(c) Giuliano Sgroi
La question des relations intimes entre Héphestion et Alexandre est sujette à controverse épineuse entre spécialistes. Une tradition historique tenace fait d´Héphestion l'amant du roi, sur le modèle de l´affection de Patrocle pour Achille.
Le regard des Anciens sur l´amitié profonde a varié selon les lieux et les époques. La réalité, elle, n´a pas bougé. Voir Richard F. Burton, La zone sotadique.
Il serait incongru de juger les relations entre hommes de guerre dans l´Antiquité, à l´aune d´une morale janséniste, bourgeoise et féminine (psycho-, marxienne ou freudiste) héritée du judaïsme paulinisé.
Mieux vaudrait pour comprendre les mœurs, et apprécier les difficultés du terrain, faire un stage à la Légion ou un séjour chez les scouts.
Un ami intime. — LIV. On peut juger à quel excès il portait sa
libéralité envers ses amis et ses gardes, par une lettre qu' Olympias lui écrivit
à ce sujet. « J'approuve fort, lui disait-elle, que vous fassiez du bien à vos
amis; ces libéralités vous honorent; mais vous les égalez à des rois et vous
leur donnez ainsi le moyen de se faire beaucoup de partisans, en vous les ôtant
à vous-même. » Comme Olympias lui donnait souvent cet avis dans ses lettres, il
ne les communiqua plus à personne: une fois seulement qu'il venait d'en ouvrir
une, Éphestion s'approcha et la lut avec lui, comme il avait coutume de faire;
Alexandre ne l'en empêcha point, mais il tira son anneau du doigt et en mit le
cachet sur la bouche d' Éphestion. - Plutarque, op. cit.
Références
<> 13/05/2024
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire