mardi 6 février 2024

J - K 326 - 334

J - K 326 - 334

J 326 - 333

J n. m. (ji ou je.) Dixième lettre de l'alphabet, et la septième des consonnes : un J majuscule; un j minuscule.
JÀ adv. (lat. jam). Déjà. Certes. (Vx.)
JABIRU n. m. Genre d'oiseaux échassiers, voisin des cigognes, propres aux régions chaudes du globe.
JABLE n. m. Rainure qu'on fait aux extrémités des douves des tonneaux, pour y enchâsser le fond.
JABLER v. a. Faire des jables.
JABLOIR n. m, JABLOIRE ou JABLIÈRE n. f. Outil de tonnelier, servant à faire le jable des tonneaux.
JABORANDI n. m. Remède sudorifique, provenant de plantes fort diverses et plus particulièrement d'une espèce de pilocarpe. (V. ce mot.)
JABOT n. m. Poche formée par un renflement de l'œsophage que possèdent les oiseaux et dans lequel les aliments séjournent quelque temps avant de passer dans l'estomac : le jabot est très développé chez les gallinacés. Renflement analogue, dans le tube digestif des insectes. Mousseline, dentelle attachée comme ornement à l'ouverture d'une chemise d'homme. Se remplir le jabot, bien manger.
JABOTAGE n. m. Bavardage.
JABOTER v. n. et a. Pop. Parler sans cesse. Dire des bagatelles.
JABOTEUR, EUSE n. Pop. Celui, celle qui jabote.
JABOTIÈRE n. f. Mousseline pour faire des jabots. Variété d'oie sauvage, dite aussi oie de Sibérie.
JACAMAR n. m. Genre d'oiseaux passereaux lévirostres, de l'Amérique tropicale.
JACANA n. m. Genre d'oiseaux échassiers, des régions chaudes, surtout américaines.
JACAPUCAYO n. m. Nom vulgaire d'une espèce de lecythis, dont le fruit, comme la tête d'un enfant, est appelé vulgairement marmite de singe.
JACASSE n. f. Femme qui parle beaucoup.
JACASSER v. n. Crier, en parlant de la pie. Par ext. Bavarder.
JACASSERIE n. f. Bavardage.
JACÉE n. f. Bot. Sorte de centaurée. Nom donné à plusieurs espèces de lychnis ou de violettes.
JACENT, E adj. Se dit des biens, d'une succession dont personne ne revendique la propriété.
JACHÈRE n. f. (bas lat. gascaria). État d'une terre labourable, qu'on laisse reposer : une jachère improductive. Cette terre elle-même.On croyait autrefois qu'après une récolte la terre n'avait plus les sucs nécessaires pour produire et qu'il fallait, pour les lui rendre, lui accorder un repos d'une année au moins. Cet état de repos est ce que l'on appelait jachère (du lat. jacere, se reposer.) L'agronomie moderne a condamné le système de la jachère. En effet, les amendements, les engrais suffisent à l'entretien de la fécondité du sol ; seulement, il est indispensable de varier les cultures au moyen du système des assolements, dont voici les principales formes : Assolement triennal avec jachère : lre année, froment ou seigle ; 2e année, orge ou avoine ; 3e année, jachère.Assolement triennal sans jachère : 1re année, avoine ; 2e année, sarrasin ; 3e année, froment ou seigle. — Assolement quadriennal : lre année, betteraves, navets, carottes ; 2e année, avoine ou orge ; 3e année, trèfle ou vesce ; 4e année, blé d'automne. L'assolement de quatre années est le plus généralement adopté aujourd'hui.
JACHÉRER v. a. (Se conj. comme accélérer.) Labourer des terres en jachère.
JACINTHE n. f. (lat. hyacinthus). Genre de liliacées, fort recherchées pour leurs fleurs ornementales et leur parfum pénétrant. Nom vulgaire de diverses autres plantes. (La jacinthe des bois appartient au genre endymion ; d'autres, aux genres muscari, scille, etc.) La fleur de chacune de ces plantes. Pierre précieuse. Syn. de hyacinthe.
JACK ou UNION-JACK n. m. Partie du pavillon anglais, qui se compose d'une série de bandes de couleurs diverses et qui se voit à l'angle supérieur de sa gaine.
JACOBÉE n. f. Espèce de seneçon, qu'on appelle aussi herbe de Saint-Jacques.
JACOBIN, E n. Religieux, religieuse de la règle de Saint-Dominique. N. m. Membre d'une association politique pendant la Révolution : les jacobins se signalèrent par leur ardeur révolutionnaire. Par ext. Partisan ardent de la démocratie. Adj. : opinions jacobines.
JACOBINISME n. m. Doctrine des jacobins. Par ext. et dans la langue politique courante, opinion démocratique avancée, par opposition au libéralisme.
JACOBUS n. m. (mot lat.). Ancienne monnaie d'or d'Angleterre, frappée sous Jacques 1er et valant une guinée environ.
JACONAS n. m. Etoffe de coton, fine, légère, intermédiaire entre la mousseline et la percale.
JACQUARD n. m. Métier à tisser, inventé par Jacquard. (V. Part. hist.)
JACQUERIE n. f. et JACQUES n. m. Paysan révolté.
JACQUET n. m. Jeu qui se joue sur le trictrac. Nom vulgaire de l'écureuil.
JACQUOT ou JACOT n. m. Nom vulgaire du perroquet gris de l'Afrique occidentale.
JACTANCE n. f. (lat. jactantia). Hardiesse à se vanter : parler avec jactance. Vanterie : railler les jactances d'un orgueilleux.
JACTATION n. f. (du lat. jactare, lancer fréquemment). Trouble nerveux qui se traduit par des gestes désordonnés.
JACULATOIRE adj. (du lat. jaculari, lancer). Oraison jaculatoire, se dit d'une prière courte et fervente.
JADE n. m. Pierre fort dure, d'une couleur verdâtre ou olivâtre, qui est un silicate naturel d'alumine et de chaux.
JADIS adv. (du lat. jam, déjà, et diu, longtemps). Autrefois : jadis régnait un prince. Adjectiv. D'autrefois : au temps jadis.
JAGUAR n. m. (brésilien janouara). Espèce de léopard à taches ocellées, de l'Amérique du Sud : le jaguar grimpe facilement sur les arbres.
JAGUARONDI ou JAGUARUNDI n. m. Espèce de chat sauvage de l'Amérique tropicale.
JAILLIR v. n. Sortir impétueusement, en parlant des liquides, et quelquefois aussi de la lumière : de nombreux geysers jaillissent en Islande. Fig. Se dégager vivement.
JAILLISSANT, E adj. Qui jaillit : eaux jaillissantes.
JAILLISSEMENT n. m. Action de jaillir.
JAIS n. m. (gr. gagatês). Substance bitumineuse, solide, d'un noir luisant, qui est une variété de lignite. Noir comme du jais, très noir. — Le jais se trouve en France, dans l'Aude, les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées ; en Prusse, en Saxe, en Espagne. On le taille à facettes, comme les pierres précieuses. Le jais véritable brûle et s'enflamme comme du charbon de terre ; le jais faux, qui n'est que du verre, se ramollit, mais ne brûle pas.
JALAGE n. m. (de jale). Droit en vertu duquel le seigneur prélevait un certain nombre de pintes sur chaque pièce de vin vendue au détail dans sa seigneurie.
JALAP n. m. (espagn. jalapa). Genre de convolvulacées de l'Amérique septentrionale, dont la racine a des propriétés purgatives énergiques : ce que l'on appelle vulgairement eaude-vie allemande est une teinture de jalap.
JALAPINE n. f. Composé résineux, extrait du jalap et de divers convolvulus.
JALE n. f. Sorte de grande jatte ou de baquet.
JALET n. m. Petit caillou rond, qu'on lançait avec une arbalète.
JALEUSE n. f. Avant la Révolution, nom de quarante femmes chargées de mesurer les grains et les farines qui se vendaient à Paris.
JALON n. m. Grand bâton, verge de fer qu'on plante en terre pour prendre des alignements. Fig. Premier pas dans une voie quelconque.
JALONNEMENT (lo-ne-man) n. m. Action, manière de jalonner : le jalonnement du terrain.
JALONNER v. n. Planter des jalons de distance en distance pour indiquer un tracé. Placer des jalonneurs. V. a. : jalonner une allée, un terrain.
JALONNEUR n. m. Homme chargé de jalonner. Soldat placé sur un point, en guise de jalon, pour déterminer un alignement.
JALOUSEMENT adv. Avec jalousie.
JALOUSER v. a. Porter envie à, être jaloux de : Moreau jalousait Bonaparte.
JALOUSIE n. f. Chagrin de voir posséder par un autre un bien qu'on voudrait pour soi : la jalousie que causait aux Romains la possession par Carthage de la Sicile fut l'origine des guerres puniques. Sentiment d'envie qu'excite la gloire, la prospérité d'un concurrent : jalousie de métier. Amour inquiet d'une personne qui craint qu'on ne lui en préfère une autre. Constr. Treillis de bois, sorte de contrevent au travers duquel on voit sans être vu.
JALOUX, OUSE adj. (lat. zelosus ; du gr. zêlos, envie ardente). Qui a de la jalousie ; envieux : être jaloux du bonheur d'autrui. Fig. Très attaché à : jaloux de sa liberté. Très désireux : jaloux de plaire.
JAMAIS adv. (de ja, et mais, dans le sens de plus). En aucun temps : cela ne s'est jamais vu. A une époque quelconque : si jamais je le revois. A jamais, pour jamais loc. adv. Toujours, pour toujours.
JAMBAGE n. m. (de jambe). Ligne droite des lettres m, n, u, etc. Maçonn. Chaîne de maçonnerie qui soutient l'édifice, et sur laquelle on pose les grosses poutres. Montant vertical d'une baie de porte ou de fenêtre. Jambage de cheminée, maçonnerie verticale qui s'élève jusqu'à hauteur du manteau d'une cheminée.
JAMBART n. m. Armur. Syn. de jambière.
JAMBE n. f. (lat. pop. gamba). Partie des membres inférieurs, comprise entre le genou et le pied : le squelette de la jambe est formé du tibia et du péroné. Le membre inférieur tout entier. Jouer des jambes, prendre ses jambes à son cou, s'enfuir au plus vite. Courir à toutes jambes, très vite. Faire belle jambe, étaler avec complaisance ses avantages physiques. Fam. Cela vous fait une belle jambe, cela vous avance bien. Pilier ou chaîne en pierres de taille, intercalés dans un mur pour le renforcer. Jambe de bois, morceau de bois façonné, qui tient lieu de jambe. Jambe d'une maille, fil qui forme un des côtés de la maille. Jambe de force, chacune des pièces de bois posées vers les extrémités d'une poutre, pour la décharger en diminuant sa portée.
JAMBÉ, E adj. Bien, mal jambé, qui a la jambe bien, mal faite.
JAMBELET n. m. Bijou pour la jambe.
JAMBETTE n. f. Petite jambe. Croc-en-jambe. Petit couteau de poche, dont la lame se replie dans le manche. Pièce de bois verticale pour soutenir une partie de la charpente. V. ferme.
JAMBIER (jan-bi-é), ÈRE adj. Anat. Qui appartient à la jambe : muscles jambiers ou substant. : le jambier postérieur. N. f. Sorte de guêtre enveloppant les jambes. Partie de l'armure qui protégeait la jambe. (V. la planche armure.)
JAMBON n. m. (de jambe). Cuisse ou épaule salée ou fumée du cochon ou du sanglier : les jambons d'York et de Mayence sont les plus estimés.
JAMBONNEAU (jan-bo-nô) n. m. Partie de la jambe du porc, située au-dessous du genou. Nom vulgaire de certains coquillages.
JAMBOSIER n. m. Espèce de myrtacées de l'Inde, cultivée pour ses fruits rafraîchissants en Provence et en Algérie.
JAN n. m. Chacune des deux tables du jeu de trictrac. Nom vulgaire de l'ajonc.
JANIE n. f. Genre de corallinées, comprenant des algues filiformes.
JANISSAIRE n. m. (turc ieni, nouveau, et tcheri, milice). Autrefois, soldat de l'infanterie turque, garde au sultan.
JANOTISME n. m. Construction vicieuse de la phrase produisant, par l'interversion des membres, des amphibologies ridicules. (Ex. : Aller chercher une oie chez le pâtissier qu'on a fait rôtir.)
JANSÉNISME n. m. Doctrine de Jansénius sur la grâce et la prédestination : le jansénisme fut défendu par les solitaires de Port-Royal.
JANSÉNISTE adj. Qui appartient au jansénisme. Se dit d'une reliure pleine, sans ornement. N. m. Partisan du jansénisme : Pascal était janséniste.
