie.
VIBRATILE adj. Qui est susceptible de vibrer.
VIBRATILITÉ n. f. Faculté de vibrer. (Peu us.)
VIBRANT, E adj. Qui vibre : lame vibrante. Fig. : l'éloquence vibrante d'un tribun. N. f. Consonne que l'on articule en faisant vibrer la langue ou le gosier, comme l et r.
VIBRATION  n. f. Action de vibrer. Tremblement rapide des cordes d'un instrument de musique, des lames métalliques, etc., qui produit le son.
VIBRATOIRE adj. Qui se compose d'une suite de vibrations : mouvement vibratoire.
VIBRER v. n. (lat. vibrare). Faire des vibrations ; entrer en vibration. Fig. Être excité, ému : sentiments qui vibrent dans un cœur généreux.
VIBRION n. m. Genre de bactéries.
VIBRISSE n. f. Poil des narines de l'homme. Plume filiforme des oiseaux. Poil tactile de certains mammifères.
VICAIRE n. m. (lat. vicarius). Qui tient la place d'un autre. Sous l'empire romain, gouverneur d'un diocèse. Prêtre adjoint à un curé. Grand vicaire, vicaire général, suppléant d'un évêque. Vicaire de Jésus-Christ, le pape.
VICARIAL, E, AUX adj. Qui a rapport au vicariat : fonctions vicariales.
VICARIAT (ri-a) n. m. ou VICAIRIE (kè-rî) n. f. Fonction du vicaire : solliciter un vicariat. Son logement. Succursale desservie par un vicaire.
VICARIANT adj. Qui remplace quelque chose d'autre.
VICAIRIE n. f. V. vicariat.
VICARIER v. n. Faire les fonctions de vicaire. Fig. Remplir des fonctions subalternes.
VICE n. m. (lat. vitium). Défaut, imperfection qui rend une personne, un objet impropre à sa destination : vice de conformation, de style. Disposition habituelle au mal : flétrir le vice. Débauche, libertinage : croupir dans le vice. Vice de construction, faute commise dans la construction d'un édifice. (V. rédhibitoire.). Ant. Vertu.
VICE (lat. vicis) particule qui entre dans la composition de plusieurs mots français, et qui indique des fonctions exercées en sous-ordre.
VICE-AMIRAL n. m. Officier de marine inférieur à l'amiral et supérieur au contre-amiral : les préfets maritimes sont choisis parmi les vice-amiraux. Vaisseau d'une flotte portant le pavillon du vice-amiral. Pl. des vice-amiraux.
VICE-AMIRAUTÉ (rô) n. f. Charge de vice-amiral. (Peu us.) Pl. des vice-amirautés.
VICE-CHANCELIER (li-é) n. m. Qui fait les fonctions du chancelier en son absence. Pl. des vice-chanceliers.
VICE-CONSUL n. m. Qui aide le consul, ou tient lieu de consul. Pl. des vice-consuls.
VICE-CONSULAT (la) n. m. Emploi de vice-consul. Pl. des vice-consulats.
VICE-GÉRANCE n. f. Fonction de vice-gérant Pl. des vice-gérances.
VICE-GÉRANT (ran) n. m. Celui qui remplace le gérant. Pl. des vice-gérants.
VICE-LÉGAT (gha) n. m. Prélat établi par le pape pour remplacer le légat. Pl. des vice-légats.
VICE-LÉGATION  n. f. Emploi de vice-légat. Pl. des vice-légations.
VICENNAL (sèn-nal'), E, AUX adj. (lat. vicennalis) De vingt ans, qui se fait tous les vingt ans.
VICE-PRÉSIDENCE (zi-dan-se) n. f. Fonction, dignité de vice-président. Pl. des vice-présidences.
VICE-PRÉSIDENT (zi-dan) n. m. Qui exerce la fonction du président pendant son absence. Pl. des vice-présidents.
VICE-RECTEUR (rèk) n. m. Dignitaire placé au-dessous du recteur et qui le supplée. Chef de l'université de Paris, dont le ministre de l'Instruction publique est officiellement recteur. Pl. des vice-recteurs.
VICE-RECTORAT (rèk-to-ra) n. m. Dignité de vice-recteur. Pl. des vice-rectorats.
VICE-REINE (rè-ne) n. f. Femme d'un vice-roi. Pl. des vice-reines.
VICE-ROI n. m. Gouverneur d'un royaume ou d'une grande province qui dépend d'un autre État : vice-roi des Indes. Pl. des vice-rois.
VICE-ROYAUTÉ (roi-iô) n. f. Dignité de vice-roi. Pays qu'il gouverne. Pl. des vice-royautés.
VICE-SÉNÉCHAL n. m. Officier de robe courte qui, dans quelques provinces, exerçait les mêmes fonctions que le vice-bailli. Pl. des vice-sénéchaux.
VICE-SÉNÉCHAUSSÉE (chô-sé) n. f. Fonctions, résidence du vice-sénéchal. Pl. des vice-sénéchaussées.
VICÉSIMAL, E, AUX adj. (du lat. vicesimus, vingtième). Qui a pour base le nombre vingt.
VICE VERSA (sé-vèr) loc. adv. (mots lat. signif. chance retournée.) Réciproquement.
VICIABLE adj. Qui peut être vicié.
VICIATEUR, TRICE adj. Qui vicie.
VICIATION  n. f. Action de vicier : la respiration d'un grand nombre de personnes dans une salle close produit une rapide viciation de l'air.
VICIER (si-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Gâter, corrompre : vicier l'air. Dr. Rendre nul, défectueux : erreur qui vicie un acte. Se vicier v. pr. Se gâter, se corrompre : contracter des vices. Ant. Purifier.
VICIEUSEMENT (ze-man) adv. D'une manière vicieuse : parler vicieusement.
VICIEUX, EUSE (si-eû, eu-ze) adj. (lat. vitiosus). Qui a un défaut, une imperfection : clause vicieuse ; locution vicieuse. Qui a rapport au vice : inclination vicieuse. Adonné au vice : homme vicieux. Rétif, en parlant des chevaux : mule vicieuse. Ant. Vertueux. Correct. Docile.
VICINAL, E, AUX adj. (lat. vicinalis ; de vicinus, voisin). Se dit d'un chemin qui met en communication les villages, les hameaux voisins.
VICINALITÉ n. f. Qualité de chemin vicinal. Chemin de grande vicinalité, qui fait communiquer des communes entre elles ou avec les routes départementales ou nationales.
VICISSITUDE  n. f. (lat. vicissitudo). Révolution par laquelle des choses très différentes se succèdent : la vicissitude des saisons ; les vicissitudes de la fortune.
VICOMTE (kon-te) n. m. (préf. vice, et comte). Autrefois, seigneur d'une terre qui avait le titre de vicomte. Titre de noblesse, immédiatement inférieur à celui de comte.
VICOMTÉ  n. f. Titre de noblesse attaché autrefois à une terre. La terre elle-même. Etendue de la juridiction d'un vicomte.
VICOMTESSE (kon-tè-se) n. f. Femme d'un vicomte.
VICTIMAIRE  n. m. (de victime.) Chez les Romains, sacrificateur.
VICTIME  n. f. (lat. victima). Animal que les anciens offraient en sacrifice à leurs dieux : on offrait à Baal des victimes humaines. Par ext. Personne qui meurt ou qui souffre par la tyrannie ou l'injustice de quelqu'un. Fig. Personne sacrifiée aux intérêts d'autrui : être victime d'une intrigue.
VICTIMER  v. a. Rendre quelqu'un victime ; le ridiculiser.
VICTOIRE  n. f. (lat. victoria ; de vincere, vaincre). Avantage remporté à la guerre : remporter la victoire. Succès remporté sur un rival : la victoire d'un joueur d'échecs. Fig. Résultat heureux, obtenu au prix de certains efforts : la victoire sur nous-mêmes.
VICTORIA n. f. Voiture découverte à quatre roues.
VICTORIA REGIA  [ou maïs d'eau] n. f. Genre de nymphéacées, originaire d'Amérique, dont les feuilles ont jusqu'à 2 mètres de diamètre.
VICTORIEUSEMENT  adv. D'une manière victorieuse : combattre victorieusement.
VICTORIEUX, EUSE  adj. Qui a remporté la victoire : troupes victorieuses. Fig. Décisif, sans réplique : preuve victorieuse.
VICTUAILLE  n. f. (lat. victualia) Fam. Vivres et munitions de bouche : emporter des victuailles.
VIDAGE n. m. Action de vider.
VIDAME n. m. (lat. vice, à la place de, et dominus, seigneur). Personnage qui, au moyen âge, représentait l'évêque au temporel et commandait ses troupes.
VIDAMÉ n. m. ou VIDAMIE  n. f. Dignité de vidame.
VIDANGE n. f. Action de vider. État d'un tonneau qui n'est plus plein : tonneau en vidange. État du liquide lui-même dans un vase qu'il ne remplit pas. Pl. Matières fécales, retirées des fosses d'aisances.
VIDANGER  v. a. (Prend un e muet après le g devant a et o : il vidangea, nous vidangeons.) Vider, en parlant des bouteilles ou des fosses d'aisances.
VIDANGEUR n. et adj. m. Celui qui vide les fosses d'aisances.
VIDE adj. (lat. viduus). Qui ne contient rien : bourse vide. Qui n'est rempli que d'air : espace vide. Qui ne contient pas d'aliments : estomac vide. D'où l'on a tout enlevé : chambre vide. Fig. Cœur vide, dépourvu d'affections. Tête vide, sans idées. Vide de, dégarni, privé de : mot vide de sens. Les mains vides, sans profits, sans présents. N. m. Espace vide : faire le vide. Fig. Sentiment pénible de privation : le travail aide à remplir le vide de l'âme. Absence produisant une privation : sa mort fait un grand vide. Absence d'idées, de sentiments : le vide de l'esprit. Néant, vanité : le vide des plaisirs du monde. Physiq. Espace qui n'est rempli par aucun corps. A vide loc. adv. Sans rien contenir. Sans effet produit. Ant. Plein, rempli.
VIDE-BOUTEILLE ou VIDE-BOUTEILLES  n. m. invar. Petite maison de plaisance avec jardin, près de la ville, où l'on se réunit pour boire ou se divertir. Siphon terminé en haut par un robinet et qui sert à vider une bouteille sans la déboucher.
VIDE-CITRON n. m. Instrument propre à extraire le jus de citron. Pl. des vide-citrons.
VIDE-GOUSSET  n. m. Fam. Filou, voleur. Pl. des vide-goussets. (Vx.)
VIDELLE  n. f. Reprise sans pièce pour boucher un trou. Instrument de confiseur pour vider les fruits. Instrument dont le pâtissier se sert pour couper la pâte.
VIDEMENT  n. m. Action de vider.
VIDE-POCHE ou VIDE-POCHES n. m. invar. Petit meuble qui sert à recevoir ce que l'on porte habituellement dans ses poches.
VIDE-POMME  n. m. Outil pour ôter le cœur des pommes sans les couper. Pl. des vide-pommes.
VIDER  v. a. Rendre vide : vider un tonneau. Boire le contenu de : vider une bouteille. Sortir, se retirer de : vider les lieux. Terminer, donner une solution à : vider une question, un différend. Vider un canon, le creuser. Vider une volaille, un poisson, en tirer ce qui n'est pas bon à manger. Vider les arçons, être renversé de cheval. Ant. Remplir.
VIDIMER  v. a. (du lat. vidimus, nous avons vu). Collationner et certifier conforme à l'original.
VIDIMUS (muss) n. m. (m. lat. signif. nous avons vu.) Attestation commençant par le mot vidimus et certifiant qu'un acte a été collationné et trouvé conforme à l'original : délivrer un vidimus.
VIDRECOME n. m. (allem. widerkomm). Grand verre à boire allemand.
VIDUITÉ n. f. (lat. viduitas). Veuvage. (Ne se dit que des femmes.)
VIDURE n. f. Ouvrage à jour. Ce qu'on ôte en vidant.
VIE  n. f. (lat. vita.) Résultat du jeu des organes, concourant au développement et à la conservation du sujet : les conditions nécessaires à la vie. Ensemble des actes de l'être vivant, depuis la naissance jusqu'à la mort: vie courte. Manière de se nourrir ; aliments : être réduit à mendier sa vie. Manière de vivre : mener joyeuse vie. Biographie, histoire d'un homme : les Vies de Plutarque. Profession : embrasser la vie religieuse. Activité, entrain, mouvement, chaleur : style plein de vie. Donner la vie à quelqu'un, le mettre au monde. Devoir la vie à quelqu'un, être né de lui. Entre la vie et la mort, dans un danger de mort imminent. Sa vie ne tient qu'à un fil, se dit d'une personne exposée à une mort prochaine. Redonner, rendre la vie à quelqu'un, le ranimer, le rassurer. De la vie, de ma vie, etc. , jamais : je ne lui pardonnerai de ma vie. Vie éternelle, bonheur éternel des élus. La vie future, existence de l'âme après la mort. Faire la vie, se livrer au plaisir. Loc. adv. : A vie, pour toute la durée de la vie : pension, bail à vie. A la vie, à la mort : pour la vie,pour toujours. Ant. Mort. — La durée de la vie chez les êtres organisés est extrêmement variable. Certains insectes, tels que les éphémères, ne vivraient que quelques heures, au moins sous leur forme ailée. Divers oiseaux, au contraire, l'aigle, le corbeau et surtout le cygne, atteindraient une longévité remarquable, dépassant plus d'un siècle. Parmi les animaux domestiques, le mouton passe rarement l'âge de dix ans, la vache celui de quinze, le cheval vingt ans. Le chien vit parfois vingt ans ; le chat un peu moins. Plus longue de beaucoup paraît être la vie des animaux sauvages, surtout des espèces de grande taille : éléphant, rhinocéros, etc. ; les éléphants vivraient plusieurs siècles. Enfin, la moyenne de la vie de l'homme varie, selon les races et les pays, entre trente-cinq et quarante ans. Les races montagnardes, rudes et sobres, paraissent favorisées quant à la durée de la vie. Mais les centenaires sont toujours des individus exceptionnellement organisés.
