Jennifer Rowley, Massimo Cavalletti, Florence 2018.
Netrebko, Eyvazov - Zeffirelli, Vérone, 2019.
Le Trouvère de Verdi
Le Trouvère (en ital. Il Trovatore) Opéra en quatre actes, de Verdi (1853, Rome, au théâtre Apollo ; Paris, Théâtre-Italien, en 1854; Berlin, 1854, en allemand (Der Troubadour). Le livret fut traduit en français par Émilien Pacini, et l’œuvre fut représentée à l'Opéra (salle Le Pelletier) le 12 janvier 1857, dans sa version française, remaniée par Verdi.
Argument Une gitane se venge.
Acte 1 (Le duel) Jardins
du palais d‘Aljaferia, à Saragosse
1er tableau
1. Introduction
Chœur All'erta, all'erta! (Ferrando, serviteurs, soldats)
Récit de Ferrando Di due figli vivea padre beato (Ferrando, Chœur)
Une gitane a enlevé naguère le fils cadet du vieux Comte de Luna. On croit
qu'il est toujours vivant, ainsi que la bohémienne coupable de ce crime. Seguito und stretta
dell'Introduzione E il padre? (Chœur, Ferrando)
2ème tableau
Cavatine de Leonora
Scène Che più t'arresti?... (Ines, Leonora)
Cavatine Tacea la notte placida (Leonora) > Netrebko 3:38
Quanto narrasti di turbamento (Ines, Leonora)
Cabalette Di tale amor, che dirsi (Leonora, Ines)
Scène, Romance de Manrico et Trio
Scène Tace la notte! (Le Comte)
Romance Deserto sulla terra (Manrico)
Scène Oh detti!... oh gelosia! ... (Le Comte, Leonora, Manrico)
Trio Qual voce!... Ah, dalle tenebre (Leonora, Le Comte, Manrico) Manrico
disparaît en laissant la vie sauve au Comte.
Acte 2 (La gitane)
1er
tableau Camp des gitans au pays basque espagnol
Chœur et Chanson d’ Azucena > Marina Prudenskaya - Berlin 2014 6 :58
Chœur Vedi! le fosche notturne spoglie Chœur des
gitans (Chœur de l'enclume)
Chanson Stride la vampa! (Azucena)
Scène Mesta è la tua canzon! (Gitans, Azucena, Manrico)
Chœur Chi del gitano i giorni abbella? (Gitans)
Récit d’ Azucena: elle raconte à Manrico comment elle a (par erreur) jeté son
propre enfant dans les cendres fumantes du bûcher où périt sa mère, accusée d'avoir
jeté un mauvais sort au fils cadet du Comte de Luna.
Scène Soli or siamo (Manrico, Azucena)
Récit Condotta ell'era in ceppi (Azucena, Manrico)
Scène et Duo Azucena - Manrico
Scène Non son tuo figlio?... (Manrico, Azucena)
Duo Mal reggendo all'aspro assalto (Manrico, Azucena)
L'usato messo Ruiz m'invia! (Manrico, Azucena)
Cabalette Perigliarti ancor languente (Azucena, Manrico)
2ème
tableau Un couvent en Aragon
Air du Comte:
Récitatif Tutto è deserto (Le Comte, Ferrando)
Air Il balen del suo sorriso (Le Comte)
Qual suono!... oh ciel... (Le Comte, Ferrando)
Cabaletta Per me, ora fatale (Le Comte)
Finale de l’acte II: Berlin 2014 9:55
Chœur Ah!... se l'error t'ingombra (Chœur des religieuses)
Trio Perché piangete? (Leonora, suivantes, Le Comte)
Ensemble E deggio... e posso crederlo? (Leonora, Le Comte, Manrico,
suivantes, Ferrando, escorte)
Strette et Finale de l’acte II Urgel viva! (Ruiz, Manrico, Conte,
Leonora, Ferrando, soldats, escorte)
Acte 3 (Le fils de la gitane)
Forteresse de Castellor tenue par Manrico (accompagné de Leonora), et
assiégée par le Comte.
Chœur des soldats Or co' dadi, ma fra poco
(soldats, Ferrando)
Scène et Trio:
Scène In braccio al mio rival! (Conte, Ferrando, Azucena, Chœur)
Trio Giorni poveri vivea (Azucena, Ferrando, Conte, Chœur) Marina Prudenskaya -Berlin 2014 5:23
Grand air de Manrico:
Scène Quale d'armi fragor poc'anzi intesi? (Leonora, Manrico)
Air Ah! sì, ben mio, coll'essere (Manrico)
L'onda de' suoni mistici (Leonora, Manrico)
Annonce par Ruiz de la capture d’Azucena par le Comte devant Castellor:
Cabalette Di quella pira l'orrendo foco (Manrico) > Supplice infâme Tony Poncet 1:22
Acte 4 (Le supplice) Palais d‘Aljaferia, à Saragosse
1er tableau Désespoir de Leonora.
Dieu que ma voix implore IV, 1 Manrico · Pierre Cornubert 2 :13
Scène et duo entre le Comte et Leonora. Marchandage pour sauver Manrico.
Scène Udite? Come albeggi (Le Comte, soldats) (Vous avez-entendu?
L’exécution aura lieu demain à l’aube…)
Mira, di acerbe lagrime (Leonora) Leonora supplie le
Comte de libérer Manrico (À tes genoux je tombe en pleurs) Gencer, Bastianini 7:28
- Conte... – Né cessi? (Leonora, Le Comte) (Arrête de m’embêter…)
Strette et Duo Vivrà!... contende il giubilo (Leonora, Le Comte) (Il
vivra! Je saute de joie…)
2ème tableau Dans la prison. - La vengeance accomplie.
Scène : Madre?... non dormi? (Manrico, Azucena)
Duettino Se m'ami ancor ... Ai nostri monti (Azucena,
Manrico)
Scène :Ciel!... non m'inganna quel fioco lume?... (Leonora, Manrico)
Terzettino Parlar non vuoi?... (Manrico, Leonora, Azucena)
Scène finale Ti scosta... – Non respingermi... (Manrico,
Leonora, Le Comte, Azucena)
Le Trouvère – Résumé.
En Espagne (Aragon et Biscaye) au XVe siècle
sur fond de guerre entre princes. Une gitane se venge cruellement.
Jaloux et violent, le Comte de Luna, poussé par la vengeance d´Azucena, la
fille d´une bohémienne brûlée vive, tuera, à son insu son propre frère, le trouvère Manrico.
PREMIÈRE PARTIE: Le Duel. Les deux rivaux, frères ennemis, sans le savoir.
Au XVe siècle, à Saragosse, le vieux capitaine Ferrando (basse), au service du jeune Comte de Luna, raconte aux soldats de
garde que le frère du Comte naguère, a été enlevé par une
gitane dont la mère avait été condamnée au bûcher comme sorcière (Di due
figli... Abbietta zingara).
Leonora (soprano), dame d'honneur de
la princesse d'Aragon, explique à sa confidente Inès (soprano) son amour pour le
chevalier anonyme, poète et chanteur, ⇾ le
trouvère Manrico, qu'elle
couronna lors d'un tournoi, et qui vient chanter le soir sous ses fenêtres (Tacea la notte placida...
Di tale amor).
Dans le jardin, la nuit, le Comte de
Luna (baryton), en vain passionnément épris de Leonora, est aux aguets, tandis que retentit non loin de là, la
sérénade du chevalier-trouvère inconnu (ténor) (Deserto sulla terra). Un instant abusée
par l'obscurité, Leonora se jette dans les bras de Luna. Les amants
bravent le Comte, dont la fureur redouble lorsqu'il reconnaît en Manrico un proscrit, le
chef des rebelles à la solde d´Urgel (trio: Di geloso amor). Les deux rivaux dégainent,
Leonora s'évanouit.
DEUXIÈME PARTIE: La Bohémienne. Un sombre projet : venger sa mère.
En Biscaye, dans leur camp de bohémiens, les gitans frappent l'enclume (Vedi! le fosse) avant de partir pour leur dure journée de travail en tant que rémouleurs ambulants. Azucena (mezzo-soprano), revoit sans
cesse l'image du bûcher où périt sa mère en Aragon (Stride la vampa). Elle conte à Manrico (Condotta
ell'era) que la malheureuse, brûlée comme sorcière par feu le Comte de Luna, demandait instamment qu´on la vengeât. Azucena, en fille dévouée, par représailles, a enlevé au berceau le cadet des fils de Luna.