JANTE n. f. Partie circulaire de bois ou de métal, qui forme la périphérie d'une roue de voiture, de cycle, etc., et sur laquelle on fixe différents accessoires, en vue du travail à effectuer. V. roue.
JANTHINE n. f. Genre de mollusques de haute mer, à coquille très mince.
JANTIER (ti-é) n. m. ou JANTIÈRE n. f. Instrument pour assembler les jantes des roues.
JANTILLE (ll m.) n. f. Chacune des aubes de la roue d'un moulin à eau. Syn. palette.
JANTILLER v. a. Garnir de jantilles.
JANVIER  n. m. (lat. januarius). Premier mois de l'année, qui tire son nom de Janus, roi du Latium, auquel ce mois était consacré : une ordonnance de 1564 fixa le commencement de l'année au premier janvier.
JAPHÉTIQUE adj. Qui a rapport à Japhet ou à ses descendants : le rameau japhétique.
JAPON n. m. Porcelaine du Japon.
JAPONAIS, E, adj. et n. Du Japon : l'art japonais excelle dans la miniature. — Art japonais. Né de l'influence de la Chine antique, de l'Inde par le bouddhisme et de la vieille Perse, l'art japonais est un art infiniment varié et vivace, d'une profonde intensité d'expression. Les Japonais, les premiers décorateurs du monde, ont subordonné d'une manière constante leur art aux habitudes nationales. On trouve les traces d'un art antérieur à l'ère chrétienne : c'est vers le viie siècle que se discerne la personnalité japonaise. Du viiie au xe siècle, s'étend une époque de premier apogée. Au xiiie siècle, surgit un art héroïque et guerrier. Mais c'est au xve siècle, avec la dynastie des Ashikaga, que les artistes japonais atteignent un degré de perfection qui ne sera pas dépassé. Pendant les xvie, xviie, xviiie siècles, l'art ne fait que se transformer dans le sens de l'élégance. La peinture, les kakémonos, les laques, les poteries émaillées, les porcelaines, les sculptures en bois ou en ivoire, les bronzes, les broderies, les estampes, telles sont les principales productions de cet art charmant.
JAPONERIE n. f. Objet d'art venant du Japon : magasin de japoneries.
JAPONISME n. m. Prédilection pour les produits artistiques japonais.
JAPONISTE ou JAPONISANT n. m. Celui qui étudie la langue japonaise. Celui qui recherche les objets d'art japonais.
JAPPAGE (ja-pa-je) n. m. Cri de certains animaux approchant du jappement du chien.
JAPPANT, E , adj. Qui jappe.
JAPPEMENT (ja-pe-man) n. m. Action de japper : les jappements d'un petit chien.
JAPPER (ja-pé) v. n. Aboyer, principalement en parlant des petits chiens.
JAPPEUR, EUSE (ja-peur, eu-ze) n. et adj. Qui a l'habitude de japper.
JAQUE n. f. Justaucorps porté au moyen âge.
JAQUELINE n. f. Cruche de grès, à large ventre, dont on se sert dans le Nord.
JAQUEMART n. m. (du n. pr. Jacques). Figure de métal représentant un homme armé qui frappe les heures avec un marteau sur la cloche d'une horloge. Jouet d'enfant, formé de deux personnages frappant alternativement sur une enclume placée devant eux.
JAQUETTE (kè-te) n. f. (de jaque.) Vêtement d'homme qui descend jusqu'aux genoux. Vêtement de femme ajusté à la taille, et qui se porte par-dessus le corsage. Robe que portent les petits garçons.
JAQUIER (ki-é) n. m. Espèce du genre artocarpe, dit aussi arbre à pain.
JAR ou JARS n. m. Pop. Arg. Dévider le jars, parler argot.
JARD ou JAR n. m. Sable caillouteux, qui se trouve dans le lit des rivières.
JARDE n. f. (ital. giarda). Tumeur calleuse, en dehors du jarret d'un cheval. (On dit aussi jardon n. m.)
JARDIN n. m. (orig. germ.). Lieu, ordinairement enclos, où l'on cultive des fleurs (parterre), des légumes (potager), des arbres (fruitier ou verger), etc. : Le Nôtre a dessiné les jardins de Versailles. Fig. Pays fertile : la Touraine est le jardin de la France.
JARDINAGE n. m. Art de cultiver les jardins. Terrain en jardin. Plantes potagères cultivées dans les jardins : une voiture de jardinage. Tache dans le diamant.
JARDINER v. n. Travailler à un jardin.
JARDINET n. m. Petit jardin.
JARDINEUX, EUSE adj. Se dit d'une pierre fine qui offre des points opaques.
JARDINIER (ni-é), ÈRE n. Qui fait son état de cultiver les jardins. Jardinier fleuriste, celui qui s'occupe spécialement de la culture des fleurs. Jardinier maraîcher, celui qui s'occupe de la culture des légumes. Adj. Qui a rapport aux jardins : culture jardinière.
JARDINIÈRE n. f. Meuble d'ornement qui supporte une caisse où l'on cultive des fleurs. Mets composé de différents légumes. Nom vulgaire du carabe doré, insecte très utile. Voiture à deux ou à quatre roues, comme les maraîchers en emploient.
JARDINISTE n. m. Artiste qui dessine des jardins.
JARDON n. m. V. jarde.
JARGON n. m. Langage corrompu, et, abusivement, langue étrangère qu'on n'entend pas. Langage particulier à certains milieux : La Bruyère a reproché à Molière d'avoir abusé du jargon.
JARGON n. m. Espèce de diamant jaune, d'une valeur inférieure.
JARGONNER v. n. Parler un jargon.
JARNICOTON interj. Espèce de juron plaisant.
JAROSSE ou JAROUSSE n. f. Nom vulgaire de la gesse cultivée.
JARRE (ja-re) n. f. (arabe djarra). Grand vase de grès pour conserver l'eau. Jarre électrique, nom donné à de grandes bouteilles de Leyde, dont on utilise un certain nombre pour former des batteries.
JARRET (ja-rè) n. m. (du celt. garr, jambe). Partie de la jambe située derrière l'articulation du genou. Endroit où se plie la jambe de derrière des quadrupèdes. Défaut consistant dans une saillie qui rompt la régularité d'une courbe dans une figure, une voûte, etc.
JARRETÉ, E (ja-re) adj. Se dit d'un quadrupède qui a les jambes de derrière tournées en dedans. Dont la surface présente un jarret.
JARRETIÈRE (ja-re) n. f. (rad. jarret). Ruban, tissu élastique qui sert à maintenir les bas. Cordage employé dans l'artillerie. Amarrage de forme particulière, employé en marine. Ordre de chevalerie, en Angleterre. V. Part. hist.
JARRON n. m. Petite jarre.
JARS n. m. Mâle de l'oie. Fam. Il entend le jars, il est fort habile.
JAS n. m. (mot provenç.). Mar. Pièce de bois ou de fer, perpendiculaire à la verge de l'ancre.
JASEMENT n. m. Action de jaser.
JASER v. n. Causer, babiller : jaser de son prochain à tort et à travers. Par ext. Critiquer, médire. Trahir ses secrets. Piailler, jacasser, en parlant des oiseaux parleurs, tels que la pie, le perroquet.
JASERAN ou JASERON n. m. Chemise de mailles, haubert. Chaîne d'or à mailles très fines, pour suspendre au cou des croix, des médaillons, etc.
JASERIE (ze-rî) n. f. Fam. Babil, caquet.
JASEUR, EUSE n. et adj. Causeur, babillard.
JASEUR n. m. Genre de passereaux dentirostres.
JASMIN n. m. (ar. yasemin). Genre d'oléacées, comprenant des arbustes ornementaux, à fleurs odoriférantes : le jasmin est originaire de l'Asie centrale. La fleur même. Le parfum qu'on en tire.
JASMINÉES (jas-mi-né) n. f. pl. Tribu des oléacées, ayant pour type le jasmin. S. une jasminée.
JASPAGE (jas-pa-je) n. m. Imitation du jaspe au moyen de couleurs : le jaspage d'une boiserie.
JASPE n. m. (gr. et lat. iaspis). Pierre dure et opaque de la nature de l'agate, colorée par bandes ou par taches. Jaspe sanguin, variété de calcédoine, verte, avec des points rouges. Couleurs dont le relieur marbre la tranche ou la couverture d'un livre.
JASPER v. a. Bigarrer de diverses couleurs pour imiter le jaspe : jasper la tranche d'un livre.
JASPILLER (jas-pi, ll m., é) ou JASPINER (jas-pi-né) v. n. Arg. Causer, bavarder.
JASPURE (jas-pu-re) n. f. Action de jasper. Résultat de cette action.
JATTE (ja-te) n. f. (lat. gabata). Espèce de vase rond et sans rebords. Son contenu : une jatte de lait.
JATTÉE (ja-té) n. f. Le contenu d'une jatte.
JAUGE (jô-je) n. f. (subst. verb. de jauger). Capacité que doit avoir un vaisseau fait pour mesurer une liqueur ou des grains : ce boisseau n'a pas la jauge. Baguette graduée, servant à mesurer la capacité des futailles. Futaille servant d'étalon pour ajuster et échantillonner les autres. Nom de plusieurs instruments qui servent à mesurer des diamètres, des capacités, des volumes. Tranchée dans laquelle on dispose de jeunes plants côte à côte : mettre en jauge des plants de vigne. Mar. Syn. de jaugeage.
JAUGEAGE (jô-ja-je) n. m. Action de jauger. Droit que perçoivent les jaugeurs. Mar. Détermination du volume ou de la capacité d'un navire servant de base au payement des droits et taxes.
JAUGER (jô-jé) v. a. Mesurer la capacité d'un tonneau, d'un navire, etc. : jauger une barrique. Fig. Apprécier quelqu'un : jauger un homme.
JAUGEUR n. m. Homme dont l'emploi est de jauger.
JAUMIÈRE n. f. Mar. Ouverture pratiquée dans la voûte d'un vaisseau pour le passage de la tête du gouvernail. (On dit aussi trou de jaumière.)
JAUNÂTRE adj. Qui tire sur le jaune.
JAUNE (jô-ne) adj. (lat. galbinus). Qui est de couleur jaune, entre le vert et l'orange : l'écorce du citron est jaune. Toile jaune, grosse toile de ménage qui n'a pas été blanchie. Race jaune ou mongole, race humaine de l'Asie orientale, qui offre la coloration jaune de la peau. (V. homme.) Fièvre jaune, affection gastro-intestinale infectieuse et très grave, qui rend la peau jaune. ( Elle est appellée aussi vomito negro ou typhus d'Amérique). N. m. : étoffe d'un jaune clair.Matière qui sert à teindre ou à colorier en jaune : jaune de Mars, de Naples, de Cassel, de chrome, etc. Jaune d'œuf, partie centrale de l'œuf des oiseaux, qui est colorée en jaune : le jaune d'œuf contient une forte proportion de lécithine. Adv. Avec une couleur jaune. Fig. Rire jaune, rire d'une manière contrainte.
JAUNEAU (jô-nô) n. m. Bot. Nom vulgaire de la ficaire.
JAUNELET (jô-ne-lè) n. m. Bot. Nom vulgaire de la girofle ou chanterelle.
JAUNET, ETTE adj. Un peu jaune. N. m. Pop. Pièce d'or. Jaunet d'eau, nénuphar jaune.
JAUNIR v. a. Teindre en jaune, rendre jaune : le soleil jaunit les moissons. V. n. Devenir jaune : dans l'ictère, la peau jaunit.
JAUNISSAGE n. m. Opération qui, dans la dorure en détrempe, consiste à appliquer une couleur jaune dans tous les endroits où l'ouvrier doreur ne pourrait introduire des feuilles d'or.
JAUNISSANT (jô-ni-san), E adj. Qui jaunit : les moissons jaunissantes.
JAUNISSE (jô-ni-se) n. f. Maladie du foie, dans laquelle la peau prend une teinte jaune caractéristique. Syn. ictère.
JAUNISSEMENT (jô-ni-se-man) n. m. Action de rendre ou de devenir jaune.
JAVANAIS, E (nè, è-ze) adj. et n. De Java : le sol javanais est très fertile.
JAVART n. m. Tumeur au bas de la jambe du cheval, du bœuf, etc.
JAVEAU (vô) n. m. Ile formée de sable et de limon par un débordement d'eau.
JAVELAGE n. m. Action, manière de javeler.
JAVELÉ, E adj. Avoines javelées, celles dont le grain est devenu noir et pesant par la pluie qui les a mouillées, tandis qu'elles étaient en javelles.
JAVELER v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : je javelle.) Mettre en javelles. V. n. Se dit du blé mis en javelle qui prend la couleur.
JAVELEUR, EUSE a. et adj. Celui, celle qui javelle.
JAVELINE n. f. (de javelot.) Espèce de dard long et mince : les lances des dragons sont de véritables javelines.
JAVELINE n. f. (de javelle.) Petite javelle.