VIE (vî) n. f. (du lat. via, chemin). Chemin pratiqué dans un marais salant entre les différents bassins ou réservoirs.
VIEIL (vi-é, l mll.) adj. m. Autre forme de vieux, que l'on emploie devant un mot commençant par une voyelle ou par un h muet : mon vieil ami ; mon vieil habit. (V. vieux..)
VIEILLARD (vi-é, ll mll., ar) n. m. Homme très âgé : respectez les vieillards.
VIEILLARDER (vi-é, ll mll., ar-dé) v. n. (de vieillard). Prendre les qualités du vin vieux.
VIEILLERIE (vi-é, ll mll., e-rî) n. f. Vieilles hardes, vieux meubles. Fig. Idées rebattues, usées : il ne dit que des vieilleries. Ant. Nouveauté.
VIEILLESSE (vi-é, ll mll., è-se) n. f. Age avancé : mourir de vieillesse. Les vieilles gens : la vieillesse est chagrine. Bâton de vieillesse, personne jeune qui aide, soutient, console un vieillard. Ant. Jeunesse.
VIEILLI (vi-é, ll mll., î), E adj. Devenu ancien ; qui existe depuis longtemps : préjugé vieilli. Suranné : une mode vieillie. Qui porte les traces apparentes de la vieillesse : retrouver bien vieilli un ami qu'on n'avait pas vu depuis longtemps. Ant. Rajeuni.
VIEILLIR (vi-é, ll mll., ir) v. n. (Prend avoir ou être, selon qu'on veut exprimer l'action ou l'état.) Devenir vieux : il est pénible de vieillir. Perdre sa fraîcheur, sa grâce : les femmes vieillissent plus vite que les hommes. Passer une grande partie de sa vie : vieillir dans l'administration. Fig. Commencer à n'être plus d'usage : cette mode vieillit. V. a. Rendre ou faire paraître vieux avant le temps : les malheurs vieillissent l'homme. Ant. Rajeunir.
VIEILLISSANT (vi-è, ll mll., i-san), E adj. Qui vieillit. Ant. Rajeunissant.
VIEILLISSEMENT (vi-é, ll mll., i-se-man) n. m. État de ce qui vieillit. État de ce qui devient suranné. Ant. Rajeunissement.
VIEILLOT, OTTE (vi-é, ll mll., o, o-te) adj. Petit vieux ou paraissant tel : une femme vieillotte. Qui est flétri comme dans la vieillesse : une mine vieillotte.
VIELLE (vi-è-le) n. f. Instrument de musique à cordes et à touches, que l'on fait agir au moyen d'une roue mue par une manivelle.
VIELLER (vi-è-lé) v. n. Jouer de la vielle.
VIELLEUR, EUSE (vi-è-leur, eu ze) N. Qui joue de la vielle.
VIERGE (vi-èr-je) n. f. (lat. virgo). Fille qui a vécu dans une continence parfaite. La sainte Vierge, la Vierge Marie, mère du Christ. Peinture qui la représente (en ce sens, comme dans le précéd., prend une majuscule) : les Vierges de Raphaël. Adjectiv. : fille vierge. Fig. Qui n'est pas sali, mêlé, qui est encore intact : page vierge ; réputation vierge. Forêt vierge, qui n'a jamais été exploitée. Terre vierge, qui n'a jamais été cultivée. Huile vierge, extraite des olives sans pression. Cire vierge, cire mise en pain, qui n'a été ni fondue, ni employée à aucun ouvrage.
VIEUX (vi-eû) ou VIEIL, VIEILLE (vi-è, l mll., è, ll mll.) adj. (lat. vetulus ; de vetus, ancien). Avancé en âge : vieux soldat. Dont l'âge est relativement avancé : je suis plus vieux que vous. Ancien ; qui dure depuis longtemps : vieux château. Usé, dont on se sert depuis longtemps : un vieux chapeau. Qui n'est plus en usage : une vieille expression. N. Personne âgée. N. m. Ce qui est ancien : le vieux vaut bien le nouveau. Ant. Jeune.
VIF, VIVE adj. (lat. vivus; de vivere, vivre). Qui est en vie : être brûlé vif. Qui a des mouvements prompts : enfant vif. Prompt à s'emporter : vif comme la poudre. Qui conçoit promptement : imagination vive. Brillant, éclatant : couleur vive. Mené avec entrain : attaque vive. Mordant : échanger des propos fort vifs. Eau vive, qui coule de source. Vives eaux, marée de nouvelle et pleine lune. Foi vive, que rien ne peut ébranler. Haie vive, formée d'arbustes épineux en pleine végétation. Chaux vive, qui n'a point été imprégnée d'eau. Vive arête, angle saillant et non émoussé du bois, de la pierre, etc. Bois vif, qui donne chaque année des branches et des feuilles. N. m. Chair vive : trancher dans le vif. Dr. Personne vivante : acte entre vifs. Fig. Ce qu'il y a de profondément sensible ou de très important : entrer dans le vif de la question. Trancher, couper dans le vif, sacrifier résolument. Prendre sur le vif, imiter avec beaucoup de vérité et d'énergie. Piquer au vif, offenser, émouvoir d'une manière sensible. Loc. adv. : De vive voix, en parlant. De vive force, avec violence. Ant. Mou, endormi.
VIF-ARGENT (jan) n. m. Le mercure. Fig. Avoir du vif-argent dans les veines, avoir de la vivacité.
VIGESIMO (jé-zi) adv. (du lat. vigesimus, vingtième). Vingtièmement.
VIGIE (jî) n. f. (ital. veggia). Matelot en sentinelle dans la mâture. Homme chargé à terre de surveiller le large : installer une vigie. Construction élevée pour loger une vigie. Loge vitrée et établie pour la surveillance des trains au sommet d'un des wagons qui les composent.
VIGIGRAPHE (de vigie, et du gr. graphein, écrire) n. m. Espèce de télégraphe de vigies qui se correspondent.
VIGIGRAPHIE  n. f. (de vigigraphe). Système télégraphique des vigies.
VIGILAMMENT (la-man) adv. Avec vigilance.
VIGILANCE n. f. (du lat. vigilare, veiller). Surveillance attentive.
VIGILANT , E adj. Plein de vigilance : gardien vigilant. Qui est fait avec vigilance : soins vigilants.
VIGILE n. f. (du lat. vigilia, veille). Relig. cathol. Jour qui précède une fête religieuse importante. Vigile des morts, matines et laudes de l'office des morts, dites la veille du service.
VIGILE n. m. (lat. vigil). A Rome, garde de nuit. — Les vigiles furent institués par Auguste pour combattre les incendies et veiller à la sécurité de la ville pendant la nuit. Ils étaient placés sous les ordres du préfet des vigiles.
VIGNE n. f. (lat. vinea ; de vinum, vin). Genre d'ampélidées, dont une espèce produit le raisin : la vigne demande un climat chaud et assez sec. Terre plantée en ceps de vigne : labourer une vigne. Fig. Être dans les vignes du Seigneur, être pris de vin. Vigne vierge, cessus hédéracé ; bignone radicante ; douce-amère. — Les espèces de vignes sont fort nombreuses ; répandues sur tous les points du globe, elles donnent soit des raisins de table, soit des raisins à vin. Depuis l'invasion, en France, du phylloxéra, on a greffé sur pied américain les vignes indigènes, et peu à peu les vignobles dévastés se sont reconstitués. Parmi les espèces les plus répandues, il faut citer : le chasselas, le cabernet, le cot, le gamay, le pineau, le piquepoul, l’aramon, etc. Les vignes vierges sont des plantes grimpantes, que l'on utilise pour les tonnelles et charmilles de jardin.
VIGNEAU (gnô) n. m. Sorte de tertre, avec sentier en hélice et couronné d'une treille, qu'on élevait autrefois dans les jardins, en Normandie. Ajonc d'Europe. Mollusque comestible (littorina littorea.) [On écrit aussi vignot.]
VIGNERON, ONNE (o-ne) n. Qui cultive la vigne.
VIGNETTE (gnè-te) n. f. (de vigne.) Petite gravure en tête ou à la fin d'un livre ou d'un chapitre. Dessin servant à l'encadrement. Gravure entourée de cartouches. Ornement de la couverture d'un livre, d'un papier à lettre, autour d'un mouchoir.
VIGNETTE (gnè-te) n. f. Nom vulgaire de la reine des prés, de la clématite et de la mercuriale.
VIGNETTISTE (gnè-tis-te) n. m. Celui qui dessine ou grave des vignettes.
VIGNETURE n. f. Ornement de feuille de vignes, qui encadrait les miniatures.
VIGNOBLE n. m. Etendue de pays plantée de vignes : cultiver un vignoble. Ces vignes elles-mêmes : le vignoble bourguignon fournit des crus renommés. Adjectiv. : pays vignoble.
VIGNON n. m. Nom vulgaire du genêt piquant.
VIGOGNE n. f. (m. péruvien.) Espèce de lama du Pérou. Laine du même animal.
VIGOUREUSEMENT (ze-man) adv. Avec vigueur.
VIGOUREUX, EUSE (reû, eu-ze) adj. Qui a de la vigueur : un lutteur vigoureux. Qui se fait avec vigueur : une attaque vigoureuse. Fortement accusé, exprimé : coloris vigoureux. Ant. Faible, chétif.
VIGUERIE (ghe-rî) n. f. Fonctions du viguier. Etendue de sa juridiction.
VIGUEUR (gheur') n. f. (lat. vigor ; de vigere, être fort). Force physique : vigueur de la jeunesse. Energie du caractère : agir avec vigueur. Puissance d'esprit : vigueur de l'imagination. Puissance d'effet : la vigueur des lois. Être en vigueur, subsister avec autorité, en parlant des lois, des règlements, etc. Ant. Faiblesse.
VIGUIER (ghi-é) n. m. (lat. vicarius). Magistrat chargé d'administrer la justice au nom des comtes ou du roi dans certaines provinces du midi de la France, avant 1789.
VIL, E adj. (lat. vilis). De peu de valeur : à vil prix. Fig. Abject, méprisable : âme vile. Ant. Noble.
VILAIN, E (lin, è-ne) n. (du bas lat. villanus, de la campagne). Autrefois, paysan, roturier : les nobles et les vilains. Adjectiv. Se dit des roturiers de basse condition : les hommes nobles et vilains. Qui déplaît à la vue : vilain pays. Incommode, désagréable : vilain temps. Malhonnête, déshonorant : une vilaine action. Méchant, infâme : vilain homme. Ant. Noble, beau, joli.
VILAINAGE  n. m. Condition, habitation, terre de vilain. (Vx.)
VILAINEMENT (lè-ne-man) adv. D'une manière vilaine, malpropre, grossière, honteuse.
VILAYET (la-iè) n. m. Division administrative, en Turquie.
VILEBREQUIN (kin) n. m. (holl. wimbelkin). Outil au moyen duquel on imprime une vibration à une mèche pour percer le bois, la pierre, etc.
VILEMENT  adv. D'une manière vile. (Peu us.)
VILENIE (nî) n. f. Action basse et vile. Avarice sordide.
VILETÉ n. f. (de vil.) État d'une chose sans valeur. Fig. Infériorité méprisable. Action honteuse. (On dit quelquef. vilité.) [Peu us.]
VILIPENDER (pan-dé) v. a. (lat. vilipendere). Traiter comme vil ; mépriser, dire du mal de.
VILLA (vil-la) n. f. (m. lat.). Maison de campagne élégante.
VILLAGE (vi-la-je) n. m. (de villa.) Assemblage de maisons, moins considérable qu'une ville, habité principalement par des paysans.
VILLAGEOIS, E (vi-la-joi, oi-ze) n. Habitant d'un village. Adjectiv. : manières villageoises.
VILLANELLE (vil-la-nè-le) n. f. (ital. villanella). Sorte de poésie pastorale. Ancienne danse accompagnée de chant.
VILLE (vi-le) n. f. (du lat. villa, maison de campagne). Assemblage d'un grand nombre de maisons disposées par rues : les grandes villes des ÉtatsUnis se sont développées avec rapidité. Les habitants d'une ville : la ville est sur pied. Séjour que l'on fait à la ville ; manière dont on vit : la ville débilite. La ville éternelle, Rome. La ville sainte, Jérusalem, Modine, La Mecque, Rome suivant les religions. A la ville, dans une ville, par opposition à la campagne. En ville, dans la ville, par opposition à chez soi.
VILLÉGIATEUR (vil-lé) n. m. Fam. Celui qui est en villégiature.
VILLÉGIATURE (vil-lé) n. f. (ital. villeggiatura ; de villa). Séjour à la campagne : longue villégiature.
VILLENAGE (vi-le) ou VILENAGE n. m. Syn. de vilainage.
VILLETTE (vi-lè-te) n. f. Petite ville. (Peu us.)
VILLEUX, EUSE  adj. (lat. villosus). Qui est couvert de longs poils touffus : insecte villeux.
VILLIFÈRE (vil-li) adj. Zool. Qui porte une villosité.
VILLIFORME (vil-li) adj. Zool. Qui ressemble à une fourrure.