Toutefois, dans son égarement furieux, c´est son propre enfant qu´elle a jeté dans les
braises du bûcher encore fumant.
Manrico ne comprend plus, — et lui demande en face qui il est vraiment. Azucena, se
reprend alors, lui rétorque qu'il est bien son fils, et qu´il doit venger sa grand-mère.
Cependant Manrico se souvient qu'ayant eu le Comte à sa merci, il lui a laissé
la vie sauve, comme retenu par un mystérieux pressentiment (Mal reggendo).
Apprenant que Leonora, qui le croit mort, va prendre le voile, Manrico s'élance
pour la rejoindre en Aragon. Devant le couvent, le Comte est là avec ses hommes aussi pour enlever Leonora ;
il redit son amour pour elle (Il balen del suo sorriso)
et assure que même Dieu ne saurait la lui ravir (Per me, ora fatale). Mais Manrico
surgit avec les siens et, dans la mêlée, s'enfuit avec Leonora (E deggio e
posso crederlo?) pour rejoindre les rebelles.
TROISIÈME PARTIE: Le Fils de la Bohémienne. Manrico entre son amour et le devoir.
Les soldats du comte s'apprêtent à donner l'assaut contre les insurgés retranchés
dans Castellor. (Ici se situait le ballet ajouté par Verdi pour l'Opéra de
Paris). On arrête Azucena qui rôdait autour du camp ; Ferrando reconnaît en elle la gitane qui, quinze ans plus tôt,
a enlevé le petit frère du Comte. Interrogée, Azucena avoue, et prétend fièrement en outre, qu´elle
est la mère de Manrico, — rebelle, et
rival du Comte. Elle est donc sans délai (et illégalement) condamnée à mort
pour ces trois raisons.
Cependant, dans la place forte assiégée par le Comte, Manrico accélère les
préparatifs de son mariage avec Leonora (Alto è il periglio... Ah si, ben mio),
mais, apprenant que l'on dresse le bûcher pour brûler illico comme sorcière celle dont
il se croit encore le fils, il abandonne Leonora sur place, et tente une sortie désespérée (Di quella pira) pour arracher sa mère au supplice.
QUATRIÈME PARTIE: Le Supplice. La vengeance réalisée.
Manrico a été fait prisonnier. Au pied du donjon d´Aljaferia, Leonora espère
encore le sauver (D'amor
sull'ali rosée). Elle ajoute son contrepoint au chant en coulisses du condamné à mort et au chœur lugubre des
moines (Miserere).
Elle réaffirme la force invincible de
son amour (Tu verrai). En échange
de la liberté pour Manrico, elle propose de s´offrir au comte ; mais elle avale
un poison lent pour échapper au déshonneur. Le comte accepte et promet de gracier Manrico (duo Mira d'acerbe lagrime).
Dans le cachot qu'il partage avec sa mère, Manrico tente de la consoler, alors qu´elle dort à moitié (Alcuno ti rassicura... Ai nostri monti). Leonora paraît et presse
Manrico de fuir grâce au sauf-conduit du Comte: Manrico, soupçonnant le prix payé pour cette mise en liberté
inattendue, maudit injustement Leonora. Mais se reprenant vite, il comprend le
sacrifice de sa maîtresse quand elle s'effondre devant lui, victime du poison
trop tôt actif.
Le comte, frustré de sa récompense par la mort intervenue trop tôt de Leonora,
ordonne sur-le-champ d´exécuter Manrico, l´ennemi public, son rival. Azucena forcée d´assister au spectacle, lui révèle alors qu'il
vient de tuer son propre frère: Elle a ainsi, enfin, vengé sa mère.
Vidéos
- 1962 : Corelli,
Bastianini, Stella, Cossotto - Scala 1962 2:07:04
- 1957 : Fernando Previtali - Chœur et orchestre de la RAI de Milan - Mario del Monaco (Manrico), Leyla Gencer (Leonora), Ettore Bastianini (Luna), Fedora Barbieri (Azucena) - 2:04:02
Callas - Il Trovatore
Maria Callas "D'amor sull'ali rosee...Miserere d'un'alma" 1951 écouter 15:00
Callas - Il Trovatore, Mexico 1950 - Tacea la notte placida...Di Tale Amor Acte I écouter
Callas - Il Trovatore Mexico 1950 - Siam giunti...D'amor sull'ali rosee Acte IV écouter
Références
↑ Encyclopédie_universelle.fr-academic Le Trouvère Verdi
<> 10/05/2025
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Annexe : Livret
Il trovatore_libretto
Florence, 2018.
Personaggi
La trama - oltremodo intricata e romanzesca - si sviluppa parte in Biscaglia e parte in Aragona all'inizio del XV secolo.
Libretto Salvadore Cammarano, Leone Emanuele Bardare.
ATTO PRIMO
Scena prima
Atrio nel palazzo dell'Aliaferia, porta da un lato che mette agli appartamenti del Conte di Luna. Ferrando e molti familiari del Conte, che giacciono presso la porta, alcuni uomini d'arme che passeggiano in fondo.
FERRANDO
All'erta! All'erta! Il Conte
n'è d'uopo attendere vigilando,
ed egli talor presso i veroni
della sua casa, intere passa le notti.
UOMINI
Gelosia le fiere serpi
gli avventa in petto.
FERRANDO
Nel Trovator, che dai giardini
muove notturno il canto,
d'un rivale a dritto ei teme.
UOMINI
Dalle gravi palpebre
il sonno a discacciar,
la vera storia ci narra
di Garzia, germano al nostro Conte.
FERRANDO
La dirò, venite intorno a me.
ALTRI
Noi pure... Udite, udite.
FERRANDO
Di due figli vivea padre beato,
il buon Conte di Luna.
Fida nutrice del secondo nato
dormia presso la cuna.
Sul romper dell'aurora un bel mattino,
ella dischiude i rai
e chi trova d'accanto a quel bambino?
UOMINI
Chi? favella... Chi? chi mai?
FERRANDO
E sul fanciullo, con viso arcigno,
l'occhio affiggeva torvo, sanguigno!
D'orror compresa è la nutrice;
acuto un grido all'aura scioglie;
ed ecco, in meno che labbro il dice
i servi accorrono in quelle soglie;
e fra minacce, urli, percosse
la rea discacciano ch'entrarvi osò.
UOMINI
Giusto quei petti sdegno commosse;
l’infame vecchia lo provocò!
FERRANDO
Asserì che tirar del fanciullino
l'oroscopo volea. Bugiarda!
Lenta febbre del meschino
la salute struggea!
Coverto di pallor, languido,
affranto, ei tremava la sera,
e il dì traeva in lamentevol pianto:
ammaliato egl'era!
La fattucchiera perseguitata,
fu presa e al rogo fu condannata:
ma rimanea la maledetta
figlia, ministra di ria vendetta!
Compi quest'empia nefando eccesso!
Sparve il fanciullo,
e si rinvenne mal spenta brace
nel sito istesso
ov'arsa un giorno la strega venne!
E d'un bambino, ahimè l'ossame
bruciato a mezzo, fumante ancor!
UOMINI
Ah scellerata! Oh donna infame!
Del par m'investe ira ed orror!
E il padre?
FERRANDO
Brevi e tristi giorni visse;
pur ignoto del cor presentimento
gli diceva che spento
non era il figlio; ed a morir vicino
bramò che il signor nostro
a lui giurasse di non cessar
le indagini. Ah! fur vane!
UOMINI
E di colei non s'ebbe contezza mai?
FERRANDO
Nulla contezza!
Oh! dato mi fosse
rintracciarla un dì!
UOMINI
Ma ravvisarla potresti?
FERRANDO
Calcolando gli anni trascorsi, lo potrei.
UOMINI
Sarebbe tempo presso la madre
all'inferno spedirla.
FERRANDO
All'inferno?
È credenza che dimori ancor
nel mondo l'anima perduta
dell'empia strega, e quando il ciel è nero
in varie forme altrui si mostri.
TUTTI
È vero! È vero! È vero! È ver!
Sull'orlo dei tetti
alcun l'ha veduta!
In upupa o strige talora si muta!
In corvo tal'altra; più spesso in civetta,
sull'alba fuggente al par di saetta!
FERRANDO
Morì di paura un servo del Conte
che avea della zingara percossa la fronte!