JAVELLE (vè-le) n. f. Se dit des poignées de blé, d'orge, de seigle coupé, etc., qui demeurent couchées sur le sillon, jusqu'à ce qu'on les lie en gerbes. Petit fagot fait de sarments.
JAVELLE (vè-le) ou mieux JAVEL n. f. (de Javel, n. de lieu). Mélange d'hypochlorite, de chlorure de potassium et d'eau, utilisé comme détersif et décolorant : l'eau de Javel joue un grand rôle dans les blanchisseries.
JAVELOT (lo) n. m. Espèce de dard, arme de trait : le javelot était l'arme favorite des Romains.
JAVOTTE (vo-te) n. f. Pop. Femme bavarde. Masse de fer coulé, dans laquelle s'encastre l'enclume d'une grosse forge.
JAYET n. m. Syn. de jais.
JE pron. pers. de la première personne, des deux genres et du singulier. Subst. Un je ne sais quoi, chose qu'on ne saurait définir.
JEANNETTE n. f. (du n. pr.). Petite croix d'or suspendue au cou, comme en portent les paysannes.
JÉCORAIRE adj. (du lat. jecur, oris, foie). Méd. Se dit d'une veine de la main droite, qu'on supposait autrefois en rapport avec le foie.
JECTISSES (jèk-ti-se) ou JETISSES (ti-se) adj. f. pl. (de jeter). Se dit des terres remuées ou rapportées. Maçonn. Pierres jectisses, qui peuvent se poser à la main dans toutes sortes de constructions.
JEFFERSONNIE (jè-fer-so-nî) n. f. Genre de berbéridées, cultivées comme ornementales.
JÉHOVISME n. m. Culte de Jéhovah.
JEJUNUM (jé-ju-nom) n. m. (m. lat.). Anat. Partie de l'intestin grêle, qui fait suite au duodénum et précède l'iléum.
JENNÉRIEN, ENNE adj. Se dit du vaccin, de la vaccination inaugurée par Jenner.
JENNY n. f. (n. pr. angl.). Techn. Machine à filer le coton.
JÉRÉMIADE n. f. Plainte fréquente et importune, par allusion aux Lamentations de Jérémie, l'un des quatre grands prophètes, qui y prédit la ruine de Jérusalem, la captivité de Babylone et déplore éloquemment les malheurs de sa patrie : perdre son temps en d'inutiles jérémiades. JERSEY n. m. Sorte de corsage en laine maillée, qui moule exactement le buste. Tissu avec lequel est fait ce vêtement.
JÉSUATE (zu) n. (de Jésus). Membre d'un ordre de religieux fondé en Italie en 1363, supprimé en 1668. Membre d'un ordre de religieuses fondé à la même époque, dans le même pays.
JÉSUITE n. m. Membre de la société de Jésus. Par dénigr. Personne hypocrite, astucieuse. Adj. Qui a rapport aux jésuites, qui est affilié à leur ordre, qui partage leurs doctrines : le parti jésuite.
JÉSUITIQUE (zu-i) adj. (de jésuite). Fam. Hypocrite, astucieux : douceur jésuitique.
JÉSUITIQUEMENT (zu-i-ti-ke-man) adv. D'une manière jésuitique. Fam. D'une manière pleine d'équivoque : répondre jésuitiquement.
JÉSUITISME n. m. Système moral, social, religieux des jésuites. Astuce, hypocrisie.
JÉSUS (zu) n. m. (de Jésus n. pr.). Représentation du Christ enfant : un Jésus de cire. Adjectiv. Papier jésus, format de papier (env. 0m,72 sur 0m,55.) [On dit aussi du jésus.]
JET (jè) n. m. Action de jeter : le jet d'une pierre. Mouvement imprimé à un corps en le jetant. Emission de rayons, d'un fluide : ouvrier brûlé par un jet de vapeur. Jet de pierre, distance égale à l'espace parcouru par une pierre qu'un homme lance de toute sa force. Arme de jet, arme propre à être lancée ou à lancer des projectiles. Jet à la mer, avarie commune consistant à jeter à la mer tout ou partie de la cargaison. Action de faire couler la matière en fusion dans le moule. Fig. D'un seul jet, se dit d'une chose conçue avec sûreté, sans tâtonnement. : pièce de vers d'un seul jet. Jet d'eau, eau qui s'élance d'un tuyau. Traverse inférieure du châssis d'une fenêtre curviligne à l'extérieur, de manière à faciliter l'écoulement de l'eau. Jet de lumière, rayon de lumière qui paraît subitement. Premier jet, ébauche, esquisse. Au premier jet, du premier coup, sans qu'il ait été nécessaire d'y revenir. Bot. Poussée d'un végétal, droite et vigoureuse.
JETAGE n. m. Art vétér. Sécrétion muco-purulente, qui s'écoule du nez de certains animaux atteints de la morve, de la gourme, etc.
JETÉ n. m. Pas de danse.
JETÉE (té) n. f. Amas de pierres ou autres matériaux, encaissés le long d'un port pour arrêter les eaux, ou sur un chemin pour le rendre praticable : un môle se trouve ordinairement à la tête d'une jetée.
JETER (té) v. a. (lat. jactare. — Prend deux t devant une syllabe muette : je jetterai.) Lancer : jeter une pierre. Pousser avec violence : les vents nous jetèrent sur un écueil. Rendre : cet abcès jette du pus. Proférer : jeter un cri. Se débarrasser : jeter des fruits gâtés. Renverser : jeter un enfant par terre. Fig. Produire des bourgeons : la vigne commence à jeter. Jeter l'ancre, la faire tomber dans la mer pour arrêter le navire. Jeter les fondements d'un édifice, les établir. Jeter un pont sur une rivière, l'y construire. Jeter quelqu'un dans l'embarras, l'y mettre. Jeter un coup d'œil, regarder. Jeter l'épouvante, remplir de terreur. Jeter les yeux sur quelqu'un, faire choix de lui pour un poste de confiance. Jeter de la poudre aux yeux, éblouir, surprendre par de faux brillants. Jeter à la figure, à la face, au nez, reprocher. Jeter de profondes racines, s'enraciner profondément, au prop. et au fig. Jeter en moule, fondre, mouler. Se jeter v. pr. Se précipiter, se lancer, se porter vers. Se jeter dans les bras de quelqu'un, y chercher un appui. Se jeter dans un parti, l'embrasser. Se perdre, en parlant d'une rivière : la Saône se jette dans le Rhône, à Lyon.
JETEUR, EUSE n. Celui, celle qui jette : jeteur de sort.
JETON n. m. (de jeter.) Pièce plate, ronde ou rectangulaire, en ivoire ou en métal, pour marquer ou payer au jeu. Jeton de présence, pièce de métal que l'on remet à chaque membre présent de certaines compagnies, et qui lui sert à toucher une certaine somme, en rémunération de son dérangement.
JETTATORE (djèt-ta-to-rè) n. m. (m. napolitain). Sorcier, jeteur de sort en Italie. Pl. des jettatori.
JETTATURA (djèt-ta-tou-ra [m. napolitain]) ou JETTATURE n. f. Mauvais œil. Action de jeter un sort en Italie.
JEU n. m. (lat. jocus). Divertissement, récréation : les jeux des enfants. Récréation fondée sur différentes combinaisons de calcul ou de hasard: le jeu des échecs est connu depuis la plus haute antiquité. Jeux de bourse, toute espèce d'agiotage sur les fonds publics, les valeurs, les marchandises, etc. Ce qui sert à jouer à certains jeux : acheter un jeu de dames, un jeu de cartes. Lieu où l'on se livre à un certain divertissement : un jeu de paume. Manière de toucher les instruments : jeu brillant. Manière de jouer d'un acteur : jeu noble. Fonctionnement régulier : le jeu d'une pompe, et fig., : le jeu des institutions. Facilité de se mouvoir : donner du jeu à une porte. Série complète : un jeu d'avirons, de voiles. Jeu de mots, allusion fondée sur la ressemblance des mots. Jeu d'esprit, divertissement, œuvre qui exerce la sagacité, l'esprit. Ce n'est qu'un jeu d'enfant, une chose facile. Se faire un jeu de, faire facilement. Ce n'est qu'un jeu pour lui, il le fait facilement. Mettre quelqu'un en jeu, le mêler dans une affaire. Jouer gros jeu, risquer beaucoup, au pr. et au fig. Cela n'est pas de jeu, c'est une chose qui n'est pas dans les règles. Maison de jeu, établissement public où l'on joue de l'argent. Jeux d'orgue, rangée de tuyaux de même espèce, formant une suite chromatique de sons. Pl. Divinités allégoriques, qui présidaient à la joie (dans ce sens, prend une majuscule) : les Jeux et les Ris. — Prov. : Le jeu n'en vaut pas la chandelle, le résultat ne vaut pas le mal qu'on se donne pour l'obtenir. Jeu de main, jeu de vilain, il n'y a que les gens mal élevés qui jouent à se frapper, qui se donnent des coups en jouant.
JEUDI n. m. (du lat. Jovis dies, jour de Jupiter). Cinquième jour de la semaine. Pop. Semaine des quatre jeudis, temps qui n'arrivera jamais.
JEUN (À) loc. adv. (du lat. jejunus, qui est à jeun). Être à jeun, n'avoir rien mangé de la journée.
JEUNE adj. (lat. juvenis). Qui n'est guère avancé en âge : Mozart mourut encore jeune. Qui a encore la vigueur et l'agrément de la jeunesse : des traits jeunes. Qui n'a point l'esprit mûri : il sera donc toujours jeune ? Cadet : X*** jeune et Cie. Ant. Vieux.
JEÛNE n. m. Toute abstinence d'aliments, mais particulièrement par esprit de mortification, le temps pendant lequel on jeûne : le jeûne du carême, du Ramadan. Fig. Privation d'une chose dont on a besoin.
JEUNEMENT adv. Fam. En jeune homme. Véner. Nouvellement : cerf dix cors jeunement.
JEÛNER v. n. (lat. jejunare). S'abstenir d'aliments. Observer le jeûne prescrit par l'Église : on jeûne la veille de certaines grandes fêtes.
JEUNESSE (nè-se) n. f. Partie de la vie de l'homme entre l'enfance et l'âge viril : perdre les illusions de la jeunesse. État, conduite d'une personne jeune. Ensemble des personnes jeunes. Premiers temps des choses : la jeunesse du monde. Fig. Vigueur, fraîcheur : la jeunesse du cœur. Ant. Vieillesse.
JEUNET, ETTE (nè, è-te) adj. Fam. Très jeune.
JEÛNEUR, EUSE n. Qui jeûne.
JINGO n. m. Surnom donné en Angleterre en 1877, aux partisans de la guerre immédiate contre la Russie, et devenu Syn. de chauvin. Pl. des jingoes.
JINGOÏSME (gho-is-me) n. m. Opinion des jingoes.
JINGOÏSTE adj. Qui a rapport au jingoïsme. N. Syn. de jingo.
JOAILLERIE (jo-a, ll mll., e-rî) n. f. (rad. de joyau). Art, commerce du joaillier. Articles que vend le joaillier : la joaillerie parisienne est renommée pour son bon goût.
JOAILLIER, ÈRE n. et adj. Qui travaille en joyaux, qui en vend.
JOBARD n. et adj. m. Fam. Niais, naïf, qui se laisse duper facilement.
JOBARDER (dé) v. a. Fam. Duper en se moquant : prétendez-vous me jobarder ?
JOBARDERIE (rî) n. f. Crédulité, bêtise de jobard. Paroles d'un jobard.
JOC n. m. Techn. État de repos du moulin : mettre le moulin à joc.
JOCASSE n. f. Nom vulgaire de la grosse grive, appelée aussi literne.
JOCKEY n. m. (m. angl.). Professionnel dont le métier est de monter les chevaux de course : le jockey porte les couleurs du propriétaire pour lequel il monte. Domestique qui conduit la voiture en position ou qui monte derrière. Sellette munie de tringles, auxquelles on attache les rênes, et que l'on emploie pour dresser les chevaux. Pl. des jockeys.
JOCKEY-CLUB (jo-kè- kleub') n. m. (m. angl. : club des jockeys). Association formée pour l'amélioration de la race chevaline, et qui s'occupe spécialement de l'organisation des courses de chevaux.
JOCKO (jo-ko) n. m. Nom vulgaire de l'orang-outan.
JOCRISSE n. m. (n. pr. d'un personnage de théâtre). Benêt qui se laisse duper. Valet niais, maladroit et ridicule. (V. Part. hist.)
JOCRISSERIE (kri-se-rî) n. f. Niaiserie, maladresse d'un jocrisse.
JOHANNITE n. m. (du lat. Johannes, Jean). Membre d'une secte chrétienne orientale, qui baptise au nom de saint Jean-Baptiste.
JOIE n. f. (lat. gaudium). Mouvement vif et agréable, que l'âme ressent dans la possession d'un bien réel ou imaginaire : ne pas se tenir de joie en apprenant une bonne nouvelle. Feu de joie, feu qu'on allume dans les réjouissances publiques. Pl. Plaisirs, jouissances : saint Augustin s'éloigna des joies du monde. Ant. Tristesse, chagrin. Peine, affliction.