VILLOSITÉ (vil-lo-zi-té) n. f. (de villeux). État d'une surface velue ; ensemble des poils qui recouvrent cette surface. Anat. Se dit de petites rugosités ou saillies qui couvrent certaines surfaces.
VIMAIRE (mè-re) ou VIMÈRE n. f. (lat. vis, force, et major, majeure). Dommage ; effet funeste. Outrage, injure.
VIME n. m. L'osier, dans quelques départements.
VIN n. m. (lat. vinum). Liqueur que l'on tire du raisin : vin blanc, vin rouge, vin mousseux. Préparation médicinale, dans laquelle le vin sert d'excipient : vin de quinquina. Vin d'honneur, celui que les municipalités ou les corps constitués offrent à un personnage de marque. Être pris de vin, être ivre. Être entre deux vins, un peu ivre. Sac à vin, ivrogne. Cuver son vin, dormir dans l'ivresse. Mettre de l'eau dans son vin, se modérer, se radoucir. Prov. : Quand le vin est tiré, il faut le boire, il n'est plus temps de songer à reculer. A bon vin point d'enseigne, ce qui est bon prévaut de soi, sans qu'il soit nécessaire de le prôner. Chaque vin a sa lie, chaque chose a ses inconvénients. — Le vin est obtenu par la fermentation du jus de raisins frais. Cette opération s'effectue dans de grandes cuves et précède le pressurage. Suivant qu'on a laissé, ou non, la grappe en présence du liquide, on obtient du vin rouge ou du vin blanc. Celui-ci peut d'ailleurs être rendu mousseux en l'emprisonnant dans des bouteilles, avant l'achèvement complet de la fermentation. Les vins de liqueur sont obtenus en concentrant le sucre dans le moût, soit par une dessiccation du raisin sur la souche ou sur des lits de paille (vins de paille), soit par évaporation à la chaudière. On fabrique également des vins de marc (ou vins de sucre) en faisant fermenter une seconde fois le marc provenant du premier avec de l'eau et du sucre et, de la même manière, des vins de raisins secs ; mais la loi interdit de les vendre sous la seule désignation de vin. Pris en petite quantité, le vin est une boisson saine, mais l'abus mène à l'alcoolisme.
VINAGE n. m. Action de viner.
VINAIGRE (nè-gre) n. m. (de vin, et aigre). Vin rendu aigre par fermentation, et employé comme condiment : la production du vinaigre est due au mycoderma aceti.
VINAIGRÉ, E (nè-gré) adj. Assaisonné avec du vinaigre. Se disait des lettres venues des pays infectés et passées au vinaigre pour les assainir.
VINAIGRER (nè-gré) v. a. Assaisonner avec du vinaigre : vinaigrer une salade.
VINAIGRERIE (nè-gre-rî) n. f. Etablissement où l'on fabrique du vinaigre.
VINAIGRETTE (nè-grè-te) n. f. Sauce faite avec du vinaigre, de l'huile, du sel, etc. Bœuf à la vinaigrette, mets accommodé avec cette sauce. Voiture a deux roues en forme de chaise à porteur, dans laquelle on se faisait traîner par un homme.
VINAIGRIER (nè-gri-é) n. m. Qui fait et vend du vinaigre. Burette à vinaigre.
VINASSE (na-se) n. f. Vin faible et fade. Résidu de la distillation des liqueurs alcooliques.
VINDAS (dâss) n. m. (m. islandais). Cabestan composé d'un arbre vertical, qu'on manœuvre avec des leviers. Appareil de gymnastique, appelé aussi pas-de-géant. (V. la planche gymnastique.)
VINDICATIF, IVE adj. (du lat. vindicare, venger). Qui aime à se venger : caractère vindicatif.
VINDICATIVEMENT  adv. D'une manière vindicative. (Peu us.)
VINDICTE (dik-te) n. f. (lat. vindicta). Poursuite, punition des crimes : vindicte légale. Vindicte publique, poursuite d'un crime au nom de la société.
VINÉE  n. f. Récolte du vin : une bonne vinée.
VINER  v. a. Additionner d'alcool, en parlant des vins et des moûts.
VINETTE (nè-te) n. f. Bot. Nom vulgaire du genre berbéris ou épine-vinette.
VINEUX, EUSE (neû, eu-ze) adj. Se dit du vin qui est riche en alcool : vin bien vineux. Qui a le goût, l'odeur ou la couleur du vin : pêche vineuse. Fertile en vin : la vineuse Bourgogne.
VINGT (vin) adj. num. (lat. viginti). Deux fois dix : vingt francs. Vingtième jour du mois : le vingt du mois. Vingt et un, jeu de cartes. (Dites vingt et un, vingt-deux, etc.) — Vingt prend un s quand il est précédé d'un adjectif de nombre qui le multiplie : quatre-vingts hommes. Il reste invariable : 1° s'il est suivi d'un autre adjectif de nombre : quatre-vingt-deux francs ; 2° quand il est employé pour vingtième : page quatre-vingt (pour la page quatre-vingtième.)
VINGTAIN (vin-tin) n. m. Féod. Droit du seigneur sur la vingtième partie des fruits.
VINGTAINE (vin-tè-ne) n. f. Vingt ou environ.
VINGT-HUIT JOURS (vin-tu-i-jour) n. m. Pl. Période d'exercice imposée, en France, aux réservistes : faire ses vingt-huit jours.
VINGTIÈME (vin-ti-è-me) adj. num. ord. de vingt. N. : être le, la vingtième. N. m. Vingtième partie d'un tout.
VINGTIÈMEMENT (vin-ti-è-me-man) adv. En vingtième lieu.
VINGTUPLE (vin-tu-ple) adj. Vingt fois aussi considérable. N. m. Nombre vingt fois aussi grand.
VINGTUPLER (vin-tu-plé) v. a. Rendre vingt fois aussi grand : vingtupler son capital.
VINICOLE adj. (lat. vinum, vin, et colere, cultiver). Qui a rapport à la culture de la vigne, à la production du vin : pays, société vinicole.
VINIFÈRE adj. (lat. vinum, vin, et ferre, porter). Qui produit du vin : terrain vinifère.
VINIFICATEUR n. m. Appareil propre à empêcher le contact de l'air avec le vin, tout en permettant au gaz carbonique des vins nouveaux de se dégager.
VINIFICATION  n. f. (lat. vinum, vin, et facere, faire). Ensemble des procédés mis en œuvre pour transformer le jus de raisin en vin.
VINIQUE adj. Qui provient du vin : éther vinique.
VINOSITÉ (zi) n. f. Caractère des substances vineuses.
VIOL n. m. Fait d'abuser par la violence d'une fille ou d'une femme.
VIOLABILITÉ n. f. Caractère de ce qui peut être violé. (Peu us.)
VIOLABLE adj. Qui peut être violé.
VIOLACÉ, E adj. D'une couleur tirant sur le violet : rouge violacé. N. m. pl. Syn. de violariacées.
VIOLACER (sé) v. n. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il violaça, nous violaçons.) Se couvrir de taches violettes ; prendre une teinte violacée.
VIOLARIACÉES (sé) ou VIOLARIÉES (ri-é) n. f. Pl. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre violette. S. une violariacée.
VIOLAT (la) adj. m. Où il entre de l'extrait de violette : sirop, miel violat.
VIOLATEUR, TRICE n. Qui viole : un violateur des lois.
VIOLATION  n. f. Action de violer un engagement, d'enfreindre une obligation, de profaner une chose sainte.
VIOLÂTRE adj. D'une couleur tirant sur le violet.
VIOLE n. f. (provenc. viula). Instrument à sept cordes, dont on joue avec un archet. Viole d'amour, viole plus grande que la viole ordinaire, à sept cordes.
VIOLEMENT  n. m. Syn. de viol ou de violation.
VIOLEMMENT (la-man) adv. Avec violence : repousser violemment.
VIOLENCE (lan-se) n. f. État de ce qui est violent : la violence des vents, des passions. Force dont on use contre le droit, la loi : employer la violence. Faire violence à la loi, lui donner un sens forcé. Se faire violence, se contraindre. Ant. Douceur.
VIOLENT, E adj. (lat. violentas). Qui a une force impétueuse : tempête violente. Emporté, fougueux, irascible : homme violent ; discours violent. Mort violente, causée par force, par accident. Ant. Doux, calme.
VIOLENTER  v. a. (de violent). Contraindre, forcer : violenter les consciences. Le milliardaire véreux a été violenté dans sa villa.
VIOLER  v. a. (lat. violare). Commettre un viol sur. Envahir ou détruire d'une manière sacrilège : violer un temple. Enfreindre : violer la loi.
VIOLET, ETTE  adj. De la couleur de la violette : drap violet.
VIOLETER  v. a. (Prend deux t devant une syllable muette : je violetterai.) Teinter de violet.
VIOLETTE  n. f. Genre de violariacées des régions tempérées, à fleurs bleues, très odorantes : la violette est l'emblème de la modestie.
VIOLIER  n. m. Un des noms de la giroflée.
VIOLINE n. f. Alcali extrait des fleurs de la violette odorante.
VIOLISTE  n. m. Joueur de viole.
VIOLON n. m. (ital. violone). Instrument de musique à quatre cordes en boyau de mouton, accordées de quinte en quinte, qu'on frotte avec un archet : Stradivarius a construit d'admirables violons. Celui qui en joue. Payer les violons, les frais. Espèce de prison contiguë à un corps de garde ou à un poste de police. — Le violon a justement été appelé le roi des instruments ; son étendue est de trois octaves et une sixte. Il est formé de deux tables réunies par des éclisses ; celle de dessous et les éclisses sont en hêtre ; celle de dessus en sapin ou en cèdre. Les parties du violon sont : la crosse ou volute (A) ; les chevilles, qui servent à tendre les cordes (B) ; le sillet (C) ; la touche, où l'on touche les cordes (D) ; le chevalet, qui supporte les cordes (E) ; la queue (F) ; le bouton (G) ; les tables (H); les ouïes (I) ; le manche (K) ; la première corde, mi (1) ; la deuxième corde, la (2) ; la troisième corde, ré (3), la quatrième corde, sol (4.)
VIOLONCELLE  n. m. (ital. violoncelle). Instrument à quatre cordes, comme le violon, mais beaucoup plus grand. Artiste qui joue de cet instrument. (On dit aussi dans ce sens violoncelliste.) — Le violoncelle sert de basse ; ses quatre cordes, dont les deux dernières sont revêtues de fil de métal, sont accordées de quinte en quinte en montant à partir du do grave. Son étendue dépasse trois octaves. (V. la planche musique.)
VIOLONCELLISTE  n. m. Musicien qui joue du violoncelle.
VIOLONEUR ou VIOLONEUX (neû) n. m. Mauvais joueur de violon ; ménétrier de campagne.
VIOLONISTE  n. Celui ou celle qui joue du violon.
VIORNE n. f. (lat. viburna). Arbrisseau grimpant de nos pays, de la famille des caprifoliacées.
VIPÈRE n. f. (lat. vipera). Genre de reptiles ophidiens venimeux. Vipère fer de lance, trigonocéphale. Fig. Personne très méchante. Langue de vipère, personne très médisante. — La vipère, qui se distingue de la couleuvre surtout par sa tête nettement triangulaire, affectionne les terrains pierreux et ensoleillés. Sa morsure, surtout par les temps chauds de l'été, est dangereuse et peut être mortelle chez les enfants et même chez l'homme. Le traitement le plus efficace consiste à ligaturer au-dessus de la plaie le membre atteint, élargir sans hésitation la plaie, la faire saigner abondamment, et la laver à l'ammoniaque, ou, mieux encore, la cautériser au fer rouge. On peut, dans les cas urgents, sucer la morsure de manière à en extraire le venin, mais à la condition expresse de n'avoir ni plaie ni excoriation dans la bouche. Il existe un sérum antivenimeux efficace. En France, une prime est accordée pour la destruction des vipères.
VIPEREAU (rô) n. m. Petite vipère.
VIPÉRIDES ou VIPÉRIDÉS n. m. pl. Famille de reptiles ophidiens, ayant pour type la vipère. S. un vipéride ou vipéridé.
VIPÉRIN, E adj. Qui a rapport à la vipère. Langue vipérine, perfide comme la vipère. N. f. Couleuvre qui, par sa forme et sa coloration, ressemble à la vipère : la vipérine (ou couleuvre vipérine) est commune en France. Bot. Genre de borraginées, des pays tempérés, à fleurs bleues ou blanches.
VIRAGE n. m. Action de tourner, de faire tourner quelque chose. Mar. Action de virer de bord et point où l'on vire. Action de faire décrire une courbe, un tournant à un vélocipède, un automobile : un virage hardi. Endroit où l'on vire : virage d'un vélodrome. Photogr. Opération destinée à remplacer l'argent constituant les noirs d'une image photographique par un métal ou un composé plus stable ou d'un ton plus agréable : le virage se fait en général au moyen du chlorure d'or. Bain destiné à cet usage.
VIRAGO n. f. (m. lat. ; de vir, homme). Fille ou femme qui a la taille, l'air ou les manières d'un homme.
VIRE n. f. Nom vulgaire du panaris sous-épidermique.
VIRELAI  n. m. Ancien petit poème français, sur deux rimes et à refrain.
VIREMENT  n. m. Action de virer. Opération par laquelle on transporte une somme du crédit d'une personne au crédit d'une autre. Irrégularité qui consiste à transporter à un chapitre du budget des crédits votés pour un autre chapitre.
VIRER (ré) v. n. (lat. gyrare). Tourner sur soi-même : tourner et virer sans cesse. Changer de nuance, en parlant d'une étoffe teinte. Subir l'opération du virage photographique. Virer à, tendre vers : le noir vire souvent au jaunâtre. Mar. Virer de bord, tourner d'un côté sur l'autre, et, fig., changer de parti. V. a. Transporter d'un compte à un autre : virer une somme. Soumettre au virage photographique : virer une épreuve.