Morì, morì di paura, morì, morì, morì di paura!
UOMINI
Ah! Ah! Morì! Ah! Ah! Morì!
FERRANDO
Apparve a costui d'un gufo in sembianza,
nell'alta quiete di tacita stanza!
UOMINI
D'un gufo! D'un gufo!
FERRANDO
Con occhi lucenti guardava,
guardava il cielo attristando
d'un urlo feral!
UOMINI
Guardava! Guardava!
FERRANDO
Allor mezzanotte appunto suonava! Ah!
UOMINI
Ah!
(Suona mezzanotte.)
TUTTI
Ah! Sia maledetta la strega infernal! Ah!
(Si ode un tamburo. Gli uomini d'arme
accorrono in fondo. I famigliari si tengono
verso la porta.)
Scena seconda
Il giardino del palazzo. Sulla destra marmorea
scalinata che mette negli appartamenti.
Dense nubi coprono la luna. Leonora ed Ines
passeggiano.
INES
Che più t'arresti?
L'ora è tarda; vieni;
di te la regal donna chiese;
l'udisti.
LEONORA
Un'altra notte ancora senza vederlo!
INES
Perigliosa fiamma tu nutri!
Oh come, dove la primiera favilla
in te s'apprese?
LEONORA
Ne' tornei. V'apparve,
bruno le vesti ed il cimier,
Io scudo bruno e di stemma ignudo,
sconosciuto guerrier,
che dell'agone gli onori ottenne.
Al vincitor sul crine il serto io posi.
Civil guerra intanto arse - nol vidi più!
Come d'aurato sogno
fuggente immago! ed era volta
lunga stagion, ma poi...
INES
Che avvenne?
LEONORA
Ascolta!
Quando suonar per l'aere,
infino allor sì muto,
dolci s'udiro e flebili
gli accordi d'un liuto,
e versi melanconici
un trovator cantò.
Versi di prece ed umile,
qual d'uom che prega Iddio:
in quella ripeteasi un nome,
il nome mio!
Corsi al veron sollecita...
Egli era, egli era desso!
Gioia provai che agl'angeli
solo è provar concesso!
Al cor, al guardo estatico
la terra un ciel sembrò!
Al cor, ecc.
INES
Quanto narrasti di turbamento
m'ha piena l'alma! Io temo...
LEONORA
Invano!
INES
Dubbio, ma tristo presentimento
in me risvegli quest'uomo arcano!
Tenta obbliarlo.
LEONORA
Che dici? Oh basti!
INES
Cedi al consiglio dell'amistà,
cedi!
LEONORA
Di tale amor che dirsi
mal può dalla parola,
d'amor che intendo io sola,
il cor s'inebriò.
Il mio destino compiersi
non può che a lui d'appresso.
S'io non vivrò per esso,
(Entrano
nei loro appartamenti. Poi viene il
Conte
di Luna.)
CONTE
Tace la notte!
Immersa nel sonno
è certo la regal signora:
ma veglia la sua dama -
Oh! Leonora, tu desta sei:
mel dice da quel verone
tremolante un raggio
della notturna lampa.
Ah! l'amorosa fiamma
m'arde ogni fibra!
Ch'io ti vegga è d'uopo,
che tu m'intenda. Vengo.
A noi supremo è tal momento.
(Fa per montare la scala, ma si ferma,
sentendo il liuto.)
Il Trovator! Io fremo!
MANRICO (fuori scena)
CONTE
Oh detti! Io fremo!
MANRICO
Ma s'ei quel cor possiede,
bello di casta fede,
CONTE
Oh detti!
MANRICO
È d'ogni re maggior...
CONTE
Oh gelosia!
MANRICO
È d'ogni re maggior,
maggior il Trovator.
CONTE
Non m'inganno... Ella scende!
(Leonora scende nel giardino e corre verso il
Conte.)
LEONORA
Anima mia!
CONTE
(Che far?)
LEONORA
Più dell'usato è tarda l'ora:
io ne contai gl'istanti
co' palpiti del core!
Alfin ti guida pietoso amor
fra queste braccia.
MANRICO (ancora fra gli alberi)
Infida!
(La luna si mostra dalle nuvole e rivela un
uomo di cui la visiera nasconde il volto.)
LEONORA
Qual voce!
(riconoscendo entrambi, e gettandosi ai piedi
di Manrico)
Ah, dalle tenebre tratta in errore io fui!
A te credea rivolgere
l'accento, e non a lui...
A te, che l'alma mia
sol chiede, sol desia.
Io t'amo, il giuro, t'amo
d'immenso, eterno amor!
CONTE
Ed osi!
MANRICO
Ah, più non bramo!
CONTE
Avvampo di furor! Avvampo di furor!
LEONORA
Io t'amo! Io t'amo!
MANRICO
Ah, più non bramo!
CONTE
Se un vil non sei, discovriti!
LEONORA
(Ohimè!)
CONTE
Palesa il nome!
LEONORA
(Deh, per pietà!)
MANRICO
Ravvisami: Manrico io son!
CONTE
Tu! Come? Insano, temerario!
D'Urgel seguace,
a morte proscritto, ardisci
volgerti a queste regie porte?
MANRICO
Che tardi?
Or via le guardie appella,
ed il rivale al ferro
del carnefice consegna!
CONTE
Il tuo fatale istante
assai più prossimo è,
dissennato! Vieni...
LEONORA
Conte!
CONTE
Al mio sdegno vittima
è d'uopo ch'io ti sveni.
LEONORA
Oh ciel, t'arresta!
CONTE
Seguimi!
MANRICO
Andiam!
LEONORA
(Che mai farò?)
CONTE
Seguimi!
MANRICO
Andiam!
LEONORA
(Un sol mio grido perdere lo puote!)
M'odi!
CONTE
No!
Di geloso amor sprezzato,
arde in me tremendo il fuoco!
Il tuo sangue, o sciagurato,
ad estinguerlo fia poco!
Dirgli, o folle,
io t'amo, ardisti!
Ei più vivere non può.
Un accento proferisti
che a morir lo condannò!
Un accento proferisti, ecc.
LEONORA
Un istante almen dia loco
il tuo sdegno alla ragione:
io, sol io di tanto foco
son pur troppo la cagione!
Piombi, piombi il tuo furore
sulla rea che t'oltraggiò,
vibra il ferro in questo core
che te amar non vuol né può.
MANRICO
Del superbo è vana l'ira;
ei cadrà da me trafitto:
il mortal, che amor t'inspira,
dall'amor fu reso invitto.
(al Conte)
La tua sorte è già compita,
l'ora omai per te suonò!
Il suo core e la tua vita
il destino a me serbò!
CONTE
Dirgli, oh folle, ecc.
Il tuo sangue, o sciagurato,
ad estinguerlo fia poco!
Dirgli, o folle,
io t'amo, ardisti!
Ei più vivere non può, ecc.
LEONORA
Piombi, ah! piombi il tuo furore
sulla rea che t'oltraggiò,
vibra il ferro in questo core
che te amar non vuol né può! ecc.
MANRICO
La tua sorte è già compita,
l'ora omai per te suonò!
Il suo core e la tua vita
il destino a me serbò, ecc.
CONTE
Ah! di geloso amor sprezzato
arde in me tremendo il foco!
Un accento proferisti
che a morir lo condannò! ecc.
(I due uomini partono, le spade in mano. Leonora cade, svenuta.)
ATTO SECONDO
Scena prima
Le
falde di un monte della Biscaglia. Arde un gran
fuoco. È l'alba. Azucena siede presso il
fuoco.
Manrico le sta disteso accanto, avviluppato
nel suo mantello. Ha l'elmo ai piedi
e fra le mani la spada, su cui figge immobilmente
lo sguardo. Una banda di zingari è sparsa all'intorno.
ZINGARI
(alle donne, sostando il loro lavoro)
Versami un tratto: lena e coraggio
il corpo e l'anima traggon dal bere.
Oh, guarda! guarda! Del sole un raggio
brilla più vivido nel mio/tuo bicchiere!
All'opra! All'opra!
Chi del gitano i giorni abbella?
La zingarella!
(Mentre Azucena canta gli zingari le si fanno allato.)
AZUCENA
Urli di gioia intorno echeggiano:
cinta di sgherri donna s'avanza!
Sinistra splende sui volti orribili
la tetra fiamma che s'alza, che s'alza al ciel!
