Pavol Breslik, ténor slovaque *1979
(45 ans). Actif depuis 2001 (22 ans).
Formation : Académie des Arts de Banská
Bystrica et Centre lyrique (CNIPAL)
à Marseille.
- Breslik a fait partie de la troupe du
Staatsoper Unter den Linden de Berlin de
2003 à 2006, sous la férule de Daniel Barenboïm. Il a interprété Nemorino
dans L’Élixir d’amour
et Belmonte dans l´Enlèvement
au sérail.
Son répertoire inclut des œuvres de Mozart, Verdi, et Donizetti, notamment :
- Tamino dans La
Flûte enchantée
- Don
Ottavio dans Don Giovanni
- Lenski dans Eugène
Onéguine
- Gennaro dans Lucrezia
Borgia
Il a chanté dans de
prestigieuses maisons telles que :
- Metropolitan
Opera de New York
- Royal
Opera House de Covent Garden
- Opéra
National de Vienne
- Bayerische Staatsoper de Munich (Lucrèce
Borgia de Donizetti avec Edita Gruberova, sa compatriote)
- Staatsoper Berlin (Faust
de Gounod)
Représentations au programme.
En 2024, il interprétera
Narraboth dans Salomé et Tamino de La Flûte enchantée à l'Opéra Bastille. Pour la saison 2024-2025, il
interprétera Faust dans Mefistofele de Boito à Dresde et Lohengrin dans une nouvelle
production à Dresde.
Pavol Breslik a participé
également à de nombreux concerts, notamment sous la baguette de Kurt
Masur et de Riccardo Muti. Il a un répertoire varié,
incluant des œuvres de Dvořák, Schubert, et
des poèmes de Victor Hugo mis en musique par Franz
Liszt.
Breslik souligne
l'importance de l'émotion dans la musique, affirmant que la technique vocale doit
servir l´expression des sentiments, et susciter l´émotion de l´auditeur. La
musique est un langage universel, mais la maîtrise du texte est un atout pour cet interprète aussi à
l´aise en français qu´en allemand et dans le répertoire slave.
Pavol
Breslik (ténor) et Malcolm Martineau (piano) au Capitole
de Toulouse en 2023.
◊ < Hans Castorp avait
pour ce disque une vive préférence. >
Der Lindenbaum F. Schubert, Winterreise.
Il s’agit d’un lied, d’un de ces
lieds, chefs-d’œuvre tirés du fonds populaire qui doivent précisément leur
spiritualité et leur humanité particulière à cette double origine… Pourquoi
tant de détours ? C’était le « Tilleul » de Schubert, c’était tout simplement :
« Près du puits, devant le portail », cette chanson à tous familière.
Un ténor la chantait, avec accompagnement de
piano, un garçon plein de tact et de goût, qui savait traiter son sujet à la fois
simple et sublime avec beaucoup d’intelligence, de sens musical et de justesse
dans la déclamation.
On n’ignore pas que l’admirable chanson est dans la bouche
du peuple et des enfants un peu différente de sa forme artistique. Ils la
simplifient le plus souvent, la chantent d’un bout à l’autre par strophes, sur
la mélodie principale tandis que dans l’original cette ligne populaire est
modulée en bémol dès la deuxième des strophes de huit lignes, pour revenir au
dièse avec le cinquième vers, qu’elle est ensuite interrompue d’une façon très
dramatique lors des « vents froids » et du chapeau qui s’envole, et qu’elle ne reparaît
qu’aux quatre derniers vers de la troisième strophe qui sont répétés pour que
la chanson s’achève.
L’inflexion particulièrement prenante de la mélodie se
reproduit trois fois, dans sa deuxième moitié modulée, la troisième fois par conséquent
lors de la reprise de la dernière demi-strophe, « Voici bien des heures… »
Cette inflexion magique que nous ne saurions cerner d’assez près par les mots,
accompagne les fragments de phrases : « Tant de chères paroles », « Comme s’ils
me faisaient signe », « Loin de cet endroit », et la voix de ténor, claire et
chaude, si experte à ménager le souffle, inclinant à un sanglot plein de
mesure, la chantait chaque fois avec un sens si intelligent de la beauté de
cette phrase qu’elle touchait le cœur de l’auditeur, d’autant plus que dans les
lignes : « Vers lui toujours encore », « Tu
trouves ici la paix », l’artiste
savait renforcer son effet par des sons d’une extraordinaire ferveur. Mais au
dernier vers répété, à ce « Tu trouverais ici la paix », il chantait le «
trouverais », la première fois avec une plénitude nostalgique, la seconde fois
dans un trémolo ténu. — Thomas Mann, La Montagne magique, 1924, trad. Maurice
Betz, 1931.
↑
inflexion L'inflexion chantante des voix provençales. Sa voix prenait des inflexions plus molles, sa taille aussi ; quelque chose de subtil
qui vous pénétrait se dégageait même des draperies de sa robe et de la cambrure
de son pied. Flaubert,
Madame Bovary [Une
femme que l´
adultère embellit]
<Il chantait> avec des inflexions roucoulantes, et des tortillements de vierge effarouchée, et le dégueulasse accent polak illuminait les plus obscurs sous-entendus. Roger Ikor.
Ce garçon est désormais un homme. La voix est
grave et mâle; mais, à tout instant, elle a des inflexions naïves et presque
puériles. Georges Duhamel.
Références