VIRESCENCE (rès-san-se) n. f. Métamorphose des parties colorées des fleurs en feuilles vertes.
VIRETON n. m. Flèche d'arbalète armée d'un fer pyramidal, et à laquelle les lames obliques qui l'empennaient imprimaient un mouvement de rotation, de manière à rendre la blessure plus pénétrante.
VIREUR n. m. Tourteau circulaire, monté sur l'arbre d'une machine et percé de trous dans lesquels on engage un levier pour faire tourner la machine.
VIREUX, EUSE (reû, eu-ze) adj. (lat. virosus). Qui a des propriétés vénéneuses : plante vireuse. Saveur, odeur vireuse, nauséabonde.
VIREVEAU (vô) ou VIREVAUT (vô) n. m. Guindeau à bras, sur les bateaux de petit tonnage.
VIRE-VIRE n. m. ou VIREVAUDE (vo-de) n. f. Tournant, dans la navigation fluviale.
VIREVOLE n. f. Au jeu de la bête ou de l'hombre, résultat nul du joueur qui, comptant faire la vole, ne fait pas une seule levée.
VIREVOLTE n. f. (ital. giravolta). Manèg. Tour et retour faits avec vitesse par un cheval.
VIRGINAL, E, AUX adj. (du lat. virgo, vierge). Qui appartient à une vierge : candeur virginale.
VIRGINALEMENT  adv. D'une manière virginale. (Peu us.)
VIRGINIE  n. m. Tabac de la Virginie : priser du Virginie.
VIRGINITÉ n. f. (lat. virginitas ; de virgo, vierge). État d'une personne vierge. Par ext. Pureté, candeur. État de ce qui est intact. Test de virginité.
VIRGOULEUSE  n. f. Variété de poire d'hiver fondante.
VIRGULE n. f. (lat. virgula). Petit signe de ponctuation, petit trait un peu courbé vers la gauche, servant à séparer les divers membres d'une phrase.
VIRGULER  v. a. Marquer de virgules.
VIRIDITÉ n. f. Syn. peu usité de verdeur.
VIRIL, E adj. (lat. virilis ; de vir, homme). Qui appartient à l'homme. Age viril, d'un homme fait. Ame virile, ferme, courageuse.
VIRILEMENT  adv. Avec virilité.
VIRILITÉ (de viril) n. f. Ce qui constitue le sexe masculin. Apparences masculines. Age viril.
VIROLAGE n. m. Action de viroler.
VIROLE n. f. (lat. viriola). Petit anneau plat de métal, autour du manche d'un outil : couteau à virole. Moule d'acier où l'on place les flans qu'on veut frapper et qui porte en creux les dessins qui doivent être reproduits en relief sur la tranche.
VIROLER  v. a. Munir d'une virole un manche d'outil. Introduire les flans destinés à produire des monnaies dans la virole.
VIROLET  n. m. Rouleau vertical de sapin, servant à modifier la direction des fils de caret dans les corderies pendant le bobinage. Virolet de cabestan, tourniquets sur lesquels porte la chaîne.
VIRTUALITÉ n. f. Qualité de ce qui est virtuel.
VIRTUEL, ELLE (èl, è-le) adj. (du lat. virtus, force). Qui est en puissance et non en acte. Qui n'a pas d'effet actuel : faculté virtuelle.
VIRTUELLEMENT (è-le-man) adv. D'une manière virtuelle : armée virtuellement défaite.
VIRTUOSE (ô-ze) n. (ital. virtuoso). Qui a de grands talents pour la musique, et, par ext.,dans un genre quelconque : Paganini fut un incomparable virtuose ; les virtuoses de la parole.
VIRTUOSITÉ (zi) n. f. Talent du virtuose.
VIRULENCE (lan-se) n. f. État de ce qui est virulent : la virulence des humeurs. Fig. Caractère de violence : critiques pleines de virulence.
VIRULENT , E adj. (lat. virulentus). Qui est produit par un virus : maladie virulente. Fig. Qui est d'une violente énergie : satire virulente.
VIRURE n. f. Mar. Nom donné à une file de bordages, s'étendant de l'avant à l'arrière du navire sur la carène.
VIRUS n. m. (m. lat. signif. poison). Principe des maladies contagieuses : le virus de la rage. Fig. Principe de contagion morale : le virus révolutionnaire.
VIS n. f. (du lat. vitis, vigne). Pièce ronde de bois, de métal, etc., cannelée en spirale. Escalier à vis, escalier en spirale. Pas de vis, tour de spire d'une vis. Vis sans fin, vis dont les filets agissent sur les dents d'une roue placée dans le même plan. Vis de pression, celle qui sert à serrer un objet contre un autre. Vis de rappel, vis tournant entre deux points fixes et servant à amener ou à reculer un objet taraudé. Vis d'Archimède, machine élévatoire consistant en un cylindre incliné, dont l'intérieur est cloisonné en spirale.
VISA n. m. (m. lat. signif. [chose, pièce] vue.) Formule, signature qui rend un acte authentique : le visa d'un consul sur un passeport.
VISAGE (za-je) n. m. (lat. visus). Face de l'homme ; partie antérieure de la tête : un visage rond, ovale. Expression des traits de la face : visage riant. La personne même : visage nouveau. Changer de visage, pâlir ou rougir, se troubler. Trouver visage de bois, ne pas rencontrer la personne qu'on venait voir. Fig. Aspect, face : toute vérité a deux visages. A visage découvert, sans masque. Fig. Sans déguisement.
VIS-À-VIS (vi-za-vi) loc. prép. En face, à l'opposite : vis-à-vis la mairie. (On dit mieux : vis-a-vis de.) Fig. En comparaison, en présence de : être sincère vis-à-vis de soi-même. Vis-à-vis n. m. Personne en face d'une autre au bal, à table, etc. Petit canapé pour deux personnes. Voiture à quatre roues, avec deux sièges se faisant face.
VISCACHE (vis-ka-che) ou VIZCHACA n. f. Genre de rongeurs de la taille d'un lièvre, qui habitent les pampas de la république Argentine.
VISCÉRAL, E, AUX (vis-sé) adj. Qui a rapport aux viscères : cavité viscérale.
VISCÈRE (vis-sè-re) n. m. (lat. viscera). Chacun des organes que renferment les cavités du corps, comme le cerveau, les poumons, le cœur, etc.
VISCOSITÉ (vis-ko-zi-té) n. f. État de ce qui est visqueux.
VISÉE  n. f. (du lat. visus, vue). Direction de la vue vers un but : ligne de visée. Fig. But, prétention : dénoncer les visées d'un ambitieux.
VISER  v. a. (du lat. visus, vu). Diriger son coup vers : viser un oiseau. Fig. Chercher à atteindre : viser les honneurs. V. n. Viser à, diriger son coup vers : viser au cœur. Diriger ses efforts vers : viser à l'effet.
VISER (zé) v. a. Prendre connaissance d'un acte et y mettre son visa. Viser un article du code, le citer par référence.
VISEUR, EUSE (zeur, eu-ze) n. Personne qui vise. N. m. Petite chambre noire, munie à l'intérieur d'un miroir incliné à 45°.
VISIBILITÉ (zi) n. f. Qualité qui rend une chose visible. Ant. Invisibilité.
VISIBLE (zi-ble) adj. (lat. visibilis ; de videre, voir). Qui peut être vu : des corps visibles à l'œil nu. Qui est disposé, en état de recevoir des visites : Madame X*** est-elle visible ? Fig. Evident, manifeste : imposture visible. Ant. Invisible.
VISIBLEMENT (zi-ble-man) adv. D'une manière visible. Ant. Invisiblement.
VISIÈRE (zi) n. f. (du vx fr. vis, visage). Pièce du casque qui se haussait et se baissait à volonté. Partie d'une casquette, d'un shako, etc., qui abrite le front et les yeux. Fig. Rompre en visière, rompre, se séparer sans ménagement; contredire en face.
VISION (zi-on) n. f. (lat. visio ; de videre, voir). Perception par l'organe de la vue : les troubles de la vision. Imagination vaine ; idée sans fondement : prendre ses visions pour des réalités. Théol. Choses que Dieu fait voir en esprit ou par les yeux du corps : les visions des prophètes.
VISIONNAIRE (zi-o-nè-re) n. et adj. Qui perçoit ou croit percevoir, par des communications surnaturelles, des choses cachées aux hommes. Fig. Qui a des idées extravagantes : c'est un visionnaire.
VISITANDINE (zi) n. f. Religieuse de la Visitation. Adjectiv. : religieuse visitandine.
VISITATEUR, TRICE (zi) n. Personne qui visite. N. f. Religieuse chargée de visiter les divers monastères de son ordre ou de sa province.
VISITATION (zi-ta-si-on) n. f. Action de faire une visite. (Peu us.) Spécialem. Visite de la sainte Vierge à sainte Elisabeth. Fête que l'Église célèbre en mémoire de cette visite. (En ces deux derniers sens, prend une majuscule.)
VISITE (zi-te) n. f. (de visiter). Action d'aller voir quelqu'un chez lui : faire une visite de condoléances. Personne qui fait une visite. Action d'un médecin qui va voir un malade. Tournée des médecins et des élèves dans un hôpital pour examiner et soigner les malades. Tournée d'inspection d'une nature quelconque. Tournée des évêques dans leur diocèse : visite pastorale. Examen détaillé d'une nature quelconque : faire la visite d'un navire. (V. carte..)
VISITER (zi-té) v. a. (lat. visitare). Aller voir par civilité, devoir, curiosité ou charité : visiter un ami, un malade, un musée. Parcourir en examinant : visiter une côte.
VISITEUR, EUSE (zi, euze) n. Personne qui est en visite. Personne qui aime à faire des visites. Personne chargée d'une inspection : visiteurs de la douane.
VISNAGE  ou VISNAGUE  n. m. Le fenouil annuel.
VISON n. m. Putois d'Europe et d'Amérique, dont la fourrure est très estimée.
VISON-VISU loc. adv. Fam. Vis-à-vis l'un de l'autre.
VISORIUM n. m. Support employé par les typographes pour tenir la copie.
VISQUEUX, EUSE  adj. (lat. viscosus ; de viscum, glu). Qui adhère aux corps et qui forme une couche molle et gluante : humeur visqueuse. Qui est couvert d'un enduit gluant : une peau visqueuse.
VISSAGE n. m. Action de visser.
VISSER v. a. Fixer avec des vis. Serrer en faisant tourner comme une vis : visser un couvercle de boîte.
VISSERIE n. f. Articles tels que vis, écrous, boulons. Etablissement où on les fabrique.
VISUEL, ELLE (zu-èl, è-le) adj. (du lat. visus, vue). Qui appartient à la vue : perception visuelle. Rayon visuel, ligne droite allant de l'œil de l'observateur à l'objet.
VIT n. m. Membre viril, pénis, verge, bite, queue. Une sorte de chapelle basse au phallus, tout ornée de trophées de vits ailés et de guirlandes de parties génitales moulées. Goncourt.

VITAL, E, AUX adj. (du lat. vita, vie). Qui est essentiel à la vie, donne ou conserve la vie : fonctions vitales. Fig. Fondamental, nécessaire à l'action ou à la conservation : les forces vitales d'un pays.
VITALISME n. m. Doctrine biologique qui admet un principe vital, distinct à la fois de l'âme et de l'organisme, et fait dépendre de lui les actions organiques.
VITALISTE adj. Qui se rapporte au vitalisme : les théories vitalistes. N. Partisan du vitalisme.
VITALITÉ n. f. (de vital). État de vie. Energie de la force vitale chez les êtres.
VITE adj. Qui se meut avec célérité : un cheval très vite. Adv. Avec vitesse : parler vite. Ant. Lent ; lentement.
VITELLIN, E adj. Qui se rapporte au vitellus : membrane vitelline.
VITELLUS n. m. Ensemble des substances qui constituent l'œuf en dehors du noyau et de la membrane vitelline.
VITELOT n. m. Ruban de pâte cuite dans du lait et que l'on sert avec une sauce piquante.
VITELOTTE n. f. Variété de pomme de terre rouge, longue et très estimée.
VITEMENT  adv. Fam. Avec vitesse.
VITESSE n. f. Célérité dans un mouvement uniforme. Rapport du chemin parcouru au temps employé à le parcourir : la vitesse du son est de 340 mètres, celle de la lumière de 300.000 kilomètres par seconde. Ant. Lenteur.
VITICOLE adj. Qui a rapport à la culture de la vigne : l'industrie viticole fait la richesse du Bordelais.
VITICULTEUR n. m. (lat. vitis, vigne, et cultor, qui cultive). Celui qui cultive la vigne.
VITICULTURE n. f. Culture de la vigne : la viticulture française a été éprouvée par le phylloxéra.
VITILIGO n. m. Disparition de la pigmentation de la peau.
VITONNIÈRE (to-ni) n. f. Mar. Ferrure de gouvernail.
VITRAGE n. m. Action de vitrer. Toutes les vitres d'un bâtiment. Porte vitrée. Châssis servant de cloison.
VITRAIL (tra, l mll.) n. m. Grande fenêtre avec châssis de métal garni de vitres. Pl. des vitraux.
VITRE n. f. (du lat. vitrum, verre). Panneau de verre qui s'adapte à une fenêtre et laisse pénétrer la lumière et non l'air. Fig. et fam. Casser les vitres, faire de l'éclat, du scandale.
VITRÉ, E adj. Transparent comme une vitre. Humeur vitrée, qui remplit le fond du globe de l'œil. Electricité vitrée, syn. anc. de électricité positive.