Stride la vampa! Giunge la vittima
nero vestita, discinta e scalza!
Grido feroce di morte levasi,
l'eco il ripete di balza in balza!
Sinistra splende, ecc.
ZINGARI
Mesta è la tua canzon!
AZUCENA
Del pari mesta
che la storia funesta
da cui tragge argomento!
Mi vendica! Mi vendica!
MANRICO
(L'arcana parola ognor!)
UNO ZINGARO
Compagni, avanza il giorno;
a procacciarci un pan,
su! su! scendiamo
per le propinque ville.
ZINGARI
Andiamo! Andiamo!
Chi del gitano i giorni abbella? ecc.
(Se ne vanno, cantando.)
MANRICO
Soli or siamo. Deh, narra
quella storia funesta.
AZUCENA
E tu la ignori, tu pur?
Ma, giovinetto, i passi tuoi
d'ambizion lo sprone lungi traea!
Dell'ava il fine acerbo
è quest'istoria.
La incolpò superbo
Conte di malefizio,
onde asseria colto un bambin
suo figlio; essa bruciata venne
ov'arde quel foco!
MANRICO
Ahi! sciagurata!
AZUCENA
col figlio sulle braccia,
io la seguia piangendo:
infino ad essa un varco tentai,
ma invano; aprirmi
invan tentò la misera
fermarsi e benedirmi!
Che, fra bestemmie oscene,
pungendola coi ferri,
al rogo la cacciavano
gli scellerati sgherri! -
Allor, con tronco accento,
mi vendica! sclamò.
Quel detto un eco eterno
in questo cor lasciò.
MANRICO
La vendicasti?
AZUCENA
Il figlio giunsi a rapir del Conte;
lo trascinai qui meco -
le fiamme ardean già pronte.
MANRICO
Le fiamme? Oh ciel! Tu forse...?
AZUCENA
Ei distruggeasi in pianto,
io mi sentiva il cor dilaniato, infranto!
Quand'ecco agl'egri spirti,
come in un sogno, apparve
la vision ferale di spaventose larve!
Gli sgherri! ed il supplizio!
La madre smorta in volto,
scalza, discinta!
Il grido! il grido!
Il noto grido ascolto!
"Mi vendica!"
La mano convulsa stendo...
stringo la vittima,
nel foco la traggo, la sospingo!
Cessa il fatal delirio,
l'orrida scena fugge,
la fiamma sol divampa,
e la sua preda strugge!
Pur volgo intorno il guardo
e innanzi a me vegg'io
dell'empio Conte il figlio!
MANRICO
Ah! che dici?
AZUCENA
Il figlio mio, mio figlio avea bruciato!
MANRICO
Ah! Qual orror!
AZUCENA
Ah! Mio figlio! Mio figlio!
Il figlio mio avea bruciato!
MANRICO
Quale orror! Ah! quale orror!
AZUCENA
Sul capo mio le chiome
sento drizzarsi ancor!
MANRICO
Non son tuo figlio!
E chi son io? Chi dunque?
AZUCENA
Tu sei mio figlio!
MANRICO
Eppur dicesti...
AZUCENA
Ah forse? che vuoi?
Quando al pensier s'affaccia
il truce caso
lo spirto intenebrato pone
stolte parole sul mio labbro.
Madre, tenera madre
non m'avesti ognora?
MANRICO
Potrei negarlo?
AZUCENA
A me, se vivi ancora,
nol dei?
Notturna, nei pugnati campi
di Pelilla, ove spento fama
ti disse, a darti sepoltura
non mossi?
La fuggente aura vital
non iscovrl? Nel seno
non l'arrestò materno affetto?
E quante cure non spesi
a risanar le tante ferite!
MANRICO
Che portai nel dì fatale,
ma tutte qui, nel petto!
Io sol, fra mille già sbandati,
al nemico volgendo ancor la faccia!
Il rio Di Luna su me piombò
col suo drappello: io caddi!
Però da forte io caddi!
AZUCENA
Ecco mercede ai giorni
che l'infame nel singolar certame
ebbe salvi da te!
Qual t'acciecava strana pietà per esso?
MANRICO
Oh madre! Non saprei dirlo a me stesso!
AZUCENA
Strana pietà! Strana pietà!
MANRICO
Mal reggendo all'aspro assalto,
ei già tocco il suolo avea:
balenava il colpo in alto
che trafiggerlo dovea.
Quando arresta un moto arcano
nel discender questa mano!
Le mie fibre acuto gelo
fa repente abbrividir!
mentre un grido vien dal cielo,
che mi dice: non ferir.
AZUCENA
Ma nell'alma dell'ingrato
non parlò del ciel un detto!
Oh! se ancor ti spinge il fato
a pugnar col maledetto,
compi, o figlio, qual d'un Dio,
compi allora il cenno mio!
Sino all'elsa questa lama
vibri, immergi al'empio in cor!
Sino all'elsa questa lama, ecc.
MANRICO
Sì, lo giuro, questa lama
scenderà dell'empio in cor! ecc.
(Si sente un corno.)
L'usato messo Ruiz invia!
Forse...
(Risponde col corno che tiene ad armacollo.)
AZUCENA
"Mi vendica!"
(Entra il messo.)
MANRICO
Inoltra il piè.
Guerresco evento, dimmi, seguia?
MESSO
Risponda il foglio che reco a te.
MANRICO (Legge.)
"In nostra possa è Castellor;
ne dei tu, per cenno del prence,
vigilar le difese.
Ove ti è dato, affrettati a venir.
Giunta la sera, tratta in inganno
di tua morte al grido,
nel vicin chiostro della Croce
il velo cingerà Leonora."
Oh, giusto cielo!
AZUCENA
Che fia?
MANRICO (al messo)
Veloce scendi la balza,
ed un cavallo a me provvedi.
MESSO
Corro.
AZUCENA
Manrico!
MANRICO (al messo)
Il tempo incalza!
Vola! M'aspetta del colle ai piedi.
(Il messo parte in fretta.)
AZUCENA
E speri? e vuoi?
MANRICO
(Perderla! Oh ambascia!
Perder quell'angel!)
AZUCENA
(È fuor di sé!)
MANRICO
(Prende l'elmo e il mantello.)
Addio!
AZUCENA
No, ferma, odi...
MANRICO
Mi lascia!
AZUCENA
Ferma! Son io che parlo a te!
Perigliarti ancor languente
per cammin selvaggio ed ermo!
Le ferite vuoi, demente,
riaprir del petto infermo!
No, soffrirlo non poss'io,
il tuo sangue è sangue mio!
Ogni stilla che ne versi
tu la spremi dal mio cor! Ah! ecc.
MANRICO
Un momento può involarmi
il mio ben, la mia speranza!
No, che basti ad arrestarmi,
terra e ciel non han possanza.
AZUCENA
Demente!
MANRICO
Ah! mi sgombra, o madre, i passi,
guai per te, s'io qui restassi!
Tu vedresti a' piedi tuoi
spento il figlio di dolor!
AZUCENA
No, soffrirlo non poss'io...
MANRICO
Guai per te, s'io qui restassi!
AZUCENA
No, soffrirlo non poss'io,
il tuo sangue è sangue mio!
Ogni stilla che ne versi
tu la spremi dal mio cor!
MANRICO
Tu vedresti a' piedi tuoi,
spento il figlio di dolore!
Tu vedresti a' piedi tuoi
spento il figlio di dolor!
AZUCENA
Ferma! ferma!
MANRICO
Mi lascia, mi lascia!
AZUCENA
M'odi, deh! m'odi!
MANRICO
Perder quell'angelo!
Mi lascia, mi lascia, addio! ecc.
AZUCENA
Ah! ferma, m'odi,
son io che parlo a te! ecc.
(Egli parte.)
Scena seconda
Chiostro d'un convento in vicinanza di Castellor. Notte. Il Conte, Ferrando ed alcuni seguaci si inoltrano cautamente, avviluppati nei loro mantelli.
CONTE
Tutto è deserto
né per l'aure ancora
suona l'usato carme.
In tempo io giungo!
FERRANDO
Ardita opra, o signore, imprendi.
CONTE
Ardita, e qual furente amore
ed irritato orgoglio chiesero a me.
Spento il rival, caduto
ogni ostacol sembrava a' miei desiri;
novello e più possente
ella ne appresta: l'altare!
Ah no! Non fia d'altri Leonora!
Leonora è mia!
