Un Anglais charmant
« Je vous amènerai demain le petit Dundas, l´aide de camp. Il n´a rien à faire ; il sera enchanté » dit Aurelle au capitaine de dragons.
Le lendemain, Beltara fit du
lieutenant Dundas un croquis aux trois crayons. Le jeune aide de camp posa
assez bien : il exigea seulement qu´on lui permît de s´occuper, c´est -à -
dire de pousser des cris de chasse à courre, de faire claquer son fouet favori
et de parler avec son chien.
— Ah ! dit Aurelle
à la fin de la séance, j´aime beaucoup ça…beaucoup vraiment…C´est à peine
indiqué…Il n´y a rien, et toute l´Angleterre est là-dedans.
Avec les gestes rituels de l´amateur de tableaux qui caresse d´un mouvement circulaire de la paume des détails excellents, il loua la naïveté et le vide des yeux clairs, le doux éclat du teint et la candeur charmante du sourire.
Cependant, l´éphèbe rose s´était planté devant son
portrait, dans la pose classique du joueur de golf, et, tout en frappant de ses
bras balancés une balle imaginaire, jugeait cette œuvre d´art avec sincérité.
— My God ! fit-il….My God… Quelle épouvantable chose !
Où diable avez-vous vu, old man, que
ma culotte de cheval se lace sur le côté ? — André Maurois, Les discours du
docteur O'Grady, 1944.
Amours de l´Enfant Dundas.
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