VITRER (tré) v. a. Garnir de vitres.
VITRERIE (rî) n. f. Fabrication et commerce des vitres. Marchandises du vitrier.
VITRESCIBILITÉ (très-si) n. f. Caractère de ce qui est vitrescible, vitrifiable.
VITRESCIBLE (très-si-ble) adj. (du lat. vitrum, verre). Qui peut se transformer en verre.
VITREUX, EUSE (treû, eu-ze) adj. Qui a de la ressemblance avec le verre. Se dit de l'œil, du regard qui ne brille plus : les yeux vitreux d'un cadavre.
VITRIER (tri-é) n. m. Ouvrier qui travaille en vitres, qui pose les vitres. Fam. Nom donné aux soldats des bataillons de chasseurs à pied.
VITRIÈRE n. f. Fer en verges carrées, semblable à celui qu'on emploie dans les verrières d'église.
VITRIFIABILITÉ n. f. Propriété d'être vitrifiable.
VITRIFIABLE (tri-fia-ble) adj. Susceptible d'être changé en verre : sable vitrifiable.
VITRIFICATIF, IVE adj. Qui vitrifie.
VITRIFICATION  n. f. Action de vitrifier.
VITRIFIER (fi-é) v. a. (lat. vitrum, verre, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Fondre, transformer en verre : vitrifier du sable.
VITRINE n. f. Partie d'une boutique, qui n'est séparée de la rue que par ce vitrage. Armoire, table fermée par des châssis garnis de vitres.
VITRIOL n. m. (du lat. vitrum, verre). Nom donné par les anciens chimistes aux sels appelés aujourd'hui sulfates. Vitriol blanc, sulfate de zinc. Vitriol bleu, sulfate de cuivre. Vitriol vert, sulfate de fer. Huile de vitriol ou simplem. vitriol, nom vulgaire de l'acide sulfurique concentré.
VITRIOLAGE n. m. Action de passer les toiles dans un bain d'acide sulfurique étendu, pour détruire les matières ferrugineuses et calcaires. Action de lancer du vitriol sur quelqu'un pour le défigurer.
VITRIOLÉ, E adj. Où il y a du vitriol. Substantiv. Personne sur laquelle on a lancé du vitriol.
VITRIOLER  v. a. Soumettre à l'opération du vitriolage. Lancer du vitriol sur quelqu'un.
VITRIOLERIE (rî) n. f. Fabrique de vitriol.
VITRIOLEUR, EUSE  n. Personne qui lance du vitriol sur quelqu'un pour le défigurer.
VITRIOLIQUE adj. De la nature du vitriol.
VITROSITÉ (zi-té) n. f. Qualité de ce qui est vitreux : la vitrosité d'une roche.
VITULAIRE (lè-re) adj. (du lat. vitulus, veau). Se dit d'une fièvre puerpérale des vaches.
VITUPÉRER (ré) v. a. (lat. vituperare. — Se conj. comme accélérer.) Blâmer, désapprouver. (Vx.)
VIVACE adj. (lat. vivax). Qui a en soi les principes d'une longue vie. Fig. Qui est propre à résister longtemps : préjugé vivace. Plantes vivaces, celles qui vivent plusieurs années, ou mieux, qui fructifient plusieurs fois dans le cours de leur existence.
VIVACE (vat'-ché) adj. (m. ital.). Musiq. Vif, rapide, animé : allégro vivace.
VIVACITÉ n. f. (de vivace). Promptitude à agir, à se mouvoir : vivacité des enfants. Fig. Ardeur, violence : vivacité des passions. Prompte pénétration : vivacité d'esprit. Vif éclat : vivacité du teint. Pl. Emportements légers : réprimer ses vivacités. Ant. Mollesse, apathie, nonchalance.
VIVANDIER (di-é), ÈRE n. Qui vend aux soldats des vivres, des boissons.
VIVANT (van), E adj. Qui vit : les êtres vivants. Fig. Langue vivante, actuellement parlée, par opposition à langue morte. Portrait vivant, très ressemblant. Quartier vivant, où il y a beaucoup de mouvement. Une bibliothèque vivante, un homme très savant. N. m. Celui qui vit : les vivants et les morts. Bon vivant, homme d'humeur gaie. En son vivant, pendant qu'il vivait.
VIVAT (vat') interj. Mot latin (signif. qu'il vive) dont on se sert pour acclamer, applaudir. N. m. Acclamation : pousser un vivat sonore. Pl. des vivats.
VIVE n. f. Genre de poissons comestibles, qui vivent sur les côtes d'Europe : la vive vipère, commune sur les côtes françaises, est redoutée à cause de ses piqûres douloureuses et difficiles à guérir. (V. la planche poissons.)
VIVEMENT  adv. Avec vivacité, ardeur : marcher vivement. Profondément : être vivement touché.
VIVEUR n. m. Celui qui mène une vie dissipée et ne songe qu'aux plaisirs.
VIVIER  n. m. (lat. vivarium ; de vivus, vivant). Pièce d'eau dans laquelle on conserve du poisson vivant.
VIVIFIABLE adj. Qui peut être vivifié.
VIVIFIANT, E adj. Qui vivifie.
VIVIFICATEUR, TRICE adj. Qui vivifie.
VIVIFICATION  n. f. Action de ranimer, de vivifier.
VIVIFIER (fi-é) v. a. (lat. vivificare ; de vivus, vivant, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Douer de vie, animer : le soleil vivifie la nature. Fig. Donner du mouvement, de l'activité : la liberté vivifie l'industrie. Rendre comme vivant : l'histoire vivifie le passé.
VIVIFIQUE adj. Qui vivifie. (Peu us.)
VIVIPARE n. et adj. (lat. vivus, vivant, et parere, enfanter). Animal qui met au monde ses petits tout vivants (par opposition à ovipares) : les mammifères sont vivipares.
VIVIPARITÉ n. f. ou VIVIPARISME (ris-me) n. m. Mode de reproduction des animaux vivipares.
VIVISECTEUR (sèk-teur) n. et adj. m. Celui qui pratique des vivisections : un hardi vivisecteur.
VIVISECTION (sèk-si-on) n. f. (lat. vivus, vivant, et sectio, action de découper). Opération pratiquée sur un animal vivant, pour l'étude de quelques phénomènes physiologiques.
VIVOTER (té) v. n. Vivre petitement : vivoter péniblement d'une maigre rente.
VIVRE v. n. (lat. vivere. — Je vis, tu vis, il vit, nous vivons, vous vivez, ils vivent. Je vivais, nous vivions. Je vécus, nous vécûmes. Je vivrai, nous vivrons. Je vivrais, nous vivrions. Vis, vivons, vivez. Que je vive, que nous vivions. Que je vécusse, que nous vécussions. Vivant, Vécu, e.) Être en vie : la corneille vit très longtemps. Habiter : vivre à la campagne. Fig. Durer : sa gloire vivra éternellement. Mener un certain genre de vie : vivre dans le célibat. Se conduire : vivre saintement. Se nourrir : vivre de légumes. Vivre de, entretenir son existence au moyen de : vivre de ses rentes. Vivre avec, fréquenter, être en relation avec. Vivre pour, faire le but de sa vie de. Vivre sur, tirer sa subsistance de. Savoir vivre, connaître les bienséances, les usages du monde. (Savoir-vivre, v. à son ordre alph.) Apprendre à vivre à quelqu'un, le corriger, le punir de ses torts. Qui vive ? cri d'une sentinelle à l'approche de quelqu'un. Vive ou vivent..., cri par lequel on exprime un souhait de longue vie ou une simple approbation. Activ. : ma vie, l'ai-je vécue, ou l'ai-je rêvée ? Ant. Mourir.
VIVRE n. m. (v. vivre pris substantiv.). Nourriture, aliment : le vivre et le vêtement. Pl. Tout ce dont l'homme se nourrit : les vivres sont chers. Couper les vivres à quelqu'un, empêcher qu'ils ne lui parviennent. Fig. Cesser de lui servir des subsides.
VIVRÉ, E adj. Blas. Se dit des pièces dont les bords sont taillés en forme de grosses dents de scie.
VIVRIER (vri-é), ÈRE adj. Qui produit des substances alimentaires : cultures vivrières. N. m. Administrateur ou fournisseur des vivres de l'armée.
VIZIR n. m. Ministre d'un prince musulman. Grand vizir, premier ministre de l'empire ottoman.
VIZIRUT ou VISIRIAT (zi-ri-a) n. m. Fonction de vizir.
VLAN! ou VLAN interj. Qui accompagne souvent le récit d'un coup porté brusquement ou d'une action faite avec vivacité : vlan, en plein visage !
VOCABLE n. m. (lat. vocabulum). Mot : tous les vocables d'une langue. Nom du saint sous le patronage duquel une église est placée : église sous le vocable de saint Jean.
VOCABULAIRE (lè-re) n. m. (rad. vocable). Ensemble des mots qui appartiennent à une langue : le vocabulaire français est d'une grande richesse. Ensemble des mots qui appartiennent à une science : le vocabulaire des sports. Dictionnaire abrégé.
VOCAL, E, AUX adj. (du lat. vox, vocis, voix). Qui a rapport à la voix : organes vocaux. Musique vocale, musique destinée à être chantée, par opposition à musique instrumentale.
VOCALEMENT  adv. Au moyen de la voix.
VOCALIQUE adj. Qui a rapport aux voyelles.
VOCALISATEUR, TRICE (za) n. Personne qui vocalise, qui sait vocaliser.
VOCALISATION  n. f. Emission de voyelles. Changement d'une consonne en voyelle. Action de vocaliser.
VOCALISE  n. f. Manière ou action de vocaliser. Ce que l'on chante en vocalisant : exécuter de brillantes vocalises.
VOCALISER  v. n. (du lat. vocalis, voyelle). Faire des exercices de chant sans nommer les notes ni prononcer les paroles, sur une ou plusieurs syllabes : cantatrice qui vocalise habilement.
VOCALISME (lis-me) n. m. (de vocaliser.) Théorie des voyelles. Système des voyelles d'une langue. Ensemble des voyelles d'un mot.
VOCATIF n. m. Dans les langues ou les noms se déclinent, cas indiquant qu'on interpelle.
VOCATION  n. f. (lat. vocatio ; de vocare, appeler). Acte par lequel la Providence prédestine toute créature raisonnable à un rôle déterminé. Inclinaison qu'on se sent pour un état : beaucoup de grands artistes ont vu leur vocation contrariée. Spécialem. Destination au sacerdoce ou à la vie religieuse.
VOCERO  n. m. (mot corse). Chant funèbre improvisé, usité en Corse. Pl. des voceri.
VOCIFÉRANT, E adj. Qui vocifère.
VOCIFÉRATEUR, TRICE n. Personne qui a l'habitude de vociférer. (Peu us.)
VOCIFÉRATIONS  n. f. pl. Paroles dites en criant et avec colère : les vociférations de la foule.
VOCIFÉRER  v. n. (lat. vociferare. — Se conj. comme accélérer.) Parler en criant et avec colère. Activem. : vociférer des injures.
VŒU (veu) n. m. (lat. votum). Promesse faite à la Divinité de faire un acte ou de s'en abstenir : faire vœu de pauvreté. Résolution que l'on prend : faire vœu de se venger. Souhaits : faire des vœux pour la prospérité d'un ami. Expression d'un désir : tel est le vœu de la nation. Vœux de la religion ou vœux monastiques, les trois vœux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté, que l'on prononce en entrant dans un ordre religieux.
VOGUE (vo-ghe) n. f. Action de voguer. (Vx.) Crédit, engouement. Faveur publique : livre en vogue.
VOGUE (ghe) n. f. Fête patronale, dans certains départements du Midi.
VOGUER (ghé) v. n. (ital. vogare). Être poussé sur l'eau à force de rames ou de voiles. Fig. Errer : voguer sur la mer du monde. Vogue la galère, l'affaire est engagée, arrive ce qui pourra.
VOICI (pour vois ici) prép. Qui désigne ce qui est près, ce qui est proche dans le temps, ce qui est présent, ce que l'on va dire.
VOIE (voi) n. f. (lat. via). Route, chemin que l'on suit : voie commode. Mode de transport : par quelle voie est-il arrivé ? Fig. Moyen, entremise : la voie de la persuasion ; obtenir un emploi par la voie de... Sens, caractère de la conduite : suivre la voie de l'honneur. Voie publique, endroit public préparé pour le transport, le passage des personnes et des voitures. Les voies de Dieu, ses desseins, impénétrables aux humains. Voies de droit, recours à la justice. Voie d'accommodement, conciliation. Voies de fait, actes de violence. Mettre sur la voie, donner des indications pour... Être en voie de, suivre la voie nécessaire pour arriver à. Voies et moyens, ressources de l'impôt. Voie de bois, charretée ordinaire, soit environ 2 stères de bois. Voie d'eau, deux pleins seaux de porteurs d'eau contenant 30 litres et, en terme de marine, fente, ouverture dans un vaisseau. Voie de charbon de terre, environ 1 mètre cube. Anat. Canal : les voies urinaires. Véner. Chemin parcouru par le gibier. Ensemble des marques qui trahissent son passage. Ch. de f. Double ligne de rails parallèles, que suivent les trains : les voies ferrées françaises.
VOILÀ (pour vois là) prép. Qui indique ce que l'on vient de dire, ou, de deux objets, celui qui est le plus éloigné.