Ah! l'amor, l'amore ond'ardo
le favelli in mio favor!
Sperda il sol d'un suo sguardo
la tempesta del mio cor.
Ah! l'amor, l'amore ond'ardo ecc.
(Si sente una campana.)
Qual suono! Oh ciel!
FERRANDO
La squilla vicino il rito annunzia.
CONTE
Ah! pria che giunga all'altar,
si rapisca!
FERRANDO
Oh bada!
CONTE
Taci! Non odo!
Andate.
Di quei faggi all'ombra
celatevi.
Ah! fra poco mia diverrà;
tutto m'investe un foco!
FERRANDO e SEGUACI
Ardir! andiam, celiamoci fra l'ombre,
nel mister! Ardir! Andiam!
Silenzio! Si compia il suo voler!
CONTE
Per me ora fatale,
i tuoi momenti
affretta, affretta:
la gioia che m'aspetta,
gioia mortal, no, no, no, non è!
Invano un Dio rivale
s'oppone all'amor mio,
non può nemmeno un Dio,
donna, rapirti a me,
non può rapirti a me!
FERRANDO e SEGUACI
Ardir! andiam, ecc.
CONTE
Per me ora fatale, ecc.
FERRANDO e SEGUACI
Ardir! andiam, ecc.
CONTE
Non può nemmen un Dio,
donna, rapirti a me, ecc.
(Il conte si nasconde con gli altri. Si sentono
le voci delle monache dentro.)
MONACHE
Ah! se l'error t'ingombra,
o figlia d'Eva, i rai,
presso a morir, vedrai
che un'ombra, un sogno fu:
anzi del sogno un'ombra
la speme di quaggiù!
CONTE
No, no, non può nemmeno un Dio, ecc.
FERRANDO e SEGUACI
Coraggio, ardir! ecc.
MONACHE
Vieni, e t'asconda il velo
ad ogni sguardo umano;
aura o pensier mondano
qui vivo più non è!
Al ciel ti volgi, e il cielo
si schiuderà per te.
CONTE
No, no, non può nemmen un Dio, ecc.
FERRANDO e SEGUACI
Coraggio! ardir, ecc.
MONACHE
Al ciel ti volgi, e il cielo
si schiuderà per te, ecc.
(Leonora ed Ines entrano con un seguito di
donne.)
LEONORA
Perché piangete?
INES
Ah! dunque tu per sempre ne lasci!
LEONORA
O dolci amiche,
un riso, una speranza, un fior
la terra non ha per me!
Degg'io volgermi
a Quei che degli afflitti
è solo sostegno,
e dopo i penitenti giorni,
può fra gli eletti
al mio perduto bene
ricongiungermi un dì!
Tergete i rai,
e guidatemi all'ara!
CONTE (irrompendo)
No! giammai!
INES e DONNE
Il Conte!
LEONORA
Giusto ciel!
CONTE
Per te non havvi che l'ara d'imeneo.
INES e DONNE
Cotanto ardia!
LEONORA
Insano! E qui venisti?
CONTE
A farti mia!
(Compare il Trovatore.)
TUTTI
Ah!
LEONORA
E deggio e posso crederlo?
Ti veggo a me d'accanto!
È questo un sogno, un'estasi,
un sovrumano incanto!
Non regge a tanto giubilo
rapito il cor, sorpreso!
Sei tu dal ciel disceso,
o in ciel son io con te?
Sei tu dal ciel disceso, ecc.
CONTE
Dunque gli estinti lasciano
di morte il regno eterno!
MANRICO
Né m'ebbe il ciel né l'orrido
varco infernal sentiero.
CONTE
A danno mio rinunzia
le prede sue l'inferno!
MANRICO
Infami sgherri vibrano
mortali colpi, è vero!
CONTE
Ma se non mai si fransero,
de' giorni tuoi gli stami,
se vivi e viver brami,
fuggi da lei, da me.
MANRICO
Potenza irresistibile
hanno de' fiumi l'onde!
Ma gli empi un Dio confonde!
Quel Dio soccorse a me!
LEONORA
O in ciel son io con te?
È questo un sogno, un sogno, un'estasi!
Sei tu dal ciel disceso,
o in ciel son io con te? ecc.
INES e MONACHE
Il ciel in cui fidasti
pietade avea di te, ecc.
MANRICO
Ma gli empi un Dio confonde!
Quel Dio soccorse a me! ecc.
CONTE
Se vivi e viver brami,
fuggi da lei, da me, ecc.
FERRANDO e SEGUACI DEL CONTE
(al Conte)
Tu col destin contrasti:
suo difensore egli è, ecc.
(Ruiz entra con uomini armati.)
RUIZ e SEGUACI DI MANRICO
Urgel viva!
MANRICO
Miei prodi guerrieri!
RUIZ
Vieni!
MANRICO
Donna, mi segui.
CONTE
E tu speri?
LEONORA
Ah!
MANRICO
T'arretra!
CONTE
Involarmi costei? No!
(Il Conte sguaina la spada ma viene
disarmato da Ruiz e dai suoi uomini.)
RUIZ e UOMINI
Vaneggia!
FERRANDO e SEGUACI
Che tenti, signor?
CONTE
Di ragione ogni lume perdei!
Ho le furie nel cor! ecc.
LEONORA
M'atterrisce! ecc.
INES e DONNE
Ah, si, il ciel pietade avea di te! -
MANRICO
Fia supplizio la vita per te! ecc.
RUIZ e SEGUACI DI MANRICO
Vieni, la sorte sorride per te, ecc.
FERRANDO e SEGUACI DEL CONTE
Cedi; or ceder
viltade non è! ecc.
LEONORA
Sei tu dal ciel disceso,
o in ciel son io con te?
Con te, in ciel con te?
INES e DONNE
Pietade avea di te!
MANRICO e SEGUACI
Vieni, ah vieni, vieni, vieni!
CONTE
Ho le furie in cor!
SEGUACI DEL CONTE
Cedi! ah cedi, cedi!
(Manrico va via con Leonora. Le donne si rifugiano nel convento.)
ATTO TERZO
Scena prima
Un accampamento. A destra il padiglione del Conte di Luna, su cui sventola la bandiera di supremo comando. Scorte di uomini d'arme dappertutto, altri giocano, altri passeggiano. Poi Ferrando esce dal padiglione del Conte.
ALCUNI SOLDATI
Or co' dadi, ma fra poco
giuocherem ben altro giuoco.
Quest'acciar, dal sangue or terso,
fia di sangue in breve asperso!
(Arrivano degli altri soldati.)
Il soccorso dimandato!
Han l'aspetto del valor!
Più l'assalto ritardato
or non fia di Castellor.
Più l'assalto, ecc.
FERRANDO
Sì, prodi amici; al dì novello
è mente del capitan la rocca
investir da ogni parte.
Colà pingue bottino
certezza è rinvenir, più che speranza.
Si vinca; è nostro.
SOLDATI
Tu c'inviti a danza!
TUTTI
Squilli, echeggi la tromba guerriera,
chiami all'armi, alla pugna, all'assalto;
fia domani la nostra bandiera
di quei merli piantata sull'alto.
No, giammai non sorrise vittoria
di più liete speranze finor!
Ivi l'util ci aspetta e la gloria,
ivi opimi la preda e l'onor.
Squilli, echeggi, ecc.
No, giammai non sorrise vittoria, ecc.
(Si disperdono. Il Conte esce dalla tenda.)
CONTE
In braccio al mio rival!
Questo pensiero come persecutor demone
ovunque m'insegue.
In braccio al mio rival!
Ma corro, surta appena l'aurora,
io corro a separarvi.
Oh Leonora!
(Entra Ferrando.)
Che fu?
FERRANDO
D'appresso al campo
s'aggirava una zingara;
sorpresa da' nostri esploratori,
si volse in fuga; essi a ragion
temendo una spia nella trista,
l'inseguîr.
CONTE
Fu raggiunta?
FERRANDO
È presa.
CONTE
Vista l'hai tu?
FERRANDO
No. Della scorta il condottier
m'apprese l'evento.
(Si sente un tumulto.)
CONTE
Eccola.
(Azucena è tratta innanzi al Conte.)
SOLDATI
Innanzi, o strega, innanzi!
Innanzi! innanzi!
AZUCENA
Aita! mi lasciate! Ah furibondi!
Che mal fec'io?
CONTE
S'appressi.
A me rispondi,
e trema dal mentir!