JOIGNANT , E adj. Contigu : maison joignante à la mienne.
JOIGNANT prép. Près, tout proche : maison joignant l'église.
JOINDRE v. a. (lat. jungere. — Se conj. comme craindre.) Approcher deux choses de manière qu'elles se touchent. Servir à réunir : rue qui joint deux avenues. Ajouter : joindre l'intérêt au capital. Allier : joindre l'utile à l'agréable. Unir par les liens de l'affection. Attraper : joindre quelqu'un. Joindre les mains, unir les mains par la paume et en entre-croisant les doigts. Joindre les deux bouts de l'année, joindre les deux bouts, arriver péniblement à faire les frais d'une entreprise, de son ménage, etc. V. n. : ces fenêtres ne joignent pas bien. Ant. Disjoindre.
JOINT , E adj. Uni, lié, qui adhère, qui est en contact : sauter à pieds joints. Ci-joint, ajouté, réuni à ceci. — Gram. Les adjectifs inclus et joint, dans ci-inclus, ci-joint, sont invariables : 1° au commencement d'une phrase : ci-joint votre lettre, ci-inclus la copie; 2° dans une phrase, si le nom qui suit n'est précédé ni de l'article ni d'un adjectif déterminatif : vous trouverez ci-joint quittance ; vous avez ci-inclus copie de la lettre. Dans tous les autres cas, ils s'accordent : les pièces ci-jointes ; vous avez ci-incluse la copie de la lettre. Ant. Disjoint.
JOINT n. m. (subst. particip. de joindre). Articulation, endroit où se touchent deux os. Espace qui existe entre deux pierres contiguës, dans un ouvrage de maçonnerie : remplir les joints avec du mortier, du plâtre, etc. Mécan. Joint brisé ou universel, ou de Cardan, articulation entre deux arbres, permettant la transmission du mouvement sous un angle quelconque. Géol. Cassure peu étendue.
Pétard.
Fig. et fam. Trouver le joint, la meilleure manière de prendre une affaire.
JOINTÉ, E adj. Art vétér. V. court-jointé, long-jointé.
JOINTÉE (té) n. f. Ce que les deux mains rapprochées peuvent contenir : une jointée d'avoine.
JOINTEMENT n. m. Action de joindre, de former un joint.
JOINTIF, IVE adj. Qui est en contact par les bords : lattes jointives. N. f. Cloison faite de planches jointives, non assemblées.
JOINTIVEMENT adv. D'une manière jointive.
JOINTOIEMENT n. m. Action de jointoyer.
JOINTOUT n. m. Techn. Varlope.
JOINTOYER v. a. (Se conj. comme aboyer.) Remplir les joints d'une maçonnerie avec du mortier.
JOINTOYEUR (toi-ieur) n. m. Ouvrier qui jointoie. Adjectiv. : ouvrier jointoyeur.
JOINTURE n. f. Joint : la jointure de deux pierres. Endroit où les os se joignent : la jointure du genou.
JOLI, E adj. Agréable à voir, gentil : un joli bébé. Par ext. Avantageux, considérable : un joli revenu. Piquant, amusant : un joli tour. N. m. Ce qui est joli : le beau et le joli sont deux choses fort différentes. Ant. Laid, vilain.
JOLIET, ETTE adj. Assez joli, mignon.
JOLIMENT adv. Bien, d'une manière agréable, spirituelle : les épigrammes de Voltaire sont joliment tournées. S'emploie souvent ironiquement : il est joliment arrangé. Fam. Beaucoup, très : être joliment content. Ant. Laidement, vilainement.
JOLIVETÉ n. f. Jolie petite babiole. Propos gentil : les jolivetés des enfants.
JOMARIN n. m. Nom vulgaire de l'ajonc.
JONC n. m. (lat. juncus). Genre de joncacées, à tiges droites et flexibles, qui croît dans l'eau et dans les lieux humides. Canne faite d'une tige de rotang, ou jonc d'Inde. Fig. Être droit comme un jonc, avoir la taille très droite. Bague sans chaton, dont le cercle est partout de même grosseur.
JONCACÉES (sé) n. f. pl. Famille de plantes monocotylédones, ayant le jonc pour type. S. une joncacée.
JONCER (sé) v. a. (Prend une cédille sous le c, devant a et o : il jonça, nous jonçons.) Garnir en jonc (des chaises.) Frotter (des peaux) avec une tresse de jonc.
JONCHAIE n. f. Lieu rempli de joncs.
JONCHÉE n. f. Fleurs, branchages, dont on jonche les rues un jour de cérémonie. Quantité d'objets. Petit fromage de crème ou de lait caillé, fabriqué dans un panier de jonc.
JONCHEMENT n. m. Action de joncher.
JONCHER v. a. (de jonc). Couvrir de débris de végétaux : joncher la terre de fleurs. Être épars sur : des feuilles mortes jonchent le sol. Répandre en grande quantité sur : joncher la terre de cadavres.
JONCHETS n. m. pl. Petits bâtons d'ivoire, de bois, d'os, etc., fort menus, avec lesquels jouent les enfants.
JONCIER (si-é) n. m. Nom du genêt d'Espagne.
JONCTION n. f. (lat. junctio; de jungere, joindre). Réunion : la jonction de deux armées, de deux rivières. Point de jonction, endroit où deux choses se joignent. Ant. Disjonction.
JONGLER v. n. (du lat. joculari, faire des choses plaisantes). Lancer en l'air, les uns après les autres, divers objets que l'on relance à mesure qu'on les reçoit. Faire des tours d'adresse, de passe-passe. Fig. : jongler avec les difficultés.
JONGLERIE (rî) n. f. Tour d'adresse ou de passe-passe. Fig. Hypocrisie, charlatanisme.
JONGLEUR n. m. (de jongler). Au moyen âge, ménestrel qui récitait lui-même ses vers en s'accompagnant de quelque instrument. (V. ménestrel..) Qui jongle, qui exerce la profession de bateleur, d'escamoteur, de charlatan. JONQUE n. f. Bateau à voile, en usage en Chine et au Japon : les jonques tiennent admirablement la mer.
JONQUILLE n. f. Plante du genre narcisse, dont les feuilles rappellent celles des joncs. Sa fleur. N. m. Couleur secondaire, blanc et jaune. Adjectiv. : ruban jonquille.
JOSEPH adj. m. Se dit d'une sorte de papier mince et transparent.
JOTTEREAUX (jo-te-rô) n. m. pl. Mar. Pièces de bois fixées au mât et sur lesquelles reposent les élonges de la hune. S. un jottereau.
JOUABLE adj. Qui peut être joué : pièce difficilement jouable.
JOUAILLER (a, ll mll., é) v. n. Fam. Jouer petit jeu. Mal jouer d'un instrument.
JOUBARBE n. f. Plante grasse herbacée, qui croît ordinairement sur les toits et les vieux murs.
JOUE n. f. (du lat. gabata, jatte). Chacune des deux régions latérales du visage : embrasser un enfant sur les deux joues. Partie latérale de la tête d'un animal. Partie renflée de chaque côté de l'avant d'un navire. Mettre, coucher en joue, viser avec une arme à feu. Joue ! pour En joue ! commandement préparatoire pour faire placer aux soldats le fusil dans la direction du but.
JOUÉE (jou-é) n. f. Epaisseur du mur dans l'ouverture d'une porte, d'une fenêtre, etc. Face latérale triangulaire d'une lucarne.
JOUER (jou-é) v. n. (lat. jocari ; de jocus, jeu). Se récréer, se divertir : jouer aux barres, au trictrac. Tirer des sons d'un instrument de musique : jouer du violon. Fig. Se mouvoir, fonctionner aisément : la clef joue bien dans la serrure. Ne plus joindre exactement : boiserie qui a joué. Se dit de jets d'eau que l'on fait jaillir en vue de certains effets d'agrément : les grandes eaux joueront dimanche. La brise joue, elle varie sans cesse de direction et d'intensité. Jouer de malheur, échouer plusieurs fois de suite accidentellement dans un projet. Jouer sur les mots, équivoquer. Jouer du bâton, le manier adroitement ou activement. Faire jouer une mine, y mettre le feu. Tromper : vous m'avez joué. V. a. Faire une partie de jeu. Mettre comme enjeu : jouer une fortune sur un seul coup de cartes. Jeter : jouer une carte. Exécuter un morceau de musique : jouer une valse. Fig. Exposer, hasarder : jouer sa vie. Représenter un personnage : jouer le rôle d'Athalie. Représenter une pièce de théâtre : jouer la tragédie. Simuler : jouer la surprise. Imiter : étoffe qui joue la soie. Se jouer v. pr. S'amuser, folâtrer : se jouer sur l'herbe. Fig. Se jouer des lois, les mépriser. Se jouer de quelqu'un, le railler adroitement, le tromper. Se jouer à quelqu'un, l'attaquer.
JOUET (jou-è) n. m. Ce qui sert à amuser un enfant : les poupées sont les jouets préférés des fillettes. Fig. Personne dont on se moque : être le jouet de tous. Ce qui est abandonné à l'action d'une force : être le jouet des vents, de la fortune.
JOUEUR, EUSE n. Qui joue, qui folâtre. Qui a la passion du jeu : les joueurs parviennent rarement à se corriger. Personne qui joue d'un instrument : joueur de gobelets. Qui fait des tours de passe-passe. Adjectiv. : un enfant joueur.
JOUFFLU, E adj. Fam. Qui a de grosses joues : un bébé joufflu.
JOUG n. m. (lat. jugum). Pièce de bois qu'on place par-dessus la tête des bœufs, pour les atteler. Fig. Domination : le joug romain pesa lourdement sur la Grande-Bretagne. Pique placée horizontalement sur deux autres fichées en terre, sous laquelle les Romains faisaient passer les ennemis vaincus : Pontius Hérennius fit passer une légion romaine sous le joug. Fléau d'une balance.
JOUIR v. n. (du lat. gaudere, éprouver de la joie). Avoir un usage avantageux, tirer avantage ou agrément. Se réjouir, être satisfait. Être en possession de : jouir de l'estime publique.
JOUISSANCE (i-san-se) n. f. Libre usage, possession d'une chose. Plaisir de l'âme ou des sens : être privé de toute jouissance. Usufruit, action de percevoir les fruits d'une terre, de toucher les intérêts d'une rente, les dividendes d'une action.
JOUISSANT (i-san), E adj. Dr. Qui jouit de ses droits.
JOUISSEUR, EUSE (i-seur, eu-ze) n. Personne qui ne cherche qu'à se procurer des jouissances.
JOUJOU n. m. (de jouer). Fam. Petit jouet d'enfant. Faire joujou, jouer. Pl. des joujoux.
JOULE ou VOLT-COULOMB n. m. Physiq.Unité d'énergie électrique.
JOUR n. m. (du lat. diurnum). Clarté, lumière du soleil : le jour brille à peine. Temps pendant lequel le soleil éclaire l'horizon. Espace de temps réglé par la rotation de la terre sur elle-même : l'année dure trois cent soixante-cinq jours un quart. Espace de vingt-quatre heures. Epoque, circonstance. Époque actuelle : les hommes du jour. La vie : sauver les jours de quelqu'un. Clarté quelconque : un jour blafard. Manière dont les objets sont éclairés, et au fig., présentés : présenter une chose sous un jour favorable. Ouverture par où vient la lumière : pratiquer des jours à un appartement. Fig. Apparence sous laquelle s'offre une chose. Mettre un ouvrage au jour, le publier. Se faire jour, passer à travers. Ravir le jour, la vie. Donner le jour, la naissance. Percé à jour, de part en part ; au fig., deviné, pénétré : votre secret est percé à jour. A jour, au courant : comptable dont les livres sont à jour. Vivre au jour le jour, jouir du présent, sans se mettre en peine de l'avenir. Beauté d'un jour, qui passe rapidement. Faux jour, lumière qui trompe la vue, au prop. et au fig. Demi-jour, faible clarté. Les beaux jours, époque du printemps, et, au fig., temps de la première jeunesse. De nos jours, dans le temps où nous vivons. Au premier jour, très prochainement. D'un jour à l'autre, graduellement : malade qui s'affaiblit d'un jour à l'autre. Du jour au lendemain, en peu de temps. Par jour, dans chaque jour. A jour, en laissant passer la lumière. De tous les jours, dont on se sert tous les jours. Ant. Nuit.
JOURD'HUI ou JOURD'HUY n. m. Jour actuel (usité dans l'expression de palais) : ce jourd'huy.
JOURNADE n. f. Saye à longues manches, qui se portait à la fin du xve siècle, par-dessus les armes.