VOILE n. m. (lat. velum). Etoffe destinée à couvrir ou à protéger : statue couverte d'un voile. Pièce de toile, de dentelle, de soie, etc., qui couvre le visage des femmes : baisser son voile. Pièce d'étoffe que les religieuses et novices portent sur leur tête et dont elles se couvrent le visage. Par ext. Objet qui couvre, cache : un voile de nuages. Fig. Apparence, prétexte : sous le voile de l'amitié. Ce qui nous dérobe la connaissance de quelque chose : soulever un coin du voile qui nous cache les secrets de la nature. Les voiles de la nuit, les ténèbres. Prendre le voile, se faire religieuse. Anat. Voile du palais, cloison musculo-membraneuse qui fait suite au palais et sépare les fosses nasales de la bouche.
VOILE n. f. Toile forte, que l'on attache aux vergues d'un mât pour recevoir le vent et faire avancer le vaisseau : naviguer à la voile. Le vaisseau lui-même : signaler une voile à l'horizon. Mettre à la voile, s'embarquer. Faire voile, naviguer. Prov. : Il faut tendre sa voile selon le temps, il faut régler ses projets selon les moyens dont on dispose. (V. navire.)
VOILÉ, E adj. Couvert : soleil voilé de nuages. Déjeté, courbé : planche, roue voilée. Voix voilée, dont le timbre n'est pas pur. Regard voilé, qui a perdu de son éclat.
VOILER  v. a. Couvrir d'un voile : voiler l'image du Christ. Par ext. Dérober à la vue : un nuage a voilé le soleil. Fig. Cacher, rendre secret : voiler ses desseins. Mar. Garnir de voiles : voiler un navire. V. n. ou Se voiler v. pr. Se déjeter, se courber : planche qui voile ou se voile.
VOILERIE (rî) n. f. Atelier où l'on fabrique, répare ou conserve les voiles des vaisseaux.
VOILETTE (lè-te) n. f. Sorte de petit voile très léger, que les femmes portent sur le visage.
VOILIER (li-é) n. m. Ouvrier qui travaille aux voiles de bâtiments. Bâtiment qui ne marche qu'à la voile : un fin voilier. (V. navire.) Adjectiv. Dont le vol est étendu : oiseau voilier.
VOILURE n. f. Ensemble des voiles nécessaires à un bâtiment : carguer la voilure. Courbure d'une planche, d'une feuille de métal qui se déjette.
VOIR v. a. (lat. videre. — Je vois, tu vois, il voit, nous voyons, vous voyez, ils voient. Je voyais, nous voyions. Je vis, nous vîmes. Je verrai, nous verrons. Je verrais, nous verrions. Vois, voyons, voyez. Que je voie, que nous voyions. Que je visse, que nous vissions. Voyant. Vu, e.) Percevoir par le moyen des yeux : le véritable aveugle ne voit rien. Être témoin de : cela arrivera, mais nous ne le verrons pas. Rendre visite : aller voir un ami. Donner des soins en qualité de médecin : voir un malade. Regarder avec attention : voir au microscope. Parcourir : voir du pays. Fréquenter, recevoir : voir beaucoup de monde. Examiner, essayer : voyez si cet habit vous va. Remarquer : voyez comme il est à plaindre. Connaître : Dieu voit le fond de nos cœurs. Comprendre : je vois où tend ce discours. Voir le jour, naître, exister, et, en parlant des ouvrages d'esprit, être publié. Laisser voir, découvrir, ne pas dissimuler. Voir venir quelqu'un, pénétrer ses intentions. Voir de bon, de mauvais œil, avoir des dispositions favorables ou défavorables ; être content ou mécontent. Voir de loin, avoir de la prévoyance. Faire voir, montrer, prouver. Voir faire, être témoin de quelque chose sans y prendre part. Pour voir, pour en faire l'expérience. V. n. Voir à, à ce que, veiller. Se voir v. pr. Se fréquenter. Ne point se voir, être en mauvaise intelligence. Cela se voit tous les jours, cela arrive fréquemment.
VOIRE adv. Vraiment, oui. (Vx.) Et même. (On dit quelquefois voire même, mais c'est un pléonasme : Mazarin était habile, voire même retors.)
VOIRIE (rî) n. f. (du lat. viarius, qui concerne les rues). Partie de l'administration qui a pour objet l'établissement, la conservation et l'entretien des voies publiques. Lieu où l'on dépose les immondices, les débris d'animaux, etc. Grande voirie, celle qui concerne les grandes voies de communication.
VOISIN (zin), E adj. (lat. vicinus). Qui est proche : pays voisin. Qui demeure auprès : les peuples voisins de l'Océan. Rapproché par le temps : voisin de la mort. Fig. Peu différent : deux espèces voisines. N. Personne qui demeure auprès d'une autre : vivre en paix avec ses voisins. Le prochain : médire des voisins. Prov. : Qui a bon voisin a bon matin, avec des voisins honnêtes on dort tranquille, on vit en paix. : Grand clocher, mauvais voisin, le voisinage des grands est dangereux.
VOISINAGE (zi) n. m. Proximité des êtres qui habitent près les uns des autres. Proximité des lieux. Rapports entre voisins : des relations de bon voisinage. Lieux voisins : la jeunesse du voisinage. Personnes qui habitent ces lieux : être détesté de tout le voisinage.
VOISINER (zi-né) v. n. Fréquenter ses voisins.
VOITURAGE n. m. Transport en voiture.
VOITURE n. f. Véhicule servant à transporter les personnes, les marchandises : voiture publique. Transport : la voiture se fait par charroi. Prix du transport : payer sa voiture. Contenu d'une voiture.
VOITURER (ré) v. a. Transporter par voiture.
VOITURETTE (rè-te) n. f. Petite voiture et, en particulier, petite voiture automobile.
VOITURIER (ri-é) n. et adj. m. Celui qui fait le métier de voiturer.
VOITURIN n. m. (ital. vetturino). Nom donné aux cochers des voitures de louage. Voiture conduite par un de ces cochers.
VOÏVODAT (vo-i-vo-da) n. m. Autorité du voïvode. Territoire sur lequel il l'exerce.
VOÏVODE (vo-i-vo-de) n. m. Sorte de gouverneur, dans quelques contrées orientales.
VOÏVODIE (dî) n. f. Gouvernement d'un voïvode.
VOIX (voi) n. f. (lat. vox). Son qui sort des poumons et de la bouche de l'homme : parler à haute et intelligible voix ; voix timbrée, sonore, faible. Voix blanche, expression métaphorique par laquelle on indique l'intensité et le caractère de certaines voix et de certains instruments : les voix de soprano et d'alto sont des voix blanches ; la flûte, le hautbois, le violon, etc., sont des instruments à voix blanche. Se dit de certains animaux : la voix du perroquet. Bruit quelconque : la voix du tonnerre. Voix modifiée pour le chant : avoir une voix de ténor. Partie vocale d'un morceau de musique : nocturne à deux voix. Fig. Conseil : écouter la voix d'un ami. Sentiment, opinion : il n'y a qu'une voix sur son compte. Impulsion : voix de l'honneur, des passions. Suffrage : aller aux voix. Mouvement intérieur : la voix de la conscience, du sang. La déesse aux cent voix, la Renommée. La voix du peuple, l'opinion générale. Avoir voix au chapitre, droit de donner son avis. De vive voix, en parlant, non par écrit. Être en voix, être bien disposé pour chanter. Gramm. Forme que prend le verbe, suivant que l'action est faite ou soufferte par le sujet : voix active, passive. Voix moyenne, celle qui, dans la langue grecque, exprime une action faite et reçue par le sujet. Chass. La voix des chiens, leur aboiement après le gibier. Donner de la voix, crier, en parlant des chiens. — Les voix humaines se répartissent en deux catégories : les voix d'homme, qui sont les plus graves, et les voix de femme, dont le registre est plus élevé d'une octave. Les voix d'enfant sont rangées avec les voix de femme. Parmi les voix d'homme, on distingue le ténor (registre supérieur) et la basse (registre inférieur) ; parmi les voix de femme, le soprano, et le contralto. Soprano et ténor, contralto et basse, forment le quatuor vocal. Les voix de baryton, ténor léger, mezzo-soprano sont caractérisées par des registres mixtes. Sauf d'heureuses exceptions, chacune de ces catégories de voix normales comprend de treize à quatorze notes.
VOL n. m. (subst. verb. de voler v. n.). Mouvement des oiseaux et de quelques insectes, qui se meuvent dans l'air par le moyen de leurs ailes : le vol de l'aigle est d'une exceptionnelle puissance. Espace qu'un oiseau peut parcourir en volant sans se reposer. Envergure d'un oiseau. Quantité d'animaux qui volent ensemble : un vol de perdreaux. Mouvement rapide d'un lieu dans un autre : le vol des flèches. Essor, progrès : le vol de la pensée. En terme de blason, réunion de deux ailes d'oiseau accolées. Au vol, pendant le vol, en l'air. En courant, lestement : saisir l'occasion au vol. A vol d'oiseau loc. adv. En ligne droite.
VOL n. m. (subst. verb. de voler v. a.). Action de celui qui dérobe : commettre un vol. Chose volée : porter son vol chez le receleur. Vol qualifié, vol accompagné de circonstances aggravantes.
VOLABLE adj. Que l'on peut dérober : des effets volables. A qui l'on peut dérober quelque chose. (Peu us.)
VOLAGE adj. Changeant, léger : la jeunesse est volage dans ses goûts.
VOLAGEMENT  adv. D'une manière volage.
VOLAILLE n. f. (du lat. volatilia, oiseaux). Nom collectif des oiseaux qu'on nourrit dans une basse-cour : engraisser de la volaille. Oiseau de basse-cour : manger une volaille.
VOLANT  n. m. Morceau de liège, etc., garni de plumes, qu'on lance avec des raquettes. Jeu auquel on se livre avec cet objet. Aile d'un moulin à vent. Roue pesante, qui sert à maintenir l'uniformeité du mouvement d'une machine : volant de fonte. Garniture légère, en dentelle ou en étoffe, attachée à la jupe d'une robe. Perche pliante, sur laquelle on dispose des gluaux.
VOLANT , E adj. Qui a la faculté de s'élever en l'air : poisson volant. Feuille volante, feuille écrite ou imprimée, qui n'est attachée à aucune autre. Fusée volante, qui s'élève en l'air quand on y a mis le feu. Pont volant, qui se monte et se déplace à volonté. Petite vérole volante, nom vulgaire de la varicelle. Table volante, table légère qu'on déplace facilement.
VOLAPÜK n. m. (angl. world, univers, et speak, parler). Langue universelle, inventée en 1879 par Johann Martin Schleyer.
VOLARDS n. m. pl. Menues branches avec lesquelles on fait les clayonnages d'un parc.
VOLATIL, E adj. (lat. volatilis). Qui peut se réduire en vapeur ou en gaz. Alcali volatil, l'ammoniaque.
VOLATILE n. m. (même étymol. qu'à l'art. précéd.). Animal qui vole. Oiseau domestique (quelquef. du fém.).
VOLATILISABLE adj. Susceptible de se volatiliser : minéraux volatilisables.
VOLATILISATION n. f. Action de volatiliser.
VOLATILISER v. a. Rendre volatil. Réduire en vapeur : volatiliser du soufre. Se volatiliser v. pr. Se dissiper en vapeur ou en gaz.
VOLATILITÉ n. f. Qualité de ce qui est volatil.
VOL-AU-VENT n. m. invar. Moule de pâte feuilletée chaude, garnie de viande ou de poisson, avec des quenelles, des champignons, etc. : vol-au-vent aux filets de sole.
VOLCAN n. m. (du lat. Vulcanus, Vulcain, dieu du feu). Montagne d'où sortent, par une ouverture nommée cratère, des tourbillons de feu et des matières embrasées : l'Etna et le Vésuve sont les deux principaux volcans de l'Europe. Fig. Personne ou chose de nature impétueuse. État de choses qui ne peut se dénouer que par un éclat dangereux. — La puissance d'explosion d'un volcan est si violente qu'elle produit par sa réaction des secousses assez fortes pour ébranler et faire trembler la terre, agiter la mer, détruire les villes et les édifices les plus solides, a des distances souvent considérables. L'an 79 de J.-C., une terrible éruption du Vésuve renversa en partie, puis ensevelit Herculanum, ville située près de Naples, et Pompéi. De nos jours, les éruptions les plus célèbres ont été celle du Krakatoa, qui détruisit une partie de l'île de ce nom, dans l'archipel de la Sonde, et celle, plus terrible encore, de la montagne Pelée, à la Martinique, qui anéantit la ville de Saint-Pierre et fit 35.000 victimes. Il existe sur certains points du globe des volcans éteints depuis des siècles. Il n'est pas rare qu'un volcan demeure pendant des années dans un calme si profond qu'on douterait même de son existence. Quelques volcans lancent des jets d'eau bouillante, d'autres de la boue, du soufre, de l'air chaud, des gaz inflammables, etc. Certains terrains du centre et du midi de la France sont volcaniques.
VOLCANICITÉ n. f. Syn. de volcanisme.
VOLCANIQUE adj. Issu d'un volcan : des scories volcaniques. Fig. Ardent, impétueux : une imagination volcanique.
VOLCANISÉ, E (zé) adj. Se dit des lieux où il reste des traces de volcans.
VOLCANISER (zé) v. a. Amener à l'état volcanique.
VOLCANISME  n. m. Ensemble des manifestations volcaniques et des théories expliquant leurs causes.
VOLCANITE n. f. Pyrite des volcans.
VOLE n. f. Coup qui consiste à faire toutes les levées, aux cartes : faire la vole.