AZUCENA
Chiedi.
CONTE
Ove vai?
AZUCENA
Nol so.
CONTE
Che?
AZUCENA
D'una zingara è costume
mover senza disegno
il passo vagabondo,
ed è suo tetto il ciel,
sua patria il mondo.
CONTE
E vieni?
AZUCENA
Da Biscaglia, ove finora
le sterili montagne ebbi a ricetto.
CONTE
(Da Biscaglia!)
FERRANDO
(Che intesi! Oh qual sospetto!)
AZUCENA
Giorni poveri vivea,
pur contenta del mio stato,
sola speme un figlio avea.
Mi lasciò, m'oblia, l'ingrato!
Io, deserta, vado errando
di quel figlio ricercando,
di quel figlio che al mio core
pene orribili costò!
Qual per esso provo amore
madre in terra non provò!
FERRANDO
(Il suo volto!)
CONTE
Di', traesti lunga etade
fra quei monti?
AZUCENA
Lunga sì.
CONTE
Rammenteresti un fanciul, prole di conti,
involato al suo castello,
son tre lustri, e tratto quivi?
AZUCENA
E tu... parla... sei?
CONTE
Fratello del rapito!
AZUCENA
(Ah!)
FERRANDO
(Sì!)
CONTE
Ne udivi mai novella?
AZUCENA
Io! no! concedi
che del figlio l'orme io scopra.
FERRANDO
Resta, iniqua!
AZUCENA
(Ohimè!)
FERRANDO (al Conte)
Tu vedi chi l'infame,
orribil opra commettea.
CONTE
Finisci.
FERRANDO
È dessa!
AZUCENA
Taci!
FERRANDO
È dessa che il bambino arse!
CONTE
Ah, perfida!
SOLDATI
Ella stessa!
AZUCENA
Ei mentisce!
CONTE
Al tuo destino or non fuggi!
AZUCENA
Deh!
CONTE
Quei nodi più stringete!
AZUCENA
Oh Dio! oh Dio!
SOLDATI
Urla pur!
AZUCENA
E tu non vieni, o Manrico,
o figlio mio?
Non soccorri
all'infelice madre tua?
CONTE
Di Manrico genitrice!
FERRANDO
Trema!
CONTE
Oh sorte! In mio poter!
FERRANDO
Trema! Trema!
CONTE
Oh, sorte!
AZUCENA
Ah!
Deh! rallentate, o barbari,
le acerbe mie ritorte.
Questo crudel martirio
è prolungata morte!
D'iniquo genitore
empio figliuol peggiore,
trema! V'è Dio pei miseri
e Dio ti punirà!
CONTE
Tua prole, o turpe zingara,
colui, quel seduttore?
Potrò col tuo supplizio
ferirlo in mezzo al cor!
Gioia m'inonda il petto,
cui non esprime il detto!
Ah, meco il fraterno cenere
piena vendetta avrà!
FERRANDO e SOLDATI
Infame, pira sorgere,
ah si! vedrai tra poco.
Né solo tuo supplizio
sarà terreno foco!
Le vampe dell'inferno
a te fian rogo eterno!
Ivi penare ed ardere
l'alma dovrà!
AZUCENA
Deh! rallentate, o barbari,
le acerbe mie ritorte.
Questo crudel supplizio
è prolungata morte!
D'iniquo genitore
empio figliuol peggiore,
trema! V'è Dio pei miseri,
v'è Dio pei miseri,
trema! V'è Dio,
e Dio ti punirà, ah, sì, ah, sì, ecc.
CONTE
Tua prole, o turpe zingara,
colui, quel seduttore?
Meco il fraterno cenere
piena vendetta avrà, ecc.
FERRANDO e SOLDATI
Le vampe dell'inferno
a te fia rogo eterno!
Ivi penare ed ardere
l'alma dovrà! ecc.
(Al cenno del Conte i soldati traggono via Azucena.)
Scena seconda
Sala in Castellor, con verone in fondo. Manrico, Leonora e Ruiz sono in scena.
LEONORA
Quale d'armi fragor poc'anzi intesi?
MANRICO
Alto è il periglio:
vano dissimularlo fora!
Alla novella aurora
assaliti saremo.
LEONORA
Ahimè! Che dici?
MANRICO
Ma de' nostri nemici
avrem vittoria. Pari
abbiamo al loro ardir,
brando, e coraggio.
(a Ruiz)
Tu va. Le belliche opre,
nell'assenza mia breve,
a te commetto.
Che nulla manchi.
(Ruiz esce.)
LEONORA
Di qual tetra luce
il nostro imen risplende!
MANRICO
Il presagio funesto,
deh, sperdi, o cara!
LEONORA
E il posso?
MANRICO
Ma pur, se nella pagina
de' miei destini è scritto
ch'io resti fra le vittime,
dal ferro ostil trafitto,
fra quegli estremi aneliti
a te il pensier verrà,
e solo in ciel precederti
la morte a me parrà.
E solo in ciel precederti, ecc.
(Si sente l'organo dalla cappella.)
LEONORA e MANRICO
L'onda de' suoni mistici
pura discenda al cor!
Vieni, ci schiude il tempio
gioie di casto amor!
Ah! Gioie di casto amor! ecc.
(Ruiz accorre.)
RUIZ
Manrico?
MANRICO
Che?
RUIZ
La zingara... vieni... tra' ceppi mira...
MANRICO
Oh Dio!
RUIZ
Per man de' barbari
accesa è già la pira...
MANRICO (accostandosi al verone)
Oh ciel! Mie membra oscillano.
Nube mi copre il ciglio!
LEONORA
Tu fremi!
MANRICO
E il deggio!
Sappilo: io son -
LEONORA
Chi mai?
MANRICO
Suo figlio!
LEONORA
Ah!
MANRICO
Ah, vili! Il rio spettacolo
quasi il respir m'invola!
Raduna i nostri! Affrettati,
Ruiz! Va, va... Torna, vola!
(Ruiz parte.)
Empî, spegnetela, o ch'io fra poco
col sangue vostro la spegnerò!
Era già figlio prima d'amarti,
non può frenarmi il tuo martir...
Madre infelice, corro a salvarti,
o teco almeno corro a morir!
LEONORA
Non reggo a colpi tanto funesti.
Oh, quanto meglio saria morir!
MANRICO
Di quella pira, ecc.
(Ruiz torna con i soldati.)
RUIZ e SOLDATI
All'armi! All'armi!
Eccone presti a pugnar teco,
o teco a morir!
All'armi! ecc.
MANRICO
Madre infelice, corro a salvarti,
o teco almeno corro a morir! ecc.
All'armi! All'armi! All'armi!
(Escono.)
ATTO QUARTO
Un'ala del palazzo dell'Aliaferia, all'angolo una torre con finestre. Notte oscurissima. Si avanzano due persone ammantellate, Ruiz e Leonora.
RUIZ
LEONORA
Vanne... lasciami,
né timor di me ti prenda.
Salvarlo io potrò, forse.
(Ruiz si ritira.)
Timor di me?... Sicura,
presta è la mia difesa.
(Fissa un anello sulla mano destra.)
In quest'oscura notte ravvolta,
presso a te son io, e tu nol sai!
Gemente aura, che intorno spiri,
deh, pietosa gli arreca i miei sospiri.
Com'aura di speranza
aleggia in quella stanza;
lo desta alle memorie,
ai sogni, ai sogni dell'amor.
Ma, deh! non dirgli improvvido
le pene, le pene del mio cor! ecc.
FRATI (dall'interno)
Miserere d'un'alma già vicina
alla partenza che non ha ritorno.
Miserere di lei, bontà divina,
preda non sia dell'infernal soggiorno.
LEONORA
Quel suon, quelle preci
solenni, funeste,
empiron quest'aere
di cupo terror!
Contende l'ambascia,
che tutta m'investe,
al labbro il respiro,
i palpiti al cor!
MANRICO (dalla torre)
Ah! che la morte ognora
è tarda nel venir,
a chi desia morir!
Addio, addio Leonora, addio!
LEONORA
Oh ciel! Sento mancarmi!
FRATI
Miserere, ecc.
LEONORA
Sull'orrida torre,
ahi, par che la morte
con ali di tenebre
librando si va!
Ahi! forse dischiuse
gli fian queste porte
sol quando cadaver
già freddo sarà!
FRATI
Miserere... miserere... miserere...