JOURNAL n. m. (du lat. diurnalis, journalier). Ecrit où l'on relate les faits jour par jour. Publication périodique qui donne des nouvelles politiques, littéraires, scientifiques, etc. : la «Gazette de France», de Théophraste Renaudot, fut le premier en date des journaux français. Journal du bord, registre sur lequel on inscrit les événements intéressant la marine. Ancienne mesure indiquant la quantité de terrain qu'un homme pouvait labourer dans un jour. Registre sur lequel un marchand écrit jour par jour tout ce qui a rapport à son commerce. (On dit aussi livre-journal.)
JOURNALIER (li-é), ÈRE adj. (lat. diurnalis). Qui se fait chaque jour. Fig. Incertain : le sort des armes est journalier. (Vx.) N. m. Homme qui travaille à la journée.
JOURNALISME n. m. État du journaliste. Moyen d'action des journalistes. Ensemble des journaux : le journalisme se développe chaque jour.
JOURNALISTE n. m. Qui écrit dans un journal : About fut un merveilleux journaliste.
JOURNÉE n. f. Espace de temps qui s'écoule depuis le lever jusqu'au coucher. Salaire d'un ouvrier pour le travail d'un jour. Ce travail même. Chemin que l'on parcourt ordinairement en un jour. Jour marqué par quelque événement, en particulier par une bataille : la journée de Valmy ; une chaude journée. Les Trois Journées, les 27, 28 et 29 juillet 1830.
JOURNELLEMENT (nè-le-man) adv. Tous les jours. D'une façon continue, très fréquente : cela se voit journellement.
JOURNOYER v. n. (Se conj. comme aboyer.) Pop. Passer la journée à ne rien faire.
JOUTE n. f. (subst. verb. de jouter). Combat courtois à cheval, d'homme à homme, avec la lance. Par anal. Combat d'animaux. Joute sur l'eau, joute lyon naise, divertissement où deux hommes, debout chacun sur l'arrière d'un batelet, cherchent à se faire tomber à l'eau en se poussant avec une longue perche. Fig. Lutte, rivalité quelconque : joute oratoire.
JOUTER (té) v. n. Lutter à la lance et à cheval. Fig. Disputer à quelqu'un un succès.
JOUTEUR n. m. Qui joute. Qui dispute un succès quelconque : combattre un rude jouteur.
JOUVENCE n. f. Jeunesse. V. Part. hist.
JOUVENCEAU n. m. (bas lat. juvenculus). Adolescent, très jeune homme.
JOUVENCELLE (van-sè-le) n. f. (bas lat. juvencella). Jeune fille.
JOUXTE (jouks-te) prép. (lat. juxta). Proche. Conformément à : jouxte la copie. (Vx.)
JOVIAL, E, AUX adj. (du lat. jovialis, relatif à Jupiter). Gai, joyeux : un compagnon jovial. Ant. Triste, sombre
JOVIALEMENT adv. D'une manière joviale. Ant. Tristement.
JOVIALITÉ n. f. Humeur joviale, disposition à la gaieté. Ant. Tristesse, chagrin.
JOVIEN, ENNE adj. (du lat. Jovis, génit. de Jupiter). Relatif à la planète Jupiter.
JOYAU n. m. (de jouer.) Objet de matière précieuse, qui sert à la parure.
JOYEUSEMENT (joi-ieu-ze-man) adv. Avec joie, dans la joie : passer joyeusement sa jeunesse. Ant. Tristement.
JOYEUSETÉ (joi-ieu-ze-té) n. f. Fam. Plaisanterie, mot pour rire.
JOYEUX, EUSE (joi-ieu, eu-ze) adj. Qui a de la joie. Qui respire ou qui inspire la joie : visage joyeux ; mine joyeuse. N. m. Arg. Surnom donné aux soldats des bataillons d'Afrique. Ant. Triste.
JUBÉ n. m. (du lat. jube, ordonne [premier mot d'une prière]). Tribune en forme de galerie entre la nef et le choeur, dans certaines églises : le jubé avait remplacé l'ambon des basiliques grecques. Loc. Prov.Venir à jubé, se soumettre.
JUBILAIRE (lè-re) adj. Qui a rapport au jubilé : année jubilaire.
JUBILANT , E adj. Qui jubile.
JUBILATION n. f. Fam. Réjouissance, joie.
JUBILÉ n. m. (de l'hébr. iobel, corne de bélier, instrument qui servait à annoncer l'année sainte). Selon la loi de Moïse, solennité publique célébrée tous les cinquante ans, où chacun rentrait dans son héritage et où les dettes étaient abolies, les esclaves rendus à la liberté. Chez les catholiques, indulgence plénière et générale, accordée par le pape en certaines occasions, et signalée par de grandes fêtes. Ensemble des pratiques par lesquelles on mérite cette grâce : faire, gagner son jubilé. Par ext. Cinquantième année de mariage, d'exercice d'une fonction, etc. : évêque qui célèbre son jubilé sacerdotal.
JUBILER v. n. (lat. jubilare). Fam. Eprouver une joie très vive.
JUCHÉE n. f. Lieu où se perchent les faisans.
JUCHER v. n. Se dit des poules et de quelques oiseaux qui se mettent sur une branche, sur une perche, pour dormir. Fig. Loger très haut : jucher au sixième étage. V. a. Placer très haut. Se jucher v. pr. Se percher : les poules se juchent à l'entrée de la nuit.
JUCHOIR n. m. Endroit où juche la volaille.
JUDAÏQUE adj. (du lat. judæus, juif). Qui appartient aux juifs : la loi judaïque. Qui s'attache mesquinement à la lettre en négligeant l'esprit, comme le faisaient les pharisiens juifs : interprétation judaïque.
JUDAÏQUEMENT adv. D'une manière judaïque : appliquer judaïquement une loi.
JUDAÏSANT (da-i-zan), E adj. Qui judaïse : chrétien judaïsant.
JUDAÏSER v. n. Pratiquer les cérémonies judaïques. Interpréter d'une manière judaïque.
JUDAÏSME (da-is-me) n. m. Religion des juifs : la dispersion des juifs n'a guère entamé le judaïsme.
JUDAS (da) n. m. Traître. Petite ouverture à un plancher, à une porte, pour voir ce qui se passe de l'autre côté. Baiser de Judas, baiser de traître, caresses trompeuses. (V. Part. hist.)
JUDÉO-CHRÉTIEN, ENNE (kré-ti-in, è-ne) adj. Qui appartient au judéo-christianisme.
JUDÉO-CHRISTIANISME (kris-ti-a-nis-me) n. m. Doctrine professée dans les premiers temps du christianisme, et d'après laquelle l'initiation au judaïsme était nécessaire pour entrer dans l'Église de JésusChrist : saint Paul combattit le judéo-christianisme.
JUDICATURE n. f. (du lat. judicaturus, devant juger). État, charge de juge. Fonction de juge en Israël : la judicature de Jephté.
JUDICIAIRE adj. (lat. judiciarius). Qui est relatif à la justice : les débats judiciaires sont en général publics. Fait par autorité de justice : vente judiciaire. Acte judiciaire, acte fait en présence du juge et sous sa surveillance. Astrologie judiciaire, partie de l'astrologie qui prédit l'avenir des individus par l'observation des astres. Combat, duel judiciaire, combat ordonné ou autorisé par les juges, au moyen âge, et où les contestants soutenaient leurs droits en se battant l'un contre l'autre : saint Louis prohiba le combat judiciaire. N. f. Faculté d'apprécier : avoir une bonne judiciaire.
JUDICIAIREMENT (è-re-man) adv. En forme judiciaire, par un acte de la justice.
JUDICIEUSEMENT adv. D'une manière judicieuse : répondre judicieusement à une question.
JUDICIEUX, EUSE (eû, eu-ze) adj. (du lat. judicium, jugement). Qui a le jugement bon : auteur judicieux. Qui annonce du jugement : remarque judicieuse.
JUGAL, E, AUX adj. Qui a rapport à la joue : os jugaux. (On dit aussi zygomatique.)
JUGE n. m. (lat. judex ; de jus, droit, et dicere, dire). Magistrat chargé de rendre la justice : les héliastes étaient les juges publics d'Athènes. Personne prise pour arbitre, dans une contestation quelconque : prendre pour juge. Qui prononce sur le sort des hommes. Le souverain juge, Dieu. Qui apprécie le mérite de quelque chose. Juge de paix, magistrat amovible chargé de juger, seul et sans frais, les différends de peu d'importance et de concilier les parties. Juge d'instruction, magistrat chargé de rechercher les crimes et délits, de faire arrêter les prévenus, de recueillir les preuves relatives à la cause. Juge suppléant, celui qui est chargé de remplacer certains juges en cas d'empêchement. V. juges
JUGÉ n. m. Ce qui est jugé, apprécié. (S'emploie surtout dans les locutions : bien-jugé et mal-jugé.[V. ces mots.]) Tirer au jugé (au juger). V. juger.
JUGEABLE adj. Qui peut être mis en jugement, décidé par un jugement : procès difficilement jugeable.
JUGEMENT n. m. Faculté de l'entendement qui compare et qui juge : avoir le jugement droit. Acte de l'entendement qui affirme la convenance ou la disconvenance de deux idées. Opinion, sentiment : je m'en rapporte à votre jugement. Faculté de bien juger : faire preuve de jugement. Action de juger. Décision, sentence émanée d'un tribunal : jugement contradictoire, par défaut, etc. (V. contradictoire, défaut.) Jugement de Dieu, preuves extraordinaires, comme le duel, l'épreuve du feu, etc., auxquelles on recourait autrefois lorsque les preuves matérielles manquaient. Jugement dernier, jugement solennel d'après lequel Dieu, suivant la religion catholique, doit prononcer, à la fin du monde, sur le sort de tous les hommes. (V. Part. hist.)
JUGEOTE (jo-te) n. f. Fam. Jugement, bon sens.
JUGER (jé) v. a. (lat. judicare. — Prend un e après le g devant a et o : il jugea, nous jugeons.) Décider une affaire, un différend, en qualité de juge ou d'arbitre : la Cour de cassation juge sans appel les vices de forme. Apercevoir entre deux idées un rapport de convenance ou de disconvenance. Enoncer une opinion sur une personne ou sur une chose : mal juger quelqu'un. Être d'avis : juger nécessaire de. S'imaginer : jugez combien je fus surpris.
JUGER (jé) n. m. L'action de juger. Au juger, d'après ce qu'on estime devoir être de telle ou telle manière. Tirer au juger (ou au jugé), dans la direction où l'on suppose que se trouve le gibier.
JUGEUR, EUSE n. Personne qui juge légèrement, sans les connaissances nécessaires.
JUGLANDACÉES ou JUGLANDÉES n. f. pl. Bot. Famille de dicotylédones apétales, dont le type est le genre noyer. S. une juglandacée ou juglandée.
JUGULAIRE adj. (du lat. jugulum, gorge). Qui concerne la gorge : veine, glande jugulaire. N. f. La veine jugulaire, une des grosses veines du cou. Chacune des courroies ou bandes qui passent sous le menton et maintiennent le shako, le casque, etc.
JUGULER v. a. (lat. jugulare). Égorger. Fig. Ennuyer, tourmenter à l'excès. Fam. Pressurer.
JUIF, IVE n. et adj. (lat. judæus ; de Judæa, Judée). Né en Judée, ou qui descend des habitants de ce pays : les Juifs se révoltèrent contre Vespasien. Qui professe la religion judaïque (en ce sens s'écrit avec une minuscule) : il existe beaucoup de juifs en Pologne. N. m. Fig. Usurier. Fam. Le Juif errant, héros d'une légende populaire. Fig. C'est un vrai Juif errant, il voyage sans cesse.
JUILLET n. m. (lat. julius). Septième mois de l'année, ainsi nommé de Jules César, qui était né dans ce mois : le 14 juillet est la fête nationale de la France. V. Part. hist.
JUIN n. m. (lat. junius, le mois consacré à Junon). Sixième mois de l'année. V. Part. hist.
JUIVERIE (rî) n. f. Quartier d'une ville habité par les juifs. Fam. et par dénigr., ensemble des juifs. Boutique d'usurier. Rapacité sordide.
JUJUBE n. m. Fruit du jujubier. Suc, pâte extraits du jujube: le jujube est bon pour la toux.
JUJUBIER n. m. Genre de rhamnacées, comprenant des arbres épineux du Midi, qui donnent le jujube.
JULEP n. m. (ar. djoulab). Ancien nom des potions. Auj., excipient d'eau et de gomme auquel on mêle un médicament actif : prendre un julep.
JULIEN, ENNE adj. Ère julienne, qui date de la réforme du calendrier par Jules César. Année julienne, de 365 jours et six heures. (V. calendrier..)