VOLÉE  n. f. Action de voler. Distance qu'un animal parcourt en volant : prendre sa volée. Bande d'oiseaux qui volent ensemble : une volée de moineaux. Fig. Condition, qualité : personne de haute volée. Ensemble de coups nombreux et consécutifs : recevoir une volée de coups de bâton. Décharge de plusieurs pièces d'artillerie : une volée de coups de canon. Son d'une cloche mise en branle : sonner à toute volée. Partie d'un escalier, comprise entre deux paliers successifs. Partie d'un canon entre la bouche et le premier renfort, ou la partie frettée portant les tourillons. Pièce de bois attachée en travers et de chaque côté du timon d'une voiture et à laquelle les chevaux sont attelés. Chevaux de volée, ceux qui sont attelés en avant, seulement à la volée. Fig. Prendre sa volée, s'en aller, s'émanciper. A la volée loc. adv. En l'air : saisir une balle à la volée. Fig. Très promptement : saisir une allusion à la volée.
VOLER  v. n. (lat. volare). Se mouvoir, se maintenir en l'air au moyen d'ailes. Fig. Aller très vite : ce cheval vole. Se propager avec rapidité : ces mots volent de bouche en bouche. S'écouler rapidement : le temps vole. Voler de ses propres ailes, agir par soi-même.
VOLER  v. a. Prendre furtivement ou par force le bien d'autrui : voler une montre. Fam. Ne l'avoir pas volé, mériter ce qui nous arrive.
VOLEREAU (rô) n. m. Fam. Petit voleur. Voleur maladroit.
VOLERIE (rî) n. f. Larcin, pillerie. Chasse qui se fait avec les oiseaux de proie.
VOLET  n. m. Panneau de bois plein ou de tôle, qui peut se refermer sur une fenêtre. Tablette sur laquelle on trie des choses menues, comme des grains, des lentilles, etc. Fig. Trier sur le volet, choisir avec soin entre plusieurs personnes, plusieurs choses : trier ses invités sur le volet.
VOLETER (té) v. n. (Prend deux t devant une syllabe muette : il volettera.) Voler çà et là, à petites distances.
VOLETTE (lè-te) n. f. Claie en osier, sur laquelle on fait égoutter les fromages. Claie sur laquelle on épluche la laine. Rang de cordelettes dont on borde le réseau qui couvre un cheval, et qui éloignent les mouches par leur mouvement.
VOLEUR, EUSE  n. Qui a volé ou qui vole habituellement : une bande de voleurs. Adjectiv. : pie voleuse.
VOLIÈRE n. f. Espèce de grande cage, dans laquelle on nourrit des oiseaux.
VOLIGE n. f. Planche mince de bois blanc, que les couvreurs emploient pour fixer les ardoises.
VOLIGEAGE (ja-je) n. m. Action de voliger.
VOLIGER (jé) v. a. ( Prend un e muet après le g devant a et o : il voligea, nous voligeons.) Garnir de voliges.
VOLIS (li) n. m. Cime d'un arbre qui a été rompue et enlevée par le vent.
VOLITIF, IVE adj. Qui produit la volition, ou qui s'y rapporte : les phénomènes volitifs.
VOLITION  n. f. Acte par lequel la volonté se détermine à quelque chose.
VOLONTAIRE (tè-re) adj. (lat. voluntarius ; de voluntas, volonté). Qui se fait par un acte de la volonté : acte volontaire. Qui a une volonté obstinée, de l'entêtement : enfant volontaire. N. m. Soldat qui sert dans une armée sans y être obligé : les volontaires de 1793. Ant. Involontaire. Obligatoire.
VOLONTAIREMENT (tè-re-man) adv. De sa propre volonté. Avec intention. Avec obstination. Ant. Involontairement.
VOLONTARIAT (ri-a) n. m. Engagement, service des volontaires. Spécialem. Engagement d'un an, contracté dans de certaines conditions : le volontariat d'un an a été supprimé en France en 1889.
VOLONTÉ n. f. (lat. voluntas). Faculté de se déterminer à certains actes : les réflexes ne dépendent pas de la volonté. Exercice de cette faculté. Acte qui en résulte : faire connaître sa volonté. Energie, fermeté de l'âme qui veut : une volonté inflexible. Disposition à l'égard de quelqu'un : mauvaise volonté. Pl. Fantaisies, caprices : faire ses volontés. Dernières volontés, testament d'une personne. A volonté loc. adv. A discrétion : vous en aurez à volonté. Quand on veut : billet payable à volonté.
VOLONTIERS  adv. De bon gré, de bonne grâce, avec plaisir. Facilement, naturellement.
VOLT  n. m. Unité pratique électrique de force électromotrice : courant de 200 volts.
VOLT n. m. Figure de cire servant aux pratiques magiques.
VOLTA n. f. (m. ital.). Musiq. Fois, reprise. (Usité dans les expressions : prima volta, seconda volta.)
VOLTAGE n. m. Différence de potentiel entre les extrémités d'un conducteur. Nombre de volts nécessaires au fonctionnement d'un appareil électrique.
VOLTAÏQUE  adj. Se dit de la pile électrique de Volta et, en général, de l'électricité développée par les piles : arc voltaïque.
VOLTAIRE  n. m. (de Voltaire, n. pr.). Grand fauteuil dont le siège est bas et le dos assez élevé pour y appuyer la tête.
VOLTAIRIANISME  n. m. Philosophie et incrédulité de Voltaire.
VOLTAIRIEN, ENNE  adj. De la nature des ouvrages de Voltaire. Qui partage les opinions de Voltaire : l'esprit voltairien a longtemps persisté en France. N. : un voltairien déterminé.
VOLTAÏSATION (ta-i-za-si-on) n. f. Traitement médical à l'aide de la pile.
VOLTAÏSME  n. m. Electricité développée par la pile. (Vx.)
VOLTAMÈTRE n. m. Appareil permettant de décomposer l'eau par un courant électrique. Tout appareil où se produit une réaction électrolytique.
VOLTE n. f. (de l'ital. volta, tour). Mouvement en rond, que l'on fait faire à un cheval. Escr. Mouvement pour éviter un coup.
VOLTE-FACE n. f. invar. Action de se retourner du côté opposé à celui qu'on regardait : faire volte-face. Fig. Changement subit d'opinion, de système : des volte-face politiques.
VOLTER (té) v. n. Exécuter une volte.
VOLTI n. m. (mot ital. signif. tourne). Musiq. S'écrit au bas des pages pour indiquer que le morceau continue à la page suivante : volti subito.
VOLTIGE n. f. (de voltiger). Corde lâche, sur laquelle les bateleurs font des tours. Exercices sur cette corde : exceller dans la voltige. Exercice d'équitation.
VOLTIGEANT (jan), E adj. Qui voltige.
VOLTIGEMENT  n. m. Mouvement de ce qui voltige.
VOLTIGER (jé) v. n. (ital. volteggiare. — Prend un e muet après le g devant a et o : il voltigea, nous voltigeons.) Voler çà et là, comme le papillon : les abeilles voltigent sur les fleurs. Aller rapidement de côté et d'autre : cavaliers qui voltigent sur le champ de manœuvres. Flotter au gré du vent. Faire la voltige. Fig. Être inconstant, léger.
VOLTIGEUR, EUSE  n. Personne qui exécute des voltiges. N. m. Nom donné en France, avant 1870, à des soldats de petite taille, formant une compagnie d'élite, placée à la gauche du bataillon.
VOLUBILE adj. (lat. volubilis). Bot. Se dit des tiges qui s'enroulent en spirale autour des corps voisins : la tige volubile des liserons.
VOLUBILIS (liss) n. m. Nom vulgaire de la plupart des convolvulacées.
VOLUBILITÉ n. f. (de volubile). Articulation facile et rapide : parler avec volubilité.
VOLUCELLE (sè-le) n. f. Genre d'insectes diptères, communs en France.
VOLUME n. m. (du lat. volumen, rouleau, livre). Chez les anciens, manuscrit enroulé autour d'un bâton. Livre relié ou broché : ouvrage en deux volumes. Etendue, grosseur d'un objet. Espace occupé par un corps quelconque : mesurer le volume d'un bloc de pierre. Se dit de la masse d'eau que roule un fleuve, une fontaine, etc. : l'Amazone est, de tous les fleuves, celui dont le volume est le plus considérable. Musiq. Force, ampleur des sons. Etendue de la voix.
VOLUMÉNOMÈTRE n. m. Instrument pour mesurer le volume des corps.
VOLUMÉTRIQUE adj. Qui a rapport à la détermination des volumes.
VOLUMÉTRIQUEMENT (ke-man) adv. Par des procédés volumétriques.
VOLUMINEUX, EUSE (neû, eu-ze) adj. Qui a beaucoup de volume : paquet volumineux.
VOLUPTÉ (lup-té) n. f. (lat. voluptas). Grand plaisir des sens : boire avec volupté. Grand plaisir en général : les voluptés de l'étude. Ant. Chasteté.
VOLUPTUAIRE (lup-tu-è-re) adj. Se dit des dépenses consacrées aux choses de luxe ou de fantaisie.
VOLUPTUEUSEMENT (lup-tu-eu-ze-man) adv. Avec volupté. Ant. Chastement.
VOLUPTUEUX, EUSE (lup-tu-eû, eu-ze) adj. Qui aime la volupté : homme voluptueux. Qui inspire ou exprime la volupté : pose voluptueuse. Substantiv. Personne voluptueuse. Ant. Chaste.
VOLUTE n. f. (du lat. volutus, roulé). Ornement développé en spirale, principalement dans le chapiteau ionique. (V. les planches lignes et ordres..) Par ext. Objet quelconque, enroulé en spirale : des volutes de fumée s'échappent de la cheminée du paquebot. Coquille univalve en cône spiré. Sorte d'enroulement, que forme le pied du limon d'un escalier.
VOLUTER (té) v. n. Faire des volutes. V. a. Dévider le fil des fusées. (Peu us.)
VOLVACÉ, E adj. Qui ressemble à une bourse.
VOLVAIRE (vè-re) n. f. Espèce de champignon vénéneux.
VOLVULUS (luss) n. m. Occlusion intestinale, due à une torsion de l'intestin.
VOMER (mèr) n. m. Os qui forme la partie supérieure de la cloison des fosses nasales. Genre de poissons de l'Amérique tropicale, vulgairement poissons-lunes.
VOMI-PURGATIF, IVE adj. Qui est à la fois vomitif et purgatif.
VOMIQUE n. f. Amas de pus qui est parfois évacué par un vomissement.
VOMIQUE adj. Noix vomique, graine du strychnos vomiquier des Indes, qui a des propriétés vomitives.
VOMIQUIER (ki-é) n. m. Nom vulgaire des strychnos.
VOMIR v. a. (lat. vomere). Rejeter avec effort par la bouche ce qui était dans l'estomac : vomir son déjeuner. Par ext. Lancer violemment hors de soi : les canons vomissent le fer et la mort. Fig. Proférer avec violence : vomir des injures.
VOMISSEMENT (mi-se-man) n. m. Action de vomir : l'ipéca provoque le vomissement. Matières vomies.
VOMITIF, IVE adj. Qui fait vomir. N. m. : administrer un vomitif.
VOMITO et plus souv. VOMITO-NEGRO  n. m. (m. espagn.). Nom donné à la fièvre jaune : il est mort du vomito-negro.
VOMITOIRE n. m. (lat. vomitorium ; de vomere, vomir). Chez les Romains, issue pratiquée dans le cirque et par laquelle s'écoulait la foule après le spectacle : les vomitoires du Colisée.
VOMITURITION  n. f. Vomissement fréquent et qui se produit sans effort.
VORACE adj. (lat. vorax). Qui dévore, qui mange avec avidité : le brochet est très vorace. Qui exige une grande quantité de nourriture : appétit vorace.
VORACEMENT  adv. D'une manière vorace.
VORACITÉ (de vorace) n. f. Avidité à manger : la voracité des loups. Fig. Avidité extrême.
VORGE n. f. Nom vulgaire de l'ivraie.
VORTEX  n. m. Disposition concentrique et rayonnante de certains organes.
VORTICELLE n. f. Genre d'infusoires, des eaux douces et salées.
VOS adj. poss. Pl. de votre.
VOTANT , E adj. Qui vote, a le droit de voter : l'assemblée votante. N. Personne qui vote.
VOTATION  n. f. Action de voter : mode de votation.
VOTE n. m. (du lat. votum, désir). Suffrage, vœu énoncé par chacune des personnes appelées à émettre un avis : recueillir les votes. Décision prise par la voie des suffrages : exécuter un vote.
VOTER (té) v. n. (de vote.) Donner sa voix dans une élection : voter par assis et levé. V. a. Décider ou demander par son vote : voter une loi.
VOTIF, IVE adj. (du lat. votum, vœu). Qui a rapport à un vœu : épigramme votive.
VOTRE adj. poss. sing. Qui est à vous. Pl. vos.
VÔTRE adj. qualif. (lat. vester). Ce qui est à vous : disposez de ma maison comme vôtre. Tout dévoué à vous : monsieur je suis tout vôtre. N. m. Le vôtre, votre bien : vous en serez du vôtre. N. m. pl. Les vôtres, vos parents, vos amis, ceux de votre parti.
VOUER  v. a. Consacrer par un vœu. Promettre par vœu : vouer un temple à Dieu. Promettre d'une manière irrévocable : vouer obéissance au roi. Appliquer avec zèle, avec suite : vouer sa plume à la vérité. Se vouer v. pr. Se consacrer par un vœu. S'appliquer exclusivement à : se vouer aux études grecques. Ne savoir à quel saint se vouer, ne savoir à qui recourir, quel moyen employer.
VOUGE n. m. Croissant pour émonder les arbres. Au moyen âge, arme qui se composait d'une lame tranchante montée sur une hampe longue de 4 à 6 pieds.
VOUGIER  n. m. Piéton armé d'un vouge, aux xive et xve siècles.