MANRICO
Sconto col sangue mio
l'amor che posi in te!
Non ti scordar, non ti scordar di me,
Leonora, addio! Leonora, addio!
LEONORA
Di, te, di te scordarmi!
Sento mancarmi! ecc.
MANRICO
Sconto col sangue mio, ecc.
FRATI
Miserere... miserere... miserere...
LEONORA
Di te, di te scordarmi!
Tu vedrai che amore in terra
mai del mio non fu più forte:
vinse il fato in aspra guerra,
vincerà la stessa morte.
O col prezzo mi mia vita
la tua vita salverò,
o con te per sempre unita
nella tomba scenderò!
Tu vedrai che amore in terra, ecc.
(Leonora si ritira. Il Conte esce dal palazzo
con alcuni seguaci.)
CONTE
Udiste?
Come albeggi, la scure al figlio,
ed alla madre il rogo.
(I seguaci entrano nella torre.)
Abuso forse quel poter
che pieno in me trasmise il prence!
A tal mi traggi,
donna per me funesta!
Ov'ella è mai?
Ripreso Castellor,
di lei contezza non ebbi,
e furo indarno tante ricerche e tante!
Ah, dove sei, crudele?
(Leonora si rivela.)
LEONORA
A te davante.
CONTE
Qual voce! Come? Tu, donna?
LEONORA
Il vedi.
CONTE
A che venisti?
LEONORA
Egli è già presso all'ora estrema,
e tu lo chiedi?
CONTE
Osar potresti?
LEONORA
Ah sì, per esso pietà domando!
CONTE
Che? Tu deliri!
LEONORA
Pietà!
CONTE
Tu deliri!
LEONORA
Pietà!
CONTE
Ah! io del rival sentir pietà?
LEONORA
Clemente Nume a te l'ispiri!
CONTE
Ah! io del rival sentir pietà?
LEONORA
Clemente Nume a te l'ispiri!
CONTE
È sol vendetta il mio Nume, ecc.
LEONORA
Pietà! Pietà! Domando pietà!
CONTE
Va!... va!... va!...
LEONORA
CONTE
Ah! dell'indegno rendere
vorrei peggior la sorte,
fra mille atroci spasimi
centuplicar sua morte.
LEONORA
Svenami...
CONTE
Più l'ami e più terribile
divampa il mio furor!
LEONORA
Calpesta il mio cadavere,
ma salva il Trovator!
CONTE
Più l'ami e più terribile
divampa il mio furor! ecc.
LEONORA
Mi svena, mi svena, calpesta il mio cadaver,
ma salva il Trovator, ecc.
LEONORA
Conte!
CONTE
Né basti!
LEONORA
Grazia!
CONTE
Prezzo non avvi alcuno ad ottenerla.
Scostati!
LEONORA
Uno ve n'ha, sol uno,
ed io te l'offro!
CONTE
Spiegati, qual prezzo, di'?
LEONORA
Me stessa!
CONTE
Ciel! Tu dicesti?
LEONORA
E compiere saprò la mia promessa.
CONTE
È sogno il mio?
LEONORA
Dischiudimi la via fra quelle mura;
ch'ei m'oda, che la vittima fugga,
e son tua.
CONTE
Lo giura.
LEONORA
Lo giuro a Dio,
che l'anima tutta mi vede.
CONTE
Olà!
(Una guardia si presenta. Mentre il Conte gli
parla all'orecchio, Leonora sugge il veleno
chiuso nell'anello.)
LEONORA
(M'avrai... ma fredda, esanime spoglia.)
CONTE
Colui vivrà.
LEONORA
(Vivrà! Contende il giubilo
i detti a me, Signore,
ma coi frequenti palpiti
mercè ti rende il core!
Or il mio fine impavida,
piena di gioia attendo,
potrò dirgli morendo,
salvo tu sei per me!)
CONTE
Fra te che parli? Volgimi,
mi volgi il detto ancora,
o mi parrà delirio
quanto ascoltai finora!
LEONORA
Vivrà!
CONTE
Tu mia! tu mia! ripetilo,
il dubbio cor serena,
ah! ch'io credo appena
udendolo da te!
LEONORA
Vivrà! Contende il giubilo
i detti a me, Signore,
potrò dirgli morendo:
salvo tu sei per me!
Salvo tu sei, tu sei per me! Ah! ecc.
CONTE
Tu mia, tu mia, ah!
Ch'io lo credo appena! ecc.
LEONORA
Andiam!
CONTE
Giurasti -
LEONORA
Andiam!
CONTE
Pensaci!
LEONORA
È sacra la mia fè!
LEONORA
Vivrà! Contende il giubilo, ecc.
CONTE
Tu mia! tu mia! ripetilo, ecc.
(Entrano nella torre.)
Scena seconda
Orrido carcere, in canto finestra con inferriata. Azucena giace sopra una specie di rozza coltre. Manrico è seduto vicino a lei.
MANRICO
Madre, non dormi?
AZUCENA
L'invocai, più volte,
ma fugge il sonno a queste luci!
Prego.
MANRICO
L'aura fredda è molesta
alle tue membra forse?
AZUCENA
No da questa tomba di vivi
solo fuggir vorrei,
perché sento il respiro soffocarmi.
MANRICO
Fuggir!
AZUCENA
Non attristarti:
far di me strazio
non potranno i crudi!
MANRICO
Ahi, come?
AZUCENA
Vedi? Le sue fosche impronte
m'ha già segnato in fronte
il dito della morte!
MANRICO
Ahi!
AZUCENA
Troveranno un cadavere,
muto, gelido! Anzi uno scheletro!
MANRICO
Cessa!
AZUCENA
Non odi?
Gente appressa...
I carnefici son...
Vogliono al rogo trarmi!
Difendi la tua madre!
MANRICO
Alcuno, ti rassicura.
AZUCENA
II rogo -
MANRICO
Alcuno qui non volge.
AZUCENA
Il rogo! il rogo! il rogo!
Parola orrenda!
MANRICO
Oh madre! oh madre!
AZUCENA
Un giorno turba feroce
l'ava tua condusse al rogo!
Mira la terribil vampa!
Ella n'è tocca già!
Già l'arso crine al ciel
manda faville!
Osserva le pupille
fuor dell'orbita loro!
Ahi! chi mi toglie
a spettacolo sì atroce!
MANRICO
Se m'ami ancor, se voce di figlio
ha possa d'una madre in seno,
ai terrori dell'alma
oblio cerca nel sonno,
e posa e calma.
AZUCENA
Sì, la stanchezza m'opprime, o figlio...
Alla quiete io chiudo il ciglio,
ma se del rogo
arder si veda l'orrida fiamma, destami allor.
MANRICO
Riposa, o madre, Iddio conceda
men tristi immagini al tuo sopor.
AZUCENA
Ai nostri monti ritorneremo,
l'antica pace ivi godremo!
Tu canterai... sul tuo liuto,
in sonno placido io dormirò.
MANRICO
Riposa, o madre, io prono
e muto la mente al cielo rivolgerò.
AZUCENA
Tu canterai, ecc.
MANRICO
La mente al cielo rivolgerò, ecc.
Riposa, o madre, ecc.
(Si addormenta. La porta si apre e Leonora
entra.)
MANRICO
Che! Non m'inganna
quel fioco lume?
LEONORA
Son io, Manrico, mio Manrico!
MANRICO
Oh! mia Leonora!
Ah, mi concedi, pietoso Nume,
gioia sì grande anzi ch'io mora?
LEONORA
Tu non morrai; vengo a salvarti!
MANRICO
Come? A salvarmi? Fia vero?
LEONORA
Addio! tronca ogni indugio!
T'affretta! Parti!
MANRICO
E tu non vieni?
LEONORA
Restar degg'io.
MANRICO
Restar?
LEONORA
Deh, fuggi!
MANRICO
No!
LEONORA
Guai se tardi!
MANRICO
No!
LEONORA
La tua vita!
MANRICO
Io la disprezzo!
LEONORA
Parti! Parti!
MANRICO
No!
LEONORA
La tua vita!
MANRICO
Io la disprezzo!
Pur... figgi, o donna,
in me gli sguardi!
Da chi l'avesti?
Ed a qual prezzo?
Parlar non vuoi?
Balen tremendo!
Dal mio rival! Intendo! Intendo!
Ha quest'infame l'amor venduto...
LEONORA
Oh quant'ingiusto!
MANRICO
Venduto un core che mio giurò!