JULIENNE n. f. Genre de crucifères, comprenant des herbes indigènes, cultivées comme ornementales : la julienne sert à faire des bordures. Potage fait avec plusieurs sortes d'herbes et de légumes.
JUMEAU, ELLE adj. et n. Se dit de deux ou de plusieurs enfants nés d'un même accouchement : frères jumeaux ; sœurs jumelles ; de deux muscles du mollet et de deux muscles de la région fessière ; de deux fruits joints ensemble; de deux objets semblables ou semblablement disposés.
JUMELÉ, E adj. Consolidé par des jumelles. Disposé par couples : fenêtres jumelées.
JUMELER v. a. (de jumelé. — Prend deux l devant une syllabe muette : je jumelle.) Accoupler longitudinalement des pièces de bois, des canons dans une tourelle, etc. Mar. Renforcer en ajustant une jumelle.
JUMELLES n. f. pl. Deux pièces de bois ou de métal semblables, qui entrent dans la composition d'une machine. Double lorgnette, pour le théâtre ou l'observation en campagne. (Dans ce sens s'emploie aussi au singulier : jumelle marine, de théâtre.) Blas. Meuble formé par deux burelles réduites de largeur et placées parallèlement. V. jumeau.
JUMENT n. f. (du lat. jumentum, bête de somme). Femelle du cheval : le croisement de la jument et de l'âne donne le mulet.
JUMENTAIRE adj. Qui est de la nature des bêtes de somme.
JUMENTERIE n. f. (de jument). Haras destiné à la production des étalons.
JUMENTÉS n. m. pl. Groupe de mammifères périssodactyles, répondant aux équidés actuels. S. un jumenté.
JUMENTEUX, EUSE adj. (du lat. jumentum, bête de somme). Méd. Se dit d'une urine trouble et chargée comme celle du cheval.
JUNGLE n. f. (sanscr. djangala). Nom donné, dans l'Inde, à de vastes espaces couverts d'arbres, de hautes herbes : le tigre habite les jungles.
JUNIOR adj. m. (m. lat. signif. plus jeune). Puîné, cadet : Laurent junior.
JUNIPERUS n. m. Nom du genévrier.
JUNTE n. f. (espagn. junta, réunion). Nom donné, en Espagne et en Portugal, à divers conseils administratifs : de nombreuses juntes insurrectionnelles furent créées en Espagne, pendant l'occupation française.
JUPE n. f. (ar. djoubba). Partie de l'habillement des femmes, qui descend de la ceinture aux pieds. Partie d'un vêtement d'homme, qui prend de la taille jusqu'à mi-jambe.
JUPON n. m. Jupe de dessous. Fam. Femme ou fille.
JURABLE adj. Pour lequel était dû le serment de fidélité : fief jurable. (Vx.)
JURANDE n. f. Nom donné jadis à la charge de juré, dans les corporations d'artisans ou de marchands. Assemblée de jurés.
JURASSIEN, ENNE (ra-si-in, è-ne) adj. et n. Du Jura : les montagnards jurassiens.
JURASSIQUE (ra-si-ke) adj. Géol. Se dit des terrains secondaires dont le Jura est en grande partie constitué. N. m. Le terrain jurassique.
JURAT (ra) n. m. (du lat. juratus, assemblée). Nom de certains magistrats municipaux, dans plusieurs villes du midi de la France, au moyen âge.
JURATOIRE adj. Dr. Caution juratoire, serment fait en justice de représenter sa personne ou un objet.
JURÉ, E (de jurer) adj. Qui a prêté serment : chirurgien juré.
JURÉ n. m. Chacun des citoyens appelés à rendre un verdict sur la culpabilité des accusés : les jurés ne sont juges que du fait, et la cour d'assises applique la peine. Membre d'un jury en général.
JUREMENT n. m. (de jurer). Serment fait sans nécessité. Blasphème : proférer des jurements.
JURER (ré) v. a. (lat. jurare ; de jus, juris, le droit). Prendre à témoin la Divinité ou une autorité que l'on juge sacrée : jurer ses grands dieux. Promettre par serment : foi jurée. V. n. Prononcer un serment. Blasphémer, prononcer des jurons : jurer continuellement. Faire disparate : le vert jure avec le bleu.
JUREUR n. m. Qui jure par habitude.
JURIDICTION (dik-si-on) n. f. (lat. juridictio ; de jus, juris, le droit, et dicere, dire). Pouvoir, droit de juger. Ressort ou étendue de territoire où le juge exerce ce pouvoir : la juridiction de la Cour de cassation s'étend sur toute la France. Corps de judicature. Degré de juridiction, chacun des tribunaux devant lesquels une affaire peut être successivement portée.
JURIDICTIONNEL, ELLE (dik-si-o-nèl, è-le) adj. Relatif à la juridiction.
JURIDIQUE adj. (du lat. jus, juris, le droit). Qui se fait en justice. Qui est dans les formes judiciaires : acte juridique.
JURIDIQUEMENT adv. D'une manière juridique : arrêt juridiquement motivé.
JURISCONSULTE n. m. (lat. jurisconsultus ; de jus, juris, le droit, et consulere, consulter). Qui est versé dans la science des lois et fait profession de donner son avis sur des questions de droit : Cujas fut un grand jurisconsulte.
JURISPRUDENCE (ris-pru-dan-se) n. f. (lat. jurisprudentia ; de jus, juris, le droit, et prudentia, connaissance). Science du droit. Manière dont les tribunaux jugent habituellement sur tel ou tel point : la jurisprudence supplée souvent au silence de la loi.
JURISPRUDENTIEL, ELLE (ris-pru-dan-si-èl, è-le) adj. Qui se rapporte à la jurisprudence.
JURISTE n. m. (du lat. jus, juris, droit). Qui écrit sur les matières de droit.
JURON n. m. Façon particulière de jurer. Toute espèce de jurement.
JURY n. m. (m. angl.). Corps de jurés. Ensemble de tous les citoyens qui peuvent être jurés : dresser la liste du jury ; l'institution du jury date de 1791.(V. juré.) Commission chargée d'un examen particulier : le jury de l'Exposition universelle. Jury d'expropriation, réunion de jurés qui prononcent sur les indemnités à allouer en cas d'expropriation pour cause d'utilité publique.
JUS (ju) n. m. (mot lat. signif. sauce). Suc tiré d'une chose par pression, coction ou autre préparation. Absol. Jus de viande. Poét. ou fam. Jus de la treille, de la vigne, etc., le vin.
JUSANT n. m. (du lat. jusum, en bas). Reflux de la marée : courant de jusant.
JUSÉE (zé) n. f. Liqueur acide qui sert dans les tanneries, et que l'on obtient par macération du tan.
JUSQUE [lat. de usque] prép. qui marque un terme au delà duquel on ne passe pas. Jusqu'à ce que, loc. conj. Jusqu'au moment où. — L'e de jusque s'élid. devant une voyelle. S'écrit aussi quelquefois avec un s à la fin dans le même cas : jusques à quand ?
JUSQUIAME n. f. (gr. huoskuamos). Genre de solanées de la région méditerranéenne, narcotiques et vénéneuses. — La jusquiame noire, appelée aussi herbe aux poules et hennebon, exhale une odeur nauséabonde ; ses feuilles sont visqueuses et ses épis d'un jaune pâle, rayés de pourpre.
JUSSION (ju-si-on) n. f. (lat. jussio). Commandement adressé par le roi aux juges d'une cour souveraine pour leur enjoindre d'enregistrer un édit : lettres de jussion.
JUSTAUCORPS n. m. Vêtement qui descend jusqu'aux genoux et qui serre le corps.
JUSTE adj. (lat. justus ; de jus, droit). Qui juge et agit selon l'équité : Louis XIII fut surnommé le Juste. Conforme à la justice, au droit, à la raison : sentence juste. Qui a le caractère de la justesse et du bon sens : pensée juste. Fondé, légitime : juste orgueil. Qui apprécie bien : coup d'œil juste. Qui est exact : balance juste. Etroit : habit juste. N. m. L'homme qui conforme sa conduite à la justice. Celui qui est en état de grâce devant Dieu. Ce qui est juste : notion du juste et de l'injuste. N. m. ou f. Justaucorps. Adv. Avec justesse : viser, chanter juste. Loc. adv. : Au juste, exactement. Comme de juste, comme cela se doit. Ant. Injuste.
JUSTEMENT adv. Avec justice : trancher justement un différend. Précisément. Ant. Injustement
JUSTE-MILIEU n. m. Conduite également éloignée de deux extrêmes contraires. Méthode de gouvernement qui consiste à se tenir également éloigné des partis extrêmes. Partisan de cette méthode : c'est un juste-milieu. Nom donné particulièrement au gouvernement de Louis-Philippe. Adjectiv. : député juste-milieu. (S'écrit aussi sans trait d'union : se tenir dans un juste milieu.)
JUSTESSE n. f. Qualité de ce qui est approprié, juste, exact, tel qu'il doit être : justesse de la voix, d'une expression, du tir, d'une balance.
JUSTICE n. f. (lat. justitia ; de jus, le droit). Vertu qui fait que l'on rend à chacun ce qui lui appartient. Bon droit : avoir la justice de son côté. Action ou pouvoir de prononcer sur les droits de chacun, de punir ou de récompenser. Haute justice, celle qui donnait aux seigneurs le droit de prononcer des peines capitales. Basse justice, celle qui ne s'appliquait qu'à des affaires de peu d'importance. Juridiction. Ensemble des tribunaux, des magistrats : la justice française. Personnification de la justice, considérée comme divinité (en ce sens, prend une majuscule.) Faire justice à quelqu'un, réparer le tort qui lui a été fait. Faire justice de quelqu'un, le traiter comme il le mérite. Bois de justice, la charpente de l'échafaud. V. déni. Ant. Injustice.
JUSTICIABLE adj. et n. Qui doit répondre devant certains juges : les ministres sont justiciables de la Haute Cour.
JUSTICIER n. et adj. m. Qui avait droit de rendre la justice sur ses terres : seigneur haut justicier. Qui aime à faire régner la justice : Saint Louis fut un roi justicier.
JUSTICIER v. a. (Se conj. comme prier.) Punir en exécution de sentence ou d'arrêt : justicier un criminel.
JUSTIFIABLE adj. Qui peut être justifié. Ant. Injustifiable
JUSTIFIANT, E adj. Théol. Qui rend juste intérieurement : grâce justifiante.
JUSTIFICATEUR, TRICE adj. Qui tend à justifier : témoignage justificateur.
JUSTIFICATIF, IVE adj. Qui sert à justifier quelqu'un ou à prouver quelque chose : mémoire justificatif.
JUSTIFICATION (jus-ti, si-on) n. f. Action de justifier, de se justifier. Preuve d'une chose : la justification d'un fait. Acte par lequel l'homme passant du péché à l'état de grâce devient digne de la vie éternelle. Impr. Longueur des lignes.
JUSTIFIER v. a. (lat. justificare ; de justus, juste, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Démontrer, prouver l'innocence. Fig. Légitimer : le mérite seul justifie l'ambition. Donner la preuve : justifier un acte. Théol. Rendre juste. Impr. Mettre à la longueur admise pour les lignes. V. n. Justifier de, donner la preuve de. Se justifier v. pr. Prouver son innocence. Être justifié.
JUTE n. m. (sanscr. juta). Matière textile, fournie par les fibres d'une plante indienne, le corchorus capsularis : les Hindous tissent leurs vêtements avec du jute.
JUTER v. n. Rendre du jus.
JUTEUX, EUSE adj. Qui a beaucoup de jus : bifteck juteux.
JUVÉNILE ad. (du lat. juvenis, jeune). Qui tient à la jeunesse : calmez cette ardeur juvénile. Ant. Sénile
JUVÉNILEMENT adv. D'une manière juvénile.
JUVENILIA n. m. pl. (m. lat.). Œuvres, poésies de jeunesse.
JUVÉNILITÉ n. f. Caractère de ce qui est juvénile. Ant. Sénilité.
JUXTALINÉAIRE adj. (lat. juxta, à côté, et linea, ligne). Se dit d'une traduction où le texte et la version occupent deux colonnes contiguës (une ligne de celle-ci correspondant à une ligne de celui-là.)
JUXTAPOSER v. a. (du lat. juxta, auprès, et de poser). Poser à côté d'une autre chose.
JUXTAPOSITION n. f. Situation d'une chose à côté d'une autre, sans rien qui sépare. Mode d'accroissement dans les corps inorganiques, qui consiste dans l'application successive de nouvelles molécules sur le noyau primitif.