VOULOIR v. a. (bas lat. volere, pour velle. — Je veux, tu veux, il veut, nous voulons, vous voulez, ils veulent. Je voulais, nous voulions. Je voulus, nous voulûmes. Je voudrai, nous voudrons. Je voudrais, nous voudrions. Veux, voulons, voulez, ou pour marquer une volonté moins forte, moins personnelle, veuille, veuillons, veuillez. Que je veuille, que nous voulions. Que je voulusse, que nous vouussions. Voulant. Voulu, e.) Avoir le désir, l'intention, la volonté de faire une chose : faites ce que vous voudrez. Commander, exiger : je le veux. Exiger par sa nature : la vigne veut de grands soins. Désirer : vouloir du bien à quelqu'un. Consentir : si je mens, je veux être pendu. Pouvoir, en parlant des choses : ce bois ne veut pas brûler. Essayer à, tenter de : un infirme qui veut courir. Supposer, prétendre : on veut tout recevoir et ne rien donner. Fixer comme prix : vouloir cent mille francs de sa terre. Vouloir bien, consentir à, accepter. Vouloir du bien, du mal à quelqu'un, être bien, mal disposé pour quelqu'un. Vouloir dire, avoir l'intention de faire entendre, avoir un certain sens. Sans le vouloir, par mégarde. En vouloir à, souhaiter du mal, avoir affaire à. Prov. : Vouloir, c'est pouvoir, on réussit toujours lorsqu'on a la ferme volonté de réussir.
VOULOIR n. m. (v. vouloir pris substantiv.). Acte de la volonté : votre vouloir sera le mien. Intention, disposition : bon, mauvais vouloir.
VOUS (vou) pron. pers. Pl. de tu.
VOUSSOIR (vou-soir) ou VOUSSEAU (vou-sô) n. m. Chacune des pierres qui forment le cintre d'une voûte ou d'une arcade : voussoir à crossette ; voussoir à branches.
VOUSSURE (vou-su-re) n. f. Courbure d'une voûte.
VOÛTE n. f. (du lat. volvere, tourner). Ouvrage de maçonnerie cintré, formé d'un assemblage de pierres qui s'appuient l'une sur l'autre : les voûtes sonores d'une cathédrale. Clef de voûte, v. clef. Voûte à plein cintre, dont la courbe est déterminée par une demi-circonférence. Voûte en berceau, voûte en demi-cercle, dont la longueur est supérieure à la largeur. Voûte en ogive, dont la courbe est déterminée par des ares d'ogive. Voûte d'arête, formée par l'intersection de deux demi-cylindres. Voûte du crâne, partie supérieure de la boîte osseuse du crâne. Voûte du palais ou palatine, cloison qui forme la paroi supérieure de la bouche et la paroi inférieure des cavités nasales. Voûte azurée, étoilée, céleste, le ciel. Mar. Voûte d'arcasse, prolongement du pont à l'arrière d'un navire.
VOÛTÉ, E adj. En forme de voûte. Fig. Courbé : avoir le dos voûté.
VOÛTER (té) v. a. Couvrir d'une voûte : voûter une cave. Fig. Courber : l'âge voûte la taille. Se voûter v. pr. Se former en voûte. Commencer à se courber sous le poids des années.
VOYAGE (voi-ia-jé) n. m. (du lat. viaticum, provision de route). Action d'aller du pays où l'on était dans un autre pays : faire voyage en Amérique. Allée et venue d'un lieu à un autre : faire dix voyages chez quelqu'un sans le trouver. Allée et venue d'un homme de peine, d'un commissionnaire : payer ses voyages à un charretier. Fig. Faire le voyage de l'autre monde, le grand voyage, mourir.
VOYAGER (voi-ia-jé) v. n. (Prend un e muet après le g devant a et o : il voyagea, nous voyageons.) Aller en pays éloigné : voyager en Asie. Par ext. Changer de lieu, se déplacer : les nuages voyagent.
VOYAGEUR, EUSE  n. Qui voyage actuellement ; qui a l'habitude de voyager. Adjectiv. Commis voyageur, commis qui voyage pour les affaires d'une maison de commerce.
VOYANT (voi-ian), E adj. Qui jouit du sens de la vue : vieillard voyant. Qui attire l'œil par un éclat criard : les couleurs voyantes sont rarement de bon goût. N. Personne qui dit posséder la vision surnaturelle des choses passées, futures, lointaines : consulter une voyante. Plaque de deux couleurs, mobile le long de la tige d'une mire de nivellement. Partie saillante d'une bouée. Grosse sphère surmontant les mâts des bateaux-feux.
VOYELLE (voi-iè-le) n. f. (lat. vocalis ; de vox, voix). Son du langage, produit par la vibration du larynx avec le concours de la bouche plus ou moins ouverte. Lettre représentant une voyelle. — L'alphabet français a six voyelles, qui sont : a, e, i, o, u, y.
VOYER (voi-ié) n. m. (lat. viarius ; de via, chemin). Fonctionnaire préposé à l'entretien des routes. Grand voyer, officier qui, sous l'ancienne monarchie, était chargé de l’administration générale des voies publiques. Adjectiv. : agent voyer.
VOYER (voi-ié) v. a. (de voie. — Se conj. comme aboyer.) Faire écouler.
VRAC (vrak) n. m. (du holl. vorak, rebut). État des marchandises que l'on met pêle-mêle sur un navire sans les arrimer : expédier en vrac.
VRAI, E (vrè) adj. (lat. verus). Conforme à la vérité : une assertion vraie. Qui dit la vérité, sincère : ami vrai. Qui a les qualités essentielles à sa nature : un vrai diamant. Convenable : voilà sa vraie place. N. m. La vérité : aimer le vrai. A vrai dire, pour parler avec vérité. Au vrai, à la vérité. Pour de vrai, pour de bon. Au vrai, pour vrai, dans le vrai, conformément à la vérité. Astr. Temps vrai, v. temps. Ant. Faux.
VRAIMENT (vrè-man) adv. Véritablement : une aventure vraiment extraordinaire. (S'emploie aussi pour affirmer avec plus de force, pour exprimer l’étonnement ou l'admiration ironique.)
VRAISEMBLABLE (vrè-san) adj. Qui a l'apparence de la vérité : le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable. Le vraisemblable n. m. : au delà du vraisemblable. Ant. Invraisemblable.
VRAISEMBLABLEMENT (vrèsan, man) adv. Avec vraisemblance ; selon la vraisemblance : cette armée sera vraisemblablement défaite. Ant. Invraisemblablement.
VRAISEMBLANCE (vrè-san) n. f. Apparence de vérité. Ant. Invraisemblance.
VRILLAGE (ll mll.) n. m. Défaut des matières textiles, dans lesquelles la torsion des fils a été poussée trop loin.
VRILLE (ll mll.) n. f. (lat. viticula). Petit filament en spirale, qui croit sur certaines plantes. Petit outil de fer, que termine une sorte de vis finissant en pointe aiguë, pour percer des trous dans le bois.
VRILLÉ, E (ll mll.) adj. Percé avec une vrille. Bot. Muni de vrilles : tige vrillée. Enroulé, tordu : ficelle vrillée par l'humidité.
VRILLÉE (ll mll., é) n. f. Nom vulgaire du liseron des champs.
VRILLER (ll mll., é) v. a. Percer avec une vrille : vriller une planche. V. n. S'élever en décrivant une hélice. Se tordre en se rétrécissant : corde qui vrille.
VRILLERIE (ll mll., e-rî) n. f. Fabrication de vrilles. Atelier ou l'on fabrique des vrilles. Ensemble des outils tels que vrilles, poinçons, forets, etc.
VRILLETTE (ll mll., è-te) n. f. Genre de coléoptères, dont les larves criblent les bois de petits trous.
VRILLIER (ll mll., é) n. et adj. m. Ouvrier qui fait des vrilles.
VRILLIFÈRE (ll mll.) adj. Qui est muni de vrilles.
VRILLON (ll mll.) n. m. Petite tarière en forme de vrille.
VU, E adj. (de voir). Fig. Considéré, accueilli : être mal vu à cause de ses opinions. Prép. Eu égard à : vu la difficulté. (V. excepté..) N. m. Action de voir, connaissance que l'on a d'une chose, parce qu'on l'a vue : au vu et au su de tout le monde. Vu que loc. conj. Attendu que.
VUE (vu) n. f. (lat. visus). Faculté de voir : perdre de vue. Celui des cinq sens par lequel on aperçoit les objets : avoir la vue perçante. L’organe même de la vue ; yeux, regards : tourner la vue du côté de la mer. Action de regarder, examen : regardez, la vue n'en coûte rien. Aspect : à la vue de l'ennemi. Manière dont les objets se présentent aux regards : une vue de côté. Etendue de ce qu'on peut voir du lieu où l'on est : cette maison a une belle vue. Dessin, tableau qui représente un lieu, un édifice, etc., pris sur nature : une vue de Rome. Examen que l'on fait de ses propres yeux : la vue des pièces. Manière de voir : vues ingénieuses sur une question. Considération : la vue du passé. But, intention : nous n'aurons d'autre vue que de nous satisfaire. Fenêtre, ouverture d'une maison par laquelle on voit les lieux environnants : condamner les vues. Garder quelqu'un à vue, le surveiller. Connaître de vue, de visage. A vue d'œil, presque sensiblement. A perte de vue, si loin qu'on ne peut plus distinguer les objets. Perdre de vue, cesser de voir, oublier ; négliger, cesser de fréquenter : retrouver un ami depuis longtemps perdu de vue. Ne pas perdre de vue, surveiller constamment. Garder à vue, garder de manière à ne pas cesser de voir. Payable à vue, à présentation. Vue courte ou basse, celle qui n'est distincte qu'à une faible distance. Fig. Défaut de perspicacité. Vue longue, celle qui n'est distincte qu'à une distance plus ou moins considérable. A la première vue, à première vue, rien qu'en voyant ; sans examen. Seconde, double vue, faculté de voir par l'imagination des choses éloignées. Point de vue, objet sur lequel la vue se dirige. Assemblage d'objets qui frappent le regard : sommet d'où l'on découvre un magnifique point de vue. Point d'un tableau ou d'un dessin, vers lequel convergent les lignes droites supposées perpendiculaires à la surface d'un tableau. Endroit où il faut se placer pour bien voir un objet. Fig. Manière de considérer les choses. Au point de vue de, sous le rapport de. En vue de, à un endroit d'où l'on voit, en considération de. Être en vue, être exposé aux regards. Dessin à vue, fait sans prendre de mesure et sans le secours d'instrument. Archéol. Partie de la visière d'un casque, percée de fentes horizontales qui permettent de voir. Ces fentes elles-mêmes. ( V. la pl. armures..)
VULCANALES n. f. pl. Chez les Romains, fêtes en l'honneur de Vulcain.
VULCANIEN, ENNE (ni-in, è-ne) adj. Qui se rapporte à Vulcain.
VULCANISATION (za-si-on) n. f. Préparation du caoutchouc à l'aide du soufre, pour le rendre insensible à la chaleur ou au froid.
VULCANISÉ, E (zé) adj. Qui a subi la vulcanisation : caoutchouc vulcanisé.
VULCANISER (zé) v. a. (du lat. Vulcanus, Vulcain et feu). Faire subir le procédé de la vulcanisation.
VULCANISME  n. m. Système qui attribue à l'action du feu l'état actuel du globe.
VULCANITE n. f. Syn. de ébonite.
VULGAIRE (ghè-re) adj. (lat. vulgaris). Communément reçu : opinion vulgaire. Trivial, commun, ordinaire : pensée vulgaire. Langue vulgaire, langue parlée communément, par opposition à la langue écrite ou savante. Le vulgaire n. m. Le peuple, le commun des hommes.
VULGAIREMENT (ghè-re-man) adv. Communément : l'arum se nomme vulgairement pied-de-veau. D'une manière peu distinguée : s'exprimer vulgairement.
VULGARISATEUR, TRICE (za) n. Personne qui répand la connaissance, l'usage d'une chose. Adjectiv. : esprit vulgarisateur.
VULGARISATION (za-si-on) n. f. Action de vulgariser : la vulgarisation des sciences. Le résultat.
VULGARISER (zé) v. a. Rendre vulgaire. Mettre à la portée de tous : vulgariser une science.
VULGARITÉ n. f. Défaut de ce qui est vulgaire : la vulgarité des manières.
VULGATE n. f. V. Part. hist.
VULGO adv. (m. lat..) Fam. Vulgairement ; dans le langage vulgaire.
VULNÉRABILITÉ n. f. Caractère de ce qui est vulnérable. Ant. Invulnérabilité.
VULNÉRABLE adj. (lat. vulnerabilis ; de vulnus, eris, blessure). Qui peut être blessé : les crocodiles sont peu vulnérables. Par ext. Défectueux, donnant prise : réputation vulnérable. Ant. Invulnérable.
VULNÉRAIRE (rè-re) adj. (du lat. vulnus, eris, blessure). Qui est propre à la guérison des plaies et blessures. N. m. Médicament que l'on administre aux personnes ayant subi une blessure, une chute. N. f. Bot. Nom vulgaire de l'anthyllide vulnéraire.
VULNÉRATION  n. f. Blessure produite par l'instrument dont se sert le chirurgien.
VULPIN n. m. Genre de graminées vivaces, très communes dans les champs, appelées aussi queues-de-renard.
VULTUEUX, EUSE
 adj. (du lat. vultus, visage). Rouge et gonflé, en parlant de la face.
VULTURIDÉS n. m. pl. Famille de rapaces, comprenant les vautours et genres voisins. S. un vulturidé.
U V - 631 - 654
<> 24/07/2024

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