LEONORA
Oh come l'ira ti rende cieco!
Oh quanto ingiusto, crudel, crudel...
MANRICO
Infame!
LEONORA
... sei meco! T'arrendi! Fuggi!
O sei perduto!
Nemmeno il cielo salvar ti può!
MANRICO
Ha quest'infame l'amor venduto,
LEONORA
Oh come l'ira ti rende, ti rende cieco!
MANRICO
Venduto un core che mio giurò!
LEONORA
Oh, come l'ira ti rende, ti rende cieco!
MANRICO
Infame!
LEONORA
Oh, quanto ingiusto, crudel, crudel
sei meco! T'arrendi! Fuggi!
O sei perduto!
nemmeno il cielo salvar ti può!
MANRICO
Ha quest'infame venduto amor,
che mio giurò!
AZUCENA
Ah!
Ai nostri monti ritorneremo, ecc.
LEONORA
Ah! fuggi, fuggi! O sei perduto!
Nemmeno il cielo salvar ti può, ecc.
MANRICO
No! Ha quest'infame l'amor venduto,
venduto un cor, che mio giurò, ecc.
(Leonora cade ai piedi di Manrico.)
MANRICO
Ti scosta!
LEONORA
Non respingermi!
Vedi? languente,
oppressa, io manco.
MANRICO
Va! ti abomino! Ti maledico!
LEONORA
Ah cessa, cessa!
Non d'imprecar,
di volgere per me la prece
a Dio è questa l'ora!
MANRICO
Un brivido corse nel petto mio!
LEONORA
Manrico!
MANRICO
Donna! svelami... narra...
LEONORA
Ho la morte in seno!
MANRICO
La morte!
LEONORA
Ah, fu più rapida
la forza del veleno ch'io non pensava!
MANRICO
Oh, fulmine!
LEONORA
Senti... la mano è gelo,
ma qui, qui foco terribil arde!
(Si tocca il petto.)
MANRICO
Che festi, o cielo?
LEONORA
Prima che d'altri vivere
io volli tua morir!
MANRICO
Insano! ed io
quest'angelo osava maledir!
LEONORA
Più non resisto!
MANRICO
Ahi misera!
LEONORA
Ecco l'istante...
Io moro, Manrico.
Or la tua grazia,
padre del cielo, imploro!
MANRICO
Ciel!
(Entra il Conte, e si ferma sulla soglia.)
CONTE
(Ah! volle me deludere,
e per costui morir!)
LEONORA
Prima che d'altri vivere,
io volli tua morir!
MANRICO
Insano! ed io
quest'angelo osava maledir! ecc.
LEONORA
Prima che d'altri vivere,
io volli tua morir! ecc.
CONTE
(Ah! volle me deludere,
è per costui morir! ecc.)
LEONORA
Manrico!
MANRICO
Leonora!
LEONORA
Addio! io moro!
MANRICO
Ah! Ahi, misera!
CONTE (ai soldati)
Sia tratto al ceppo!
MANRICO (trascinato via)
Madre! Ah, madre, addio!
AZUCENA
Manrico!
Ov'è mio figlio?
CONTE
A morte corre.
AZUCENA
Ah ferma! M'odi!
CONTE (la trascina alla finestra)
Vedi!
AZUCENA
Cielo!
CONTE
È spento.
AZUCENA
Egl'era tuo fratello!
CONTE
Ei! quale orror!
AZUCENA
Sei vendicata, o madre!
CONTE
E vivo ancor!
FINE
Résumé
Pour venger sa mère injustement brûlée vive, une gitane enlève un fils du Comte de Luna. Élevé comme son fils, et banni comme rebelle, Manrico dispute Leonora au jeune comte de Luna. Arrêté, il est exécuté sur l´ordre de son rival, son propre frère.
Ferrando : Capitaine de
la garde du comte de Luna
Leonora : Dame d’honneur de la princesse d’Aragon
Ines : Confidente de Leonora
Le comte de Luna : Jeune noble d’Aragon
Manrico : Un chanteur, rival amoureux et politique du comte de Luna
Azucena : Une gitane, mère supposée de Manrico
Ruiz : Partisan de Manrico
ACTE I - LE DUEL
Ferrando raconte à ses
soldats l’histoire d’une gitane naguère condamnée au bûcher pour avoir
ensorcelé le plus jeune des deux fils du vieux comte de Luna. Par vengeance, la fille de la gitane a enlevé
l’enfant, dont on a retrouvé les restes calcinés à l’endroit même où sa mère
avait été suppliciée. Ferrando n’a pas encore retrouvé cette gitane mais il est
certain de pouvoir la reconnaître malgré les années écoulées.
C’est le soir, Leonora attend son amant, le chanteur Manrico. Elle raconte à Ines, sa confidente, comment elle l’a connu. Ines conseille à Leonora d’oublier Manrico. L’actuel comte de Luna, lui aussi épris de Leonora, la guette dans le jardin. Il veut enfin lui déclarer son amour. Résonne alors le chant de Manrico. Trompée par l’obscurité, Leonora se précipite vers le comte. Elle réalise sa méprise lorsque paraît Manrico. Furieux, le comte reconnaît dans le chanteur non seulement un rival, mais aussi un ennemi de l´Aragon. Leur querelle doit se régler par un duel.
ACTE II – LA GITANE
Dans leur camp, en
Biscaye les gitans se préparent pour leur journée. La vue des flammes rappelle
à Azucena l’image de sa mère sur le bûcher. Bien que Manrico soit sorti
vainqueur du duel contre le comte de Luna, il lui a laissé la vie sauve, et l’affrontera
encore lors d’une bataille rangée plus tard. Laissé pour mort sur le champ de
bataille, il a été soigné par Azucena. La gitane lui raconte la mort de sa
propre mère, dévorée par les flammes, et lui apprend comment, par vengeance et
dans une grande confusion mentale, elle a jeté dans les flammes non pas
l’enfant du comte, mais son propre fils. Manrico l’interroge : s’il n’est pas
son fils, qui est-il donc ? Azucena se ressaisit et parvient à le rassurer.
Un messager apporte la nouvelle que Leonora, croyant Manrico mort, veut entrer au couvent. Manrico se précipite pour l’en empêcher. Le comte de Luna a lui aussi appris l’intention de Leonora. Il se prépare à l’enlever mais Manrico est plus rapide que lui et les amoureux s’enfuient ensemble à Castellor.
ACTE III – LE FILS DE LA GITANE
Les soldats du comte
de Luna s’apprêtent à attaquer le château-fort de Manrico et des rebelles. Le
comte craint d’avoir perdu définitivement Leonora au profit de son rival. Azucena, à la recherche de Manrico, est
arrêtée à proximité du camp des assiégeants. Elle est accusée d’espionnage.
Ferrando reconnaît en elle la bohémienne qui avait enlevé le frère cadet du
jeune comte, quinze ans plus tôt. Lorsqu’elle appelle Manrico à l’aide, le
comte de Luna réalise qu’elle est la mère de son ennemi, et il la condamne à mort.
Manrico et Leonora devaient se marier dans le château assiégé. Mais Ruiz, l’ami de Manrico, vient leur annoncer qu’Azucena a été faite prisonnière. Manrico appelle ses amis à l’aide afin de libérer la gitane, qu’il croit être sa mère.
ACTE IV – LE CHÂTIMENT
La sortie de Manrico pour
libérer Azucena a échoué. Emprisonnés à Saragosse, Azucena et son fils sont à
la merci du comte de Luna et doivent être exécutés le lendemain à l’aube.
Leonora a toutefois réussi à s’échapper et se fait conduire jusqu’à la prison par Ruiz. Elle implore le comte de laisser la vie sauve à Manrico. Elle est prête à s’offrir à lui en échange. Le comte accepte le marché. Pour se libérer de sa promesse, elle avale secrètement un poison.
Entrée dans la prison, elle tente de convaincre Manrico de s’enfuir seul. Se croyant trahi, Manrico d’abord la maudit. Mais lorsque le poison commence à faire — trop tôt son effet, il découvre qu’elle s’est en fait sacrifiée pour lui. Le comte de Luna comprend vite que Leonora l’a trompé. Il fait immédiatement emmener Manrico au billot du bourreau, et oblige Azucena à assister à l´exécution. La gitane révèle alors l’horrible vérité au comte : Manrico était son frère. — (Opéra de Paris)
r13/05/2025