K  334

K n. m. (ka ou ke). Onzième lettre de l'alphabet et la huitième des consonnes : un K majuscule ; un k minuscule.
KABAK n. m. En Russie, lieu public où l'on vend du vin, des liqueurs, etc.
KABIN n. m. Somme d'argent que, chez les mahométans, le mari est tenu de payer à la femme qu'il répudie.
KABYLE adj. et n. De Kabylie. N. m. Langue parlée en Kabylie (Algérie).
KADSURA n. m. (m. japonais). Genre d'arbrisseaux sarmenteux de Java et du Japon, à fleurs d'un blanc jaunâtre et à baies rouges : les dames japonaises emploient l'infusion de kadsura pour dégraisser leurs cheveux.
KÆMPFÉRIE n. f. Genre de zingibéracées comprenant des herbes à rhizomes tuberculeux, qui vivent dans l'Afrique et l'Asie tropicales.
KAÏNITE n. f. Sulfate naturel de magnésie, chlore et potasse.
KAISER n. m. Mot allemand signifiant empereur.
KAISERLICK n. m. (en allem. impérial). Nom donné, pendant la Révolution, aux soldats de l'empereur d'Allemagne, appelés aussi Impériaux.
KAKATOÈS n. m. V. cacatois.
KAKÉMONO n. m. (mot jap., signif. chose suspendue). Nom donné aux tableaux japonais que l'on suspend dans les appartements.
KAKOCHNICK n. m. (m. russe.) Coiffure en forme de diadème, que portent les femmes russes.
KALÉIDOSCOPE n. m. (gr. kalos, beau ; eidos, image, et skopein, voir). Cylindre opaque dans la longueur duquel sont disposés plusieurs miroirs, de manière que de petits objets colorés placés dans le tube y produisent des dessins variés et symétriques.
KALI n. m. Plante de la famille des salsolacées à feuilles épineuses, et qui croît dans l'Europe méridionale. Nom arabe de la soude.
KALMIA n. m. ou KALMIE n. f. Genre d'éricacées ornementales, arbrisseaux vénéneux, de l'Amérique du Nord.
KAMA n. m. Grand poignard circassien, à large lame et sans garde.
KAMALA n. m. Plante des Indes, de la famille des euphorbiacées, dont les graines sont employées comme ténifuge et pour la teinture des soies.
KAMI n. m. (m. japon. signif. en haut). Nom générique de divinités nationales au Japon. Titre de noblesse japonaise.
KAMICHI n. m. Genre d'oiseaux échassiers, atteignant 80 centimètres de haut, et propres à l'Amérique du Sud.
KAN ou KHAN n. m. Prince, commandant tartare ou persan : le kan de Boukhara est vassal des Russes.
KAN n. m. Marché public, en Orient. Lieu préparé pour le repos des caravanes.
KANAT ou KHANAT (na) n. m. Charge, fonction, juridiction, d'un kan. Pays soumis à cette juridiction : depuis 1873, le kanat de Boukhara est occupé par les Russes.
KANDJAR ou CANDJIAR n. m. (m. arabe). Poignard oriental qui est un long coutelas étroit et à grand pommeau. (On écrit aussi kandjiar, kangiar et handjar.)
KANGOUROU ou KANGUROO n. m. Terme général qui sert à désigner tous les marsupiaux. — Le kangourou proprement dit, qui ne se trouve qu'en Australie, où il est d'ailleurs devenu rare, est le géant de cet ordre. Dressé sur ses pattes de derrière, il atteint 2 mètres de haut. Ses membres antérieurs sont très courts, tandis que les postérieurs sont longs et robustes. La femelle a une poche ventrale, où les petits trouvent un abri au moindre danger.
KANTIEN, ENNE adj. Qui a rapport à la philosophie de Kant.
KANTISME n. m. Doctrine philosophique de Kant, fondée à la fin du xviiie siècle.
KANTISTE n. Partisan de la philosophie de Kant.
KAOLIN n. m. (m. chinois). Argile réfractaire, blanche ou friable, qui entre dans la composition de la porcelaine : le kaolin résulte de l'altération du feldspath des granits. (On écrit aussi caolin.)
KAOLINIQUE adj. Qui tient du kaolin.
KAOLINISATION n. f. Transformation en kaolin du feldspath des roches cristallisées.
KAOLINISER v. a. Transformer en kaolin.
KAPO n. m. Prisonnier, Surveillant collabo dans les camps de concentration. > kapo
KAPPA n. m. Dixième lettre de l'alphabet grec, correspondant au k ou au c dur français.
KARAGAN n. m. Espèce de petit renard asiatique.
KARAKUL n. in. V. caracul.
KARATAS, CARATAS OU KARATA n. m. Genre de broméliacées de l'Amérique centrale, voisines des ananas, et dont le fruit est appelé citron de terre, à cause de sa saveur et de la particularité qu'il a de mûrir sous terre.
KARBAU, KARABAU ou KÉRABAU n. m. Buffle de très grande taille, à longues cornes aplaties en lame de sabre, et répandu en Malaisie.
KARPATHIQUE adj. Des Karpathes : les populations karpathiques.
KARYOKINÈSE n. f. Biol. V. caryocinèse.
KAVA ou KAWA n. f. Espèce de poivrier de la Polynésie. Boisson enivrante, que les Polynésiens fabriquent avec la racine de cette plante.
KAYAC ou KAJAC n. m. Bateau de pêche du Groenland, fait en peau de phoque, et qu'on manœuvre à la pagaie.
KCHATRIYA n. f. La seconde des castes de l'Inde, celle des guerriers ou nobles.
KÉBIR mot arabe signifiant grand et qui entre dans de nombreux noms géographiques.
KEEL n. f. Mesure de poids usitée en Angleterre, dans les mines de charbon, et qui vaut environ 21 tonnes métriques.
KEEPSAKE  n. m. (m. angl. signif. souvenir d'amitié.) Livre-album, illustré de vignettes et gravures, destiné à être offert en cadeau et comme souvenir, à Noël, au jour de l'an ou à l'occasion d'une fête.
KÉFIR ou KÉPHIR n. m. Boisson gazeuse fermentée, d'une saveur aigrelette, que les montagnards du Caucase fabriquent avec du petit-lait mis à fermenter en présence d'une levure dite grain de képhir : le kéfir se conserve mal.

KÉKÉ n. m. Godelureau, Blanc-bec, fat qui cherche à se faire remarquer. > kéké.
KÉLEK n. m. Sorte de radeau en usage chez les Arabes.
KEN n. m. Division administrative au Japon, correspondant à peu près au département français.
KENNÉDIE n. f. Genre de légumineuses, originaires d'Australie, à grandes fleurs rouges ou violacées.
KENTROPHYLLE n. m. Genre de composées d'Europe, comprenant de gros chardons à fleurs jaunes : le kentrophylle, appelé encore chardon bénit, est employé en médecine comme sudorifique.
KÉPI n. m. (de l'allem. kappe, bonnet). Coiffure militaire, portée par la plupart des troupes françaises. Coiffure de même forme, que portent les collégiens.
KÉRATECTOMIE n. f. Excision chirurgicale de la cornée.
KÉRATINE n. f. Substance fondamentale des cheveux, poils, laines, sabots, plumes, etc.
KÉRATINISATION n. f. Formation de la kératine.
KÉRATITE n. f. Inflammation de la cornée de l'œil.
KÉRATOCÈLE n. f. Méd. Hernie d'une membrane interne de l'œil, à travers les couches superficielles de la cornée.
KÉRATOSE n. f. Épaississement do l'épiderme : les cors sont des kératoses.
KÉRATOTOME n. m. Petit couteau employé pour sectionner la cornée.
KÉRATOTOMIE n. f. Chir. Incision de la cornée transparente.
KÉRITE n. f. Composé de caoutchouc vulcanisé et de substances grasses, destiné à remplacer la gutta-percha.
KERMÈS n. m. (ar. kirmiz). Genre d'insectes hémiptères, analogues aux cochenilles, et qui vivent dans la région méditerranéenne, sur le chênekermès. Substance tinctoriale obtenue en séchant ces insectes au soleil, et qui donne une belle teinture écarlate. Pharm. Médicament expectorant, formé d'un mélange de sulfure d'antimoine hydraté, d'antimonite de sodium, avec un peu de sulfure de potassium.
KERMESSE n. f. (mot flam. signif. messe de l'église). Nom, en Hollande et dans les Pays-Bas, des fêtes paroissiales, des foires annuelles célébrées avec de grandes réjouissances : Teniers est le peintre des kermesses.
KERRIE n. f. Genre de rosacées, à fleurs d'un jaune d'or, dont l'espèce type est cultivée en France dans les jardins, sous le nom de spirée du Japon.
KETCH n. m. Cotre à tapecu, gréant deux focs et dont le mât de l'arrière est sur l'avant du gouvernail.
KETMIE n. f. Genre de malvacées comprenant de nombreuses espèces des pays chauds, et dont quelques-unes sont cultivées en France pour leurs fibres textiles ou comme ornementales.
KÉTUPA n. m. Genre d'oiseaux rapaces, comprenant de grands hiboux asiatiques.
KEUPER n. m. Géol. Nom ancien du trias supérieur.
KEUPÉRIEN, ENNE ou KEUPRIQUE adj. Géol. Qui se rapporte au keuper : l'étage keupérien.
KHAMSIN ou CHAMSIN n. m. (m. égypt. qui veut dire cinquante). Vent du sud, chaud et sec, qui souffle sur l'Égypte pendant une période de cinquante jours à l'époque de l'inondation du Nil.
KHAN n. m. V. kan.
KHÉDIVAT (va) ou KHÉDIVIAT (vi-a) n. m. Dignité de khédive.
KHÉDIVE n. m. Titre du vice-roi d'Égypte : le khédive est nominalement tributaire du sultan de Constantinople.
KHÉDIVIAL ou KHÉDIVAL, E, AUX adj. Du khédive : résidence khédiviale.
KHIVIEN, ENNE adj. et n. De Khiva.
KHÔL, KOHOL ou KOHEUL n. m. Substance noirâtre, dont les Orientaux frottent leurs sourcils et leurs paupières.
KIBITKA n. f. Chariot russe, long et couvert. Tente en feutre des peuples nomades, surtout dans la Boukharie.
KIEF (ki-èf) n. m. Le repos absolu, chez les Orientaux.
KIESELGUHR  n. m. Tripoli siliceux, servant à la préparation de la dynamite.
KIÉSÉRITE (zé) n. f. Sulfate naturel de magnésie.
KILO (du gr. khilioi, mille) préfixe qui, placé devant l'unité métrique, la multiplie par mille. N. m. V. l'art. suiv. Pl. des kilos.
KILOGRAMME ou, par abrév., KILO n. m. Poids de mille grammes.
KILOGRAMMÈTRE n. m. Unité de mesure de travail, équivalant à l'effort nécessaire pour élever le poids d'un kilogramme à la hauteur d'un mètre.
KILOLITRE n. m. Mesure de capacité valant théoriquement mille litres.
KILOMÉTRAGE n. m. Action de kilométrer. Mesure par kilomètres.
KILOMÈTRE n. m. Mesure itinéraire de mille mètres : la lieue française vaut quatre kilomètres.
KILOMÉTRER v. a. (Se conj. comme accélérer.) Marquer les distances kilométriques : kilométrer une route.
KILOMÉTRIQUE adj. Qui a rapport au kilomètre : prix de revient kilométrique d'une voie ferrée.
KILOMÉTRIQUEMENT adv. Par kilomètre.
KILT n. m. Jupon court des montagnards écossais.
KIMONO n. m. Longue tunique portée au Japon par les deux sexes. Par ext. Tout vêtement en usage dans ce pays.
KIMMÉRIDGIEN, ENNE  adj. Géol. Se dit des terrains du jurassique supérieur. N. m. : le kimméridgien.
KINÉTOSCOPE (tos-ko-pe) n. m. Appareil construit par Edison en 1894 pour la reconstitution photographique du mouvement.
KING (kin'-gh') n. m. Nom commun de tous les livres des philosophes chinois.
KING'S-CHARLES n. m. invar. (en angl. : du roi Charles.) Petit chien du groupe des épagneuls.
KINKAJOU ou KINCAJOU n. m. Genre de mammifères carnivores, de la taille du chat, propres à l'Amérique du Sud.
KINO n. m. Suc astringent fourni par diverses légumineuses, et qui colore la salive en rouge.
KIOSQUE (os-ke) n. m. (turc kiouchk, belvédère). Pavillon dans le goût oriental, qui décore les terrasses ou les jardins. Dans les grandes villes, se dit d'édicules établis pour la vente des journaux, des fleurs, etc. Abri sur la passerelle d'un navire.
KIRSCH  ou KIRSCH-WASSER  n. m. (all. kirsch, cerise, et wasser, eau.) Espèce d'eau-de-vie extraite des cerises et des merises : le kirsch doit son parfum spécial à l'acide prussique qu'il contient.
KITAÏBÉLIE n. f. Genre de grandes plantes malvacées, à corolle blanche et tordue.

KITSCH adj. Qualifie une décoration de mauvais goût. > kitsch
KLÉBAN n. m. Sorte de long poignard en usage dans les îles de la Sonde.
KJŒKKEN-MŒDDING n. m. (en danois, fumier de cuisine). Amas de débris et ustensiles de cuisine d'anciens peuples de l'âge de pierre.
KLEPPER n. m. Race de chevaux russes, particuliers à l'île d'Œsel.
KLEPTOMANE n. V. cleptomane.
KLEPTOMANIE (nî) n. f. V. cleptomanie.
KLIPPER n. m. Mar. V. clipper.
KNOUT n. m. (m. russe). Supplice du fouet, en Russie. Fouet avec lequel on inflige ce supplice, composé de lanières de cuir terminées par des boules de métal.
KOALA n. m. Genre de mammifères marsupiaux grimpeurs, d'Australie.
KOB ou KOBUS n. m. Genre de grandes antilopes africaines, à cornes en lyre.
KOBEZ n. m. Espèce de faucon, petit, gris cendré et brun, à pattes rouges, propre à l'Europe centrale et orientale.
KOBOLD  n. m. En Allemagne, lutin, esprit familier, souvent considéré comme gardien des métaux précieux dans la terre.
KOELREUTÉRIE  n. f. Genre de sapindacées, comprenant des arbres à fleurs jaunes, à feuillage ample et de belle couleur.
KOLA ou COLA n. m. Genre de malvacées de l'Afrique, dont les fruits dits noix sont excitants du cœur et du système musculaire.
KOPECK n. m. V. copeck.
KOPJE n. m. Nom donné dans l'Afrique australe, et en particulier au Transvaal, aux éminences, collines, et hautes croupes du pays.
KOUBBA ou KOUBBÈH n. m. (m. arabe.) Monument élevé sur la tombe ou en souvenir d'un personnage vénéré.

KOUFAR n. m. Mécréant qui mange du porc.
KOUMIS, KOUMISS ou KOUMYS n. m. Boisson fermentée que les peuplades nomades de l'Asie préparent avec du lait de jument additionné de levure. (C'est une sorte de kéfir.)
KOURGANE n. m. En Russie, sépulture ancienne en forme de tumulus.
KRACH n. m. (m. allem.). Débâcle financière : le système de Law finit par un formidable krach.
KRAMÉRIE n. f. Genre d'arbustes de l'Amérique du Sud, dont une espèce fournit la racine de ratanhia, douée de propriétés toniques et astringentes.
KREMLIN n. m. Enceinte murée, chez les Slaves. Siège du pouvoir à Moscou.
KREUTZER n. m. (m. allem. ; de kreutz, croix). Monnaie allemande, valant env. 4 centimes.
KRONPRINZ n. m. (allem. krone, couronne, et prinz, prince). Titre qu'on donnait au prince héritier, en Allemagne.
KROPATSCHECK  n. m. Nom du fusil modèle 1878, premier fusil à répétition adopté quelque temps en France.
KSAR n. m. Mot berbère signifiant lieu fortifié, et qui entre dans un grand nombre de noms de localités du sud de l'Algérie. Pl. des ksour.
KUMMEL n. m. Liqueur alcoolique aromatisée avec du cumin, et fabriquée surtout en Allemagne et en Russie.
KUPFERNICKEL n. m. Minér. Syn. de nickeline.
KWAS ou KVAS n. m. (m. russe). Boisson enivrante, en usage surtout parmi les moujiks ou paysans russes, et qu'on obtient en versant de l'eau chaude sur de l'orge moulue ou de la farine d'orge, puis laissant fermenter le tout.
KYMRIQUE ou CYMRIQUE adj. Se dit d'un des principaux dialectes de la langue celtique, parlé dans le pays de Galles. N. m. : le kymrique ou cymrique.
KYRIE ou KYRIE ELEISON n. m. (gr. Kurie, Seigneur ; eleêson, aie pitié). Invocation que l'on fait au commencement de la messe. Musique composée sur les paroles.
KYRIELLE n. f. (du gr. Kurie, Seigneur, premier mot d'une litanie). Longue suite de choses fâcheuses et ennuyeuses : une kyrielle d'injures.
KYSTE n. m. (du gr. kustis, vessie). Espèce de tumeur dont le contenu est liquide ou semi-liquide : on traite les kystes par l'extirpation chirurgicale.
KYSTEUX, EUSE ou mieux KYSTIQUE adj. De la nature du kyste. Qui concerne le kyste : tum kystique.
<> 11/03/2024

dimanche 4 février 2024

Langage du corps

Langage du corps.

Le vêtement finit par façonner les gestes. Le costume devient la personne.

Raideur cléricale.

◊  - Mais puisque vous voilà, mon cher Zébon, et que ce sera bientôt l'heure de la leçon de culture physique, voulez-vous chercher M. Durand ? Vous voyez qui je veux dire : ce monsieur qui se trouvait à la droite de ma femme pendant le déjeuner ?
- Oui, je vois : le curé.
- Comment savez-vous que M. Durand est ecclésiastique ?
- Chaque fois qu'il en vient un ici, je le repère à son attitude, même sur le stade : on croirait que leur soutane étrique leurs gestes, aux curés ! Puis, ils font un dos rond comme s'ils s'attendaient toujours à ce que quelque chose leur tombe dessus.Marcel Kienné de Mongeot, L´Abbé chez les nudistes, 1954.
 
Souplesse ecclésiastique

◊ Une nature rétive. —  Ce combat persistant de l’esprit et du corps, cette contraction nerveuse et morale qu’il s’imposait, empêchèrent Jules de se façonner aux manières ambiantes, d’acquérir ce qu’on appelle l’air de la maison. Bien au contraire, sa grande carcasse dégingandée accusa davantage ses angles brusques, ses saillies grimacières, et jamais elle ne connut l’onction des gestes lubrifiés, cette douceur aigre, ces caresses venimeuses, cette tortueuse souplesse, ce silence plein de chuchotements des sacristies et des confessionnaux. — Mirbeau, L’Abbé Jules, 1888.

Références
> gestes : "manières ambiantes"
↟ Kienné de Mongeot - Mirbeau

 <> 02/06/2024


#répertoire des images du Blog

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